Les Aborigènes d’Australie
Texte 1
Charles Perkins est un sang-mêlé qui se consacre à la défense des intérêts des aborigènes. Né
dans une tribu, il avait commencé à gagner sa vie comme ouvrier. Devenu champion de
football, il a pu faire suffisamment d’économies pour s’inscrire à l’université de Sydney, où il
suivit des études d’anthropologie et de sociologie.
La définition de l’aborigène varie d’un Etat à l’autre en Australie.
Le critère est la quantité de « sang » aborigène que l’on a dans les veines ; le critère réel, c’est
la couleur de la peau.
Cette manière de classer les gens parmi les aborigènes d’après la couleur de la peau cause
beaucoup d’ennuis non seulement aux aborigènes eux-mêmes, mais aussi aux autorités
responsables. En effet, la couleur de la peau peut varier considérablement entre les membres
d’une même famille et il peut arriver que certains échappent à la loi sur les aborigènes tandis
que les autres y sont soumis. Ce facteur de désintégration familiale affecte de nombreuses
familles et exerce un effet démoralisant sur ses membres individuels.
Il existe à mon avis actuellement 3 catégories d’aborigènes en Australie (leur effectif total se
situe approximativement aux alentours de trois cent mille). Ce sont les suivantes :
1) Les nomades de sang pur, qui vivent encore dans le style traditionnel, ayant conservé
complètement leur ancienne religion et leurs caractéristiques culturelles ;
2) Les aborigènes vivant près des missions, dans les réserves et près des postes
gouvernementaux, la plupart de sang pur également. Ils passent la plus grande partie de leur
temps dans ces régions et ont assimilé une bonne part de la culture européenne. Sur le plan de
la culture, ils sont actuellement en période de transition et progressent un peu plus à chaque
génération vers l’adoption complète du mode de vie européen ;
3) Les groupes demeurant « sur la frange » des cités et des villes. Soit par préférence, soit à
défaut d’autre possibilité, ils sont installés dans les régions juste à la limite des quartiers
européens. Cette population, qui est d’ascendance aborigène dans sa majorité, n’a conservé
que peu de chose de son ancienne culture traditionnelle et n’a pas hérité beaucoup plus de la
culture occidentale. Janvier 1966
1) Quel est le critère distinctif d’appartenance à la communauté aborigène ? Quel en est
le critère réel ?
2) Quel effet peut avoir cette distinction au sein des familles ?
3) Combien de catégories d’aborigènes distingue-t-on dans cet article ?
4) Quelle catégorie a conservé ses traditions ancestrales ? Quelle catégorie subit
l’influence de la culture européenne et pour quelles raisons ? Quelle catégorie est la
plus défavorisée et pour quelles raisons ?
5) Dans quelle catégorie peut-on classer les personnages évoluant dans Here am I ?