Résumons: les personnes en incapacité de travail sont reconnues inaptes à travailler à 66% (au  moins). Le gouvernement veut les sanctionner si elles refusent un plan d'accompagnement vers 

Résumons: les personnes en incapacité de travail sont reconnues inaptes à travailler à 66% (au
moins). Le gouvernement veut les sanctionner si elles refusent un plan d'accompagnement vers
l'emploi et amputer leurs indemnités de 10%. De deux choses l'une, soit ces personnes sont en
incapacité (comme le constate et le vérifie le médecin conseil) et on ne voit pas comment elles
retourneraient au travail, soit elles sont capables de travailler et on ne voit pas bien comment le
médecin conseil qui les a reconnues incapables de travailler en emploi les enverrait en emploi.
Selon nos calculs, comme cette mesure doit concerner 1.500 personnes selon le
gouvernement, elle porte sur des économies de 3 millions d'euros par an maximum,
soit moins de deux cent millièmes du budget de l'État. C'est comme si, sur un
revenu de 20.000 euros par an, vous économisiez 40 centimes au nom de la crise.
Mais l'essentiel pour le gouvernement employiste, c'est de jeter l'opprobre sur les plus faibles, sur
les malades, c'est de semer la suspicion et, surtout, d'affirmer par cette manœuvre perverse que la
seule façon légitime de gagner de l'argent, c'est de vendre une force de travail à un employeur pour
qu'il fasse de l'argent.
Comme une bonne partie des maladies - le burn-out, la dépression ou les troubles musculo-
squelettiques - est provoquée par le management des employeurs plus soucieux de leurs profits que
de la santé de leurs employés, cette mesure revient à renvoyer le malade au charbon, à le renvoyer
dans le cadre qui a généré sa maladie. Il s'agit d'envoyer le grippé dans un courant d'air glacial.
Nous rappelons que cette volonté de redresser les réfractaires au travail fait écho aux heures les plus
sombres de l'histoire, en Allemagne, en Russie ou en Chine. Nous rappelons également que la rage
tracassière puis exterminatrice de régimes hostiles aux gens 'différents', 'autres' peut être vaincue en
mobilisant les contre-pouvoirs de type éthique.
En conséquence, nous appelons les églises belges, les catholiques, les protestants, les juifs ou les
musulmans, à condamner et à combattre le harcèlement des malades. Nous appelons en particulier
la hiérarchie catholique à se prononcer explicitement contre l'esprit et les conséquences de cet
arrêté.
Nous appelons également les forces socialistes et communistes à défendre le salaire dans la valeur
ajoutée, à faire valoir les cotisations sociales comme part du salaire et les prestations sociales en
générales (et les indemnités maladie en particulier) comme salaire de plein droit.
Nous dénonçons cette mesure comme odieuse, nous appelons à la résistance, nous invoquons le
serment d'Hippocrate ('tout d'abord ne point nuire') comme justification éthique à la non-
collaboration à cette mesure.
Nous appelons enfin à l'humanité la plus simple, la plus triviale, à l'humanisme qui se doit de
protéger le plus faible, de laisser une place à tous les membres de la société. Nous appelons à la
construction d'une société pour tous ses membres.
Si la mesure peut paraître anodine, son esprit ne l'est pas. Culpabiliser un malade (dans l'optique
employiste), c'est rendre la vie illégitime - qu'elle soit malade ou non - c'est violer le contrat entre le
soignant et le soigné, c'est faire fi de toute civilisation, de tout art de vivre ensemble.
Nous affirmons le droit à la clause morale de résistance face à une telle mesure. Ils ont le pouvoir et
le droit pour eux, nous avons la justice pour nous.
Solidaris fustige le gouvernement qui "s'en prend aux malades-profiteurs"
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