Par contre, la guerre diminue la quantité de valeur disponible pour réaliser le capital - Q diminue -
à besoins économiques inchangés (M*V), ce qui augmente mécaniquement les prix P. De même,
favoriser les hauts revenus et les dividendes permet de diminuer le facteur V puisque cet argent est
épargné plus que dépensé mais, à un moment donné, s'il est réalisé à une grande échelle, il est
susceptible de déclencher de l'inflation gigantesque à terme. L'épargne, les hauts revenus et les
dividendes ne sont qu'une façon de postposer un problème rendu plus grave par le caractère
exponentiel de l'accumulation.
Les dettes libellées en monnaies étrangères baissent artificiellement le cours de la
monnaie. Une monnaie dont le cours baisse fait monter le prix des produits importés ce
qui, finalement, fait flamber les prix. Le Q, la valeur produite par le pays est achetée à
vil prix par les pays étrangers, ce qui diminue la quantité de valeur disponible pour le
marché domestique. Le déséquilibre entre un Q en chute libre sur le marché domestique
et une masse monétaire en stagnation voire en augmentation crée l'hyperinflation (c'est
ce qui s'est passé en Allemagne après la première guerre mondiale).
Cette hyperinflation a comme cause une dette due à des pays étrangers. Pour la contrer,
il faut toujours veiller à libeller la dette en monnaie nationale, ce qui permet aux
pouvoirs publics de profiter de l'inflation pour se débarrasser de la dette (c'est ce qui
s'est passé en France, par exemple, dans l'après guerre).
La politique de l'euro fort, sans possibilité de jouer sur l'inflation pour solder les dettes
pour les pays en cessation de paiement constitue un cas unique: le pays n'a pas la
maîtrise de la monnaie (comme si c'était une monnaie étrangère) mais ne peut non plus
jouer sur sa monnaie intérieure et provoquer une hyperinflation. Cette politique rend en
tout état de cause les dettes nationales de ces pays impayables, elle impose des
politiques d'austérité contre productives et protège les avoirs des rentiers à travers le
continent en contractant l'activité économique.
•Critique de l'impact de la quantité de monnaie
Dans l'équation de Friedman, le M représente la quantité de monnaie en circulation. On se rend
compte que cette quantité n'a que peu d'importance puisque, en cas de création monétaire, on peut
observer un ralentissement du rythme de circulation monétaire (sans inflation donc) alors qu'une
quantité de monnaie stable peut coïncider avec une période d'inflation ou de déflation.