Chaque progrès de l'agriculture capitaliste est un progrès non seulement dans l'art  d'exploiter le travailleur, mais encore dans l'art de dépouiller le sol; chaque progrès 

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Chaque progrès de l'agriculture capitaliste est un progrès non seulement dans l'art d'exploiter le travailleur, mais encore dans l'art de dépouiller le sol; chaque progrès dans l'art d'accroître sa fertilité pour un temps, un progrès dans la ruine de ses sources
durables de fertilité. Plus un pays, les États­Unis du Nord de l'Amérique, par exemple, se développe sur la base de la grande industrie, plus ce procès de destruction s'accomplit rapidement. La production capitaliste ne développe donc la technique et la combinaison du procès de production sociale qu'en épuisant en même temps les deux sources d'où jaillissent toute richesse: la terre et le travailleur. K. Marx L'écologie peut être prise dans l'hypothèse Gaïa qui voit l'être humain comme un ôte ingrat de son vaisseau­terre, elle peut être à l'inverse une préoccupation envers les conditions de vie humaine liées à la dégradation de l'environnement.
Dans un cas comme dans l'autre, c'est la production économique qui est au centre de l'enjeu. C'est elle qui organise le pillage des ressources naturelles (y compris humaines d'ailleurs) et l'externalisation des coûts sur l'environnement, sur la société, sur la communauté.
En économie, face à un dysfonctionnement, on peut avoir deux approches. Soit on regarde les consommateurs, la demande. Dans cette optique, on va encadrer l'activité économique par des lois et pousser les consommateurs à agir de telle ou telle façon. À ce moment­là, pour pousser la logique
jusqu'au bout, le salaire soutient la demande et ... dégrade la planète. En poussant jusqu'à l'absurde, il faudrait tous mourir de faim pour pouvoir soutenir la terre!
C'est la logique des labels, de Greenpeace ou du Grenelle de l'environnement. Culpabiliser le consommateur, comprimer le salaire (via les éco­taxes, par exemple) et ne pas réguler les entreprises.
Si l'on s'oppose à l'emploi, il faut prendre le problème par l'autre bout, à mon avis (et c'est là le débat à faire autour de mes réflexions). C'est l'offre qui doit changer ­ et quand je parle de politique de l'offre, ce dont je parle n'a évidement rien à voir avec la soumission servile d'un Hollande au productivisme bon marché des patrons­propriétaires qu'on appelle généralement la "politique de l'offre".
On peut imaginer moraliser les acteurs économiques, infléchir leurs politiques par la taxe mais on ne s'attaque pas au cœur du problème. La logique de l'emploi veut le profit des propriétaires, la vente de la force de travail par des gens contraints (l'aiguillon de la nécessité). Les producteurs sont donc contraints d'obéir à la logique du profit (dont ils ... ne profitent pas), par la logique de l'emploi.
Or c'est cette logique même qui condamne l'écologie aux intentions pieuses. Dans les mains des propriétaires, l'écologie est une publicité, un argument de vente, guère plus puisque le but de la société de l'emploi, c'est de faire du profit. Au détriment du reste.
On n'attaquera valablement la question de l'écologie que si l'économie devient démocratique, ce qui implique aussi bien la fin de l'emploi que la fin des droits des propriétaires d'entreprises.
Sans cette démocratisation, l'écologie demeurera une gesticulation culpabilisante contre­productive.
Comment adhérer à la compression des salaires (c'est une décroissance!) à l'heure où tant de familles, de gens seuls galèrent (hors et dans l'emploi)? comment cette idéologie peut connaître le moindre écho si elle recommande tacitement de réduire les salaires, individuels ou sociaux, des plus
pauvres?
Je proposerais de réconcilier l'écologie et le salaire et de prendre acte que l'écologie ­ quelle qu'elle soit ­ est incompatible avec l'emploi et qu'elle demande nécessairement une démocratisation de l'économie.
La démocratisation de l'économie, c'est le rétablissement de la propriété d'usage des travailleurs (contre la propriété lucrative des actionnaires). Concrètement, il s'agit pour eux de décider ce qui sera produit, comment, dans quelles conditions, comment sera gérée la production, etc.
Dans des conditions de démocratie économique, on imaginerait mal des propriétaires d'usage (sans intéressement à la propriété, à l'activité économique de l'outil de production) décider librement, sans
pression financière, d'abîmer leur santé, d'empoisonner leur lieu de vie ou d'externaliser les coûts de
la production sur les travailleurs!
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