Dossier thématique
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La Lettre du Cancérologue - Vol. XVI - n° 9 - novembre 2007
sont pas seulement des problèmes de répartition des tâches ;
le traitement des données (résultats biologiques, complications
intercurrentes) n’est souvent pas clairement attribué, ce qui peut
être source de danger pour le patient. Que dire des intervenants
paramédicaux, qui se trouvent souvent face à un patient et à
une ordonnance, sans autre information ?
Du côté social
Il y a tout à créer entre les services sociaux des institutions et
ceux de la ville. Le fossé est grand entre ceux intervenant dans
le contexte de vie du patient, et dont l’information est quasi
nulle, et les services sociaux hospitaliers, qui doivent faire face
à l’urgence, en mettant en place une enquête parfois diffi cile,
sans lien avec l’assistance sociale de la ville.
À l’interface, ces dysfonctionnements sont dommageables pour
le patient et pour les professionnels de tous les bords, aboutissant
à des séjours hospitaliers vains ou inutilement prolongés et à
des complications qui auraient pu être évitées.
Ce ne sont là que quelques aspects de l’importance des problèmes
à résoudre pour constituer un réseau ; face à un emmêlement de
fi ls, l’important paraît être de ne pas risquer de bloquer la situation
en tirant dans tous les sens. Le réseau de cancérologie du sud et
de l’ouest parisiens se constitue donc volontairement sur une base
pratique, essayant de se fi xer au départ des objectifs simples.
ACTEURS DU RÉSEAU
L’ARH a défi ni trois zones géographiques à Paris, trois réseaux.
Le réseau du sud-ouest parisien regroupe les arrondissements 1,
2, 3, 4, 5, 6, 7, 14 et 16.
Les acteurs sont représentés en collèges : acteurs de ville, établis-
sements de santé, acteurs médico-sociaux.
L’Assistance publique – Hôpitaux de Paris n’est pas représentée
en tant que telle, couvrant par ses établissements l’ensemble
des réseaux et au-delà, mais des représentants de services des
hôpitaux concernés peuvent y participer.
OBJECTIFS DU RÉSEAU
Les aspects discutés plus haut ont été évoqués lors des réunions
préparatoires à la constitution d’un dossier promoteur en vue
d’une structuration formelle et d’un fi nancement nécessaire au
fonctionnement.
Clairement, les deux axes de travail permettant de mettre en
place des actions et des améliorations rapides et concrètes sont
l’information et la communication.
Encore faut-il les circonscrire dans une action concrète.
Information :
la connaissance et l’accessibilité des acteurs
Qui fait quoi et où ? Résoudre ces questions au sein du réseau
géographique requiert un outil de type annuaire, permettant
de répertorier les acteurs du réseau. Une tâche qui paraît
simple quoique fastidieuse, mais dont la réalisation pratique
est plus complexe : faut-il y insérer tous les organismes, toutes
les sociétés, toutes les sources d’information ? Quelles formes
doit prendre cet outil ?
Cet objectif a été choisi prioritairement dans la constitu-
tion du réseau. Il concerne les médecins, les infi rmières, les
pharmaciens, les institutions, les assistantes sociales, non
exhaustivement.
Communication : le dialogue
Encore une évidence, dont la réalité est nuancée par les échanges
entre les acteurs de ville et les institutions. Dans ce domaine,
c’est le souci d’améliorer la prise en charge au quotidien qui
domine la stratégie du réseau de Paris Sud et Ouest. Ainsi
des mesures pourront être appliquées, des “détails”, mais
d’une importance, en réalité, considérable : communication
au médecin traitant des éléments nécessaires à la prise en charge
en relais d’hospitalisation, diff érenciés des aspects techniques
spécialisés ; répartition explicite des tâches – qui voit les résul-
tats ? qui équilibre les traitements associés ?, etc. Simple, non ?
Et pourtant, sa mise en œuvre demande un examen de chaque
situation en fonction des types de centres, d’une homogénéi-
sation des pratiques au moins dans ce domaine et dans un
premier temps.
Les moyens de communication des informations sont donc le
deuxième axe essentiel dans la mise en œuvre de ce réseau.
AVANCÉE DU PROJET
Le dossier promoteur du réseau, défi nissant les modalités de
son fonctionnement ainsi que ses objectifs, a été déposé aux
tutelles chargées de juger de sa cohérence, et donc d’autoriser
un fi nancement.
Le but étant de progresser sûrement, les actions seront mises en
place graduellement, afi n d’éviter les pièges d’une construction
démesurée en abordant l’ensemble des problèmes.
La philosophie qui émane de ces réseaux pourrait être : “Appre-
nons à nous connaître pour travailler ensemble.”
CONCLUSION
Les réseaux de soins en cancérologie sont “obligatoires”. La forme
d’un réseau dépend de son environnement, de la démographie
médicale, de l’épidémiologie locale des cancers. La diffi culté de sa
mise en place tient au fait qu’il ne doit pas constituer une limite
dans la liberté du lieu de prise en charge. Son but est d’améliorer
la permanence de la qualité des soins, leur homogénéité quel
que soit leur lieu d’administration, et fi nalement de permettre le
traitement des patients dans tous ses aspects, avec une sérénité
optimale tant des patients que des professionnels de santé de
ville ou institutionnels. ■