IRM cérébrale doit être immédiatement
réalisée et le patient doit bénéficier d’un
traitement neurochirurgical.
Dans la STB, les manifestations neuroco-
gnitives et psychiatriques sont très va-
riables d’un patient à l’autre. Y compris
au sein d’une même famille, certains in-
dividus peuvent présenter un autisme
déficitaire sévère et d’autres mener une
vie normale. Le nombre et la localisation
des tubers corticaux sont des facteurs de
variabilité du phénotype neurologique.
La déficience intellectuelle touche 40 à
50 % des enfants atteints de STB ; elle
est quasi constamment associée à une
épilepsie. Le pronostic cognitif est étroi-
tement lié à l’âge du début de l’épilepsie
(mauvais pronostic en cas de début
avant un an), à la sévérité de celle-ci
(meilleur pronostic en cas de bon
contrôle de l’épilepsie), au type d’épilep-
sie (mauvais pronostic si antécédent de
spasmes et d’état de mal épileptique).
D’autres facteurs de risque de retard in-
tellectuel ont également été identifiés :
la mutation de TSC2, la localisation et le
nombre de tubers corticaux.
Chez l’enfant d’âge scolaire (six ans), il
est nécessaire d’évaluer systématique-
ment les fonctions cognitives à la re-
cherche d’une déficience intellectuelle
ou de troubles neuropsychologiques
spécifiques. Ces derniers peuvent être
présents même en l’absence de crises
épileptiques. Les enfants présentant un
retard intellectuel sont plus susceptibles
de présenter des troubles autistiques ou
des déficits de l’attention avec hyperac-
tivité. Concernant la présence de
troubles autistiques, il n’est pas encore
clairement établi si la neurobiologie de
la STB est en cause ou si cela est en lien
avec la déficience intellectuelle.
MANIFESTATIONS
EXTRA-NEUROLOGIQUES
Comme nous l’avons déjà évoqué, les
taches achromiques sont la première des
manifestations observables. L’intérêt de
les rechercher par un examen soigneux
à la lampe de Wood est surtout lié au
diagnostic. Les angiofibromes faciaux ap-
paraissent à partir de l’âge de six ans et
sont présents chez 75 % des adultes. Il
s’agit de nodules charnus, arrondis et
roses, siégeant sur le nez et les joues
avec une topographie en ailes de pa-
pillon. Ils posent surtout un problème
esthétique.
Les atteintes rénales mises en évidence
dans l’enfance peuvent nécessiter un
traitement. Dans 75 % des cas, il s’agit
d’angiomyolipomes, volontiers mul-
tiples et bilatéraux. Les angiomyoli-
pomes sont des tumeurs bénignes dont
l’évolutivité justifie une surveillance ré-
gulière dès la deuxième décennie (voir
infra). Dans 25 % des cas, les atteintes
rénales sont des kystes rénaux. Ils appa-
raissent généralement dans l’enfance et
n’ont pas de potentiel évolutif. Dans de
rares cas, des kystes rénaux multiples
peuvent être responsables d’hyperten-
sion artérielle ou d’insuffisance rénale
chronique. Enfin, le développement de
lésions rénales néoplasiques est pos-
sible chez l’enfant mais exceptionnelle.
Dès l’enfance, l’examen ophtalmolo-
gique peut être une aide au diagnostic
en mettant en évidence des hamartomes
rétiniens.
FORMES CLINIQUES
DE L’ADOLESCENT :
PROCHES DES FORMES
ADULTE
MANIFESTATIONS
NEUROLOGIQUES
La surveillance neurologique doit se
poursuivre chez l’adolescent. Elle
consiste en une surveillance régulière
de l’épilepsie, même si cette dernière a
débuté à l’adolescence et est équilibrée.
Une évaluation régulière des fonctions
cognitives à la recherche de déficits
neuropsychologiques spécifiques et de
troubles neuropsychiatriques permet de
réaliser les adaptations nécessaires
dans la scolarisation et les apprentis-
sages professionnels. En effet, des
troubles de l’attention et de la concen-
tration sont retrouvés chez 50 % des pa-
tients. Ces troubles prédominent le plus
souvent sur l’attention partagée, ce qui
se traduit dans la vie quotidienne par le
sentiment d’être dépassé, de ne pas
pouvoir faire face. Les mémoires visuel-
le et verbale semblent être également
fréquemment altérées.
MANIFESTATIONS PULMONAIRES
Des manifestations pulmonaires en rap-
port avec une lymphangioléiomyomato-
se pulmonaire peuvent survenir à la pu-
berté. La fréquence de cette atteinte est
identique pour les mutations des gènes
TSC1 et TSC2. L’atteinte pulmonaire
n’est pas limitée au sexe féminin,
contrairement aux idées reçues. La lym-
phangioléiomyomatose pulmonaire est
une maladie interstitielle progressive
liée à la prolifération de cellules muscu-
laires lisses anormales ; elle conduit au
développement de lésions kystiques mul-
tiples dont l’aspect tomodensitométrique
est caractéristique. Les symptômes sont
une dyspnée, une toux, des pneumotho-
rax récidivants, des épanchements chy-
leux. L’évolution peut se faire vers l’in-
suffisance respiratoire terminale et le dé-
cès. Dans les formes sévères, la trans-
plantation pulmonaire s’est montrée effi-
cace. Des traitements spécifiques, com-
me la rapamycine, qui inhibent la voie
mTOR et limitent la croissance et la pro-
lifération cellulaire, sont actuellement
en cours de développement avec des es-
sais cliniques qui semblent prometteurs.
MANIFESTATIONS RÉNALES
Les atteintes rénales sont plus évolu-
tives et plus fréquentes dès la deuxième
décennie et nécessitent donc une sur-
veillance rapprochée.
Les angiomyolipomes rénaux multiples
peuvent être découverts à l’échogra-
phie, au scanner ou à l’IRM. Le risque
de ces lésions est essentiellement hé-
morragique, notamment en cas de taille
supérieure à 3 ou 4 cm. Des douleurs
lombaires doivent faire évoquer un syn-
drome préfissuraire. Le traitement re-
pose sur la chirurgie et l’embolisation.
MANIFESTATIONS
DERMATOLOGIQUES
Fortement présentes à cet âge, les mani-
festations dermatologiques conduisent
parfois au diagnostic. Il s’agit d’angio -
Médecine
& enfance
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