En permettant la création et le développement des plateformes internet, elles ont facilité
la mise en relation entre particuliers (pair-à-pair) ou entre entreprises et particuliers
(Bussiness to Consummer). Ainsi, dans sa définition de l'économie collaborative en
2010, Antonin Léonard le co-fondateur de OuiShare (à l'origine du plus grand
rassemblement mondial des acteurs de l'économie collaborative: le OuiShare Fest)
évoquait l'importance des Nouvelles Technologies de L'information et de la
Communication (NTIC): « la récente explosions des formes traditionnelles de partage,
troc échange, location ou de don rendue possible par les nouvelles technologies et le web
collaboratif ou 2.0. Elle ouvre la voie à de nouvelles possibilités de consommation moins
consuméristes et plus consom'actrices»4.Enfin ce dernier terme de consom’acteur est
également fondamentale lorsqu’on s’intéresse à l’économie collaborative. De fait, dans ce
système, les citoyens s’organisent « en réseau » et chaque individu peut être
simultanément producteur et consommateur. Par leurs choix, les personnes investies dans
le collaboratif cherchent une certaine utilité sociale.
En matière d'économie collaborative, la France, avec les États-Unis, est le pays
leader au niveau mondial. Bien loin du système de débrouille comme décrit à ses débuts,
l'économie collaborative, présenté tantôt comme un modèle de transition, tantôt comme
un modèle alternatif est un secteur dynamique qui représente des dizaines de milliers de
dollars. Plus précisément, le marché mondial, composé de près de 9000 start-up, pèserait
15 milliards de dollars et devrait atteindre 335 milliards de dollars en 20255.Ce
changement d'échelle rapide induit de nouvelles problématiques pour l'économie
collaborative, de nouveaux enjeux que nous seront amenés à évoquer dans le rapport.
En effet, le très fort potentiel de ce marché attire en effet les grandes entreprises du
secteur traditionnel davantage motivées par le profit que par la recherche d'utilité sociale.
L’économie collaborative a en effet une dimension sociale au-delà de la recherche de
création de valeur. Elle est créatrice de liens sociaux entre individus, favorise l’économie
locale et la diminution de l’empreinte écologique et encourage une consommation
responsable (consom’acteur)6. Cette notion d’utilité sociale est essentielle car contribue
fortement à fixer le périmètre de l’économie collaborative.
Aujourd'hui, ce terme éclipse quelque peu le terme plus anciennement connu
d’Économie Sociale et Solidaire (ESS) et tend à le remplacer. Alors que l'ESS avait une
connotation sociale très forte, l'économie collaborative répond sans doute davantage aux
défis et problématiques actuels. Dans cette synthèse et plus largement dans le rapport
final, nous essayons de mettre en perspective ces deux notions en les analysant, les
comparant, et surtout en essayant d'identifier les enjeux et défis que l'économie
collaborative va devoir surmonter dans le futur, notamment son adaptation à l’intérêt des
entreprises capitalistes au sens traditionnel (recherche de profits). Le tout dans l'objectif
de répondre à la question: «l'économie collaborative: un effet de mode?»
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
4!Economie Solidaire et Sociale du Pays de Brest http://www.eco-sol-brest.net/Quelles-definitions-de-la.html!
5!Rapport du gouvernement : Enjeux et perspectives de la consommation collaborative (consulté le 18/10/2015)
http://www.entreprises.gouv.fr/files/files/directions_services/etudes-et-statistiques/prospective/Numerique/2015-07-
Consommation-collaborative-Rapport-final.pdf!
6!econosoc (avril 2014) Nouvelles tendances économiques et économie sociale (consulté le 18/10/2015)
http://econosoc.be/?rub=actualite&page=tendances_economiques!