((( TABLEAU DE BORD Tra n s fron ta lie r d e la s a nt é 2. Cancers Cancers 20 0 8 - 2012 1 Comité de rédaction Rédaction Charlotte Leroy (OSH) et Thomas Klipfel (ORS Champagne-Ardenne) Relecture OSH : Christian Massot, Annick Vanlierde, Luc Berghmans, Nicole Thauvoye, Norbert Jates, Valérie Wathieu, Paul Berra OR2S : Anne Ducamp, Philippe Lorenzo, Béatrice Oliveux OSL : Frédéric De Ceulaer Province de Namur : Marie Thys, Jean-Michel Servais ORS Nord - Pas-de-Calais : Marielle Rengot OWS : Véronique Tellier Nous remercions tout particulièrement Julie Francart du Registre belge du Cancer et Karine Ligier du Registre général des cancers de Lille et de sa région pour leur relecture attentive et l’apport de leur expertise. Mise en page : Anne Ducamp Cartographie : Bénédicte Caijseele Seniors Cancers Maladies cardiovasculaires Inégalités sociales de santé Conditions de vie - Santé au travail Conditions de vie - Santé environnement 2 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 p5 p6 p8 p p p p p p p p p p 6 7 9 10 12 14 17 19 20 21 22 24 25 27 28 29 29 32 33 34 34 36 39 40 41 41 43 44 45 46 47 47 48 51 52 53 53 54 56 57 58 58 59 62 65 Cancers Sommaire Territoire Contexte Le cancer dans le monde Le cancer au niveau européen Les cancers dans la zone étudiée Les facteurs de risque L’incidence des cancers dans la zone étudiée La mortalité par cancer dans la zone étudiée La mortalité prématurée par cancer dans la zone étudiée Les séjours hospitaliers pour cancer dans la zone étudiée Le dépistage des cancers Cancers de la trachée, des bronches et du poumon L’incidence des cancers de la trachée, des bronches et du poumon (TBP) La mortalité par cancer de la trachée, des bronches et du poumon (TBP) La mortalité prématurée par cancer de la trachée, des bronches et du poumon (TBP) Les séjours hospitaliers pour cancer de la trachée, des bronches et du poumon (TBP) Cancers des voies aérodigestives supérieures L’incidence des cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS) La mortalité par cancer des voies aérodigestives supérieures (VADS) Les séjours hospitaliers pour cancer des voies aérodigestives supérieures (VADS) Cancers colorectaux L’incidence des cancers colorectaux La mortalité par cancer colorectal Les séjours hospitaliers pour cancer colorectal Le dépistage du cancer colorectal Cancers de la prostate L’incidence du cancer de la prostate La mortalité par cancer de la prostate Les séjours hospitaliers pour cancer de la prostate Le dépistage du cancer de la prostate Cancers du sein L’incidence du cancer du sein La mortalité par cancer du sein La mortalité prématurée par cancer du sein Les séjours hospitaliers pour cancer du sein Le dépistage du cancer du sein Cancers du col l’utérus L’incidence du cancer du col de l’utérus La mortalité par cancer de l’utérus Les séjours hospitaliers pour cancer de l’utérus Le dépistage du cancer du col de l’utérus Mélanomes L’incidence du mélanome La mortalité par mélanome Les séjours hospitaliers pour mélanome Offre de soins hospitalière en cancérologie Méthodologie Annexes 3 Cartes p 5 Carte 1 - Les arrondissements de la zone étudiée et de Flandre occidentale p 13 Carte 2 - Taux standardisés de mortalité par cancer des hommes, 2004-2006 p 14 Carte 3 - Taux standardisés de mortalité par cancer des femmes, 2004-2006 p 15 Carte 4 - Taux standardisés de mortalité prématurée par cancer des hommes, 2004-2006 p 16 Carte 5 - Taux standardisés de mortalité prématurée par cancer des femmes, 2004-2006 p 18 Carte 6 - Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer des hommes, 2004-2005 p 18 Carte 7 - Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer des femmes, 2004-2005 p 23 Carte 8 - Taux standardisés de mortalité par cancer de la trachée, des bronches et du poumon des hommes, 2004-2006 p 23 Carte 9 - Taux standardisés de mortalité par cancer de la trachée, des bronches et du poumon des femmes, 2004-2006 p 26 Carte 10 - Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer de la trachée, des bronches et du poumon des hommes, 2004-2005 p 26 Carte 11 - Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer de la trachée, des bronches et du poumon des femmes, 2004-2005 p 30 Carte 12 - Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer des voies aérodigestives supérieures des hommes, 2004-2005 p 31 Carte 13 - Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer des voies aérodigestives supérieures des femmes, 2004-2005 p 35 Carte 14 - Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer colorectal des hommes, 2004-2005 p 36 Carte 15 - Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer colorectal des femmes, 2004-2005 p 42 Carte 16 - Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer de la prostate, 2004-2005 p 46 Carte 17 - Taux standardisés de mortalité par cancer du sein des femmes, 2004-2006 p 48 Carte 18 - Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer du sein des femmes, 2004-2005 p 61 Carte 19 - Nombre de structures pratiquant la chimiothérapie et/ou la chirurgie des cancers p 61 Carte 20 - Nombre de structures disposant d’équipement de radiothérapie 4 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 Cancers Cancers 2. Territoire Dans cette fiche, le terme « zone étudiée » correspond au territoire tel qu’il est défini dans le programme Générations en santé (Interreg IV). Il inclut les départements français de l’Aisne, des Ardennes, de la Marne, du Nord, de l’Oise, du Pas-de-Calais et de la Somme et ceux des provinces belges de Hainaut, de Namur et de Luxembourg. Pour une majorité des indicateurs, et quand l’information est disponible, la valeur de l’indicateur pour la Flandre occidentale est proposée ainsi qu’une comparaison avec la zone étudiée. Carte 1 Les arrondissements de la zone étudiée et de Flandre occidentale Bruges Ostende Furnes Dixmude Calais Tielt Ypres Courtrai Saint Omer Boulogne sur - Mer Mouscron Roulers Dunkerque Lille Béthune Montreuil Ath Tournai Lens Douai Valenciennes Arras Amiens Péronne Charleroi Namur Thuin Avesnes sur Helpe Cambrai Abbeville Soignies Mons Dinant Bastogne Saint Quentin Vervins Laon Sedan Arlon Vouziers Reims Senlis Sainte Ménehould Châlons en Champagne Château Thierry Épernay Générations en santé Virton Rethel Clermont Compiègne Soissons 20 Neufchâteau Charleville Mézières Montdidier Beauvais Marche Philippeville Vitry le François Kilomètres Tous les taux présentés dans ce chapitre (taux d’incidence, de mortalité et d’hospitalisation) sont des taux standardisés. Les taux standardisés sont des taux calculés en ajustant l’observation sur une population de référence afin de gommer l’effet de l’âge et de pouvoir comparer les résultats obtenus. Il ne s’agit donc pas d’une proportion réelle de la population. Dans cette étude, la population de référence est la population de la zone étudiée au 1er janvier 2006, ce qui permet d’optimaliser les différences par rapport à la zone étudiée et à l’intérieur de celle-ci, tout en proposant des taux standardisés pas trop éloignés des taux bruts (proportion réelle). Pour les lecteurs qui souhaitent comparer les taux d’incidence, de mortalité et d’hospitalisation avec d’autres publications, les taux standardisés sur la population européenne sont disponibles sur le site internet de Générations en santé1. Cancers 5 Contexte Les plus anciennes descriptions de tumeurs connues, sur papyrus, datent de 3 000 ans avant notre ère [1]. Des traces de cancer semblent avoir été mises en évidence sur des squelettes d’animaux préhistoriques [2]. C’est dire s’il s’agit d’une maladie ancienne, décrite tout au long de l’histoire de la médecine depuis Hippocrate jusqu’à nos jours ; ce n’est toutefois qu’au XVIIIe siècle que l’on commence à comprendre que le cancer débute localement et s’étend aux organes voisins mais aussi à distance via les systèmes lymphatique et sanguin. Le cancer peut se définir comme étant une maladie cellulaire (entraînant une prolifération anarchique de cellules qui détruit le tissu d’origine) pouvant toucher tous les tissus (peau, os, glandes, muqueuses, cellules sanguines…). Les termes synonymes sont ceux de tumeurs malignes ou de néoplasmes malins2. Le terme grec « onkos » (utilisé par Galien au IIe siècle pour désigner des « grosseurs ») a donné « oncologie » qui désigne la science dont l’objet est l’étude et le traitement des cancers en général. En matière de causalité, de nombreux facteurs augmentent le risque de cancer. Parmi ceux-ci, on trouve des facteurs génétiques (parfois héréditaires [3]), des facteurs liés à l’environnement (rayonnements, produits chimiques, agents pathogènes, infections chroniques…) ou au comportement (consommation d’alcool et de tabac, alimentation déséquilibrée et sédentarité [4]…). Le cancer dans le monde • Selon les estimations, un cancer a été diagnostiqué chez 12,7 millions de personnes au niveau mondial en 2008 [5]. Cette même année, 7,6 millions de personnes en seraient décédées [5] ce qui représente 13 % de la mortalité mondiale [6]. D’après les projections, le nombre de décès par cancer devrait augmenter et dépasser 11 millions de décès dans le monde en 2030 [6]. • Plus de 30 % des décès par cancer pourraient être évités d’une part, s’ils étaient détectés assez tôt et traités correctement, et d’autre part, en modifiant ou en évitant les principaux facteurs de risque [7]. • Le tabagisme est la plus grande cause évitable de cancer dans le monde [8]. Tab 1 Répartition des cas et des décès par cancer au niveau mondial 5 cancers les plus fréquents Hommes Femmes Poumon Sein Prostate Côlon-rectum Côlon-rectum Col de l’utérus Estomac Poumon Foie Estomac 5 premières causes de décès par cancer Hommes Femmes Poumon Sein Foie Poumon Estomac Côlon-rectum Côlon-rectum Col de l’utérus Œsophage Estomac Globocan 2008 International Agency for Research on Cancer Au niveau mondial, tant pour l’incidence que pour la mortalité, le cancer du poumon chez les hommes et le cancer du sein chez les femmes sont les cancers les plus fréquents. http://globocan.iarc.fr/ 9/9/2010 En gommant l’effet de la structure par âge et par sexe de la population (taux standardisés), c’est dans les régions les plus développées comme l’Europe occidentale, l’Europe du Nord, l’Amérique du Nord et l’Australie que le cancer est le plus fréquent mais c’est dans des pays ou régions comme l’Afrique du Sud, l’Europe centrale, l’Europe de l’Est ou l’Asie orientale qu’il entraîne le plus de décès [5]. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié, en collaboration avec les États membres, un Plan d’action 2008-2013 pour la Stratégie mondiale de lutte contre les maladies non transmissibles afin d’aider les millions de personnes qui en souffrent à y faire face tout au long de leur vie [9]. Ce plan prévoit notamment de renforcer l’engagement politique en faveur de la prévention et de la lutte contre le cancer, d’élaborer des normes et des outils pour guider la planification et la mise en œuvre d’interventions pour la prévention, le dépistage précoce, le traitement et les soins palliatifs et également de renforcer les systèmes de santé aux niveaux national et local [6]. 1 2 http://www.generationsensante.eu Il existe aussi des tumeurs dites « bénignes » pour lesquelles la multiplication des cellules reste limitée à un site tissulaire. 6 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 Le cancer au niveau européen En 2008, le cancer a été diagnostiqué chez 2,4 millions de personnes en Europe et plus d’un million sont décédées [5]. Tab 2 Répartition des cas et des décès par cancer au niveau européen 5 cancers les plus fréquents Hommes Femmes Prostate Sein Poumon Côlon-rectum Côlon-rectum Poumon Rein Corps de l’utérus Vessie Ovaire 5 premières causes de décès par cancer Hommes Femmes Poumon Sein Côlon-rectum Poumon Prostate Côlon-rectum Estomac Pancréas Pancréas Ovaire Globocan 2008 International Agency for Research on Cancer http://globocan.iarc.fr/ 9/9/2010 Au niveau européen, chez les hommes, le cancer de la prostate est le plus fréquent (alors qu’au niveau mondial c’est le cancer du poumon), mais il entraîne moins de décès que le cancer du poumon. Chez les femmes, les cas de cancers du sein sont à la fois les plus fréquents et ceux qui entraînent le plus de décès. Malgré les progrès réalisés, le cancer reste une préoccupation de santé publique et un poids important pour la société européenne. Des inégalités alarmantes dans la prévention, le contrôle et les traitements du cancer existent au sein de l’Europe [10]. La Commission européenne a suggéré de créer un partenariat européen pour la lutte contre le cancer au cours de la période 2009-2013. Par cette collaboration, elle souhaite aider les États membres à lutter contre le cancer en mettant en place un cadre qui permettra le recensement et l’échange des informations, des capacités et des compétences en matière de prévention de la maladie et de lutte contre celle-ci [11]. En France comme en Belgique, des plans nationaux de mobilisation contre le cancer ont été élaborés : le Plan cancer 2009-2013 [12] en France et le Plan national Cancer 2008-2010 [13] en Belgique. Ces « Plans cancer » intègrent tous les aspects de la lutte contre le cancer dont des actions « prévention et dépistage », « soins, traitements et soutien aux patients » et « recherche, technologies innovantes et évaluation ». Suite à des initiatives de l’Union européenne et du Bureau européen de l’OMS en faveur de la prévention des maladies chroniques, la part de la prévention au sein des programmes de contrôle du cancer devrait augmenter dans les décennies à venir [14] au niveau européen. Cancers 7 Les cancers dans la zone étudiée Nouveaux cas de cancers La France hexagonale a le taux standardisé d’incidence des cancers chez les hommes le plus élevé d’Europe3 ; la Belgique arrive en deuxième. Pour les femmes, la Belgique se situe à la troisième place et la France hexagonale, à la septième. En 2008, 59 996 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués en Belgique. En France hexagonale, en 2010, on estime à 357 768 les nouveaux diagnostics de cancer [15]. En France hexagonale comme en Belgique, les cas de cancer sont plus fréquents chez les hommes que chez les femmes. Le cancer est une pathologie fréquente, puisqu’il touchera un homme sur trois et une femme sur quatre avant sa 75e année [16]. Entre 1980 et 2005, l’incidence des cancers chez les hommes a augmenté de 35 % en France hexagonale et de 40 % dans les trois régions françaises de la zone étudiée. Pour les femmes françaises, le constat est à peu près identique : l’incidence des cancers a augmenté d’environ 40 % tant en France hexagonale que dans les trois régions françaises de la zone. La région Nord - Pas-de-Calais présente le taux d’incidence des cancers le plus élevé tant pour les hommes que pour les femmes. L’écart entre les deux genres s’accentue avec les années. En Belgique, les données ne sont actuellement disponibles que pour une période de cinq ans (2004 à 2008), ce qui n’est pas suffisant pour avoir une estimation temporelle correcte des tendances. L’augmentation de l’incidence (et de la mortalité) des cancers est liée à l’augmentation de la fréquence, de l’intensité et du cumul des facteurs de risque. Elle est aussi partiellement liée au vieillissement de la population [15] [17]. Décès par cancer parmi l’ensemble des décès En Belgique, le cancer est la deuxième cause de mortalité, tant masculine que féminine, après les maladies de l’appareil circulatoire. En 2006, 26 152 personnes sont décédées d’un cancer en Belgique (14 853 hommes et 11 299 femmes) [18]. En France hexagonale, en 2008, le cancer est la deuxième cause de mortalité féminine après les maladies de l’appareil circulatoire avec 65 643 décès et est la première cause de mortalité masculine avec 92 169 décès [19]. Pour l’ensemble de la zone étudiée, sur la période 2004-2006, le nombre de décès par cancer (66 737 décès ou 28 % des décès) est quasi équivalent à celui des décès par maladie cardiovasculaire (69 065 décès ou 29 % des décès). Fig 1 Répartition des causes de décès, chez les hommes, zone étudiée, 2004-2006 (en %) Sur l’ensemble de la zone étudiée, les principales causes masculines de décès sont les cancers avec 32,4 % (40 229 décès) et les maladies de l’appareil circulatoire avec 25,5 % (31 668 décès). Elles représentent, ensemble, près de 60 % de tous les décès. 6\VWqPHQHUYHX[HWRUJDQHVGHVVHQV 0DOGpILQLV $SSDUHLOGLJHVWLI $XWUHV &DQFHUV $SSDUHLOUHVSLUDWRLUH 0RUWVYLROHQWHV $SSDUHLOFLUFXODWRLUH B - SPMA, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 Pays sélectionnés : France hexagonale, Belgique, Norvège, Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Slovénie, Italie, Espagne, Islande, Pologne, Royaume-Uni, Finlande et Suède. Standardisation sur la population mondiale. 3 8 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 Fig 2 Répartition des causes de décès, chez les femmes, zone étudiée, 2004-2006 (en %) $XWUHV $SSDUHLOGLJHVWLI 6\VWqPHQHUYHX[HW RUJDQHVGHVVHQV $SSDUHLO FLUFXODWRLUH Chez les femmes de la zone étudiée, les deux premières causes de décès sont identiques à celles des hommes mais en ordre inverse : 32,0 % (37 397 décès) sont d’origine circulatoire et 22,7 % (26 508 décès) sont liés à des cancers. 0DOGpILQLV 0RUWVYLROHQWHV $SSDUHLO UHVSLUDWRLUH &DQFHUV B - SPMA, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 Les facteurs de risque Parmi les principaux facteurs de risque évitables des cancers, notons le tabagisme, la consommation d’alcool, l’obésité, la consommation insuffisante de fruits et légumes, la sédentarité (manque d’exercice physique), l’infection à papillomavirus humain (HPV) (sexuellement transmissible), la pollution de l’air et les fumées à l’intérieur des habitations dues à l’utilisation de combustibles solides par les ménages [7]. Les comportements à risque sont plus fréquents chez les hommes que chez les femmes mais les différences tendent à diminuer dans les milieux sociaux plus favorisés, soit parce qu’ils s’améliorent chez les hommes, soit parce qu’ils se détériorent chez les femmes (ex : alcool, tabac…). Même si la consommation d’alcool tend à diminuer, elle reste encore très élevée, surtout chez les hommes [20]. Malgré une diminution du nombre de fumeurs depuis plusieurs décennies, la proportion de fumeurs reste encore élevée dans les milieux défavorisés [21]. Une association causale a été démontrée entre la consommation d’alcool et les cancers de la cavité buccale, l’arrièrebouche, le larynx, l’œsophage, le foie, le côlon et le rectum et, pour les femmes, le sein. La consommation de tabac augmente les risques de survenue de treize cancers différents dont les cancers du poumon, de la cavité buccale, de l’arrière-bouche, du larynx, de l’œsophage, du col de l’utérus… En Europe occidentale, environ 30 % de tous les cancers humains sont liés à la consommation de tabac. Le tabac est une cause évitable majeure de maladie et de mortalité dans le monde entier. Quasiment la moitié des non-fumeurs sont toutefois exposés à la fumée de tabac, que ce soit à la maison, au travail, dans les bars… Le tabagisme passif engendre à peu près 10 % à 15 % des cancers du poumon chez les non-fumeurs. Après l’introduction au niveau national d’interdictions strictes de fumer, des effets avantageux sur le système respiratoire et cardiovasculaire ont été démontrés [14] et des mesures ont récemment été prises en ce sens en France comme en Belgique, notamment dans le secteur Horeca et les bâtiments publics dans leur ensemble. Les habitudes en matière de consommation de tabac et d’alcool évoluent : on observe en effet une diminution de la quantité totale d’alcool consommée (lorsqu’on se base sur les ventes) ; pourtant, la consommation excessive chronique reste fréquente et les épisodes d’alcoolisation aigüe augmentent chez les jeunes [22]. La consommation de tabac tend à se dualiser, diminuant dans les couches favorisées de la population mais en restant élevée chez les autres. Cancers 9 Eléments marquants... L’incidence des cancers est plus élevée en France hexagonale qu’en Belgique pour les hommes. C’est l’inverse pour les femmes. Pour les deux genres, l’incidence est plus élevée dans la zone étudiée que les moyennes nationales. Le cancer le plus fréquent est celui de la prostate chez l’homme et celui du sein chez la femme. Chez l’homme, le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer dans la zone étudiée. Chez la femme, le cancer du sein occupe la première place. La zone souffre d’une mortalité par cancer plus élevée que les moyennes nationales belge ou française. On observe un important effet frontière pour les hommes avec une mortalité par cancer élevée dans le département du Nord. Cet effet frontière n’est cependant pas constaté pour les femmes. Chez les hommes, les cancers de la prostate et des VADS constituent les deux premiers motifs d’hospitalisation pour cancer. Chez les femmes, il s’agit du cancer du sein. Comme pour l’incidence et la mortalité, les séjours hospitaliers pour cancer sont plus élevés en France hexagonale qu’en Belgique. Les hospitalisations en zone étudiée sont intermédiaires entre ceux de la France et de la Belgique. Un réel effet frontière est observé pour les hommes comme pour les femmes avec des taux d’hospitalisation plus élevés dans la partie française que dans la partie belge de la zone étudiée. Pour les hommes comme pour les femmes, les résultats d’incidence et d’hospitalisation ne sont pas toujours concordants. La région Nord - Pas-de-Calais présente les taux standardisés d’incidence des cancers les plus élevés tant pour les hommes que pour les femmes alors qu’au niveau des hospitalisations pour cancer, les taux des départements du Nord et du Pas-de-Calais sont intermédiaires entre les résultats des autres départements français et des provinces belges. L’incidence des cancers dans la zone étudiée En France hexagonale et en Belgique, les trois cancers les plus fréquents chez les hommes sont ceux de la prostate, du poumon et du côlon-rectum. Chez les femmes, ce sont les cancers du sein, du côlon-rectum et du poumon. Tab Répartition des cas par cancer 3 en Belgique et en France hexagonale 3 cancers les plus fréquents Hommes Femmes Prostate Sein Poumon Côlon-rectum Côlon-rectum Poumon B - Registre belge du Cancer, 2005 F - Institut de veille sanitaire, 2005 Fig 3 Répartition des nouveaux cas de cancer en fonction de la localisation, chez les hommes, zone étudiée, 2005 (en %) $XWUHV 3URVWDWH En 2005, parmi les nouveaux cas masculins de cancer de la zone étudiée, 31,0 % (9 148 cas) sont des cancers de la prostate suivis des cancers de la trachée, des bronches et du poumon (TBP) avec 15,2 % (4 477 cas) et des cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS) avec 12,4 % (3 662 cas). 7%3 Le rang du cancer des voies aérodigestives supérieures dans la zone étudiée est donc plus élevé (troisième cancer le plus fréquent, avant le cancer colorectal) qu’en France hexagonale et en Belgique. 0pODQRPH (VWRPDF &{ORQUHFWXP 9$'6 B - Registre belge du Cancer, 2005 F - Institut de veille sanitaire, 2005 10 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 Répartition des nouveaux cas de cancer en fonction de la localisation, chez les femmes, zone étudiée, 2005 (en %) Fig 4 En 2005, dans la zone étudiée, les nouveaux cas féminins de cancer les plus fréquents sont les cancers du sein avec 38,1 % (8 384 cas), les cancers colorectaux avec 13,4 % (2 948 cas) et les cancers de la trachée, des bronches et du poumon (TBP) avec 4,2 % (926 cas). $XWUHV 6HLQ (VWRPDF Ce classement sur la zone étudiée est identique à celui de la Belgique et de la France hexagonale. &ROGHO XWpUXV 0pODQRPH 2YDLUHV 9$'6 7%3 &{ORQUHFWXP B - Registre belge du Cancer, 2005 F - Institut de veille sanitaire, 2005 Zone étudiée et moyennes nationales Graph 1 Taux standardisés d’incidence des cancers, zone étudiée, 2005 (pour 100 000 habitants) 659,6 Hommes / Femmes 632,1 Zone étudiée 430,7 753,2 386,2 391,1 711,1 459,5 811,5 724,5 665,1 585,2 648,2 705,6 900 800 700 600 500 400 300 200 100 France 0 421,1 Champagne-Ardenne Nord - Pas-de-Calais 404,4 Picardie 415,2 Hainaut 403,7 Luxembourg 444,8 Namur 438,1 Flandre occidentale 100 200 300 400 500 Belgique Globalement, à âge égal, le cancer est plus fréquent dans la zone étudiée qu’en France hexagonale et qu’en Belgique, tant pour les hommes que pour les femmes (753,2 nouveaux cas de cancer pour 100 000 hommes et 430,7 nouveaux cas de cancer pour 100 000 femmes). On note par ailleurs des différences entre la France hexagonale et la Belgique. En effet, à âge égal, l’incidence du cancer chez les hommes est significativement plus élevée en France hexagonale qu’en Belgique alors que c’est l’inverse pour les femmes. B - Registre belge du Cancer, 2005 F - Institut de veille sanitaire, 2005 Différences d’incidence au sein de la zone étudiée La région Nord – Pas-de-Calais présente l’incidence des cancers la plus importante de toute la zone étudiée, tant pour les hommes que pour les femmes. Chez les femmes de la zone étudiée, outre le Nord – Pas-de-Calais, la province de Namur présente également une incidence élevée de cancer. Que ce soit aux niveaux national, régional et provincial, ou sur la zone étudiée, le cancer est significativement plus fréquent dans la population masculine que féminine. Cancers 11 La mortalité par cancer dans la zone étudiée Tab 4 Répartition des décès par cancer en Belgique et en France hexagonale 3 premières causes de décès par cancer Hommes Belgique France hexagonale Poumon Poumon Côlon-rectum Prostate Prostate Côlon-rectum Belgique Sein Poumon Côlon-rectum Femmes France hexagonale Sein Côlon-rectum Poumon B - SPMA, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 Tant en France hexagonale qu’en Belgique, la première cause de décès par cancer chez les hommes est le cancer du poumon et, chez les femmes, le cancer du sein. Viennent ensuite les décès par cancers de la prostate et colorectal pour les hommes, du poumon et colorectal chez la femme, en ordre différent dans les deux pays. Sur la période 2004-2006, parmi l’ensemble des décès masculins par cancer, 28,0 % (11 249 décès) sont des cancers de la trachée, des bronches et du poumon (TBP) suivis par les cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS) avec 11,1 % (4 447 décès) et les cancers colorectaux avec 9,3 % (3 729 décès). Fig 5 Répartition des décès par cancer en fonction de la localisation, chez les hommes, zone étudiée, 2004-2006 (en %) 7%3 $XWUHV 9$'6 Dans la zone étudiée, la mortalité due au cancer des VADS occupe la deuxième place alors qu’elle ne fait pas partie des trois causes les plus fréquentes, ni en France hexagonale, ni en Belgique. 0pODQRPH (VWRPDF 3URVWDWH &{ORQUHFWXP B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 Fig 6 En 2004-2006, la première cause de décès par cancer chez les femmes de la zone étudiée est le cancer du sein avec 20,4 %, soit 5 406 décès. Les cancers colorectaux et de la trachée, des bronches et du poumon sont les deuxième et troisième causes de mortalité avec respectivement 13,3 % (3 513 décès) et 8,6 % (2 268 décès). Ce classement est identique en Belgique et en France hexagonale. Répartition des décès par cancer en fonction de la localisation, chez les femmes, zone étudiée, 2004-2006 (en %) $XWUHV 6HLQ &{ORQUHFWXP 0pODQRPH (VWRPDF 9$'6 7%3 8WpUXV 2YDLUHV B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 12 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 Zone étudiée et moyennes nationales Pour les hommes, la mortalité par cancer en France hexagonale (324,8 décès pour 100 000 hommes) est plus élevée qu’en Belgique (317,8 décès pour 100 000 hommes). Graph 2 Taux standardisés de mortalité par cancer, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 habitants) À l’inverse, la mortalité par cancer chez les femmes est plus élevée en Belgique (168,8 décès pour 100 000 contre 153,8 décès pour 100 000 en France hexagonale). Dans la zone étudiée, la mortalité des hommes par cancer (379,2 décès pour 100 000 hommes) est plus élevée qu’en France hexagonale et qu’en Belgique alors que celle des femmes est proche de la moyenne belge. La mortalité par cancer est significativement plus élevée chez les hommes que chez les femmes. Hommes / Femmes 153,8 168,8 163,0 369,2 164,5 Ardennes 156,4 Marne 352,8 413,3 372,8 356,7 331,1 343,5 300,0 300 200 Nord 174,9 Oise 159,8 353,0 400 Aisne 374,8 407,3 500 Zone étudiée 170,9 379,2 324,8 317,8 100 France 0 176,1 Pas-de-Calais 174,7 Somme 172,5 Hainaut 170,0 Luxembourg 174,0 Namur 162,4 Flandre occidentale 100 Belgique 200 B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 Différences de mortalité au sein de la zone étudiée Les départements du Nord et du Pas-de-Calais se démarquent des autres départements français et des provinces belges en présentant les taux de mortalité par cancer les plus élevés, suivis de peu par le département de la Somme. Globalement, la plus faible mortalité par cancer est observée en province de Luxembourg avec un taux standardisé de 331,1 décès pour 100 000 hommes. Comparée aux autres départements français et provinces belges de la zone étudiée, la Flandre occidentale possède le taux masculin de mortalité par cancer (300,0 décès pour 100 000 hommes) le plus faible (différence significative par rapport à la moyenne de la zone étudiée). Analyse de la mortalité par cancer à l’échelon des arrondissements Lorsque l’on compare les arrondissements de la zone, on observe une surmortalité masculine par cancer dans le nord-ouest et particulièrement dans les départements du Nord, du Pas-deCalais, de la Somme et de l’Aisne. Les arrondissements de Valenciennes et de Lens présentent les taux de mortalité par cancer les plus élevés (taux standardisés respectifs de 442,3 et 482,7 décès pour 100 000 hommes). En revanche, dans les départements de l’Oise, des Ardennes, de la Marne et dans les provinces belges, la mortalité par cancer est intermédiaire. Les taux standardisés de mortalité masculine par cancer sont les plus faibles dans les arrondissements de Neufchâteau (287,1 décès pour 100 000 hommes) et de Vouziers (311,6 décès pour 100 000 hommes). Ces deux taux sont significativement plus faibles que celui de la zone étudiée. Cancers Carte 2 Taux standardisés de mortalité par cancer des hommes, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 hommes) Nord : 407,3 Flandre occidentale : 300,0 Pas-de-Calais : 413,3 Hainaut : 356,7 Namur : 343,5 Somme : 372,8 Luxembourg : 331,1 Oise : 353,0 Ardennes : 369,2 Générations en Santé Pour 100 000 hommes 482,69 Aisne : 374,8 442,24 388,95 356,99 321,96 270,92 20 Marne : 352,8 Kilomètres Belgique : 317,8 France hexagonale : 324,8 Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 13 Les arrondissements de Flandre occidentale présentent les plus faibles taux de mortalité par cancer. Ils sont significativement plus faibles que celui de la zone étudiée. Carte 3 Taux standardisés de mortalité par cancer des femmes, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 femmes) Comme chez les hommes, une surmortalité par cancer est observée dans les départements français du nord-ouest de la zone étudiée (Nord, Pas-de-Calais, Somme et Aisne) mais également dans les trois provinces wallonnes, ce qui n’était pas le cas pour les hommes. Nord : 174,9 Flandre occidentale : 162,4 Pas-de-Calais : 176,1 Hainaut : 172,5 Namur : 174,0 Somme : 174,7 Luxembourg : 170,0 Oise : 159,8 Quant au taux de mortalité le plus faible, il est observé dans l’arrondissement de SainteMénehould (111,0 pour 100 000). Ardennes : 164,5 Générations en Santé Pour 100 000 femmes 193,51 L’arrondissement de Dinant présente le taux standardisé de mortalité par cancer le plus élevé de la zone étudiée (193,5 pour 100 000). Aisne : 163,0 182,18 168,23 154,92 132,30 110,96 20 Belgique : 168,8 France hexagonale : 153,8 Marne : 156,4 Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks Kilomètres B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 Contrairement à ce qu’on observe chez les hommes, la mortalité par cancer chez les femmes ne montre pas d’effet frontière entre la province de Flandre occidentale et l’arrondissement de Dunkerque. Les taux observés en Flandre occidentale pour les femmes sont du même ordre que les taux des arrondissements de la zone étudiée qui ne présentent pas de surmortalité. La mortalité prématurée par cancer dans la zone étudiée Zone étudiée et moyennes nationales Graph 3 Taux standardisés de mortalité prématurée par cancer, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 habitants) 104,4 Hommes / Femmes 57,6 84,9 150,1 113,0 66,1 Nord 63,6 Oise Pas-de-Calais 70,9 160,4 132,8 108,9 64,6 Somme 66,4 Hainaut 99,4 62,9 Luxembourg 94,9 63,8 Namur 60 40 20 France Flandre occidentale 59,5 82,2 14 Ardennes Marne 56,5 108,0 B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 Aisne 62,9 116,5 80 61,5 62,3 123,6 180 160 140 120 100 Zone étudiée 65,4 130,7 0 20 40 Belgique 60 80 Comme pour la mortalité globale par cancer, la mortalité prématurée (survenant avant 65 ans) par cancer en zone étudiée est significativement plus élevée qu’en Belgique et qu’en France hexagonale tant chez les hommes (130,7 décès pour 100 000) que chez les femmes (65,4 décès pour 100 000). Il existe également des différences entre les deux pays : en France hexagonale, la mortalité prématurée masculine par cancer est beaucoup plus élevée qu’en Belgique alors que chez les femmes, la situation est inverse, et les différences sont faibles. La mortalité prématurée par cancer est plus élevée chez les hommes que chez les femmes. Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 Différences de mortalité prématurée au sein de la zone étudiée La répartition de la mortalité prématurée suit globalement celle de la mortalité générale. Chez les hommes, les départements du Nord et du Pas-de-Calais présentent les mortalités prématurées les plus élevées de la zone étudiée. Quant aux provinces belges, les taux masculins sont tous plus faibles que celui de la zone étudiée avec un minimum pour la province de Namur (94,9 décès pour 100 000 hommes). Chez les femmes, le département du Pas-de-Calais (70,9 décès pour 100 000 femmes) se démarque légèrement avec une mortalité prématurée plus élevée que celle de la zone étudiée. La province de Flandre occidentale présente le plus faible taux de mortalité prématurée par cancer chez les hommes (82,2 décès pour 100 000 hommes). La différence est significative avec la zone étudiée. Carte 4 Taux standardisés de mortalité prématurée par cancer des hommes, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 hommes) Nord : 150,1 Flandre occidentale : 82,2 Pas-de-Calais : 160,4 Hainaut : 108,9 Namur : 94,9 Somme : 132,8 Luxembourg : 99,4 Oise : 113,0 Ardennes : 116,5 Générations en Santé Pour 100 000 hommes 206,78 Aisne : 123,6 206,77 146,83 124,93 104,27 69,57 20 Marne : 108,0 Kilomètres Belgique : 84,9 France hexagonale : 104,4 Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 Analyse de la mortalité prématurée par cancer à l’échelon des arrondissements La carte de la mortalité prématurée par cancer chez les hommes montre un effet frontière, tout particulièrement entre le département du Nord et les provinces de Flandre occidentale et de Hainaut. Une surmortalité prématurée est observée dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme avec un taux maximal pour l’arrondissement de Lens (206,8 décès pour 100 000 hommes), le taux étant plus élevé que celui de la zone étudiée. La mortalité prématurée minimale concerne l’arrondissement de Vouziers avec un taux de 78,3 décès pour 100 000 hommes. Comme pour la mortalité générale des hommes par cancer, un effet frontière est observé entre la province de Flandre occidentale et l’arrondissement de Dunkerque pour la mortalité prématurée. L’arrondissement de Tielt présente le plus faible taux standardisé : 69,6 décès pour 100 000 hommes. Cancers 15 Carte 5 Taux standardisés de mortalité prématurée par cancer des femmes, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 femmes) Nord : 66,1 Pas-de-Calais : 70,9 Flandre occidentale : 59,5 Hainaut : 66,4 Namur : 63,8 Somme : 64,6 Luxembourg : 62,9 Oise : 63,6 Ardennes : 62,9 Générations en Santé Pour 100 000 femmes 77,61 Aisne : 62,3 70,29 62,61 56,15 45,60 34,99 20 Marne : 56,5 Kilomètres Belgique : 61,5 France hexagonale : 57,6 Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 La carte de la mortalité prématurée par cancer chez les femmes ne montre pas d’effet frontière mais bien une tendance géographique. Une surmortalité prématurée est observée dans le nord de la zone étudiée c’est-à-dire pour les départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme, de l’Aisne et les trois provinces wallonnes. L’arrondissement de Lens présente le taux de mortalité prématurée le plus élevé (77,6 décès pour 100 000 femmes). Ce taux est significativement plus élevé que le taux de la zone étudiée. Une surmortalité prématurée est également observée dans le sud de la zone étudiée, dans les arrondissements de Clermont, Senlis et Château-Thierry. Comme pour la mortalité générale des femmes par cancer, aucun effet frontière n’est remarqué pour la mortalité prématurée entre la province de Flandre occidentale et l’arrondissement de Dunkerque. 16 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 Les séjours hospitaliers pour cancer dans la zone étudiée Répartition des séjours hospitaliers pour cancer en fonction de la localisation, chez les hommes, zone étudiée, 2004-2005 (en %) Fig 7 Fig 8 Répartition des séjours hospitaliers pour cancer en fonction de la localisation, chez les femmes, zone étudiée, 2004-2005 (en %) 3URVWDWH $XWUHV 6HLQ $XWUHV 9$'6 &{ORQUHFWXP 7%3 (VWRPDF 0pODQRPH 0pODQRPH &{ORQUHFWXP (VWRPDF 8WpUXV 9$'6 7%3 B - RCM, 2004-2005 F - PMSI, 2004-2005 B - RCM, 2004-2005 F - PMSI, 2004-2005 Sur la zone étudiée, les cancers de la prostate (16 578 séjours hospitaliers) et des voies aérodigestives supérieures (16 456 séjours hospitaliers) représentent chacun 15 % des séjours hospitaliers masculins pour cancer sur la période 2004-2005. Sur la zone étudiée, les cancers du sein représentent plus d’un quart des séjours hospitaliers féminins pour cancer (20 528 séjours hospitaliers) sur la période 2004-2005. Zone étudiée et moyennes nationales Graph 4 Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer, zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 habitants) 1 462,1 1 516,5 1 057,3 822,0 Hommes / Femmes 1 646,1 806,4 1 580,7 863,6 1 578,6 1 540,2 801,7 938,2 1 604,2 1 594,3 1 512,1 2 000 1 500 1 000 751,1 853,5 Zone étudiée 897,2 Aisne Ardennes Marne Nord Oise 867,1 Pas-de-Calais 855,8 Somme Hainaut 1 143,4 748,3 1 110,1 719,5 Luxembourg 1 106,5 751,1 Namur 1 061,0 730,5 Flandre occidentale 500 France 0 500 Belgique Sur l’ensemble de la zone étudiée, 1 462 séjours hospitaliers pour cancer pour 100 000 hommes sont dénombrés contre 822 pour 100 000 femmes. Les taux d’hospitalisation pour cancer sont significativement plus élevés en France hexagonale qu’en Belgique tant chez les hommes que chez les femmes. Les taux d’hospitalisation de la zone étudiée sont intermédiaires entre ceux de la France et de la Belgique. Différences d’hospitalisation au sein de la zone étudiée 1 000 Pour les hommes comme pour les femmes, tous les départements français ont des taux B - RCM, 2004-2005 d’hospitalisation pour cancer plus élevés F - PMSI, 2004-2005 que les provinces belges. Chez les hommes, les hospitalisations pour cancer sont plus fréquentes dans le département de l’Aisne avec 1 646 séjours hospitaliers pour cancer pour 100 000 hommes et, pour les femmes, dans le département de l’Oise avec 938 séjours pour 100 000 femmes. Comme pour l’incidence et la mortalité par cancer, les taux d’hospitalisation pour cancer sont significativement plus élevés chez les hommes que chez les femmes. Le taux d’hospitalisation pour cancer en Flandre occidentale est significativement plus faible qu’en zone étudiée et ceci tant pour les hommes que pour les femmes (1 061 séjours hospitaliers pour cancer pour 100 000 hommes et 731 pour 100 000 femmes). Cancers 17 Analyse de l’hospitalisation pour cancer à l’échelon des arrondissements Carte 6 La carte des hospitalisations pour cancer par arrondissement met en évidence un effet frontière : les Français de la zone étudiée ont davantage d’hospitalisations pour cancer que les Belges. Calais (2 047 hospitalisations pour 100 000 hommes) et Cambrai (1 899 hospitalisations pour 100 000 hommes), arrondissements de la région Nord - Pas-de-Calais, présentent les taux d’hospitalisation pour cancer les plus élevés de la zone étudiée (différence significative avec le taux de la zone). Les arrondissements de Charleroi, Philippeville, Marche-en-Famenne et Neufchâteau présentent les taux d’hospitalisation les plus faibles de la zone étudiée avec des taux allant de 981 hospitalisations pour cancer à 1 043 hospitalisations pour 100 000 hommes ; ici aussi, la différence est significative avec l’ensemble de la zone. Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer des hommes, zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 hommes) Nord : 1 540,2 Pas-de-Calais : 1 594,3 Flandre occidentale : 1 061,0 Hainaut : 1 143,4 Namur : 1 106,5 Somme : 1 512,1 Luxembourg : 1 110,1 Oise : 1 604,2 Ardennes : 1 580,7 Générations en Santé Pour 100 000 hommes 2 046,96 1 857,39 Aisne : 1 646,1 1 671,02 1 480,54 1 294,25 1 076,42 953,70 Marne : 1 578,6 20 Belgique : 1 057,3 France hexagonale : 1 516,5 Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks Kilomètres B - RCM, 2004-2005 F - PMSI, 2004-2005 La carte montre également que l’effet frontière se prolonge entre la province de Flandre occidentale et le département du Nord ; les arrondissements de Bruges, Tielt et Courtrai présentent les plus faibles taux d’hospitalisation pour cancer de cette province. Carte 7 Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer des femmes, zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 femmes) Chez les femmes, l’effet frontière n’est pas aussi net que chez les hommes. Les arrondissements dont les taux standardisés sont les plus élevés se situent principalement dans les départements du Pas-de-Calais, de la Somme et de l’Oise avec un maximum pour l’arrondissement de Compiègne (1 015 hospitalisations pour 100 000 femmes). Le taux standardisé le plus faible se situe dans l’arrondissement d’Avesnessur-Helpe (617 hospitalisations pour 100 000 femmes). Nord : 801,7 Pas-de-Calais : 867,1 Flandre occidentale : 730,5 Hainaut : 748,3 Namur : 751,1 Somme : 855,8 Luxembourg : 719,5 Oise : 938,2 Ardennes : 806,4 Générations en Santé Pour 100 000 femmes 1 015,37 Aisne : 853,5 945,55 873,19 La situation en province de Flandre occidentale est intermédiaire avec un maximum pour l’arrondissement de Dixmude (833 hospitalisations pour 100 000 femmes). 18 815,68 766,99 706,79 616,89 20 Marne : 863,6 Kilomètres Belgique : 751,1 France hexagonale : 897,2 Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks B - RCM, 2004-2005 F - PMSI, 2004-2005 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 Le dépistage des cancers L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a défini les trois critères principaux auxquels un dépistage systématique doit satisfaire [100] : • la maladie constitue un problème de santé publique important ; • le test est en mesure de dépister l’affection à un stade précoce ; • le traitement appliqué à un stade précoce a montré un effet favorable sur la mortalité et la morbidité. Le dépistage repose sur le postulat que le traitement est d’autant plus efficace que la maladie est décelée tôt. L’objectif est de déceler le cancer lorsqu’il est encore localisé, avant la présence de métastases [23]. Le dépistage de masse systématique concerne la population générale asymptomatique et présente un risque moyen. Ce dépistage relève d’une politique de santé publique (on parle alors de « programmes de dépistage ») et répond à des critères bien déterminés [24]. La mise en place d’un dépistage systématique suppose que la balance entre les bénéfices attendus et les effets négatifs du dépistage (faux positifs, examens et interventions inutiles, coûts) soit favorable. Un programme de dépistage doit suivre des procédures standardisées et faire l’objet d’une évaluation régulière. Une minorité de personnes ayant un risque individuel nettement accru en raison de l’accumulation de facteurs de risque peuvent avoir besoin d’un suivi spécifique pour autant que l’efficacité d’un tel suivi soit démontrée. Actuellement, trois types de cancers font l’objet d’une recommandation européenne de dépistage systématique : • le dépistage par mammographie pour le cancer du sein ; • le dépistage par frottis pour le cancer du col de l’utérus ; • le dépistage par recherche de sang occulte dans les selles pour le cancer colorectal [25]. Grâce au dépistage et au traitement précoces des cas, la mortalité pourrait être réduite jusqu’à un tiers pour le cancer du sein, 90 % pour le cancer du col de l’utérus et 15 % pour le cancer colorectal. Cancers 19 Cancers de la trachée, des bronches et du poumon Le cancer du poumon est le cancer le plus fréquent chez les hommes dans le monde entier (1,1 millions de cas, 16,5 % du total), avec des taux élevés en Europe du Sud, Centrale et Orientale, en Amérique du Nord et en Asie Orientale [5]. Chez les femmes, si les taux d’incidence sont généralement inférieurs, le cancer du poumon est maintenant le quatrième cancer le plus fréquent (516 000 cas, 8,5 % de tous les cancers) et est la deuxième cause de mortalité par cancer (427 000 morts, 12,8 % du total) [5]. Au sein de l’Union européenne, le cancer du poumon est le deuxième cancer le plus fréquent chez l’homme et le troisième chez la femme. La mortalité par cancer du poumon constitue la première cause de mortalité par cancer pour les hommes et la deuxième pour les femmes [5]. Parmi un ensemble de pays européens4, la Belgique présente le deuxième taux standardisé d’incidence du cancer du poumon le plus élevé chez les hommes et la France hexagonale le cinquième. Pour les femmes, la Belgique est à la septième place et la France hexagonale à la onzième place. La consommation de tabac se trouve à l’origine de nombreuses maladies telles que les maladies cardio-vasculaires, les maladies respiratoires et les cancers. Aujourd’hui, dans le monde entier, le tabac est le plus grand facteur de risque évitable pour la mortalité par cancer. Il est responsable de 80 % à 90 % de tous les décès par cancer du poumon. Le simple fait de respirer en présence de fumée de tabac, même sans en consommer personnellement (tabagisme passif) peut induire un cancer du poumon. Cette observation est à la base des lois sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics. Cependant, d’autres causes sont liées au cancer du poumon comme les causes professionnelles (amiante, métaux lourds…) et les expositions environnementales (pollution de l’air, radioactivité du radon…) [26]. Le taux de survie est assez faible et aucun dépistage efficace n’existe. En France, depuis le 1er février 2007, il est totalement interdit de fumer dans les milieux professionnels, scolaires et sanitaires et la réglementation a été généralisée à l’ensemble des lieux à usage collectif et aux établissements publics le 1er janvier 2008. En Belgique, depuis 2006, l’interdiction de fumer concerne les lieux de travail et depuis 2007 les lieux publics et la zone où l’on sert les repas dans les restaurants. En 2009, il devient interdit de fumer dans les endroits où de la nourriture est servie comme les restaurants et brasseries, et en 2011, dans tous les cafés et les casinos. Pour les non-fumeurs, les taux d’incidence du cancer du poumon sont semblables parmi les hommes et les femmes [27]. Par contre, les hommes fumeurs ont dix fois plus de risque de développer un cancer du poumon que les hommes non-fumeurs ; pour les femmes fumeuses, le risque est 7,6 fois supérieur [28]. Il est possible que la différence de risque au détriment des hommes soit liée à une consommation de tabac plus conséquente et/ou à un cumul plus important avec d’autres facteurs de risque. Eléments marquants... Tant pour les hommes que pour les femmes, l’incidence des cancers TBP en Belgique est supérieure à l’incidence en France hexagonale. Sur la zone étudiée, l’incidence masculine est plus élevée que les moyennes masculines belge et française. Elle est également six fois plus élevée que celle des femmes. A l’intérieur de la zone, les Namurois présentent l’incidence des cancers TBP la plus élevée tandis que les Luxembourgeois présentent l’incidence la plus faible. Une zone de surmortalité masculine par cancer TBP est présente dans le nord de la zone étudiée avec un taux maximal observé en province de Namur chez les hommes comme chez les femmes. Les mortalités par cancer TBP sont plus élevées en Belgique qu’en France hexagonale. La mortalité totale et prématurée par cancer TBP est largement plus élevée chez les hommes que chez les femmes. Pour la mortalité totale, le rapport est d’environ sept pour un alors que pour la mortalité prématurée, il est inférieur à cinq pour un. Les séjours hospitaliers pour cancer TBP sont plus fréquents en Belgique qu’en France hexagonale. La fréquence la plus élevée est observée dans le département des Ardennes chez les hommes et la province de Namur chez les femmes. Pays sélectionnés : France hexagonale, Belgique, Norvège, Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Slovénie, Italie, Espagne, Islande, Pologne, Royaume-Uni, Finlande et Suède. Standardisation sur la population mondiale. 4 20 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 L’incidence des cancers de la trachée, des bronches et du poumon (TBP) Graph 5 Taux standardisés d’incidence des cancers de la trachée, des bronches et du poumon, zone étudiée, 2005 (pour 100 000 habitants) 112,5 104,9 18,3 19,4 25,4 Hommes / Femmes 84,3 101,8 19,6 114,7 97,6 123,8 90,5 131,5 96,7 150 Zone étudiée 100 50 France Champagne-Ardenne 14,9 Nord - Pas-de-Calais 18,1 Picardie 22,5 Hainaut 25,7 Luxembourg 27,2 Namur 19,0 0 Belgique En 2005, le nombre de nouveaux cas de cancers de la trachée, des bronches et du poumon (TBP) sur l’ensemble de la zone étudiée sont de 5 403, soit 4 477 cas chez les hommes (15 % de l’ensemble des nouveaux cas masculins de cancer) et 926 cas chez les femmes (4 % de l’ensemble des nouveaux cas féminins de cancer). Sur la zone étudiée, les cancers TBP se situent au deuxième rang de l’incidence des cancers pour les hommes et au troisième rang pour les femmes. Flandre occidentale 50 B - Registre belge du Cancer, 2005 F - Institut de veille sanitaire, 2005 Zone étudiée et moyennes nationales L’incidence en Belgique est plus élevée qu’en France hexagonale tant chez les hommes que chez les femmes. L’incidence masculine des cancers TBP sur l’ensemble de la zone étudiée (112,5 nouveaux cas de cancers TBP pour 100 000 hommes) est significativement plus élevée que celle des Français et des Belges. Différences d’incidence au sein de la zone étudiée À l’intérieur de la zone étudiée, les Namurois et Namuroises possèdent les incidences des cancers TBP les plus élevées. Quant aux taux les plus faibles, il s’agit de celui de la province de Luxembourg chez les hommes et de celui de la région Nord – Pas-de-Calais chez les femmes. Pour les hommes uniquement, les provinces wallonnes ainsi que les régions françaises de la zone étudiée présentent des taux d’incidence des cancers TBP plus élevés que les taux nationaux respectifs, excepté en province de Luxembourg. Que ce soit aux niveaux national, régional et provincial ou sur la zone étudiée, l’incidence des cancers TBP est plus élevée chez les hommes que chez les femmes. Ainsi, l’incidence féminine du cancer TBP sur la zone étudiée est six fois moindre que l’incidence masculine. Ce rapport est plus élevé qu’en France hexagonale et qu’en Belgique. L’incidence masculine des cancers TBP de la Flandre occidentale (96,7 pour 100 000 hommes) est plus faible que celle de la zone étudiée (112,5 pour 100 000 hommes). Évolution de l’incidence dans le temps Côté français, l’incidence masculine des cancers TBP est assez stable depuis 1980. Chez les femmes par contre, l’incidence de ces cancers est en augmentation. Ce constat est observé dans toutes les régions et provinces de la zone étudiée. Le taux standardisé d’incidence féminine de ce cancer a été multiplié par 2,5 pour la France hexagonale et par 3 pour la région Champagne-Ardenne. Côté belge, les données ne sont disponibles qu’à partir de 2004. Depuis cette date, tant chez les hommes que chez les femmes, le taux standardisé d’incidence des cancers TBP a toujours été plus élevé en Belgique qu’en France hexagonale, avec des taux plus élevés pour la province de Namur. L’évolution de l’incidence au cours du temps est notamment la conséquence du changement des comportements tabagiques. Ainsi en France, il a été observé une augmentation particulièrement forte de l’usage quotidien de tabac parmi les femmes âgées de 45 à 64 ans entre 2005 et 2010. Cette hausse provient probablement partiellement d’un effet générationnel et d’une augmentation spécifique dans cette tranche d’âge via le passage d’une consommation occasionnelle à une consommation quotidienne [29]. Cancers 21 La mortalité par cancer de la trachée, des bronches et du poumon (TBP) Taux standardisés de mortalité par cancer de la trachée, des bronches et du poumon, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 habitants) Graph 6 101,6 77,1 15,4 16,3 21,8 Hommes / Femmes 14,1 102,1 95,2 17,8 101,1 95,0 101,7 92,2 105,0 118,3 130 110 90 70 50 Marne Nord 30 France 10 Oise 11,3 Pas-de-Calais 13,0 Somme Hainaut 19,2 Luxembourg 23,7 Namur 16,0 92,6 Ardennes 15,4 20,6 113,8 Aisne 12,9 17,3 88,5 102,8 Zone étudiée 10 30 Belgique Flandre occidentale 50 B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 Sur la période 2004-2006, les décès par cancer TBP sur la zone étudiée représentent 28 % (11 249 décès) de l’ensemble des décès par cancer chez les hommes et 9 % (2 268 décès) de l’ensemble des décès par cancer chez les femmes. Les décès par cancer TBP sont près de sept fois plus fréquents chez les hommes que chez les femmes. Zone étudiée et moyennes nationales Pour les hommes comme pour les femmes, la mortalité par cancer TBP est plus élevée en Belgique qu’en France hexagonale. Dans la zone étudiée, la mortalité par cancer TBP masculine (102,1 décès pour 100 000 hommes) est plus élevée qu’en France hexagonale et la mortalité par cancer TBP féminine (15,4 décès pour 100 000 femmes) est plus faible qu’en Belgique. Différences de mortalité au sein de la zone étudiée Dans la zone étudiée, tant pour les hommes que pour les femmes, les départements français présentent des taux de mortalité par cancer TBP plus faibles que dans les provinces belges. Le taux maximal, aussi bien pour les hommes que pour les femmes, s’observe en province de Namur avec 118,3 décès pour 100 000 hommes et 23,7 décès pour 100 000 femmes. Ces taux sont significativement plus élevés que les taux de la zone étudiée. La province de Flandre occidentale possède des taux de mortalité par cancer qui se rapprochent davantage des taux des départements français avec un taux de mortalité par cancer masculin (92,6 décès pour 100 000 hommes) significativement plus faible que la zone étudiée. 22 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 Analyse de la mortalité par cancer de la trachée, des bronches et du poumon à l’échelon des arrondissements Taux standardisés de mortalité par cancer de la trachée, des bronches et du poumon des hommes, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 hommes) Carte 8 Nord : 101,7 Pas-de-Calais : 102,8 Flandre occidentale : 92,6 Hainaut : 113,8 Namur : 118,3 Somme : 92,2 Luxembourg : 105,0 Oise : 88,5 Ardennes : 101,1 Générations en Santé Pour 100 000 hommes Aisne : 95,2 138,04 116,99 103,70 94,02 83,63 67,94 20 Belgique : 101,6 France hexagonale : 77,1 Marne : 95,0 Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks Kilomètres B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 Une zone de surmortalité masculine par cancer TBP est présente dans le nord de la zone étudiée. Elle s’étend du département du Pas-de-Calais jusqu’à la province de Luxembourg en passant par le département du Nord et les provinces de Hainaut et de Namur. Les arrondissements de Bastogne (138,0 décès pour 100 000), Lens (130,2 décès pour 100 000) et Dinant (125,1 décès pour 100 000) possèdent les taux de mortalité masculine les plus élevés de la zone étudiée (différence significative avec le taux de la zone étudiée). Les arrondissements de ChâteauThierry et de Cambrai présentent les taux de mortalité par cancer TBP les plus faibles avec respectivement 67,9 décès et 77,3 décès pour 100 000 hommes (différence significative avec le taux de la zone étudiée). En Flandre occidentale, le taux maximal est observé pour l’arrondissement de Dixmude (122,1 décès pour 100 000 hommes). Taux standardisés de mortalité par cancer de la trachée, des bronches et du poumon des femmes, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 femmes) Carte 9 Nord : 12,9 Flandre occidentale : 16,0 Pas-de-Calais : 11,3 Hainaut : 20,6 Namur : 23,7 Somme : 13,0 Luxembourg : 19,2 Oise : 17,3 Ardennes : 17,8 Générations en Santé Pour 100 000 femmes Aisne : 14,1 26,79 Chez les femmes, une surmortalité par cancer TBP est observée dans les arrondissements belges excepté ceux de Neufchâteau et Virton. Le taux maximal touche l’arrondissement de Dinant avec 26,8 décès pour 100 000 femmes, ce taux étant significativement plus élevé que celui de la zone étudiée. Contrairement à ce qui se passe pour les hommes, le sud de la zone étudiée présente également une surmortalité féminine par cancer TBP et ceci dans trois arrondissements sur quatre du département de l’Oise ainsi que dans les arrondissements de Château-Thierry et de Reims. 22,05 17,09 13,59 10,37 4,12 20 Marne : 15,4 Kilomètres B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 Cancers Belgique : 21,8 France hexagonale : 16,3 Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks La province de Flandre occidentale présente des taux intermédiaires. L’arrondissement d’Ostende présente une mortalité féminine par cancer TBP particulièrement élevée (26,6 décès pour 100 000 femmes) et significativement plus forte que celle de la zone étudiée. 23 La mortalité prématurée par cancer de la trachée, des bronches et du poumon (TBP) Taux standardisés de mortalité prématurée par cancer de la trachée, des bronches et du poumon, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 habitants) Graph 7 29,5 33,6 41,9 8,7 8,9 40,4 43,4 Ardennes 9,2 Marne Nord 42,1 38,8 6,3 Pas-de-Calais 6,8 Somme Hainaut 11,4 33,1 35,3 27,1 20 Oise 10,1 48,8 30 11,3 7,0 37,6 40 Aisne 8,8 41,2 50 11,2 Hommes / Femmes 42,4 Zone étudiée 11,9 Luxembourg 12,9 Namur Flandre occidentale 7,4 10 France 0 Belgique 10 20 Globalement sur la zone étudiée, la mortalité prématurée par cancer de la trachée, des bronches et du poumon représente un peu moins de la moitié de la mortalité totale par cancer TBP chez les hommes et un peu plus chez les femmes Zone étudiée et moyennes nationales Pour la zone étudiée, la mortalité prématurée des hommes par cancer TBP (41,9 décès pour 100 000 hommes) est significativement plus élevée qu’en France hexagonale, elle-même plus élevée que la mortalité prématurée observée en Belgique. Cette relation France-Belgique est inversée chez les femmes : la Belgique a un taux plus élevé que la France hexagonale. B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 Différences de mortalité prématurée au sein de la zone étudiée Alors que pour la mortalité masculine totale par cancer TBP, le taux maximal concerne la province de Namur, pour la mortalité prématurée, il s’agit du département du Pas-de-Calais, ce taux étant significativement plus élevé que celui de la zone étudiée. La province de Luxembourg présente le taux minimal, significativement inférieur à celui de la zone étudiée. Les taux féminins de mortalité prématurée par cancer TBP sont plus élevés dans les provinces wallonnes que dans les départements français avec un taux maximal pour la province de Namur et un taux minimal pour le département du Pas-de-Calais. Chez les hommes, la mortalité prématurée par cancer TBP, en Flandre occidentale, est particulièrement basse et significativement inférieure au taux moyen de la zone étudiée. 24 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 Les séjours hospitaliers pour cancer de la trachée, des bronches et du poumon (TBP) Graph 8 Sur la zone étudiée, les séjours hospitaliers pour les cancers TBP s’élèvent, chez les hommes, à 14 431, soit 13 % de l’ensemble des séjours hospitaliers masculins pour cancer ; et à 2 962 chez les femmes, soit 4 % de l’ensemble des séjours hospitaliers féminins pour cancer, sur la période 2004-2005. Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer de la trachée, des bronches et du poumon, zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 habitants) 174,8 189,8 162,3 31,4 36,5 Hommes / Femmes 168,6 217,0 178,1 140,3 Nord Oise Pas-de-Calais Somme 213,4 39,5 Hainaut 39,1 Luxembourg Namur 52,2 157,4 120 Marne 25,9 181,1 150 39,7 20,8 217,3 180 Ardennes 40,8 201,4 210 41,1 23,3 173,4 90 Flandre occidentale 33,9 60 30 France Zone étudiée Aisne 25,8 217,9 240 42,1 0 30 60 Belgique B - RCM, 2004-2005 F - PMSI, 2004-2005 Zone étudiée et moyennes nationales Les taux d’hospitalisation pour cancer TBP sont plus élevés en Belgique qu’en France hexagonale, ceci tant pour les hommes que pour les femmes. Comme pour les taux d’incidence et de mortalité, les hospitalisations pour cancer TBP sont significativement plus élevées chez les hommes que chez les femmes : pour la zone étudiée, on dénombre 190 séjours pour 100 000 hommes contre 31 séjours pour 100 000 femmes, soit environ six fois plus pour les hommes. Le taux d’hospitalisation des hommes pour cancer TBP de la zone étudiée est significativement plus élevé qu’en Belgique et qu’en France hexagonale. C’est l’inverse pour les femmes. Différences d’hospitalisation au sein de la zone étudiée Le département des Ardennes affiche le plus grand nombre de séjours hospitaliers pour cancer TBP (218 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes) contrairement au département de la Somme où les séjours hospitaliers sont moins fréquents. Pour les femmes de la zone étudiée, les Namuroises ont davantage d’hospitalisations pour cancer TBP (52 séjours hospitaliers pour 100 000 femmes) tandis que, comme pour les hommes, le département de la Somme possède le plus faible taux d’hospitalisation. Le taux d’hospitalisation masculin pour cancer TBP en Flandre occidentale est significativement plus faible que pour la zone étudiée. Cancers 25 Analyse de l’hospitalisation pour cancer de la trachée, des bronches et du poumon à l’échelon des arrondissements Carte 10 Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer de la trachée, des bronches et du poumon des hommes, zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 hommes) Nord : 173,4 Flandre occidentale : 157,4 Pas-de-Calais : 201,4 Hainaut : 217,3 Namur : 213,4 Somme : 140,3 Luxembourg : 181,1 Oise : 178,1 Ardennes : 217,9 Générations en Santé Pour 100 000 hommes 333,20 333,19 Aisne : 168,6 239,20 202,39 172,80 134,53 89,70 20 Belgique : 174,8 France hexagonale : 162,3 Marne : 217,0 Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks Kilomètres B - RCM, 2004-2005 F - PMSI, 2004-2005 Carte 11 Trois autres arrondissements se démarquent dans le département du Pas-de-Calais. Ils possèdent tous les trois des taux élevés, notamment l’arrondissement de Boulogne-surMer (333 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes) dont le taux est significativement supérieur à celui de la zone étudiée. Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer de la trachée, des bronches et du poumon des femmes, zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 femmes) Nord : 23,3 Pas-de-Calais : 25,9 Flandre occidentale : 33,9 Hainaut : 39,5 Namur : 52,2 Somme : 20,8 Luxembourg : 39,1 Oise : 40,8 Ardennes : 41,1 Générations en Santé Pour 100 000 femmes 57,29 52,71 Aisne : 25,8 42,30 34,12 25,90 17,91 7,61 B - RCM, 2004-2005 F - PMSI, 2004-2005 26 Les arrondissements de l’est de la zone étudiée (une partie de la province de Hainaut, les provinces de Namur et de Luxembourg et les départements des Ardennes et de la Marne) présentent des taux d’hospitalisation pour cancer TBP plus élevés, avec un taux maximal d’hospitalisation pour l’arrondissement de Vitry-leFrançois (260 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes). Il n’y a par contre pas d’effet frontière avec la Belgique. 20 Marne : 39,7 Kilomètres Belgique : 42,1 France hexagonale : 36,5 Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks Pour les femmes, les arrondissements du nord-ouest de la zone étudiée présentent des taux d’hospitalisation pour cancer TBP assez faibles, excepté pour les arrondissements de Boulognesur-Mer et Calais. Il existe un effet frontière entre les arrondissements hainuyers et les arrondissements français voisins. Cet effet n’est pas observé pour la province de Luxembourg et les arrondissements français qui les jouxtent. Les taux les plus élevés sont observés dans les arrondissements de Namur, Dinant et Arlon. Pour ces deux derniers, les taux sont significativement plus élevés que celui de la zone étudiée. Le département de l’Oise se démarque également avec trois arrondissements sur quatre présentant des taux d’hospitalisation élevés. Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 Cancers des voies aérodigestives supérieures Les cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS) regroupent les tumeurs malignes de la lèvre, de la cavité buccale, du pharynx, du larynx et de l’œsophage. Ce regroupement a été créé car ces cancers de zones anatomiquement voisines sont en outre fortement liés aux mêmes facteurs de risque, à savoir les consommations d’alcool et de tabac. Au niveau mondial, les cancers des VADS occupent la troisième place des cancers les plus fréquents chez les hommes (793 406 cas) et la sixième chez les femmes (324 032 cas). D’autre part, les cancers des VADS constituent la quatrième cause de mortalité par cancer chez les hommes (541 894 décès) et la sixième chez les femmes (221 344 décès) [5]. À l’échelle de l’Union européenne, les cancers des VADS occupent la quatrième place des cancers les plus fréquents chez les hommes (99 204 cas) et la dixième chez les femmes (29 176 cas). Les cancers des VADS sont la troisième cause de mortalité par cancer chez les hommes (54 055 décès) et la neuvième chez les femmes (14 663 décès) [5]. Parmi un ensemble de pays européens5, la France hexagonale est le deuxième pays à avoir un taux standardisé d’incidence des cancers des VADS les plus élevés chez les hommes. La Belgique se situe à la troisième place. Chez les femmes, la France hexagonale est à la quatrième place et la Belgique, à la cinquième. La consommation d’alcool est le principal facteur de risque des cancers des VADS. Cependant, le risque est multiplié lorsque les consommations d’alcool et de tabac sont associées. L’alimentation joue également un rôle important dans la prévention et la causalité de ces cancers [30]. En France, la consommation d’alcool est à peu près trois fois plus faible chez les femmes que chez les hommes. Les contrastes de consommation d’alcool selon le genre sont atténués par l’élévation du niveau de diplôme et de la catégorie sociale. Parmi les femmes, les cadres présentent le risque d’alcoolisation chronique le plus élevé [20]. Même constat en Belgique qu’en France : les hommes belges sont plus nombreux que les femmes belges à consommer de l’alcool. La prévalence de la consommation chronique abusive d’alcool augmente avec le niveau d’éducation [31]. Eléments marquants... L’incidence des cancers des VADS en zone étudiée est supérieure aux moyennes belge et française et ceci tant pour les hommes que pour les femmes. La région Nord – Pas-de-Calais se démarque de la zone étudiée en présentant les taux masculins et féminins les plus élevés. La différence est nettement plus marquée chez les hommes. Pour les hommes comme pour les femmes, la mortalité par cancer des VADS de la zone étudiée est plus élevée qu’en France hexagonale et qu’en Belgique. La mortalité suit une répartition géographique similaire à l’incidence : les départements du Nord et du Pas-de-Calais présentant les mortalités par cancer des VADS les plus élevées. Pour les hommes comme pour les femmes, les taux d’hospitalisation pour cancer des VADS en zone étudiée sont supérieurs aux moyennes belge et française, la moyenne française étant plus élevée que la moyenne belge. On observe un réel effet frontière chez les hommes avec des séjours hospitaliers plus élevés dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme et de l’Aisne avec des taux maximaux pour les départements du Nord et du Pas-de-Calais. L’effet frontière n’est pas observé pour les femmes. Pays sélectionnés : France hexagonale, Belgique, Norvège, Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Slovénie, Italie, Espagne, Islande, Pologne, Royaume-Uni, Finlande et Suède. Standardisation sur la population mondiale. 5 Cancers 27 L’incidence des cancers des voies aérodigestives supérieures Taux standardisés d’incidence des cancers des voies aérodigestives supérieures, zone étudiée, 2005 (pour 100 000 habitants) Graph 9 57,3 Zone étudiée 15,4 87,6 12,0 12,2 46,1 Hommes / Femmes 68,0 116,9 75,5 65,7 53,0 120 100 80 60 40 20 France Champagne-Ardenne 18,0 Nord - Pas-de-Calais 12,8 Picardie 14,6 Hainaut 10,4 Luxembourg 16,5 Namur 10,3 Flandre occidentale 44,8 53,9 13,2 0 En 2005, le nombre de nouveaux cas de cancers des VADS sur la zone étudiée est de 4 443, soit 3 662 cas chez les hommes (12 % de l’ensemble des nouveaux cas masculins de cancers) et 781 cas chez les femmes (4 % de l’ensemble des nouveaux cas féminins de cancers). Sur la zone étudiée, les cancers des VADS se situent au troisième rang de l’incidence des cancers chez les hommes après les cancers de la prostate et TBP et au quatrième rang chez les femmes après les cancers du sein, colorectaux et TBP. 20 Belgique B - Registre belge du Cancer, 2005 F - Institut de veille sanitaire, 2005 Zone étudiée et moyennes nationales L’incidence masculine des cancers des VADS en France hexagonale est significativement plus élevée qu’en Belgique avec respectivement 57,3 contre 46,1 nouveaux cas pour 100 000 hommes. On n’observe pas de différence pour les femmes entre les deux pays. Sur l’ensemble de la zone, les taux d’incidence des cancers des VADS (87,6 nouveaux cas pour 100 000 hommes et 15,4 pour 100 000 femmes) sont significativement plus élevés qu’en Belgique et qu’en France hexagonale tant dans la population masculine que féminine. Différences d’incidence au sein de la zone étudiée Les habitants de la région Nord – Pas-de-Calais sont les seuls de l’ensemble de la zone à présenter une incidence des cancers des VADS (116,9 nouveaux cas pour 100 000 hommes et 18,0 pour 100 000 femmes) significativement plus élevée que celle de la zone étudiée. Pour les hommes, les provinces de Namur et Luxembourg présentent par contre des taux significativement plus faibles que la zone étudiée. Que ce soit aux niveaux national, régional / provincial ou sur l’ensemble de la zone étudiée, les taux d’incidence des cancers des VADS sont significativement plus élevés pour les hommes que pour les femmes. Sur l’ensemble de la zone, l’incidence féminine des cancers des VADS est six fois moindre que l’incidence masculine ; ce rapport varie de trois (Namur) à six (Nord – Pas-de-Calais et Picardie). En Flandre occidentale, tant pour les hommes que pour les femmes, l’incidence des cancers des VADS est significativement plus faible que celle de la zone étudiée. Évolution de l’incidence dans le temps Pour les hommes, entre 1980 et 2005, l’incidence des cancers des VADS a diminué d’environ 40 % en France hexagonale comme dans les trois régions françaises de la zone étudiée. Durant cette période, la région Nord – Pas-deCalais garde le taux standardisé d’incidence des cancers des VADS le plus élevé. Côté belge, de 2004 à 2008, le taux standardisé d’incidence des cancers des VADS est le plus élevé en province de Hainaut. Ce taux reste toutefois près de moitié inférieur à celui de la région Nord – Pas-de-Calais. 28 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 La mortalité par cancer des voies aérodigestives supérieures Taux standardisés de mortalité par cancer des voies aérodigestives supérieures, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 habitants) Graph 10 Sur la période 2004-2006, pour l’ensemble de la zone étudiée, les cancers des VADS représentent 11 % de l’ensemble des décès par cancer (4 447 décès) chez les hommes et 3 % (832 décès) chez les femmes. La mortalité par cancer des VADS en France hexagonale est plus élevée qu’en Belgique. Quant au taux de la zone étudiée (38,4 décès pour 100 000 hommes et 5,6 décès pour 100 000 femmes), il est plus élevé qu’en France hexagonale et qu’en Belgique, tant chez les hommes que chez les femmes. 21,1 4,2 5,0 Hommes / Femmes 33,0 4,8 Aisne 4,8 Ardennes 4,1 Marne 35,3 27,3 Zone étudiée et moyennes nationales 49,1 32,3 50,1 41,7 27,0 22,1 21,4 50 45 40 35 30 25 20 15 6,2 Nord 4,6 Oise 6,2 Pas-de-Calais 5,1 Somme 5,8 Hainaut 6,2 Luxembourg 5,0 Namur Flandre occidentale 4,4 24,6 55 Zone étudiée 5,6 38,4 27,8 10 5 France 0 5 10 Belgique B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 Différences de mortalité au sein de la zone étudiée Pour les hommes, la mortalité par cancer des VADS dans les départements français est plus élevée que dans les provinces belges de la zone étudiée. Trois départements français se démarquent de la zone étudiée : le Pas-de-Calais, le Nord et la Somme avec respectivement 50,1 décès, 49,1 décès et 41,7 décès par cancer des VADS pour 100 000 hommes. Ces trois départements sont les seuls à présenter une mortalité significativement plus élevée que la zone étudiée. La mortalité y est huit fois plus fréquente chez les hommes que chez les femmes. Concernant les trois provinces wallonnes, les taux de mortalité sont tous significativement plus faibles que ceux de la zone étudiée avec un taux minimal pour la province de Namur (21,4 décès pour 100 000 hommes). Les séjours hospitaliers pour cancers des voies aérodigestives supérieures Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer des voies aérodigestives supérieures, zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 habitants) Graph 11 Sur la période 2004-2005, pour l’ensemble de la zone étudiée, les cancers des VADS sont à l’origine de 16 456 séjours hospitaliers chez les hommes, soit 15 % de l’ensemble des séjours hospitaliers masculins pour cancer, et 2 978 chez les femmes, soit 4 % de l’ensemble des séjours hospitaliers féminins pour cancer. Le taux d’hospitalisation pour cancer des VADS, pour les hommes comme pour les femmes, est significativement plus élevé sur l’ensemble de la zone étudiée qu’en France et en Belgique (206 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes ; 32 séjours hospitaliers pour 100 000 femmes). Cancers 31,9 21,2 26,6 Hommes / Femmes 82,1 23,7 Aisne 24,3 Ardennes 155,7 27,9 Marne 256,2 181,6 292,1 112,2 100,7 150 Oise Pas-de-Calais Somme 27,7 Hainaut 30,3 Luxembourg 27,6 Namur 15,2 80,5 200 Nord 33,0 25,2 139,0 250 37,1 37,6 204,5 300 100 Zone étudiée 160,4 189,6 Zone étudiée et moyennes nationales Le taux strandardisé d’hospitalisation pour cancer des VADS est plus important en France qu’en Belgique, avec une différence plus marquée chez les hommes, presque du simple au double. 206,2 156,0 50 France 0 Belgique Flandre occidentale 50 B - RCM, 2004-2005 F - PMSI, 2004-2005 29 Différences d’hospitalisation au sein de la zone étudiée Dans la région Nord – Pas-de-Calais, où l’incidence des cancers des VADS est la plus élevée, le taux d’hospitalisation pour cancer des VADS est supérieur aux autres départements et provinces (Nord : 256 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes et 37 pour 100 000 femmes ; Pas-de-Calais : 292 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes et 38 pour 100 000 femmes). Chez les hommes, les hospitalisations pour cancer des VADS sont beaucoup moins nombreuses dans les trois provinces wallonnes que dans les départements français mais restent toutefois plus fréquentes que dans l’ensemble de la Belgique. Chez les femmes, les différences observées entre provinces et départements sont moindres que chez les hommes. La province de Flandre occidentale possède un taux d’hospitalisation pour cancer des VADS significativement plus faible qu’en zone étudiée et inférieur au taux moyen belge, tant pour les hommes que pour les femmes. Analyse de l’hospitalisation pour cancer des voies aérodigestives supérieures à l’échelon des arrondissements Carte 12 Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer des voies aérodigestives supérieures des hommes, zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 hommes) Nord : 256,2 Pas-de-Calais : 292,1 Flandre occidentale : 80,5 Hainaut : 139,0 Namur : 100,7 Somme : 204,5 Luxembourg : 112,2 Oise : 181,6 Ardennes : 160,4 Générations en Santé Pour 100 000 hommes 416,66 316,55 Aisne : 189,6 243,55 201,69 150,52 116,94 69,24 20 Marne : 155,7 Kilomètres Belgique : 82,1 France hexagonale : 156,0 Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks B - RCM, 2004-2005 F - PMSI, 2004-2005 Un réel effet frontière est observé avec des taux d’hospitalisation pour cancer des VADS plus élevés dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais et quelques arrondissements des départements de la Somme et de l’Aisne. Le taux le plus élevé concerne l’arrondissement de Boulogne-sur-Mer avec 417 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes et le taux le plus faible, l’arrondissement de Neufchâteau (78 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes). Les différences avec le taux de la zone étudiée sont significatives. L’effet frontière est également observé entre la province de Flandre occidentale et l’arrondissement de Dunkerque. Le taux d’hospitalisation minimal est constaté pour l’arrondissement de Tielt et est significativement plus faible que celui de la zone étudiée. 30 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 Carte 13 Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer des voies aérodigestives supérieures des femmes, zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 femmes) Nord : 37,1 Pas-de-Calais : 37,6 Flandre occidentale : 15,2 Hainaut : 27,7 Namur : 27,6 Somme : 25,2 Luxembourg : 30,3 Oise : 33,0 Ardennes : 24,3 Générations en Santé Pour 100 000 femmes 58,55 Aisne : 23,7 47,14 33,54 24,92 15,78 7,90 20 Marne : 27,9 Kilomètres Belgique : 21,2 France hexagonale : 26,6 Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks B - RCM, 2004-2005 F - PMSI, 2004-2005 Pour les femmes, il existe aussi une tendance géographique mais celle-ci n’est pas liée aux frontières entre les deux pays. Les taux d’hospitalisation pour cancer des VADS les plus élevés concernent une zone qui s’étend de l’arrondissement de Boulogne-sur-Mer (département du Pas-de-Calais) jusqu’à l’arrondissement de Marche-en-Famenne (province de Luxembourg) en passant par le département du Nord et les provinces de Hainaut et de Namur. Le taux le plus élevé touche l’arrondissement de Boulogne-sur-Mer avec 59 séjours hospitaliers pour 100 000 femmes, taux significativement supérieur à celui de la zone étudiée. Les arrondissements de la province de Flandre occidentale présentent des taux d’hospitalisation pour cancer des VADS significativement plus faibles que celui de la zone étudiée, l’arrondissement de Roulers possédant le plus faible taux (8 séjours hospitaliers pour 100 000 femmes). Cancers 31 Cancers colorectaux Le cancer colorectal regroupe les tumeurs malignes du côlon, de la jonction recto-sigmoïdienne, du rectum, de l’anus et du canal anal. Au niveau mondial, le cancer colorectal est le quatrième cancer le plus fréquent chez les hommes (663 904 cas) et le deuxième chez les femmes (571 204 cas). Par ailleurs, le cancer colorectal est la quatrième cause de mortalité masculine par cancer (320 397 décès) et la troisième cause de mortalité féminine par cancer (288 654 décès) [5]. Au sein de l’Union européenne, ce type de cancer est le troisième plus fréquent chez les hommes (182 614 cas) et le deuxième chez les femmes (151 478 cas). C’est la deuxième cause de décès masculins par cancer (80 160 décès) et la troisième chez les femmes (68 999 décès) [5]. Parmi un ensemble de pays européens6, la Belgique est le deuxième pays à avoir un taux standardisé d’incidence le plus élevé chez les hommes et le cinquième pays chez les femmes. La France hexagonale se situe à la dixième place, tant pour les hommes que pour les femmes. La majorité de ces cancers survient entre 60 et 70 ans. Le nombre de cas augmente surtout en raison du vieillissement de la population. Avant 50 ans, ils sont assez rares sauf en cas de pathologie recto-sigmoïdienne ou en cas d’antécédents familiaux. Les facteurs de prédisposition génétique ont également une influence. De même, une alimentation riche en viande et pauvre en fruits et légumes peut augmenter le risque de développer un cancer colorectal [32]. La prévention primaire a pour objectif de diminuer l’incidence des cancers colorectaux. Des recommandations alimentaires et d’hygiène de vie telles que la consommation de fruits et de légumes, la lutte contre la surcharge pondérale et l’obésité, la pratique d’une activité physique régulière sont appuyées par des études scientifiques. Des études épidémiologiques ont permis d’estimer la possibilité de réduire de 20 % le risque de cancer colorectal par une consommation élevée de légumes [33]. Eléments marquants... L’incidence des cancers colorectaux est plus élevée en Belgique qu’en France hexagonale et l’incidence dans la zone étudiée est proche de l’incidence belge. À l’intérieur de la zone étudiée, les écarts entre les incidences sont faibles tant chez les hommes que chez les femmes. Pour les hommes et les femmes, la mortalité par cancer colorectal en zone étudiée est supérieure aux moyennes belge et française. Comme pour les cancers des VADS, les hommes du département du Nord présentent une mortalité significativement plus élevée que celle de la zone étudiée. Malgré une incidence et une mortalité moindres, les séjours hospitaliers pour cancer colorectal sont plus fréquents en France hexagonale qu’en Belgique ; la zone étudiée présentant une fréquence intermédiaire. Un léger effet frontière est observé chez les hommes comme chez les femmes. De part et d’autre de la frontière, des programmes de dépistage du cancer colorectal existent et sont généralisés depuis une période variable selon les régions. Ils présentent des niveaux de couverture différents selon les territoires concernés. Ils concernent les 50 à 74 ans des deux genres en Belgique comme en France. Pays sélectionnés : France hexagonale, Belgique, Norvège, Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Slovénie, Italie, Espagne, Islande, Pologne, Royaume-Uni, Finlande et Suède. Standardisation sur la population mondiale. 6 32 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 L’incidence des cancers colorectaux Graph 12 En 2005, le nombre de nouveaux cas de cancers colorectaux sur la zone étudiée est de 3 104 chez les hommes, ce qui représente 11 % de la totalité des nouveaux cas masculins de cancer et de 2 948 chez les femmes, soit 13 % de la totalité des nouveaux cas féminins de cancer. Chez les femmes de la zone étudiée, les cancers colorectaux constituent la deuxième cause de cancer, précédés par les cancers du sein. Pour les hommes, les cancers colorectaux sont à la quatrième place, précédés par les cancers de la prostate, TBP et des VADS. Taux standardisés d’incidence des cancers colorectaux, zone étudiée, 2005 (pour 100 000 habitants) 82,5 85,9 73,5 46,2 Hommes / Femmes 77,0 53,6 Champagne-Ardenne 48,7 85,1 Nord - Pas-de-Calais 57,3 73,7 Picardie 47,9 87,5 Hainaut 57,4 69,2 Luxembourg 65,5 77,5 Namur 49,9 92,4 100 Zone étudiée 54,4 Flandre occidentale 56,6 50 0 France 50 100 Belgique Quel que soit l’échelon géographique étudié, le cancer du colon est plus fréquent B - Registre belge du Cancer, 2005 chez l’homme que chez la femme, mais F - Institut de veille sanitaire, 2005 dans une moindre mesure que le cancer du poumon ou des voies aérodigestives supérieures (moins de deux fois plus chez les hommes que chez les femmes). La différence entre les genres est partout significative sauf en province de Luxembourg. Zone étudiée et moyennes nationales Tant chez les hommes que chez les femmes, l’incidence des cancers colorectaux en Belgique est significativement plus élevée qu’en France hexagonale. En zone étudiée, l’incidence des cancers colorectaux des hommes et des femmes (82,5 nouveaux cas de cancers colorectaux pour 100 000 hommes et 54,4 nouveaux cas de cancers colorectaux pour 100 000 femmes) est significativement plus élevée que celle des Français et Françaises. L’incidence moyenne belge des cancers colorectaux chez les hommes est significativement plus élevée que celle des hommes de la zone étudiée ; chez les femmes, elles sont comparables. Différences d’incidence au sein de la zone étudiée L’incidence masculine des cancers colorectaux des régions françaises et provinces belges ne diffère pas significativement de la zone étudiée à l’exception de Luxembourg et de la Picardie. Le taux d’incidence des cancers colorectaux chez les hommes est significativement plus élevé que chez les femmes et ceci aux niveaux national, régional/provincial et sur l’ensemble de la zone étudiée, excepté en province de Luxembourg. L’incidence masculine du cancer colorectal en Flandre occidentale est la plus élevée par rapport aux régions françaises et provinces belges. Le taux est significativement plus élevé que celui de la zone étudiée. Évolution de l’incidence dans le temps Côté français, l’incidence des cancers colorectaux reste stable entre 1980 et 2005. Les régions du nord de la France - y compris les trois régions françaises étudiées - ont toujours eu un taux d’incidence plus élevé par rapport à la France hexagonale et les différences s’accentuent au fil des années. Chez les hommes, une légère augmentation du taux d’incidence a été observée jusqu’en 1999. Depuis 2004 la Belgique a toujours montré un taux d’incidence des cancers colorectaux supérieur à celui de la France hexagonale. Cependant, les taux d’incidence belges ainsi que ceux des provinces restent stables. L’incidence des cancers colorectaux a toujours été plus élevée chez les hommes que chez les femmes. Cette différence peut être expliquée en partie par une alimentation différente : les femmes consomment plus de fruits et moins de graisses saturées (moins de charcuterie par exemple) [34] [35]. Cancers 33 La mortalité par cancer colorectal Graph 13 Sur la période 2004-2006, pour l’ensemble de la zone étudiée, la mortalité par cancer colorectal représente 9 % de l’ensemble des décès par cancer (3 729 décès) chez les hommes et 13 % (3 513 décès) chez les femmes. Taux standardisés de mortalité par cancer colorectal, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 habitants) 36,8 33,3 33,1 19,0 Aisne 38,1 20,0 Ardennes 37,1 21,6 Marne 22,8 Nord 42,9 32,1 37,0 32,5 Tant chez les hommes que chez les femmes, la mortalité de la zone étudiée (36,8 décès pour 100 000 hommes et 21,7 décès pour 100 000 femmes) est plus élevée que les mortalités nationales. 28,7 34,8 30 22,4 Pas-de-Calais 22,5 Somme 23,3 Hainaut Luxembourg 21,2 30,8 50 Oise 17,7 39,5 Zone étudiée et moyennes nationales La mortalité par cancer colorectal chez les femmes belges est plus élevée que chez les Françaises mais les taux masculins sont similaires dans les deux pays. 20,5 18,8 Hommes / Femmes 32,5 Comme pour l’incidence, les taux calculés sont une fois et demie à deux fois plus élevés pour les hommes que pour les femmes. Zone étudiée 21,7 10 19,2 Namur 20,5 Flandre occidentale 10 France 30 Belgique B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 Différences de mortalité au sein de la zone étudiée Les hommes du département du Nord se démarquent fortement de la zone étudiée avec 42,9 décès pour 100 000 hommes. C’est le seul taux qui soit significativement plus élevé que celui de la zone étudiée. Le plus faible taux de mortalité par cancer colorectal, chez les hommes comme chez les femmes, concerne le département de l’Oise avec respectivement 32,1 et 17,7 décès pour 100 000. Dans les trois provinces belges, les taux sont tous plus faibles que celui de la zone étudiée. Les séjours hospitaliers pour cancer colorectal Sur la période 2004-2005, les séjours hospitaliers pour cancer colorectal représentent, pour les hommes comme pour les femmes, 10 % de l’ensemble des séjours hospitaliers respectifs pour cancer (10 593 séjours hospitaliers masculins et 8 992 séjours hospitaliers féminins). Graph Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer colorectal, 14 zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 habitants) 147,1 156,3 140,6 169,5 163,7 119,6 50 Nord 96,0 Oise France Pas-de-Calais Somme Hainaut Luxembourg Namur 64,4 Flandre occidentale 67,1 0 Marne 94,9 84,0 105,7 100 Aisne Ardennes 76,6 112,9 150 84,8 88,7 121,5 Zone étudiée 94,0 82,0 97,1 156,3 163,2 200 74,3 93,0 155,5 Les hospitalisations pour le cancer colorectal sont significativement plus fréquentes en France hexagonale qu’en Belgique. 34 Hommes / Femmes 149,5 Zone étudiée et moyennes nationales Sur la zone étudiée, les taux d’hospitalisation masculins et féminins pour cancer colorectal (147 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes et 90 séjours hospitaliers pour 100 000 femmes) sont plus élevés qu’en Belgique, mais plus faibles qu’en France hexagonale. 89,9 117,1 50 100 Belgique B - RCM, 2004-2005 F - PMSI, 2004-2005 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 Différences d’hospitalisation au sein de la zone étudiée Chez les hommes, il existe un vrai effet frontière pour la fréquence d’hospitalisation pour cancer colorectal : les trois provinces wallonnes présentent un taux plus faible que celui de la zone étudiée et les départements français un taux plus élevé, sauf dans les Ardennes. Les nombres d’hospitalisation pour cancer colorectal sont les plus élevés dans le département de la Marne (170 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes) et les plus faibles en province de Namur (106 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes). Chez les femmes, on observe le même type de différence entre les provinces belges et les départements français. Les hospitalisations pour cancer colorectal sont plus fréquentes chez les hommes que chez les femmes. Les hospitalisations pour cancer colorectal chez les hommes comme chez les femmes de Flandre occidentale sont moins fréquentes qu’en zone étudiée alors que l’incidence y est la plus élevée de la zone étudiée. Analyse de l’hospitalisation pour cancer colorectal à l’échelon des arrondissements Carte 14 Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer colorectal des hommes, zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 hommes) Nord : 155,5 Pas-de-Calais : 156,3 Flandre occidentale : 112,9 Hainaut : 119,6 Namur : 105,7 Somme : 163,2 Luxembourg : 121,5 Oise : 163,7 Ardennes : 140,6 Générations en Santé Pour 100 000 hommes 218,47 Aisne : 149,5 202,13 175,31 133,71 104,11 75,83 20 Marne : 169,5 Kilomètres Belgique : 117,1 France hexagonale : 156,3 Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks B - RCM, 2004-2005 F - PMSI, 2004-2005 Il existe un léger effet frontière pour les hommes. Les hospitalisations pour cancer colorectal sont moins nombreuses dans les arrondissements belges, les taux ne dépassant pas 134 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes excepté pour les arrondissements de Tournai, Arlon et Bastogne. L’arrondissement de Philippeville présente le plus faible taux d’hospitalisation avec 84 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes. Côté français, il n’y a pas de tendance géographique nette. Le taux masculin d’hospitalisation est le plus élevé dans l’arrondissement de Vervins (219 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes) que dans le reste de la zone étudiée. Un réel effet frontière est observé entre deux arrondissements de Flandre occidentale, Furnes et Ypres, et l’arrondissement de Dunkerque (respectivement 114, 115 et 175 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes). Cancers 35 Carte 15 Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer colorectal des femmes, zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 femmes) Nord : 94,9 Pas-de-Calais : 97,1 Flandre occidentale : 67,1 Hainaut : 84,0 Namur : 64,4 Somme : 88,7 Luxembourg : 76,6 Oise : 96,0 Ardennes : 82,0 Générations en Santé Pour 100 000 femmes 147,13 Aisne : 84,8 124,32 95,61 83,58 70,03 49,35 20 Marne : 93,0 Kilomètres Belgique : 74,3 France hexagonale : 94,0 Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks B - RCM, 2004-2005 F - PMSI, 2004-2005 La répartition géographique des hospitalisations pour cancer colorectal féminin est semblable à celle des hommes. Chez les femmes, les arrondissements de Mons et Neufchâteau présentent des taux plus élevés que les hommes avec respectivement 99 et 124 séjours hospitaliers pour 100 000 femmes. Tant chez les hommes que chez les femmes, les taux de l’arrondissement d’Arras sont parmi les plus élevés et sont significativement supérieurs à celui de la zone étudiée. Comme pour les hommes, un effet frontière est observé entre les arrondissements de Flandre occidentale, notamment Furnes et Ypres, et l’arrondissement de Dunkerque. Le dépistage du cancer colorectal Belgique Le programme de dépistage organisé du cancer colorectal a débuté le 1er mars 2009 en Fédération WallonieBruxelles. La population cible est constituée de toutes les personnes âgées de 50 à 74 ans (hommes et femmes). Elles sont invitées à se rendre, tous les deux ans, chez leur médecin généraliste pour effectuer un dépistage. La Communauté flamande a décidé, début février 2012, d’organiser un dépistage du cancer colorectal à partir de 2014. Une expérimentation dans trois communes a prouvé que 40 % de la population était prête à participer à un dépistage. France Les départements du Nord, des Ardennes et de la Marne ont servi d’expérimentation pour la mise en place d’un dispositif de dépistage organisé qui s’est échelonné de 2002 à 2006. Les trois départements de Picardie ont débuté le programme en décembre 2006-février 2007 et le département du Pas-de-Calais en mars 2008. Le programme cible les personnes âgées de 50 à 74 ans. C’est en 2009 que le programme de dépistage organisé du cancer colorectal a été généralisé à l’ensemble du territoire. 36 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 Le cancer colorectal est généralement précédé d’une tumeur bénigne. En moyenne, la tumeur bénigne met plus de 10 ans avant de se transformer en cancer. Le dépistage, qui permet de diagnostiquer et donc de traiter les lésions cancéreuses à un stade précoce (exérèse chirurgicale), permet une diminution d’environ 15 % de la mortalité. Malgré des progrès importants dans la prise en charge du cancer, seul un cancer colorectal sur deux est actuellement guéri [36]. Le dépistage du cancer colorectal est orienté vers les individus de 50 ans et plus présentant un risque moyen, c’està-dire asymptomatiques et sans antécédents familiaux de cancer colorectal ou d’antécédents personnels de pathologie rectale. Pour ce dépistage de masse, le test de recherche de sang occulte dans les selles (Hemoccult®) a été retenu [33]. Le gaïac est un bois très dur des régions d’Amérique latine et des Antilles. Ce bois fournit une résine qui constitue le réactif principal pour la recherche des oxydases et peroxydases. Les plaquettes du test Hemoccult® sont imprégnées avec du gaïac, ce qui permet la réaction de peroxydase de l’hémoglobine qui est éventuellement présente dans les échantillons de selles que l’on analyse dans le cadre du dépistage du cancer colorectal. Le test Hemoccult® est le test le mieux validé ; des essais randomisés ont démontré l’efficacité du test dans la réduction de la mortalité du cancer colorectal [14] [38]. Le test de recherche de sang occulte dans les selles a les caractéristiques d’un test de dépistage de masse : simple, acceptable, peu onéreux et sans danger [38]. Le test Hemoccult® présente toutefois des limites : les cancers et surtout les polypes (tumeurs bénignes), saignent de manière irrégulière. Pour un adénome de 1 à 2 cm de diamètre, la spécificité du test est d’à peu près 98 % et la sensibilité d’environ 20 % (définitions de la « spécificité » et la « sensibilité » dans l’encadré ci-dessous). Pour un adénome de plus de 2 cm, la spécificité et la sensibilité sont de 30 % et 75 %. La sensibilité est faible mais acceptable si le test est réitéré tous les deux ans [39]. Lors de résultats positifs au test Hemoccult®, une coloscopie est effectuée. Les personnes présentant des symptômes ou ayant des antécédents personnels ou familiaux doivent bénéficier d’un suivi spécifique avec réalisation d’une coloscopie endoscopique complète. La coloscopie totale a une très grande sensibilité, cependant, cet examen ne convient pas pour le dépistage de masse, en grande partie à cause de son caractère invasif. La coloscopie totale est envisagée pour les personnes ayant un risque élevé, voire très élevé et les personnes ayant un test Hemoccult® positif [33]. L’utilisation du test au gaïac tous les deux ans réduit significativement l’incidence des cancers colorectaux [40]. Une diminution significative de la mortalité de 15 % à 20 % n’est atteignable que si au moins la moitié de la population cible participe fréquemment au programme de dépistage et si une coloscopie est effectuée en cas de résultat positif [36] [41]. Une des manières d’atteindre cette proportion de 50 % de personnes participantes est d’impliquer activement les médecins traitants [36]. Une partie encore importante des 50-74 ans ne s’estime pas concernée par ce dépistage, alors que celui-ci les concerne spécifiquement (population à risque moyen). Les personnes qui ne font pas le test de dépistage ont moins souvent une mutuelle, ont plus fréquemment renoncé à des soins pour raisons financières et sont plus souvent des hommes. Les femmes, plus particulièrement celles qui réalisent des frottis de col et des mammographies, participent davantage à ce dépistage [42]. Sensibilité : capacité d’un test à reconnaître comme malade quelqu’un qui est réellement malade (Nombre de personnes malades chez qui le test est positif/Nombre total de personnes malades) Spécificité : capacité d’un test à reconnaître comme non malade quelqu’un qui est réellement non malade (Nombre de personnes non-malades chez qui le test est négatif/Nombre total de personnes non-malades) Cancers 37 Graph Taux de participation au programme de 15 dépistage du cancer colorectal, 50-74 ans, 2009-2010 (en %) 45 39,0 40 35 36,0 31,0 28,0 30 24,0 25 28,0 24,0 20 15 10 6,0 8,0 8,0 5 0 Aisne Ardennes Marne Nord Oise Pas- Somme Hainaut Lux. de-Calais Namur B - Centre Communautaire de Référence pour le dépistage des cancers, 01/03/2009-28/02/2011 F - Institut de veille sanitaire, 2009-2010 Pour comparer les taux de participation au dépistage du cancer colorectal, le dénominateur du taux de participation pour les trois provinces belges est la population belge au 1er janvier 2010. Les taux ne sont donc pas strictement identiques aux publications du Centre Communautaire de Référence pour le dépistage des cancers. Côté français, la population servant de dénominateur aux taux des départements français est une estimation faite par l’Insee, la population exacte au 1er janvier 2010 n’étant pas encore disponible à la date du recueil. De plus, les exclusions (antécendant personnel de cancer colorectal, facteur de risque familial nécessitant un suivi particulier...) n’ont pas été soustraites du dénominateur ; c’est pourquoi les taux de participation ne sont pas identiques aux publications de l’Institut de veille sanitaire. En France comme en Belgique, le programme national de dépistage organisé du cancer colorectal se déroule par vagues d’invitation : l’ensemble de la population cible est invitée sur deux années. Afin de prendre en compte l’influence des stratégies d’invitations sur le nombre de personnes dépistées au cours d’une année, les taux de participation sont calculés sur deux années glissantes. Sur la période 2009-2010, la participation au dépistage du cancer colorectal diffère significativement entre les départements français et les provinces belges. Les départements français possèdent des taux de participation au dépistage du cancer colorectal quatre à cinq fois plus élevés que les provinces de Hainaut, de Namur et de Luxembourg. Les taux de participation ne sont pas comparables entre la Belgique et la France, étant donné qu’en Fédération WallonieBruxelles de Belgique le programme de dépistage est en cours de démarrage. Ayant expérimenté le dispositif du dépistage organisé, les départements des Ardennes et de la Marne détiennent les taux de participation au dépistage du cancer colorectal les plus élevés (39,0 % et 36,0 %) de l’ensemble de la zone. Côté belge, la province de Hainaut (6,0 %) possède le taux de participation le plus faible. 38 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 Cancers de la prostate Au niveau mondial, le cancer de la prostate, une glande du système reproducteur masculin, est le deuxième cancer le plus fréquent (899 102 cas) et la sixième cause de mortalité par cancer chez l’homme (258 133 décès) [5]. Il est principalement diagnostiqué dans les pays à hauts revenus, où un dépistage est pratiqué [30]. Au niveau européen, c’est le cancer masculin le plus fréquent (323 790 cas) et la troisième cause de mortalité par cancer (71 027 décès) [5]. Parmi un groupe de pays européens7, la France hexagonale présente le taux standardisé d’incidence du cancer de la prostate le plus élevé. La Belgique se situe à la cinquième place. Le cancer de la prostate se développe chez les hommes âgés principalement. Dans l’Union européenne, la moitié des décès par cancer de la prostate survient chez les hommes de quatre-vingt ans et plus ; un décès sur treize chez les hommes de moins de soixante-cinq ans. La majorité des hommes qui développent un cancer de la prostate n’ont jamais de symptômes et décèdent d’autres causes. Les facteurs de risque de ce cancer restent actuellement inconnus excepté celui de l’âge. L’augmentation importante du nombre de cancers de la prostate dans l’Union Européenne est due au vieillissement de la population mais aussi au dépistage opportuniste par la recherche d’Antigène spécifique de la prostate (PSA) [43] [14]. La glande prostatique fabrique la PSA et celle-ci est normalement retrouvée dans le sang dans des proportions faibles. La désorganisation de l’architecture du tissu prostatique, retrouvée dans le cancer, engendre un passage plus important de PSA dans la circulation sanguine. Le taux sanguin de PSA est donc plus élevé. Un résultat élevé de PSA ne traduit pas forcément un cancer de la prostate. L’inflammation, l’adénome de prostate (tumeur bénigne), l’éjaculation, une intervention médicale sur la prostate et un exercice physique intense dans les quarante-huit heures sont aussi des causes d’augmentation du taux de PSA, temporaires pour la majorité d’entre elles [44]. Eléments marquants... L’incidence du cancer de la prostate en zone étudiée est plus élevée que celle de la France hexagonale, ellemême supérieure à l’incidence belge. Dans la zone étudiée, les régions françaises présentent toutes des taux plus élevés que les provinces belges ; la région Nord – Pas-de-Calais possédant l’incidence la plus élevée. La majorité des cancers de la prostate reste asymptomatique et les sujets atteints décèdent fréquemment d’autres causes car l’évolution de ce cancer est souvent lente. Sur la zone étudiée, la mortalité par cancer de la prostate est supérieure à la mortalité en France hexagonale et en Belgique. Les mortalités les plus élevées concernent les trois départements de la région Picardie (Aisne, Oise et Somme). Les séjours hospitaliers sont proportionnellement plus nombreux en France hexagonale qu’en Belgique. La zone étudiée présente une fréquence standardisée intermédiaire de séjours hospitaliers. Les taux standardisés d’hospitalisation pour cancer de la prostate sont plus élevés dans le sud de la zone étudiée et particulièrement dans les départements de la région Picardie. Pays sélectionnés : France hexagonale, Belgique, Norvège, Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Slovénie, Italie, Espagne, Islande, Pologne, Royaume-Uni, Finlande et Suède. Standardisation sur la population mondiale. 7 Cancers 39 L’incidence du cancer de la prostate Graph 16 Taux standardisés d’incidence du cancer de la prostate, zone étudiée, 2005 (pour 100 000 hommes) 300 250 242,3 251,5 250,5 200 238,3 185,4 194,3 224,7 239,2 195,8 En 2005, le nombre de nouveaux cas de cancer de la prostate sur la zone étudiée est de 9 148 chez les hommes ce qui représente 31 % de la totalité des nouveaux cas masculins de cancers. Sur l’ensemble de la zone étudiée, les cancers de la prostate sont les cancers les plus fréquents suivis par les cancers de la trachée, des bronches et du poumon et des voies aérodigestives supérieures. 190,3 150 100 50 0 Champagne- Nord - Picardie Ardenne Pas-de-Calais Hainaut Lux. France Namur Flandre occidentale Zone étudiée Belgique B - Registre belge du Cancer, 2005 F - Institut de veille sanitaire, 2005 Zone étudiée et moyennes nationales Le taux d’incidence du cancer de la prostate est plus élevé en France hexagonale qu’en Belgique. Il est également plus élevé dans la zone étudiée qu’en France hexagonale et en Belgique. En effet, dans la zone étudiée, l’incidence standardisée du cancer de la prostate atteint 239,2 nouveaux cas pour 100 000 hommes contre 224,7 en France hexagonale et 190,3 en Belgique. Différences d’incidence au sein de la zone étudiée Du côté français, les incidences du cancer de la prostate dans les régions Nord – Pas-de-Calais et Picardie sont plus élevées que dans la zone étudiée. À l’inverse, pour les trois provinces wallonnes, l’incidence est significativement plus faible que dans la zone étudiée. Il n’existe aucune différence statistique entre le taux d’incidence du cancer de la prostate en Flandre occidentale et celui de la zone étudiée. Cependant, le taux d’incidence flamand est supérieur aux taux wallons et donc plus proche des taux français. Évolution de l’incidence dans le temps En France hexagonale comme dans les trois régions françaises étudiées, l’incidence du cancer de la prostate a été multipliée par quatre entre 1980 et 2005. Les écarts d’incidence entre les trois régions françaises s’accentuent au fil du temps. Les régions Picardie et Nord – Pas-de-Calais ont les taux d’incidence les plus élevés depuis 1980. Le cancer de la prostate est le cancer dont l’incidence a le plus augmenté au cours des vingt-cinq dernières années : il est responsable d’environ 70 % de l’augmentation de l’ensemble des cancers chez l’homme en France [45]. L’augmentation de l’incidence est liée à l’introduction du dosage du PSA. Ce test permet un diagnostic plus précoce du cancer de la prostate et améliore le suivi post-thérapeutique. Cependant, il détecte également des lésions peu évolutives qui auraient pu être ignorées jusqu’au décès de la personne [46]. Depuis 2004, l’incidence du cancer de la prostate en Belgique ainsi que dans les trois provinces wallonnes diminue. Pour les provinces de Luxembourg et de Hainaut, la diminution approche les 30 % alors qu’elle est de 40 % en province de Namur. Ces diminutions sont plus importantes que celle globalement observée en Belgique (13 %). 40 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 La mortalité par cancer de la prostate Graph 17 Sur la période 2004-2006, les cancers de la prostate, en zone étudiée, représentent 9 % (3 674 décès) de l’ensemble des décès par cancer. 50 Taux standardisés de mortalité par cancer de la prostate, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 hommes) 46,6 45 41,8 40 37,2 40,4 42,4 41,9 44,0 41,8 34,5 39,7 34,2 35 Zone étudiée et moyennes nationales Les différences de mortalité observées ne sont pas superposables à l’incidence. Par contre, sur la zone étudiée, la mortalité par cancer de la prostate (40,2 décès pour 100 000 hommes) est plus élevée que celles de la France hexagonale et de la Belgique qui ne diffèrent pas entre elles. 36,9 40,2 35,8 30 25 20 15 10 5 0 Aisne Marne Nord Ardennes Oise Pas- Somme Lux. Namur Flandre Zone étudiée de-Calais occidentale Hainaut France Belgique B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 Différences de mortalité au sein de la zone étudiée Les trois départements de Picardie (Aisne, Oise et Somme) présentent les taux les plus élevés avec un taux significativement plus élevé que la zone étudiée pour le département de l’Aisne (46,6 décès pour 100 000 hommes). La mortalité par cancer de la prostate la plus faible est mesurée dans la province de Hainaut (34,5 décès pour 100 000 hommes). Ce qui s’explique, entre autre, par un effet de substitution : la mortalité générale prématurée est en effet la plus élevée en Hainaut et le cancer de la prostate voit sa létalité grimper chez les personnes très âgées. La province de Flandre occidentale présente un taux de mortalité par cancer de la prostate plus faible que la zone étudiée, contrairement à l’incidence où les deux sont relativement proches. Cette constatation semble confirmer l’impact de ce que d’aucuns seraient tentés d’appeler un sur-diagnostic. Les séjours hospitaliers pour cancer de la prostate Sur la période 2004-2005, pour l’ensemble de la zone étudiée, les séjours hospitaliers pour cancer de la prostate s’élèvent à 16 578 séjours ce qui représente 15 % de l’ensemble des séjours hospitaliers masculins pour cancer. Zone étudiée et moyennes nationales Comme pour l’incidence du cancer de la prostate, les hospitalisations sont plus fréquentes en France hexagonale qu’en Belgique, alors que les mortalités ne sont pas très différentes. Dans la zone étudiée, le taux standardisé d’hospitalisation pour cancer de la prostate atteint 226 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes et est inférieur au taux français mais supérieur au taux belge. Cancers Graph Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer de la 18 prostate, zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 hommes) 400 354,4 300 234,5 260,3 290,2 280,7 237,0 242,3 204,7 200 226,4 182,4 185,6 185,9 132,5 152,5 100 0 Aisne Marne Nord Ardennes Oise Pas- Somme Lux. Namur Flandre Zone étudiée de-Calais occidentale Hainaut France Belgique B - RCM, 2004-2005 F - PMSI, 2004-2005 41 Différences d’hospitalisation au sein de la zone étudiée Les constats établis pour l’incidence du cancer de la prostate entre les départements français, les provinces belges et la zone étudiée, sont également observés pour l’hospitalisation. Le taux de la zone étudiée résulte d’un taux d’hospitalisation plus élevé dans les départements français mais plus faible dans les provinces belges. Qu’il s’agisse de l’incidence, de la mortalité ou de l’hospitalisation pour cancer de la prostate, les taux sont particulièrement élevés dans le département de l’Aisne (354 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes) et faibles dans la province de Hainaut (133 séjours pour 100 000 hommes). Les hommes en province de Flandre occidentale sont moins hospitalisés pour cancer de la prostate que l’ensemble des hommes de la zone étudiée, avec un taux atteignant 186 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes, alors que le taux d’incidence est élevé dans cette province. Analyse de l’hospitalisation pour cancer de la prostate à l’échelon des arrondissements Carte 16 Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer de la prostate, zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 hommes) Nord : 237,0 Flandre occidentale : 185,9 Pas-de-Calais : 204,7 Hainaut : 132,5 Namur : 185,6 Somme : 290,2 Luxembourg : 182,4 Oise : 280,7 Ardennes : 234,5 Générations en Santé Pour 100 000 hommes 475,20 475,19 Aisne : 354,4 304,79 246,98 201,55 156,59 107,02 20 Marne : 260,3 Belgique : 152,5 France hexagonale : 242,3 Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks Kilomètres B - RCM, 2004-2005 F - PMSI, 2004-2005 Comme observé précédemment (graphique 18), les hospitalisations pour cancer de la prostate sont plus élevées dans les arrondissements du sud de la zone étudiée et particulièrement dans les départements de la région Picardie, avec un taux maximal dans l’arrondissement de Saint-Quentin (475 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes). Les arrondissements de la province de Hainaut sont ceux de la zone étudiée pour lesquels les séjours hospitaliers pour cancer de la prostate sont les moins fréquents avec un taux minimal pour l’arrondissement de Charleroi (107 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes). L’analyse par arrondissement ne montre pas d’effet frontière. 42 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 Le dépistage du cancer de la prostate Le 19 mars 2009, le New England Journal of Medicine publiait deux articles contradictoires [49] [50] sur l’intérêt du dépistage systématique du cancer de la prostate par un dosage sanguin du PSA [51]. Les dépistages ne sont pas anodins dans la mesure où ils peuvent aboutir à des interventions (chirurgicales ou radiothérapeutiques) pouvant entraîner des conséquences autres sur la santé des patients. Il faut ainsi faire la part des choses entre d’un côté, les bénéfices de traitements probablement curatifs des lésions invasives dépistées précocement et, de l’autre, les complications potentiellement invalidantes des traitements des lésions latentes pour lesquelles s’abstenir aurait été préférable. Suivant les critères de dépistage décrits par l’OMS, le cancer de la prostate est un problème de santé publique important essentiellement pour les hommes âgés de plus de 75 ans. Actuellement, le dosage du PSA n’est pas une stratégie de dépistage validée [47] [14]. Belgique Actuellement en Belgique, le test du PSA est utilisé régulièrement dans le cadre des check-up. Cependant, un manque d’information sur les bonnes pratiques du test auprès du patient est constaté, engendrant des dépistages individuels non nécessaires. Suite aux connaissances scientifiques actuelles, aux aspects éthiques et juridiques, la prescription d’un dosage du PSA « en routine » sans accord du patient n’est pas acceptable [47]. Il n’est d’ailleurs plus remboursé par la sécurité sociale dans ce cas de figure. France En France, le dépistage organisé du cancer de la prostate est également un sujet de réflexion car son intérêt n’a pas encore été démontré. Le dépistage est actuellement proposé à titre individuel en tenant compte des facteurs de risque de la personne après information sur les conséquences du dépistage (risque de détecter de petites lésions tumorales qui auraient pu rester asymptomatiques) et avec accord du patient [48]. Cancers 43 Cancers du sein Chez les femmes, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent tant au niveau mondial (1 384 155 cas) qu’européen (332 670 cas). Il est la première cause de mortalité par cancer dans le monde (458 503 décès) et en Europe (89 801 décès) [5]. C’est une maladie qui est beaucoup plus fréquente dans les pays à hauts revenus, mais qui tend à augmenter rapidement dans les pays à moyens et bas revenus [30]. Il augmente également avec l’âge et donc avec le vieillissement de la population. Une variation géographique de l’incidence du cancer du sein est constatée. Le facteur « environnement » (hormonal et alimentaire entre autres) a un impact important sur le risque de développer un cancer du sein. L’origine ethnique semble également avoir une certaine influence [14], probablement liée aux modes de vie. Parmi un groupe de pays européens8, la France hexagonale se situe à la deuxième place pour la fréquence. La Belgique détient la première place, avec 9 697 nouveaux cas diagnostiqués en 2008 [52]. Cette incidence élevée pourrait être expliquée par l’accumulation de nombreux facteurs de risque, l’impact du programme de dépistage et la qualité d’enregistrement des cas. Généralement, l’instauration d’un programme de dépistage biennal d’un cancer engendre rapidement, dans les années qui suivent, l’augmentation de l’incidence de ce cancer. En Belgique, depuis que le programme de dépistage du cancer du sein a débuté en Flandre en 2000 et 2001, l’incidence a fortement augmenté chez les 50-69 ans en 2001. Par contre, en Wallonie, l’impact du programme de dépistage systématique sur l’incidence est certainement moins marqué étant donné l’existence antérieure d’un dépistage opportuniste largement répandu [53]. Le cancer du sein est multifactoriel. L’identification de facteurs de risque spécifiques du cancer du sein est impossible dans la majorité des cas. Les gènes BRCA1 et BRCA2 prédisposent fortement au cancer du sein. Ils expliquent environ 5 % à 10 % des cancers du sein [54]. Les antécédents familiaux ont également de l’importance : les femmes dont une parente au premier degré (mère, sœur ou fille) a eu un cancer du sein ont un risque majoré de développer un cancer du sein, surtout avant l’âge de 50 ans. Le risque augmente dans une moindre mesure pour les femmes ayant une parente au second degré concernée par la maladie [55]. L’incidence de ce cancer, comme beaucoup d’autres, augmente avec l’âge. Les facteurs de reproduction comme des menstruations à un âge précoce, une nulliparité (aucune grossesse) ou une première grossesse tardive et une ménopause tardive sont des facteurs de risque du cancer du sein [14] [56]. Les hormones exogènes comme la contraception orale et les traitements hormonaux substitutifs de la ménopause constituent également un risque. Cependant, pour les femmes qui utilisent des contraceptifs oraux combinés (œstrogènes et progestatifs), l’augmentation du risque de cancer du sein préménopausique semble faible. Ce risque est plus élevé parmi les femmes qui en consomment avant leur première grossesse menée à terme [57] [58]. D’autres facteurs de risque existent : l’alimentation (graisses saturées entre autres), la consommation d’alcool [30] ainsi que l’obésité et surtout l’excès de poids en début de ménopause [59]. Il existe, à l’opposé, quelques facteurs considérés comme protecteurs du cancer du sein : l’allaitement prolongé [55] [59], la consommation d’antioxydants et l’exercice physique [30]. Le cancer du sein existe chez l’homme mais il est très rare. Il est souvent diagnostiqué tardivement et est d’assez mauvais pronostic. Il n’est pas abordé dans ce chapitre. Pays sélectionnés : France hexagonale, Belgique, Norvège, Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Slovénie, Italie, Espagne, Islande, Pologne, Royaume-Uni, Finlande et Suède. Standardisation sur la population mondiale. 8 44 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 Eléments marquants... L’incidence du cancer du sein de la zone étudiée est supérieure aux moyennes belge et française. La région Nord – Pas-de-Calais présente l’incidence la plus élevée ; de plus, elle est plus importante que l’incidence de la zone étudiée. Elle est par contre la plus faible dans la province de Luxembourg et la région Champagne-Ardenne. Sur la zone étudiée, la mortalité par cancer du sein est plus élevée qu’en France hexagonale mais proche de la mortalité en Belgique. Un gradient nord-sud est mis en évidence. Les départements du Nord et du Pas-de-Calais présentent les mortalités les plus élevées de la zone étudiée. La moitié des décès survient avant l’âge de 65 ans. La fréquence des séjours hospitaliers pour cancer du sein en zone étudiée est plus élevée qu’en Belgique mais légèrement plus faible que la fréquence des séjours en France hexagonale. Les hospitalisations sont plus élevées dans la partie française de la zone, principalement dans les départements du Pas-de-Calais et de l’Oise. En Belgique, la fréquence totale du dépistage du cancer du sein (programme et hors-programme) est similaire dans les trois régions du pays. Cependant, le dépistage organisé est beaucoup plus pratiqué en Flandre alors que le dépistage opportuniste est plus répandu en Wallonie et à Bruxelles. En France hexagonale, le dépistage organisé touche une plus forte proportion de femmes qu’en Belgique. L’incidence du cancer du sein Graph 19 200 Taux standardisés d’incidence du cancer du sein des femmes, zone étudiée, 2005 (pour 100 000 femmes) 190,8 176,2 180 160 140 139,2 154,6 165,4 155,9 142,3 158,5 168,9 146,5 Dans la zone étudiée, les cancers du sein sont les cancers féminins les plus fréquents suivis par les cancers colorectaux et de la trachée, des bronches et du poumon. 120 100 80 60 Zone étudiée et moyennes nationales 40 20 0 Champagne- Nord - Picardie Ardenne Pas-de-Calais En 2005, le nombre de nouveaux cas de cancer du sein, chez les femmes, sur la zone étudiée est de 8 384 ce qui représente 38 % de la totalité des nouveaux cas féminins de cancers. Hainaut Lux. France Namur Flandre occidentale Belgique Zone étudiée L’incidence du cancer du sein en Belgique est plus élevée qu’en France hexagonale. Les taux d’incidence nationaux sont plus faibles que celui de la zone étudiée. B - Registre belge du Cancer, 2005 F - Institut de veille sanitaire, 2005 Différences d’incidence au sein de la zone étudiée L’incidence du cancer du sein est la plus élevée en région Nord - Pas-de-Calais (190,8 nouveaux cas de cancer du sein pour 100 000 femmes) et la plus faible en Champagne-Ardenne (139,2 nouveaux cas pour 100 000 femmes). Ces incidences sont respectivement plus élevée et plus faible que celle de la zone étudiée (168,9 nouveaux cas pour 100 000). Évolution de l’incidence dans le temps Entre 1980 et 2005, l’incidence du cancer du sein a augmenté en France hexagonale ainsi que dans les trois régions françaises. De 1980 à 2005, l’incidence du cancer du sein en région Nord – Pas-de-Calais a toujours été supérieure aux taux des deux autres régions françaises et de la France hexagonale. Pour les régions Champagne-Ardenne et Picardie, le taux d’incidence du cancer du sein est systématiquement proche du taux national. Côté belge, l’incidence du cancer du sein est assez stable depuis 2004. Cancers 45 L’incidence du cancer du sein augmente suite à l’évolution démographique, à l’industrialisation et à l’urbanisation. Le programme de dépistage joue un rôle incontestable dans les résultats observés [30] [60]. Cependant, il est difficile de quantifier la part due à l’évolution des facteurs de risque environnementaux ou comportementaux ainsi qu’à la pratique du dépistage opportuniste et organisé [45]. Après une augmentation de l’incidence pendant de nombreuses années, une diminution a subitement été observée en 2003 aux États-Unis, puis en Australie, au Canada, en Allemagne et en France. Elle pourrait s’expliquer en partie par la diminution de l’utilisation des traitements hormonaux substitutifs de la ménopause [61] [62] [53]. La mortalité par cancer du sein Graph 20 Taux standardisés de mortalité par cancer du sein des femmes, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 femmes) Sur la période 2004-2006, les décès par cancer du sein, en zone étudiée, représentent un cinquième de l’ensemble des décès féminins par cancer. 45 39,2 40 35 34,8 34,0 32,0 30 36,7 34,1 37,6 36,1 34,8 34,2 35,4 35,9 30,3 29,8 Zone étudiée et moyennes nationales La mortalité par cancer du sein est plus élevée en Belgique qu’en France hexagonale. Le taux de la zone étudiée (35,9 décès pour 100 000 femmes) est similaire à celui de la Belgique. 25 20 15 10 5 0 Aisne Marne Nord Ardennes Oise Pas- Somme Lux. Namur Flandre Zone étudiée de-Calais occidentale Hainaut France Belgique B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 Différences de mortalité au sein de la zone étudiée Côté français, les département du Nord et du Pas-de-Calais présentent les taux les plus élevés de la zone étudiée. Celui du Nord est significativement supérieur à celui de la zone étudiée. Le taux minimal concerne le département de l’Oise avec 29,8 décès pour 100 000 femmes. Analyse de la mortalité par cancer du sein à l’échelon des arrondissements Carte 18 Un gradient nord-sud est mis en évidence : la mortalité par cancer du sein est plus élevée dans les arrondissements du nord de la zone étudiée. Les arrondissements de Bastogne (46,5 décès pour 100 000 femmes) et de Philippeville (45,6 décès pour 100 000 femmes) présentent les taux les plus élevés et les arrondissements de Vitry-leFrançois (23,7 décès pour 100 000 femmes) et Sainte-Ménehould (16,6 décès pour 100 000 femmes), les plus faibles. Taux standardisés de mortalité par cancer du sein des femmes, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 femmes) Nord : 39,2 Pas-de-Calais : 36,7 Flandre occidentale : 37,6 Hainaut : 36,1 Namur : 34,2 Somme : 34,1 Luxembourg : 34,8 Oise : 29,8 Ardennes : 34,0 Générations en Santé Pour 100 000 femmes 46,46 Aisne : 34,8 40,02 35,77 31,98 27,38 16,56 20 Marne : 32,0 Kilomètres Belgique : 35,4 France hexagonale : 30,3 Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 46 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 La mortalité prématurée par cancer du sein Zone étudiée et moyennes nationales Taux standardisés de mortalité prématurée par cancer du sein des femmes, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 femmes) Graph 21 Le taux de mortalité prématurée suit une distribution similaire à la mortalité générale par cancer du sein. Dans la zone étudiée, la mortalité prématurée est plus élevée qu’en Belgique, elle-même plus haute qu’en France hexagonale. Différences de mortalité prématurée au sein de la zone étudiée Les deux départements de la région Nord – Pas-de-Calais présentent les taux les plus élevés, ceux-ci étant significativement supérieurs à celui de la zone étudiée. Les taux minimaux concernent la province de Luxembourg et le département de la Marne. 25 20 20,5 18,1 20,0 18,3 18,1 16,5 14,6 15 20,5 17,5 18,4 16,1 15,4 13,9 15,6 10 5 0 Aisne Marne Nord Ardennes Oise Pas- Somme Lux. Namur Flandre Zone étudiée de-Calais occidentale Hainaut France Belgique B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 La province de Flandre occidentale présente une mortalité prématurée par cancer du sein plus élevée que les trois provinces wallonnes et les départements français, excepté le Nord et le Pas-de-Calais. Cependant, les différences ne sont pas statistiquement significatives, excepté pour le département de la Marne. Les séjours hospitaliers pour cancer du sein Graph 22 Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer du sein des femmes, zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 femmes) 300 250 250,4 226,4 222,0 220,0 200 234,0 210,2 216,8 221,7 197,7 204,1 224,6 221,5 190,7 204,3 150 100 50 0 Aisne Marne Nord Ardennes Oise Pas- Somme Lux. Namur Flandre Zone étudiée de-Calais occidentale Hainaut France B - RCM, 2004-2005 F - PMSI, 2004-2005 Belgique Sur la période 2004-2005, pour l’ensemble de la zone étudiée, un quart de l’ensemble des séjours hospitaliers féminins pour cancer concerne les cancers du sein avec un total de 20 528 séjours hospitaliers. Zone étudiée et moyennes nationales Contrairement à l’incidence, les Françaises sont davantage hospitalisées pour le cancer du sein que les Belges. Le taux d’hospitalisation pour cancer du sein de la zone étudiée (222 séjours pour 100 000) est plus élevé qu’en Belgique mais est plus faible qu’en France hexagonale. Différences d’hospitalisation au sein de la zone étudiée Alors que le département du Nord présente le taux français le plus élevé de mortalité par cancer du sein et le département de l’Oise le plus faible, la situation est inversée pour l’hospitalisation : le département de l’Oise affiche un taux d’hospitalisation pour cancer du sein de 250 séjours hospitaliers pour 100 000 femmes, contre 210 pour le Nord. Pour l’ensemble de la zone étudiée, la province de Luxembourg présente le taux d’hospitalisation le plus faible avec 198 séjours hospitaliers pour 100 000 femmes. Le taux féminin d’hospitalisation pour cancer du sein est plus faible en Flandre occidentale qu’en zone étudiée. Cancers 47 Analyse de l’hospitalisation pour cancer du sein à l’échelon des arrondissements Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer du sein des femmes, zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 femmes) Carte 18 La carte des séjours hospitaliers pour cancer du sein ne montre pas de réel effet frontière même si les arrondissements présentant les taux les plus élevés se trouvent du côté français. La majorité de ces arrondissements se situent dans les départements du Pas-de-Calais et de l’Oise. Nord : 210,2 Flandre occidentale : 190,7 Pas-de-Calais : 234,0 Hainaut : 221,7 Namur : 204,1 Somme : 216,8 L’arrondissement de Compiègne présente un taux maximal (296,1 séjours hospitaliers pour 100 000 femmes) significativement plus élevé que la zone étudiée. Luxembourg : 197,7 Oise : 250,4 Ardennes : 222,0 La situation est intermédiaire dans la partie wallonne. Générations en Santé Pour 100 000 femmes 296,08 287,70 Aisne : 226,4 236,66 215,31 195,74 173,89 138,40 20 Marne : 220,0 Kilomètres Belgique : 204,3 France hexagonale : 224,6 Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks B - RCM, 2004-2005 F - PMSI, 2004-2005 Le dépistage du cancer du sein Belgique En 2002, le dépistage organisé du cancer du sein a démarré en Fédération Wallonie-Bruxelles. Le programme de dépistage permet aux femmes âgées de 50 à 69 ans de réaliser un mammotest gratuitement. Le mammotest consiste en un set standard de clichés radiographiques des seins dont la qualité est contrôlée (agrément des centres d’imagerie et double, voire triple lecture). Les personnes éligibles de la tranche d’âge considérée reçoivent tous les deux ans une invitation à passer le mammotest. En Fédération Wallonie-Bruxelles, deux types de mammographies sont pratiquées : • la mammographie de dépistage -effectuée dans le cadre du programme organisé, le mammotest ; - faite de manière opportuniste/individuel : plus de clichés, moins standardisés, sans double lecture, sans obligation d’agrément du centre qui la pratique, souvent combinée avec une échographie ; • la mammographie de diagnostic, orientée, effectuée suite à une plainte ou un symptôme [63]. En Communauté flamande, le programme a démarré en 2000 et 2001. Il a plus de succès qu’en Wallonie. Les mammographies opportunistes y sont moins pratiquées. France Depuis le 1er janvier 2004, le dépistage organisé du cancer du sein a été étendu à l’ensemble des départements dans le cadre du Plan national cancer lancé en 2003. L’ensemble des femmes âgées de 50 à 74 ans est invité tous les deux ans à réaliser une mammographie de dépistage. L’objectif du plan est qu’au moins 80 % des femmes concernées participent au dépistage. Les femmes déjà atteintes d’un cancer ou celles qui ont une prédisposition familiale ne sont pas concernées par ce programme de dépistage et bénéficient d’un suivi particulier [48]. 48 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 L’objectif principal du programme de dépistage est de réduire la mortalité par cancer du sein et la morbidité liée entre autres à des traitements mutilants (ablation du sein et des ganglions axillaires) lorsque la tumeur est étendue et à un stade avancé. Les deux conditions de réussite de ce programme dépendent de la qualité de l’examen et du taux de participation de la population cible. Le dépistage par mammographie est l’unique examen qui a prouvé son efficacité. Le mammotest effectué en Belgique ainsi que la tranche d’âge 50-69 ans répondent aux normes européennes European guidelines for quality assurance in mammography screening (4e édition, 2006) [64]. Une baisse de la mortalité par cancer du sein de 35 % peut être observée chez les femmes réalisant fréquemment le dépistage dans le cadre d’un programme organisé [65]. Pour atteindre cet objectif, le référentiel européen, mis à jour en 2006, recommande un taux de participation de la population cible supérieur ou égal à 70 %. Il est important de sensibiliser les femmes qui ne font jamais de mammographie ainsi que celles qui en réalisent endehors du programme de dépistage. Les atouts du programme sont la gratuité et le contrôle de qualité [66]. Atteindre une couverture de 70 % de la population cible est ambitieux, les résistances sont nombreuses : résistances des femmes elles-mêmes, des acteurs de santé, des acteurs institutionnels... Les taux de dépistage les plus faibles sont observés parmi les femmes possédant de faibles revenus [67] ainsi que parmi les femmes n’ayant pas de couverture santé complémentaire9 [60] et ayant un moins bon accès aux soins médicaux [68]. Un facteur influençant positivement la réalisation du dépistage du cancer du sein est le fait d’avoir réalisé le dépistage du cancer du col de l’utérus, c’est pourquoi il est important de communiquer sur les deux dépistages en même temps. Enfin, l’implication du médecin généraliste reste centrale tant au niveau de l’information sur les dépistages que pour de la sensibilisation des femmes ne participant pas régulièrement au dépistage [69]. La sensibilité et la spécificité du mammotest sont de l’ordre de 85 % à 90 % quand la densité mammaire n’est pas trop élevée (le programme de dépistage concerne justement les femmes de plus de 50 ans, ayant a priori des seins moins denses que les plus jeunes), la spécificité étant légèrement supérieure à la sensibilité [70]. Sensibilité : capacité d’un test à reconnaître comme malade quelqu’un qui est réellement malade (Nombre de personnes malades chez qui le test est positif/Nombre total de personnes malades) Spécificité : capacité d’un test à reconnaître comme non malade quelqu’un qui est réellement non malade (Nombre de personnes non-malades chez qui le test est négatif/Nombre total de personnes non-malades) En Belgique, la pratique du dépistage organisé (mammotest) ou opportuniste (mammographie de dépistage) semble être fortement liée aux habitudes de dépistage opportuniste largement répandu avant le lancement du programme de dépistage organisé. Parmi les trois régions belges (flamande, wallonne et Bruxelles-capitale), le pourcentage de femmes qui réalisent fréquemment l’un ou l’autre type de mammographie est semblable. Le dépistage organisé (mammotest) est beaucoup plus pratiqué en Flandre (44 %) alors que le dépistage opportuniste (mammographie diagnostique) est plus répandu en Wallonie (47 %) et à Bruxelles (44 %) [67]. En France, le taux de participation au programme de dépistage organisé est en augmentation [71]. En France, une complémentaire santé est un contrat garantissant le remboursement des frais de santé en cas de maladie, d’accident ou de maternité, en complément des remboursements de la Sécurité sociale. En Belgique, les assurances complémentaire santé couvrent les frais liés à la santé (lunettes, lentilles de contact, appareils auditifs, soins en ostéopathie, frais d’hospitalisation en chambre seule…). 9 Cancers 49 Pour permettre la comparaison entre la France et la Belgique, la tranche d’âge considérée ici est celle des 50 à 69 ans. Par ailleurs, le dénominateur utilisé dans le graphique est la population totale et non la population éligible (voir plus haut). Les taux ne sont donc pas strictement identiques aux publications de l’Institut de veille sanitaire et de l’Agence inter-mutualiste. Taux de participation au programme de dépistage organisé du cancer du sein, parmi les femmes de 50-69 ans, 2006-2007 (en %) Graph 23 70 59,2 60 49,7 50 51,0 50,3 40 30,2 30 23,3 20 7,2 7,2 7,5 Hainaut Luxembourg Namur 10 0 Champagne - Nord Picardie Ardenne Pas-de-Calais France Flandre occidentale Belgique B - Données IMA, 2006-2007 F - Institut de veille sanitaire, 2006-2007 Pour la période 2006-2007, le taux de participation au dépistage organisé du cancer du sein en France hexagonale (51,0 %) est significativement plus élevé qu’en Belgique (23,3 %). Côté français, la région ChampagneArdenne présente le taux de participation au dépistage organisé du cancer du sein le plus élevé (59,2 %) des régions étudiées et il est supérieur au taux moyen français. Côté belge, les provinces de Hainaut, Namur et Luxembourg ont toutes un taux de participation au dépistage organisé du cancer du sein beaucoup plus faible que le taux belge. Les constats sont semblables aux taux de dépistage organisé pour le cancer colorectal : la région ChampagneArdenne présente le taux le plus élevé et les provinces wallonnes le taux le plus faible. Les régions françaises ont des taux de participation au dépistage organisé du cancer du sein sept à huit fois plus élevés que chacune des trois provinces belges, le dépistage opportuniste étant plus répandu en Wallonie qu’en France hexagonale. Le manque de données françaises sur le dépistage opportuniste n’a pas permis de réaliser une comparaison transfrontalière. En Flandre occidentale, la participation au dépistage organisé du cancer du sein (30,2 %) est significativement plus élevée que dans l’ensemble de la Belgique, mais reste inférieur au taux de participation français. Graph 24 Proportions de femmes de 50-69 ans qui déclarent avoir eu une mammographie dans les 2 ans (en %) 100 76,6 80 69,9 66,0 73,3 67,2 74,9 73,0 69,6 71,0 60 40 20 0 ChampagneNord Ardenne Pas-de-Calais Picardie Hainaut Luxembourg Namur Flandre occidentale Ce graphique montre que, malgré les divergences de comportements face aux dépistages organisé et opportuniste dans les régions françaises et les provinces belges, la proportion de femmes de 50-69 ans déclarant avoir effectué une mammographie dans les deux dernières années ne diffère pas significativement entre les pays ni entre les régions françaises et les provinces belges. La région Nord – Pas-de-Calais (66 %), a une proportion significativement plus faible que la France hexagonale (73 %) de déclarations positives. D’une manière générale, les femmes sous-estiment le temps passé depuis la B - Enquête de santé par interview, 2004 dernière mammographie réalisée [72] c’est F - Enquête décennale de santé, 2002-2003 pourquoi les chiffres de l’Enquête de santé par interview (Belgique) sont surestimés. En guise d’exemple, les femmes en Région Wallonne sont 73,2 % à déclarer avoir effectué une mammographie dans les deux ans. Selon les données de soins de santé remboursés, sur la période 2004-2005, seules 55 % des femmes ont bénéficié d’au moins une mammographie diagnostique et/ou d’un mammotest. France 50 Belgique Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 Cancers du col de l’utérus Chez les femmes, le cancer du col de l’utérus est le troisième cancer le plus fréquent dans le monde (530 232 cas) et le dixième cancer le plus fréquent au niveau européen (31 038 cas). Il est la quatrième cause de mortalité par cancer au niveau mondial (275 008 décès) et la onzième cause de mortalité par cancer en Europe (13 430 décès) [5]. Parmi un groupe de pays européens10, le taux belge standardisé d’incidence du cancer du col de l’utérus est le cinquième plus élevé. La France hexagonale se situe à la neuvième place. Le cancer du col de l’utérus est l’un des rares cancers dont un virus a été identifié comme en étant la cause principale : il s’agit du papillomavirus humain (HPV) [73] qui se transmet par voie sexuelle [75]. Les HPV de types 16 et 18 sont souvent rencontrés : ils sont identifiés dans plus de 70 % des cas de cancer invasif du col de l’utérus. Au niveau mondial, l’infection HPV est une des infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes [74]. Durant leur vie, les femmes sexuellement actives sont susceptibles d’être infectées par un ou plusieurs types de HPV, et ce généralement dès le début de leur vie sexuelle. Le risque augmente avec le nombre de partenaires différents. La plupart des femmes exposées aux HPV développent une immunité suffisante pour pouvoir éliminer le virus. Toutefois, chez certaines femmes, le virus persiste, ce qui peut engendrer le développement d’une lésion précancéreuse. Plusieurs stades de lésions précancéreuses existent : elles peuvent régresser, persister ou encore évoluer vers un cancer du col de l’utérus. Dans ce dernier cas, il faut en moyenne une quinzaine d’années pour qu’elles évoluent vers un cancer invasif du col utérin ce qui permet une détection précoce efficace des lésions précancéreuses et cancéreuses du col [76]. Des vaccins contre un ensemble de différents types de HPV ont été développés [74]. La vaccination n’exclut pas une infection par un autre type de HPV et ne supprime donc pas la nécessité de faire un test de dépistage (frottis) tous les trois ans [78]. Eléments marquants... La zone étudiée présente une incidence du cancer du col de l’utérus proche de la moyenne belge mais plus élevée que la moyenne française. Les incidences observées dans les différentes régions françaises et provinces belges ne diffèrent pas de l’incidence de la zone étudiée. Sur la zone étudiée, la mortalité par cancer de l’utérus est plus élevée que les mortalités belge et française. Le département de la Somme présente la mortalité la plus élevée de la zone. Les séjours hospitaliers pour cancer de l’utérus sur la zone étudiée sont plus faibles que la moyenne belge mais proche de la moyenne française. Les fréquences d’hospitalisation les plus faibles concernent les départements des Ardennes et de la Marne. Parmi les régions françaises et provinces belges de la zone étudiée, les pourcentages de femmes qui déclarent avoir pratiqué un frottis gynécologique dans les trois ans s’échelonnent de 67 % en province de Hainaut à 79 % dans région Champagne-Ardenne. Pays sélectionnés : France hexagonale, Belgique, Norvège, Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Slovénie, Italie, Espagne, Islande, Pologne, Royaume-Uni, Finlande et Suède. Standardisation sur la population mondiale. 10 Cancers 51 L’incidence du cancer du col de l’utérus Graph Taux standardisés d’incidence du cancer du col de l’utérus, 25 zone étudiée, 2005 (pour 100 000 femmes) 14 12 11,5 12,3 11,5 11,4 11,4 10 9,7 8,8 9,3 7,4 8 11,6 6 4 2 0 Champagne- Nord - Picardie Ardenne Pas-de-Calais Hainaut Lux. France Namur Flandre occidentale Zone étudiée Belgique B - Registre belge du Cancer, 2005 F - Institut de veille sanitaire, 2005 En 2005, le nombre de nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sur la zone étudiée est de 565, ce qui représente 3 % de la totalité des nouveaux cas de cancer chez la femme. Sur la zone étudiée, le cancer du col de l’utérus est le septième cancer le plus fréquent après les cancers du sein, colorectal, trachée bronches poumon, des VADS, des ovaires et les mélanomes. Zone étudiée et moyennes nationales L’incidence du cancer du col de l’utérus sur la zone étudiée est proche de celle de la Belgique et atteint 11,6 nouveaux cas de cancer pour 100 000 femmes en 2005. Au niveau national, l’incidence du cancer du col de l’utérus en Belgique est plus élevée qu’en France hexagonale. Différences d’incidence au sein de la zone étudiée Aucune différence significative n’a été observée entre les taux d’incidence du cancer du col de l’utérus des régions françaises/provinces belges et le taux de la zone étudiée. Évolution de l’incidence dans le temps Les taux d’incidence du cancer du col de l’utérus diminuent depuis plusieurs années grâce à l’usage du préservatif, à la pratique du frottis cervico-utérin qui détecte les cellules précancéreuses (cervicales) et à leur traitement (laser ou conisation) [14]. Ce frottis est l’unique test connu qui permet de réduire l’incidence et la mortalité par cancer du col de l’utérus mais ces réductions sont constatées dans le cadre du dépistage organisé et non dans le cadre du dépistage individuel [77]. Depuis plusieurs années, l’incidence du cancer du col de l’utérus en Belgique est plus élevée qu’en France hexagonale. Au sein des régions étudiées, c’est l’inverse : on observe des taux plus élevés côté français que côté belge. Dans les régions Nord – Pas-de-Calais, Picardie et Champagne-Ardenne, l’incidence du cancer du col de l’utérus est plus élevée qu’en France hexagonale mais est du même ordre que le taux moyen belge. 52 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 La mortalité par cancer de l’utérus Une grande partie des décès par cancer de l’utérus est codée en « tumeurs malignes de l’utérus sans précision ». On peut donc difficilement distinguer les décès par cancer du col de l’utérus et les décès par cancer du corps de l’utérus pour l’étude de la mortalité. Pourtant, ces deux cancers diffèrent largement du point de vue des facteurs de risque et du pronostic en cas de détection précoce. Les causes spécifiques « cancer du col de l’utérus », « cancer du corps de l’utérus » et « cancer de l’utérus, partie non précisée » sont reprises dans le graphique 26. Sur la période 2004-2006, les cancers de l’utérus, en zone étudiée, représentent 5 % de l’ensemble des décès féminins par cancer. Graph 26 Taux standardisés de mortalité par cancer de l’utérus, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 femmes) 14 12 10 11,3 12,0 10,1 8,8 8,8 7,6 8 9,3 8,4 7,5 7,2 6,7 7,8 8,0 4 2 Aisne Marne Nord Ardennes Oise Pas- Somme Lux. Namur Flandre Zone étudiée de-Calais occidentale Hainaut France La mortalité par cancer de l’utérus de la zone étudiée (9,3 décès pour 100 000 femmes) est significativement plus élevée que les taux nationaux français et belge (respectivement 7,8 décès et 8,0 décès pour 100 000 femmes). Différences de mortalité au sein de la zone étudiée 7,8 6 0 Zone étudiée et moyennes nationales Belgique B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 Les départements de la Somme et du Pas-de-Calais présentent les taux les plus élevés (respectivement 12,0 décès et 11,3 décès pour 100 000 femmes). Ils sont significativement supérieurs à celui de la zone étudiée. Le taux minimal concerne le département de la Marne avec 6,7 décès pour 100 000 femmes, significativement inférieur à celui de la zone étudiée. La province de Flandre occidentale montre une mortalité par cancer de l’utérus plus faible que la zone étudiée et proche de la moyenne belge et des taux des provinces belges étudiées. Les séjours hospitaliers pour cancer de l’utérus Sur la période 2004-2005, pour l’ensemble de la zone étudiée, la part des séjours hospitaliers pour les cancers de l’utérus s’élève à 4 288 séjours hospitaliers soit 5 % de l’ensemble des séjours hospitaliers féminins pour cancer. Zone étudiée et moyennes nationales Graph Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer de l’utérus, 27 zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 femmes) Les hospitalisations pour cancer de l’utérus en Belgique sont plus élevées qu’en France hexagonale. Sur l’ensemble de la zone étudiée, l’hospitalisation pour cancer de l’utérus est de 46 séjours hospitaliers pour 100 000 femmes, ce qui est proche du taux français mais plus faible qu’en Belgique. 80 Différences d’hospitalisation au sein de la zone étudiée 40 Les Ardennes et la Marne, deux des quatre départements de la région ChampagneArdenne, ont les plus faibles taux d’hospitalisation pour cancer de l’utérus. Ces taux sont significativement plus faibles qu’en zone étudiée. 60 55,1 44,9 53,8 46,9 35,0 35,8 51,2 46,5 47,8 45,5 44,6 41,7 39,9 44,9 20 0 Aisne Marne Nord Ardennes Oise Pas- Somme Lux. Namur Flandre Zone étudiée de-Calais occidentale Hainaut France Belgique B - RCM, 2004-2005 F - PMSI, 2004-2005 En Flandre occidentale, les taux d’hospitalisation pour le cancer de l’utérus sont plus faibles qu’en zone étudiée et qu’en Belgique. Cancers 53 Le dépistage du cancer du col de l’utérus Actuellement, il existe deux moyens pour agir face au cancer du col de l’utérus : le dépistage par frottis cervico-utérin et la vaccination préventive contre le papillomavirus humain (HPV). L’objectif du dépistage est de diminuer la mortalité et l’incidence du cancer invasif du col de l’utérus. Les pays disposant de programmes organisés de dépistage du cancer du col de l’utérus peuvent éviter jusqu’à 80 % des cancers du col de l’utérus [78]. Le dépistage du cancer du col de l’utérus En France comme en Belgique, le dépistage du cancer du col de l’utérus est principalement opportuniste/individuel puisque le dépistage organisé fait défaut. Les femmes de 25 à 65 ans sont la population cible. L’intervalle recommandé entre deux frottis cervico-utérin (FCU) de dépistage est de trois ans. Les recommandations européennes sont de ne pas débuter le dépistage avant l’âge de 20 ans ni après 30 ans. La limite d’âge supérieure ne devrait pas être inférieure à 60 ans. La première édition des guidelines européens (1993) recommande un dépistage pour les femmes âgées de 25 à 65 ans. Un intervalle de cinq ans est recommandé voire un intervalle de trois ans si des ressources sont disponibles [78]. Passé 65 ans, le risque de cancer du col de l’utérus est devenu si minime que le frottis n’a plus de raison d’être, pour autant qu’aucune anomalie n’ait été détectée précédemment. La vaccination HPV La vaccination prophylactique contre les génotypes HPV 16 et 18 permet de diminuer le risque de développer un cancer du col de l’utérus. En France, le vaccin est recommandé aux jeunes filles de 14 ans. Celui-ci est également proposé aux jeunes femmes de 15 à 23 ans qui n’auraient pas eu de contacts sexuels ou au plus tard, dans l’année suivant le premier rapport sexuel [79]. En Belgique, la vaccination prophylactique généralisée est recommandée pour les jeunes filles âgées de 10 à 13 ans. Le médecin traitant peut proposer la vaccination pour les jeunes femmes de 14 à 26 ans qui n’ont pas encore eu de contacts sexuels et qui n’ont pas été vaccinées lors de la vaccination prophylactique généralisée entre 10 et 13 ans. Il en revient au médecin traitant de juger, de manière individuelle, si la vaccination pour les jeunes femmes de 14 à 26 ans non vaccinées auparavant et ayant déjà eu des contacts sexuels est indiquée [80]. Graph 28 Proportions de femmes (25-64 ans) qui déclarent avoir eu un frottis gynécologique dans les trois ans 100 79,3 80 68,1 68,7 76,5 66,9 74,3 73,8 69,0 72,2 60 Dans la partie française, les femmes de Picardie (68,7 %) et du Nord – Pas-de-Calais (68,1 %) ont des proportions significativement inférieures à la France hexagonale (73,8 %). 40 20 0 La proportion de femmes déclarant avoir effectué un frottis gynécologique dans les trois ans diffère significativement en fonction des régions françaises et des provinces belges. ChampagneNord Picardie Ardenne Pas-de-Calais France Hainaut Luxembourg Belgique Namur Flandre occidentale Dans la partie belge, le pourcentage d’Hainuyères (66,9 %) qui déclarent avoir effectué un frottis gynécologique dans les trois ans est significativement inférieur au pourcentage de femmes belges (72,2 %). B - Enquête de santé par interview, 2004 F - Enquête décennale de santé, 2002-2003 Sur l’ensemble de la zone étudiée, les Champagne-Ardennaises sont proportionnellement les plus nombreuses à déclarer avoir pratiqué un frottis gynécologique dans les trois ans (79,3 %) tandis que les Hainuyères sont les moins nombreuses (66,9 %). Très souvent, les femmes sous-estiment le délai depuis le dernier frottis réalisé [72]. De ce fait, les chiffres de l’Enquête de santé par interview et de l’Enquête décennale de santé sont probablement surestimés. 54 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 La pratique du dépistage du cancer du col de l’utérus diverge en fonction des éléments sociodémographiques (âge, groupes ethniques, situation conjugale et milieu rural) et socioéconomiques (revenus et niveau d’éducation) ainsi que les caractéristiques des acteurs de santé et l’organisation des soins de santé. Les femmes de plus de 55 ans et celles n’ayant pas de couverture santé complémentaire pratiquent moins le dépistage [76] [81] [82]. Les raisons évoquées pour la non-réalisation du frottis sont le manque de temps, l’absence de symptômes, l’absence de consultations gynécologiques et le désintérêt par rapport au dépistage (ne se sentent pas concernées en raison de leur âge) [83]. La sensibilité du frottis cervico-utérin (FCU), qui est de 60 %, peut être améliorée par la répétition des frottis dans le temps et rendre le dépistage efficace compte tenu de l’évolution lente de ce type de cancer [84]. Actuellement, certaines femmes sont « sur-dépistées » alors que d’autres n’ont jamais réalisé de frottis. Les épidémiologistes estiment que l’intégralité de la population-cible pourrait bénéficier de frottis en diminuant la surutilisation de frottis et en la redistribuant [85] [84]. Cela permettrait d’améliorer la couverture du dépistage sans en augmenter le coût, pris en charge par des financements publics [86]. L’OMS considère le cancer du col de l’utérus comme un problème de santé mondial et recommande d’inclure la vaccination systématique contre le HPV dans les programmes nationaux de vaccination [87]. L’efficacité de la vaccination serait très élevée pour les filles qui n’ont pas encore été en contact avec les génotypes HPV 16 et 18 [75]. La vaccination HPV pourrait permettre de diminuer de 35 % à 80 % le risque de développer un cancer du col de l’utérus. Toutefois, il existe des divergences à ce jour sur l’innocuité et l’efficacité du vaccin. Cancers 55 Mélanomes Un mélanome est un cancer de la peau qui se développe à partir de cellules pigmentées, appelées mélanocytes, dont l’activité détermine le teint de la peau. Quand ces cellules se multiplient, elles forment une tumeur qui peut être soit bénigne, c’est le naevus (ou grain de beauté), soit maligne, c’est le mélanome. La tumeur maligne se présente comme une tâche pigmentée qui grandit ou grossit, change de couleur, peut être prurigineuse… [88]. Le mélanome est le plus grave des cancers de la peau, car il a une capacité très forte à envahir et coloniser d’autres organes par des métastases, ce qui met rapidement en jeu le pronostic vital des malades [89] [90]. Chez les hommes, le mélanome est le seizième cancer le plus fréquent au niveau mondial (101 807 cas) et le onzième au niveau européen (32 704 cas). Il est la onzième cause de mortalité par cancer au monde (25 860 décès) et la dix-septième en Europe (7 848 décès). Chez les femmes, le mélanome est, aussi le seizième cancer le plus fréquent au monde (97 820 cas), et le sixième au niveau européen (36 683 cas). En termes de mortalité, le mélanome se situe à la vingtième place au niveau mondial (20 512 décès) et à la dix-septième en Europe (6 395 décès) [5]. Le taux standardisé d’incidence du mélanome chez les femmes belges est le sixième plus élevé parmi quatorze pays européens11. La France hexagonale se situe à la onzième place. Pour les hommes, la Belgique est à la dixième place et la France hexagonale à la douzième. Un gradient nord-sud existe pour le mélanome avec des taux d’incidence plus importants dans les populations nordiques à peau claire que dans les populations du sud, dont la peau est souvent plus pigmentée. Les mélanomes sont plus fréquents sur les parties exposées du corps et sont relativement rares sur les parties du corps qui sont habituellement recouverts par des vêtements [30]. Les coups de soleil sont un facteur de risque important du mélanome particulièrement s’ils sont apparus durant l’enfance. La plupart des cancers de la peau se déclarent suite à une exposition excessive aux rayons ultraviolets (UV) qu’ils proviennent de sources naturelle (soleil) ou artificielle (tubes à ultraviolets) [91]. Des expositions brusques et excessives (coups de soleil) sont plus néfastes qu’une exposition progressive et continue. Ceci explique en partie que les personnes travaillant à l’extérieur soient relativement peu touchées par le mélanome. En France, depuis 1998, une campagne nationale d’information est organisée chaque année avant l’été. Parallèlement, depuis 1998, les dermatologues libéraux organisent annuellement au mois de mai une journée de dépistage gratuit (journée nationale de prévention et de dépistage anonyme et gratuit des cancers de la peau) [89]. En Belgique, cette journée a également lieu durant le mois de mai parallèlement au lancement, dans la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la campagne annuelle « Palou »12 de sensibilisation aux risques liés à l’exposition excessive au soleil. La prévention primaire consiste à inciter les publics cibles à limiter leur exposition au soleil. Une détection et un traitement chirurgical précoce d’un mélanome permettent une guérison dans la majorité des cas [92]. Eléments marquants... L’incidence du mélanome en zone étudiée est plus faible que l’incidence belge, ceci tant chez les hommes que chez les femmes. Pour les femmes, l’incidence belge est plus élevée que l’incidence française. Pour les hommes, il n’existe pas de différence. La mortalité masculine par mélanome est plus élevée que la mortalité féminine, à l’exception de la partie belge de la zone étudiée. Aucun autre constat n’a été observé entre les mortalités des deux pays et la zone étudiée. Les séjours hospitaliers pour mélanome sont faibles car la majorité des interventions ont lieu en consultation ou en hôpital de jour. Cependant on constate que la moyenne de la zone étudiée se situe entre les moyennes française et belge ; la moyenne française étant plus élevée que la moyenne belge. Le département du Nord possède la fréquence la plus élevée de séjours hospitaliers pour mélanome. Pays sélectionnés : France hexagonale, Belgique, Norvège, Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Slovénie, Italie, Espagne, Islande, Pologne, Royaume-Uni, Finlande et Suède. Standardisation sur la population mondiale. 12 Campagne sur l’ensemble de la Fédération Wallonie-Bruxelles de Belgique en se basant sur un projet pilote en province de Hainaut. Cette campagne est réalisée par le service communautaire de promotion de la santé Question Santé. 11 56 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 L’incidence du mélanome Graph 29 Taux standardisés d’incidence du mélanome, zone étudiée, 2005 (pour 100 000 habitants) 11,7 Zone étudiée 11,6 10,8 12,2 11,1 10,1 9,8 Champagne - Ardenne 10,4 Nord - Pas-de-Calais Picardie 11,5 10,9 Namur 17,4 15,6 Flandre occidentale 18,9 15,4 10 Luxembourg 15,1 12,6 15 Hainaut 13,9 9,0 20 16,2 12,1 Hommes / Femmes 5 0 France 5 10 15 20 Belgique B - Registre belge du Cancer, 2005 F - Institut de veille sanitaire, 2005 En 2005, le nombre de nouveaux cas de mélanomes sur la zone étudiée est de 1 008, soit 435 cas chez les hommes (1 % de l’ensemble des nouveaux cas masculins de cancers) et 573 cas chez les femmes (3 % de l’ensemble des nouveaux cas féminins de cancers). Zone étudiée et moyennes nationales Avec 16,2 nouveaux cas de mélanomes pour 100 000 femmes, l’incidence du mélanome chez les femmes belges est plus élevée que chez les femmes françaises (12,1 nouveaux cas de mélanomes pour 100 000). Il n’y a pas de différence pour les hommes. Le taux d’incidence du mélanome en Belgique est plus élevé que celui de la zone étudiée, tant chez les hommes que chez les femmes. Différences d’incidence au sein de la zone étudiée Par rapport à la zone étudiée, le mélanome est plus fréquent chez les hommes de la province de Namur. Les hommes et femmes de la Flandre occidentale présentent une incidence du mélanome plus élevée par rapport aux hommes et femmes de la zone étudiée. Évolution de l’incidence dans le temps En France, l’incidence du mélanome a augmenté jusqu’en 2000 et se stabilise depuis. L’incidence du mélanome en Belgique, tant chez les hommes que chez les femmes, a toujours été supérieure à celle de la France hexagonale (depuis que l’on dispose de chiffres : 2004 en Belgique). Les femmes des provinces de Hainaut, de Namur et de Luxembourg ont toujours présenté des taux d’incidence du mélanome supérieurs à ceux des femmes des régions Nord – Pas-deCalais, Picardie et Champagne-Ardenne. Côté français, pour les deux genres, les taux d’incidence des trois régions concernées et principalement la région Nord – Pas-de-Calais, ont toujours été inférieurs au taux national. Depuis trente ans, la fréquence des cancers de la peau, en Belgique, est en constante augmentation parmi les populations à peau blanche. Cette progression est principalement liée à une plus forte exposition au soleil (bains de soleil et bancs solaires) [90]. Cancers 57 La mortalité par mélanome Sur la période 2004-2006, pour l’ensemble de la zone étudiée, les décès par mélanome représentent 1 % de l’ensemble des décès par cancer tant chez les hommes que chez les femmes. Vu le petit nombre de cas et avec des données disponibles sur trois années successives seulement, les seules comparaisons possibles, pour la mortalité par mélanome, sont les comparaisons entre la France hexagonale, la Belgique et la zone étudiée. Tab 5 Taux standardisés de mortalité par mélanome, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 habitants) Hommes Nombre de décès Belgique Partie wallonne France hexagonale Partie française Zone étudiée Flandre occidentale 424 72 2 365 230 302 64 Chez les hommes comme chez les femmes, la mortalité par mélanome ne diffère pas significativement entre les différents territoires (zone étudiée, France hexagonale, Belgique, parties wallonne et française de la zone étudiée et Flandre occidentale). Femmes Taux standardisés de mortalité par mélanome 2,8 2,8 2,8 2,7 2,7 3,4 Nombre de décès Taux standardisés de mortalité par mélanome 399 74 2 102 216 290 44 2,1 2,0 1,8 1,7 1,9 2,1 La mortalité par mélanome est plus élevée chez les hommes que chez les femmes. B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006 F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006 Les séjours hospitaliers pour mélanome Sur la période 2004-2005, pour l’ensemble de la zone étudiée, les séjours hospitaliers masculins (935) et féminins (1 172) pour mélanome représentent 1 % de l’ensemble des séjours pour cancer, pour les hommes comme pour les femmes. Graph Taux standardisés d’hospitalisation pour le mélanome, Zone étudiée et moyennes nationales 30 zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 habitants)* En France hexagonale comme en Belgique, les taux d’hospitalisation masculins et féminins pour mélanome sont peu élevés. Le taux belge est néanmoins inférieur au taux français. 20,9 6,7 Différences d’hospitalisation au sein de la zone étudiée Les taux sont peu élevés mais on note des différences importantes. 12,4 8,1 Hommes / Femmes 14,0 14,2 Ardennes 10,7 9,2 Marne 13,3 11,0 4,3 5 France Oise 12,9 Pas -de-Calais 13,7 Somme Hainaut Luxembourg Namur 4,2 11,1 9,2 10 Nord 14,8 7,7 6,6 15 16,0 8,1 6,1 20 Aisne 10,4 11,4 25 19,0 14,1 17,4 Par ailleurs, les hospitalisations pour mélanome en zone étudiée (12 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes et 12 séjours hospitaliers pour 100 000 femmes) ont une fréquence intermédiaire entre celle de la Belgique et celle de la France. Zone étudiée 12,2 0 5 Flandre occidentale 10 15 20 Belgique B - RCM, 2004-2005 F - PMSI, 2004-2005 *effectifs inférieurs à 30 pour les provinces de Namur et Luxembourg Tant chez les hommes que chez les femmes, le département du Nord est le seul territoire où le taux d’hospitalisation pour mélanome est significativement plus élevé qu’en zone étudiée. Dans ce département, le taux est de 17 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes et 16 séjours hospitaliers pour 100 000 femmes. Chez les hommes, le taux minimal est observé en province de Luxembourg avec 4 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes. Chez les femmes, la province de Namur présente le plus faible taux avec 4 séjours hospitaliers pour 100 000 femmes. Au niveau des provinces belges, pour les hommes comme pour les femmes, les hospitalisations pour mélanome sont moins fréquentes que dans la zone étudiée. Les hommes en province de Flandre occidentale sont moins hospitalisés pour mélanome que l’ensemble des hommes de la zone. Il n’y a pas de différence significative pour les femmes. 58 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 Offre de soins hospitalière en cancérologie Aujourd’hui, le cancer n’est plus systématiquement synonyme de maladie mortelle et les moyens diagnostics et thérapeutiques se sont largement multipliés. Le traitement du cancer, maladie chronique et fréquente, évoque encore fortement l’idée de mort rapprochée et de souffrance physique et morale des personnes qui en sont atteintes. Ce traitement ne se limite pas à la tumeur en elle-même. L’objectif des soins en cancérologie est de prendre en charge de manière multidisciplinaire les personnes atteintes d’un cancer en considérant la qualité des traitements et la limitation des conséquences personnelles, familiales, sociales et professionnelles de la maladie [93]. En France, depuis 2009, les établissements de santé qui traitent des personnes atteintes d’un cancer doivent posséder une autorisation spécifique délivrée par leur agence régionale de santé. Tous les établissements de santé, publics ou privés, qui souhaitent exercer des activités de traitement du cancer sont concernés, y compris les centres de radiothérapie libéraux [94]. En Belgique, un arrêté du 21 mars 200313 fixe les normes auxquelles le programme de soins de base en oncologie et le programme de soins d’oncologie doivent répondre pour être agréés. « En principe, tout hôpital général ne bénéficiant pas d’un agrément pour un programme de soins d’oncologie, doit disposer [d’un programme de soins de base en oncologie]. Les soins de base en oncologie sont principalement axés sur le diagnostic et le traitement moins complexes. (…) [Le programme de soins d’oncologie] doit pouvoir offrir une série de moyens diagnostiques plus poussés ainsi que différentes possibilités de traitement. (…) Pour pouvoir être agréé, l’hôpital doit disposer d’un manuel de qualité. (…) Il convient de prévoir une représentation équilibrée des disciplines concernées, de sorte qu’une connaissance suffisante de toutes les modalités thérapeutiques requises (expertise chirurgicale, chimiothérapeutique et/ou radiothérapeutique) soit mise à la disposition du patient ». Les établissements hospitaliers disposant d’un programme de soins d’oncologie pratiquent la chimiothérapie et la chirurgie des cancers. Cependant, pour les structures hospitalières qui disposent d’un programme de soins de base en oncologie, il est impossible de connaître précisément les pratiques de l’établissement au sein duquel peuvent être pratiquées la chimiothérapie et/ou la chirurgie des cancers. C’est pourquoi, la classification des établissements hospitaliers se fait comme suit : • nombre de structures (y compris les centres de lutte contre le cancer) pratiquant la chimiothérapie et/ou la chirurgie des cancers ; • nombre de structures (y compris les centres de lutte contre le cancer) disposant d’équipement de radiothérapie. La localisation des établissements de santé présentés dans ce chapitre regroupe l’ensemble des établissements offrant des soins hospitaliers en cancérologie. Les établissements ont été comptabilisés en unité géographique (ville d’implantation) et non en unité juridique. Les frontières sont très fréquemment traversées par des patients souhaitant échapper aux listes d’attente ou consulter un spécialiste non disponible sur son territoire. L’Union européenne tente d’accorder aux patients frontaliers des soins de santé dans toute l’Union [95]. Les gouvernements français et belge, conscients de la mobilité des populations entre la France et la Belgique facilitée par la mise en place de plusieurs projets de coopération transfrontalière, ont décidé d’un accord de coopération transfrontalière entre les collectivités territoriales et organismes publics locaux le 30 septembre 2005. Les objectifs de l’accord sont : • d’assurer un meilleur accès à des soins de qualité pour les populations de la zone frontalière ; • de garantir une continuité des soins à ces mêmes populations ; • d’optimiser l’organisation de l’offre de soins en facilitant l’utilisation ou le partage des moyens humains et matériels ; • de favoriser la mutualisation des connaissances et des pratiques. Cet accord s’applique, en France, aux régions Champagne-Ardenne, Lorraine, Nord – Pas-de-Calais et Picardie, et en Belgique, aux arrondissements frontaliers de Furnes, Ypres, Courtrai, Mouscron, Tournai, Mons, Thuin, Philippeville, Dinant, Neufchâteau, Virton et Arlon. Il s’applique aux personnes bénéficiant des prestations de l’assurance maladie et résidant ou séjournant temporairement dans la zone frontalière citée ci-dessus14. 21 mars 2003-Arrêté royal fixant les normes auxquelles le programme de soins de base en oncologie et le programme de soins d’oncologie doivent répondre pour être agréés. Dispositions spécifiques par programme de soins. 13 Cancers 59 Par ailleurs, différentes Zones Organisées d’Accès aux Soins Transfrontaliers (ZOAST) ont été mises en place ou sont en projet. Elles permettent aux frontaliers d’être pris en charge de part et d’autre de la frontière, tout en étant remboursés par les organismes de sécurité sociale de leur pays respectif15. La répartition des établissements hospitaliers est généralement liée à l’urbanisation de la région, au statut administratif (ex : préfecture, chef lieu) et/ou à la présence de sites universitaires (ex : Lille et Mons). Sur la zone étudiée, 113 structures pratiquent la chimiothérapie et/ou la chirurgie des cancers : 84 structures côté français et 29 côté belge. Les 113 établissements de la zone étudiée pratiquant la chimiothérapie et/ou la chirurgie des cancers sont répartis sur 36 arrondissements parmi les 50 que comporte la zone. Ils sont principalement concentrés dans le nord-ouest de la zone. Tab 6 Nombre de structures traitant le cancer (y compris les centres de lutte contre le cancer16) Aisne Ardennes Marne Nord Oise Pas-de-Calais Somme Hainaut Luxembourg Namur Flandre occidentale Zone étudiée Nombre de structures Nombre de structures pratiquant la chimiothérapie disposant d’équipement et/ou la chirurgie des cancers de radiothérapie 6 1 2 1 9 2 35 8 7 3 19 4 6 1 21 6 2 1 6 1 24 4 113 28 Côté français, la majorité des établissements se situent dans les départements du Nord et du Pas-deCalais (54 établissements). 15 des 35 établissements du département du Nord se situent dans l’arrondissement de Lille ; 5 des 9 établissements du département de la Marne dans celui de Reims et 5 des 19 établissements du Pas-deCalais dans celui de Béthune. Les arrondissements français ne possédant pas d’établissements sont au nombre de 10 dont la moitié se situe dans les départements des Ardennes et de la Marne. B - SPF Santé Publique, 2009 et Hospindex F - Institut National du Cancer, 2010 Côté belge, la province de Hainaut possède le plus grand nombre d’établissements pratiquant la chimiothérapie et/ou la chirurgie des cancers (21 établissements) dont 30 % se situent dans l’arrondissement de Charleroi tandis que 4 des 6 établissements de la province de Namur se situent à Namur même. En province de Luxembourg, il n’existe que deux établissements, ils sont implantés dans les arrondissements d’Arlon et Neufchâteau. Les départements français et les provinces belges de la zone étudiée possèdent une ou plusieurs structures disposant d’équipement de radiothérapie. Les structures se situent principalement dans le nord de la zone. Elles sont au nombre de 28 sur l’ensemble de la zone étudiée avec un maximum pour le département du Nord (8), dont la moitié est établie dans l’arrondissement de Lille. Texte de l’accord cadre de coopération sanitaire transfrontalière entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement du Royaume de Belgique. http://ofbs.dims.fr/index.php?headingid=480, consulté le 13 septembre 2011. 15 Zone Organisée d’Accès aux Soins Transfrontaliers Mouscron - Roubaix - Tourcoing - Wattrelos - Armentières - Bailleul Hazebrouck – Ypres. http://www.ofbs.eu/zoast/index.html, consulté le 13 septembre 2011. http://www.ofbs.eu/ , http://www.santetransfrontaliere.eu/ 16 Les centres de lutte contre le cancer sont régis par les articles L. 6162.1 à L. 6162.11 du code de la Santé publique. « Les centres de lutte contre le cancer assurent les missions des établissements de santé et celles du service public hospitalier, dans le domaine de la cancérologie ». (art. L6162-1 CSP). Les 20 Centres régionaux de lutte contre le cancer (C.R.L.C.C.), érigés le 1er octobre 1945 par une ordonnance du Général de Gaulle (art. L.312 & s. du code de la Santé publique), occupent une place particulière dans le paysage sanitaire français. Établissements de santé privés à but non lucratif et de caractère hospitalouniversitaire, ces 20 centres participent depuis toujours au service public hospitalier. À ce titre, ils sont financés par l’assurance maladie et sont contrôlés par le ministère de la Santé, dans les mêmes conditions que les hôpitaux publics. Dédiés au traitement des cancers, ils assurent des missions de prévention, de recherche, d’enseignement et de soins, dans un souci permanent de qualité et d’accessibilité. http://www.unicancer.fr/ 14 60 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 Nombre de structures pratiquant la chimiothérapie et/ou la chirurgie des cancers (y compris les centres de lutte contre le cancer) Carte 19 Nord : 35 Flandre occidentale : 24 Pas-de-Calais : 19 Hainaut : 21 Namur : 6 Somme : 6 Luxembourg : 2 Oise : 7 Ardennes : 2 Générations en Santé Nombre de structures 1 2 Aisne : 6 3 ou 4 entre 5 et 8 20 entre 9 et 15 Marne : 9 Kilomètres B - SPF Santé Publique, 2009 et Hospindex F - Institut National du Cancer, 2010 Nombre de structures disposant d’équipement de radiothérapie (y compris les centres de lutte contre le cancer) Carte 20 Flandre occidentale : 4 Hainaut : 6 Namur : 1 Somme : 1 Luxembourg : 1 Oise : 3 Côté belge, parmi les 12 structures concernées, la majorité sont en province de Hainaut, dans les arrondissements de Charleroi (2), Mons (1), Mouscron (1) et Soignies (2). Les provinces de Namur et de Luxembourg disposent chacune d’une structure avec équipement de radiothérapie et ceci dans les arrondissements de Namur et Neufchâteau. Le sud de la zone étudiée présente de faibles effectifs, avec un seul établissement disposant d’équipement de radiothérapie pour les départements de l’Aisne, des Ardennes et de la Somme. Dans la partie belge, il n’existe pas de structures disposant uniquement d’équipement de radiothérapie contrairement à la partie française (ex : centre de radiothérapie à Dunkerque). En Belgique, la radiothérapie se pratique uniquement en hôpital général ou universitaire17. En Flandre occidentale, les établissements hospitaliers pratiquant la chimiothérapie et/ou la chirurgie des cancers s’élèvent à 24 dont 8 se situent dans l’arrondissement de Bruges et 6 dans l’arrondissement de Courtrai. Tous les arrondissements possèdent au moins un établissement pratiquant la chimiothérapie et/ou la chirurgie des cancers, excepté l’arrondissement de Dixmude. Nord : 8 Pas-de-Calais : 4 Côté français, sur les 20 établissements disposant d’équipements de radiothérapie, 12 se situent dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais. La Flandre occidentale possède quatre établissements disposant d’équipement de radiothérapie répartis dans les arrondissements de Bruges (1), Roulers (2) et Courtrai (1). Ardennes : 1 Générations en Santé Aisne : 1 Nombre de structures 1 2 3 ou 4 20 Marne : 2 Kilomètres B - SPF Santé Publique, 2009 et Hospindex F - Institut National du Cancer, 2010 « Art.2. Le service de radiothérapie doit être installé dans un hôpital général. » - Arrêté royal du 5 avril 1991 fixant les normes auxquelles un service de radiothérapie doit répondre pour être agréé comme service médico-technique (...) au sens de l’article 44 de la loi sur les hôpitaux, coordonnée le 7 août 1987. 17 Cancers 61 Méthodologie Indicateurs Les indicateurs retenus concernent l’incidence des cancers, la mortalité par cancer, les séjours hospitaliers, le dépistage des cancers et l’offre de soins hospitalière en cancérologie. Les indicateurs présentés dans ce chapitre ont été choisis à partir de deux critères : • comparabilité entre les définitions françaises et belges des différents indicateurs ; • disponibilité de l’information au niveau géographique souhaité. La priorité a été donnée à l’arrondissement. Ce découpage résulte de l’agrégation de données cantonales (France) ou communales (Belgique et France). Ainsi, quand les données ne sont pas disponibles par arrondissement, elles sont collectées au niveau le plus fin disponible (département, voire région en France, et province en Belgique). La prise en considération de ces deux critères simultanément peut entraîner comme conséquence de ne travailler qu’avec des effectifs faibles, dont on ne saurait alors tirer de conclusions trop fiables. Un certain nombre d’indicateurs disponibles et pertinents de part ou d’autre de la frontière a dû être écarté car ils ne répondent pas aux critères ci-dessus. Classification internationale des maladies (Cim) Les pathologies sont codées d’après la Classification internationale des maladies dans sa 10e révision (Cim 10). Les tumeurs malignes se retrouvent dans le chapitre II de la Cim 10. Les codes Cim 10 retenus sont : - cancers C00-C97 ; - cancer des voies aérodigestives supérieures18 C00-C15, C32 ; - cancer colorectal C18-C21 ; - cancer de la trachée, des bronches et du poumon C33-C34 ; - mélanome malin de la peau C43 ; - cancer du sein C50 ; - cancer du col de l’utérus C53 ; - cancer de la prostate C61. Sources Incidence Côté belge, le Registre belge du Cancer collecte des données sur les nouveaux cas de cancer en Belgique sur la base d’informations transmises par les programmes de soins en oncologie, les laboratoires d’anatomo-pathologie et les organismes assureurs. Il publie les chiffres par sexe, par année d’incidence et par catégorie d’âge de 5 ans. Les années disponibles actuellement pour la Belgique et les provinces wallonnes sont 2004, 2005, 2006, 2007 et 2008. Pour la Flandre occidentale, les données disponibles vont de 1999 à 2008. En France, les estimations régionales de l’incidence19 sont produites par Les Hospices civils de Lyon, Francim et l’InVS. Elles sont modélisées à partir des données observées des registres de cancers et des données de mortalité (CépiDc). Il n’existe pas d’estimations au niveau départemental. Les registres départementaux des cancers couvrent 20 % de la population [96] [97]. Les deux dernières diffusions de données par le Réseau national des registres de cancer en France sont 2005 et 2010. Afin de pouvoir comparer les données belges et françaises l’analyse a porté sur les données de 2005. Pour la comparaison des taux d’incidence, le choix des pays européens est basé sur les pays européens sélectionnés dans le rapport "Cancer Incidence in Belgium 2008" du Registre belge du Cancer. Le cancer des VADS ne se retrouve pas dans la répartition des cas et des décès par cancers au niveau mondial et européen (tableau 1 et tableau 2). Ce regroupement de cancers a été construit uniquement pour ce chapitre et ne se retrouve pas sur le site GLOBOCAN où sont reprises les données d’incidence et de mortalité au niveau mondial et européen. 19 http://www.invs.sante.fr/applications/cancers/estimations_regionales_1980_2005/default.htm 18 62 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 Mortalité En Belgique, les données de mortalité sont codées par la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Région flamande selon la Classification internationale des maladies (Cim 10 depuis 1998). Les données proviennent du programme des statistiques d’état civil de l’Institut scientifique de Santé publique (SPMA : Standardized Procedures for Mortality Analysis) et sont regroupées par âge, sexe, nationalité et arrondissement. Les années disponibles sont 2004, 2005 et 2006. Faute de disponibilités d’autres années récentes, ce sont ces années qui ont été reprises dans le calcul des indicateurs. En France, les données de mortalité sont fournies par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (Inserm, CépiDC) qui publie les statistiques annuelles de mortalité (effectifs et taux de décès, selon le sexe, l’âge, la cause du décès). Les données exploitées couvrent les trois années 2004-2005-2006 afin d’assurer un nombre suffisant de décès par cancers et ainsi réduire les fluctuations aléatoires liées aux trop faibles nombres. Elles sont présentées en taux annuel moyen standardisé pour la population de la zone étudiée au 1er janvier 2006. Dépistages Pour les dépistages des cancers colorectaux, du sein et du col de l’utérus, les données belges proviennent de l’Agence Intermutualiste, du Centre Communautaire de Référence pour le dépistage des cancers ainsi que l’Enquête de Santé par Interview réalisée en 2004. Côté français, les données ont été récoltées via l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), l’Institut de veille sanitaire (InVS) et l’Enquête décennale de santé de 2002-2003. Séjours hospitaliers Les séjours hospitaliers sont constitués de l’ensemble des passages à l’hôpital des patients français ou belges, d’une durée minimale d’une nuit. Dans les deux pays, il s’agit d’un dénombrement en nombre de séjours, et non de personnes. Une personne, hospitalisée deux fois dans l’année sera comptée pour autant de fois. Il s’agit donc bien d’un rapport entre le nombre de séjours et celui d’habitants et non d’une proportion de personnes hospitalisées dans l’année. Les taux d’hospitalisation sont influencés par de nombreux facteurs dont la répartition par âge et sexe de la population concernée, l’accessibilité géographique, l’offre de soins, les pratiques médicales, l’état de santé de la population… Tous ces éléments peuvent varier de part et d’autre de la frontière. En France, le programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) permet de comptabiliser ces séjours. Ont été retenus les séjours d’une durée supérieure ou égale à 1 jour, des patients résidant en Champagne-Ardenne, Picardie et Nord - Pas-de-Calais en 2004 et 2005. En Belgique, le système permettant le comptage des séjours est le Résumé Clinique Minimum (RCM) qui regroupe des informations permettant de résumer le dossier médical du patient [98], et qui est constitué pour chaque séjour hospitalier. En Belgique comme en France, les séjours concernés ont été sélectionnés sur base des diagnostics principaux, codés en Cim 10 côté français et en Cim 9 côté belge. Établissements hospitaliers traitant le cancer En Belgique, les données portant sur les établissements hospitaliers traitant le cancer proviennent du SPF Santé publique, Sécurité de la Chaine alimentaire et Environnement - DG Organisation des Etablissements de Soins - Service Datamanagement, et en France, de l’Institut national du cancer. Calcul des taux standardisés d’incidence, de mortalité et d’hospitalisation Le taux d’incidence est le nombre de nouveaux cas de cancer sur une période donnée rapporté à la population. Le taux brut de mortalité est le nombre de décès enregistrés pendant l’année divisé par l’effectif de population en milieu d’année. Il peut être total (ensemble des décès) ou spécifique (par cause) [99]. Le taux brut de mortalité prématurée est le nombre de décès de personnes de moins de 65 ans divisé par 100 000 habitants de moins de 65 ans. Il peut être total (ensemble des décès) ou spécifique (par cause) [99]. Le taux d’hospitalisation est le nombre de séjours hospitaliers d’une durée minimale d’une nuit sur une période donnée rapporté à la population. Cancers 63 Les taux standardisés d’incidence, de mortalité et d’hospitalisation sont les taux obtenus en appliquant les taux d’incidence, de mortalité et d’hospitalisation de chaque groupe d’âge et de sexe à une population de référence, dans ce cas-ci la population de la zone étudiée au 1er janvier 2006. Le taux d’incidence, de mortalité et d’hospitalisation sont standardisés par âge selon la méthode directe. Cette méthode consiste à éliminer les différences de structures d’âge entre populations à l’intérieur de la zone géographique étudiée et permet de produire des taux d’incidence, de mortalité et d’hospitalisation globaux comparables dans le temps et entre les pays. La structure de la population doit être prise en compte lorsque des comparaisons entre régions/provinces sont effectuées. En effet, à 25 ou 95 ans, le risque de souffrir d’un cancer ou d’en mourir n’est pas le même. La valeur des taux standardisés est artificielle mais permet des comparaisons entre populations alors que la valeur des taux bruts permet de connaitre la dimension réelle d’un problème. Les analyses sont réalisées séparément pour les hommes et pour les femmes. Les écarts d’incidence, de mortalité et d’hospitalisation entre les genres restent importants. Des tests statistiques proposés par É. Jougla ont été réalisés afin de vérifier si les différences entre les taux standardisés d’incidence, les taux standardisés de mortalité et les taux standardisés d’hospitalisation sont statistiquement significatives [100]. Les résultats mentionnés dans ce chapitre sont des résultats où des différences statistiquement significatives ont été observées. Cartographie Les cartes dans ce chapitre présentent les données au niveau des arrondissements de la zone étudiée. Plusieurs méthodes de discrétisation (découpage en classes) permettent de cartographier des données statistiques. La méthode de Jenks a été utilisée dans ce document. Méthode de Jenks Fondée sur la notion de variance, cette méthode présente l’avantage de proposer un découpage où les individus d’une même classe sont les plus proches possibles (faible variance intra-classe) et de bien isoler les différents groupes (forte variance inter-classe). Rappel : la variance est une mesure de la dispersion des données. Elle représente la moyenne des carrés des écarts à la moyenne. Si elle est faible, les individus (ou arrondissements ici) sont proches de la moyenne. Si elle est élevée, certains arrondissements sont au-dessus de la moyenne, d’autres en-dessous. 64 Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012 Annexes Glossaire CépiDc - Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès CIM - Classificiation internationale des maladies CRLCC - Centres régionaux de lutte contre le cancer FCU - Frottis cervico-utérin HPV - Human Papilloma Virus Insee - Institut national de la statistique et des études économiques Inserm - Institut national de la santé et de la recherche médicale InVS - Institut de veille sanitaire OMS - Organisation mondiale de la Santé ORS - Observatoire régional de la santé OR2S - Observatoire régional de la santé et du social OSH - Observatoire de la santé du Hainaut OSL - Observatoire de la santé du Luxembourg OWS - Observatoire wallon de la santé PMSI - Programme de médicalisation des systèmes d’information PSA - Antigène spécifique de la prostate RCM - Résumé Clinique Minimum SPF - Service public fédéral SPMA - Standardized Procedure for Mortality Analysis TBP - Trachée, bronches, poumons VADS - Voies aérodigestives supérieures ZOAST - Zones Organisées d’Accès aux Soins Transfrontaliers Cancers 65 Bibliographie [1] Institut Jules Bordet - Origine du cancer En ligne : http://www.bordet.be/fr/presentation/historic/cancer/cancer.htm [dernière consultation le 03/10/2011]. [2] Association pour la Recherche en Cancérologie de Saint-Cloud - Définition et historique En ligne : http://www.arcs.asso.fr/Content/genhisto.htm [consultation le 03/10/2011]. [3] Faculté de médecine Pierre et Marie Curie - Cancérologie générale - Biologie du cancer - Génétique et cancer En ligne : http://www.chups.jussieu.fr/polys/cancero/POLY.Chp.3.6.html [consultation le 03/10/2011]. [4] Organisation mondiale de la Santé (OMS) - Cancer – octobre 2011 En ligne : http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs297/fr/index.html [consultation le 03/10/2011]. [5] International Agency for Research on Cancer (World Health Organization) - Globocan 2008 - Cancer Incidence and Mortality Worldwide in 2008 En ligne: http://globocan.iarc.fr/ [consultation le 09/09/2010]. [6] Organisation mondiale de la Santé (OMS) - Cancer – octobre 2011 En ligne : http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs297/fr/index.html [consultation le 10/08/2010]. 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