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TABLEAU DE BORD
Tra n s fron ta lie r d e la s a nt é
2.
Cancers
Cancers
20 0 8 - 2012
1
Comité de rédaction
Rédaction
Charlotte Leroy (OSH) et Thomas Klipfel (ORS Champagne-Ardenne)
Relecture
OSH : Christian Massot, Annick Vanlierde, Luc Berghmans, Nicole Thauvoye,
Norbert Jates, Valérie Wathieu, Paul Berra
OR2S : Anne Ducamp, Philippe Lorenzo, Béatrice Oliveux
OSL : Frédéric De Ceulaer
Province de Namur : Marie Thys, Jean-Michel Servais
ORS Nord - Pas-de-Calais : Marielle Rengot
OWS : Véronique Tellier
Nous remercions tout particulièrement Julie Francart du Registre belge du
Cancer et Karine Ligier du Registre général des cancers de Lille et de sa
région pour leur relecture attentive et l’apport de leur expertise.
Mise en page : Anne Ducamp
Cartographie : Bénédicte Caijseele
Seniors
Cancers
Maladies cardiovasculaires
Inégalités sociales de santé
Conditions de vie - Santé au travail
Conditions de vie - Santé environnement
2
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
p5
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Cancers
Sommaire
Territoire
Contexte
Le cancer dans le monde
Le cancer au niveau européen
Les cancers dans la zone étudiée
Les facteurs de risque
L’incidence des cancers dans la zone étudiée
La mortalité par cancer dans la zone étudiée
La mortalité prématurée par cancer dans la zone étudiée
Les séjours hospitaliers pour cancer dans la zone étudiée
Le dépistage des cancers
Cancers de la trachée, des bronches et du poumon
L’incidence des cancers de la trachée, des bronches et du poumon (TBP)
La mortalité par cancer de la trachée, des bronches et du poumon (TBP)
La mortalité prématurée par cancer de la trachée, des bronches et du poumon (TBP)
Les séjours hospitaliers pour cancer de la trachée, des bronches et du poumon (TBP)
Cancers des voies aérodigestives supérieures
L’incidence des cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS)
La mortalité par cancer des voies aérodigestives supérieures (VADS)
Les séjours hospitaliers pour cancer des voies aérodigestives supérieures (VADS)
Cancers colorectaux
L’incidence des cancers colorectaux
La mortalité par cancer colorectal
Les séjours hospitaliers pour cancer colorectal
Le dépistage du cancer colorectal
Cancers de la prostate
L’incidence du cancer de la prostate
La mortalité par cancer de la prostate
Les séjours hospitaliers pour cancer de la prostate
Le dépistage du cancer de la prostate
Cancers du sein
L’incidence du cancer du sein
La mortalité par cancer du sein
La mortalité prématurée par cancer du sein
Les séjours hospitaliers pour cancer du sein
Le dépistage du cancer du sein
Cancers du col l’utérus
L’incidence du cancer du col de l’utérus
La mortalité par cancer de l’utérus
Les séjours hospitaliers pour cancer de l’utérus
Le dépistage du cancer du col de l’utérus
Mélanomes
L’incidence du mélanome
La mortalité par mélanome
Les séjours hospitaliers pour mélanome
Offre de soins hospitalière en cancérologie
Méthodologie
Annexes
3
Cartes
p 5
Carte 1 - Les arrondissements de la zone étudiée et de Flandre occidentale
p 13 Carte 2 - Taux standardisés de mortalité par cancer des hommes, 2004-2006
p 14 Carte 3 - Taux standardisés de mortalité par cancer des femmes, 2004-2006
p 15 Carte 4 - Taux standardisés de mortalité prématurée par cancer des hommes, 2004-2006
p 16 Carte 5 - Taux standardisés de mortalité prématurée par cancer des femmes, 2004-2006
p 18 Carte 6 - Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer des hommes, 2004-2005
p 18 Carte 7 - Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer des femmes, 2004-2005
p 23 Carte 8 - Taux standardisés de mortalité par cancer de la trachée, des bronches et
du poumon des hommes, 2004-2006
p 23 Carte 9 - Taux standardisés de mortalité par cancer de la trachée, des bronches et
du poumon des femmes, 2004-2006
p 26 Carte 10 - Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer de la trachée, des bronches et du
poumon des hommes, 2004-2005
p 26 Carte 11 - Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer de la trachée, des bronches et du
poumon des femmes, 2004-2005
p 30 Carte 12 - Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer des voies aérodigestives
supérieures des hommes, 2004-2005
p 31 Carte 13 - Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer des voies aérodigestives
supérieures des femmes, 2004-2005
p 35 Carte 14 - Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer colorectal des hommes,
2004-2005
p 36 Carte 15 - Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer colorectal des femmes, 2004-2005
p 42 Carte 16 - Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer de la prostate, 2004-2005
p 46 Carte 17 - Taux standardisés de mortalité par cancer du sein des femmes, 2004-2006
p 48 Carte 18 - Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer du sein des femmes, 2004-2005
p 61 Carte 19 - Nombre de structures pratiquant la chimiothérapie et/ou la chirurgie des cancers
p 61 Carte 20 - Nombre de structures disposant d’équipement de radiothérapie
4
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
Cancers
Cancers
2.
Territoire
Dans cette fiche, le terme « zone étudiée » correspond au territoire tel qu’il est défini
dans le programme Générations en santé (Interreg IV). Il inclut les départements français
de l’Aisne, des Ardennes, de la Marne, du Nord, de l’Oise, du Pas-de-Calais et de la
Somme et ceux des provinces belges de Hainaut, de Namur et de Luxembourg.
Pour une majorité des indicateurs, et quand l’information est disponible, la valeur de
l’indicateur pour la Flandre occidentale est proposée ainsi qu’une comparaison avec la
zone étudiée.
Carte
1
Les arrondissements de la zone étudiée
et de Flandre occidentale
Bruges
Ostende
Furnes
Dixmude
Calais
Tielt
Ypres
Courtrai
Saint Omer
Boulogne sur - Mer
Mouscron
Roulers
Dunkerque
Lille
Béthune
Montreuil
Ath
Tournai
Lens
Douai
Valenciennes
Arras
Amiens
Péronne
Charleroi
Namur
Thuin
Avesnes sur Helpe
Cambrai
Abbeville
Soignies
Mons
Dinant
Bastogne
Saint Quentin
Vervins
Laon
Sedan
Arlon
Vouziers
Reims
Senlis
Sainte Ménehould
Châlons en Champagne
Château Thierry
Épernay
Générations en santé
Virton
Rethel
Clermont Compiègne
Soissons
20
Neufchâteau
Charleville Mézières
Montdidier
Beauvais
Marche
Philippeville
Vitry le François
Kilomètres
Tous les taux présentés dans ce chapitre (taux d’incidence, de mortalité et d’hospitalisation) sont des taux standardisés. Les taux standardisés sont des taux calculés en
ajustant l’observation sur une population de référence afin de gommer l’effet de l’âge et
de pouvoir comparer les résultats obtenus. Il ne s’agit donc pas d’une proportion réelle de
la population. Dans cette étude, la population de référence est la population de la zone
étudiée au 1er janvier 2006, ce qui permet d’optimaliser les différences par rapport à la
zone étudiée et à l’intérieur de celle-ci, tout en proposant des taux standardisés pas trop
éloignés des taux bruts (proportion réelle).
Pour les lecteurs qui souhaitent comparer les taux d’incidence, de mortalité et d’hospitalisation avec d’autres publications, les taux standardisés sur la population européenne
sont disponibles sur le site internet de Générations en santé1.
Cancers
5
Contexte
Les plus anciennes descriptions de tumeurs connues, sur papyrus, datent de 3 000 ans avant notre ère [1]. Des
traces de cancer semblent avoir été mises en évidence sur des squelettes d’animaux préhistoriques [2].
C’est dire s’il s’agit d’une maladie ancienne, décrite tout au long de l’histoire de la médecine depuis Hippocrate
jusqu’à nos jours ; ce n’est toutefois qu’au XVIIIe siècle que l’on commence à comprendre que le cancer débute localement et s’étend aux organes voisins mais aussi à distance via les systèmes lymphatique et sanguin.
Le cancer peut se définir comme étant une maladie cellulaire (entraînant une prolifération anarchique de cellules qui
détruit le tissu d’origine) pouvant toucher tous les tissus (peau, os, glandes, muqueuses, cellules sanguines…).
Les termes synonymes sont ceux de tumeurs malignes ou de néoplasmes malins2. Le terme grec « onkos » (utilisé
par Galien au IIe siècle pour désigner des « grosseurs ») a donné « oncologie » qui désigne la science dont l’objet est
l’étude et le traitement des cancers en général.
En matière de causalité, de nombreux facteurs augmentent le risque de cancer. Parmi ceux-ci, on trouve des facteurs génétiques (parfois héréditaires [3]), des facteurs liés à l’environnement (rayonnements, produits chimiques,
agents pathogènes, infections chroniques…) ou au comportement (consommation d’alcool et de tabac, alimentation
déséquilibrée et sédentarité [4]…).
Le cancer dans le monde
•
Selon les estimations, un cancer a été diagnostiqué chez 12,7 millions de personnes au niveau mondial en
2008 [5]. Cette même année, 7,6 millions de personnes en seraient décédées [5] ce qui représente 13 % de la
mortalité mondiale [6]. D’après les projections, le nombre de décès par cancer devrait augmenter et dépasser
11 millions de décès dans le monde en 2030 [6].
•
Plus de 30 % des décès par cancer pourraient être évités d’une part, s’ils étaient détectés assez tôt et traités
correctement, et d’autre part, en modifiant ou en évitant les principaux facteurs de risque [7].
•
Le tabagisme est la plus grande cause évitable de cancer dans le monde [8].
Tab
1
Répartition des cas et des décès par cancer au niveau mondial
5 cancers les plus fréquents
Hommes
Femmes
Poumon
Sein
Prostate
Côlon-rectum
Côlon-rectum
Col de l’utérus
Estomac
Poumon
Foie
Estomac
5 premières causes de décès par cancer
Hommes
Femmes
Poumon
Sein
Foie
Poumon
Estomac
Côlon-rectum
Côlon-rectum
Col de l’utérus
Œsophage
Estomac
Globocan 2008 International Agency for Research on Cancer
Au niveau mondial, tant pour l’incidence que pour la mortalité, le cancer
du poumon chez les hommes et le
cancer du sein chez les femmes sont
les cancers les plus fréquents.
http://globocan.iarc.fr/ 9/9/2010
En gommant l’effet de la structure par âge et par sexe de la population (taux standardisés), c’est dans les régions les
plus développées comme l’Europe occidentale, l’Europe du Nord, l’Amérique du Nord et l’Australie que le cancer est le
plus fréquent mais c’est dans des pays ou régions comme l’Afrique du Sud, l’Europe centrale, l’Europe de l’Est ou l’Asie
orientale qu’il entraîne le plus de décès [5].
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié, en collaboration avec les États membres, un Plan d’action
2008-2013 pour la Stratégie mondiale de lutte contre les maladies non transmissibles afin d’aider les millions de personnes qui en souffrent à y faire face tout au long de leur vie [9].
Ce plan prévoit notamment de renforcer l’engagement politique en faveur de la prévention et de la lutte contre le
cancer, d’élaborer des normes et des outils pour guider la planification et la mise en œuvre d’interventions pour la prévention, le dépistage précoce, le traitement et les soins palliatifs et également de renforcer les systèmes de santé aux
niveaux national et local [6].
1
2
http://www.generationsensante.eu
Il existe aussi des tumeurs dites « bénignes » pour lesquelles la multiplication des cellules reste limitée à un site tissulaire.
6
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
Le cancer au niveau européen
En 2008, le cancer a été diagnostiqué chez 2,4 millions de personnes en Europe et plus d’un million sont décédées [5].
Tab
2
Répartition des cas et des décès par cancer au niveau européen
5 cancers les plus fréquents
Hommes
Femmes
Prostate
Sein
Poumon
Côlon-rectum
Côlon-rectum
Poumon
Rein
Corps de l’utérus
Vessie
Ovaire
5 premières causes de décès par cancer
Hommes
Femmes
Poumon
Sein
Côlon-rectum
Poumon
Prostate
Côlon-rectum
Estomac
Pancréas
Pancréas
Ovaire
Globocan 2008 International Agency for Research on Cancer
http://globocan.iarc.fr/ 9/9/2010
Au niveau européen, chez les hommes, le cancer de la prostate est le plus fréquent (alors qu’au niveau mondial c’est
le cancer du poumon), mais il entraîne moins de décès que le cancer du poumon. Chez les femmes, les cas de cancers
du sein sont à la fois les plus fréquents et ceux qui entraînent le plus de décès.
Malgré les progrès réalisés, le cancer reste une préoccupation de santé publique et un poids important pour la société européenne. Des inégalités alarmantes dans la prévention, le contrôle et les traitements du cancer existent au
sein de l’Europe [10]. La Commission européenne a suggéré de créer un partenariat européen pour la lutte contre le
cancer au cours de la période 2009-2013. Par cette collaboration, elle souhaite aider les États membres à lutter contre
le cancer en mettant en place un cadre qui permettra le recensement et l’échange des informations, des capacités et
des compétences en matière de prévention de la maladie et de lutte contre celle-ci [11].
En France comme en Belgique, des plans nationaux de mobilisation contre le cancer ont été élaborés : le Plan cancer 2009-2013 [12] en France et le Plan national Cancer 2008-2010 [13] en Belgique. Ces « Plans cancer » intègrent
tous les aspects de la lutte contre le cancer dont des actions « prévention et dépistage », « soins, traitements et soutien
aux patients » et « recherche, technologies innovantes et évaluation ». Suite à des initiatives de l’Union européenne et
du Bureau européen de l’OMS en faveur de la prévention des maladies chroniques, la part de la prévention au sein des
programmes de contrôle du cancer devrait augmenter dans les décennies à venir [14] au niveau européen.
Cancers
7
Les cancers dans la zone étudiée
Nouveaux cas de cancers
La France hexagonale a le taux standardisé d’incidence des cancers chez les hommes le plus élevé d’Europe3 ; la
Belgique arrive en deuxième. Pour les femmes, la Belgique se situe à la troisième place et la France hexagonale, à la
septième.
En 2008, 59 996 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués en Belgique. En France hexagonale, en 2010, on
estime à 357 768 les nouveaux diagnostics de cancer [15]. En France hexagonale comme en Belgique, les cas de
cancer sont plus fréquents chez les hommes que chez les femmes. Le cancer est une pathologie fréquente, puisqu’il
touchera un homme sur trois et une femme sur quatre avant sa 75e année [16].
Entre 1980 et 2005, l’incidence des cancers chez les hommes a augmenté de 35 % en France hexagonale et de 40 %
dans les trois régions françaises de la zone étudiée. Pour les femmes françaises, le constat est à peu près identique :
l’incidence des cancers a augmenté d’environ 40 % tant en France hexagonale que dans les trois régions françaises de
la zone. La région Nord - Pas-de-Calais présente le taux d’incidence des cancers le plus élevé tant pour les hommes
que pour les femmes. L’écart entre les deux genres s’accentue avec les années.
En Belgique, les données ne sont actuellement disponibles que pour une période de cinq ans (2004 à 2008), ce qui
n’est pas suffisant pour avoir une estimation temporelle correcte des tendances.
L’augmentation de l’incidence (et de la mortalité) des cancers est liée à l’augmentation de la fréquence, de l’intensité
et du cumul des facteurs de risque. Elle est aussi partiellement liée au vieillissement de la population [15] [17].
Décès par cancer parmi l’ensemble des décès
En Belgique, le cancer est la deuxième cause de mortalité, tant masculine que féminine, après les maladies de l’appareil
circulatoire. En 2006, 26 152 personnes sont décédées d’un cancer en Belgique (14 853 hommes et 11 299 femmes) [18].
En France hexagonale, en 2008, le cancer est la deuxième cause de mortalité féminine après les maladies de l’appareil
circulatoire avec 65 643 décès et est la première cause de mortalité masculine avec 92 169 décès [19].
Pour l’ensemble de la zone étudiée, sur la période 2004-2006, le nombre de décès par cancer (66 737 décès ou 28 %
des décès) est quasi équivalent à celui des décès par maladie cardiovasculaire (69 065 décès ou 29 % des décès).
Fig
1
Répartition des causes de décès, chez les
hommes, zone étudiée, 2004-2006 (en %)
Sur l’ensemble de la zone étudiée, les principales
causes masculines de décès sont les cancers avec
32,4 % (40 229 décès) et les maladies de l’appareil
circulatoire avec 25,5 % (31 668 décès). Elles représentent, ensemble, près de 60 % de tous les décès.
6\VWqPHQHUYHX[HWRUJDQHVGHVVHQV
0DOGpILQLV $SSDUHLOGLJHVWLI $XWUHV
&DQFHUV
$SSDUHLOUHVSLUDWRLUH
0RUWVYLROHQWHV
$SSDUHLOFLUFXODWRLUH
B - SPMA, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
Pays sélectionnés : France hexagonale, Belgique, Norvège, Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Slovénie, Italie, Espagne, Islande,
Pologne, Royaume-Uni, Finlande et Suède. Standardisation sur la population mondiale.
3
8
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
Fig
2
Répartition des causes de décès, chez les
femmes, zone étudiée, 2004-2006 (en %)
$XWUHV
$SSDUHLOGLJHVWLI
6\VWqPHQHUYHX[HW
RUJDQHVGHVVHQV
$SSDUHLO
FLUFXODWRLUH
Chez les femmes de la zone étudiée, les deux
premières causes de décès sont identiques à celles des
hommes mais en ordre inverse : 32,0 % (37 397 décès)
sont d’origine circulatoire et 22,7 % (26 508 décès) sont
liés à des cancers.
0DOGpILQLV
0RUWVYLROHQWHV
$SSDUHLO
UHVSLUDWRLUH
&DQFHUV
B - SPMA, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
Les facteurs de risque
Parmi les principaux facteurs de risque évitables des cancers, notons le tabagisme, la consommation d’alcool,
l’obésité, la consommation insuffisante de fruits et légumes, la sédentarité (manque d’exercice physique), l’infection à
papillomavirus humain (HPV) (sexuellement transmissible), la pollution de l’air et les fumées à l’intérieur des habitations
dues à l’utilisation de combustibles solides par les ménages [7].
Les comportements à risque sont plus fréquents chez les hommes que chez les femmes mais les différences tendent
à diminuer dans les milieux sociaux plus favorisés, soit parce qu’ils s’améliorent chez les hommes, soit parce qu’ils se
détériorent chez les femmes (ex : alcool, tabac…). Même si la consommation d’alcool tend à diminuer, elle reste encore
très élevée, surtout chez les hommes [20]. Malgré une diminution du nombre de fumeurs depuis plusieurs décennies,
la proportion de fumeurs reste encore élevée dans les milieux défavorisés [21].
Une association causale a été démontrée entre la consommation d’alcool et les cancers de la cavité buccale, l’arrièrebouche, le larynx, l’œsophage, le foie, le côlon et le rectum et, pour les femmes, le sein. La consommation de tabac
augmente les risques de survenue de treize cancers différents dont les cancers du poumon, de la cavité buccale, de
l’arrière-bouche, du larynx, de l’œsophage, du col de l’utérus… En Europe occidentale, environ 30 % de tous les cancers
humains sont liés à la consommation de tabac. Le tabac est une cause évitable majeure de maladie et de mortalité
dans le monde entier. Quasiment la moitié des non-fumeurs sont toutefois exposés à la fumée de tabac, que ce soit à
la maison, au travail, dans les bars… Le tabagisme passif engendre à peu près 10 % à 15 % des cancers du poumon
chez les non-fumeurs. Après l’introduction au niveau national d’interdictions strictes de fumer, des effets avantageux sur
le système respiratoire et cardiovasculaire ont été démontrés [14] et des mesures ont récemment été prises en ce sens
en France comme en Belgique, notamment dans le secteur Horeca et les bâtiments publics dans leur ensemble.
Les habitudes en matière de consommation de tabac et d’alcool évoluent : on observe en effet une diminution de la
quantité totale d’alcool consommée (lorsqu’on se base sur les ventes) ; pourtant, la consommation excessive chronique
reste fréquente et les épisodes d’alcoolisation aigüe augmentent chez les jeunes [22].
La consommation de tabac tend à se dualiser, diminuant dans les couches favorisées de la population mais en
restant élevée chez les autres.
Cancers
9
Eléments marquants...
L’incidence des cancers est plus élevée en France hexagonale qu’en Belgique pour les hommes. C’est l’inverse pour
les femmes. Pour les deux genres, l’incidence est plus élevée dans la zone étudiée que les moyennes nationales.
Le cancer le plus fréquent est celui de la prostate chez l’homme et celui du sein chez la femme.
Chez l’homme, le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer dans la zone étudiée. Chez la
femme, le cancer du sein occupe la première place. La zone souffre d’une mortalité par cancer plus élevée que
les moyennes nationales belge ou française. On observe un important effet frontière pour les hommes avec une
mortalité par cancer élevée dans le département du Nord. Cet effet frontière n’est cependant pas constaté pour les
femmes.
Chez les hommes, les cancers de la prostate et des VADS constituent les deux premiers motifs d’hospitalisation pour
cancer. Chez les femmes, il s’agit du cancer du sein. Comme pour l’incidence et la mortalité, les séjours hospitaliers
pour cancer sont plus élevés en France hexagonale qu’en Belgique. Les hospitalisations en zone étudiée sont
intermédiaires entre ceux de la France et de la Belgique. Un réel effet frontière est observé pour les hommes comme
pour les femmes avec des taux d’hospitalisation plus élevés dans la partie française que dans la partie belge de la
zone étudiée.
Pour les hommes comme pour les femmes, les résultats d’incidence et d’hospitalisation ne sont pas toujours
concordants. La région Nord - Pas-de-Calais présente les taux standardisés d’incidence des cancers les plus élevés
tant pour les hommes que pour les femmes alors qu’au niveau des hospitalisations pour cancer, les taux des
départements du Nord et du Pas-de-Calais sont intermédiaires entre les résultats des autres départements français
et des provinces belges.
L’incidence des cancers dans la zone étudiée
En France hexagonale et en Belgique, les trois cancers les plus
fréquents chez les hommes sont ceux de la prostate, du poumon et
du côlon-rectum.
Chez les femmes, ce sont les cancers du sein, du côlon-rectum et
du poumon.
Tab
Répartition des cas par cancer
3 en Belgique et en France hexagonale
3 cancers les plus fréquents
Hommes
Femmes
Prostate
Sein
Poumon
Côlon-rectum
Côlon-rectum
Poumon
B - Registre belge du Cancer, 2005
F - Institut de veille sanitaire, 2005
Fig
3
Répartition des nouveaux cas de cancer
en fonction de la localisation,
chez les hommes, zone étudiée, 2005 (en %)
$XWUHV
3URVWDWH
En 2005, parmi les nouveaux cas masculins de cancer
de la zone étudiée, 31,0 % (9 148 cas) sont des cancers
de la prostate suivis des cancers de la trachée, des
bronches et du poumon (TBP) avec 15,2 % (4 477 cas)
et des cancers des voies aérodigestives supérieures
(VADS) avec 12,4 % (3 662 cas).
7%3
Le rang du cancer des voies aérodigestives
supérieures dans la zone étudiée est donc plus élevé
(troisième cancer le plus fréquent, avant le cancer
colorectal) qu’en France hexagonale et en Belgique.
0pODQRPH (VWRPDF &{ORQUHFWXP
9$'6
B - Registre belge du Cancer, 2005
F - Institut de veille sanitaire, 2005
10
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
Répartition des nouveaux cas de cancer
en fonction de la localisation,
chez les femmes, zone étudiée, 2005 (en %)
Fig
4
En 2005, dans la zone étudiée, les nouveaux cas
féminins de cancer les plus fréquents sont les cancers
du sein avec 38,1 % (8 384 cas), les cancers colorectaux
avec 13,4 % (2 948 cas) et les cancers de la trachée, des
bronches et du poumon (TBP) avec 4,2 % (926 cas).
$XWUHV 6HLQ
(VWRPDF
Ce classement sur la zone étudiée est identique à
celui de la Belgique et de la France hexagonale.
&ROGHO
XWpUXV
0pODQRPH
2YDLUHV 9$'6
7%3
&{ORQUHFWXP
B - Registre belge du Cancer, 2005
F - Institut de veille sanitaire, 2005
Zone étudiée et moyennes nationales
Graph
1
Taux standardisés d’incidence des cancers,
zone étudiée, 2005 (pour 100 000 habitants)
659,6
Hommes / Femmes
632,1
Zone étudiée
430,7
753,2
386,2
391,1
711,1
459,5
811,5
724,5
665,1
585,2
648,2
705,6
900 800 700 600 500 400 300 200 100
France
0
421,1
Champagne-Ardenne
Nord - Pas-de-Calais
404,4
Picardie
415,2
Hainaut
403,7
Luxembourg
444,8
Namur
438,1
Flandre occidentale
100 200 300 400 500
Belgique
Globalement, à âge égal, le cancer est
plus fréquent dans la zone étudiée qu’en
France hexagonale et qu’en Belgique, tant
pour les hommes que pour les femmes
(753,2 nouveaux cas de cancer pour 100 000
hommes et 430,7 nouveaux cas de cancer
pour 100 000 femmes).
On note par ailleurs des différences entre
la France hexagonale et la Belgique. En effet,
à âge égal, l’incidence du cancer chez les
hommes est significativement plus élevée en
France hexagonale qu’en Belgique alors que
c’est l’inverse pour les femmes.
B - Registre belge du Cancer, 2005
F - Institut de veille sanitaire, 2005
Différences d’incidence au sein de la zone étudiée
La région Nord – Pas-de-Calais présente l’incidence des cancers la plus importante de toute la zone étudiée, tant
pour les hommes que pour les femmes. Chez les femmes de la zone étudiée, outre le Nord – Pas-de-Calais, la province
de Namur présente également une incidence élevée de cancer.
Que ce soit aux niveaux national, régional et provincial, ou sur la zone étudiée, le cancer est significativement plus
fréquent dans la population masculine que féminine.
Cancers
11
La mortalité par cancer dans la zone étudiée
Tab
4
Répartition des décès par cancer
en Belgique et en France hexagonale
3 premières causes de décès par cancer
Hommes
Belgique
France hexagonale
Poumon
Poumon
Côlon-rectum
Prostate
Prostate
Côlon-rectum
Belgique
Sein
Poumon
Côlon-rectum
Femmes
France hexagonale
Sein
Côlon-rectum
Poumon
B - SPMA, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
Tant en France hexagonale qu’en Belgique, la première cause de décès par cancer chez les hommes est le cancer
du poumon et, chez les femmes, le cancer du sein.
Viennent ensuite les décès par cancers de la prostate et colorectal pour les hommes, du poumon et colorectal chez
la femme, en ordre différent dans les deux pays.
Sur la période 2004-2006, parmi l’ensemble des
décès masculins par cancer, 28,0 % (11 249 décès) sont
des cancers de la trachée, des bronches et du poumon
(TBP) suivis par les cancers des voies aérodigestives
supérieures (VADS) avec 11,1 % (4 447 décès) et les
cancers colorectaux avec 9,3 % (3 729 décès).
Fig
5
Répartition des décès par cancer
en fonction de la localisation,
chez les hommes, zone étudiée, 2004-2006 (en %)
7%3
$XWUHV
9$'6
Dans la zone étudiée, la mortalité due au cancer des
VADS occupe la deuxième place alors qu’elle ne fait
pas partie des trois causes les plus fréquentes, ni en
France hexagonale, ni en Belgique.
0pODQRPH (VWRPDF
3URVWDWH
&{ORQUHFWXP
B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
Fig
6
En 2004-2006, la première cause de décès par
cancer chez les femmes de la zone étudiée est le
cancer du sein avec 20,4 %, soit 5 406 décès. Les
cancers colorectaux et de la trachée, des bronches et
du poumon sont les deuxième et troisième causes de
mortalité avec respectivement 13,3 % (3 513 décès) et
8,6 % (2 268 décès).
Ce classement est identique en Belgique et en
France hexagonale.
Répartition des décès par cancer
en fonction de la localisation,
chez les femmes, zone étudiée, 2004-2006 (en %)
$XWUHV
6HLQ
&{ORQUHFWXP
0pODQRPH (VWRPDF
9$'6
7%3
8WpUXV
2YDLUHV
B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
12
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
Zone étudiée et moyennes nationales
Pour les hommes, la mortalité par
cancer en France hexagonale (324,8 décès
pour 100 000 hommes) est plus élevée
qu’en Belgique (317,8 décès pour
100 000 hommes).
Graph
2
Taux standardisés de mortalité par cancer,
zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 habitants)
À l’inverse, la mortalité par cancer chez
les femmes est plus élevée en Belgique
(168,8 décès pour 100 000 contre 153,8 décès
pour 100 000 en France hexagonale).
Dans la zone étudiée, la mortalité des
hommes par cancer (379,2 décès pour
100 000 hommes) est plus élevée qu’en
France hexagonale et qu’en Belgique
alors que celle des femmes est proche de
la moyenne belge. La mortalité par cancer
est significativement plus élevée chez les
hommes que chez les femmes.
Hommes / Femmes 153,8 168,8
163,0
369,2
164,5
Ardennes
156,4
Marne
352,8
413,3
372,8
356,7
331,1
343,5
300,0
300
200
Nord
174,9
Oise
159,8
353,0
400
Aisne
374,8
407,3
500
Zone étudiée
170,9
379,2
324,8 317,8
100
France
0
176,1
Pas-de-Calais
174,7
Somme
172,5
Hainaut
170,0
Luxembourg
174,0
Namur
162,4
Flandre occidentale
100
Belgique
200
B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
Différences de mortalité au sein de la zone étudiée
Les départements du Nord et du Pas-de-Calais se démarquent des autres départements français et des provinces
belges en présentant les taux de mortalité par cancer les plus élevés, suivis de peu par le département de la Somme.
Globalement, la plus faible mortalité par cancer est observée en province de Luxembourg avec un taux standardisé de
331,1 décès pour 100 000 hommes.
Comparée aux autres départements français et provinces belges de la zone étudiée, la Flandre occidentale possède
le taux masculin de mortalité par cancer (300,0 décès pour 100 000 hommes) le plus faible (différence significative par
rapport à la moyenne de la zone étudiée).
Analyse de la mortalité par cancer à l’échelon des arrondissements
Lorsque l’on compare les
arrondissements de la zone, on
observe une surmortalité masculine
par cancer dans le nord-ouest
et
particulièrement
dans
les
départements du Nord, du Pas-deCalais, de la Somme et de l’Aisne.
Les
arrondissements
de
Valenciennes et de Lens présentent
les taux de mortalité par cancer
les plus élevés (taux standardisés
respectifs de 442,3 et 482,7 décès
pour 100 000 hommes).
En revanche, dans les départements de l’Oise, des Ardennes,
de la Marne et dans les provinces
belges, la mortalité par cancer est
intermédiaire. Les taux standardisés
de mortalité masculine par cancer
sont les plus faibles dans les
arrondissements de Neufchâteau
(287,1 décès pour 100 000 hommes)
et de Vouziers (311,6 décès pour
100 000 hommes). Ces deux taux
sont significativement plus faibles
que celui de la zone étudiée.
Cancers
Carte
2
Taux standardisés de mortalité par cancer des hommes,
zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 hommes)
Nord : 407,3
Flandre occidentale : 300,0
Pas-de-Calais : 413,3
Hainaut : 356,7
Namur : 343,5
Somme : 372,8
Luxembourg : 331,1
Oise : 353,0
Ardennes : 369,2
Générations en Santé
Pour 100 000
hommes
482,69
Aisne : 374,8
442,24
388,95
356,99
321,96
270,92
20
Marne : 352,8
Kilomètres
Belgique : 317,8
France hexagonale : 324,8
Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks
B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
13
Les arrondissements de Flandre occidentale présentent les plus faibles taux de mortalité par cancer. Ils sont
significativement plus faibles que celui de la zone étudiée.
Carte
3
Taux standardisés de mortalité par cancer des femmes,
zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 femmes)
Comme chez les hommes, une
surmortalité par cancer est observée
dans les départements français
du nord-ouest de la zone étudiée
(Nord, Pas-de-Calais, Somme et
Aisne) mais également dans les
trois provinces wallonnes, ce qui
n’était pas le cas pour les hommes.
Nord : 174,9
Flandre occidentale : 162,4
Pas-de-Calais : 176,1
Hainaut : 172,5
Namur : 174,0
Somme : 174,7
Luxembourg : 170,0
Oise : 159,8
Quant au taux de mortalité le
plus faible, il est observé dans
l’arrondissement
de
SainteMénehould (111,0 pour 100 000).
Ardennes : 164,5
Générations en Santé
Pour 100 000
femmes
193,51
L’arrondissement
de
Dinant
présente le taux standardisé de
mortalité par cancer le plus élevé
de la zone étudiée (193,5 pour
100 000).
Aisne : 163,0
182,18
168,23
154,92
132,30
110,96
20
Belgique : 168,8
France hexagonale : 153,8
Marne : 156,4
Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks
Kilomètres
B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
Contrairement à ce qu’on observe chez les hommes, la mortalité par cancer chez les femmes ne montre pas d’effet
frontière entre la province de Flandre occidentale et l’arrondissement de Dunkerque. Les taux observés en Flandre
occidentale pour les femmes sont du même ordre que les taux des arrondissements de la zone étudiée qui ne présentent
pas de surmortalité.
La mortalité prématurée par cancer dans la zone étudiée
Zone étudiée et moyennes nationales
Graph
3
Taux standardisés de mortalité prématurée par cancer,
zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 habitants)
104,4
Hommes / Femmes 57,6
84,9
150,1
113,0
66,1
Nord
63,6
Oise
Pas-de-Calais
70,9
160,4
132,8
108,9
64,6
Somme
66,4
Hainaut
99,4
62,9
Luxembourg
94,9
63,8
Namur
60
40
20
France
Flandre occidentale
59,5
82,2
14
Ardennes
Marne
56,5
108,0
B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
Aisne
62,9
116,5
80
61,5
62,3
123,6
180 160 140 120 100
Zone étudiée
65,4
130,7
0
20
40
Belgique
60
80
Comme pour la mortalité globale par
cancer, la mortalité prématurée (survenant
avant 65 ans) par cancer en zone étudiée est
significativement plus élevée qu’en Belgique
et qu’en France hexagonale tant chez
les hommes (130,7 décès pour 100 000)
que chez les femmes (65,4 décès pour
100 000).
Il existe également des différences entre
les deux pays : en France hexagonale, la
mortalité prématurée masculine par cancer
est beaucoup plus élevée qu’en Belgique
alors que chez les femmes, la situation est
inverse, et les différences sont faibles.
La mortalité prématurée par cancer est
plus élevée chez les hommes que chez les
femmes.
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
Différences de mortalité prématurée au sein de la zone étudiée
La répartition de la mortalité prématurée suit globalement celle de la mortalité générale.
Chez les hommes, les départements du Nord et du Pas-de-Calais présentent les mortalités prématurées les plus
élevées de la zone étudiée. Quant aux provinces belges, les taux masculins sont tous plus faibles que celui de la zone
étudiée avec un minimum pour la province de Namur (94,9 décès pour 100 000 hommes).
Chez les femmes, le département du Pas-de-Calais (70,9 décès pour 100 000 femmes) se démarque légèrement
avec une mortalité prématurée plus élevée que celle de la zone étudiée.
La province de Flandre occidentale présente le plus faible taux de mortalité prématurée par cancer chez les hommes
(82,2 décès pour 100 000 hommes). La différence est significative avec la zone étudiée.
Carte
4
Taux standardisés de mortalité prématurée par cancer des
hommes, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 hommes)
Nord : 150,1
Flandre occidentale : 82,2
Pas-de-Calais : 160,4
Hainaut : 108,9
Namur : 94,9
Somme : 132,8
Luxembourg : 99,4
Oise : 113,0
Ardennes : 116,5
Générations en Santé
Pour 100 000
hommes
206,78
Aisne : 123,6
206,77
146,83
124,93
104,27
69,57
20
Marne : 108,0
Kilomètres
Belgique : 84,9
France hexagonale : 104,4
Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks
B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
Analyse de la mortalité prématurée par cancer à l’échelon des arrondissements
La carte de la mortalité prématurée par cancer chez les hommes montre un effet frontière, tout particulièrement entre
le département du Nord et les provinces de Flandre occidentale et de Hainaut.
Une surmortalité prématurée est observée dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme avec
un taux maximal pour l’arrondissement de Lens (206,8 décès pour 100 000 hommes), le taux étant plus élevé que celui
de la zone étudiée.
La mortalité prématurée minimale concerne l’arrondissement de Vouziers avec un taux de 78,3 décès pour
100 000 hommes.
Comme pour la mortalité générale des hommes par cancer, un effet frontière est observé entre la province de
Flandre occidentale et l’arrondissement de Dunkerque pour la mortalité prématurée. L’arrondissement de Tielt présente
le plus faible taux standardisé : 69,6 décès pour 100 000 hommes.
Cancers
15
Carte
5
Taux standardisés de mortalité prématurée par cancer des
femmes, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 femmes)
Nord : 66,1
Pas-de-Calais : 70,9
Flandre occidentale : 59,5
Hainaut : 66,4
Namur : 63,8
Somme : 64,6
Luxembourg : 62,9
Oise : 63,6
Ardennes : 62,9
Générations en Santé
Pour 100 000
femmes
77,61
Aisne : 62,3
70,29
62,61
56,15
45,60
34,99
20
Marne : 56,5
Kilomètres
Belgique : 61,5
France hexagonale : 57,6
Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks
B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
La carte de la mortalité prématurée par cancer chez les femmes ne montre pas d’effet frontière mais bien une
tendance géographique. Une surmortalité prématurée est observée dans le nord de la zone étudiée c’est-à-dire pour les
départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme, de l’Aisne et les trois provinces wallonnes. L’arrondissement
de Lens présente le taux de mortalité prématurée le plus élevé (77,6 décès pour 100 000 femmes). Ce taux est
significativement plus élevé que le taux de la zone étudiée.
Une surmortalité prématurée est également observée dans le sud de la zone étudiée, dans les arrondissements de
Clermont, Senlis et Château-Thierry.
Comme pour la mortalité générale des femmes par cancer, aucun effet frontière n’est remarqué pour la mortalité
prématurée entre la province de Flandre occidentale et l’arrondissement de Dunkerque.
16
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
Les séjours hospitaliers pour cancer dans la zone étudiée
Répartition des séjours hospitaliers
pour cancer en fonction de la localisation,
chez les hommes, zone étudiée, 2004-2005 (en %)
Fig
7
Fig
8
Répartition des séjours hospitaliers
pour cancer en fonction de la localisation,
chez les femmes, zone étudiée, 2004-2005 (en %)
3URVWDWH
$XWUHV
6HLQ
$XWUHV
9$'6
&{ORQUHFWXP
7%3
(VWRPDF
0pODQRPH
0pODQRPH
&{ORQUHFWXP
(VWRPDF
8WpUXV
9$'6
7%3
B - RCM, 2004-2005
F - PMSI, 2004-2005
B - RCM, 2004-2005
F - PMSI, 2004-2005
Sur la zone étudiée, les cancers de la prostate
(16 578 séjours hospitaliers) et des voies aérodigestives
supérieures (16 456 séjours hospitaliers) représentent
chacun 15 % des séjours hospitaliers masculins
pour cancer sur la période 2004-2005.
Sur la zone étudiée, les cancers du sein
représentent plus d’un quart des séjours hospitaliers
féminins pour cancer (20 528 séjours hospitaliers)
sur la période 2004-2005.
Zone étudiée et moyennes nationales
Graph
4
Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer,
zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 habitants)
1 462,1
1 516,5
1 057,3
822,0
Hommes / Femmes
1 646,1
806,4
1 580,7
863,6
1 578,6
1 540,2
801,7
938,2
1 604,2
1 594,3
1 512,1
2 000
1 500
1 000
751,1
853,5
Zone étudiée
897,2
Aisne
Ardennes
Marne
Nord
Oise
867,1
Pas-de-Calais
855,8
Somme
Hainaut
1 143,4
748,3
1 110,1
719,5
Luxembourg
1 106,5
751,1
Namur
1 061,0
730,5
Flandre occidentale
500
France
0
500
Belgique
Sur l’ensemble de la zone étudiée,
1 462 séjours hospitaliers pour cancer pour
100 000 hommes sont dénombrés contre
822 pour 100 000 femmes.
Les taux d’hospitalisation pour cancer
sont significativement plus élevés en France
hexagonale qu’en Belgique tant chez les
hommes que chez les femmes. Les taux
d’hospitalisation de la zone étudiée sont
intermédiaires entre ceux de la France et de
la Belgique.
Différences d’hospitalisation au sein de la
zone étudiée
1 000
Pour les hommes comme pour les femmes,
tous les départements français ont des taux
B - RCM, 2004-2005
d’hospitalisation pour cancer plus élevés
F - PMSI, 2004-2005
que les provinces belges. Chez les hommes,
les hospitalisations pour cancer sont plus
fréquentes dans le département de l’Aisne avec 1 646 séjours hospitaliers pour cancer pour 100 000 hommes et, pour
les femmes, dans le département de l’Oise avec 938 séjours pour 100 000 femmes.
Comme pour l’incidence et la mortalité par cancer, les taux d’hospitalisation pour cancer sont significativement plus
élevés chez les hommes que chez les femmes.
Le taux d’hospitalisation pour cancer en Flandre occidentale est significativement plus faible qu’en zone étudiée
et ceci tant pour les hommes que pour les femmes (1 061 séjours hospitaliers pour cancer pour 100 000 hommes et
731 pour 100 000 femmes).
Cancers
17
Analyse de l’hospitalisation pour cancer à l’échelon des arrondissements
Carte
6
La carte des hospitalisations
pour cancer par arrondissement
met en évidence un effet frontière :
les Français de la zone étudiée ont
davantage d’hospitalisations pour
cancer que les Belges.
Calais (2 047 hospitalisations
pour 100 000 hommes) et Cambrai
(1 899 hospitalisations pour 100
000 hommes), arrondissements
de la région Nord - Pas-de-Calais,
présentent les taux d’hospitalisation
pour cancer les plus élevés de la
zone étudiée (différence significative
avec le taux de la zone).
Les arrondissements de Charleroi,
Philippeville, Marche-en-Famenne
et Neufchâteau présentent les taux
d’hospitalisation les plus faibles
de la zone étudiée avec des taux
allant de 981 hospitalisations pour
cancer à 1 043 hospitalisations
pour 100 000 hommes ; ici aussi,
la différence est significative avec
l’ensemble de la zone.
Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer des hommes,
zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 hommes)
Nord : 1 540,2
Pas-de-Calais : 1 594,3
Flandre occidentale : 1 061,0
Hainaut : 1 143,4
Namur : 1 106,5
Somme : 1 512,1
Luxembourg : 1 110,1
Oise : 1 604,2
Ardennes : 1 580,7
Générations en Santé
Pour 100 000
hommes
2 046,96
1 857,39
Aisne : 1 646,1
1 671,02
1 480,54
1 294,25
1 076,42
953,70
Marne : 1 578,6
20
Belgique : 1 057,3
France hexagonale : 1 516,5
Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks
Kilomètres
B - RCM, 2004-2005
F - PMSI, 2004-2005
La carte montre également que l’effet frontière se prolonge entre la province de Flandre occidentale et le département
du Nord ; les arrondissements de Bruges, Tielt et Courtrai présentent les plus faibles taux d’hospitalisation pour cancer
de cette province.
Carte
7
Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer des femmes,
zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 femmes)
Chez les femmes, l’effet frontière
n’est pas aussi net que chez les
hommes.
Les arrondissements dont les taux
standardisés sont les plus élevés
se situent principalement dans les
départements du Pas-de-Calais,
de la Somme et de l’Oise avec un
maximum pour l’arrondissement de
Compiègne (1 015 hospitalisations
pour 100 000 femmes).
Le taux standardisé le plus faible se
situe dans l’arrondissement d’Avesnessur-Helpe (617 hospitalisations pour
100 000 femmes).
Nord : 801,7
Pas-de-Calais : 867,1
Flandre occidentale : 730,5
Hainaut : 748,3
Namur : 751,1
Somme : 855,8
Luxembourg : 719,5
Oise : 938,2
Ardennes : 806,4
Générations en Santé
Pour 100 000
femmes
1 015,37
Aisne : 853,5
945,55
873,19
La situation en province de Flandre
occidentale est intermédiaire avec un
maximum pour l’arrondissement de
Dixmude (833 hospitalisations pour
100 000 femmes).
18
815,68
766,99
706,79
616,89
20
Marne : 863,6
Kilomètres
Belgique : 751,1
France hexagonale : 897,2
Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks
B - RCM, 2004-2005
F - PMSI, 2004-2005
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
Le dépistage des cancers
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a défini les trois critères principaux auxquels un dépistage systématique
doit satisfaire [100] :
• la maladie constitue un problème de santé publique important ;
• le test est en mesure de dépister l’affection à un stade précoce ;
• le traitement appliqué à un stade précoce a montré un effet favorable sur la mortalité et la morbidité.
Le dépistage repose sur le postulat que le traitement est d’autant plus efficace que la maladie est décelée tôt.
L’objectif est de déceler le cancer lorsqu’il est encore localisé, avant la présence de métastases [23].
Le dépistage de masse systématique concerne la population générale asymptomatique et présente un risque moyen.
Ce dépistage relève d’une politique de santé publique (on parle alors de « programmes de dépistage ») et répond à des
critères bien déterminés [24]. La mise en place d’un dépistage systématique suppose que la balance entre les bénéfices
attendus et les effets négatifs du dépistage (faux positifs, examens et interventions inutiles, coûts) soit favorable. Un
programme de dépistage doit suivre des procédures standardisées et faire l’objet d’une évaluation régulière.
Une minorité de personnes ayant un risque individuel nettement accru en raison de l’accumulation de facteurs de
risque peuvent avoir besoin d’un suivi spécifique pour autant que l’efficacité d’un tel suivi soit démontrée.
Actuellement, trois types de cancers font l’objet d’une recommandation européenne de dépistage systématique :
• le dépistage par mammographie pour le cancer du sein ;
• le dépistage par frottis pour le cancer du col de l’utérus ;
• le dépistage par recherche de sang occulte dans les selles pour le cancer colorectal [25].
Grâce au dépistage et au traitement précoces des cas, la mortalité pourrait être réduite jusqu’à un tiers pour le cancer
du sein, 90 % pour le cancer du col de l’utérus et 15 % pour le cancer colorectal.
Cancers
19
Cancers de la trachée, des bronches et du poumon
Le cancer du poumon est le cancer le plus fréquent chez les hommes dans le monde entier (1,1 millions de cas,
16,5 % du total), avec des taux élevés en Europe du Sud, Centrale et Orientale, en Amérique du Nord et en Asie
Orientale [5].
Chez les femmes, si les taux d’incidence sont généralement inférieurs, le cancer du poumon est maintenant le
quatrième cancer le plus fréquent (516 000 cas, 8,5 % de tous les cancers) et est la deuxième cause de mortalité par
cancer (427 000 morts, 12,8 % du total) [5].
Au sein de l’Union européenne, le cancer du poumon est le deuxième cancer le plus fréquent chez l’homme et le
troisième chez la femme. La mortalité par cancer du poumon constitue la première cause de mortalité par cancer pour
les hommes et la deuxième pour les femmes [5].
Parmi un ensemble de pays européens4, la Belgique présente le deuxième taux standardisé d’incidence du cancer
du poumon le plus élevé chez les hommes et la France hexagonale le cinquième. Pour les femmes, la Belgique est à
la septième place et la France hexagonale à la onzième place.
La consommation de tabac se trouve à l’origine de nombreuses maladies telles que les maladies cardio-vasculaires,
les maladies respiratoires et les cancers. Aujourd’hui, dans le monde entier, le tabac est le plus grand facteur de risque
évitable pour la mortalité par cancer. Il est responsable de 80 % à 90 % de tous les décès par cancer du poumon. Le
simple fait de respirer en présence de fumée de tabac, même sans en consommer personnellement (tabagisme passif)
peut induire un cancer du poumon. Cette observation est à la base des lois sur l’interdiction de fumer dans les lieux
publics. Cependant, d’autres causes sont liées au cancer du poumon comme les causes professionnelles (amiante,
métaux lourds…) et les expositions environnementales (pollution de l’air, radioactivité du radon…) [26]. Le taux de
survie est assez faible et aucun dépistage efficace n’existe.
En France, depuis le 1er février 2007, il est totalement interdit de fumer dans les milieux professionnels, scolaires et
sanitaires et la réglementation a été généralisée à l’ensemble des lieux à usage collectif et aux établissements publics
le 1er janvier 2008. En Belgique, depuis 2006, l’interdiction de fumer concerne les lieux de travail et depuis 2007 les lieux
publics et la zone où l’on sert les repas dans les restaurants. En 2009, il devient interdit de fumer dans les endroits où
de la nourriture est servie comme les restaurants et brasseries, et en 2011, dans tous les cafés et les casinos.
Pour les non-fumeurs, les taux d’incidence du cancer du poumon sont semblables parmi les hommes et les
femmes [27]. Par contre, les hommes fumeurs ont dix fois plus de risque de développer un cancer du poumon que les
hommes non-fumeurs ; pour les femmes fumeuses, le risque est 7,6 fois supérieur [28]. Il est possible que la différence
de risque au détriment des hommes soit liée à une consommation de tabac plus conséquente et/ou à un cumul plus
important avec d’autres facteurs de risque.
Eléments marquants...
Tant pour les hommes que pour les femmes, l’incidence des cancers TBP en Belgique est supérieure à l’incidence en
France hexagonale. Sur la zone étudiée, l’incidence masculine est plus élevée que les moyennes masculines belge
et française. Elle est également six fois plus élevée que celle des femmes. A l’intérieur de la zone, les Namurois
présentent l’incidence des cancers TBP la plus élevée tandis que les Luxembourgeois présentent l’incidence la plus
faible.
Une zone de surmortalité masculine par cancer TBP est présente dans le nord de la zone étudiée avec un taux
maximal observé en province de Namur chez les hommes comme chez les femmes. Les mortalités par cancer
TBP sont plus élevées en Belgique qu’en France hexagonale. La mortalité totale et prématurée par cancer TBP est
largement plus élevée chez les hommes que chez les femmes. Pour la mortalité totale, le rapport est d’environ sept
pour un alors que pour la mortalité prématurée, il est inférieur à cinq pour un.
Les séjours hospitaliers pour cancer TBP sont plus fréquents en Belgique qu’en France hexagonale. La fréquence
la plus élevée est observée dans le département des Ardennes chez les hommes et la province de Namur chez les
femmes.
Pays sélectionnés : France hexagonale, Belgique, Norvège, Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Slovénie, Italie, Espagne, Islande,
Pologne, Royaume-Uni, Finlande et Suède. Standardisation sur la population mondiale.
4
20
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
L’incidence des cancers de la trachée, des bronches et du poumon (TBP)
Graph
5
Taux standardisés d’incidence
des cancers de la trachée, des bronches et du poumon,
zone étudiée, 2005 (pour 100 000 habitants)
112,5
104,9
18,3
19,4
25,4
Hommes / Femmes
84,3
101,8
19,6
114,7
97,6
123,8
90,5
131,5
96,7
150
Zone étudiée
100
50
France
Champagne-Ardenne
14,9
Nord - Pas-de-Calais
18,1
Picardie
22,5
Hainaut
25,7
Luxembourg
27,2
Namur
19,0
0
Belgique
En 2005, le nombre de nouveaux cas de
cancers de la trachée, des bronches et du
poumon (TBP) sur l’ensemble de la zone
étudiée sont de 5 403, soit 4 477 cas chez les
hommes (15 % de l’ensemble des nouveaux
cas masculins de cancer) et 926 cas chez les
femmes (4 % de l’ensemble des nouveaux
cas féminins de cancer).
Sur la zone étudiée, les cancers TBP se
situent au deuxième rang de l’incidence des
cancers pour les hommes et au troisième
rang pour les femmes.
Flandre occidentale
50
B - Registre belge du Cancer, 2005
F - Institut de veille sanitaire, 2005
Zone étudiée et moyennes nationales
L’incidence en Belgique est plus élevée qu’en France hexagonale tant chez les hommes que chez les femmes.
L’incidence masculine des cancers TBP sur l’ensemble de la zone étudiée (112,5 nouveaux cas de cancers TBP pour
100 000 hommes) est significativement plus élevée que celle des Français et des Belges.
Différences d’incidence au sein de la zone étudiée
À l’intérieur de la zone étudiée, les Namurois et Namuroises possèdent les incidences des cancers TBP les plus
élevées. Quant aux taux les plus faibles, il s’agit de celui de la province de Luxembourg chez les hommes et de celui de
la région Nord – Pas-de-Calais chez les femmes.
Pour les hommes uniquement, les provinces wallonnes ainsi que les régions françaises de la zone étudiée
présentent des taux d’incidence des cancers TBP plus élevés que les taux nationaux respectifs, excepté en province
de Luxembourg.
Que ce soit aux niveaux national, régional et provincial ou sur la zone étudiée, l’incidence des cancers TBP est plus
élevée chez les hommes que chez les femmes. Ainsi, l’incidence féminine du cancer TBP sur la zone étudiée est six fois
moindre que l’incidence masculine. Ce rapport est plus élevé qu’en France hexagonale et qu’en Belgique.
L’incidence masculine des cancers TBP de la Flandre occidentale (96,7 pour 100 000 hommes) est plus faible que
celle de la zone étudiée (112,5 pour 100 000 hommes).
Évolution de l’incidence dans le temps
Côté français, l’incidence masculine des cancers TBP est assez stable depuis 1980. Chez les femmes par contre,
l’incidence de ces cancers est en augmentation. Ce constat est observé dans toutes les régions et provinces de la zone
étudiée. Le taux standardisé d’incidence féminine de ce cancer a été multiplié par 2,5 pour la France hexagonale et par
3 pour la région Champagne-Ardenne. Côté belge, les données ne sont disponibles qu’à partir de 2004. Depuis cette
date, tant chez les hommes que chez les femmes, le taux standardisé d’incidence des cancers TBP a toujours été plus
élevé en Belgique qu’en France hexagonale, avec des taux plus élevés pour la province de Namur.
L’évolution de l’incidence au cours du temps est notamment la conséquence du changement des comportements
tabagiques. Ainsi en France, il a été observé une augmentation particulièrement forte de l’usage quotidien de tabac
parmi les femmes âgées de 45 à 64 ans entre 2005 et 2010. Cette hausse provient probablement partiellement d’un
effet générationnel et d’une augmentation spécifique dans cette tranche d’âge via le passage d’une consommation
occasionnelle à une consommation quotidienne [29].
Cancers
21
La mortalité par cancer de la trachée, des bronches et du poumon (TBP)
Taux standardisés de mortalité
par cancer de la trachée, des bronches et du poumon,
zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 habitants)
Graph
6
101,6
77,1
15,4
16,3
21,8
Hommes / Femmes
14,1
102,1
95,2
17,8
101,1
95,0
101,7
92,2
105,0
118,3
130
110
90
70
50
Marne
Nord
30
France
10
Oise
11,3
Pas-de-Calais
13,0
Somme
Hainaut
19,2
Luxembourg
23,7
Namur
16,0
92,6
Ardennes
15,4
20,6
113,8
Aisne
12,9
17,3
88,5
102,8
Zone étudiée
10
30
Belgique
Flandre occidentale
50
B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
Sur la période 2004-2006, les décès par cancer TBP sur la zone étudiée représentent 28 % (11 249 décès) de
l’ensemble des décès par cancer chez les hommes et 9 % (2 268 décès) de l’ensemble des décès par cancer chez les
femmes.
Les décès par cancer TBP sont près de sept fois plus fréquents chez les hommes que chez les femmes.
Zone étudiée et moyennes nationales
Pour les hommes comme pour les femmes, la mortalité par cancer TBP est plus élevée en Belgique qu’en France
hexagonale.
Dans la zone étudiée, la mortalité par cancer TBP masculine (102,1 décès pour 100 000 hommes) est plus élevée
qu’en France hexagonale et la mortalité par cancer TBP féminine (15,4 décès pour 100 000 femmes) est plus faible
qu’en Belgique.
Différences de mortalité au sein de la zone étudiée
Dans la zone étudiée, tant pour les hommes que pour les femmes, les départements français présentent des taux de
mortalité par cancer TBP plus faibles que dans les provinces belges. Le taux maximal, aussi bien pour les hommes que pour
les femmes, s’observe en province de Namur avec 118,3 décès pour 100 000 hommes et 23,7 décès pour 100 000 femmes. Ces taux sont significativement plus élevés que les taux de la zone étudiée.
La province de Flandre occidentale possède des taux de mortalité par cancer qui se rapprochent davantage des
taux des départements français avec un taux de mortalité par cancer masculin (92,6 décès pour 100 000 hommes)
significativement plus faible que la zone étudiée.
22
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
Analyse de la mortalité par cancer de la trachée, des bronches et du poumon à l’échelon des arrondissements
Taux standardisés de mortalité
par cancer de la trachée, des bronches et du poumon
des hommes, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 hommes)
Carte
8
Nord : 101,7
Pas-de-Calais : 102,8
Flandre occidentale : 92,6
Hainaut : 113,8
Namur : 118,3
Somme : 92,2
Luxembourg : 105,0
Oise : 88,5
Ardennes : 101,1
Générations en Santé
Pour 100 000
hommes
Aisne : 95,2
138,04
116,99
103,70
94,02
83,63
67,94
20
Belgique : 101,6
France hexagonale : 77,1
Marne : 95,0
Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks
Kilomètres
B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
Une zone de surmortalité
masculine par cancer TBP est
présente dans le nord de la zone
étudiée. Elle s’étend du département
du Pas-de-Calais jusqu’à la province
de Luxembourg en passant par
le département du Nord et les
provinces de Hainaut et de Namur.
Les arrondissements de Bastogne
(138,0 décès pour 100 000), Lens
(130,2 décès pour 100 000) et
Dinant (125,1 décès pour 100 000)
possèdent les taux de mortalité
masculine les plus élevés de la zone
étudiée (différence significative avec
le taux de la zone étudiée).
Les arrondissements de ChâteauThierry et de Cambrai présentent les
taux de mortalité par cancer TBP les
plus faibles avec respectivement 67,9
décès et 77,3 décès pour 100 000
hommes (différence significative
avec le taux de la zone étudiée).
En Flandre occidentale, le taux maximal est observé pour l’arrondissement de Dixmude (122,1 décès pour
100 000 hommes).
Taux standardisés de mortalité
par cancer de la trachée, des bronches et du poumon
des femmes, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 femmes)
Carte
9
Nord : 12,9
Flandre occidentale : 16,0
Pas-de-Calais : 11,3
Hainaut : 20,6
Namur : 23,7
Somme : 13,0
Luxembourg : 19,2
Oise : 17,3
Ardennes : 17,8
Générations en Santé
Pour 100 000
femmes
Aisne : 14,1
26,79
Chez les femmes, une surmortalité
par cancer TBP est observée
dans les arrondissements belges
excepté ceux de Neufchâteau et
Virton. Le taux maximal touche
l’arrondissement de Dinant avec
26,8 décès pour 100 000 femmes,
ce taux étant significativement plus
élevé que celui de la zone étudiée.
Contrairement à ce qui se passe
pour les hommes, le sud de la zone
étudiée présente également une
surmortalité féminine par cancer TBP
et ceci dans trois arrondissements
sur quatre du département de l’Oise
ainsi que dans les arrondissements
de Château-Thierry et de Reims.
22,05
17,09
13,59
10,37
4,12
20
Marne : 15,4
Kilomètres
B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
Cancers
Belgique : 21,8
France hexagonale : 16,3
Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks
La province de Flandre occidentale présente des taux intermédiaires.
L’arrondissement d’Ostende présente une mortalité féminine par
cancer TBP particulièrement élevée
(26,6 décès pour 100 000 femmes)
et significativement plus forte que
celle de la zone étudiée.
23
La mortalité prématurée par cancer de la trachée, des bronches et du poumon (TBP)
Taux standardisés de mortalité prématurée
par cancer de la trachée, des bronches et du poumon,
zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 habitants)
Graph
7
29,5
33,6
41,9
8,7
8,9
40,4
43,4
Ardennes
9,2
Marne
Nord
42,1
38,8
6,3
Pas-de-Calais
6,8
Somme
Hainaut
11,4
33,1
35,3
27,1
20
Oise
10,1
48,8
30
11,3
7,0
37,6
40
Aisne
8,8
41,2
50
11,2
Hommes / Femmes
42,4
Zone étudiée
11,9
Luxembourg
12,9
Namur
Flandre occidentale
7,4
10
France
0
Belgique
10
20
Globalement sur la zone étudiée, la
mortalité prématurée par cancer de la
trachée, des bronches et du poumon
représente un peu moins de la moitié de
la mortalité totale par cancer TBP chez les
hommes et un peu plus chez les femmes
Zone étudiée et moyennes nationales
Pour la zone étudiée, la mortalité
prématurée des hommes par cancer TBP
(41,9 décès pour 100 000 hommes) est
significativement plus élevée qu’en France
hexagonale, elle-même plus élevée que
la mortalité prématurée observée en
Belgique.
Cette relation France-Belgique est
inversée chez les femmes : la Belgique a un
taux plus élevé que la France hexagonale.
B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
Différences de mortalité prématurée au sein de la zone étudiée
Alors que pour la mortalité masculine totale par cancer TBP, le taux maximal concerne la province de Namur, pour
la mortalité prématurée, il s’agit du département du Pas-de-Calais, ce taux étant significativement plus élevé que celui
de la zone étudiée. La province de Luxembourg présente le taux minimal, significativement inférieur à celui de la zone
étudiée.
Les taux féminins de mortalité prématurée par cancer TBP sont plus élevés dans les provinces wallonnes que dans
les départements français avec un taux maximal pour la province de Namur et un taux minimal pour le département du
Pas-de-Calais.
Chez les hommes, la mortalité prématurée par cancer TBP, en Flandre occidentale, est particulièrement basse et
significativement inférieure au taux moyen de la zone étudiée.
24
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
Les séjours hospitaliers pour cancer de la trachée, des bronches et du poumon (TBP)
Graph
8
Sur la zone étudiée, les séjours
hospitaliers pour les cancers TBP
s’élèvent, chez les hommes, à 14 431, soit
13 % de l’ensemble des séjours hospitaliers
masculins pour cancer ; et à 2 962 chez les
femmes, soit 4 % de l’ensemble des séjours
hospitaliers féminins pour cancer, sur la
période 2004-2005.
Taux standardisés d’hospitalisation
pour cancer de la trachée, des bronches et du poumon,
zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 habitants)
174,8
189,8
162,3
31,4
36,5
Hommes / Femmes
168,6
217,0
178,1
140,3
Nord
Oise
Pas-de-Calais
Somme
213,4
39,5
Hainaut
39,1
Luxembourg
Namur
52,2
157,4
120
Marne
25,9
181,1
150
39,7
20,8
217,3
180
Ardennes
40,8
201,4
210
41,1
23,3
173,4
90
Flandre occidentale
33,9
60
30
France
Zone étudiée
Aisne
25,8
217,9
240
42,1
0
30
60
Belgique
B - RCM, 2004-2005
F - PMSI, 2004-2005
Zone étudiée et moyennes nationales
Les taux d’hospitalisation pour cancer TBP sont plus élevés en Belgique qu’en France hexagonale, ceci tant pour les
hommes que pour les femmes.
Comme pour les taux d’incidence et de mortalité, les hospitalisations pour cancer TBP sont significativement plus
élevées chez les hommes que chez les femmes : pour la zone étudiée, on dénombre 190 séjours pour 100 000 hommes contre 31 séjours pour 100 000 femmes, soit environ six fois plus pour les hommes. Le taux d’hospitalisation
des hommes pour cancer TBP de la zone étudiée est significativement plus élevé qu’en Belgique et qu’en France
hexagonale. C’est l’inverse pour les femmes.
Différences d’hospitalisation au sein de la zone étudiée
Le département des Ardennes affiche le plus grand nombre de séjours hospitaliers pour cancer TBP (218 séjours
hospitaliers pour 100 000 hommes) contrairement au département de la Somme où les séjours hospitaliers sont moins
fréquents.
Pour les femmes de la zone étudiée, les Namuroises ont davantage d’hospitalisations pour cancer TBP (52 séjours
hospitaliers pour 100 000 femmes) tandis que, comme pour les hommes, le département de la Somme possède le plus
faible taux d’hospitalisation.
Le taux d’hospitalisation masculin pour cancer TBP en Flandre occidentale est significativement plus faible que pour
la zone étudiée.
Cancers
25
Analyse de l’hospitalisation pour cancer de la trachée, des bronches et du poumon à l’échelon des
arrondissements
Carte
10
Taux standardisés d’hospitalisation
pour cancer de la trachée, des bronches et du poumon
des hommes, zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 hommes)
Nord : 173,4
Flandre occidentale : 157,4
Pas-de-Calais : 201,4
Hainaut : 217,3
Namur : 213,4
Somme : 140,3
Luxembourg : 181,1
Oise : 178,1
Ardennes : 217,9
Générations en Santé
Pour 100 000
hommes
333,20
333,19
Aisne : 168,6
239,20
202,39
172,80
134,53
89,70
20
Belgique : 174,8
France hexagonale : 162,3
Marne : 217,0
Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks
Kilomètres
B - RCM, 2004-2005
F - PMSI, 2004-2005
Carte
11
Trois autres arrondissements se
démarquent dans le département du
Pas-de-Calais. Ils possèdent tous
les trois des taux élevés, notamment
l’arrondissement de Boulogne-surMer (333 séjours hospitaliers pour
100 000 hommes) dont le taux est
significativement supérieur à celui
de la zone étudiée.
Taux standardisés d’hospitalisation
pour cancer de la trachée, des bronches et du poumon
des femmes, zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 femmes)
Nord : 23,3
Pas-de-Calais : 25,9
Flandre occidentale : 33,9
Hainaut : 39,5
Namur : 52,2
Somme : 20,8
Luxembourg : 39,1
Oise : 40,8
Ardennes : 41,1
Générations en Santé
Pour 100 000
femmes
57,29
52,71
Aisne : 25,8
42,30
34,12
25,90
17,91
7,61
B - RCM, 2004-2005
F - PMSI, 2004-2005
26
Les arrondissements de l’est de
la zone étudiée (une partie de la
province de Hainaut, les provinces
de Namur et de Luxembourg et
les départements des Ardennes
et de la Marne) présentent des
taux d’hospitalisation pour cancer
TBP plus élevés, avec un taux
maximal
d’hospitalisation
pour
l’arrondissement
de
Vitry-leFrançois (260 séjours hospitaliers
pour 100 000 hommes). Il n’y a par
contre pas d’effet frontière avec la
Belgique.
20
Marne : 39,7
Kilomètres
Belgique : 42,1
France hexagonale : 36,5
Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks
Pour
les
femmes,
les
arrondissements du nord-ouest
de la zone étudiée présentent des
taux d’hospitalisation pour cancer
TBP assez faibles, excepté pour
les arrondissements de Boulognesur-Mer et Calais. Il existe un effet
frontière entre les arrondissements
hainuyers et les arrondissements
français voisins. Cet effet n’est
pas observé pour la province de
Luxembourg et les arrondissements
français qui les jouxtent.
Les taux les plus élevés sont
observés dans les arrondissements
de Namur, Dinant et Arlon. Pour
ces deux derniers, les taux sont
significativement
plus
élevés
que celui de la zone étudiée.
Le département de l’Oise se
démarque également avec trois
arrondissements
sur
quatre
présentant des taux d’hospitalisation
élevés.
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
Cancers des voies aérodigestives supérieures
Les cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS) regroupent les tumeurs malignes de la lèvre, de la cavité
buccale, du pharynx, du larynx et de l’œsophage. Ce regroupement a été créé car ces cancers de zones anatomiquement
voisines sont en outre fortement liés aux mêmes facteurs de risque, à savoir les consommations d’alcool et de tabac.
Au niveau mondial, les cancers des VADS occupent la troisième place des cancers les plus fréquents chez les hommes
(793 406 cas) et la sixième chez les femmes (324 032 cas). D’autre part, les cancers des VADS constituent la quatrième
cause de mortalité par cancer chez les hommes (541 894 décès) et la sixième chez les femmes (221 344 décès) [5].
À l’échelle de l’Union européenne, les cancers des VADS occupent la quatrième place des cancers les plus fréquents
chez les hommes (99 204 cas) et la dixième chez les femmes (29 176 cas). Les cancers des VADS sont la troisième
cause de mortalité par cancer chez les hommes (54 055 décès) et la neuvième chez les femmes (14 663 décès) [5].
Parmi un ensemble de pays européens5, la France hexagonale est le deuxième pays à avoir un taux standardisé
d’incidence des cancers des VADS les plus élevés chez les hommes. La Belgique se situe à la troisième place. Chez
les femmes, la France hexagonale est à la quatrième place et la Belgique, à la cinquième.
La consommation d’alcool est le principal facteur de risque des cancers des VADS. Cependant, le risque est multiplié
lorsque les consommations d’alcool et de tabac sont associées. L’alimentation joue également un rôle important dans
la prévention et la causalité de ces cancers [30].
En France, la consommation d’alcool est à peu près trois fois plus faible chez les femmes que chez les hommes.
Les contrastes de consommation d’alcool selon le genre sont atténués par l’élévation du niveau de diplôme et de la
catégorie sociale. Parmi les femmes, les cadres présentent le risque d’alcoolisation chronique le plus élevé [20]. Même
constat en Belgique qu’en France : les hommes belges sont plus nombreux que les femmes belges à consommer de
l’alcool. La prévalence de la consommation chronique abusive d’alcool augmente avec le niveau d’éducation [31].
Eléments marquants...
L’incidence des cancers des VADS en zone étudiée est supérieure aux moyennes belge et française et ceci tant pour
les hommes que pour les femmes. La région Nord – Pas-de-Calais se démarque de la zone étudiée en présentant
les taux masculins et féminins les plus élevés. La différence est nettement plus marquée chez les hommes.
Pour les hommes comme pour les femmes, la mortalité par cancer des VADS de la zone étudiée est plus élevée
qu’en France hexagonale et qu’en Belgique. La mortalité suit une répartition géographique similaire à l’incidence :
les départements du Nord et du Pas-de-Calais présentant les mortalités par cancer des VADS les plus élevées.
Pour les hommes comme pour les femmes, les taux d’hospitalisation pour cancer des VADS en zone étudiée sont
supérieurs aux moyennes belge et française, la moyenne française étant plus élevée que la moyenne belge. On
observe un réel effet frontière chez les hommes avec des séjours hospitaliers plus élevés dans les départements du
Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme et de l’Aisne avec des taux maximaux pour les départements du Nord et du
Pas-de-Calais. L’effet frontière n’est pas observé pour les femmes.
Pays sélectionnés : France hexagonale, Belgique, Norvège, Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Slovénie, Italie, Espagne, Islande,
Pologne, Royaume-Uni, Finlande et Suède. Standardisation sur la population mondiale.
5
Cancers
27
L’incidence des cancers des voies aérodigestives supérieures
Taux standardisés d’incidence
des cancers des voies aérodigestives supérieures,
zone étudiée, 2005 (pour 100 000 habitants)
Graph
9
57,3
Zone étudiée
15,4
87,6
12,0 12,2
46,1
Hommes / Femmes
68,0
116,9
75,5
65,7
53,0
120
100
80
60
40
20
France
Champagne-Ardenne
18,0
Nord - Pas-de-Calais
12,8
Picardie
14,6
Hainaut
10,4
Luxembourg
16,5
Namur
10,3
Flandre occidentale
44,8
53,9
13,2
0
En 2005, le nombre de nouveaux cas de
cancers des VADS sur la zone étudiée est de
4 443, soit 3 662 cas chez les hommes (12 %
de l’ensemble des nouveaux cas masculins
de cancers) et 781 cas chez les femmes (4
% de l’ensemble des nouveaux cas féminins
de cancers).
Sur la zone étudiée, les cancers des VADS
se situent au troisième rang de l’incidence des
cancers chez les hommes après les cancers
de la prostate et TBP et au quatrième rang
chez les femmes après les cancers du sein,
colorectaux et TBP.
20
Belgique
B - Registre belge du Cancer, 2005
F - Institut de veille sanitaire, 2005
Zone étudiée et moyennes nationales
L’incidence masculine des cancers des VADS en France hexagonale est significativement plus élevée qu’en Belgique
avec respectivement 57,3 contre 46,1 nouveaux cas pour 100 000 hommes. On n’observe pas de différence pour les
femmes entre les deux pays.
Sur l’ensemble de la zone, les taux d’incidence des cancers des VADS (87,6 nouveaux cas pour 100 000 hommes et
15,4 pour 100 000 femmes) sont significativement plus élevés qu’en Belgique et qu’en France hexagonale tant dans la
population masculine que féminine.
Différences d’incidence au sein de la zone étudiée
Les habitants de la région Nord – Pas-de-Calais sont les seuls de l’ensemble de la zone à présenter une incidence
des cancers des VADS (116,9 nouveaux cas pour 100 000 hommes et 18,0 pour 100 000 femmes) significativement
plus élevée que celle de la zone étudiée. Pour les hommes, les provinces de Namur et Luxembourg présentent par
contre des taux significativement plus faibles que la zone étudiée.
Que ce soit aux niveaux national, régional / provincial ou sur l’ensemble de la zone étudiée, les taux d’incidence des
cancers des VADS sont significativement plus élevés pour les hommes que pour les femmes. Sur l’ensemble de la zone,
l’incidence féminine des cancers des VADS est six fois moindre que l’incidence masculine ; ce rapport varie de trois
(Namur) à six (Nord – Pas-de-Calais et Picardie).
En Flandre occidentale, tant pour les hommes que pour les femmes, l’incidence des cancers des VADS est
significativement plus faible que celle de la zone étudiée.
Évolution de l’incidence dans le temps
Pour les hommes, entre 1980 et 2005, l’incidence des cancers des VADS a diminué d’environ 40 % en France
hexagonale comme dans les trois régions françaises de la zone étudiée. Durant cette période, la région Nord – Pas-deCalais garde le taux standardisé d’incidence des cancers des VADS le plus élevé.
Côté belge, de 2004 à 2008, le taux standardisé d’incidence des cancers des VADS est le plus élevé en province de
Hainaut. Ce taux reste toutefois près de moitié inférieur à celui de la région Nord – Pas-de-Calais.
28
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
La mortalité par cancer des voies aérodigestives supérieures
Taux standardisés de mortalité
par cancer des voies aérodigestives supérieures,
zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 habitants)
Graph
10
Sur la période 2004-2006, pour l’ensemble
de la zone étudiée, les cancers des VADS
représentent 11 % de l’ensemble des décès
par cancer (4 447 décès) chez les hommes
et 3 % (832 décès) chez les femmes.
La mortalité par cancer des VADS en
France hexagonale est plus élevée qu’en
Belgique. Quant au taux de la zone étudiée
(38,4 décès pour 100 000 hommes et
5,6 décès pour 100 000 femmes), il est plus
élevé qu’en France hexagonale et qu’en
Belgique, tant chez les hommes que chez
les femmes.
21,1
4,2 5,0
Hommes / Femmes
33,0
4,8
Aisne
4,8
Ardennes
4,1
Marne
35,3
27,3
Zone étudiée et moyennes nationales
49,1
32,3
50,1
41,7
27,0
22,1
21,4
50
45
40
35
30
25
20
15
6,2
Nord
4,6
Oise
6,2
Pas-de-Calais
5,1
Somme
5,8
Hainaut
6,2
Luxembourg
5,0
Namur
Flandre occidentale
4,4
24,6
55
Zone étudiée
5,6
38,4
27,8
10
5
France
0
5
10
Belgique
B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
Différences de mortalité au sein de la zone étudiée
Pour les hommes, la mortalité par cancer des VADS dans les départements français est plus élevée que dans les
provinces belges de la zone étudiée.
Trois départements français se démarquent de la zone étudiée : le Pas-de-Calais, le Nord et la Somme avec
respectivement 50,1 décès, 49,1 décès et 41,7 décès par cancer des VADS pour 100 000 hommes. Ces trois
départements sont les seuls à présenter une mortalité significativement plus élevée que la zone étudiée. La mortalité y
est huit fois plus fréquente chez les hommes que chez les femmes.
Concernant les trois provinces wallonnes, les taux de mortalité sont tous significativement plus faibles que ceux de la
zone étudiée avec un taux minimal pour la province de Namur (21,4 décès pour 100 000 hommes).
Les séjours hospitaliers pour cancers des voies aérodigestives supérieures
Taux standardisés d’hospitalisation
pour cancer des voies aérodigestives supérieures,
zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 habitants)
Graph
11
Sur la période 2004-2005, pour l’ensemble
de la zone étudiée, les cancers des VADS
sont à l’origine de 16 456 séjours hospitaliers
chez les hommes, soit 15 % de l’ensemble
des séjours hospitaliers masculins pour
cancer, et 2 978 chez les femmes, soit 4
% de l’ensemble des séjours hospitaliers
féminins pour cancer.
Le taux d’hospitalisation pour cancer des
VADS, pour les hommes comme pour les
femmes, est significativement plus élevé sur
l’ensemble de la zone étudiée qu’en France
et en Belgique (206 séjours hospitaliers pour
100 000 hommes ; 32 séjours hospitaliers
pour 100 000 femmes).
Cancers
31,9
21,2 26,6
Hommes / Femmes
82,1
23,7
Aisne
24,3
Ardennes
155,7
27,9
Marne
256,2
181,6
292,1
112,2
100,7
150
Oise
Pas-de-Calais
Somme
27,7
Hainaut
30,3
Luxembourg
27,6
Namur
15,2
80,5
200
Nord
33,0
25,2
139,0
250
37,1
37,6
204,5
300
100
Zone étudiée
160,4
189,6
Zone étudiée et moyennes nationales
Le taux strandardisé d’hospitalisation
pour cancer des VADS est plus important en
France qu’en Belgique, avec une différence
plus marquée chez les hommes, presque du
simple au double.
206,2
156,0
50
France
0
Belgique
Flandre occidentale
50
B - RCM, 2004-2005
F - PMSI, 2004-2005
29
Différences d’hospitalisation au sein de la zone étudiée
Dans la région Nord – Pas-de-Calais, où l’incidence des cancers des VADS est la plus élevée, le taux d’hospitalisation
pour cancer des VADS est supérieur aux autres départements et provinces (Nord : 256 séjours hospitaliers pour
100 000 hommes et 37 pour 100 000 femmes ; Pas-de-Calais : 292 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes et
38 pour 100 000 femmes).
Chez les hommes, les hospitalisations pour cancer des VADS sont beaucoup moins nombreuses dans les trois
provinces wallonnes que dans les départements français mais restent toutefois plus fréquentes que dans l’ensemble
de la Belgique. Chez les femmes, les différences observées entre provinces et départements sont moindres que chez
les hommes.
La province de Flandre occidentale possède un taux d’hospitalisation pour cancer des VADS significativement plus
faible qu’en zone étudiée et inférieur au taux moyen belge, tant pour les hommes que pour les femmes.
Analyse de l’hospitalisation pour cancer des voies aérodigestives supérieures à l’échelon des
arrondissements
Carte
12
Taux standardisés d’hospitalisation
pour cancer des voies aérodigestives supérieures
des hommes, zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 hommes)
Nord : 256,2
Pas-de-Calais : 292,1
Flandre occidentale : 80,5
Hainaut : 139,0
Namur : 100,7
Somme : 204,5
Luxembourg : 112,2
Oise : 181,6
Ardennes : 160,4
Générations en Santé
Pour 100 000
hommes
416,66
316,55
Aisne : 189,6
243,55
201,69
150,52
116,94
69,24
20
Marne : 155,7
Kilomètres
Belgique : 82,1
France hexagonale : 156,0
Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks
B - RCM, 2004-2005
F - PMSI, 2004-2005
Un réel effet frontière est observé avec des taux d’hospitalisation pour cancer des VADS plus élevés dans les
départements du Nord, du Pas-de-Calais et quelques arrondissements des départements de la Somme et de l’Aisne.
Le taux le plus élevé concerne l’arrondissement de Boulogne-sur-Mer avec 417 séjours hospitaliers pour
100 000 hommes et le taux le plus faible, l’arrondissement de Neufchâteau (78 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes).
Les différences avec le taux de la zone étudiée sont significatives.
L’effet frontière est également observé entre la province de Flandre occidentale et l’arrondissement de Dunkerque.
Le taux d’hospitalisation minimal est constaté pour l’arrondissement de Tielt et est significativement plus faible que celui
de la zone étudiée.
30
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
Carte
13
Taux standardisés d’hospitalisation
pour cancer des voies aérodigestives supérieures
des femmes, zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 femmes)
Nord : 37,1
Pas-de-Calais : 37,6
Flandre occidentale : 15,2
Hainaut : 27,7
Namur : 27,6
Somme : 25,2
Luxembourg : 30,3
Oise : 33,0
Ardennes : 24,3
Générations en Santé
Pour 100 000
femmes
58,55
Aisne : 23,7
47,14
33,54
24,92
15,78
7,90
20
Marne : 27,9
Kilomètres
Belgique : 21,2
France hexagonale : 26,6
Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks
B - RCM, 2004-2005
F - PMSI, 2004-2005
Pour les femmes, il existe aussi une tendance géographique mais celle-ci n’est pas liée aux frontières entre les deux
pays.
Les taux d’hospitalisation pour cancer des VADS les plus élevés concernent une zone qui s’étend de l’arrondissement
de Boulogne-sur-Mer (département du Pas-de-Calais) jusqu’à l’arrondissement de Marche-en-Famenne (province de
Luxembourg) en passant par le département du Nord et les provinces de Hainaut et de Namur.
Le taux le plus élevé touche l’arrondissement de Boulogne-sur-Mer avec 59 séjours hospitaliers pour 100 000 femmes,
taux significativement supérieur à celui de la zone étudiée.
Les arrondissements de la province de Flandre occidentale présentent des taux d’hospitalisation pour cancer des
VADS significativement plus faibles que celui de la zone étudiée, l’arrondissement de Roulers possédant le plus faible
taux (8 séjours hospitaliers pour 100 000 femmes).
Cancers
31
Cancers colorectaux
Le cancer colorectal regroupe les tumeurs malignes du côlon, de la jonction recto-sigmoïdienne, du rectum, de l’anus
et du canal anal.
Au niveau mondial, le cancer colorectal est le quatrième cancer le plus fréquent chez les hommes (663 904 cas)
et le deuxième chez les femmes (571 204 cas). Par ailleurs, le cancer colorectal est la quatrième cause de mortalité
masculine par cancer (320 397 décès) et la troisième cause de mortalité féminine par cancer (288 654 décès) [5].
Au sein de l’Union européenne, ce type de cancer est le troisième plus fréquent chez les hommes (182 614 cas) et
le deuxième chez les femmes (151 478 cas). C’est la deuxième cause de décès masculins par cancer (80 160 décès)
et la troisième chez les femmes (68 999 décès) [5].
Parmi un ensemble de pays européens6, la Belgique est le deuxième pays à avoir un taux standardisé d’incidence le
plus élevé chez les hommes et le cinquième pays chez les femmes. La France hexagonale se situe à la dixième place,
tant pour les hommes que pour les femmes.
La majorité de ces cancers survient entre 60 et 70 ans. Le nombre de cas augmente surtout en raison du vieillissement
de la population. Avant 50 ans, ils sont assez rares sauf en cas de pathologie recto-sigmoïdienne ou en cas d’antécédents
familiaux. Les facteurs de prédisposition génétique ont également une influence. De même, une alimentation riche en
viande et pauvre en fruits et légumes peut augmenter le risque de développer un cancer colorectal [32].
La prévention primaire a pour objectif de diminuer l’incidence des cancers colorectaux. Des recommandations
alimentaires et d’hygiène de vie telles que la consommation de fruits et de légumes, la lutte contre la surcharge
pondérale et l’obésité, la pratique d’une activité physique régulière sont appuyées par des études scientifiques. Des
études épidémiologiques ont permis d’estimer la possibilité de réduire de 20 % le risque de cancer colorectal par une
consommation élevée de légumes [33].
Eléments marquants...
L’incidence des cancers colorectaux est plus élevée en Belgique qu’en France hexagonale et l’incidence dans la
zone étudiée est proche de l’incidence belge. À l’intérieur de la zone étudiée, les écarts entre les incidences sont
faibles tant chez les hommes que chez les femmes.
Pour les hommes et les femmes, la mortalité par cancer colorectal en zone étudiée est supérieure aux moyennes
belge et française. Comme pour les cancers des VADS, les hommes du département du Nord présentent une
mortalité significativement plus élevée que celle de la zone étudiée.
Malgré une incidence et une mortalité moindres, les séjours hospitaliers pour cancer colorectal sont plus fréquents
en France hexagonale qu’en Belgique ; la zone étudiée présentant une fréquence intermédiaire. Un léger effet
frontière est observé chez les hommes comme chez les femmes.
De part et d’autre de la frontière, des programmes de dépistage du cancer colorectal existent et sont généralisés
depuis une période variable selon les régions. Ils présentent des niveaux de couverture différents selon les territoires
concernés. Ils concernent les 50 à 74 ans des deux genres en Belgique comme en France.
Pays sélectionnés : France hexagonale, Belgique, Norvège, Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Slovénie, Italie, Espagne, Islande,
Pologne, Royaume-Uni, Finlande et Suède. Standardisation sur la population mondiale.
6
32
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
L’incidence des cancers colorectaux
Graph
12
En 2005, le nombre de nouveaux cas
de cancers colorectaux sur la zone étudiée
est de 3 104 chez les hommes, ce qui
représente 11 % de la totalité des nouveaux
cas masculins de cancer et de 2 948 chez
les femmes, soit 13 % de la totalité des
nouveaux cas féminins de cancer.
Chez les femmes de la zone étudiée, les
cancers colorectaux constituent la deuxième
cause de cancer, précédés par les cancers
du sein. Pour les hommes, les cancers
colorectaux sont à la quatrième place,
précédés par les cancers de la prostate, TBP
et des VADS.
Taux standardisés d’incidence des cancers colorectaux,
zone étudiée, 2005 (pour 100 000 habitants)
82,5
85,9
73,5
46,2
Hommes / Femmes
77,0
53,6
Champagne-Ardenne
48,7
85,1
Nord - Pas-de-Calais
57,3
73,7
Picardie
47,9
87,5
Hainaut
57,4
69,2
Luxembourg
65,5
77,5
Namur
49,9
92,4
100
Zone étudiée
54,4
Flandre occidentale
56,6
50
0
France
50
100
Belgique
Quel que soit l’échelon géographique
étudié, le cancer du colon est plus fréquent B - Registre belge du Cancer, 2005
chez l’homme que chez la femme, mais F - Institut de veille sanitaire, 2005
dans une moindre mesure que le cancer du
poumon ou des voies aérodigestives supérieures (moins de deux fois plus chez les hommes que chez les femmes). La
différence entre les genres est partout significative sauf en province de Luxembourg.
Zone étudiée et moyennes nationales
Tant chez les hommes que chez les femmes, l’incidence des cancers colorectaux en Belgique est significativement
plus élevée qu’en France hexagonale.
En zone étudiée, l’incidence des cancers colorectaux des hommes et des femmes (82,5 nouveaux cas de
cancers colorectaux pour 100 000 hommes et 54,4 nouveaux cas de cancers colorectaux pour 100 000 femmes) est
significativement plus élevée que celle des Français et Françaises. L’incidence moyenne belge des cancers colorectaux
chez les hommes est significativement plus élevée que celle des hommes de la zone étudiée ; chez les femmes, elles
sont comparables.
Différences d’incidence au sein de la zone étudiée
L’incidence masculine des cancers colorectaux des régions françaises et provinces belges ne diffère pas
significativement de la zone étudiée à l’exception de Luxembourg et de la Picardie.
Le taux d’incidence des cancers colorectaux chez les hommes est significativement plus élevé que chez les
femmes et ceci aux niveaux national, régional/provincial et sur l’ensemble de la zone étudiée, excepté en province de
Luxembourg.
L’incidence masculine du cancer colorectal en Flandre occidentale est la plus élevée par rapport aux régions françaises
et provinces belges. Le taux est significativement plus élevé que celui de la zone étudiée.
Évolution de l’incidence dans le temps
Côté français, l’incidence des cancers colorectaux reste stable entre 1980 et 2005. Les régions du nord de la
France - y compris les trois régions françaises étudiées - ont toujours eu un taux d’incidence plus élevé par rapport à la
France hexagonale et les différences s’accentuent au fil des années. Chez les hommes, une légère augmentation du
taux d’incidence a été observée jusqu’en 1999.
Depuis 2004 la Belgique a toujours montré un taux d’incidence des cancers colorectaux supérieur à celui de la
France hexagonale. Cependant, les taux d’incidence belges ainsi que ceux des provinces restent stables. L’incidence
des cancers colorectaux a toujours été plus élevée chez les hommes que chez les femmes. Cette différence peut
être expliquée en partie par une alimentation différente : les femmes consomment plus de fruits et moins de graisses
saturées (moins de charcuterie par exemple) [34] [35].
Cancers
33
La mortalité par cancer colorectal
Graph
13
Sur la période 2004-2006, pour l’ensemble
de la zone étudiée, la mortalité par cancer
colorectal représente 9 % de l’ensemble
des décès par cancer (3 729 décès) chez
les hommes et 13 % (3 513 décès) chez les
femmes.
Taux standardisés de mortalité par cancer colorectal,
zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 habitants)
36,8
33,3
33,1
19,0
Aisne
38,1
20,0
Ardennes
37,1
21,6
Marne
22,8
Nord
42,9
32,1
37,0
32,5
Tant chez les hommes que chez les
femmes, la mortalité de la zone étudiée
(36,8 décès pour 100 000 hommes et
21,7 décès pour 100 000 femmes) est plus
élevée que les mortalités nationales.
28,7
34,8
30
22,4
Pas-de-Calais
22,5
Somme
23,3
Hainaut
Luxembourg
21,2
30,8
50
Oise
17,7
39,5
Zone étudiée et moyennes nationales
La mortalité par cancer colorectal chez
les femmes belges est plus élevée que chez
les Françaises mais les taux masculins sont
similaires dans les deux pays.
20,5
18,8
Hommes / Femmes
32,5
Comme pour l’incidence, les taux calculés
sont une fois et demie à deux fois plus élevés
pour les hommes que pour les femmes.
Zone étudiée
21,7
10
19,2
Namur
20,5
Flandre occidentale
10
France
30
Belgique
B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
Différences de mortalité au sein de la zone étudiée
Les hommes du département du Nord se démarquent fortement de la zone étudiée avec 42,9 décès pour
100 000 hommes. C’est le seul taux qui soit significativement plus élevé que celui de la zone étudiée. Le plus faible taux
de mortalité par cancer colorectal, chez les hommes comme chez les femmes, concerne le département de l’Oise avec
respectivement 32,1 et 17,7 décès pour 100 000.
Dans les trois provinces belges, les taux sont tous plus faibles que celui de la zone étudiée.
Les séjours hospitaliers pour cancer colorectal
Sur la période 2004-2005, les séjours
hospitaliers
pour
cancer
colorectal
représentent, pour les hommes comme
pour les femmes, 10 % de l’ensemble des
séjours hospitaliers respectifs pour cancer
(10 593 séjours hospitaliers masculins et
8 992 séjours hospitaliers féminins).
Graph Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer colorectal,
14
zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 habitants)
147,1
156,3
140,6
169,5
163,7
119,6
50
Nord
96,0
Oise
France
Pas-de-Calais
Somme
Hainaut
Luxembourg
Namur
64,4
Flandre occidentale
67,1
0
Marne
94,9
84,0
105,7
100
Aisne
Ardennes
76,6
112,9
150
84,8
88,7
121,5
Zone étudiée
94,0
82,0
97,1
156,3
163,2
200
74,3
93,0
155,5
Les hospitalisations pour le cancer
colorectal sont significativement plus fréquentes en France hexagonale qu’en
Belgique.
34
Hommes / Femmes
149,5
Zone étudiée et moyennes nationales
Sur la zone étudiée, les taux d’hospitalisation masculins et féminins pour cancer
colorectal (147 séjours hospitaliers pour
100 000 hommes et 90 séjours hospitaliers
pour 100 000 femmes) sont plus élevés
qu’en Belgique, mais plus faibles qu’en
France hexagonale.
89,9
117,1
50
100
Belgique
B - RCM, 2004-2005
F - PMSI, 2004-2005
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
Différences d’hospitalisation au sein de la zone étudiée
Chez les hommes, il existe un vrai effet frontière pour la fréquence d’hospitalisation pour cancer colorectal : les trois
provinces wallonnes présentent un taux plus faible que celui de la zone étudiée et les départements français un taux
plus élevé, sauf dans les Ardennes. Les nombres d’hospitalisation pour cancer colorectal sont les plus élevés dans le
département de la Marne (170 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes) et les plus faibles en province de Namur
(106 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes). Chez les femmes, on observe le même type de différence entre les
provinces belges et les départements français.
Les hospitalisations pour cancer colorectal sont plus fréquentes chez les hommes que chez les femmes.
Les hospitalisations pour cancer colorectal chez les hommes comme chez les femmes de Flandre occidentale sont
moins fréquentes qu’en zone étudiée alors que l’incidence y est la plus élevée de la zone étudiée.
Analyse de l’hospitalisation pour cancer colorectal à l’échelon des arrondissements
Carte
14
Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer colorectal des
hommes, zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 hommes)
Nord : 155,5
Pas-de-Calais : 156,3
Flandre occidentale : 112,9
Hainaut : 119,6
Namur : 105,7
Somme : 163,2
Luxembourg : 121,5
Oise : 163,7
Ardennes : 140,6
Générations en Santé
Pour 100 000
hommes
218,47
Aisne : 149,5
202,13
175,31
133,71
104,11
75,83
20
Marne : 169,5
Kilomètres
Belgique : 117,1
France hexagonale : 156,3
Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks
B - RCM, 2004-2005
F - PMSI, 2004-2005
Il existe un léger effet frontière pour les hommes.
Les hospitalisations pour cancer colorectal sont moins nombreuses dans les arrondissements belges, les taux ne
dépassant pas 134 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes excepté pour les arrondissements de Tournai, Arlon et
Bastogne. L’arrondissement de Philippeville présente le plus faible taux d’hospitalisation avec 84 séjours hospitaliers
pour 100 000 hommes. Côté français, il n’y a pas de tendance géographique nette.
Le taux masculin d’hospitalisation est le plus élevé dans l’arrondissement de Vervins (219 séjours hospitaliers pour
100 000 hommes) que dans le reste de la zone étudiée.
Un réel effet frontière est observé entre deux arrondissements de Flandre occidentale, Furnes et Ypres, et
l’arrondissement de Dunkerque (respectivement 114, 115 et 175 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes).
Cancers
35
Carte
15
Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer colorectal des
femmes, zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 femmes)
Nord : 94,9
Pas-de-Calais : 97,1
Flandre occidentale : 67,1
Hainaut : 84,0
Namur : 64,4
Somme : 88,7
Luxembourg : 76,6
Oise : 96,0
Ardennes : 82,0
Générations en Santé
Pour 100 000
femmes
147,13
Aisne : 84,8
124,32
95,61
83,58
70,03
49,35
20
Marne : 93,0
Kilomètres
Belgique : 74,3
France hexagonale : 94,0
Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks
B - RCM, 2004-2005
F - PMSI, 2004-2005
La répartition géographique des hospitalisations pour cancer colorectal féminin est semblable à celle des hommes.
Chez les femmes, les arrondissements de Mons et Neufchâteau présentent des taux plus élevés que les hommes avec
respectivement 99 et 124 séjours hospitaliers pour 100 000 femmes.
Tant chez les hommes que chez les femmes, les taux de l’arrondissement d’Arras sont parmi les plus élevés et sont
significativement supérieurs à celui de la zone étudiée.
Comme pour les hommes, un effet frontière est observé entre les arrondissements de Flandre occidentale, notamment
Furnes et Ypres, et l’arrondissement de Dunkerque.
Le dépistage du cancer colorectal
Belgique
Le programme de dépistage organisé du cancer colorectal a débuté le 1er mars 2009 en Fédération WallonieBruxelles. La population cible est constituée de toutes les personnes âgées de 50 à 74 ans (hommes et femmes). Elles
sont invitées à se rendre, tous les deux ans, chez leur médecin généraliste pour effectuer un dépistage.
La Communauté flamande a décidé, début février 2012, d’organiser un dépistage du cancer colorectal à partir de
2014. Une expérimentation dans trois communes a prouvé que 40 % de la population était prête à participer à un
dépistage.
France
Les départements du Nord, des Ardennes et de la Marne ont servi d’expérimentation pour la mise en place d’un
dispositif de dépistage organisé qui s’est échelonné de 2002 à 2006. Les trois départements de Picardie ont débuté le
programme en décembre 2006-février 2007 et le département du Pas-de-Calais en mars 2008. Le programme cible les
personnes âgées de 50 à 74 ans. C’est en 2009 que le programme de dépistage organisé du cancer colorectal a été
généralisé à l’ensemble du territoire.
36
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
Le cancer colorectal est généralement précédé d’une tumeur bénigne. En moyenne, la tumeur bénigne met plus
de 10 ans avant de se transformer en cancer. Le dépistage, qui permet de diagnostiquer et donc de traiter les lésions
cancéreuses à un stade précoce (exérèse chirurgicale), permet une diminution d’environ 15 % de la mortalité. Malgré des
progrès importants dans la prise en charge du cancer, seul un cancer colorectal sur deux est actuellement guéri [36].
Le dépistage du cancer colorectal est orienté vers les individus de 50 ans et plus présentant un risque moyen, c’està-dire asymptomatiques et sans antécédents familiaux de cancer colorectal ou d’antécédents personnels de pathologie
rectale. Pour ce dépistage de masse, le test de recherche de sang occulte dans les selles (Hemoccult®) a été retenu
[33].
Le gaïac est un bois très dur des régions d’Amérique latine et des Antilles. Ce bois fournit une résine qui constitue le
réactif principal pour la recherche des oxydases et peroxydases.
Les plaquettes du test Hemoccult® sont imprégnées avec du gaïac, ce qui permet la réaction de peroxydase de
l’hémoglobine qui est éventuellement présente dans les échantillons de selles que l’on analyse dans le cadre du
dépistage du cancer colorectal.
Le test Hemoccult® est le test le mieux validé ; des essais randomisés ont démontré l’efficacité du test dans la réduction
de la mortalité du cancer colorectal [14] [38]. Le test de recherche de sang occulte dans les selles a les caractéristiques
d’un test de dépistage de masse : simple, acceptable, peu onéreux et sans danger [38]. Le test Hemoccult® présente
toutefois des limites : les cancers et surtout les polypes (tumeurs bénignes), saignent de manière irrégulière. Pour un
adénome de 1 à 2 cm de diamètre, la spécificité du test est d’à peu près 98 % et la sensibilité d’environ 20 % (définitions
de la « spécificité » et la « sensibilité » dans l’encadré ci-dessous). Pour un adénome de plus de 2 cm, la spécificité et
la sensibilité sont de 30 % et 75 %. La sensibilité est faible mais acceptable si le test est réitéré tous les deux ans [39].
Lors de résultats positifs au test Hemoccult®, une coloscopie est effectuée. Les personnes présentant des
symptômes ou ayant des antécédents personnels ou familiaux doivent bénéficier d’un suivi spécifique avec réalisation
d’une coloscopie endoscopique complète. La coloscopie totale a une très grande sensibilité, cependant, cet examen
ne convient pas pour le dépistage de masse, en grande partie à cause de son caractère invasif. La coloscopie totale
est envisagée pour les personnes ayant un risque élevé, voire très élevé et les personnes ayant un test Hemoccult®
positif [33].
L’utilisation du test au gaïac tous les deux ans réduit significativement l’incidence des cancers colorectaux [40]. Une
diminution significative de la mortalité de 15 % à 20 % n’est atteignable que si au moins la moitié de la population cible
participe fréquemment au programme de dépistage et si une coloscopie est effectuée en cas de résultat positif [36]
[41].
Une des manières d’atteindre cette proportion de 50 % de personnes participantes est d’impliquer activement les
médecins traitants [36]. Une partie encore importante des 50-74 ans ne s’estime pas concernée par ce dépistage,
alors que celui-ci les concerne spécifiquement (population à risque moyen). Les personnes qui ne font pas le test
de dépistage ont moins souvent une mutuelle, ont plus fréquemment renoncé à des soins pour raisons financières
et sont plus souvent des hommes. Les femmes, plus particulièrement celles qui réalisent des frottis de col et des
mammographies, participent davantage à ce dépistage [42].
Sensibilité : capacité d’un test à reconnaître comme malade quelqu’un qui est réellement malade
(Nombre de personnes malades chez qui le test est positif/Nombre total de personnes malades)
Spécificité : capacité d’un test à reconnaître comme non malade quelqu’un qui est réellement non malade
(Nombre de personnes non-malades chez qui le test est négatif/Nombre total de personnes non-malades)
Cancers
37
Graph
Taux de participation au programme de
15
dépistage du cancer colorectal, 50-74 ans, 2009-2010 (en %)
45
39,0
40
35
36,0
31,0
28,0
30
24,0
25
28,0
24,0
20
15
10
6,0
8,0
8,0
5
0
Aisne Ardennes Marne
Nord
Oise
Pas- Somme Hainaut Lux.
de-Calais
Namur
B - Centre Communautaire de Référence pour le dépistage des cancers, 01/03/2009-28/02/2011
F - Institut de veille sanitaire, 2009-2010
Pour comparer les taux de participation au dépistage du cancer colorectal, le dénominateur du taux de participation
pour les trois provinces belges est la population belge au 1er janvier 2010. Les taux ne sont donc pas strictement
identiques aux publications du Centre Communautaire de Référence pour le dépistage des cancers.
Côté français, la population servant de dénominateur aux taux des départements français est une estimation faite par
l’Insee, la population exacte au 1er janvier 2010 n’étant pas encore disponible à la date du recueil. De plus, les exclusions
(antécendant personnel de cancer colorectal, facteur de risque familial nécessitant un suivi particulier...) n’ont pas été
soustraites du dénominateur ; c’est pourquoi les taux de participation ne sont pas identiques aux publications de l’Institut
de veille sanitaire.
En France comme en Belgique, le programme national de dépistage organisé du cancer colorectal se déroule par
vagues d’invitation : l’ensemble de la population cible est invitée sur deux années. Afin de prendre en compte l’influence
des stratégies d’invitations sur le nombre de personnes dépistées au cours d’une année, les taux de participation sont
calculés sur deux années glissantes.
Sur la période 2009-2010, la participation au dépistage du cancer colorectal diffère significativement entre les
départements français et les provinces belges. Les départements français possèdent des taux de participation au
dépistage du cancer colorectal quatre à cinq fois plus élevés que les provinces de Hainaut, de Namur et de Luxembourg.
Les taux de participation ne sont pas comparables entre la Belgique et la France, étant donné qu’en Fédération WallonieBruxelles de Belgique le programme de dépistage est en cours de démarrage.
Ayant expérimenté le dispositif du dépistage organisé, les départements des Ardennes et de la Marne détiennent les
taux de participation au dépistage du cancer colorectal les plus élevés (39,0 % et 36,0 %) de l’ensemble de la zone.
Côté belge, la province de Hainaut (6,0 %) possède le taux de participation le plus faible.
38
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
Cancers de la prostate
Au niveau mondial, le cancer de la prostate, une glande du système reproducteur masculin, est le deuxième cancer
le plus fréquent (899 102 cas) et la sixième cause de mortalité par cancer chez l’homme (258 133 décès) [5]. Il est
principalement diagnostiqué dans les pays à hauts revenus, où un dépistage est pratiqué [30].
Au niveau européen, c’est le cancer masculin le plus fréquent (323 790 cas) et la troisième cause de mortalité par
cancer (71 027 décès) [5].
Parmi un groupe de pays européens7, la France hexagonale présente le taux standardisé d’incidence du cancer de
la prostate le plus élevé. La Belgique se situe à la cinquième place.
Le cancer de la prostate se développe chez les hommes âgés principalement. Dans l’Union européenne, la moitié
des décès par cancer de la prostate survient chez les hommes de quatre-vingt ans et plus ; un décès sur treize chez
les hommes de moins de soixante-cinq ans. La majorité des hommes qui développent un cancer de la prostate n’ont
jamais de symptômes et décèdent d’autres causes. Les facteurs de risque de ce cancer restent actuellement inconnus
excepté celui de l’âge. L’augmentation importante du nombre de cancers de la prostate dans l’Union Européenne est
due au vieillissement de la population mais aussi au dépistage opportuniste par la recherche d’Antigène spécifique de
la prostate (PSA) [43] [14].
La glande prostatique fabrique la PSA et celle-ci est normalement retrouvée dans le sang dans des proportions
faibles. La désorganisation de l’architecture du tissu prostatique, retrouvée dans le cancer, engendre un passage plus
important de PSA dans la circulation sanguine. Le taux sanguin de PSA est donc plus élevé. Un résultat élevé de PSA
ne traduit pas forcément un cancer de la prostate. L’inflammation, l’adénome de prostate (tumeur bénigne), l’éjaculation,
une intervention médicale sur la prostate et un exercice physique intense dans les quarante-huit heures sont aussi des
causes d’augmentation du taux de PSA, temporaires pour la majorité d’entre elles [44].
Eléments marquants...
L’incidence du cancer de la prostate en zone étudiée est plus élevée que celle de la France hexagonale, ellemême supérieure à l’incidence belge. Dans la zone étudiée, les régions françaises présentent toutes des taux plus
élevés que les provinces belges ; la région Nord – Pas-de-Calais possédant l’incidence la plus élevée. La majorité
des cancers de la prostate reste asymptomatique et les sujets atteints décèdent fréquemment d’autres causes car
l’évolution de ce cancer est souvent lente.
Sur la zone étudiée, la mortalité par cancer de la prostate est supérieure à la mortalité en France hexagonale et en
Belgique. Les mortalités les plus élevées concernent les trois départements de la région Picardie (Aisne, Oise et
Somme).
Les séjours hospitaliers sont proportionnellement plus nombreux en France hexagonale qu’en Belgique. La
zone étudiée présente une fréquence standardisée intermédiaire de séjours hospitaliers. Les taux standardisés
d’hospitalisation pour cancer de la prostate sont plus élevés dans le sud de la zone étudiée et particulièrement dans
les départements de la région Picardie.
Pays sélectionnés : France hexagonale, Belgique, Norvège, Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Slovénie, Italie, Espagne, Islande,
Pologne, Royaume-Uni, Finlande et Suède. Standardisation sur la population mondiale.
7
Cancers
39
L’incidence du cancer de la prostate
Graph
16
Taux standardisés d’incidence du cancer de la prostate,
zone étudiée, 2005 (pour 100 000 hommes)
300
250
242,3
251,5
250,5
200
238,3
185,4
194,3
224,7
239,2
195,8
En 2005, le nombre de nouveaux cas de
cancer de la prostate sur la zone étudiée est
de 9 148 chez les hommes ce qui représente
31 % de la totalité des nouveaux cas
masculins de cancers.
Sur l’ensemble de la zone étudiée, les
cancers de la prostate sont les cancers les
plus fréquents suivis par les cancers de la
trachée, des bronches et du poumon et des
voies aérodigestives supérieures.
190,3
150
100
50
0
Champagne- Nord - Picardie
Ardenne Pas-de-Calais
Hainaut
Lux.
France
Namur
Flandre
occidentale
Zone étudiée
Belgique
B - Registre belge du Cancer, 2005
F - Institut de veille sanitaire, 2005
Zone étudiée et moyennes nationales
Le taux d’incidence du cancer de la prostate est plus élevé en France hexagonale qu’en Belgique.
Il est également plus élevé dans la zone étudiée qu’en France hexagonale et en Belgique. En effet, dans la zone
étudiée, l’incidence standardisée du cancer de la prostate atteint 239,2 nouveaux cas pour 100 000 hommes contre
224,7 en France hexagonale et 190,3 en Belgique.
Différences d’incidence au sein de la zone étudiée
Du côté français, les incidences du cancer de la prostate dans les régions Nord – Pas-de-Calais et Picardie sont plus
élevées que dans la zone étudiée. À l’inverse, pour les trois provinces wallonnes, l’incidence est significativement plus
faible que dans la zone étudiée.
Il n’existe aucune différence statistique entre le taux d’incidence du cancer de la prostate en Flandre occidentale et
celui de la zone étudiée. Cependant, le taux d’incidence flamand est supérieur aux taux wallons et donc plus proche
des taux français.
Évolution de l’incidence dans le temps
En France hexagonale comme dans les trois régions françaises étudiées, l’incidence du cancer de la prostate a
été multipliée par quatre entre 1980 et 2005. Les écarts d’incidence entre les trois régions françaises s’accentuent au
fil du temps. Les régions Picardie et Nord – Pas-de-Calais ont les taux d’incidence les plus élevés depuis 1980. Le
cancer de la prostate est le cancer dont l’incidence a le plus augmenté au cours des vingt-cinq dernières années : il est
responsable d’environ 70 % de l’augmentation de l’ensemble des cancers chez l’homme en France [45].
L’augmentation de l’incidence est liée à l’introduction du dosage du PSA. Ce test permet un diagnostic plus précoce
du cancer de la prostate et améliore le suivi post-thérapeutique. Cependant, il détecte également des lésions peu
évolutives qui auraient pu être ignorées jusqu’au décès de la personne [46].
Depuis 2004, l’incidence du cancer de la prostate en Belgique ainsi que dans les trois provinces wallonnes diminue.
Pour les provinces de Luxembourg et de Hainaut, la diminution approche les 30 % alors qu’elle est de 40 % en province
de Namur. Ces diminutions sont plus importantes que celle globalement observée en Belgique (13 %).
40
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
La mortalité par cancer de la prostate
Graph
17
Sur la période 2004-2006, les cancers de
la prostate, en zone étudiée, représentent
9 % (3 674 décès) de l’ensemble des décès
par cancer.
50
Taux standardisés de mortalité par cancer de la prostate,
zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 hommes)
46,6
45
41,8
40
37,2
40,4
42,4
41,9
44,0
41,8
34,5
39,7
34,2
35
Zone étudiée et moyennes nationales
Les différences de mortalité observées
ne sont pas superposables à l’incidence.
Par contre, sur la zone étudiée, la mortalité
par cancer de la prostate (40,2 décès pour
100 000 hommes) est plus élevée que celles
de la France hexagonale et de la Belgique
qui ne diffèrent pas entre elles.
36,9
40,2
35,8
30
25
20
15
10
5
0
Aisne
Marne Nord
Ardennes
Oise
Pas- Somme
Lux. Namur Flandre
Zone étudiée
de-Calais
occidentale
Hainaut
France
Belgique
B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
Différences de mortalité au sein de la zone étudiée
Les trois départements de Picardie (Aisne, Oise et Somme) présentent les taux les plus élevés avec un taux
significativement plus élevé que la zone étudiée pour le département de l’Aisne (46,6 décès pour 100 000 hommes).
La mortalité par cancer de la prostate la plus faible est mesurée dans la province de Hainaut (34,5 décès pour
100 000 hommes). Ce qui s’explique, entre autre, par un effet de substitution : la mortalité générale prématurée est en
effet la plus élevée en Hainaut et le cancer de la prostate voit sa létalité grimper chez les personnes très âgées.
La province de Flandre occidentale présente un taux de mortalité par cancer de la prostate plus faible que la zone
étudiée, contrairement à l’incidence où les deux sont relativement proches. Cette constatation semble confirmer l’impact
de ce que d’aucuns seraient tentés d’appeler un sur-diagnostic.
Les séjours hospitaliers pour cancer de la prostate
Sur la période 2004-2005, pour l’ensemble
de la zone étudiée, les séjours hospitaliers
pour cancer de la prostate s’élèvent à
16 578 séjours ce qui représente 15 %
de l’ensemble des séjours hospitaliers
masculins pour cancer.
Zone étudiée et moyennes nationales
Comme pour l’incidence du cancer de
la prostate, les hospitalisations sont plus
fréquentes en France hexagonale qu’en
Belgique, alors que les mortalités ne sont
pas très différentes. Dans la zone étudiée,
le taux standardisé d’hospitalisation pour
cancer de la prostate atteint 226 séjours
hospitaliers pour 100 000 hommes et est
inférieur au taux français mais supérieur au
taux belge.
Cancers
Graph
Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer de la
18
prostate, zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 hommes)
400
354,4
300
234,5
260,3
290,2
280,7
237,0
242,3
204,7
200
226,4
182,4 185,6 185,9
132,5
152,5
100
0
Aisne
Marne Nord
Ardennes
Oise
Pas- Somme
Lux. Namur Flandre
Zone étudiée
de-Calais
occidentale
Hainaut
France
Belgique
B - RCM, 2004-2005
F - PMSI, 2004-2005
41
Différences d’hospitalisation au sein de la zone étudiée
Les constats établis pour l’incidence du cancer de la prostate entre les départements français, les provinces belges
et la zone étudiée, sont également observés pour l’hospitalisation. Le taux de la zone étudiée résulte d’un taux
d’hospitalisation plus élevé dans les départements français mais plus faible dans les provinces belges.
Qu’il s’agisse de l’incidence, de la mortalité ou de l’hospitalisation pour cancer de la prostate, les taux sont
particulièrement élevés dans le département de l’Aisne (354 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes) et faibles dans
la province de Hainaut (133 séjours pour 100 000 hommes).
Les hommes en province de Flandre occidentale sont moins hospitalisés pour cancer de la prostate que l’ensemble
des hommes de la zone étudiée, avec un taux atteignant 186 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes, alors que le
taux d’incidence est élevé dans cette province.
Analyse de l’hospitalisation pour cancer de la prostate à l’échelon des arrondissements
Carte
16
Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer de la prostate,
zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 hommes)
Nord : 237,0
Flandre occidentale : 185,9
Pas-de-Calais : 204,7
Hainaut : 132,5
Namur : 185,6
Somme : 290,2
Luxembourg : 182,4
Oise : 280,7
Ardennes : 234,5
Générations en Santé
Pour 100 000
hommes
475,20
475,19
Aisne : 354,4
304,79
246,98
201,55
156,59
107,02
20
Marne : 260,3
Belgique : 152,5
France hexagonale : 242,3
Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks
Kilomètres
B - RCM, 2004-2005
F - PMSI, 2004-2005
Comme observé précédemment (graphique 18), les hospitalisations pour cancer de la prostate sont plus élevées
dans les arrondissements du sud de la zone étudiée et particulièrement dans les départements de la région Picardie,
avec un taux maximal dans l’arrondissement de Saint-Quentin (475 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes).
Les arrondissements de la province de Hainaut sont ceux de la zone étudiée pour lesquels les séjours hospitaliers
pour cancer de la prostate sont les moins fréquents avec un taux minimal pour l’arrondissement de Charleroi (107
séjours hospitaliers pour 100 000 hommes).
L’analyse par arrondissement ne montre pas d’effet frontière.
42
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
Le dépistage du cancer de la prostate
Le 19 mars 2009, le New England Journal of Medicine publiait deux articles contradictoires [49] [50] sur l’intérêt du
dépistage systématique du cancer de la prostate par un dosage sanguin du PSA [51].
Les dépistages ne sont pas anodins dans la mesure où ils peuvent aboutir à des interventions (chirurgicales ou
radiothérapeutiques) pouvant entraîner des conséquences autres sur la santé des patients. Il faut ainsi faire la part
des choses entre d’un côté, les bénéfices de traitements probablement curatifs des lésions invasives dépistées
précocement et, de l’autre, les complications potentiellement invalidantes des traitements des lésions latentes pour
lesquelles s’abstenir aurait été préférable.
Suivant les critères de dépistage décrits par l’OMS, le cancer de la prostate est un problème de santé publique
important essentiellement pour les hommes âgés de plus de 75 ans. Actuellement, le dosage du PSA n’est pas une
stratégie de dépistage validée [47] [14].
Belgique
Actuellement en Belgique, le test du PSA est utilisé régulièrement dans le cadre des check-up. Cependant, un
manque d’information sur les bonnes pratiques du test auprès du patient est constaté, engendrant des dépistages
individuels non nécessaires. Suite aux connaissances scientifiques actuelles, aux aspects éthiques et juridiques, la
prescription d’un dosage du PSA « en routine » sans accord du patient n’est pas acceptable [47]. Il n’est d’ailleurs plus
remboursé par la sécurité sociale dans ce cas de figure.
France
En France, le dépistage organisé du cancer de la prostate est également un sujet de réflexion car son intérêt n’a pas
encore été démontré. Le dépistage est actuellement proposé à titre individuel en tenant compte des facteurs de risque
de la personne après information sur les conséquences du dépistage (risque de détecter de petites lésions tumorales
qui auraient pu rester asymptomatiques) et avec accord du patient [48].
Cancers
43
Cancers du sein
Chez les femmes, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent tant au niveau mondial (1 384 155 cas) qu’européen
(332 670 cas). Il est la première cause de mortalité par cancer dans le monde (458 503 décès) et en Europe
(89 801 décès) [5]. C’est une maladie qui est beaucoup plus fréquente dans les pays à hauts revenus, mais qui tend
à augmenter rapidement dans les pays à moyens et bas revenus [30]. Il augmente également avec l’âge et donc avec
le vieillissement de la population.
Une variation géographique de l’incidence du cancer du sein est constatée. Le facteur « environnement » (hormonal
et alimentaire entre autres) a un impact important sur le risque de développer un cancer du sein. L’origine ethnique
semble également avoir une certaine influence [14], probablement liée aux modes de vie.
Parmi un groupe de pays européens8, la France hexagonale se situe à la deuxième place pour la fréquence. La
Belgique détient la première place, avec 9 697 nouveaux cas diagnostiqués en 2008 [52]. Cette incidence élevée
pourrait être expliquée par l’accumulation de nombreux facteurs de risque, l’impact du programme de dépistage et la
qualité d’enregistrement des cas.
Généralement, l’instauration d’un programme de dépistage biennal d’un cancer engendre rapidement, dans les
années qui suivent, l’augmentation de l’incidence de ce cancer. En Belgique, depuis que le programme de dépistage du
cancer du sein a débuté en Flandre en 2000 et 2001, l’incidence a fortement augmenté chez les 50-69 ans en 2001. Par
contre, en Wallonie, l’impact du programme de dépistage systématique sur l’incidence est certainement moins marqué
étant donné l’existence antérieure d’un dépistage opportuniste largement répandu [53].
Le cancer du sein est multifactoriel. L’identification de facteurs de risque spécifiques du cancer du sein est impossible
dans la majorité des cas. Les gènes BRCA1 et BRCA2 prédisposent fortement au cancer du sein. Ils expliquent environ
5 % à 10 % des cancers du sein [54].
Les antécédents familiaux ont également de l’importance : les femmes dont une parente au premier degré (mère,
sœur ou fille) a eu un cancer du sein ont un risque majoré de développer un cancer du sein, surtout avant l’âge de
50 ans. Le risque augmente dans une moindre mesure pour les femmes ayant une parente au second degré concernée
par la maladie [55]. L’incidence de ce cancer, comme beaucoup d’autres, augmente avec l’âge.
Les facteurs de reproduction comme des menstruations à un âge précoce, une nulliparité (aucune grossesse) ou une
première grossesse tardive et une ménopause tardive sont des facteurs de risque du cancer du sein [14] [56].
Les hormones exogènes comme la contraception orale et les traitements hormonaux substitutifs de la ménopause
constituent également un risque. Cependant, pour les femmes qui utilisent des contraceptifs oraux combinés (œstrogènes
et progestatifs), l’augmentation du risque de cancer du sein préménopausique semble faible. Ce risque est plus élevé
parmi les femmes qui en consomment avant leur première grossesse menée à terme [57] [58].
D’autres facteurs de risque existent : l’alimentation (graisses saturées entre autres), la consommation d’alcool [30]
ainsi que l’obésité et surtout l’excès de poids en début de ménopause [59]. Il existe, à l’opposé, quelques facteurs
considérés comme protecteurs du cancer du sein : l’allaitement prolongé [55] [59], la consommation d’antioxydants et
l’exercice physique [30].
Le cancer du sein existe chez l’homme mais il est très rare. Il est souvent diagnostiqué tardivement et est d’assez
mauvais pronostic. Il n’est pas abordé dans ce chapitre.
Pays sélectionnés : France hexagonale, Belgique, Norvège, Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Slovénie, Italie, Espagne, Islande,
Pologne, Royaume-Uni, Finlande et Suède. Standardisation sur la population mondiale.
8
44
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
Eléments marquants...
L’incidence du cancer du sein de la zone étudiée est supérieure aux moyennes belge et française. La région Nord –
Pas-de-Calais présente l’incidence la plus élevée ; de plus, elle est plus importante que l’incidence de la zone
étudiée. Elle est par contre la plus faible dans la province de Luxembourg et la région Champagne-Ardenne.
Sur la zone étudiée, la mortalité par cancer du sein est plus élevée qu’en France hexagonale mais proche de la
mortalité en Belgique. Un gradient nord-sud est mis en évidence. Les départements du Nord et du Pas-de-Calais
présentent les mortalités les plus élevées de la zone étudiée. La moitié des décès survient avant l’âge de 65 ans.
La fréquence des séjours hospitaliers pour cancer du sein en zone étudiée est plus élevée qu’en Belgique mais
légèrement plus faible que la fréquence des séjours en France hexagonale. Les hospitalisations sont plus élevées
dans la partie française de la zone, principalement dans les départements du Pas-de-Calais et de l’Oise.
En Belgique, la fréquence totale du dépistage du cancer du sein (programme et hors-programme) est similaire dans
les trois régions du pays. Cependant, le dépistage organisé est beaucoup plus pratiqué en Flandre alors que le
dépistage opportuniste est plus répandu en Wallonie et à Bruxelles. En France hexagonale, le dépistage organisé
touche une plus forte proportion de femmes qu’en Belgique.
L’incidence du cancer du sein
Graph
19
200
Taux standardisés d’incidence du cancer du sein des
femmes, zone étudiée, 2005 (pour 100 000 femmes)
190,8
176,2
180
160
140
139,2
154,6
165,4
155,9
142,3
158,5
168,9
146,5
Dans la zone étudiée, les cancers du sein
sont les cancers féminins les plus fréquents
suivis par les cancers colorectaux et de la
trachée, des bronches et du poumon.
120
100
80
60
Zone étudiée et moyennes nationales
40
20
0
Champagne- Nord - Picardie
Ardenne Pas-de-Calais
En 2005, le nombre de nouveaux cas de
cancer du sein, chez les femmes, sur la zone
étudiée est de 8 384 ce qui représente 38 %
de la totalité des nouveaux cas féminins de
cancers.
Hainaut
Lux.
France
Namur
Flandre
occidentale
Belgique
Zone étudiée
L’incidence du cancer du sein en Belgique
est plus élevée qu’en France hexagonale.
Les taux d’incidence nationaux sont plus
faibles que celui de la zone étudiée.
B - Registre belge du Cancer, 2005
F - Institut de veille sanitaire, 2005
Différences d’incidence au sein de la zone étudiée
L’incidence du cancer du sein est la plus élevée en région Nord - Pas-de-Calais (190,8 nouveaux cas de cancer
du sein pour 100 000 femmes) et la plus faible en Champagne-Ardenne (139,2 nouveaux cas pour 100 000 femmes).
Ces incidences sont respectivement plus élevée et plus faible que celle de la zone étudiée (168,9 nouveaux cas pour
100 000).
Évolution de l’incidence dans le temps
Entre 1980 et 2005, l’incidence du cancer du sein a augmenté en France hexagonale ainsi que dans les trois régions
françaises. De 1980 à 2005, l’incidence du cancer du sein en région Nord – Pas-de-Calais a toujours été supérieure aux
taux des deux autres régions françaises et de la France hexagonale. Pour les régions Champagne-Ardenne et Picardie,
le taux d’incidence du cancer du sein est systématiquement proche du taux national. Côté belge, l’incidence du cancer
du sein est assez stable depuis 2004.
Cancers
45
L’incidence du cancer du sein augmente suite à l’évolution démographique, à l’industrialisation et à l’urbanisation. Le
programme de dépistage joue un rôle incontestable dans les résultats observés [30] [60]. Cependant, il est difficile de
quantifier la part due à l’évolution des facteurs de risque environnementaux ou comportementaux ainsi qu’à la pratique
du dépistage opportuniste et organisé [45]. Après une augmentation de l’incidence pendant de nombreuses années,
une diminution a subitement été observée en 2003 aux États-Unis, puis en Australie, au Canada, en Allemagne et en
France. Elle pourrait s’expliquer en partie par la diminution de l’utilisation des traitements hormonaux substitutifs de la
ménopause [61] [62] [53].
La mortalité par cancer du sein
Graph
20
Taux standardisés de mortalité par cancer du sein des
femmes, zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 femmes)
Sur la période 2004-2006, les décès
par cancer du sein, en zone étudiée,
représentent un cinquième de l’ensemble
des décès féminins par cancer.
45
39,2
40
35
34,8
34,0
32,0
30
36,7
34,1
37,6
36,1
34,8
34,2
35,4
35,9
30,3
29,8
Zone étudiée et moyennes nationales
La mortalité par cancer du sein est
plus élevée en Belgique qu’en France
hexagonale. Le taux de la zone étudiée
(35,9 décès pour 100 000 femmes) est
similaire à celui de la Belgique.
25
20
15
10
5
0
Aisne
Marne Nord
Ardennes
Oise
Pas- Somme
Lux. Namur Flandre
Zone étudiée
de-Calais
occidentale
Hainaut
France
Belgique
B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
Différences de mortalité au sein de la
zone étudiée
Côté français, les département du Nord
et du Pas-de-Calais présentent les taux
les plus élevés de la zone étudiée. Celui
du Nord est significativement supérieur à
celui de la zone étudiée. Le taux minimal
concerne le département de l’Oise avec
29,8 décès pour 100 000 femmes.
Analyse de la mortalité par cancer du sein à l’échelon des arrondissements
Carte
18
Un gradient nord-sud est mis en
évidence : la mortalité par cancer
du sein est plus élevée dans les
arrondissements du nord de la zone
étudiée.
Les
arrondissements
de
Bastogne (46,5 décès pour 100
000 femmes) et de Philippeville
(45,6 décès pour 100 000 femmes)
présentent les taux les plus élevés
et les arrondissements de Vitry-leFrançois (23,7 décès pour 100 000
femmes) et Sainte-Ménehould (16,6
décès pour 100 000 femmes), les
plus faibles.
Taux standardisés de mortalité par cancer du sein des femmes,
zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 femmes)
Nord : 39,2
Pas-de-Calais : 36,7
Flandre occidentale : 37,6
Hainaut : 36,1
Namur : 34,2
Somme : 34,1
Luxembourg : 34,8
Oise : 29,8
Ardennes : 34,0
Générations en Santé
Pour 100 000
femmes
46,46
Aisne : 34,8
40,02
35,77
31,98
27,38
16,56
20
Marne : 32,0
Kilomètres
Belgique : 35,4
France hexagonale : 30,3
Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks
B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
46
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
La mortalité prématurée par cancer du sein
Zone étudiée et moyennes nationales
Taux standardisés de mortalité prématurée
par cancer du sein des femmes, zone étudiée,
2004-2006 (pour 100 000 femmes)
Graph
21
Le taux de mortalité prématurée suit une
distribution similaire à la mortalité générale
par cancer du sein. Dans la zone étudiée, la
mortalité prématurée est plus élevée qu’en
Belgique, elle-même plus haute qu’en France
hexagonale.
Différences de mortalité prématurée au
sein de la zone étudiée
Les deux départements de la région
Nord – Pas-de-Calais présentent les taux les
plus élevés, ceux-ci étant significativement
supérieurs à celui de la zone étudiée.
Les taux minimaux concernent la province
de Luxembourg et le département de la
Marne.
25
20
20,5
18,1
20,0
18,3 18,1
16,5
14,6
15
20,5
17,5
18,4
16,1
15,4
13,9
15,6
10
5
0
Aisne
Marne Nord
Ardennes
Oise
Pas- Somme
Lux. Namur Flandre
Zone étudiée
de-Calais
occidentale
Hainaut
France
Belgique
B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
La province de Flandre occidentale présente une mortalité prématurée par cancer du sein plus élevée que les trois
provinces wallonnes et les départements français, excepté le Nord et le Pas-de-Calais. Cependant, les différences ne
sont pas statistiquement significatives, excepté pour le département de la Marne.
Les séjours hospitaliers pour cancer du sein
Graph
22
Taux standardisés d’hospitalisation
pour cancer du sein des femmes,
zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 femmes)
300
250
250,4
226,4 222,0 220,0
200
234,0
210,2
216,8 221,7
197,7 204,1
224,6 221,5
190,7 204,3
150
100
50
0
Aisne
Marne Nord
Ardennes
Oise
Pas- Somme
Lux. Namur Flandre Zone étudiée
de-Calais
occidentale
Hainaut
France
B - RCM, 2004-2005
F - PMSI, 2004-2005
Belgique
Sur la période 2004-2005, pour l’ensemble
de la zone étudiée, un quart de l’ensemble
des séjours hospitaliers féminins pour cancer
concerne les cancers du sein avec un total
de 20 528 séjours hospitaliers.
Zone étudiée et moyennes nationales
Contrairement
à
l’incidence,
les
Françaises sont davantage hospitalisées
pour le cancer du sein que les Belges. Le
taux d’hospitalisation pour cancer du sein de
la zone étudiée (222 séjours pour 100 000)
est plus élevé qu’en Belgique mais est plus
faible qu’en France hexagonale.
Différences d’hospitalisation au sein de la
zone étudiée
Alors que le département du Nord présente
le taux français le plus élevé de mortalité par
cancer du sein et le département de l’Oise le plus faible, la situation est inversée pour l’hospitalisation : le département
de l’Oise affiche un taux d’hospitalisation pour cancer du sein de 250 séjours hospitaliers pour 100 000 femmes, contre
210 pour le Nord.
Pour l’ensemble de la zone étudiée, la province de Luxembourg présente le taux d’hospitalisation le plus faible avec
198 séjours hospitaliers pour 100 000 femmes.
Le taux féminin d’hospitalisation pour cancer du sein est plus faible en Flandre occidentale qu’en zone étudiée.
Cancers
47
Analyse de l’hospitalisation pour cancer du sein à l’échelon des arrondissements
Taux standardisés d’hospitalisation
pour cancer du sein des femmes,
zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 femmes)
Carte
18
La carte des séjours hospitaliers
pour cancer du sein ne montre pas
de réel effet frontière même si les
arrondissements présentant les
taux les plus élevés se trouvent du
côté français. La majorité de ces
arrondissements se situent dans les
départements du Pas-de-Calais et
de l’Oise.
Nord : 210,2
Flandre occidentale : 190,7
Pas-de-Calais : 234,0
Hainaut : 221,7
Namur : 204,1
Somme : 216,8
L’arrondissement de Compiègne
présente
un
taux
maximal
(296,1 séjours hospitaliers pour
100 000 femmes) significativement
plus élevé que la zone étudiée.
Luxembourg : 197,7
Oise : 250,4
Ardennes : 222,0
La situation est intermédiaire
dans la partie wallonne.
Générations en Santé
Pour 100 000
femmes
296,08
287,70
Aisne : 226,4
236,66
215,31
195,74
173,89
138,40
20
Marne : 220,0
Kilomètres
Belgique : 204,3
France hexagonale : 224,6
Méthode de discrétisation : Méthode de Jenks
B - RCM, 2004-2005
F - PMSI, 2004-2005
Le dépistage du cancer du sein
Belgique
En 2002, le dépistage organisé du cancer du sein a démarré en Fédération Wallonie-Bruxelles. Le programme de
dépistage permet aux femmes âgées de 50 à 69 ans de réaliser un mammotest gratuitement. Le mammotest consiste
en un set standard de clichés radiographiques des seins dont la qualité est contrôlée (agrément des centres d’imagerie
et double, voire triple lecture). Les personnes éligibles de la tranche d’âge considérée reçoivent tous les deux ans une
invitation à passer le mammotest. En Fédération Wallonie-Bruxelles, deux types de mammographies sont pratiquées :
• la mammographie de dépistage
-effectuée dans le cadre du programme organisé, le mammotest ;
- faite de manière opportuniste/individuel : plus de clichés, moins standardisés, sans double lecture, sans
obligation d’agrément du centre qui la pratique, souvent combinée avec une échographie ;
•
la mammographie de diagnostic, orientée, effectuée suite à une plainte ou un symptôme [63].
En Communauté flamande, le programme a démarré en 2000 et 2001. Il a plus de succès qu’en Wallonie.
Les mammographies opportunistes y sont moins pratiquées.
France
Depuis le 1er janvier 2004, le dépistage organisé du cancer du sein a été étendu à l’ensemble des départements
dans le cadre du Plan national cancer lancé en 2003. L’ensemble des femmes âgées de 50 à 74 ans est invité tous les
deux ans à réaliser une mammographie de dépistage. L’objectif du plan est qu’au moins 80 % des femmes concernées
participent au dépistage.
Les femmes déjà atteintes d’un cancer ou celles qui ont une prédisposition familiale ne sont pas concernées par ce
programme de dépistage et bénéficient d’un suivi particulier [48].
48
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
L’objectif principal du programme de dépistage est de réduire la mortalité par cancer du sein et la morbidité liée entre
autres à des traitements mutilants (ablation du sein et des ganglions axillaires) lorsque la tumeur est étendue et à un
stade avancé. Les deux conditions de réussite de ce programme dépendent de la qualité de l’examen et du taux de
participation de la population cible. Le dépistage par mammographie est l’unique examen qui a prouvé son efficacité. Le
mammotest effectué en Belgique ainsi que la tranche d’âge 50-69 ans répondent aux normes européennes European
guidelines for quality assurance in mammography screening (4e édition, 2006) [64].
Une baisse de la mortalité par cancer du sein de 35 % peut être observée chez les femmes réalisant fréquemment
le dépistage dans le cadre d’un programme organisé [65]. Pour atteindre cet objectif, le référentiel européen, mis à jour
en 2006, recommande un taux de participation de la population cible supérieur ou égal à 70 %.
Il est important de sensibiliser les femmes qui ne font jamais de mammographie ainsi que celles qui en réalisent endehors du programme de dépistage. Les atouts du programme sont la gratuité et le contrôle de qualité [66].
Atteindre une couverture de 70 % de la population cible est ambitieux, les résistances sont nombreuses : résistances
des femmes elles-mêmes, des acteurs de santé, des acteurs institutionnels... Les taux de dépistage les plus faibles sont
observés parmi les femmes possédant de faibles revenus [67] ainsi que parmi les femmes n’ayant pas de couverture
santé complémentaire9 [60] et ayant un moins bon accès aux soins médicaux [68].
Un facteur influençant positivement la réalisation du dépistage du cancer du sein est le fait d’avoir réalisé le dépistage
du cancer du col de l’utérus, c’est pourquoi il est important de communiquer sur les deux dépistages en même temps.
Enfin, l’implication du médecin généraliste reste centrale tant au niveau de l’information sur les dépistages que pour de
la sensibilisation des femmes ne participant pas régulièrement au dépistage [69].
La sensibilité et la spécificité du mammotest sont de l’ordre de 85 % à 90 % quand la densité mammaire n’est pas trop
élevée (le programme de dépistage concerne justement les femmes de plus de 50 ans, ayant a priori des seins moins
denses que les plus jeunes), la spécificité étant légèrement supérieure à la sensibilité [70].
Sensibilité : capacité d’un test à reconnaître comme malade quelqu’un qui est réellement malade
(Nombre de personnes malades chez qui le test est positif/Nombre total de personnes malades)
Spécificité : capacité d’un test à reconnaître comme non malade quelqu’un qui est réellement non malade
(Nombre de personnes non-malades chez qui le test est négatif/Nombre total de personnes non-malades)
En Belgique, la pratique du dépistage organisé (mammotest) ou opportuniste (mammographie de dépistage) semble
être fortement liée aux habitudes de dépistage opportuniste largement répandu avant le lancement du programme
de dépistage organisé. Parmi les trois régions belges (flamande, wallonne et Bruxelles-capitale), le pourcentage de
femmes qui réalisent fréquemment l’un ou l’autre type de mammographie est semblable.
Le dépistage organisé (mammotest) est beaucoup plus pratiqué en Flandre (44 %) alors que le dépistage opportuniste
(mammographie diagnostique) est plus répandu en Wallonie (47 %) et à Bruxelles (44 %) [67].
En France, le taux de participation au programme de dépistage organisé est en augmentation [71].
En France, une complémentaire santé est un contrat garantissant le remboursement des frais de santé en cas de maladie,
d’accident ou de maternité, en complément des remboursements de la Sécurité sociale.
En Belgique, les assurances complémentaire santé couvrent les frais liés à la santé (lunettes, lentilles de contact, appareils
auditifs, soins en ostéopathie, frais d’hospitalisation en chambre seule…).
9
Cancers
49
Pour permettre la comparaison entre la France et la Belgique, la tranche d’âge considérée ici est celle des
50 à 69 ans.
Par ailleurs, le dénominateur utilisé dans le graphique est la population totale et non la population éligible (voir plus
haut). Les taux ne sont donc pas strictement identiques aux publications de l’Institut de veille sanitaire et de l’Agence
inter-mutualiste.
Taux de participation au programme
de dépistage organisé du cancer du sein,
parmi les femmes de 50-69 ans, 2006-2007 (en %)
Graph
23
70
59,2
60
49,7
50
51,0
50,3
40
30,2
30
23,3
20
7,2
7,2
7,5
Hainaut
Luxembourg
Namur
10
0
Champagne - Nord Picardie
Ardenne Pas-de-Calais
France
Flandre
occidentale
Belgique
B - Données IMA, 2006-2007
F - Institut de veille sanitaire, 2006-2007
Pour la période 2006-2007, le taux de
participation au dépistage organisé du cancer
du sein en France hexagonale (51,0 %) est
significativement plus élevé qu’en Belgique
(23,3 %).
Côté français, la région ChampagneArdenne présente le taux de participation
au dépistage organisé du cancer du sein
le plus élevé (59,2 %) des régions étudiées
et il est supérieur au taux moyen français.
Côté belge, les provinces de Hainaut,
Namur et Luxembourg ont toutes un taux
de participation au dépistage organisé du
cancer du sein beaucoup plus faible que le
taux belge. Les constats sont semblables
aux taux de dépistage organisé pour le
cancer colorectal : la région ChampagneArdenne présente le taux le plus élevé et les
provinces wallonnes le taux le plus faible.
Les régions françaises ont des taux de participation au dépistage organisé du cancer du sein sept à huit fois plus
élevés que chacune des trois provinces belges, le dépistage opportuniste étant plus répandu en Wallonie qu’en France
hexagonale. Le manque de données françaises sur le dépistage opportuniste n’a pas permis de réaliser une comparaison
transfrontalière.
En Flandre occidentale, la participation au dépistage organisé du cancer du sein (30,2 %) est significativement plus
élevée que dans l’ensemble de la Belgique, mais reste inférieur au taux de participation français.
Graph
24
Proportions de femmes de 50-69 ans qui déclarent
avoir eu une mammographie dans les 2 ans (en %)
100
76,6
80
69,9
66,0
73,3
67,2
74,9 73,0
69,6
71,0
60
40
20
0
ChampagneNord Ardenne Pas-de-Calais
Picardie
Hainaut
Luxembourg
Namur
Flandre
occidentale
Ce graphique montre que, malgré les
divergences de comportements face aux
dépistages organisé et opportuniste dans les
régions françaises et les provinces belges, la
proportion de femmes de 50-69 ans déclarant
avoir effectué une mammographie dans
les deux dernières années ne diffère pas
significativement entre les pays ni entre les
régions françaises et les provinces belges.
La région Nord – Pas-de-Calais (66 %),
a une proportion significativement plus
faible que la France hexagonale (73 %) de
déclarations positives.
D’une manière générale, les femmes
sous-estiment le temps passé depuis la
B - Enquête de santé par interview, 2004
dernière mammographie réalisée [72] c’est
F - Enquête décennale de santé, 2002-2003
pourquoi les chiffres de l’Enquête de santé
par interview (Belgique) sont surestimés. En
guise d’exemple, les femmes en Région Wallonne sont 73,2 % à déclarer avoir effectué une mammographie dans les
deux ans. Selon les données de soins de santé remboursés, sur la période 2004-2005, seules 55 % des femmes ont
bénéficié d’au moins une mammographie diagnostique et/ou d’un mammotest.
France
50
Belgique
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
Cancers du col de l’utérus
Chez les femmes, le cancer du col de l’utérus est le troisième cancer le plus fréquent dans le monde (530 232 cas)
et le dixième cancer le plus fréquent au niveau européen (31 038 cas). Il est la quatrième cause de mortalité par cancer
au niveau mondial (275 008 décès) et la onzième cause de mortalité par cancer en Europe (13 430 décès) [5].
Parmi un groupe de pays européens10, le taux belge standardisé d’incidence du cancer du col de l’utérus est le
cinquième plus élevé. La France hexagonale se situe à la neuvième place.
Le cancer du col de l’utérus est l’un des rares cancers dont un virus a été identifié comme en étant la cause principale :
il s’agit du papillomavirus humain (HPV) [73] qui se transmet par voie sexuelle [75]. Les HPV de types 16 et 18 sont
souvent rencontrés : ils sont identifiés dans plus de 70 % des cas de cancer invasif du col de l’utérus. Au niveau mondial,
l’infection HPV est une des infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes [74].
Durant leur vie, les femmes sexuellement actives sont susceptibles d’être infectées par un ou plusieurs types de HPV,
et ce généralement dès le début de leur vie sexuelle. Le risque augmente avec le nombre de partenaires différents. La
plupart des femmes exposées aux HPV développent une immunité suffisante pour pouvoir éliminer le virus. Toutefois,
chez certaines femmes, le virus persiste, ce qui peut engendrer le développement d’une lésion précancéreuse.
Plusieurs stades de lésions précancéreuses existent : elles peuvent régresser, persister ou encore évoluer vers un
cancer du col de l’utérus. Dans ce dernier cas, il faut en moyenne une quinzaine d’années pour qu’elles évoluent vers
un cancer invasif du col utérin ce qui permet une détection précoce efficace des lésions précancéreuses et cancéreuses
du col [76].
Des vaccins contre un ensemble de différents types de HPV ont été développés [74]. La vaccination n’exclut pas une
infection par un autre type de HPV et ne supprime donc pas la nécessité de faire un test de dépistage (frottis) tous les
trois ans [78].
Eléments marquants...
La zone étudiée présente une incidence du cancer du col de l’utérus proche de la moyenne belge mais plus élevée
que la moyenne française. Les incidences observées dans les différentes régions françaises et provinces belges ne
diffèrent pas de l’incidence de la zone étudiée.
Sur la zone étudiée, la mortalité par cancer de l’utérus est plus élevée que les mortalités belge et française. Le
département de la Somme présente la mortalité la plus élevée de la zone.
Les séjours hospitaliers pour cancer de l’utérus sur la zone étudiée sont plus faibles que la moyenne belge mais
proche de la moyenne française. Les fréquences d’hospitalisation les plus faibles concernent les départements des
Ardennes et de la Marne.
Parmi les régions françaises et provinces belges de la zone étudiée, les pourcentages de femmes qui déclarent avoir
pratiqué un frottis gynécologique dans les trois ans s’échelonnent de 67 % en province de Hainaut à 79 % dans
région Champagne-Ardenne.
Pays sélectionnés : France hexagonale, Belgique, Norvège, Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Slovénie, Italie, Espagne,
Islande, Pologne, Royaume-Uni, Finlande et Suède. Standardisation sur la population mondiale.
10
Cancers
51
L’incidence du cancer du col de l’utérus
Graph Taux standardisés d’incidence du cancer du col de l’utérus,
25
zone étudiée, 2005 (pour 100 000 femmes)
14
12
11,5
12,3
11,5
11,4
11,4
10
9,7
8,8
9,3
7,4
8
11,6
6
4
2
0
Champagne- Nord - Picardie
Ardenne Pas-de-Calais
Hainaut
Lux.
France
Namur
Flandre
occidentale
Zone étudiée
Belgique
B - Registre belge du Cancer, 2005
F - Institut de veille sanitaire, 2005
En 2005, le nombre de nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sur la zone étudiée est de 565, ce qui représente
3 % de la totalité des nouveaux cas de cancer chez la femme.
Sur la zone étudiée, le cancer du col de l’utérus est le septième cancer le plus fréquent après les cancers du sein,
colorectal, trachée bronches poumon, des VADS, des ovaires et les mélanomes.
Zone étudiée et moyennes nationales
L’incidence du cancer du col de l’utérus sur la zone étudiée est proche de celle de la Belgique et atteint 11,6 nouveaux
cas de cancer pour 100 000 femmes en 2005. Au niveau national, l’incidence du cancer du col de l’utérus en Belgique
est plus élevée qu’en France hexagonale.
Différences d’incidence au sein de la zone étudiée
Aucune différence significative n’a été observée entre les taux d’incidence du cancer du col de l’utérus des régions
françaises/provinces belges et le taux de la zone étudiée.
Évolution de l’incidence dans le temps
Les taux d’incidence du cancer du col de l’utérus diminuent depuis plusieurs années grâce à l’usage du préservatif,
à la pratique du frottis cervico-utérin qui détecte les cellules précancéreuses (cervicales) et à leur traitement (laser ou
conisation) [14]. Ce frottis est l’unique test connu qui permet de réduire l’incidence et la mortalité par cancer du col de
l’utérus mais ces réductions sont constatées dans le cadre du dépistage organisé et non dans le cadre du dépistage
individuel [77].
Depuis plusieurs années, l’incidence du cancer du col de l’utérus en Belgique est plus élevée qu’en France hexagonale.
Au sein des régions étudiées, c’est l’inverse : on observe des taux plus élevés côté français que côté belge. Dans les
régions Nord – Pas-de-Calais, Picardie et Champagne-Ardenne, l’incidence du cancer du col de l’utérus est plus élevée
qu’en France hexagonale mais est du même ordre que le taux moyen belge.
52
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
La mortalité par cancer de l’utérus
Une grande partie des décès par cancer de l’utérus est codée en « tumeurs malignes de l’utérus sans précision ».
On peut donc difficilement distinguer les décès par cancer du col de l’utérus et les décès par cancer du corps de l’utérus
pour l’étude de la mortalité. Pourtant, ces deux cancers diffèrent largement du point de vue des facteurs de risque et
du pronostic en cas de détection précoce. Les causes spécifiques « cancer du col de l’utérus », « cancer du corps de
l’utérus » et « cancer de l’utérus, partie non précisée » sont reprises dans le graphique 26.
Sur la période 2004-2006, les cancers de l’utérus, en zone étudiée, représentent 5 % de l’ensemble des décès
féminins par cancer.
Graph
26
Taux standardisés de mortalité par cancer de l’utérus,
zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 femmes)
14
12
10
11,3
12,0
10,1
8,8
8,8
7,6
8
9,3
8,4
7,5
7,2
6,7
7,8
8,0
4
2
Aisne
Marne Nord
Ardennes
Oise
Pas- Somme
Lux. Namur Flandre
Zone étudiée
de-Calais
occidentale
Hainaut
France
La mortalité par cancer de l’utérus de la zone
étudiée (9,3 décès pour 100 000 femmes)
est significativement plus élevée que les taux
nationaux français et belge (respectivement
7,8 décès et 8,0 décès pour 100 000 femmes).
Différences de mortalité au sein de la
zone étudiée
7,8
6
0
Zone étudiée et moyennes nationales
Belgique
B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
Les départements de la Somme et du
Pas-de-Calais présentent les taux les plus
élevés (respectivement 12,0 décès et
11,3 décès pour 100 000 femmes). Ils sont
significativement supérieurs à celui de la
zone étudiée. Le taux minimal concerne le
département de la Marne avec 6,7 décès
pour 100 000 femmes, significativement
inférieur à celui de la zone étudiée.
La province de Flandre occidentale montre une mortalité par cancer de l’utérus plus faible que la zone étudiée et
proche de la moyenne belge et des taux des provinces belges étudiées.
Les séjours hospitaliers pour cancer de l’utérus
Sur la période 2004-2005, pour l’ensemble de la zone étudiée, la part des séjours hospitaliers pour les cancers de
l’utérus s’élève à 4 288 séjours hospitaliers soit 5 % de l’ensemble des séjours hospitaliers féminins pour cancer.
Zone étudiée et moyennes nationales
Graph Taux standardisés d’hospitalisation pour cancer de l’utérus,
27
zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 femmes)
Les hospitalisations pour cancer de l’utérus
en Belgique sont plus élevées qu’en France
hexagonale. Sur l’ensemble de la zone étudiée,
l’hospitalisation pour cancer de l’utérus est de
46 séjours hospitaliers pour 100 000 femmes,
ce qui est proche du taux français mais plus
faible qu’en Belgique.
80
Différences d’hospitalisation au sein de la
zone étudiée
40
Les Ardennes et la Marne, deux des quatre
départements de la région ChampagneArdenne, ont les plus faibles taux
d’hospitalisation pour cancer de l’utérus. Ces
taux sont significativement plus faibles qu’en
zone étudiée.
60
55,1
44,9
53,8
46,9
35,0
35,8
51,2
46,5
47,8 45,5
44,6
41,7
39,9
44,9
20
0
Aisne
Marne Nord
Ardennes
Oise
Pas- Somme
Lux. Namur Flandre
Zone étudiée
de-Calais
occidentale
Hainaut
France
Belgique
B - RCM, 2004-2005
F - PMSI, 2004-2005
En
Flandre
occidentale,
les
taux
d’hospitalisation pour le cancer de l’utérus sont
plus faibles qu’en zone étudiée et qu’en Belgique.
Cancers
53
Le dépistage du cancer du col de l’utérus
Actuellement, il existe deux moyens pour agir face au cancer du col de l’utérus : le dépistage par frottis cervico-utérin
et la vaccination préventive contre le papillomavirus humain (HPV). L’objectif du dépistage est de diminuer la mortalité
et l’incidence du cancer invasif du col de l’utérus. Les pays disposant de programmes organisés de dépistage du cancer
du col de l’utérus peuvent éviter jusqu’à 80 % des cancers du col de l’utérus [78].
Le dépistage du cancer du col de l’utérus
En France comme en Belgique, le dépistage du cancer du col de l’utérus est principalement opportuniste/individuel
puisque le dépistage organisé fait défaut. Les femmes de 25 à 65 ans sont la population cible. L’intervalle recommandé
entre deux frottis cervico-utérin (FCU) de dépistage est de trois ans.
Les recommandations européennes sont de ne pas débuter le dépistage avant l’âge de 20 ans ni après 30 ans.
La limite d’âge supérieure ne devrait pas être inférieure à 60 ans. La première édition des guidelines européens
(1993) recommande un dépistage pour les femmes âgées de 25 à 65 ans. Un intervalle de cinq ans est recommandé
voire un intervalle de trois ans si des ressources sont disponibles [78]. Passé 65 ans, le risque de cancer du col de
l’utérus est devenu si minime que le frottis n’a plus de raison d’être, pour autant qu’aucune anomalie n’ait été détectée
précédemment.
La vaccination HPV
La vaccination prophylactique contre les génotypes HPV 16 et 18 permet de diminuer le risque de développer un
cancer du col de l’utérus.
En France, le vaccin est recommandé aux jeunes filles de 14 ans. Celui-ci est également proposé aux jeunes femmes
de 15 à 23 ans qui n’auraient pas eu de contacts sexuels ou au plus tard, dans l’année suivant le premier rapport
sexuel [79].
En Belgique, la vaccination prophylactique généralisée est recommandée pour les jeunes filles âgées de 10 à 13 ans.
Le médecin traitant peut proposer la vaccination pour les jeunes femmes de 14 à 26 ans qui n’ont pas encore eu de
contacts sexuels et qui n’ont pas été vaccinées lors de la vaccination prophylactique généralisée entre 10 et 13 ans.
Il en revient au médecin traitant de juger, de manière individuelle, si la vaccination pour les jeunes femmes de 14 à 26
ans non vaccinées auparavant et ayant déjà eu des contacts sexuels est indiquée [80].
Graph
28
Proportions de femmes (25-64 ans) qui déclarent
avoir eu un frottis gynécologique dans les trois ans
100
79,3
80
68,1
68,7
76,5
66,9
74,3 73,8
69,0
72,2
60
Dans la partie française, les femmes de
Picardie (68,7 %) et du Nord – Pas-de-Calais
(68,1 %) ont des proportions significativement
inférieures à la France hexagonale (73,8 %).
40
20
0
La proportion de femmes déclarant avoir
effectué un frottis gynécologique dans les
trois ans diffère significativement en fonction
des régions françaises et des provinces
belges.
ChampagneNord Picardie
Ardenne Pas-de-Calais
France
Hainaut
Luxembourg
Belgique
Namur
Flandre
occidentale
Dans la partie belge, le pourcentage
d’Hainuyères (66,9 %) qui déclarent avoir
effectué un frottis gynécologique dans les
trois ans est significativement inférieur au
pourcentage de femmes belges (72,2 %).
B - Enquête de santé par interview, 2004
F - Enquête décennale de santé, 2002-2003
Sur l’ensemble de la zone étudiée, les
Champagne-Ardennaises sont proportionnellement les plus nombreuses à déclarer avoir pratiqué un frottis gynécologique dans les trois ans (79,3 %) tandis que
les Hainuyères sont les moins nombreuses (66,9 %).
Très souvent, les femmes sous-estiment le délai depuis le dernier frottis réalisé [72]. De ce fait, les chiffres de
l’Enquête de santé par interview et de l’Enquête décennale de santé sont probablement surestimés.
54
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
La pratique du dépistage du cancer du col de l’utérus diverge en fonction des éléments sociodémographiques (âge,
groupes ethniques, situation conjugale et milieu rural) et socioéconomiques (revenus et niveau d’éducation) ainsi que
les caractéristiques des acteurs de santé et l’organisation des soins de santé. Les femmes de plus de 55 ans et celles
n’ayant pas de couverture santé complémentaire pratiquent moins le dépistage [76] [81] [82]. Les raisons évoquées
pour la non-réalisation du frottis sont le manque de temps, l’absence de symptômes, l’absence de consultations
gynécologiques et le désintérêt par rapport au dépistage (ne se sentent pas concernées en raison de leur âge) [83].
La sensibilité du frottis cervico-utérin (FCU), qui est de 60 %, peut être améliorée par la répétition des frottis dans le
temps et rendre le dépistage efficace compte tenu de l’évolution lente de ce type de cancer [84].
Actuellement, certaines femmes sont « sur-dépistées » alors que d’autres n’ont jamais réalisé de frottis. Les
épidémiologistes estiment que l’intégralité de la population-cible pourrait bénéficier de frottis en diminuant la surutilisation de frottis et en la redistribuant [85] [84]. Cela permettrait d’améliorer la couverture du dépistage sans en
augmenter le coût, pris en charge par des financements publics [86].
L’OMS considère le cancer du col de l’utérus comme un problème de santé mondial et recommande d’inclure la
vaccination systématique contre le HPV dans les programmes nationaux de vaccination [87]. L’efficacité de la vaccination
serait très élevée pour les filles qui n’ont pas encore été en contact avec les génotypes HPV 16 et 18 [75]. La vaccination
HPV pourrait permettre de diminuer de 35 % à 80 % le risque de développer un cancer du col de l’utérus. Toutefois, il
existe des divergences à ce jour sur l’innocuité et l’efficacité du vaccin.
Cancers
55
Mélanomes
Un mélanome est un cancer de la peau qui se développe à partir de cellules pigmentées, appelées mélanocytes,
dont l’activité détermine le teint de la peau. Quand ces cellules se multiplient, elles forment une tumeur qui peut être
soit bénigne, c’est le naevus (ou grain de beauté), soit maligne, c’est le mélanome. La tumeur maligne se présente
comme une tâche pigmentée qui grandit ou grossit, change de couleur, peut être prurigineuse… [88]. Le mélanome est
le plus grave des cancers de la peau, car il a une capacité très forte à envahir et coloniser d’autres organes par des
métastases, ce qui met rapidement en jeu le pronostic vital des malades [89] [90].
Chez les hommes, le mélanome est le seizième cancer le plus fréquent au niveau mondial (101 807 cas) et le
onzième au niveau européen (32 704 cas). Il est la onzième cause de mortalité par cancer au monde (25 860 décès) et
la dix-septième en Europe (7 848 décès). Chez les femmes, le mélanome est, aussi le seizième cancer le plus fréquent
au monde (97 820 cas), et le sixième au niveau européen (36 683 cas). En termes de mortalité, le mélanome se situe à
la vingtième place au niveau mondial (20 512 décès) et à la dix-septième en Europe (6 395 décès) [5].
Le taux standardisé d’incidence du mélanome chez les femmes belges est le sixième plus élevé parmi quatorze pays
européens11. La France hexagonale se situe à la onzième place. Pour les hommes, la Belgique est à la dixième place
et la France hexagonale à la douzième.
Un gradient nord-sud existe pour le mélanome avec des taux d’incidence plus importants dans les populations
nordiques à peau claire que dans les populations du sud, dont la peau est souvent plus pigmentée. Les mélanomes
sont plus fréquents sur les parties exposées du corps et sont relativement rares sur les parties du corps qui sont
habituellement recouverts par des vêtements [30].
Les coups de soleil sont un facteur de risque important du mélanome particulièrement s’ils sont apparus durant
l’enfance. La plupart des cancers de la peau se déclarent suite à une exposition excessive aux rayons ultraviolets (UV)
qu’ils proviennent de sources naturelle (soleil) ou artificielle (tubes à ultraviolets) [91]. Des expositions brusques et
excessives (coups de soleil) sont plus néfastes qu’une exposition progressive et continue. Ceci explique en partie que
les personnes travaillant à l’extérieur soient relativement peu touchées par le mélanome.
En France, depuis 1998, une campagne nationale d’information est organisée chaque année avant l’été. Parallèlement,
depuis 1998, les dermatologues libéraux organisent annuellement au mois de mai une journée de dépistage gratuit
(journée nationale de prévention et de dépistage anonyme et gratuit des cancers de la peau) [89].
En Belgique, cette journée a également lieu durant le mois de mai parallèlement au lancement, dans la Fédération
Wallonie-Bruxelles, de la campagne annuelle « Palou »12 de sensibilisation aux risques liés à l’exposition excessive au
soleil.
La prévention primaire consiste à inciter les publics cibles à limiter leur exposition au soleil. Une détection et un
traitement chirurgical précoce d’un mélanome permettent une guérison dans la majorité des cas [92].
Eléments marquants...
L’incidence du mélanome en zone étudiée est plus faible que l’incidence belge, ceci tant chez les hommes que
chez les femmes. Pour les femmes, l’incidence belge est plus élevée que l’incidence française. Pour les hommes, il
n’existe pas de différence.
La mortalité masculine par mélanome est plus élevée que la mortalité féminine, à l’exception de la partie belge de la
zone étudiée. Aucun autre constat n’a été observé entre les mortalités des deux pays et la zone étudiée.
Les séjours hospitaliers pour mélanome sont faibles car la majorité des interventions ont lieu en consultation ou en
hôpital de jour. Cependant on constate que la moyenne de la zone étudiée se situe entre les moyennes française
et belge ; la moyenne française étant plus élevée que la moyenne belge. Le département du Nord possède la
fréquence la plus élevée de séjours hospitaliers pour mélanome.
Pays sélectionnés : France hexagonale, Belgique, Norvège, Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Slovénie, Italie, Espagne, Islande,
Pologne, Royaume-Uni, Finlande et Suède. Standardisation sur la population mondiale.
12
Campagne sur l’ensemble de la Fédération Wallonie-Bruxelles de Belgique en se basant sur un projet pilote en province de
Hainaut. Cette campagne est réalisée par le service communautaire de promotion de la santé Question Santé.
11
56
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
L’incidence du mélanome
Graph
29
Taux standardisés d’incidence du mélanome,
zone étudiée, 2005 (pour 100 000 habitants)
11,7
Zone étudiée
11,6
10,8
12,2
11,1
10,1
9,8
Champagne - Ardenne
10,4
Nord - Pas-de-Calais
Picardie
11,5
10,9
Namur
17,4
15,6
Flandre occidentale
18,9
15,4
10
Luxembourg
15,1
12,6
15
Hainaut
13,9
9,0
20
16,2
12,1
Hommes / Femmes
5
0
France
5
10
15
20
Belgique
B - Registre belge du Cancer, 2005
F - Institut de veille sanitaire, 2005
En 2005, le nombre de nouveaux cas de mélanomes sur la zone étudiée est de 1 008, soit 435 cas chez les hommes
(1 % de l’ensemble des nouveaux cas masculins de cancers) et 573 cas chez les femmes (3 % de l’ensemble des
nouveaux cas féminins de cancers).
Zone étudiée et moyennes nationales
Avec 16,2 nouveaux cas de mélanomes pour 100 000 femmes, l’incidence du mélanome chez les femmes belges est
plus élevée que chez les femmes françaises (12,1 nouveaux cas de mélanomes pour 100 000). Il n’y a pas de différence
pour les hommes.
Le taux d’incidence du mélanome en Belgique est plus élevé que celui de la zone étudiée, tant chez les hommes que
chez les femmes.
Différences d’incidence au sein de la zone étudiée
Par rapport à la zone étudiée, le mélanome est plus fréquent chez les hommes de la province de Namur.
Les hommes et femmes de la Flandre occidentale présentent une incidence du mélanome plus élevée par rapport
aux hommes et femmes de la zone étudiée.
Évolution de l’incidence dans le temps
En France, l’incidence du mélanome a augmenté jusqu’en 2000 et se stabilise depuis. L’incidence du mélanome en
Belgique, tant chez les hommes que chez les femmes, a toujours été supérieure à celle de la France hexagonale (depuis
que l’on dispose de chiffres : 2004 en Belgique). Les femmes des provinces de Hainaut, de Namur et de Luxembourg
ont toujours présenté des taux d’incidence du mélanome supérieurs à ceux des femmes des régions Nord – Pas-deCalais, Picardie et Champagne-Ardenne.
Côté français, pour les deux genres, les taux d’incidence des trois régions concernées et principalement la région
Nord – Pas-de-Calais, ont toujours été inférieurs au taux national.
Depuis trente ans, la fréquence des cancers de la peau, en Belgique, est en constante augmentation parmi les
populations à peau blanche. Cette progression est principalement liée à une plus forte exposition au soleil (bains de
soleil et bancs solaires) [90].
Cancers
57
La mortalité par mélanome
Sur la période 2004-2006, pour l’ensemble de la zone étudiée, les décès par mélanome représentent 1 % de
l’ensemble des décès par cancer tant chez les hommes que chez les femmes.
Vu le petit nombre de cas et avec des données disponibles sur trois années successives seulement, les seules
comparaisons possibles, pour la mortalité par mélanome, sont les comparaisons entre la France hexagonale, la Belgique
et la zone étudiée.
Tab
5
Taux standardisés de mortalité par mélanome,
zone étudiée, 2004-2006 (pour 100 000 habitants)
Hommes
Nombre de
décès
Belgique
Partie wallonne
France hexagonale
Partie française
Zone étudiée
Flandre occidentale
424
72
2 365
230
302
64
Chez les hommes comme chez les
femmes, la mortalité par mélanome ne
diffère pas significativement entre les
différents territoires (zone étudiée, France
hexagonale, Belgique, parties wallonne
et française de la zone étudiée et Flandre
occidentale).
Femmes
Taux standardisés de
mortalité par mélanome
2,8
2,8
2,8
2,7
2,7
3,4
Nombre de
décès
Taux standardisés de
mortalité par mélanome
399
74
2 102
216
290
44
2,1
2,0
1,8
1,7
1,9
2,1
La mortalité par mélanome est plus
élevée chez les hommes que chez les
femmes.
B - ISSP, SPF-Economie, 2004-2006
F - Inserm (CépiDc), Insee, 2004-2006
Les séjours hospitaliers pour mélanome
Sur la période 2004-2005, pour l’ensemble de la zone étudiée, les séjours hospitaliers masculins (935) et féminins
(1 172) pour mélanome représentent 1 % de l’ensemble des séjours pour cancer, pour les hommes comme pour les
femmes.
Graph Taux standardisés d’hospitalisation pour le mélanome,
Zone étudiée et moyennes nationales
30
zone étudiée, 2004-2005 (pour 100 000 habitants)*
En France hexagonale comme en
Belgique, les taux d’hospitalisation masculins
et féminins pour mélanome sont peu élevés.
Le taux belge est néanmoins inférieur au
taux français.
20,9
6,7
Différences d’hospitalisation au sein de la
zone étudiée
Les taux sont peu élevés mais on note des
différences importantes.
12,4
8,1
Hommes / Femmes
14,0
14,2
Ardennes
10,7
9,2
Marne
13,3
11,0
4,3
5
France
Oise
12,9
Pas -de-Calais
13,7
Somme
Hainaut
Luxembourg
Namur
4,2
11,1
9,2
10
Nord
14,8
7,7
6,6
15
16,0
8,1
6,1
20
Aisne
10,4
11,4
25
19,0
14,1
17,4
Par ailleurs, les hospitalisations pour
mélanome en zone étudiée (12 séjours
hospitaliers pour 100 000 hommes et
12 séjours hospitaliers pour 100 000 femmes)
ont une fréquence intermédiaire entre celle
de la Belgique et celle de la France.
Zone étudiée
12,2
0
5
Flandre occidentale
10
15
20
Belgique
B - RCM, 2004-2005
F - PMSI, 2004-2005
*effectifs inférieurs à 30 pour les provinces de Namur et Luxembourg
Tant chez les hommes que chez les femmes,
le département du Nord est le seul territoire
où le taux d’hospitalisation pour mélanome est significativement plus élevé qu’en zone étudiée. Dans ce département,
le taux est de 17 séjours hospitaliers pour 100 000 hommes et 16 séjours hospitaliers pour 100 000 femmes.
Chez les hommes, le taux minimal est observé en province de Luxembourg avec 4 séjours hospitaliers pour
100 000 hommes. Chez les femmes, la province de Namur présente le plus faible taux avec 4 séjours hospitaliers pour
100 000 femmes.
Au niveau des provinces belges, pour les hommes comme pour les femmes, les hospitalisations pour mélanome sont
moins fréquentes que dans la zone étudiée.
Les hommes en province de Flandre occidentale sont moins hospitalisés pour mélanome que l’ensemble des hommes
de la zone. Il n’y a pas de différence significative pour les femmes.
58
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
Offre de soins hospitalière en cancérologie
Aujourd’hui, le cancer n’est plus systématiquement synonyme de maladie mortelle et les moyens diagnostics et
thérapeutiques se sont largement multipliés. Le traitement du cancer, maladie chronique et fréquente, évoque encore
fortement l’idée de mort rapprochée et de souffrance physique et morale des personnes qui en sont atteintes. Ce
traitement ne se limite pas à la tumeur en elle-même. L’objectif des soins en cancérologie est de prendre en charge de
manière multidisciplinaire les personnes atteintes d’un cancer en considérant la qualité des traitements et la limitation
des conséquences personnelles, familiales, sociales et professionnelles de la maladie [93].
En France, depuis 2009, les établissements de santé qui traitent des personnes atteintes d’un cancer doivent
posséder une autorisation spécifique délivrée par leur agence régionale de santé. Tous les établissements de santé,
publics ou privés, qui souhaitent exercer des activités de traitement du cancer sont concernés, y compris les centres de
radiothérapie libéraux [94].
En Belgique, un arrêté du 21 mars 200313 fixe les normes auxquelles le programme de soins de base en oncologie et
le programme de soins d’oncologie doivent répondre pour être agréés. « En principe, tout hôpital général ne bénéficiant
pas d’un agrément pour un programme de soins d’oncologie, doit disposer [d’un programme de soins de base en
oncologie]. Les soins de base en oncologie sont principalement axés sur le diagnostic et le traitement moins complexes.
(…) [Le programme de soins d’oncologie] doit pouvoir offrir une série de moyens diagnostiques plus poussés ainsi que
différentes possibilités de traitement. (…) Pour pouvoir être agréé, l’hôpital doit disposer d’un manuel de qualité. (…) Il
convient de prévoir une représentation équilibrée des disciplines concernées, de sorte qu’une connaissance suffisante
de toutes les modalités thérapeutiques requises (expertise chirurgicale, chimiothérapeutique et/ou radiothérapeutique)
soit mise à la disposition du patient ».
Les établissements hospitaliers disposant d’un programme de soins d’oncologie pratiquent la chimiothérapie et la
chirurgie des cancers. Cependant, pour les structures hospitalières qui disposent d’un programme de soins de base
en oncologie, il est impossible de connaître précisément les pratiques de l’établissement au sein duquel peuvent
être pratiquées la chimiothérapie et/ou la chirurgie des cancers. C’est pourquoi, la classification des établissements
hospitaliers se fait comme suit :
• nombre de structures (y compris les centres de lutte contre le cancer) pratiquant la chimiothérapie et/ou la chirurgie
des cancers ;
• nombre de structures (y compris les centres de lutte contre le cancer) disposant d’équipement de radiothérapie.
La localisation des établissements de santé présentés dans ce chapitre regroupe l’ensemble des établissements
offrant des soins hospitaliers en cancérologie. Les établissements ont été comptabilisés en unité géographique (ville
d’implantation) et non en unité juridique.
Les frontières sont très fréquemment traversées par des patients souhaitant échapper aux listes d’attente ou consulter
un spécialiste non disponible sur son territoire. L’Union européenne tente d’accorder aux patients frontaliers des soins
de santé dans toute l’Union [95]. Les gouvernements français et belge, conscients de la mobilité des populations entre la
France et la Belgique facilitée par la mise en place de plusieurs projets de coopération transfrontalière, ont décidé d’un
accord de coopération transfrontalière entre les collectivités territoriales et organismes publics locaux le 30 septembre
2005. Les objectifs de l’accord sont :
• d’assurer un meilleur accès à des soins de qualité pour les populations de la zone frontalière ;
• de garantir une continuité des soins à ces mêmes populations ;
• d’optimiser l’organisation de l’offre de soins en facilitant l’utilisation ou le partage des moyens humains et
matériels ;
• de favoriser la mutualisation des connaissances et des pratiques.
Cet accord s’applique, en France, aux régions Champagne-Ardenne, Lorraine, Nord – Pas-de-Calais et Picardie, et
en Belgique, aux arrondissements frontaliers de Furnes, Ypres, Courtrai, Mouscron, Tournai, Mons, Thuin, Philippeville,
Dinant, Neufchâteau, Virton et Arlon. Il s’applique aux personnes bénéficiant des prestations de l’assurance maladie et
résidant ou séjournant temporairement dans la zone frontalière citée ci-dessus14.
21 mars 2003-Arrêté royal fixant les normes auxquelles le programme de soins de base en oncologie et le programme de soins
d’oncologie doivent répondre pour être agréés. Dispositions spécifiques par programme de soins.
13
Cancers
59
Par ailleurs, différentes Zones Organisées d’Accès aux Soins Transfrontaliers (ZOAST) ont été mises en place ou
sont en projet. Elles permettent aux frontaliers d’être pris en charge de part et d’autre de la frontière, tout en étant
remboursés par les organismes de sécurité sociale de leur pays respectif15.
La répartition des établissements hospitaliers est généralement liée à l’urbanisation de la région, au statut administratif
(ex : préfecture, chef lieu) et/ou à la présence de sites universitaires (ex : Lille et Mons).
Sur la zone étudiée, 113 structures pratiquent la chimiothérapie et/ou la chirurgie des cancers : 84 structures côté
français et 29 côté belge. Les 113 établissements de la zone étudiée pratiquant la chimiothérapie et/ou la chirurgie des
cancers sont répartis sur 36 arrondissements parmi les 50 que comporte la zone. Ils sont principalement concentrés
dans le nord-ouest de la zone.
Tab
6
Nombre de structures traitant le cancer
(y compris les centres de lutte contre le cancer16)
Aisne
Ardennes
Marne
Nord
Oise
Pas-de-Calais
Somme
Hainaut
Luxembourg
Namur
Flandre occidentale
Zone étudiée
Nombre de structures
Nombre de structures
pratiquant la chimiothérapie disposant d’équipement
et/ou la chirurgie des cancers
de radiothérapie
6
1
2
1
9
2
35
8
7
3
19
4
6
1
21
6
2
1
6
1
24
4
113
28
Côté français, la majorité des
établissements se situent dans les
départements du Nord et du Pas-deCalais (54 établissements). 15 des 35
établissements du département du Nord
se situent dans l’arrondissement de Lille
; 5 des 9 établissements du département
de la Marne dans celui de Reims et
5 des 19 établissements du Pas-deCalais dans celui de Béthune. Les
arrondissements français ne possédant
pas d’établissements sont au nombre
de 10 dont la moitié se situe dans les
départements des Ardennes et de la
Marne.
B - SPF Santé Publique, 2009 et Hospindex
F - Institut National du Cancer, 2010
Côté belge, la province de Hainaut possède le plus grand nombre d’établissements pratiquant la chimiothérapie et/ou
la chirurgie des cancers (21 établissements) dont 30 % se situent dans l’arrondissement de Charleroi tandis que 4 des
6 établissements de la province de Namur se situent à Namur même. En province de Luxembourg, il n’existe que deux
établissements, ils sont implantés dans les arrondissements d’Arlon et Neufchâteau.
Les départements français et les provinces belges de la zone étudiée possèdent une ou plusieurs structures disposant
d’équipement de radiothérapie. Les structures se situent principalement dans le nord de la zone. Elles sont au nombre
de 28 sur l’ensemble de la zone étudiée avec un maximum pour le département du Nord (8), dont la moitié est établie
dans l’arrondissement de Lille.
Texte de l’accord cadre de coopération sanitaire transfrontalière entre le Gouvernement de la République française et le
Gouvernement du Royaume de Belgique. http://ofbs.dims.fr/index.php?headingid=480, consulté le 13 septembre 2011.
15
Zone Organisée d’Accès aux Soins Transfrontaliers Mouscron - Roubaix - Tourcoing - Wattrelos - Armentières - Bailleul Hazebrouck – Ypres. http://www.ofbs.eu/zoast/index.html, consulté le 13 septembre 2011.
http://www.ofbs.eu/ , http://www.santetransfrontaliere.eu/
16
Les centres de lutte contre le cancer sont régis par les articles L. 6162.1 à L. 6162.11 du code de la Santé publique. « Les
centres de lutte contre le cancer assurent les missions des établissements de santé et celles du service public hospitalier, dans
le domaine de la cancérologie ». (art. L6162-1 CSP). Les 20 Centres régionaux de lutte contre le cancer (C.R.L.C.C.), érigés
le 1er octobre 1945 par une ordonnance du Général de Gaulle (art. L.312 & s. du code de la Santé publique), occupent une
place particulière dans le paysage sanitaire français. Établissements de santé privés à but non lucratif et de caractère hospitalouniversitaire, ces 20 centres participent depuis toujours au service public hospitalier. À ce titre, ils sont financés par l’assurance
maladie et sont contrôlés par le ministère de la Santé, dans les mêmes conditions que les hôpitaux publics. Dédiés au traitement
des cancers, ils assurent des missions de prévention, de recherche, d’enseignement et de soins, dans un souci permanent de
qualité et d’accessibilité. http://www.unicancer.fr/
14
60
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
Nombre de structures pratiquant
la chimiothérapie et/ou la chirurgie des cancers
(y compris les centres de lutte contre le cancer)
Carte
19
Nord : 35
Flandre occidentale : 24
Pas-de-Calais : 19
Hainaut : 21
Namur : 6
Somme : 6
Luxembourg : 2
Oise : 7
Ardennes : 2
Générations en Santé
Nombre de structures
1
2
Aisne : 6
3 ou 4
entre 5 et 8
20
entre 9 et 15
Marne : 9
Kilomètres
B - SPF Santé Publique, 2009 et Hospindex
F - Institut National du Cancer, 2010
Nombre de structures disposant
d’équipement de radiothérapie
(y compris les centres de lutte contre le cancer)
Carte
20
Flandre occidentale : 4
Hainaut : 6
Namur : 1
Somme : 1
Luxembourg : 1
Oise : 3
Côté belge, parmi les 12 structures
concernées, la majorité sont en province
de Hainaut, dans les arrondissements de
Charleroi (2), Mons (1), Mouscron (1) et
Soignies (2). Les provinces de Namur et
de Luxembourg disposent chacune d’une
structure avec équipement de radiothérapie
et ceci dans les arrondissements de Namur et
Neufchâteau.
Le sud de la zone étudiée présente de
faibles effectifs, avec un seul établissement
disposant d’équipement de radiothérapie pour
les départements de l’Aisne, des Ardennes et
de la Somme.
Dans la partie belge, il n’existe pas de
structures disposant uniquement d’équipement
de radiothérapie contrairement à la partie
française (ex : centre de radiothérapie à
Dunkerque). En Belgique, la radiothérapie se
pratique uniquement en hôpital général ou
universitaire17.
En Flandre occidentale, les établissements
hospitaliers pratiquant la chimiothérapie et/ou
la chirurgie des cancers s’élèvent à 24 dont
8 se situent dans l’arrondissement de Bruges
et 6 dans l’arrondissement de Courtrai. Tous
les arrondissements possèdent au moins un
établissement pratiquant la chimiothérapie
et/ou la chirurgie des cancers, excepté
l’arrondissement de Dixmude.
Nord : 8
Pas-de-Calais : 4
Côté français, sur les 20 établissements
disposant d’équipements de radiothérapie, 12
se situent dans les départements du Nord et
du Pas-de-Calais.
La Flandre occidentale possède quatre
établissements disposant d’équipement de
radiothérapie répartis dans les arrondissements
de Bruges (1), Roulers (2) et Courtrai (1).
Ardennes : 1
Générations en Santé
Aisne : 1
Nombre de structures
1
2
3 ou 4
20
Marne : 2
Kilomètres
B - SPF Santé Publique, 2009 et Hospindex
F - Institut National du Cancer, 2010
« Art.2. Le service de radiothérapie doit être installé dans un hôpital général. » - Arrêté royal du 5 avril 1991 fixant les normes
auxquelles un service de radiothérapie doit répondre pour être agréé comme service médico-technique (...) au sens de l’article 44
de la loi sur les hôpitaux, coordonnée le 7 août 1987.
17
Cancers
61
Méthodologie
Indicateurs
Les indicateurs retenus concernent l’incidence des cancers, la mortalité par cancer, les séjours hospitaliers, le
dépistage des cancers et l’offre de soins hospitalière en cancérologie.
Les indicateurs présentés dans ce chapitre ont été choisis à partir de deux critères :
• comparabilité entre les définitions françaises et belges des différents indicateurs ;
• disponibilité de l’information au niveau géographique souhaité. La priorité a été donnée à l’arrondissement.
Ce découpage résulte de l’agrégation de données cantonales (France) ou communales (Belgique et France).
Ainsi, quand les données ne sont pas disponibles par arrondissement, elles sont collectées au niveau le plus fin
disponible (département, voire région en France, et province en Belgique).
La prise en considération de ces deux critères simultanément peut entraîner comme conséquence de ne travailler
qu’avec des effectifs faibles, dont on ne saurait alors tirer de conclusions trop fiables.
Un certain nombre d’indicateurs disponibles et pertinents de part ou d’autre de la frontière a dû être écarté car ils ne
répondent pas aux critères ci-dessus.
Classification internationale des maladies (Cim)
Les pathologies sont codées d’après la Classification internationale des maladies dans sa 10e révision (Cim 10).
Les tumeurs malignes se retrouvent dans le chapitre II de la Cim 10. Les codes Cim 10 retenus sont :
- cancers C00-C97 ;
- cancer des voies aérodigestives supérieures18 C00-C15, C32 ;
- cancer colorectal C18-C21 ;
- cancer de la trachée, des bronches et du poumon C33-C34 ;
- mélanome malin de la peau C43 ;
- cancer du sein C50 ;
- cancer du col de l’utérus C53 ;
- cancer de la prostate C61.
Sources
Incidence
Côté belge, le Registre belge du Cancer collecte des données sur les nouveaux cas de cancer en Belgique sur la
base d’informations transmises par les programmes de soins en oncologie, les laboratoires d’anatomo-pathologie et
les organismes assureurs. Il publie les chiffres par sexe, par année d’incidence et par catégorie d’âge de 5 ans. Les
années disponibles actuellement pour la Belgique et les provinces wallonnes sont 2004, 2005, 2006, 2007 et 2008. Pour
la Flandre occidentale, les données disponibles vont de 1999 à 2008.
En France, les estimations régionales de l’incidence19 sont produites par Les Hospices civils de Lyon, Francim et
l’InVS. Elles sont modélisées à partir des données observées des registres de cancers et des données de mortalité
(CépiDc). Il n’existe pas d’estimations au niveau départemental. Les registres départementaux des cancers couvrent
20 % de la population [96] [97]. Les deux dernières diffusions de données par le Réseau national des registres de
cancer en France sont 2005 et 2010. Afin de pouvoir comparer les données belges et françaises l’analyse a porté sur
les données de 2005.
Pour la comparaison des taux d’incidence, le choix des pays européens est basé sur les pays européens sélectionnés
dans le rapport "Cancer Incidence in Belgium 2008" du Registre belge du Cancer.
Le cancer des VADS ne se retrouve pas dans la répartition des cas et des décès par cancers au niveau mondial et européen
(tableau 1 et tableau 2). Ce regroupement de cancers a été construit uniquement pour ce chapitre et ne se retrouve pas sur le site
GLOBOCAN où sont reprises les données d’incidence et de mortalité au niveau mondial et européen.
19
http://www.invs.sante.fr/applications/cancers/estimations_regionales_1980_2005/default.htm
18
62
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
Mortalité
En Belgique, les données de mortalité sont codées par la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Région flamande
selon la Classification internationale des maladies (Cim 10 depuis 1998). Les données proviennent du programme
des statistiques d’état civil de l’Institut scientifique de Santé publique (SPMA : Standardized Procedures for Mortality
Analysis) et sont regroupées par âge, sexe, nationalité et arrondissement. Les années disponibles sont 2004, 2005
et 2006. Faute de disponibilités d’autres années récentes, ce sont ces années qui ont été reprises dans le calcul des
indicateurs.
En France, les données de mortalité sont fournies par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale,
centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (Inserm, CépiDC) qui publie les statistiques annuelles de
mortalité (effectifs et taux de décès, selon le sexe, l’âge, la cause du décès).
Les données exploitées couvrent les trois années 2004-2005-2006 afin d’assurer un nombre suffisant de décès par
cancers et ainsi réduire les fluctuations aléatoires liées aux trop faibles nombres. Elles sont présentées en taux annuel
moyen standardisé pour la population de la zone étudiée au 1er janvier 2006.
Dépistages
Pour les dépistages des cancers colorectaux, du sein et du col de l’utérus, les données belges proviennent de
l’Agence Intermutualiste, du Centre Communautaire de Référence pour le dépistage des cancers ainsi que l’Enquête
de Santé par Interview réalisée en 2004.
Côté français, les données ont été récoltées via l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee),
l’Institut de veille sanitaire (InVS) et l’Enquête décennale de santé de 2002-2003.
Séjours hospitaliers
Les séjours hospitaliers sont constitués de l’ensemble des passages à l’hôpital des patients français ou belges,
d’une durée minimale d’une nuit. Dans les deux pays, il s’agit d’un dénombrement en nombre de séjours, et non de
personnes. Une personne, hospitalisée deux fois dans l’année sera comptée pour autant de fois. Il s’agit donc bien d’un
rapport entre le nombre de séjours et celui d’habitants et non d’une proportion de personnes hospitalisées dans l’année.
Les taux d’hospitalisation sont influencés par de nombreux facteurs dont la répartition par âge et sexe de la population
concernée, l’accessibilité géographique, l’offre de soins, les pratiques médicales, l’état de santé de la population… Tous
ces éléments peuvent varier de part et d’autre de la frontière.
En France, le programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) permet de comptabiliser ces séjours.
Ont été retenus les séjours d’une durée supérieure ou égale à 1 jour, des patients résidant en Champagne-Ardenne,
Picardie et Nord - Pas-de-Calais en 2004 et 2005.
En Belgique, le système permettant le comptage des séjours est le Résumé Clinique Minimum (RCM) qui regroupe
des informations permettant de résumer le dossier médical du patient [98], et qui est constitué pour chaque séjour
hospitalier.
En Belgique comme en France, les séjours concernés ont été sélectionnés sur base des diagnostics principaux,
codés en Cim 10 côté français et en Cim 9 côté belge.
Établissements hospitaliers traitant le cancer
En Belgique, les données portant sur les établissements hospitaliers traitant le cancer proviennent du SPF Santé
publique, Sécurité de la Chaine alimentaire et Environnement - DG Organisation des Etablissements de Soins - Service
Datamanagement, et en France, de l’Institut national du cancer.
Calcul des taux standardisés d’incidence, de mortalité et d’hospitalisation
Le taux d’incidence est le nombre de nouveaux cas de cancer sur une période donnée rapporté à la population.
Le taux brut de mortalité est le nombre de décès enregistrés pendant l’année divisé par l’effectif de population en
milieu d’année. Il peut être total (ensemble des décès) ou spécifique (par cause) [99].
Le taux brut de mortalité prématurée est le nombre de décès de personnes de moins de 65 ans divisé par
100 000 habitants de moins de 65 ans. Il peut être total (ensemble des décès) ou spécifique (par cause) [99].
Le taux d’hospitalisation est le nombre de séjours hospitaliers d’une durée minimale d’une nuit sur une période
donnée rapporté à la population.
Cancers
63
Les taux standardisés d’incidence, de mortalité et d’hospitalisation sont les taux obtenus en appliquant les taux
d’incidence, de mortalité et d’hospitalisation de chaque groupe d’âge et de sexe à une population de référence, dans
ce cas-ci la population de la zone étudiée au 1er janvier 2006. Le taux d’incidence, de mortalité et d’hospitalisation sont
standardisés par âge selon la méthode directe.
Cette méthode consiste à éliminer les différences de structures d’âge entre populations à l’intérieur de la zone
géographique étudiée et permet de produire des taux d’incidence, de mortalité et d’hospitalisation globaux comparables
dans le temps et entre les pays. La structure de la population doit être prise en compte lorsque des comparaisons
entre régions/provinces sont effectuées. En effet, à 25 ou 95 ans, le risque de souffrir d’un cancer ou d’en mourir
n’est pas le même. La valeur des taux standardisés est artificielle mais permet des comparaisons entre populations
alors que la valeur des taux bruts permet de connaitre la dimension réelle d’un problème. Les analyses sont réalisées
séparément pour les hommes et pour les femmes. Les écarts d’incidence, de mortalité et d’hospitalisation entre les
genres restent importants. Des tests statistiques proposés par É. Jougla ont été réalisés afin de vérifier si les différences
entre les taux standardisés d’incidence, les taux standardisés de mortalité et les taux standardisés d’hospitalisation sont
statistiquement significatives [100].
Les résultats mentionnés dans ce chapitre sont des résultats où des différences statistiquement significatives ont été
observées.
Cartographie
Les cartes dans ce chapitre présentent les données au niveau des arrondissements de la zone étudiée. Plusieurs
méthodes de discrétisation (découpage en classes) permettent de cartographier des données statistiques. La méthode
de Jenks a été utilisée dans ce document.
Méthode de Jenks
Fondée sur la notion de variance, cette méthode présente l’avantage de proposer un découpage où les individus
d’une même classe sont les plus proches possibles (faible variance intra-classe) et de bien isoler les différents groupes
(forte variance inter-classe).
Rappel : la variance est une mesure de la dispersion des données. Elle représente la moyenne des carrés des écarts
à la moyenne. Si elle est faible, les individus (ou arrondissements ici) sont proches de la moyenne. Si elle est élevée,
certains arrondissements sont au-dessus de la moyenne, d’autres en-dessous.
64
Tableau de bord transfrontalier de la santé 2008-2012
Annexes
Glossaire
CépiDc - Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès
CIM - Classificiation internationale des maladies
CRLCC - Centres régionaux de lutte contre le cancer
FCU - Frottis cervico-utérin
HPV - Human Papilloma Virus
Insee - Institut national de la statistique et des études économiques
Inserm - Institut national de la santé et de la recherche médicale
InVS - Institut de veille sanitaire
OMS - Organisation mondiale de la Santé
ORS - Observatoire régional de la santé
OR2S - Observatoire régional de la santé et du social
OSH - Observatoire de la santé du Hainaut
OSL - Observatoire de la santé du Luxembourg
OWS - Observatoire wallon de la santé
PMSI - Programme de médicalisation des systèmes d’information
PSA - Antigène spécifique de la prostate
RCM - Résumé Clinique Minimum
SPF - Service public fédéral
SPMA - Standardized Procedure for Mortality Analysis
TBP - Trachée, bronches, poumons
VADS - Voies aérodigestives supérieures
ZOAST - Zones Organisées d’Accès aux Soins Transfrontaliers
Cancers
65
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