• Les blocs distaux sont simples à effectuer et restent plus que jamais intéressants pour
des gestes simples et de courte durée au niveau de la main et/ou du poignet. Le choix
de ces blocs doit tenir compte des innervations superficielle et profonde.
• Pour le membre thoracique, l’échoguidage est probablement recommandé pour les
blocs interscalénique, supraclaviculaire, axillaire et distaux, car il peut réduire
l’incidence des ponctions vasculaires accidentelles, le nombre de redirections
d’aiguille et la dose d’anesthésique local par rapport aux autres techniques de
repérage.
INTRODUCTION
Décrire l’essentiel des blocs du membre supérieur, c’est décrire ce qui est primordial et donc
indispensable. Les blocs du membre supérieur ont plus d’un siècle d’histoire. Beaucoup de
noms célèbres jalonnent cette période tels que Victor Pauchet au début du XXe siècle et son
élève Gaston Labat pour la naissance de ces techniques [1], Alon Winnie dans les années 60-
70 pour la redécouverte de l’anesthésie locorégionale périphérique, Louis-Jean Dupré pour
l’essor en France de la neurostimulation à partir des années 80 et Vincent Chan pour sa
participation depuis près de dix ans au développement des blocs échoguidés. Pour évoquer le
chemin parcouru, cette citation du philosophe Georges Santanaya est tout à fait appropriée
« Ceux qui ne peuvent pas se rappeler le passé sont condamnés à le répéter ». Deux exemples
relient ce passé à nos préoccupations actuelles. Halsted en 1884 a infiltré à ciel ouvert les
racines du plexus brachial au niveau du cou ce qui a entrainé peu après une anesthésie totale
de tout le membre supérieur. Il s’agit non seulement du premier bloc du plexus brachial, mais
également de la première injection intraneurale avec un gonflement localisé, signe
caractéristique qui de nos jours est décrit sous échographie. Le concept anatomique important
d’Alon Winnie est celui d’un compartiment interaponévrotique ou interfascial et là encore, la
recherche de cet espace de diffusion périnerveux s’objective sous échographie par une
distribution circonférentielle de la solution injectée. L’anatomie, la sonoanatomie, les voies
d’abord du plexus brachial et la place de chaque technique sont décrites.
ANATOMIE
Constitution du plexus brachial
Le plexus brachial est habituellement formé par les branches ventrales des quatre derniers
nerfs cervicaux et du premier nerf thoracique. Un rameau communicant provenant de C4 est
fréquent et le deuxième nerf thoracique peut prendre part à la constitution du plexus. Il est
ainsi possible de décrire un plexus préfixé (haut situé), un plexus intermédiaire, un plexus
postfixé (bas situé). Pour un même sujet, une asymétrie existe fréquemment entre les deux
côtés. Chez l’homme, le plexus préfixé (participation de C4) est prépondérant, car cette
migration céphalique est un phénomène consécutif à la station debout (Figure 1). Les
branches ventrales de C5 et C6 s’unissent pour constituer le tronc supérieur. La description
anatomique du plexus brachial passant classiquement entre les muscles scalènes n’était
retrouvée que dans 60 % des cas sur 102 dissections [2]. La variation la plus commune était la