CentredeRechercheScientifiqueetTechniquesurlesRégionsArides.Biskra Variabilité et Changement climatique en Algérie Boucherf D.* Résumé Le climat est une ressource naturelle qui affecte une bonne partie des activités humaines telles que la production agricole, la consommation d'énergie, l'utilisation de certaines ressources telle que l'eau etc. Son influence sur notre vie est très grande. Aussi faut-il l'observer, l'étudier pour le connaître et le quantifier. La plupart des scientifiques s'accordent désormais sur le fait que la Terre est en train de se réchauffer et que cette tendance va s'accentuer du fait de "l'effet de serre" provoqué par les émissions de certains gaz qui piègent la chaleur dans l'atmosphère. Le phénomène des Changements Climatiques est considéré comme l’une des menaces les plus sérieuses posées à l’environnement de la planète, avec des effets négatifs sur la santé humaine, la sécurité alimentaire, l'activité économique, l'eau et autres ressources naturelles, ainsi que sur l'infrastructure physique. Le climat de la planète varie naturellement, mais les scientifiques s’accordent à dire que c’est l'augmentation des concentrations des émissions anthropiques de gaz à effet de serre dans l'atmosphère qui serait à l’origine des changements survenus dans le climat. Mais qu’est-ce que cela signifie-t-il concrètement pour notre pays, pour nos régions, pour nos concitoyens ? Une première question que l'on peut se poser est de préciser : comment le changement climatique global se traduira-t-il aux échelles régionale et locale ? L'Algérie, un pays aride à semi aride, est très vulnérable au changement climatique. La question est difficile : quels seront le nouveau régime des précipitations, la nouvelle répartition annuelle des températures, l'aggravation du risque d'événements météorologiques exceptionnels ? La présente communication, propose d’établir la détection d’un changement climatique en Algérie, en déterminant des indicateurs climatiques et les tendances générales du climat. Mots clés : Climat, changement climatique, Variabilité, Indicateurs, Tendance. Introduction Le climat est une ressource naturelle qui affecte une bonne partie des activités humaines telles que la production agricole, la consommation d'énergie, l'utilisation de certaines ressources telle que l'eau, etc. Son influence sur notre vie est très grande. Aussi faut-il l'observer, l'étudier pour le connaître et le quantifier. La plupart des scientifiques s'accordent désormais sur le fait que la Terre est en train de se réchauffer et que cette tendance va s'accentuer du fait de "l'effet de serre" provoqué par les émissions de certains gaz qui piègent la chaleur dans l'atmosphère. Le phénomène des Changements Climatiques est considéré comme l’une des menaces les plus sérieuses posées à l’environnement de la planète, avec des effets négatifs sur la santé humaine, la sécurité alimentaire, l'activité économique, l'eau et autres ressources naturelles, et l'infrastructure physique. * Office National de la Météorologie BP 153 Alger ([email protected]). 109 CentredeRechercheScientifiqueetTechniquesurlesRégionsArides.Biskra Le climat de la planète varie naturellement, mais les scientifiques s’accordent pour dire que l'augmentation des concentrations des émissions anthropiques de gaz à effet de serre dans l'atmosphère est derrière les changements survenus dans le climat.1 Mais que cela signifie-t-il concrètement pour notre pays, pour nos régions, pour nos concitoyens? Une première question qu'on peut se posée est de préciser comment le changement climatique global se traduira aux échelles régionale et locale. Pour l'Algérie qui est un pays aride à semi aride, il est très vulnérable au changement climatique. La question est difficile: quels seront le nouveau régime des précipitations, la nouvelle répartition annuelle des températures, l'aggravation du risque d'événements météorologiques exceptionnels ? I. / Climat de la région Méditerranée C’est une zone de transition entre les climats tropicaux et tempérés, montre de grands gradients climatiques, une importante variabilité climatique et des cycles annuels forts. Etant donné les tendances dans les émissions des gaz à effet de serre, on s’attend à ce que les températures mondiales montent au cours du prochain siècle. Pendant que la prévision des changements régionaux reste problématique, les modèles de climat prédisent que la température de la région méditerranéenne pourrait augmenter de 4°c, vers la fin du présent siècle et de la moitié de cette quantité au dessus de la mer. Ces projections suggèrent aussi que les précipitations annuelles, diminueront dans la portion méridionale du bassin et augmenteront dans le nord avec beaucoup de précipitations en hiver, et moins en été. Certaines observations suggèrent que le climat de la région, est déjà entrain de changer. Bien que la haute variabilité naturelle rend difficile la détection des tendances climatiques, les données terrestres pour cette région de la méditerranée, par exemple, montrent des légères tendances à des conditions plus chaudes et sèches au cours du dernier siècle. PRECIPITATION CHANGES FOR THE WET SEASON (OCTMARCH) OVER THE MEDITERRANEAN: OBSERVED AND REANALYSIS DATA (2nd HALF OF 20th CENTURY) Figure I Source: Xoplaki et al. 2004. Wet season Mediterranean precipitation variability: influence of large-scale dynamics. Clim. Dyn., 23, 63–78. Figures I.1 1 Selon le GIEC. 110 CentredeRechercheScientifiqueetTechniquessurlesRégionsArides.Biskra I.1./ Vulnérabilité au climat et à ses extrêmes Une grande partie de la région du bassin méditerranéen est extrêmement vulnérable aux variations et extrêmes climatiques, avec une sécheresse récurrente devenant un problème particulièrement grave. Les débuts des années 1990 étaient, par exemple, caractérisés par une sécheresse extrême qui a causé des pénuries d’eau et de mauvaises récoltes dans la région. En 1994/1995 l’Espagne a reçu moins de 50 % des pluies normales dans certaines localités. La vague de chaleur de 2003 a été la cause de 15000 décès prématurés en France. En 1995, certaines parties de l’Egypte ont vu la pluviométrie pour la première fois presque depuis un demi-siècle, et les conditions en Tunisie et en Libye ont été exceptionnellement humides. En novembre 2001, plus 700 personnes ont perdu leur vie en Algérie du fait des pluies et inondations catastrophiques et en novembre 2002 la partie septentrionale du Maroc a été frappée par des pluies diluviennes qui ont gravement affectées la région de Casablanca. I.2./ Le réchauffement climatique est une réalité fortement ressentie depuis quelques années en Algérie Un climat à dominante aride Cette organisation du relief et la position en latitude conditionnent étroitement, les caractéristiques climatiques et bioclimatiques qu'offre spécifiquement chaque ensemble. Au plan climatique général, il s'agit du Nord au Sud d'un climat méditerranéen qui se dégrade selon la latitude, jusqu'au Sahara où l'aridité est imposée par les hautes pressions tropicales, quasi permanentes. Cette dégradation n'est cependant ni progressive, ni régulière à cause des reliefs telliens. La position géographique de l’Algérie est caractérisée par un climat méditerranéen (eaux chaudes et système orographique complexe). Position et intensité de la circulation générale de l’atmosphère caractérisée en : t Surface : Par l’Anticyclone de Sibérie, des Açores, et la dépression d’Islande. t Altitude : Par des courants de vents forts (Jet Front Polaire et le Jet Subtropical). La grande variabilité naturelle de ces éléments rend plus difficile la détection d’un changement climatique. Néanmoins on constate que, d’après les résultats de certains travaux : o Les précipitations en Algérie ont tendance à la baisse depuis l’année 75 et la phase ascendante des pluies n’est pas encore prête d’être amorcée. 111 CentredeRechercheScientifiqueetTechniquesurlesRégionsArides.Biskra o o o Les températures ont tendance à augmentées depuis plus de deux décennies sur la partie Nord de l’Algérie. Le réchauffement a été de l'ordre de 0.5°c ; l'augmentation de l'évapotranspiration potentielle indiquée dans le tableau I.1, ci-dessous est une conséquence de l'augmentation de la température (l'ETP est une fonction croissante de la température). La pluviométrie a baissé en moyenne de 10 %. Tableau I. : Variation saisonnière de températures T, des précipitations P, de l’ETP (E) et de l’indice hydrique (h=E-P) entre les périodes 1931/60 et 1961/90 Saison Automne T: +0.7°c P: -16mm E: +36mm H: +52mm Hiver +0.9°c -43mm +11mm +54mm Printemps 0°c +25mm +12mm -13mm Eté +0.2°c +12mm +51mm +39mm Année +0.45°c -22mm +110mm +132mm In Salah T: +0.3°c P: +2mm E: +8mm H: +6mm T: +0.2°c P: -52mm E: -20mm H:+32mm T: +0.3°c P: +3mm +0.8mm -32mm -2mm +30mm +0.8°c -35mm -22mm +13mm +1.1°c +2mm -0.3°c +16mm -19mm -35mm +0.3°c -20mm -25mm -5mm +0.4°c 0mm -0.2°c +9mm +37mm +28mm +0.2°c +2mm +33mm +31mm +0.5°c 0mm +0.15°c -5mm +24mm +29mm +0.4°c -105mm -34mm +71mm +0.6°c +1mm Tamanrasset T: +0.4°c P: -2mm +1.6°c +2mm +0.3°c -5mm 0°c -2mm +0.6°c -2mm Oran Alger Annaba 112 CentredeRechercheScientifiqueetTechniquessurlesRégionsArides.Biskra La pluviosité limitée sur sa zone côtière, incertaine, voire inexistante vers le Sud, est particulièrement exposée aux effets négatifs du réchauffement climatique, la tendance à la baisse depuis l’année 1975 et la phase ascendante des pluies n’est pas encore prête d’être amorcée. Le pays connaît une hausse des températures et subit, ici et là, des sécheresses sévères et des inondations, des incendies de forêts, la dégradation de la steppe sur les Hauts Plateaux, et malheureusement une aggravation de la désertification. La perspective d’un changement climatique majeur est une source de préoccupation grandissante par rapport au potentiel pour des changements associés à l’équilibre des eaux et des impacts défavorables pour la fourniture de l’eau aux personnes, à l’agriculture et aux autres secteurs. L’accélération de la désertification en cours, de la majeure partie de la région augmenterait plus tard la menace de famine pour des millions de personnes. II. / Climat du Sahara Les déserts se situent globalement dans la région intertropicale et correspondent aux branches subsidences des cellules de Hadley. Le Sahara central possède des particularités climatiques et géographiques qui peuvent avoir un impact à différentes échelles. À l’échelle de la circulation générale, cette région englobe durant l’été une partie de la zone de convergence intertropicale (ZCIT, appelée FIT en Afrique). Par ailleurs, le phénomène de transport du sable et des aérosols sahariens est une réalité planétaire. A l’échelle moyenne, le Sahara peut être à l’origine de dépressions synoptiques ou d’ondes d’est. Le Sahara s’intègre dans un ensemble plus vaste s’étendant jusqu’à l’Arabie. La nature du désert est d’abord liée à la notion d’aridité. Les premiers travaux sur la pluviométrie indiquent que le cœur du Sahara connaît une extrême aridité et que les limites nord et sud reçoivent 100 à 150 mm de pluies par an. Les saisons de pluies font ressortir une influence méditerranéenne au nord (hiver et automne) et tropicale au sud (pluies d’été). Un couloir s’étendant du Hoggar à la mer rouge enregistre des pluies de printemps. Du point de vue aérologique, on peut noter que le jet subtropical d’hiver passe au dessus du Sahara et est associé à un anticyclone dynamique d’altitude. En été, le jet d’est tropical (TEJ) atteint sa position la plus septentrionale et maintient cette divergence d’altitude. Durant l’hiver, l’anticyclone d’altitude peut être 113 CentredeRechercheScientifiqueetTechniquesurlesRégionsArides.Biskra repoussé vers le sud et les perturbations d’origine polaire atteignent le nord du sahara. En été, la divergence d’altitude est plus marquée au nord du Sahara, tandis que des dépressions sahariennes peuvent se déclencher. A cette saison il existe une interaction avec le régime de la mousson africaine dont l’impact peut atteindre le Hoggar. Entre les deux, le Sahara central est soumis à un régime extrêmement aride marqué par l'établissement de l'alizé continental ou Harmattan. Seuls les sommets du Hoggar sont plus arrosés. Figure II : Distribution spatiale de l’isohyète 100mm dans le grand Sahara 1. Les précipitations Les précipitations représentent le facteur le plus important du climat tant pour les habitants que pour les écosystèmes ; ce qui explique les résonances exceptionnelles que prennent les anomalies qui affectent ce paramètres. 114 CentredeRechercheScientifiqueetTechniquessurlesRégionsArides.Biskra Avec les précipitations nous abordons, des phénomènes épisodiques qui peuvent d’ailleurs s’observer sous différentes formes, avec des intensités diverses. Donc, pour les interpréter, les données de précipitations nécessitent une analyse de représentation aussi complète que possible. Une longue série de données d’observation fiables d’une station, permet de déduire facilement le type de temps qui caractérise une région. La faiblesse de la pluviosité est le caractère fondamental du climat saharien. Elles sont caractérisées par leur faiblesse et leur extrême variabilité (de 1 à plus de 100 mm). Il peut arriver qu'elles soient violentes et ravageuses. Mais des pluies diluviennes peuvent aussi se produire au Sahara. En septembre 1950, Tamanrasset a reçu 44 mm en trois heures alors que sa moyenne annuelle est de 40 mm. La fin février et le début mars 2005, ont été marqués par des conditions météorologiques d’une extrême violence sur la région du Hoggar/Tassili provoquant des intempéries dramatiques dans toute la région. A la station de l’Assekrêm on avait enregistré, fin février début mars, un cumul de 204,4 mm, avec un maxima en 24 h, de 78,5 mm ; ce qui constitue un record absolu pour cette période, en général la plus sèche de l’année dans la région. Tableau II. : Données de pluies en t heures en moyenne une fois toute les T années Temps de retour Durée 2ans El Goléa Ghardaïa 16.1mm 16.7mm 5ans 14 mm 27 mm 28.1mm 10ans 19.2 mm 35.1 mm 35.7mm 15ans Adrar 6.0 mm 22.2 mm 38.1 mm 39.9mm 20ans 24 h 24.3 mm 42 mm 43.0mm 30ans 25.9 mm 47.7 mm 47.0mm 40ans 27.1 mm 49.1 mm 50.0mm 50ans 38.0 mm 50.0 mm 52.3mm 115 CentredeRechercheScientifiqueetTechniquesurlesRégionsArides.Biskra Tableau II.1 : I = Max en 24h/Total annuel El Goléa 37% 18% 5% 0 I moyen Ii >0.50 Iii >0.70 Iiii >0.90 Ghardaia 29% 5% 3.9% 1.9% Timimoun 52% 42% 25% 8% Adrar 50% 62% 36% 20% Cette analyse fréquentielle permet de nous situer en fréquence d’apparition des épisodes pluvieux maximaux dans la région du Sud durant les années avenir, comme ci indiqué dans les tableaux ci-dessus. Au sud les pluies exceptionnelles journalières sont supérieures aux quantités moyennes annuelles. Il peut pleuvoir en 01 journée autant qu’en une année moyenne ; les pluies annuelles dépendent beaucoup plus des fortes que des faibles pluies en 24 h, bien que les premières soient relativement rares. Tableau II.2 : Résume climatologique des pluies au Sud algérien 1950-2004 Stations Adrar Moy An ( mm) Ecart type ( mm) 14.8 17.7 Maxannuel ( mm) Max_24h ( mm) Moy_Ma x24h ( mm) nbj>0,1 mm jours) nbj>1mm (jours) nbj>5mm (jours) nbj>10 mm (jours) nbj>20 mm (jour nbj>30 mm (jours) 7.4 233 126 41 19 3 2 9.9 338 203 54 20 5 2 13.9 603 322 112 53 11 5 18.3 914 529 179 72 21 9 84.4 52.9 1990 1990 Timim. 19.9 18.6 91.7 76.2 1999 1999 ElGolea 37.1 29.0 166.7 71 1964 2004 Ghard. 116 63.5 34.4 167 57.1 1994 1952 CentredeRechercheScientifiqueetTechniquessurlesRégionsArides.Biskra Carte 1 : Pluies maximale en 24 h Avril 2004 Bis53 Lag38 Gha46 Ego 58 Tim 63 Adr 27 62mm 58mm 54mm 50mm 46mm 42mm 38mm 34mm 30mm 26mm 22mm 18mm 14mm 10mm 6mm 2mm 117 CentredeRechercheScientifiqueetTechniquesurlesRégionsArides.Biskra Figures II : Situation Météorologique au Sud du mois d’Avril 2003 Figure II.1 Evolution des Maxi en 24h 1950-2004 Plu ies en 1/10m m 1000 762 800 630 600 580 400 200 04 20 98 95 01 20 19 92 19 86 83 89 19 19 19 19 77 74 80 19 19 19 68 71 19 19 65 62 19 19 56 59 19 19 19 19 50 53 0 Années Ghard, Adrar Timim, elGolea Figure II.2 1200 Evolution des précipitations Station El Goléa. 1020 cumul annuel 1000 max des cumuls mensuels Q u an tité (1/10m m ) max. en 24 heures 800 600 400 200 Années 118 2003 2001 1999 1997 1995 1993 1991 1989 1987 1985 1983 1981 1979 1977 1975 1973 1971 1969 1967 0 CentredeRechercheScientifiqueetTechniquessurlesRégionsArides.Biskra 2. La température de l'air Le rayonnement reçu par une surface et les échanges d'énergie avec l’air qui en résultent, entraînent un équilibre thermique au niveau de la surface qui correspond à une température presque toujours différente de celle de l’air. Cette température de surface s'écarte de celle de l'air en fonction essentiellement de trois phénomènes : x Energie radiative absorbée. x Disponibilité en eau de la surface. x Vitesse du vent ou coefficient d'échange. La connaissance de cette donnée de base du climat, dans sa variation temporelle diurne et saisonnière, ainsi qu’en tout point de l’espace, est donc primordiale pour toute analyse climatique. Le climat thermique est assez uniforme : les étés du Sahara septentrional ne sont donc guère moins torrides que ceux de la zone centrale. Juin, juillet et août sont les mois les plus chauds des zones septentrionale et centrale. Mais vers le Sud cette période estivale se trouve décalée, recouvrant avril, mai et juin à Tamanrasset. Juillet est, dans le premier cas, le mois le plus chaud avec, en année normale, une moyenne des maxima quotidiens comprise entre 40° et 46°c, selon les localités. Les plus hautes températures onc été observées à In Salah avec 56°c. Il existe donc de grands écarts de température entre l'hiver et l'été. L'amplitude des variations thermiques annuelles, qui est l'une des particularités du climat des déserts chauds, peut dépasser 55°c au Sahara. En outre, l'amplitude quotidienne, c'est-à-dire la différence entre le maximum diurne et le minimum nocturne, dépasse souvent 35°c. 119 CentredeRechercheScientifiqueetTechniquesurlesRégionsArides.Biskra Figure II.3 : Distribution des températures mensuelles à la station de Ghardaïa Tm oy T m in Tm ax E v o lu t io n d e s T e m p é r a t u r e s : 1 9 9 0 - 2 0 0 4 G h a r d a ia 40 Tempéraure en °C 35 30 25 20 15 10 5 -- Jan v F evr M a rs A v ri M ai J u in J u il A out S ep t O c to N o v e D e c e -- M o is Histogrammes 1 et 2 Station de Tamanrasset : Occurrences des classes de températures maximales absolues (Tx) et minimales absolues (Tn) avec un pas de 2.5 °c. 60 60 55 50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 50 fre q u e n c e e n % frequence en% 40 30 20 10 0 10-12.512.5-1515-17.517.5-2020-22.522.5-2525-27.527.5-3030-32.532.5-3535-37.537.5-40 ClassesdesTmax -5-2.5 -2.5-0 0-2.5 2.5-5 5-7.5 7.5-10 10- 12.5- 15- 17.5- 20- 22.5- 25- 27.512.5 15 17.5 20 22.5 25 27.5 30 classes des Tmin Janvier Juillet 120 janvier juillet CentredeRechercheScientifiqueetTechniquessurlesRégionsArides.Biskra En hiver, il gèle presque partout. Les températures les plus basses enregistrées atteignaient -10°c dans l’Assekrem, -7°c à Tamanrasset, 6°c à Béchar et à Béni-Abbès. Histogramme 3 : Evolution de la température moyenne aux heures synoptiques Ghardaïa 1940-2006 Evolution de la température moyenne aux heures synoptiques Ghardaia 1940-2006 30 T° moy °c 25 20 15 10 5 0 00h 03h 06h 09h 12h 15h 18h 21h Heures 121 CentredeRechercheScientifiqueetTechniquesurlesRégionsArides.Biskra Figure II.4 : Courbes de variations des amplitudes mensuelles moyennes au Sud 1 70 1 60 amplitue en 1/10 °c 1 50 1 40 1 30 1 20 1 10 1 00 90 80 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Mois Tam Assek In-sa lah Dja net Figure II.5 : Ecarts des températures moyennes par rapport à la normale 1961-1990 Ghardaïa 1940-2005 Evolution des écarts de température / à la normale 3 y = 0,0345x - 1,2065 2 -2 -3 -4 -5 Années 122 2005 2002 1999 1996 1993 1990 1987 1984 1981 1978 1975 1972 1969 1966 1961 1958 1955 1952 1949 1946 1943 0 -1 1940 T° en °c 1 CentredeRechercheScientifiqueetTechniquessurlesRégionsArides.Biskra En moyenne les stations du Sud ont enregistré un léger réchauffement (anomalie positive de température) par rapport à la normale 1961-90. Les températures maximales ont progressé en moyenne annuelle de 1.5°c avec des maximums en septembre et octobre de 1.2 °c et 1.6°c respectivement, les mois d’avril à décembre ont enregistré tous des anomalies positives de l’ordre de 1.0 à 1.5 °c. 3. Le Vent Avec la chaleur, l'été, le vent est l'autre caractéristique permanente du Sahara. Par sa situation dans l'hémisphère boréal, le Sahara est soumis, au sol, à des vents dominants orientés du Nord-est au Sud-ouest. Mais, localement, le vent peut provenir de directions sensiblement différentes : du Sud ou du Sud-ouest au Sahara central, de l'Est au Sahara méridional. Le vent le plus constant sur la partie centrale et Ouest du Sahara est l'Harmattan, alizé continental qui souffle du Nord-est. Il se renforce avec l'anticyclone et produit alors les vents de sable. Au nord du Sahara peuvent s'établir d'autres vents en liaison avec les dépressions méditerranéennes d'hiver. Sur les régions du grand Sahara, le vent moyen est caractérisé par une diminution de 00 HTU à 06 HTU, une augmentation très marquée à partir de 06 HTU à 09 HTU, concernant le Sahara désertique, de 06 à 12 HTU, concernant les Oasis où il atteint sa valeur maximale. Une nouvelle décroissance jusqu’à la fin de la journée. Toutefois, on enregistre une croissance à partir de 21 HTU sur quelques zones des Oasis. Ö Sur la région du Hoggar, une croissance de la force du vent est observée à partir de 00 HTU jusqu’à 15 HTU, mais elle est doublement renforcée à partir de 06 HTU, la décroissance commence à partir de 18 HTU. Durant toute la journée, le vent sur les régions du Sahara désertique, représenté par Adrar, reste supérieur à celui des autres régions du pays. Sur le Hoggar et le Tassili, représentés par Tamanrasset, il est plus faible que celui du Sahara désertique ; par contre, il est supérieur au vent des autres régions du pays, surtout, en 09 HTU et 21 HTU. Sur les Oasis, représentées par El Oued, il est plus important que celui des régions se trouvant plus au Nord. 123 CentredeRechercheScientifiqueetTechniquesurlesRégionsArides.Biskra Figure III : Evolution journalière du vent moyen Ev o lu t i o n J o u rn a l i è r e d u v e n t m o y e n 8 Vitesse moyenne en m/s 7 6 5 4 3 2 1 0 3 6 Tebessa 9 12 Tamanrasset 15 El Oued 18 Adrar 21 Heures Synoptiques Le vent maximum moyen sur la région du Hoggar et Tassili, augmente régulièrement de janvier à mai, jusqu’à juin, où le vent maximum atteint sa valeur moyenne la plus élevée durant ces deux mois ; il est relativement stable au cours des mois de juillet et août ; la décroissance commence à partir du mois d’août, jusqu’au mois de décembre, où il atteint sa plus basse valeur. Figure III.1 : Evolution journalière du vent maximal Vit esse Ma xim ale m oyen ne en m /s Ev o lu tio n m e n s u e lle d u v e n t m a x im u m m o y e n 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 1 2 3 4 Saida 124 5 Timimoun 6 7 8 Tamanrasset 9 10 11 12 Mois CentredeRechercheScientifiqueetTechniquessurlesRégionsArides.Biskra Ö Sur les régions du Sahara désertique, la vitesse maximale du vent moyen augmente régulièrement de janvier à avril ou mai, où la valeur la plus élevée de cette vitesse est atteinte au cours de ces deux mois, entre juin et septembre, le vent maximum moyen évolue dans les trois sens (diminution, augmentation et stabilité). A partir du mois de septembre, il est en diminution jusqu’au mois de décembre où sa plus faible valeur est atteinte, exception faite, pour la région de Timimoun et celle de Tindouf où le vent maximum moyen le plus faible est atteint en Novembre. Ö Sur les régions du Sahara des Oasis, l’évolution mensuelle du vent maximum moyen est quasi-identique à celle du Sahara désertique, sauf qu’une augmentation régulière est observée de janvier à juin. Figure III.2 : Vent dominant à la station de Ghardaïa 125 CentredeRechercheScientifiqueetTechniquesurlesRégionsArides.Biskra Conclusion Les variations climatiques à court et à long terme, résultant des causes naturelles et éventuellement d’activités humaines, deviennent essentielles pour l’homme à cause de graves répercussions qu’elles peuvent exercer sur sa santé et sur le développement économique. Le changement climatique en tant que facteur créé par les émissions provoquées par les activités humaines affecte déjà les régions du Sahara. Elles se traduisent, le plus souvent, par une sécheresse plus ou moins prononcée, un accroissement de la température en général. Selon les divers scénarios établis par le panel intergouvernemental des changements climatiques (IPCC), comité scientifique qui conseille les gouvernements et les Nations Unies, les températures dans les déserts pourraient augmenter en moyenne de cinq à sept degrés d’ici 2071-2100, si on établit une comparaison avec la moyenne de la période 1961-1990. Plusieurs déserts verront leurs précipitations diminuer de 5 à 10 %, voire jusqu’à 15 %, avec une vulnérabilité particulière pour les déserts situés dans les latitudes Sud. Selon les estimations du rapport, d’ici la fin du siècle la plupart des 12 régions désertiques, dont le futur climatique a été modélisé, devront faire face à un climat plus sec, avec des précipitations de 10 à 20 % inférieures dans certains cas. Les nappes phréatiques, dont certaines se trouvent autour des oasis et qui se sont formées depuis des millénaires et parfois même des millions d’années – sont de plus en plus vidées de leur eau, pour les besoins de l’agriculture et autres. On peut craindre que les zones les plus affectées soient les villes qui se trouvent dans le Sahara. L’Algérie est un pays aride à semi aride et présente une très grande vulnérabilité climatique, avec l’augmentation des températures et la diminution des pluies dans notre région, ce qui va entraîner des problèmes majeurs de ressources en eau, de sécheresse, de désertification et perte de la biodiversité. Bibliographie Dubief J., (1959) : « Le climat du Sahara ». Mémoire de l’Institut de Recherches Sahariennes, Algérie 1 et 2 : 312 pp + 275 pp. IPCC, (2001) : « Bilan des changements climatiques : éléments scientifiques ». Rapport du groupe de travail 1. Mimouni M., (?) : « Climat décennie 1990-1999 ». Ingénieur ONM (Tamanrasset). 126