partie moyenne de l’espace intercostal, on peut reconnaître
également les vaisseaux intercostaux accessoires. L’ensemble
de ces structures vasculonerveuses est situé dans un environne-
ment graisseux, ce qui facilite sa reconnaissance.
L’environnement musculaire
Les muscles intercostaux
Nous n’insisterons pas sur les muscles intercostaux externes,
moyens et internes, en dehors du fait que, en région postérieure,
seul peut être reconnu le muscle intercostal externe et, en
région antérieure, le muscle intercostal moyen.
Les muscles scalènes
Le muscle scalène antérieur s’étend depuis les tubercules anté-
rieurs des apophyses transverses de C3 à C6 jusqu’au tubercule
de Lisfranc. Il constitue un repère anatomique important.
Le muscle scalène moyen s’étend des tubercules antérieurs des
processus transverses de C3 à C6 et de l’apophyse transverse
de C7 jusqu’à la première côte, en arrière de la gouttière de
l’artère subclavière.
Le muscle scalène postérieur s’étend des apophyses transverses
cervicales jusqu’à la face postérolatérale de la deuxième côte.
Toutes ces structures musculaires présentent un signal intermé-
diaire.
Les éléments vasculaires
Excepté leur origine, les artères subclavières décrivent, sur le
versant antérieur du dôme pleural, une courbe à concavité infé-
rieure passant par le défilé interscalénique antérieur et moyen.
Elles mesurent 9 à 10 mm de diamètre et présentent dans leur
portion interscalénique un rétrécissement nommé isthme de
Stahel.
L’artère vertébrale est la première branche qui naît du segment
préscalénique (à gauche, elle peut naître directement de l’aorte
dans 6 % des cas environ). Elle se dirige en haut, en arrière et
un peu en dedans, passe au-dessus et en avant du ganglion stel-
laire avant de pénétrer dans le canal transversaire de C6.
La veine subclavière se situe dans un plan antéro-inférieur par
rapport à l’artère.
Les vaisseaux artériels sont le plus souvent reconnus par l’hypo-
signal de leur lumière alors que celui des veines est plus variable.
Les éléments nerveux
Le plexus brachial
Il suffit d’observer les rapports entre le plexus brachial et le
dôme pleural pour constater que le tronc primaire inférieur T1-
C8 est le premier atteint en cas d’extension tumorale, expli-
quant ainsi la symptomatologie clinique. La racine T1 est
située sous la tête de la première côte, puis en dedans de celle-
ci, et passe en arrière du dôme pleural. Elle est en rapport avec
le ganglion stellaire et l’artère vertébrale, puis son trajet se
poursuit au-dessus de la première côte pour s’unir à C8. C8
s’applique sur le col de la première côte et se dirige en avant et
en dehors.
Les différents composants sont parfaitement identifiés en IRM,
notamment sur des coupes sagittales ou frontales obliques, et
particulièrement en pondération T1.
Les troncs primaires sont appliqués sur les scalènes moyen et
postérieur et se situent dans un plan postérosupérieur par rap-
port à l’artère subclavière, cette dernière n’entrant en rapport
immédiat qu’avec le tronc inférieur.
Le sympathique cervicothoracique
Il est surtout représenté par le ganglion stellaire. Il présente des
rapports étroits avec l’artère vertébrale, l’apophyse transverse
de C7, le col de la première côte et la face latérale du corps de
C7 en dedans. Il peut mesurer de 10 à 25 mm dans ses plus
grandes dimensions et peut donc être identifié en IRM sous
forme d’une formation arrondie ou ovalaire en isosignal par
rapport aux muscles de voisinage.
Bien qu’ils ne soient pas reconnus en IRM, il ne faut pas
oublier que cette région est également le lieu de passage des
nerfs phréniques et pneumogastriques.
IRM ET SYNDROME DE PANCOAST-TOBIAS
(4, 5, 6, 7, 8)
Le rôle de l’imagerie sera de préciser l’éventuelle extension
d’une tumeur du sommet pulmonaire aux différentes structures
que nous venons de détailler.
Technique d’exploration
L’orientation des plans de coupes sera fonction de l’extension
tumorale, mais, le plus souvent, nous réalisons des coupes
dans les trois plans de l’espace. En revanche, les séquences
sont réalisées en pondération T1, qui semble permettre un
meilleur bilan. En effet, la graisse pariétale est un élément
séméiologique important pour reconnaître une extension parié-
tale. En pondération T1, la graisse apparaît en hypersignal et la
persistance de cet hypersignal permet, dans la majorité des cas,
d’affirmer le respect de la paroi. Ces séquences paraissent plus
informatives que celles réalisées en pondération T2 ou avec
injection de produit de contraste, du fait de possibles artéfacts
provoqués par l’injection. En cas de doute sur l’existence d’un
envahissement vasculaire, une séquence d’angio-MR peut être
utilement proposée.
Chaque incidence apporte des éléments propres.
Incidence sagittale (figure 1)
C’est l’incidence que nous réalisons en premier : elle analyse
parfaitement le sommet pulmonaire et le dôme pleural, la
graisse extrapleurale, les éléments du plexus brachial et ses
rapports avec l’artère subclavière, l’extension pariétale, qu’elle
soit au niveau des espaces intercostaux, des côtes ou du rachis.
De même, elle analyse parfaitement les éléments distaux du
plexus brachial.
Incidence frontale (figure 2 et 3)
Les renseignements qu’elle apporte sont voisins de ceux de
l’incidence précédente. Elle permet cependant de mieux suivre
les éléments du plexus brachial, et sur un plus long trajet. Cer-
tains auteurs la sensibilisent en réalisant des coupes frontales
obliques (figure 4). Cette incidence repère parfaitement les
racines nerveuses C8 et T1.
IMAGERIE
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La Lettre du Pneumologue - n° 2 - décembre 1998