a v a n t - p r o p o s À nos Correspondants et à nos Patients ■ P. Henry* au nom du comité de rédaction athérosclérose en général, et la maladie coronaire en particulier, sont souvent vécues par les patients, mais également par les médecins, comme une maladie aiguë. L’ Prenons l’exemple de l’infarctus du myocarde ou de l’angor instable : ils nécessitent 3 à 6 jours d’hospitalisation en moyenne. Lors d’une angioplastie coronaire, au bout de 30 minutes de procédure, l’artère suboccluse est presque redevenue une artère normale… Pourtant, le fond du problème est beaucoup plus complexe et beaucoup plus difficile à appréhender pour des spécialistes habitués à la maladie aiguë. La prise en charge des facteurs de risque, dans leur globalité, est une tâche délicate pour de multiples raisons : les facteurs de risque, ça ne fait pas mal ; les facteurs de risque, c’est à vie qu’il faut les prendre en compte ; les facteurs de risque, c’est aussi analyser la psychologie du patient : arrêter de fumer, changer ses comportements alimentaires, maigrir, surveiller cette maladie étrange et perfide qu’est le diabète n’est pas toujours facile, ni pour le patient, ni pour le médecin… Et c’est aussi un monde qui change très vite : les objectifs de prise en charge des dyslipidémies et de l’hypertension sont en perpétuelles révisions, les essais thérapeutiques toujours plus nombreux et provocants, sans parler des nouveaux facteurs de risque dont nous ne savons pas, le plus souvent, que penser. Enfin, le risque cardiovasculaire est avant tout global, et tout concourt pour penser que nous l’appréhendons de façon trop fragmentée ; la complexité du syndrome métabolique en est une bonne preuve. * Rédacteur en chef. hôpital Lariboisière, Paris. 4 Alors, comment s’y retrouver ? Cette nouvelle revue a pour but de vous guider dans le monde complexe qu’est la prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaire. Elle a pour ambition de donner des réponses pratiques à toutes les questions que vous vous posez. Elle se veut transversale, didactique et utile pour votre pratique quotidienne. Car, ne l’oublions pas, la gestion des facteurs de risque, c’est le “cœur” du traitement de l’athérosclérose, mais c’est aussi la partie la plus difficile de notre travail. Correspondances en Risque CardioVasculaire - Vol. I - n° 1 - octobre-novembre-décembre 2003