Corrigé Contrôle continu 6L23 : Arithmétique dans les anneaux

Corrig´e Contrˆole continu 6L23 : Arithm´etique dans les anneaux vendredi 16 mars 2012
10h00–12h00
1. Dans cette partie on fixe nN− {0}et on ´etudiera les id´eaux de Z/nZ.
a. Rappeler pourquoi les id´eaux de Z/nZsont en bijection avec les id´eaux de Zcontenant nZ(il
suffit de citer un r´esultat g´en´eral). D´ecrire concr`etement quels sont ces id´eaux de Z, et de Z/nZ.
Les id´eaux d’un anneau quotient R/I sont en bijection avec les id´eaux de Rqui contiennent I
(proposition 1.3.3). Dans le cas R=Zet I=nZcela donne une bijection entre les id´eaux de
Z/nZet les id´eaux de Zcontenant nZ. Concr`etement ce sont les id´eaux dZo`u dest un diviseur
de n(et on peut se limiter aux diviseurs d > 0pour ´eviter de d´ecrire l’id´eal dZ=dZdeux fois).
b. Soit dun diviseur de n, exhiber soigneusement un isomorphisme entre les deux anneaux quotient
(Z/nZ)/(dZ/nZ) et Z/dZ.
Comme le noyau dZde la projection canonique πd:ZZ/dZcontient nZ, cette projection induit
un morphisme d’anneaux πd:Z/nZZ/dZ, qui est l’unique morphisme tel que πd=πdπn.
Le noyau de πdest form´e des images par πndes ´el´ements du noyau dZde πd; ces images forment
pr´ecis´ement l’id´eal dZ/nZde Z/nZ. Par le th´eor`eme d’isomorphisme (corollaire 1.3.4) il existe en
isomorphisme canonique (Z/nZ)/ker(πd)πd(Z/nZ). Mais comme πdest surjectif vers Z/dZ
(sinon πd=πdπnne pouvait pas ˆetre surjectif, comme il l’est), on a πd(Z/nZ) = Z/dZ, et
l’isomorphisme canonique (Z/nZ)/(dZ/nZ)Z/dZest celui demand´e dans la question.
Soit n=pk1
1. . . pkr
rla factorisation de n, avec pides nombres premiers distincts, et les ki>0.
c. D´eduire de la question bune description des id´eaux premiers de Z/nZen termes des pi.
Un id´eal Ide Rest premier si et seulement si R/I est int`egre, donc d’apr`es l’isomorphisme de la
question b, un id´eal dZ/nZde Z/nZest premier si et seulement si Z/dZest int`egre, ce qui est le
cas si et seulement si dest un nombre premier. Donc Z/nZposs`ede pr´ecis´ement rid´eaux premiers,
`a savoir piZ/nZpour i= 1,...,r.
d. Calculer Nilrad(Z/nZ), l’intersection de tous les id´eaux premiers de Z/nZ, en fonction des pi.
Pour que l’image de xdans Z/nZappartienne `a piZ/nZil est suffisant en n´ecessaire que xpiZ.
Les xdont l’image appartient `a l’intersection de tous les id´eaux premiers piZ/nZsont donc les
entiers divisible par tous les pi`a la fois, et donc par leur ppcm qui est en fait leur produit p1. . . pr.
Alors Nilrad(Z/nZ) = p1. . . prZ/nZ.
e. Donner un morphisme d’anneaux Z/nZ(Z/pk1
1Z)× ··· × (Z/pkr
rZ), et montrer que c’est un
isomorphisme.
Comme pki
idivise npour tout i, on a un morphisme Z/nZ(Z/pk1
1Z)× · · · × (Z/pkr
rZ)donn´e
par
π:x7→ (πpk1
1
(x), . . . , πpkr
r(x))
avec les πdde la question a. (Une autre m´ethode d’obtenir ce morphisme est de commencer avec un
morphisme Z(Z/pk1
1Z)× · · · × (Z/pkr
rZ)donn´e par x7→ (πpk1
1
(x),...,πpkr
r(x)), et de constater
que son noyau est nZ, d’o`u il passe au quotient Z/nZ.) Ce morphisme est injectif car son noyau
est form´e des classes modulo ndes xZqui sont divisible par tous les pki
i, mais comme ceux-ci
sont premiers entre eux deux `a deux un tel xdoit ˆetre divisible par n, et la seule classe de 0(et
de n) forme le noyau. Le morphisme est aussi surjectif car l’anneau (Z/pk1
1Z)× · · · × (Z/pkr
rZ)
poss`ede pk1
1. . . pkr
r=n´el´ements, tout comme Z/nZ. Il s’agit donc d’un isomorphisme.
f. En d´eduire que l’image ¯xdans Z/nZde xZest nilpotent si et seulement si chaque pidivise
x(dans Z). Comparer l’ensemble des ´el´ements nilpotents de Z/nZet l’ensemble Nilrad(Z/nZ).
L’´el´ement ¯xest nilpotent si et seulement si son image dans (Z/pk1
1Z)×· · ·×(Z/pkr
rZ)est nilpotent,
ce qui est le cas si chaque pidivise x(car alors πpki
i
(x)ki=πpki
i
(xki) = 0 dans Z/pki
iZ). En
revanche si l’un des pine divise pas xalors l’image de xdans Z/pZ est inversible, ainsi que
toutes ses puissances; les puissances de ¯xsont alors non-nulles dans Z/nZ`a cause du morphisme
Z/nZZ/pZ. Ainsi l’ensemble des ´el´ements nilpotents de Z/nZest pr´ecis´ement Nilrad(Z/nZ).
–1–
2. Soit Kun corps commutatif. On rappelle que K[X, X1] d´esigne l’anneau des polynˆomes de Laurent
en X`a coefficients dans K. Tout ´el´ement de K[X, X1] peut ˆetre ´ecrit sous la forme d’une somme
PN
i=NaiXiavec les aiK, et Nsuffisamment grand (mais fini), et on a les d´efinitions naturelles
de l’addition et de la multiplication de telles expressions (notamment on a X·X1=X0= 1). On
consid´erera ici l’anneau K[X] comme un sous-anneau de K[X, X1] (pour PK[X], son coefficient
de Xiest nul pour tout i < 0).
a. Montrer que pour tout LK[X, X1] non nul, il existe un unique iZet PK[X] avec
coefficient constant non nul, tels que L=XiP.
Soit kZminimal tel que le coefficient de Xkdans Lsoit non nul ; alors XkLK[X], et il est
de coefficient constant non nul. R´eciproquement si PK[X]est de coefficient constant non nul,
alors iest minimal tel que le coefficient de Xidans XiPest non nul, quel que soit i. Pour obtenir
L=XiPil est donc n´ecessaire que i=k, et P=XkL, ce qui donne l’unique solution demand´ee.
b. Dans cette situation montrer que Lest inversible dans K[X, X1] si et seulement si Pest
inversible dans K[X]. D´ecrire ensuite l’ensemble des ´el´ements inversibles de K[X, X1].
Si L=XiPest inversible dans K[X, X1]avec inverse L1=XjQ, o`u P, Q K[X]sont des
polynˆomes `a coefficient constant non nul, alors 1 = LL1=Xi+jP Q. Mais comme P Q est
un polynˆome `a coefficient constant non nul, cela n´ecessite Xi+j= 1 et donc P Q = 1; ainsi Pest
inversible dans K[X]. R´eciproquement si Pest inversible dans K[X], il l’est aussi dans K[X, X1],
et tout XiP, ´etant produit de deux inversibles dans K[X, X1]sera inversible. Comme les seuls
polynˆomes inversibles dans K[X]sont les polynˆomes constants non nuls, les inversible de K[X, X1]
sont les ´el´ements cXiavec cK×et iZ.
On propose maintenant de montrer que K[X, X1] est un anneau principal (c’est-`a-dire que tous ses
id´eaux sont des id´eaux principaux). Soit donc Jun id´eal de K[X, X1].
c. Expliquer pourquoi il existe un polynˆome PK[X] tel que JK[X] soit l’id´eal principal (P)
de K[X] engendr´e par P.
JK[X]est un id´eal de K[X](cas d’une intersection d’un id´eal et un sous-anneau; aussi c’est
le noyau de la compos´ee K[X]K[X, X1]K[X, X1]/J). Comme K[X]est un anneau
principal, il existe Ptel que (P) = JK[X].
d. Expliquer que P K[X, X1], c’est-`a-dire l’id´eal principal de K[X, X1] engendr´e par P, est
inclus dans J.
Par construction PJK[X]J, donc ses multiples dans K[X, X1], les ´el´ements de
P K[X, X1]sont aussi dans l’id´eal J.
e. R´eciproquement, soit QJK[X, X1]. Montrer qu’il existe kNtel que XkQJK[X].
En ´ecrivant Q=XiQ0avec Q0K[X]comme dans la question a, on a Q0JK[X]. Il suffit
donc de prendre k=i, de sorte que Q0=XiQ=XkQJK[X].
f. En d´eduire que QP K[X, X1], et conclure.
Comme Q0JK[X] = (P), il existe un polynˆome SK[X]tel que Q0=SP , alors Q=
XkQ0=XKSP P K[X, X1]. Ainsi on a montr´e JP K[X, X1], et donc (l’autre inclusion
´etant ej`a ´etablie) J=P K[X, X1]. Comme J´etait un id´eal quelconque de K[X, X1], on a
montr´e que tout tel id´eal est de la forme P K[X, X1], ou en fait on peut prendre PK[X].
–2– Fin.
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