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Patrick PEREIRA pour l’URI CFDT
Mes amis, mes camarades Bonjour
La CFDT Bourgogne à voulu cette année venir manifester à Decize,
devant l’usine d’Anvis, afin de marquer sa solidarité à tous les
salariés et militants du site des Caillots confrontés à un plan social
qui prévoit la suppression de 220 emplois et une délocalisation
d’une partie de sa production vers la Roumanie.
Est-il nécessaire de rappeler ici les luttes menées par les salariés
Decizois depuis plus d’1 siècle, en 1910 naissait la Société Française
BF Goodrich, puis Kleber-Colombes (1946), on suivi Michelin à partir
du début des années 1980 et plus récemment WOCO (2000), et
Arques/Anvis et enfin TOKAÏ.
Si je reprends cette historique ce n’est pas par hasard, l’accélération
d’une nouvelle donne c’est 15 dernières années est manifeste.
Cette nouvelle donne, ce grand bouleversement à un nom : c’est la
globalisation des échanges commerciaux, c’est la mondialisation de
l’économie.
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Même si c’est beaucoup plus compliqué d’agir pour la sécurisation
des emplois et pour le maintien d’une richesse humaine et
économique sur nos territoires, si c’est plus compliqué ce n’est pas
impossible.
Pour comprendre le monde dans lequel nous vivons, il nous faut
tout d’abord faire un constat :
Pendant longtemps on rentrait tout jeune dans une entreprise,
parfois on commençait même par un apprentissage, et on pouvait
faire toute sa carrière dans la même entreprise et même parfois
c’était ses propres enfants qui prenaient la relève.
La France, à l’image du bassin Sud Nivernais, à longtemps été un
pays à fort potentiel industriel avec à sa tête des fleurons français
et notamment des industries, des aciéries, leadeurs mondiaux dans
leur domaine et souvent orientées vers ou sur le secteur
automobile.
Le code du travail, l’organisation de l’éducation et de la formation,
la dimension du dialogue sociale, la sécurisation des parcours
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professionnels ont été pensés sur cette réalité et aujourd’hui ça ne
marche plus, ou ça marche mal.
Comment arriver à poser un véritable dialogue avec des décideurs
qui se trouvent à l’autre bout du monde et qui ne voient leurs
entreprises qu’à travers le potentiel de part de marché à une
échelle mondiale.
Et c’est en partie pour toutes ses raisons que les salariés d’Anvis
mais aussi tout l’environnement socio-économique de Decize sont
impactés par ce grand chambardement.
C’est un défi qui nous est posé, pas seulement à nous syndicalistes,
mais à tous le monde, salariés, commerçants, enseignants,
soignants, professions libérales etc. Cette question est aussi posée
aux acteurs politiques nationaux et locaux. La CFDT se mobilise et
s’implique depuis plusieurs mois aux cotés de ses élus d’entreprise
pour dans un premier temps alerter les pouvoirs publics, par
rapport à ce que nous pressentions et aujourd’hui pour proposer
des solutions. Proposer des solutions était l’objet de notre réunion
au ministère de l’économie le 17 avril dernier. Nous voulons
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maintenant une réunion entre tous les acteurs possibles, politiques,
économiques, syndicaux et surtout avec les représentants Japonais
de TOKAÏ.
Nous voulons leur rappeler leurs responsabilités, en premier vis-à-
vis de leurs salariés qui ne sont vraiment pour rien à ce qui arrive
mais qui payent très cher des stratégies dont ils n’ont jamais eu
connaissance. La CFDT demande au dirigeant de TOKAd’investir
au-delà de ses obligations légales, de s’engager sur un projet
d’alternative interne qui ne soit pas nécessairement tourner vers
l’automobile mais qui maintiennent les emplois, l’activité
économique et le lien sociale des habitants de ce territoire.
Non, nous refusons cette fatalité qui voudrait que Pole Emploi soit
la seule alternative aux PSE, nous refusons la résignation, nous
refusons cette logique du moins disant qui conduit au dumping
social. Mais ne nous trompons pas d’adversaire. Nous avons besoin
de l’Europe, notre avenir est intimement lié à notre capacité à
construire une entité qui fasse le poids face aux puissances
mondiales. Mais pas n’importe quelle Europe, pas une Europe extra
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libérale, que commerciale ou règne la loi des Lobbying mais nous
voulons une Europe politique, garante de la paix de la démocratie
qui prenne en compte l’intérêt de tout les peuples. Notre pays au
sein de cette Europe et au delà du monde à des atouts et aussi des
choix à assumer. Les trente glorieuses sont dernières nous et le
monde à changé de manière irrémédiable. Notre capacité à
comprendre et à anticiper ce monde qui change, passe par de
grands bouleversements y compris dans nos pratiques syndicales,
dans nos relations à l’entreprise mais aussi dans notre capacité à
inventer de nouvelles solidarités, à mettre en avant notre volonté
de défense de l’intérêt général en opposition à l’individualisme
ambiant. L’économie de marché à besoin d’une régulation, de
règles communes qui prennent en compte les individus dans toutes
leurs dimensions.
Vous êtes venus nombreux ce matin à l’appel de la CFDT, malgré ce
mauvais temps, je vous en remercie. Nous resterons à vos cotés le
temps qu’il faudra pour vous écouter et vous aidez à passer cette
épreuve.
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