Bray sur seine
Ce site veut vous faire connaître une petite ville perdue au Sud Est de
la Seine et Marne. Tout ces textes ont été écris par Mr Jean Gallot avec
l’aide des travaux d'une célébrité de notre région et historien de notre
ville: Jean-Marie SCHERER
Cette histoire sera celle de la baronnie de Bray, Seigneurie Royale de
940 à 1792.
INTRODUCTION
La création récente du pays Bassée-Montois se veut constituer un tissu socio-
économique favorisant l'épanouissement de communes rurales, aujourd'hui éclatées
entre cinq villes: Sens, Montereau-fault-Yonne, Nangis, Provins et Nogent-sur-
Seine.
En réalité, ce réseau n'est pas nouveau et trouve son origine dans la baronnie
de Bray-sur-Seine.
Cette entité féodale correspondait à un territoire d'un tiers supplémentaire,
amputé à la révolution au profit du département de l'Yonne. Ce partage causa
préjudice à Bray-sur-Seine qui se vit reléguée dans un trou administratif et coupée
de son souverain l'archevêque de Sens. D'ailleurs, cette capitale de la gaule antique
(métropole dont dépendait Paris jusqu'au XIII ème siècle) subit, elle aussi, le même
sort dans un coin du département voisin de l'Yonne.
Si l'on considère l'évolution du bâti, le centralisme parisien semble avoir
amorcé ce phénomène cent cinquante ans avant la Révolution; l'urbanisme de
notre petite ville se caractérisait par ses pans de bois démontrant sa richesse avec
tours et pignons sur rue tandis que dans les campagnes, les maisons étaient
construites de terre et de damiers de craie. Dès le début de l'époque moderne,
notre ville ne réussit que très peu la transition architecturale vers l'âge classique,
et son usage d'une nouvelle noblesse, la pierre; les constructions de bois ne furent
plus que le reflet d'un bourg. Un sursaut de l'ère industrielle verra se substituer la
brique au bois dans une évolution stylistique intéressante.
La polarisation autour de Bray dont se réclament toujours nos voisins icaunais
est encore évoquée à travers le nom de leur rue ou route principale. Le
chansonnier Barrault la présentait en termes clairs à travers ces vers du XVI ème
siècle.
De Barbey et Misy
Vinneuf, Courlon, Bachy
Serbonnes et Michery
Sergines et Compigny
De Saint Jean et Pailly
Hollard et Chapolin
La Chapelle et Saint Martin
V'là les gais et cossus lurons
Et les agréables tendrons
Ensemble qui s'en vont
A Bray! A Bray
Danser à la foire de Bray
Ces mêmes populations continuent de fréquenter les grandes heures de notre
bonne vieille ville; ses foires bien sûr, mais tout simplement ses commerces, ses
services, son marché, ses fêtes...
Le propos se confirme pour l'essentiel du récent pays.
La baronnie s'est constituée autour des Bas-Pays d'une vallée de seine au cours
lent en étiage, qui après moult divagations, représente une vaste zone
marécageuse dont Bray tire son nom celtique. Cette colonne vertébrale est bordée
de terrasses crayeuses dénommées les Hauts-Champs. Les Pays-Hauts désignent les
plateaux icaunais bordés par la vallée de l'Oreuse.
Le fief de Mons ( les cinq communes du Montois) lui était attaché par des liens
de vassalité.
Entre chacune des cinq villes, la baronnie de Bray était un véritable défi
s'étirant le long des principales voies de communications: la très active rivière de
Seine lui donnait une vie riche en échange; la Via Agrippa (Rome-Boulogne-sur-Mer)
l'ouvrit au vaste monde, sa présence sur la rivière d'Yonne en faisait un trait d'union
entre Champagne et Val-de-Loire; une route jusqu'à Bordes l'attirait vers
l'incontournable capitale des rois de France.
L'histoire politique de cet espace nous plonge à plus d'un millénaire en-deça
aux fondements de notre civilisation; car c'est à partir de ces temps lointains que
notre cadre de vie s'est fixé: le paysage degg de la seine et ses pâturages, le
parcellaire, les villages inscrits dans une trames de voies, les monuments depuis les
mottes de donjons aux églises, en passant par nos habitats pittoresques.
Quel plus beau témoignage, à l'aube du troisième millénaire, que de passer en
revue toute son évolution historique: à travers notre contrée, c'est l'Europe d'hier
de de demain qui jaillit.
Chacun connaît, à Bray, la silhouette discrète, élégante et digne de Monsieur
Scherer, notre historien.
Diplôme et médaille de bronze Sciences-Arts-Lettres le 9 mai 1954, chevalier
de l'Etoile civique, il est fondateur, en 1950, du Cercle archéologique du canton de
Bray-sur-Seine qu'il préside depuis 1957 avec beaucoup de mérite. L'abondance et
la qualité des recherches dans les carrières de sable permirent l'installation des
deux premiers archéologues départementaux, sortis tout droit du Cercle.
MM. Mordant et Gouge réunissent aujourd'hui autours d'eux une équipe d'un
vingtaine de personnes à plein temps. Avant les pelles mécaniques, ils extraient
des milliers d'années d'un pays riche en vie au fil de la Seine, et aujourd'hui connu
au niveau mondial.
M. Scherer, conservateur de l'ancien musée de Bray-sur-Seine est le catalyseur
du premier fonds archéologique de notre pays. Il est regrettable que ces
découvertes ne concernent plus que les initiés de la base archéologique de
Bazoches-les-Bray, ou soient sorties de notre vallée pour le musée régional d'Ile de
France, à Nemours. Mais les nouvelles tendances culturelles de notre secteur nous
laissent espérer une meilleure diffusion de la connaissance locale in situ.
M. Scherer, dans cette même dynamique, fonda aussi le Groupement
archéologique de Seine-et-Marne, le 11 décembre 1958 au domicile parisien du
professeur Piganiol. Ce groupement réussit aujourd'hui l'heureux équilibre dans la
tradition d'un archéologie associative à une professionnalisation nécessaire: les uns
et les autres se complètent pour le plus grand bien des publications.
Délégué cantonal en 1974 pour le très novateur pré-inventaire du patrimoine
de Seine-et-Marne, M. Scherer s'est beaucoup penché sur les oeuvres mobilières et
immobilières. Il s'applique à les mettre en valeur en tant que vice-président du
Syndicat d'Initiative par des visites régulières de la Collégiale Notre-Dame et la
découverte du centre ville.
Il est l'auteur de diverses publications parmi lesquelles on peut citer les sujets
suivant; Origine des noms des rues de Bray ,les Fortifications de Bray et son
complexe hydraulique, la guerre de Trente ans, l'Histoire des Sociétés
locales...
M. Scherer s'est approprié durant sa longue vie, de nombreuses sources
documentaires lui permettant aujourd'hui d'éditer ce premier ouvrage. Suivront des
tomes traitant de l'Eglise dans notre baronnie, de ses origines pré-romaines, des
personnages et événements essentiels...
De la vie quotidienne aux événements célèbres, ancrée dans la réalité de sites
palpables, la vision du monde qu'à M. Scherer, est certes, parfois mélancolique
mais elle est fondamentalement vivante.
Jérôme Muniglia
Vice-Président de l'association Patrimoine et culture en Bassée.
CHAPITRE 1
D’UN EMPIRE A L’AUTRE
A partir du V ème siècle, une suite ininterrompue d'invasions, dites barbares,
déferlent sur l'Empire romain. Les troupes impériales ne sont plus en mesure de
défendre les frontières.
Vandales, Suèves, Alains, Wisigoths, Ostrogoths, Francs, Saxons, Burgondes,
Angles, par vagues successives, irrésistiblement franchissent les frontières de
l'Empire. Certains dévastent tout sur leur passage, d'autres prennent possessions de
territoires, fondant ainsi des petits Etats plus ou moins liés à Rome.
Les Huns, enfin, après avoir conquis les Balkans pénètrent en Gaule en l'an 451,
où les Francs, déjà implantés et alliés aux Romains, réagissent.
Les troupes impériales commandés par le général Aétius infligent aux Huns une
cuisante défaite près de Troyes. Mais cette bataille, bien que victorieuse, marque
la début de la désagrégation de l'Empire. Les Francs vont prendre la relève.
Dans le même temps, Odoacre renverse Romulus Augustule et prend le pouvoir,
mettant fin ainsi à l'Empire d'Occident.
En Gaule, le Royaume de Syagrius, dernier Romain dans le pays, ne règne que
sur la partie nord de la Lyonnaise, moins l'Armorique.
En 486, Clovis déjà maître de la Belgique s'empare du royaume de Syagrius et
se fait proclamer roi des Francs. Il meurt en 511. A cette époque, la notion d'Etat
n'est pas encore nettement définie dans la mentalité des nouvelles populations.
L'esprit de propriété reste primordial, ce qui provoque des partages à chaque
succession et, en conséquence, des divisions néfastes à une éventuelle unité
nationale.
Ainsi, l'ex-royaume de Syagrius devient la Royaume de Paris, qui sera plus tard
la Neustrie, c'est à dire le Royaume de l'Ouest.
La Lorraine deviendra l'Austrasie, ou le royaume de l'Est: capitale Metz.
Et nous aurons:
Le Royaume de Bourgogne, capitale Chalon, Le Royaume de Provence, capitale
Arles, Le Royaume d'Aquitaine, capitale Bordeaux, Il y eut même temporairement
un Royaume d'Orléans.
Outre les partages par héritages, de pères en fils ou entre frères et parfois
entre cousins, l'esprit de conquête demeurait vivace et les guerres localisées entre
voisins étaient fréquentes.
C'est ainsi que la population de la région de Bray-sur-Seine changea souvent de
royaume et de souverain. Après la chute de l'Empire romain, notre territoire fut
rattaché selon les périodes:
464 - 486 au Royaume de Syagrius
486 - 511 au Royaume Francs de Clovis
511 - 558 au Royaume de Paris de Childebert I er
558 - 561 au Royaume de Soissons de Clotaire I er
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