Contrôle génétique de la réponse immune à Plasmodium falciparum Florence Migot-Nabias UMR 216 «Mère et enfant face aux infections tropicales» IRD, Paris 12 mars 2011 [email protected] Existence d’une régulation génétique des réponses immunitaires spécifiques du paludisme Ê Différences ethniques, familiales et individuelles des réponses immunitaires contre P. falciparum, dans des conditions d’exposition identiques Ê Concordance plus importante entre jumeaux monozygotes que dizygotes: 9 Pour le développement de fièvre lors d’un accès palustre: régulation génétique des cytokines pyrogènes 9 Pour la production d’anticorps dirigés contre différents antigènes plasmodiaux Plusieurs systèmes de contrôle génétique ÊPolymorphisme érythrocytaire 9 Trait drépanocytaire 9 Alpha-thalassémie 9 Déficit en G6PD Ê Complexe Majeur d’Histocompatibilité (CMH) Ê Polymorphismes de gènes de cytokines Ê Allotypes d’immunoglobulines Ê Mécanismes de l’immunité innée Ê … Polymorphisme érythrocytaire & paludisme Ê Protection clinique 9 Trait drépanocytaire, alpha-thalassémie, déficit en G6PD, ovalocytose, groupe sanguin ABO, groupe Duffy négatif Ê Mécanismes proposés 9 Modification des antigènes érythrocytaires de surface favorisant la reconnaissance immunitaire (alpha-thal) 9 Sensibilité accrue au stress oxydant favorisant la phagocytose des parasites (déficit G6PD) 9 Ralentissement de la croissance parasitaire dans les hématies anormales (Hb S) 9 Facilitation (groupe A) ou limitation (groupe O) de la formation de rosettes Ê Autres polymorphismes érythrocytaires moins directement liés à la protection 9 Hb C, Hb E, béta-thalassémie, récepteur du complément CR1 Distributions comparées du paludisme et de l’hémoglobine S en Afrique SI Hay et al., PLoS Medicine 2010 Endémicité mondiale de P. falciparum en 2007 L’Afrique regroupe plus de 80% des cas de décès par paludisme à P.falciparum Hémoglobine S: Mutation ponctuelle au locus des β globines: - Hémoglobine AS: trait drépanocytaire - Hémoglobine SS: drépanocytose G Périquet, Univ. Tours Hémoglobine AS ou SS Hémoglobine AA Hémoglobine AS: protection de 60% contre les accès palustres simples et de 90% contre les accès graves (Hill 1992) Photos Drs. Noguchi, Rodgers and Schechter of NIDDK Structure de l’hémoglobine β α α β Gγ Αγ δ β Gγ Αγ δ β Chromosome 11 hème α2 α2 α1 α1 naissance α β γ Hb F α2 γ2 δ Hb A α2 β2 Hb A2 α2 δ2 Chromosome 16 Détermination du variant HbS (PCR-RFLP) Séquence du fragment amplifié du variant HbS (chromosome 11, exon 6 du gène de la béta-globine, 369 pb) HbS-F 5’agtcagggcagagccatctattgcttacatttgcttctgacacaactgtgttcactagcaacctcaaacagacaccatggtgcatc tgactcc(93pb)/tgTggagaagtctgccgttactgccctgtggggcaaggtgaacgtggatgaagttggtggtgaggccctgggca ggttggtatcaaggttacaagacaggtttaaggagaccaatagaaactgggcatgtggagacagagaagactcttgggtttctgatag gcactgactctctctgcctattggtctattttcccaccc(201pb)/ttAggctgctggtggtctacccttggacccagaggttcttt gagtcctttggggatctgtccactcctgatgctg(75pb) HbS-R: 3’agacaggtgaggactacgac 5’ Substitution nucléotidique A>T entraînant une modification d’acide aminé Glu>Val 294 pb 201 pb 93 pb 75 pb Ho Hé PM Hé N Digestion par l’enzyme de restriction Dde I: La mutation abolit le site de coupure Facteurs génétiques d’hôte, modulation des réponses immunitaires spécifiques et susceptibilité au paludisme Ê Recueil de données 9 Suivi parasitologique et clinique de 18 mois, 464 enfants de 2 à 10 ans 9 Prélèvement veineux pour les études immunologique et génétique Ê Trait drépanocytaire et : morbidité réponse immunitaire spécifique Probabilité d’accès simple Pas d’effet sur la densité parasitaire moyenne mais : 1 0,8 HbAA HbAS 0,6 0,4 0,2 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 1213 14 Age (ans) Migot-Nabias et al. Microbes Infect 2006 • En population générale, association des IgG et IgG3 anti-MSP-2 à la protection clinique mais: • Moins d’IgG anti-MSP-2 chez les enfants HbAS que chez les enfants normaux • Hypothèse: redistribution qualitative et quantitative des antigènes palustres chez les enfants HbAS, dont le système immunitaire réagit par une diminution de la réponse Ac (mais une augmentation de la réponse à médiation cellulaire) Différences des niveaux de réponses anticorps spécifiques d’antigènes de P.falciparum en fonction du: portage de HbS déficit enzymatique en G6PD Sarr et al. Microbes Infect 2006 HbS et HbC: bénéfice mutuel hôte-parasite HbS (beta6Glu → Val): rôle protecteur connu de HbAS contre le paludisme sévère. HbC (beta6Glu → Lys): Afrique de l’Ouest, rôles mal définis de HbAC et HbCC dans la protection antipalustre Etude cas-contrôles, Burkina Faso, 4350 Mossi: - Réduction de 29% (93%) du risque de paludisme clinique chez les HbAC (HbCC) - Pathologies moindres causées par HbAC et HbCC que par HbSS et HbSC - Plus faibles fréquences de HbS dans les zones où HbC est implanté → remplacement possible à long terme d’HbS par HbC en Afrique de l’Ouest Mécanismes possibles: - Anomalies de présentation de PfEMP1 à la surface du GR infecté; capacités réduites de cytoadhésion et de rosetting in vitro - Niveaux d’Ac anti-VSA plus élevés chez les porteurs d’HbS et HbC De plus: Augmentation d’un facteur 2 (4) de la transmission de P. falciparum à Anopheles chez les porteurs d’HbC (HbS) Augmentation conjointe de la résistance à la maladie chez l’hôte et de la transmission chez le vecteur: important bénéfice mutuel hôte-parasite conféré par 1 mutation ponctuelle sur le gène (chrom. 11, exon 6) de la béta-globine Modiano D et al., Nature 2001; Verra F et al., PLoS One 2007; Conf. EMBO, Institut Pasteur Paris, octobre 2009 Alpha-thalassémie & paludisme Ê Maladie monogénique la plus répandue dans le monde: 9 Afrique: -α3.7 thalassémie (prévalence 5-40%) 9 Asie du Sud Est et Chine: -α4.2 thalassémie (Thaïlande, Laos: prévalence 30 à 40%) Ê Délétion d’1 à 4 gènes de l’alpha globine Ê La délétion α+ homozygote (-α/-α) favorise l’infestation précoce des enfants par P. vivax: permet le développement ultérieur d’une meilleure immunité vis-à-vis de P. falciparum et aussi envers d’autres agents infectieux ? (PNG: Williams 1996, Allen 1997) Ê Le niveau de protection contre le paludisme conféré par l’alphathalassémie est moins important que celui conféré par le trait drépanocytaire: il s’agit d’un polymorphisme en cours d’installation et non encore fixé. Détermination des –α3.7 thalassémies par PCR TS1 TS2 TS1 α2 5’ TS3 α1 3’ La délétion -α 3.7 de 3.7 kb entraîne la formation d’un gène hybride fonctionnel α2α1 α2 α1 Dénomination normal Détermination par PCR Clinique Génotype TS1/TS2 (α2) TS1/TS3 (α1) αα/αα 1,9 kb 2,1 kb -α3.7/αα 1,9 1,9 + 2,1 Modifications hématologiques mineures α+ homozygote -α3.7/-α3.7 - 1,9 Anémie microcytaire et hypochrome α0/α+ --/-α3.7 - 1,9 Anémie profonde et splénomégalie (HbH) α+ hétérozygote Déficit en G6PD & paludisme Ê Etudes épidémiologiques 9 400 millions de personnes concernées dans le monde 9 Variant G6PD A- associé à 46% (58%) de réduction du risque d’infection sévère chez les filles hétérozygotes (garçons hémizygotes) – Ruwende 1995 - Ê Mécanismes en jeu 9 Le déficit en G6PD crée un stress oxydant qui altère la croissance du parasite dans le GR 9 Après 4 à 5 cycles de schizogonie, le parasite s’adapte en exprimant sa propre G6PD – Usanga & Luzzatto 1985 – Î Avantage pour les femmes hétérozygotes, plus que pour les femmes homozygotes et les hommes hémizygotes ? Déficit en G6PD / Physiologie Ê La Glucose-6-Phospho-Déshydrogénase (G6PD) 9 Enzyme cytoplasmique qui catalyse la première réaction de la voie des pentoses phosphates 9 Contribue à diminuer le stress oxydant subi par les cellules Ê Gène porté par le chromosome X 9 Phénomène de lyonisation de l’X: – Inactivation aléatoire d’un des deux chromosomes X lors du développement embryonnaire – Femmes hétérozygotes: 2 populations de GR exprimant l’allèle muté ou l’allèle sain – Expression phénotypique varie selon les individus d’une activité enzymatique normale à très diminuée 9 A un génotype donné ne correspond pas un phénotype donné 9 Nécessité de mener des analyses séparées en fonction du sexe Variants G6PD en Afrique sub-saharienne Ê 3 variants alléliques principaux parmi les 400 identifiés G6PD B, 60 à 80% activité enzym. normale G6PD A, 15 à 40% activité enzym. de 85% mutation ponctuelle 376G G6PD A-, 0 à 25% activité enzym. de 12% mutation ponctuelle 202A additionnelle à 376G autres mutations additionnelles: 542T (Santamaria), 680T et 968C Ê Génotypes et phénotypes Génotype Activité enzymatique (phénotype) Normale Déficiente Homme B, A A- Femme BB, BA, AA BA-, AA-, A-A- Mesure complémentaire de l’activité enzymatique nécessaire Détermination du variant G6PD A (PCR-RFLP) Séquence du fragment amplifié du variant G6PD A (chromosome X, exon 5, 585 pb) G6PD-3 5’ctgcgttttctccgccaatcatagttgggtgtcatgattttggagagagagctttctccagtgtatttctcccaggtcaaaatatcc tgaaatctggcctctgtcctaaggcacaggggtcccagcctggggcagtgtctgtgctgcctgctttggcctccctccctctGgatgtg cagagct(183pb)/gctaagatggggctgaacccagtgtgggacggggacactgacttctgagggcaccctccctggacctccaggga agaccctccactcccctggggcagaacacacacggactcaaagagaggggctgacatctgtctgtgtgtctgtctgtccgtgtctccca ggccaccccagaggagaagctcaagctggaggacttctttgcccgcaactcctatgtggctggccagtacgatgatgcagcctcctacc agcgcctcaacagccacatGgatgccctccacc(285pb)/tggggtcacaggccaaccgcctcttctacctggccttgcccccgaccg tctacgaggccgtcaccaagaacattcacgagtcctgcatgagccagatgtaaggcttgccgttgccct(117pb) 3’ G6PD-2:3’cattccgaacggcaacggga 5’ 402 pb Substitution nucléotidique A>G en position 376 de la partie codante, entraînant une modification d’acide aminé Asn>Asp en position 126 de la protéine 285 pb 183 pb Digestion par l’enzyme de restriction Fok I: la mutation crée le site de coupure 117 pb M = homo- ou hémi-zygote H = hétérozygote Détermination du variant G6PD A- (PCR-RFLP) Séquence du fragment amplifié du variant G6PD A- (chromosome X, exon 4, 109 pb) G6PD-6 5’gtggctgttccgggatggccttctgcccgaaaacaccttcatcAtg(46pb)/ggctatgcccgttcccgcctcacagtg gctgacatccgcaaacagagtgagcccttcttcaag(63pb) G6PD-7: 3’cgtttgtctcactcgggaagaagttc 5’ Substitution nucléotidique G>A en position 202 de la partie codante, entraînant une modification d’aa Val>Meth en position 68 de la protéine 109 pb 63 pb 46 pb Hét PM N Digestion par Nla III: la mutation crée le site de coupure Hom Hém PM Plusieurs systèmes de contrôle génétique Ê Polymorphisme érythrocytaire 9 Trait drépanocytaire 9 Alpha-thalassémie 9 Déficit en G6PD ÊComplexe Majeur d’Histocompatibilité (CMH) Ê Polymorphismes de gènes de cytokines Ê Allotypes d’immunoglobulines Ê Mécanismes de l’immunité innée Ê … CMH & paludisme Ê Souris: 9 restriction génétique des réponses lymphocytaires à des épitopes de la CSP et de Pf155/RESA Ê Accès palustre grave: 9 Protection contre le neuropaludisme (HLA-B53) et contre l’anémie sévère liée au paludisme (HLA-DRB1*1302-DQB1*0501) 9 Plus grande susceptibilité au neuropaludisme chez les sujets homozygotes ou hétérozygotes pour l’allèle TNF-308A 9 Allèle TNF-238A associé (+) à l’anémie sévère liée au paludisme ou (-) au neuropaludisme Ê Accès palustre simple: 9 HLA I et II non associés à la résistance aux accès simples 9 Présence ou non de relations entre allèles HLA I et II et réponse immunitaire à des antigènes des stades sanguins de P. falciparum Î Beaucoup de résultats controversés en raison de l’important polymorphisme du CMH Organisation génétique du système HLA Classe II Centromère du chromosome 6 D Classe III C4A, C4B, C2 21-OHase α Classe I β B C A TNF (α2) α1 DP (β2) (α) DN β1 (α2) DO (β1) α1 α DQ (β2) β1 DR β1 β3 β4 Association peptide/HLA I et reconnaissance par les LyT cytotoxiques Ly T cytotoxique Lyse de la cellule infectée CPA TCR CD8 Vésicule de sécrétion cytoplasme Golgi Protéine (protéines virales ou parasitaires des stades intrahépatocytaires de Pf) protéasome Réticulum endoplasmique peptide HLA classe I β2-microglobuline In: « Immunologie », Revillard, 1994 Association peptide/HLA II et reconnaissance par les LyT auxiliaires •Production d’anticorps par les Ly B Ly T auxiliaire •Relargage de cytokines induisant la lyse des micro-organismes intracellulaires par les macrophages TCR Protéine exogène (Ex: particules parasitaires) récepteur CD4 CPA -cytoplasmeCompartiment des molécules HLA classe II peptides + Dissociation et dégradation de la chaîne I Endosome (protéases) Réticulum endoplasmique Golgi Lysosome + I + α = β αβ + I In: « Immunologie », Revillard, 1994 Plusieurs systèmes de contrôle génétique Ê Polymorphisme érythrocytaire 9 Trait drépanocytaire 9 Alpha-thalassémie 9 Déficit en G6PD Ê Complexe Majeur d’Histocompatibilité (CMH) ÊPolymorphismes de gènes de cytokines Ê Allotypes d’immunoglobulines Ê Mécanismes de l’immunité innée Ê … Ê Contribution importante de gènes non liés à la région HLA dans la régulation génétique des réponses immunitaires dirigées contre P. falciparum Ê La région chromosomique 5q31-q33 (gènes de cytokines, gènes de régulation de la réponse immune) interviendrait dans le contrôle des niveaux d’infection par P. falciparum Coopération cellulaire entre lymphocytes T et B Différentiation Th1 Quelques polymorphismes de gènes de cytokines impliqués dans le paludisme • IL-4-590*T et haplotype IL-4-590*T/IL-4+33*T associés à une augmentation de la production d’IL-4 et à des niveaux plasmatiques élevés d’IgE (Vafa et al. 2009) • Certains polymorphismes du gène IL-10 retrouvés à une fréquence plus élevée chez les femmes accouchant avant terme que chez celles accouchant à terme (Rogerson et al. 2007) • IL-10-592*A (seul ou dans l’haplotype IL-10-1082*A/IL-10-592*A) associé à une diminution d’IgE et d’IgG4 (Carpenter et al. 2007) • IL-13-1055*T associé à une augmentation de la production d’IL-13 et à la protection contre le paludisme sévère (Ohashi et al. 2003) Avantage sélectif conféré par certaines mutations de gènes de cytokines, dans les populations exposées à la pression séculaire du paludisme et en général des maladies infectieuses engageant un pronostic vital ? degènes gènes mécanismes impliqués • Etude Etudefamiliale, familiale,pour pourl’identification l’identification de et et mécanismes impliqués dans dans le déroulement de l’infection palustre sa sévérité), par « linkage le déroulement de l’infection palustre (et pas(pas sa sévérité), par « linkage analysis » utilisant un « microsatellite genome analysis » utilisant un « microsatellite genome wide scan wide »: scan » – Sénégal (Dielmo et Ndiop): P. falciparum Contribution génétique des régions chromosomiques: • 5q31 au contrôle des DP asymptomatiques (Dielmo) • 5p15 et 13q13 au nombre d’accès palustres simples (Dielmo) • 12q21 à la DP maximale pendant les périodes de portage asymptomatique (Ndiop) – Thaïlande (communauté Karen): P. falciparum et P. vivax Contribution génétique des régions chromosomiques: • 8p21 au nombre d’espèces plasmodiales impliquées dans un accès palustre simple • 7q35 à la densité en trophozoïtes de P. vivax • De plus, – Mise en évidence dans les deux sites d’un contrôle génétique (régions chromosomiques différentes en Thaïlande et au Sénégal) du portage de gamétocytes Î Capacité individuelle d’expansion de l’infection • Rq: – Les régions chromosomiques trouvées associées à l’infection/morbidité palustre au Sénégal sont toutes impliquées dans la réponse immunitaire innée Sakuntabhai et al., PlosOne 2008 Plusieurs systèmes de contrôle génétique Ê Polymorphisme érythrocytaire 9 Trait drépanocytaire 9 Alpha-thalassémie 9 Déficit en G6PD Ê Complexe Majeur d’Histocompatibilité (CMH) Ê Polymorphismes de gènes de cytokines ÊAllotypes d’immunoglobulines Ê Mécanismes de l’immunité innée Ê … Allotypes Gm et Km des immunoglobulines et paludisme Variabilité des allèles Km (chr. 2): 3 allotypes des chaînes légères κ Variabilité des allèles Gm (chr. 14): 18 allotypes des chaînes lourdes γ1 (n=4), γ2 (n=1) et γ3 (n=13) constitutives des IgG1, IgG2 et IgG3 • La combinaison pour une même Ig de plusieurs allotypes définit des phénotypes Gm et Km • Certains phénotypes sont associés à des particularités de la réponse immunitaire spécifique (ex: les allotypes Gm sont associés à la concentration des sous-classes d’IgG) • Les allotypes Km associés à la susceptibilité/résistance à l’onchocercose Détermination des allotypes Gm et Km des IgG - Technique d’inhibition de l’hémagglutination - + Ac anti-Rh d’allotypes Gm (Km) connu GR O Rh+ + + = Inhibition d’hémagglutination (plasma « positif ») Plasma Panel d’Ac anti-allotypes monospécifiques Hémagglutination (plasma « négatif ») SM = severe malaria UM = uncomplicated malaria AM = asymptomatic parasitaemia Migot-Nabias et al. J Infect Dis 2008 Migot-Nabias et al. J Infect Dis 2008 Plusieurs systèmes de contrôle génétique Ê Polymorphisme érythrocytaire 9 Trait drépanocytaire 9 Alpha-thalassémie 9 Déficit en G6PD 9 Complexe Majeur d’Histocompatibilité (CMH) 9 Polymorphismes de gènes de cytokines Ê Allotypes d’immunoglobulines ÊMécanismes de l’immunité innée Ê … Toll-Like Receptors (TLR) Ê Un des plus anciens composants du système immunitaire 9 appartiennent à la famille des PRRs (Pattern-Recognition Receptors) 9 Sont portés par les cellules de l’immunité innée: monocytes, cellules dendritiques 9 reconnaissent des motifs moléculaires conservés (protéines, saccharides, acides nucléiques) chez les pathogènes (bactéries, virus, parasites) Î PAMPs (Pathogen-Associated Molecular Patterns) Ê TLR = protéines clés de l’immunité innée 9 permettent de détecter une infection et de déclencher la réponse immune 9 Sont restés conservés du point de vue évolutif, de même que les PAMPs qu’ils reconnaissent … sauf … Worldwide variation genes Worldwide variationinininnate innate immunity immunity genes Ferrer-Admetlla Anna, Bosch Elena, Sikora Martin, Bertranpetit Jaume, Casals Ferran Unitat de Biologia Evolutiva, Departament de Ciencies Experimentals i de la Salut, Universitat Pompeu Fabra, Barcelona, Spain • Biologie de l’évolution: recherche des modifications du génome humain, causées par des pressions de sélection opérées par des pathogènes (virus, bactéries, parasites …) • Typage de 100 SNPs localisés dans 14 gènes impliqués dans le système immunitaire inné, auprès de 39 populations représentatives de la variation mondiale Î Faible variation des gènes de l’immunité innée Î Néanmoins, « signatures of balancing selection » pour: – Europe: TLR1, TLR6, TLR10, CD14 (associé au TLR4) – Afrique: IL6, IL10, TLR10 effets marqués effets plus faibles Théorie « Out of Africa »: adaptation des Européens à de nouvelles conditions environnementales Conférence EMBO, Institut Pasteur Paris, novembre 2007 Plusieurs systèmes de contrôle génétique Ê Polymorphisme érythrocytaire Ê Complexe Majeur d’Histocompatibilité (CMH) Ê Polymorphismes de gènes de cytokines Ê Allotypes d’immunoglobulines Ê Mécanismes de l’immunité innée ÊAutres systèmes: 9HTA 9surcharge en fer … Les facteurs génétiques d’hôte n’expliquent pas tout … mild hospitalized Mackinnon et al., PlosMed 2005 (Kenya) • Association possible de plusieurs anomalies génétiques humaines • Polymorphisme antigénique du parasite Î Complexité des interactions hôte-parasite Î Impact sur les stratégies vaccinales