Le cerveau
Il est d'usage d'en parler comme s'il était unique, cependant les études menées sur cet organe ont conduit les spécialistes à
en distinguer 3 correspondants à 3 stades d'évolutions :
- le cerveau reptilien
- le cerveau mammalien
- le cerveau humain (cortex)
Le cerveau de l’ornithorynque est nettement mammalien, mais relativement plus grand que chez d'autres mammifères
primitifs.
De ce fait son cerveau pose aussi des problèmes pour son
placement phylogénétique. La taille du cerveau insuffisant pour la
classification mammifère et la surface des hémisphères cérébraux
est dépourvue de circonvolutions
Son cerveau est assez archaïque, son mésencéphale présente des
tubercules bijumeaux au lieu de tubercules quadrijumeaux comme
chez les autres mammifères. Ils n'ont pas non plus les connexions
nerveuses reliant entre eux les hémisphères du cerveau des
plus évolués. Le cerveau olfactif est important et comme chez les marsupiaux, il n'y a pas de corps calleux.
Le bec
L'ornithorynque a un bec flexible, semblable à celui d'un canard. Mais contrairement à ce dernier, le sien n'est pas dur, il est
souple, mou et humide, recouvert d'une peau fine (on pourrait évoquer à son propos le museau d'un chien).
Le sommet du bec est d'une couleur bleue-grise alors
que l'intérieur est plutôt rosé ou tachetée sur le
dessous. Le bec inférieur est plus petit que le bec
supérieur.
On trouve légèrement en arrière de l'extrémité du bec
les deux trous des narines. La position de celles-ci lui
permet de respirer lorsque le reste de son corps est
submergé. À l'arrière du bec se trouve la protection
frontale qui s'étire légèrement au-dessus et sur le front,
elle contient de nombreux corpuscules sensoriels. Le
bec contient un système d'électro-récepteur qui aide
l'animal à trouver l'alimentation sous l'eau et des
détecteurs de pression divers, qui l'aident
probablement à chasser et naviguer sous l’eau.
Il contient approximativement 850.000 récepteurs électriques et tactiles.
Comme chez l'oiseau, des lamelles (sorte de rayures obliques latérales) et des aspérités cornées à l'intérieur du bec servent à
filtrer et à broyer les aliments.
Le jeune ornithorynque possède huit ou dix dents dont les deux plus
grandes ont l'aspect et la place des molaires. Ils les perdent après avoir
quitté le nid car elles s'usent peu à peu par le frottement contre le sable
que l'animal introduit dans sa bouche avec sa nourriture. Les lamelles
cornées se développent aux dépens de la muqueuse buccale, au-
dessus et autour des dents qui restent visibles tant que l'animal est
jeune puis elles recouvrent les alvéoles de ces dents. Les plaques
cornées sont étroites, allongées et bordent les 2 cotés de la bouche ;
ces lamelles présentent en avant une arête compacte et s'élargissent
en arrière pour former une surface plate, molariforme. Le bec inférieur est tenu en place par deux os dentaires allongés.
L'ornithorynque retient les proies à l'aide des deux paires de lamelles cornées qui remplacent les dents et qui sont étroites en
avant et séparées des lamelles postérieures. Celles qui remplacent les molaires sont larges, tuberculeuses et divisées par des
sillons transverses en trois cavités de tailles différentes.
La cavité buccale est prolongée latéralement par des abajoues qui lui servent à stocker sa nourriture lorsqu'il chasse sous
l'eau. La langue, charnue, a un renflement à sa partie postérieure qui peut obstruer complètement le fond de la bouche.
L’adulte n'ayant plus de dents, broie son alimentation en employant ses plaques cornées. Il stocke les proies collectées dans
les poches buccales, puis remonte à la surface, s’installe sur le dos, et commence à triturer ce bol alimentaire. Sa langue
frotte les aliments contre les parois cornées des poches jugales et des lames dentaires.
Des zoologistes allemands et australiens ont placé un ornithorynque mâle et trois femelles dans un bassin de 3 m de diamètre
et 40 cm de profondeur, pour les observer. Lorsqu'ils ont faim, notent-ils, les animaux patrouillent en cercle autour du bassin,
repoussant le bord de leurs pattes. Les yeux sont fermés, leurs narines et conduits auditifs bouchés. Tout au long de leur
ronde, ils impriment à leur bec de deux à trois mouvements (comme des hochements très rapides) par seconde. S'il y a une
proie dans leur voisinage, ces mouvements s'accélèrent et, au lieu d'être verticaux, ils deviennent horizontaux, comme pour
localiser cette proie qu'ils ne peuvent ni voir, ni entendre puis, ils attaquent la proie.
Son régime alimentaire se compose de crustacés, de larves d'insectes, de vers, de mollusques, de têtards, des écrevisses,
des colimaçons, de petits poissons ainsi que d'autres petits invertébrés, Il est donc, piscivore.
Les yeux et les oreilles :
L'ornithorynque présente deux cannelures placées de
chaque côté de la tête, juste derrière le bec. Ceux-ci
contiennent les yeux et les ouvertures des oreilles.
L'ornithorynque n'a pas lobe d'oreille externe ni de pavillons
auditifs. L'oreille interne est plate mais mammifère. Lorsque
l'ornithorynque plonge, un repli de peau protège ses oreilles
et des yeux, ce qui le rend sourd et aveugle dans l'eau. La
vue est très perçante sur les longues distances, mais à
cause de l'emplacement de ses yeux, il est