Le non-dualisme, la philosophie de l’unité absolue, est ce qu’enseigne
principalement, non seulement le Védanta, mais tous les voyants purs de la Vérité.
Cette position est incarnée par la déclaration védantique ‘’tat twam asi’’, Cela, tu l’es.
Aussitôt que nous commençons à examiner les enseignements de Jésus à la lumière
de son expérience ‘’mystique’’ de l’unité, nous avons une perspective beaucoup plus
claire de tous les aspects de la vie et de l’enseignement de l’homme. Ses
enseignements, à l’image de ceux des sages védantins qui ont enseigné au fil des
siècles, est que l’âme de l’homme n’est nulle autre que la divinité unique, nulle autre
que Dieu, et que cette identité divine peut être expérimentée et connue par
l’entremise d’une révélation qui se produit intérieurement, par la grâce de Dieu, pour
ceux qui se préparent et qui purifient leur esprit et leur cœur pour l’accueillir.
Nous connaissons si bien les paroles de Jésus depuis notre enfance qu’elles ont peut-
être perdu leur sens à cause d’une familiarité excessive avec elles. Il a tenté de nous
expliquer avec les mots ‘’moi et le Père, nous sommes un’’ que le ‘’je’’, notre propre
conscience intime d’être, n’est nulle autre que le Soi unique, la Conscience unique, le
Seigneur et le Père de nous tous.
Pourquoi alors sommes-nous tellement incapables de le voir ? Pourquoi devrait-il
être si difficile pour nous d’acquérir cette pureté du cœur que Jésus a déclaré si
essentielle pour cette vision ? Sans doute parce que nous n’avons pas réellement
essayé – pas comme Jésus l’a fait en s’éloignant dans le désert, en mettant en péril
tout le reste dans sa vie pour cet unique objectif, en se concentrant totalement sur
l’obtention de la vision de Dieu. Pas comme le Bouddha l’a fait. Pas comme tous ceux
qui ont fait l’expérience de Dieu l’ont fait.
Peut-être ne sommes-nous pas encore suffisamment prêt pour un effort d’une telle
concentration. Peut-être avons-nous encore d’autres désirs dont nous devons nous
défaire pour être assez libre pour poursuivre un idéal aussi élevé. Pour nous, il reste
peut-être encore beaucoup à faire pour attendrir notre cœur afin d’être assez pur
pour entendre l’appel de la grâce de Dieu. C’est pour des gens comme nous, pour qui
il reste encore beaucoup à accomplir avant d’atteindre la pureté du cœur que Jésus a
parlé.
Tout ce que Jésus a enseigné à ses disciples fut pour leur expliquer que sa nature
réelle, comme celle de tous les hommes, est divine et qu’on pouvait réaliser
directement cette réalité. En outre, il leur a enseigné la voie ou la méthode à suivre
pour parvenir à cette réalisation directe. Examinons ses propres paroles pour
corroborer ceci. Dans l’évangile de Jean, il déplore :
‘’Ô Père juste, le monde ne T’a pas connu, mais je T’ai connu.’’ (Jean
17.25)
Et assis parmi les religieux orthodoxes dans le temple juif, il dit :
‘’Vous dites qu’Il est votre Dieu, néanmoins sans L’avoir connu. Mais je
L’ai connu.’’ (Jean 8.54-55)
Jésus avait ‘’connu’’ Dieu directement au cours d’une période de prière profonde qui a
suivi son initiation par son ‘’sadguru’’, sans doute pendant sa période dans le désert