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INTRODUCTION
Langue d'Esope, la meilleure et la pire des choses, telle est la
télévision dans une société devenue de jour en jour plus complexe,
où les besoins d'information, d'éducation, de culture et de distraction
se développent sans cesse.
Le 27 juin 1964, le Parlement votait une loi portant statut de
l'O. R. T. F.
Que pouvait-on connaître au juste et dire de la gestion de
cet établissement près de quatre ans après sa création ? Quelle était
la valeur des programmes ? Dans quelle mesure accomplissait-il
ses missions ? Telles étaient les questions qui se posaient à tous
les esprits avertis de l'influence des moyens de communication de
masse.
On sentait un malaise confus, de l'irritation, une atmosphère
lourde. Nombre d'auditeurs ou de spectateurs exprimait le senti-
ment qu'aucun changement réel n'était apparu, que l'information
était devenue un instrument de propagande. D'aucuns reconnais-
saient la valeur de nombreuses émissions culturelles mais ils en
soulignaient le décousu ; d'autres notaient avec amertume la
médiocrité et la vulgarité de certaines émissions de variétés. Des
Français habitant des pays étrangers et même des nationaux de
ces pays venaient des plaintes que les émissions d'Allouis et
d'Issoudun étaient insuffisantes en durée et en qualité ; pour
d'autres encore,
ro.
R. T. F. avait délaissé l'une des missions
majeures que le Parlement lui avait confiées : l'éducation, parente
pauvre ; enfin, ici et là, étaient cités différents exemples de mau-
vaise gestion financière.
Les examens en commission avant les débats budgétaires ne
faisaient que confirmer ces critiques.
Telle était la situation.
Une chambre de réflexion doit retenir son jugement tant qu'elle
n'a pas examiné de façon complète un problème aussi délicat. Ainsi
naquit l'idée de rechercher une voie permettant de larges inves-
tigations par des sénateurs appartenant à toutes les commissions
et
représentant toutes les tendances.