siècle. La disparition des glaciers, la di-
minution des saisons d’enneigement af-
fecteront certainement notre pays de fa-
çon visible, mais sans commune mesure
avec ce qui se passera en Asie du sud, où
la fonte des glaciers de l’Himalaya pour-
rait provoquer des inondations majeures
dans les vallées. Le risque existe égale-
ment que, dans quelques décennies, de
grands fleuves comme le Gange devien-
nent des fleuves saisonniers. L’élévation
du niveau de la mer liée à la dilatation
des océans pourrait atteindre quarante
centimètres en moyenne d’ici la fin du
21
e
siècle (sans tenir compte de l’aug-
mentation de la vitesse d’écoulement des
glaciers du Groenland). Cela obligerait
deux cents millions de personnes à quit-
ter leur lieu de vie. Les conséquences du
réchauffement climatique s’exerceront
également sur les écosystèmes, sur les
rendements agricoles, qui diminueront
inévitablement à partir d’un réchauffe-
ment de plus de trois degrés, sur la santé
par le biais des maladies à vecteur, de la
malnutrition, de l’effet des vagues de
chaleur…
LE RÉCHAUFFEMENT
DES VINGT PROCHAINES
ANNÉES EST DÉJÀ JOUÉ
Le climat des vingt prochaines années
est d’ores et déjà fixé. Il ne sera que très
peu influencé par les comportements
qui seront les nôtres durant cette pério-
de de temps. Même en l’absence de tou-
te émission de gaz à effet de serre, il se
produirait dans tous les cas un réchauf-
fement climatique de l’ordre de un de-
gré, car les gaz à effet de serre émis
dans l’atmosphère depuis le milieu du
20
e
siècle n’ont pas encore joué leur rô-
le climatique et il sera impossible de s’y
opposer. Dans nos régions, le réchauffe-
ment pour la décennie 2020-2029 sera
de l’ordre de un quart à un demi degré.
Les émissions actuelles et celles des
vingt prochaines années auront en re-
vanche un effet important sur le climat
de la seconde partie du 21
e
siècle. Et
c’est sur ce réchauffement, qui sera d’au-
tant plus marqué que les émissions de
gaz à effet de serre seront importantes,
qu’il est possible d’agir aujourd’hui.
QUELLES SOLUTIONS ?
Pour circonscrire le réchauffement cli-
matique, qui est inéluctable, et en limiter
les conséquences, il faut diminuer rapi-
dement les émissions de gaz à effet de
serre et dans le même temps s’adapter au
réchauffement climatique. Cette stabili-
sation de la concentration des gaz à effet
de serre est un article clef de la Conven-
tion Climat signée et ratifiée en 1992 par
l’ensemble des pays de la planète.
Pour limiter le réchauffement à deux
degrés par rapport à l’ère préindustriel-
le, il faudrait diviser les émissions par
un facteur trois d’ici 2050, ce qui impo-
se un infléchissement des émissions
amorcé dès 2015. Nous n’en prenons
manifestement pas le chemin. L’objectif
actuel, tel qu’il ressort des discussions
au sein du G8, est plutôt une division
par deux des émissions d’ici 2050.
Pour l’avenir immédiat, le protocole de
Kyoto a fixé les objectifs. Les pays déve-
loppés se sont engagés globalement à
réduire d’environ 5 % leurs émissions
de gaz à effet de serre sur la période
2008-2012 par rapport au niveau at-
teint en 1990 ; les pays en voie de déve-
loppement ont signé le protocole mais
n’ont pas d’engagements.
Pour l’avenir à plus long terme, l’accord
international sur ce qui devra être mis
en place après 2012 sera l’enjeu de la
Convention Climat 2009, qui se tiendra
à Copenhague.
En Europe, la Commission européenne
a proposé en janvier 2008 un nouveau
paquet « climat-énergie » actuellement
en discussion et que Nicolas Sarkozy
s’est engagé à faire ratifier d’ici la fin de
la présidence de la France. Les mesures
prévues dans ce nouveau paquet sont la
réduction des émissions de gaz à effet
de serre de 20 %, voire 30 %, par rap-
port au niveau de 1990, l’augmentation
à 20 % d’ici 2020 de la part des énergies
renouvelables dans la consommation
totale d’énergie et une amélioration de
20 % en matière d’efficacité énergé-
tique. En France, le Grenelle de l’envi-
ronnement a proposé un certain
nombre de mesures pour atteindre ces
objectifs, mesures portant à la fois sur
l’habitat, l’urbanisme, les transports et
la production d’énergie.
Le réchauffement climatique est une
réalité aujourd’hui reconnue par tous.
Pour le limiter, il faut impérativement
stabiliser l’effet de serre et donc limiter
de façon importante l’émission des gaz
à effet de serre, en particulier celle du
CO
2
. C’est techniquement possible, et la
sensibilisation à ce problème qui appa-
raît depuis quelques années laisse espé-
rer une évolution des comportements.
Au 21
e
siècle, développement écono-
mique et développement écologique de-
vront nécessairement être liés.
Médecine
& enfance
janvier 2009
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JOURNÉES MÉDECINE ET ENFANCE 2009
samedi 12 septembre 2009 - 9eJournée AREPEGE-Médecine et enfance
Grand amphithéâtre, Maison de la chimie, 28 bis, rue Saint-Dominique, 75007 Paris
samedi 18 octobre 2009 - 13eJournée de pathologie infectieuse pédiatrique ambulatoire
organisée par Médecine et enfance, sous la direction de Robert Cohen, avec l’ACTIV, Infovac-France et le GPIP
Grand amphithéâtre, Maison de la chimie, 28 bis, rue Saint-Dominique, 75007 Paris
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