Vie professionnelle L a rubrique "Vie professionnelle" est aussi la vôtre. En dehors des articles de fond, nous souhaitons qu’elle puisse aussi laisser la place à une tribune libre dans laquelle chacun des acteurs de notre spécialité s’exprime. Si donc vous voulez faire connaître vos idées, vos réflexions, si vous souhaitez communiquer des informations qui vous paraissent utiles pour nos collègues, n’hésitez pas à nous écrire : Thierry Vallot, rédacteur en chef, revue Gastroentérologie , Médica-Press, 62-64, rue Jean-Jaurès, 92800 Puteaux. ✏ Accréditation : que faudra-t-il faire pour être accrédité ? La version expérimentale du premier manuel d’accréditation des établissements de santé, élaborée sous l’égide de l’ANAES, vient d’être publiée. Rappelons que l’accréditation est une procédure d’évaluation externe à un établissement de santé effectuée par des professionnels indépendants de l’établissement et de ses organismes de tutelle et concernant l’ensemble de son fonctionnement et de ses pratiques. L’accréditation se différencie d’autres démarches qui ont leurs propres procédures d’évaluation, notamment la démarche de planification, les procédures d’autorisation, les allocations de ressources, l’inspection et les contrôles de conformité et l’évaluation des compétences individuelles. L’accréditation se distingue de la certification, laquelle ne constitue pas un préalable nécessaire à l’accréditation ; la certification présente des caractéristiques différentes quant à son mode et à son champ d’intervention. L’accréditation s’intéresse en premier lieu au parcours du patient et à la coordination des soins au sein de l’établissement et du réseau de soins, à l’amélioration de la sécurité des soins, à l’amélioration continue de la qualité ainsi qu’à l’implication des professionnels exerçant dans l’établissement. Les référentiels d’accréditation sont structurés sur la base de références d’accréditation, elles-mêmes déclinées en critères. Nous rapportons ici les principales références retenues : la référence d’accréditation peut se définir comme l’énoncé d’une attente ou d’une exigence, permettant de satisfaire la délivrance de soins ou de prestations de qualité. Le critère est l’énoncé d’un moyen ou d’un élément plus précis permettant de satisfaire la référence d’accréditation, il doit, dans la mesure du possible, pouvoir être mesurable ou objectif et réalisable. D’une façon générale, les références sont ordonnancées selon un ordre prédéterminé : • politique de l’établissement et/ou du secteur d’activité pour satisfaire le référentiel ; • engagement des acteurs dans la définition, la mise en œuvre de la politique, des Act. Méd. Int. - Gastroentérologie (12), n° 10, décembre 1998 354 outils et/ou pratiques mis en œuvre pour satisfaire le référentiel présenté sous forme progressive, de l’origine jusqu’à sa conclusion ; • les référentiels concernent le patient et sa prise en charge, le management, la gestion et la logistique, la qualité et la prévention. Il n’est pas possible de faire état de toutes les références retenues, nous mentionnons ici simplement les références concernant la gestion de qualité et la prévention des risques. ◗ Référence 1 : l’établissement initie, pilote et soutient une politique “qualité” s’appuyant sur la gestion de la qualité et la prévention des risques. ◗ Référence 2 : un processus de gestion de la qualité prévoyant une prise en compte des besoins des clients est mis en place. ◗ Référence 3 : la qualité permet la maîtrise des processus, des métiers et des documents. ◗ Référence 4 : un programme de prévention des risques est mis en place. ◗ Référence 5 : l’efficacité du programme de gestion de qualité et celle de la prévention des risques sont évaluées. Vigilance sanitaire et sécurité transfusionnelle : ◗ Référence 1 : la politique de vigilance sanitaire et de sécurité transfusionnelle associe dans sa définition et sa mise en œuvre les instances et les professionnels concernés. ◗ Référence 2 : les vigilances sanitaires sont opérationnelles dans l’établissement. ◗ Référence 3 : les professionnels sont informés et formés, à périodicité définie, en ce qui concerne la vigilance sanitaire et la sécurité transfusionnelle. ◗ Référence 4 : l’établissement met en œuvre les règles de sécurité transfusionnelle. ◗ Référence 5 : les activités de vigilance sanitaire et de sécurité transfusionnelle font l’objet d’évaluations et d’actions d’amélioration. Surveillance et prévention du risque infectieux : ◗ Référence 1 : l’établissement initie et met en œuvre une politique coordonnée de maîtrise du risque infectieux chez les patients et les professionnels. ◗ Référence 2 : la politique de maîtrise du risque infectieux associe dans sa définition et sa mise en œuvre les instances et les professionnels concernés. ◗ Référence 3 : le programme de lutte contre le risque infectieux associe des professionnels compétents. ◗ Référence 4 : le programme de lutte contre le risque infectieux comporte une surveillance. ◗ Référence 5 : le programme de lutte contre le risque infectieux comporte des actions de prévention. ◗ Référence 6 : le programme de lutte contre le risque infectieux comporte des dispositions sur le bon usage des antibiotiques en vue de maîtriser la résistance bactérienne. ◗ Référence 7 : un programme de prévention et de prise en charge des infections touchant les professionnels, établi en collaboration avec la médecine du travail, est élaboré. ◗ Référence 8 : le risque infectieux lié à l’utilisation des dispositifs médicaux et des équipements à usages multiples est maîtrisé. ◗ Référence 9 : le risque infectieux lié à l’environnement est maîtrisé. ◗ Référence 10 : les procédures concernant la manipulation, le stockage, la préparation et la distribution des aliments sont mises en œuvre. ◗ Référence 11 : la réalisation et l’efficacité du programme de prévention et de maîtrise du risque infectieux sont évaluées à périodicité définie. Ces quelques exemples de références montrent combien la participation des praticiens exerçant dans les établissements sera inévitable et indispensable. Il est clair que, dans ces conditions, le rôle des Conférences Médicales d’Établissement (CME) va devenir de plus en plus important et que, sans une CME active et coopérative, il est peu probable que l’établissement soit accrédité. Il est clair que cela devra s’accompagner d’une modification des relations entre praticiens et direction dans certains établissements : affaire à suivre... Médica Press International SA, 62-64, rue Jean-Jaurès, 92800 Puteaux - Président-directeur général : C. Damour-Terrasson Tous droits réservés - © octobre 1987 Dépôt légal 4e trimestre 1998 Imprimé en France - Point 44 - 93100 Montreuil - Commission paritaire n°6955 - ISSN : 0989-263 X 355