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© Université de Liège - http://reflexions.ulg.ac.be/ - 19 April 2017
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comme ce fut le cas avec l'impacteur embarqué sur la sonde Deep Impact qui a percuté la comète Tempel 1
en 2005. Autant dire que toutes ces occasions brillent par leur rareté...
Difficile à déterminer, le rapport deutérium sur hydrogène, noté D/H, renseigne directement sur l'eau dans
laquelle a été faite la mesure. Il a été estimé dans trois comètes du nuage d'Oort ainsi que dans la comète
de Halley par la sonde Giotto. Ces quatre comètes présentent une même valeur du rapport D/H qui est deux
fois plus élevée que celle observée sur terre. Combiné avec d'autres mesures indépendantes (comme le
nombre de cratères lunaires), ce résultat indique une contribution cométaire de maximum 10% à l'eau terrestre.
Néanmoins, comme la mesure du rapport D/H n'a été faite que sur une famille particulière de comètes, il restait
l'éventualité que la seconde famille, celle de la ceinture de Kuiper, puisse avoir contribué plus largement à nos
océans. Dans l'avenir, le satellite Herschel, lancé en mai 2009, devrait mesurer pour la première fois le rapport
D/H dans des comètes de la ceinture de Kuiper, plus difficilement observables que celles du nuage d'Oort.
Mais les astronomes n'attendent pas les bras croisés les observations de Herschel : l'avènement des grands
télescopes et de spectrographes à très haute résolution au début des années 2000 permet désormais
d'envisager les mesures de rapports isotopiques dans les comètes d'une manière plus courante. En particulier,
l'arrivée du Very Large Telescope (VLT) au Chili a rendu accessibles les comètes plus faibles qui sont aussi
beaucoup plus nombreuses. Un programme de routine a même pu être lancé à l'aide du spectrographe dans
l'ultraviolet UVES du VLT, par Damien Hutsemékers entouré d'une petite équipe liégeoise (Emmanuel Jehin,
Jean Manfroid et Claude Arpigny).