Novembre et développé à la Soummam.
L’Histoire de notre pays est faite d’une succession de résistances contre les dominations et
l’oppression. Bien des peuples ont disparu face à des agressions moins fréquentes et de
moindre envergure.
Au 20èmesiècle, la mémoire populaire qui a engrangé et ressuscité cette irrépressible
aspiration à la liberté et à la justice a placé l’Algérie comme modèle dans le mouvement de
décolonisation.
Mais aujourd’hui, d’autres défis nous attendent puisque l’émancipation démocratique,objectif
ultime de la libération nationale, est toujours contrariée par les visions populistes et les
improvisations clientélistes imposées aux Algériens depuis 1962.
Cinquante années après, l’indépendance politique n’a pas permis à l’Algérie de se doter des
principes et instruments fondamentaux qui structurent et pérennisent une Nation.
Le minimum consensuel, déterminant le devenir national n’ayant pas été tranché,l’opposition
démocratique et républicaine algérienne se voit acculée à un travail permanent et simultané
de contestation-proposition.
Une formation politique de l’opposition démocratique dans notre pays comme le RCD,ne doit
pas seulement se battre pour faire aboutir son programme. Elle est tenue d’animer la vie
publique en soulevant des questions de fond quant à la nature et la mission de l’Etat, le
devenir de la Nation et les institutions y afférant, les droits et les devoirs des citoyens, etc.
Autant de problèmes complexes qui supposent des capacités de mobilisation et de
communication importantes que nous devons nous donner en renouant avec les vertus et les
méthodes qui nous ont permis d’affronter et de remettre en cause l’hégémonie du parti
unique.
Animer le débat public autour des thèmes sur lesquels les intellectuels ne se sont pas
exprimés ou si peu est une tâche aussi essentielle que difficile à mener de front dans un
contexte général marqué par la surenchère et le populisme, d’où l’impératif de l’audace et de
l’innovation.
Dans ce contexte,le RCD est confronté à un triple problème.
• Il est particulièrement visé par le pouvoir en tant que Rassemblement atypique conçu en
dehors et contre la matrice originelle du système politique dominant. Ses cadres, étrangers
au sérail sont peu susceptibles de se laisser influencer ou absorber. Cela génère à l’égard
de notre parti stigmatisation et agressivité. Il n’est pas exagéré de dire que pour la plupart
des responsables officiels algériens, le RCD est, bien avant l’extrémisme religieux, la
formation à contenir et à neutraliser.
• L’adversité dont est l’objet le RCD,qui a eu la lucidité et le courage de soulever les
véritables problèmes qui se posent à la société algérienne (laïcité, identité, code de la
famille, école,justice, liberté de la presse, économie de marché, fédération nord-
africaine…),le désigne à un système autarcique abusant d’une communication hégémonique