3.5 Ecosystèmes maritimes 3.5.1 Découpage de

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Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession
3.5
E2_Etat Initial
Ecosystèmes maritimes
La connaissance des fonds marins de l’aire d’étude et de leurs habitats s’est faite progressivement depuis
les premières études de P. Durville en 1995 (Etudes écologiques des fonds marins) et L. Bigot en 1998
(Etudes de suivi du milieu marin de la baie de La Possession et de la Pointe des Galets) jusqu’à la
cartographie marine du BRGM (2008) et, plus récemment, au travers de l’actualisation de l’état de santé
des biocénoses littorales de L. Bigot de 2009. Chacune de ces études a apporté des informations
parcellaires mais complémentaires qui ont contribué à dresser un profil exhaustif des grands faciès sousmarins littoraux et profonds du secteur nord-ouest de l’île.
La zone d’étude, située sur la côte nord-ouest de l’île de la Réunion, comprend deux masses d’eaux
au sens DCE et quatre unités géomorphologiques au sens ARVAM/IARE :
En octobre 2007, une première étude spécifique a été réalisée par le bureau d’études PARETO dans le
cadre du projet de la nouvelle liaison Saint-Denis Ouest avec pour objectif de réaliser un diagnostic des
potentialités des écosystèmes maritimes sur la base d’une analyse bibliographique actualisée. Dans ce
cadre, une synthèse de l’ensemble des données existantes, intégré à un document unique a permis de
regrouper les informations collectées au sein de 41 références bibliographiques, datée de 1977 à 2007.
Depuis, de nouvelles études ont entre temps apporté de nombreuses données plus précises et actualisées.
Une mise à jour de l’étude PARETO de 2007, intégrant l’ensemble des études réalisées depuis sa parution,
a donc été demandée à l’agence PARETO dans le cadre du projet objet du présent dossier. Cette étude se
base donc sur les nouvelles données écologiques de l’état des peuplements littoraux risquant d’être
affectés par les travaux et l’exploitation de la nouvelle route (73 références, dont 16 datées de 2008 à
2011).
Les éléments ci-après sont issus de cette dernière étude, datant du mois de mai 2011.
Ils sont complétés par les données issues de deux études réalisées spécifiquement pour le projet de la
Nouvelle Route du Littoral :
- Projet de construction de la Nouvelle route du littoral - Etude sur les mammifères marins - Premier
état initial – GLOBICE, Mai 2011 ;
- Etude préliminaire d’impact de la future route du littoral sur les tortues marines – KELONIA, Mai
2001.
3.5.1 Découpage de la zone d’étude
Zone 46, 47, 48 et 49 : unités géomorphologiques
Le littoral réunionnais est sectorisé selon deux typologies :
- le découpage de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE), qui distingue 9 masses d’eau indépendantes ;
- le découpage ARVAM/IARE (1995), qui découpe le littoral réunionnais en 51 unités
géomorphologiques.
Pièce E – Etude d’impact
Etabli le : 28/02/2011
Révisé le : 17/06/2011
EIE_V3_E2_Etat initial.doc
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E2_Etat Initial
3.5.2 Caractérisation des biocénoses marines
3.5.2.1.2 Espèces patrimoniales
L’étude des biocénoses s’articule autour de trois disciplines complémentaires :
- la description de la composition des peuplements, qui comprend le nombre, la composition et
l’intérêt patrimonial des espèces qui composent les biocénoses ;
- la caractérisation structurelle des communautés, qui s’attache à définir et à comprendre comment
les éléments du peuplement sont organisés les uns par rapport aux autres ;
- l’analyse fonctionnelle des processus biologiques qui, par deux points essentiels, la quantification
des individus et leur relation d'interdépendance (alimentation, prédation, associations), innovent de
façon décisive en regard des descriptions jusqu'alors données des communautés biotiques.
Le tableau suivant présente la liste des espèces patrimoniales recensées sur l’aire d’étude.
3.5.2.1 Composition des peuplements
3.5.2.1.1 Richesse spécifique
Un total de 542 espèces a été recensé sur le secteur d’étude (voir tableau suivant), au sein de 10
références bibliographiques datées de 1985 à 2010, auxquelles s’ajoutent :
- 4 espèces de cétacés (voir Tableau 34 suivant) recensées au travers des études menées par
Globice ;
- une espèce de tortue marine, la tortue verte (Chelonia mydas) observée par Kelonia (qui a
également identifié des habitats qui lui sont favorables, ainsi qu’à une autre espèce : la tortue
imbriquée (Erthmochelis imbricata).
Tableau 33 : nombre d’espèces (six principaux taxons) recensées au sein des quatre unités géomorphologiques
Nombre d’études
Zone
Poissons
Coraux durs
Mollusques Echinodermes Crustacés Algues
recensées
0
0
3
0
0
0
1
46
52
5
6
1
3
1
1
47
38
7
4
1
3
0
2
48
385
71
42
15
12
8
10
49
Total
386
71
48
16
13
9
10
La grande hétérogénéité des nombres d’espèces recensées entre zones et entre taxons est fonction, d’une
part, de la disparité des études menées sur les différentes zones et, d’autre part, des compétences des
experts sollicités lors de la réalisation de ces inventaires. Cependant, si l’on compare ces résultats aux 189
espèces de coraux et aux 1 090 espèces de poissons référencées à ce jour à la Réunion, ce secteur abrite
respectivement à lui seul 38 % et 35 % de ces deux derniers taxons, ce qui est considérable pour une zone
non-récifale.
Cette richesse biologique provient en partie de la grande diversité des habitats présents sur le territoire, qui
abritent des associations d’espèces caractéristiques : les biocénoses. Il est ainsi possible de rencontrer sur
la même zone d’étude des espèces de milieux meubles à forte sédimentation (coraux solitaires, oursins
fouisseurs) et des poissons habituellement inféodés aux milieux récifaux (Chaetodontidae, Pomacentridae).
Les zones à galets littoraux sont quant à elles des zones privilégiées de colonisation de nombreuses
espèces de poissons juvéniles.
Pièce E – Etude d’impact
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y
Définitions
Les espèces patrimoniales sont l’ensemble des espèces protégées, des espèces menacées (liste
rouge) et des espèces rares, ainsi que (parfois) des espèces ayant un intérêt scientifique ou
symbolique. Le statut d’espèce patrimoniale n’est pas un statut légal. Il s’agit d’espèces que les
scientifiques et les conservateurs estiment importantes d’un point de vue patrimonial, que ce soit pour
des raisons écologiques, scientifiques ou culturelles.
La Convention sur le commerce international des espèces menacées (CITES, 1975) instaure un
statut de protection à quelque 5 000 espèces animales et 28 000 espèces végétales potentiellement
exploitées pour alimenter le commerce international. Ces espèces figurent dans les trois annexes à la
Convention où elles sont regroupées en fonction de la gravité du risque d'extinction que leur fait
courir ce commerce.
La liste de La Réunion recense 184 espèces animales et 19 espèces végétales terrestres et marines.
48 de ces espèces ont été recensées sur le secteur d’étude.
La Liste rouge des espèces menacées en France – Premiers chapitres consacrés à la faune de La
Réunion (UICN et al., 2010) est un outil essentiel pour identifier les priorités d’actions, surveiller
l’évolution des menaces et inciter tous les acteurs à agir pour limiter le taux d’extinction des espèces.
La gravité du risque d’extinction est intégré sous forme de codes : CR (danger critique d’extinction),
EN (en danger), VU (vulnérable), LC (préoccupation mineure) et DD (données insuffisantes).
Parmi les 165 espèces animales terrestres et marines de la Liste rouge de La Réunion, 5 ont été
recensées sur le secteur d’étude.
L’inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristiques marines d’OutreMer (ZNIEFF Mer Outre-Mer, 2007) est un système hiérarchisé de classification des différents taxons
d’espèces marines présentes sur les côtes des départements d’outre-mer français selon neuf critères
d’intérêt patrimonial (Annexe 1). L’Initiative Française pour les Récifs Coralliens (IFRECOR) et le
Muséum National d’Histoire Naturelle actualisent actuellement la typologie ZNIEFF Mer Outre-Mer en
élaborant une classification d’habitats marins applicable à l’ensemble des collectivités d’outre-mer
français.
A La Réunion, cet inventaire regroupe 199 espèces Déterminantes (D) et Autres (A) dont 63 ont été
recensées sur le secteur d’étude.
Les espèces (animales ou végétales) sont protégées au travers de différents types d’arrêtés
(nationaux ou régionaux). Pour les espèces recensées la zone d’étude, deux arrêtés sont concernés :
- l’arrêté du 27 Juillet 1995 fixant la liste des mammifères marins protégés sur le territoire
national ;
- l’arrêté du 14 octobre 2005 fixant la liste des tortues marines protégées sur le territoire
national et les modalités de leur protection.
Parmi ces espèces de mammifères marins et de tortues marines, toutes celles recensées sur
la zone d’étude sont protégées, ce qui représente un total de 5 espèces (sans compter la Tortue
imbriquée dont seule la présence d’un habitat favorable a été mise en évidence sur la zone d’étude,
et non son observation directe, mais qui figure néanmoins dans le tableau suivant).
EIE_V3_E2_Etat initial.doc
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y
Espèces patrimoniales recensées sur l’aire d’étude
Bien que certaines d’entre elles ne soient observées qu’exceptionnellement (certains cétacés, tortues et
grands requins), un total de 86 espèces ont été recensés sur le secteur d’étude, dont 46 espèces de
madrépores (coraux constructeurs de récifs), 26 espèces de poissons, 4 espèces de mammifères, 6
espèces de mollusques, 1 espèce de tortue marine et 3 espèces de millépores.
Les 4 espèces de mammifères marins et la tortue marine sont protégées sur le territoire national par
arrêté ministériel (espèces figurant en gras dans le tableau suivant).
Légende du tableau :
•
•
•
CITES-R : espèces inscrites sur une des 3 annexes à la Convention sur le commerce international
des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (liste Réunion). Le chiffre indiqué
correspond au numéro de l’annexe concernée.
UICN-R : espèces inscrites sur la liste rouge des espèces menacées en France – Premiers
chapitres consacrés à la faune de La Réunion, avec :
- DD : Données insuffisantes (espèce pour laquelle l'évalu-ation n’a pas pu être réalisée faute
de données suffisantes)
- EN : En danger
- CR : En danger critique d’extinction
- LC : Préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de disparition de La Réunion est
faible)
- VU : Vulnérable
ZNIEFF-R : espèces inscrites à l’inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique
et Floristiques marines d’Outre-Mer (ZNIEFF Mer Outre-Mer, 2007), avec :
- D : espèces Déterminantes.
- A : Autres
Pièce E – Etude d’impact
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Révisé le : 17/06/2011
E2_Etat Initial
Tableau 34 : liste des espèces patrimoniales recensées sur le secteur d’étude
TAXON
Genre et espèce
Nom commun
Bénitier commun
Tridacna maxima
Huitre perlière à lèvres
Pinctada margaritifera
noires
Triton
Charonia tritonis
MOLLUSQUES
Porcelaine tigre
Cypraea tigris
Porcelaine arabe
Mauritia arabica
Strombe chiragre ou
Lambis chiragra arthritica
araignée
Tortue verte
Chelonia mydas
REPTILES
Tortue imbriquée
Eretmochelys imbricata*
Corail submassif
MADREPORES
Acropora abrotanoides
Corail tabulaire
Acropora clathrata
Corail branchu
Acropora robusta
Corail branchu
Acropora variabilis
Corail branchu
Acropora valida
Corail massif
Astreopora myriophtalma
Corail foliacé
Montipora tuberculosa
Corail encroûtant
Stylocoeniella guentheri
Corail submassif
Pocillopora damicornis
Corail submassif
Pocillopora eydouxi
Corail submassif
Pocillopora meandrina
Corail submassif
Pocillopora verrucosa
Corail calice
Turbinaria peltata
Corail encroûtant
Echinopora gemmacea
Corail encroûtant
Favia favus
Corail encroûtant
Favia matthai
Corail encroûtant
Favia rotumana
Corail encroûtant
Favia speciosa
Corail encroûtant
Favia stelligera
Corail encroûtant
Favites abdita
Corail encroûtant
Favites flexuosa
Corail encroûtant
Favites pentagona
Corail encroûtant
Favites peresi
Corail encroûtant
Goniastrea pectinata
Corail encroûtant
Leptastraea transversa
Corail cerveau
Leptoria phrygia
Corail cerveau
Oulophyllia crispa
Corail cerveau
Platygyra daedalea
Corail encroûtant
Hydnophora microconos
Corail encroûtant
Acanthastraea echinata
Corail encroûtant
Echinophyllia aspera
Corail encroûtant
Leptoseris hawaiensis
Corail encroûtant
Leptoseris mycetoseroides
Corail encroûtant
Pachyseris speciosa
Corail encroûtant
Pavona explanulata
Corail encroûtant
Pavona maldivensis
Corail encroûtant
Pavona varians
Corail encroûtant
Pavona venosa
Corail encroûtant
Coscinarea monile
Corail encroûtant
Horastrea indica
Corail encroûtant
Psammocora explanulata
Corail encroûtant
Psammocora profundacella
Corail encroûtant
Galaxea fascicularis
Corail massif
Porites (Syneraea)
CITES-R
2
UICN-R
ZNIEFF-R
A
A
D
A
A
A
1
1
2
2
2
EN
CR
D
A
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
D
A
A
D
D
D
D
D
D
A
D
D
A
D
D
D
A
A
D
D
D
D
A
D
A
A
D
EIE_V3_E2_Etat initial.doc
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Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession
TAXON
MILLEPORES
Genre et espèce
iwayamaensis
Porites lutea
Porites solida
Millepora platyphylla
Millepora exaesa
Millepora tenera
Tursiops aduncus
MAMMIFERES
Stenella longirostris
Stenella attenuata
Megaptera novaeangliae
Carcharhinus albimarginatus
Galeocerdo cuvieri
Taeniura meyeni
Chaetodon meyeri
Chaetodon trifascialis
Chaetodon trifasciatus
Upeneus mascareinsis
Cephalopholis sonnerati
Acanthurus nigrofuscus
Acanthurus triostegus
Acanthurus polyzona
POISSONS
Ctenochaetus striatus
Ctenochaetus strigosus
Nemateleotris magnifica
Valenciennea strigata
Caranx ignobilis
Caranx melampygus
Mulloidichthys flavolineatus
Mulloidichthys vanicolensis
Apolemichthys trimaculatus
Centropyge acanthops
Centropyge bispinosus
Centropyge multispinis
Plectroglyphidodon dickii
Variola louti
Rhinecanthus rectangulus
Nom commun
Corail massif
Corail massif
Corail de feu
Corail de feu
Corail de feu
Grand dauphin de
l’Indo Pacifique
Dauphin à long bec
Dauphin tacheté
pantropical
Baleine à bosse
Requin pointe blanche
Requin tigre
Raie pastenague
Poisson-papillon de
Meyer
Poisson-papillon à
chevrons
Poisson-papillon à trois
bandes
Capucin de Maurice du
large
Vieille ananas
Chirurgien brun noir
Chirurgien bagnard
Chirurgien des
Mascareignes
Chirurgien strié
Chirurgien à cercle doré
Gobie de feu
Gobie à raie bleue
Carangue à grosse tête
Carangue bleue
Capucin à bande jaune
Capucin sans tache
Poisson-ange à trois
taches
Poisson-ange africain
Poisson-ange à deux
épines
Poisson-ange brun
Demoiselle à barre noire
Croissant queue jaune
Baliste Picasso à
bandeau noir
E2_Etat Initial
CITES-R
UICN-R
2
2
2
2
2
48
TOTAL
86
* espèce non recensée sur la zone d’étude mais pour laquelle un habitat favorable est présent
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ZNIEFF-R
D
A
3.5.2.1.3 Biologie et distribution des espèces
y
Espèces patrimoniales (hors espèces protégées)
Le tableau suivant présente la biologie et la distribution des espèces patrimoniales recensées au
niveau de la zone d’étude.
EN
Les paragraphes suivants s’intéressent plus spécifiquement aux espèces protégées : les mammifères
marins et les tortues marines.
DD
LC
VU
D
D
D
D
D
D
D
D
A
A
D
A
A
A
A
A
A
A
A
A
A
A
A
A
A
A
5
63
EIE_V3_E2_Etat initial.doc
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Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession
E2_Etat Initial
Tableau 35 : biologie et distribution des espèces patrimoniales recensées
Source : PARETO
TAXA
Espèce
Tridacna maxima
Pinctada margaritifera
MOLLUSQUES
Charonia tritonis
Biologie
Le bénitier commun obtient sa nourriture en partie par filtration de l’eau et de
l’autre partie par les apports de leurs symbiotes. Les bénitiers sont en effet
parmi les seuls mollusques bivalves à posséder des zooxanthelles symbiotes
dans leur manteau. La présence de cet hôte est probablement à l’origine de
l’évolution de l’anatomie et de la coquille de l’animal. Les zooxanthelles leur
assurent principalement des apports en oxygène et en nutriment permettant
ainsi l’augmentation des taux de croissance en comparaison avec les autres
bivalves. Le cycle de vie très simple de ces animaux a permis de mettre en
place de méthodes de culture en différents sites. Le développement des
techniques de culture permet de répondre aux demandes des marchés
internationaux et éventuellement de réintroduire des animaux en des sites
menacés (1)
Les huitres perlières, comme les autres organismes filtreurs, se nourrissent de
particules organiques en suspension dans l’eau. L’éventail des tailles des
particules captées se situerait entre 2 et 200 µm, avec des tailles optimales
comprises entre 5 et 60 µm. Le rôle des bactéries et de la matière organique
dissoute dans l’alimentation des nacres est limité.
L'huître perlière est un hermaphrodite protandre, c’est-à-dire que l’animal
passe d’abord par l’état mâle étant jeune. Ensuite, vers l’âge de 4-5 ans, la
plupart des nacres changent de sexe et deviennent femelles. Des individus
bisexués peuvent être rencontrés. Leur petit nombre suggère que l’inversion
sexuelle doit être un phénomène rapide (3).
Habitat et taille
Vit à faible
profondeur, jusqu'à
10m, à l'intérieur de
lagons et au bord
de la pente
externe.
Taille max : 35cm
Se rencontre fixée
au corail vivant ou
mort ou sur fonds
sablonneux jusqu'à
à 50m de
profondeur.
Taille max : 25cm
Vit sur les fonds
sableux et sur la
Carnassier - Il se nourrit de mollusques, de crustacés et d'étoiles de mer. Il est pente externe,
aussi le principal prédateur de L'Acanthaster pourpre (Acanthaster planci),
depuis le sommet
aussi appelée « couronne d'épines », espèce invasive d'étoile de mer,
de la barrière
prédatrice du corail. C'est un consommateur carnivore macrophage, prédateur jusqu'à au moins
30 m.
d'holothuries, d'oursins, d'étoiles de mer.
Distribution (zones 46 à 49)
Abondance à la
Réunion et sur le
secteur d’étude
Photo
Zone Indopacifique tropicale
Espèce non exploitée
depuis la mer Rouge jusqu'aux
localement mais en
iles Fidji et Vanuatu et de Taiwan
raréfaction à l'échelle
jusqu'au sud de Madagascar.
de l'ile et du secteur
d'étude, où elle est
Sur le secteur d'étude, l'espèce à
principalement
été recensée uniquement sur la
localisée sur le banc
zone 49 (banc corallien des
corallien des
Lataniers) au sein d'une seule
Lataniers
référence bibliographique (2)
Elle est présente de la Mer
Rouge au Japon, dans les
Caraïbes, dans le Golfe
Persique, dans les îles Cook,
Tonga, Samoa, Hawaii, en
Nouvelle-Calédonie, en
Indonésie et en Polynésie.
Espèce non exploitée
localement mais en
raréfaction à l'échelle
de l'ile et du secteur
d'étude, où elle est
principalement
localisée sur le banc
Sur le secteur d'étude, l'espèce à corallien des
Lataniers
été recensée uniquement sur la
zone 49 (2, 4)
Large distribution tropicale et
tempérée.
Sur le secteur d'étude elle a été
observée sur les affleurement
basaltiques profonds de la zone
49 (5)
Espèce très prisée
des collectionneurs,
devenue rare à la
Réunion et sur le
secteur d'étude.
Taille max : 35cm
Cypraea tigris
D'activité principalement nocturne, ces gastéropodes vivent proche des fonds
riches en végétaux où ils se nourrissent principalement d'algues. Les métaux,
nitrates et phosphates présents dans leurs aliments peuvent, s'ils sont en
excès, provoquer des maladies qui changent la couleur de leur coquille
jusqu'au brun foncé, les transformant en indicateur de pollution (6).
Petits fonds
coralliens ou
détritiques
enalgués jusqu'à
15m de profondeur.
Taille max : 15cm
Pièce E – Etude d’impact
Etabli le : 28/02/2011
Révisé le : 17/06/2011
Indopacifique Tropical incluant
Zanzibar, les Philippines et
Hawaii.
Espèce assez
commune dont
certaines formes sont
recherchées par les
Sur le secteur d'étude, l'espèce à
collectionneurs. En
été recensée uniquement sur la
raréfaction à La
zone 49 (banc corallien des
Réunion et sur le
Lataniers) au sein d'une seule
secteur d'étude
référence bibliographique (7)
EIE_V3_E2_Etat initial.doc
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Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession
TAXA
Espèce
Acropora abrotanoides
Acropora clathrata
Acropora robusta
Acropora variabilis
Acropora valida
Astreopora myriophtalma
Montipora tuberculosa
Stylocoeniella guentheri
Pocillopora damicornis
Pocillopora eydouxi
Pocillopora meandrina
Pocillopora verrucosa
Turbinaria peltata
Echinopora gemmacea
Favia favus
Favia matthai
Favia rotumana
Favia speciosa
Favia stelligera
Favites abdita
Favites flexuosa
Favites pentagona
Favites peresi
MADREPORES
Goniastrea pectinata
Leptastraea transversa
Leptoria phrygia
Oulophyllia crispa
Platygyra daedalea
Hydnophora microconos
Acanthastraea echinata
Echinophyllia aspera
Leptoseris hawaiensis
Leptoseris mycetoseroides
Pachyseris speciosa
Pavona explanulata
Pavona maldivensis
Pavona varians
Pavona venosa
Coscinarea monile
Horastrea indica
Psammocora explanulata
Psammocora profundacella
Galaxea fascicularis
Porites rus
Porites lutea
Porites solida
Millepora platyphylla
MILLEPORES Millepora exaesa
Millepora tenera
Pièce E – Etude d’impact
Etabli le : 28/02/2011
Révisé le : 17/06/2011
Biologie
Un récif corallien résulte de la construction d'un substrat minéral
durable (formé de carbonate de calcium) secrété par des êtres
vivants, principalement des coraux. Il existe de très nombreuses
espèces de coraux qui forment des écosystèmes marins complexes et
parmi les plus riches en biodiversité, généralement à faible
profondeur. Les massifs coralliens, notamment en région tropicale,
procurent des niches écologiques à de nombreux animaux qui y
trouvent nourriture, refuge, protection et abri. De très nombreuses
espèces de poissons en sont donc dépendantes.
Les coraux bâtisseurs de récifs (madrépores) vivent dans une eau
chaude (de 18 à 29°, 24° étant la valeur optimum), très pure, dont la
salinité reste dans certaines limites, bien éclairée, oxygénée et claire
(non turbide : sans sédiments ni impuretés), peu profonde, avec des
marées généralement faibles (1 à 2 mètres). Ces exigences les
limitent entre les parallèles 30° nord et sud), mais leur répartition est
irrégulière en raison des courants froids qui abaissent la température
de l'eau. Ils ne couvrent que 0.17 % de la surface des mers et océans,
mais sont un lieu de refuge et de reproduction des nombreuses
espèces qui peuplent les mers tropicales, au point de compter pour 30
% du total de la biodiversité marine. Les récifs bio construits ont
disparu plusieurs fois au cours des temps. Les zones d'habitat sont
donc susceptibles de changer.
Les madrépores vivent en symbiose, avec des algues
microscopiques, les zooxanthelles, réparties dans leurs tissus à raison
de plusieurs millions pour un seul individu. Ils vivent près de la surface
car ces algues unicellulaires ne vivent qu'avec une forte lumière
(photosynthèse). Ce sont ces algues qui leur donnent leurs couleurs
verdâtres, bleutées, mauves et même jaunes. Elles sont également
responsables du blanchiment des coraux, lorsqu'elles sont expulsées
par le corail pour des raison extrinsèques particulières (dessalure,
température trop élevée, trop forte lumière, etc.).
Actuellement, de nombreuses menaces pèsent sur les Récifs
coralliens et les espèces constructrices que sont les coraux
madrépores, comme le changement climatique, les invasions
d'Acanthaster planci, l'urbanisation littorale et les aménagements
côtiers, l'eutrophisation des masses d'eau côtières, etc. Ces récifs
constituent aussi une partie importante des puits de carbone
océaniques existants sur Terre. Ces puits sont aujourd'hui menacés
par la dégradation des récifs. 50 % environ de ces structures
coralliennes étaient en effet en mauvaise santé à la fin du XXe siècle.
E2_Etat Initial
Habitat et taille
Les coraux
madrépores se
rencontrent
principalement en
zone récifale, mais
colonisent
également la
plupart des
substrats durs des
côtes
réunionnaises
jusqu'à des
profondeurs de
l'ordre de 60m.Ils
partagent le
recouvrement du
substrat avec
d'autres organises
comme les algues,
les éponges, les
alcyonnaires,
etc.Les tailles
maximale des
colonies
coralliennes
dépendent d'une
part des espèces
considérées, amis
également des
conditions
environnementales
dans lesquels elles
se développent
(hydrodynamisme,
lumière, turbidité,
etc.) allant de
quelques
centimètres à
plusieurs dizaines
de mètres de
circonférence.
Distribution (zones 46 à 49)
Abondance à la
Réunion et sur le
secteur d’étude
La grande majorité des espèce
recensées sur le secteur d'étude
l'ont été sur le banc corallien des
lataniers (zones 49) (13).
Cependant, d'autres zones
littorales de richesse écologique
proche ont été recensées par
Bigot lors de sa dernière
campagne d'échantillonnage en
2009 (12), notamment au niveau
de la Pointe du Gouffre (zone
47).
La plupart des
espèces de coraux
recensées sur le
secteur d'étude sont
des espèces
adaptées à des
conditions
environnementales
relativement
contraignantes et
sont donc assez
résistantes aux aléas
environnementaux.
En effet, le baie de La
Possession ne
possède
naturellement pas les
conditions
environnementales
requises pour le
développement
pérenne d'un récif
corallien sensu
stricto.En revanche,
ces espèces restent
sensibles, en
comparais à tout
autre organise
sessile, et présentent
une valeur
patrimoniale non
négligeable. Elles
sont globalement en
raréfaction autour de
l'ile et sur le secteur
d'étude, qui subît
depuis une trentaine
d'années les
agressions
successives des
nombreux
aménagements du
secteur.
Photo
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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PARETO (2011) Rapport annuel 2011 de suivi scientifique des Récifs Artificiels de la Possession, Le Port et Saint-Leu. Suivi de la faune ichtyologique, des peuplements benthiques et de l’intégrité structurelle des Récifs Artificiels.
Etude en cours.
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y
Espèces protégées
-
Mammifères marins
Source : Projet de construction de la Nouvelle route du littoral - Etude sur les mammifères marins - Premier
état initial – GLOBICE, Mai 2011
Objectifs et méthodologie
En vue de réaliser l’état initial des connaissances sur les espèces de cétacés au niveau de la zone
d’étude, une étude spécifique a été réalisée par Globice, dont le premier rapport date de mai 2011. Le
jeu de données récoltées par GLOBICE dans les eaux territoriales de La Réunion sur la période 20042011 a été utilisé, en extrayant les données relatives au secteur nord de l’île, et notamment la portion
Saint Denis-Le Port.
Les données mises à disposition ont été collectées lors de différentes missions de prospection de
GLOBICE, dont des missions de prospections spécifiques réalisées dans le cadre l’étude relative au
projet de Nouvelle Route du Littoral, du 23 mars au 5 mai 2011. Dans ce cadre, trois missions
journalières ont été réalisées avec succès et ont permis de couvrir l’ensemble de la zone.
Les trois sorties spécifiques réalisées dans le cadre de cette étude ont été dédiées à la prospection de la
bande côtière. Bien que réalisées en dehors de la période de présence des baleines à bosse, ces
missions de prospection ont permis de collecter des données supplémentaires sur les dauphins côtiers
utilisant la zone d’étude : deux groupes de 12 et 4 grands dauphins ont été observés sur les trois sorties.
Toutes missions de prospections confondues, la majorité de l’effort de prospection réalisé se situe dans
les eaux côtières de moins de 100 m de profondeur. Cet effort de prospection, réparti sur 3,5 ans reste
relativement faible et ne permet pas de définir l’importance du site en terme de fréquentation.
Cependant, les prospections réalisées dans le secteur permettent de dresser un premier inventaire des
espèces utilisant la zone Saint-Denis - Le Port.
E2_Etat Initial
Tableau 36 : observations de cétacés réalisées par GLOBICE dans les eaux côtières et du large de la portion Saint Denis - Le
Port
Nombre
Profondeur
Distance à la
Date
Heure Espèce
Activité
Source
estimé
(m)
cote (m)
15/08/2008 12:17 Grand dauphin IP
9
Socialisation
20
925
GLOBICE
17/10/2009 09:45 Grand dauphin IP
8
Indéterminée
70
2100
GLOBICE
11/09/2010 15:59 Grand dauphin IP
8
Prédation
35
1500
GLOBICE
13/01/2011 07:58 Grand dauphin IP
11
Voyage
12
450
GLOBICE/BNOI
24/03/2011 09:15 Grand dauphin IP
12
Repos
12
620
Etude NRL
28/04/2011 09:29 Grand dauphin IP
18
Prédation
19
710
GLOBICE/BNOI
07/10/2008 09:30 Dauphin long bec
20
Indéterminée
50
1700
GLOBICE/BNOI
15/08/2008 13:26 Dauphin tacheté
30
Voyage
420
2700
GLOBICE
15/08/2008 11:37 Baleine à bosse
1
voyage
80
800
GLOBICE
18/09/2008 11:41 Baleine à bosse
2
Indéterminée
60
2400
GLOBICE
07/10/2008 10:32 Baleine à bosse
2
Repos
13
165
GLOBICE/BNOI
18/07/2009 14:08 Baleine à bosse
2
Repos
60
2240
GLOBICE
07/08/2009 11:43 Baleine à bosse
1
Indéterminée
100
530
GLOBICE/BNOI
17/10/2009 09:59 Baleine à bosse
3
Repos
70
2130
GLOBICE
10/04/2011 14 :47 Grand dauphin IP
4
Voyage
15
640
Etude NRL
Petit rorqual
GLOBICE
04/12/2009 10:42
1
Prédation
2200
18000
antarctique
(CéTO)
GLOBICE
11/10/2010 06:46 Baleine à bec
3
Indéterminé
1600
12800
(CéTO)
Figure 15 : localisation des observations de cétacés dans la zone d’étude et à proximité
Inventaires
Les travaux menés par GLOBICE à La Réunion ont démontré une diversité relativement importante
d’espèces de cétacés autour de l’île (Dulau-et al., 2008). Au total, 21 espèces ont été recensées à ce
jour et dans les eaux de la Réunion (dont 2 observées échouées uniquement). Parmi ces espèces
recensées, 4 ont été observées dans la zone d’étude ou à proximité, à moins de 2,5km de la côte :
- la baleine à bosse (Megaptera novaeangliae) ;
- le grand dauphin de l’Indo-pacifique (Tursiops aduncus) ;
- le dauphin long bec (Stenella longirostris) ;
- le dauphin tacheté pantropical (Stenella attenuata).
La zone de La Possession, ou la bathymétrie est plus abrupte, pourrait être fréquentée par d’autres
espèces, notamment le grand dauphin commun (Tursiops truncatus), dont l’habitat correspond aux
caractéristiques de ce secteur.
Au large (au-delà de 12km de la côte) deux espèces rares ont également été recensées, dans le cadre
d’études antérieures :
- la baleine à bec de Longman (Indopacetus pacificus) ;
- le petit rorqual antarctique (Balaenoptera bonaerensis).
Le détail de chaque observation réalisée par GLOBICE dans la bande côtière et au large est présenté
dans le Tableau 36 suivant et sont localisées sur la Figure 15 suivante.
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Photo 27 : observations de cétacés incluant les observations faites au large
E2_Etat Initial
Figure 16 : répartition des espèces de cétacés (nombre d’individus observés) dans la zone d’étude et à proximité
Caractérisation des espèces concernées
La Baleine à bosse
Les quatre espèces observées dans, ou à proximité de la zone d’étude (< 2,5 km), ne présentent pas le
même taux de fréquentation de la bande côtière de l’île.
En termes d'observation, le grand dauphin de l’Indo-pacifique et la baleine à bosse apparaissent comme
les espèces les plus fréquemment observées dans la zone d’étude et à proximité, représentent chacun
43 % des observations réalisées dans le secteur. Les deux autres espèces, le dauphin long bec et le
dauphin tacheté pantropical, ont été observées à une occasion, chacune représentant ainsi 7 % des
observations.
Du fait de la différence de la taille des groupes d'une espèce à l'autre, si l'on considère le nombre total
d'individus (et non plus le nombre d'observations), la majorité (92 %) des cétacés observés dans la zone
est constituée de delphinidés, avec 43 % de grand dauphin de l’Indo pacifique, 23 % de dauphin tacheté
pantropical et 15 % de dauphins long bec. Ainsi, bien qu’observée fréquemment dans le secteur pendant
l’hiver austral, la faible taille de ses groupes fait que les baleines à bosse ne représentent que 8 % des
individus observés dans la zone.
La Baleine à bosse (Megaptera novaeangliae) a une
répartition mondiale. C’est une espèce migratrice
entreprenant des migrations saisonnières entre les zones de
nourrissage, dans eaux froides de haute latitude, et les
zones de reproduction, dans les eaux tropicales et subtropicales. Les baleines observées à La Réunion
appartiennent au stock reproducteur de l’océan Indien Sud
Occidental, dont la population est évaluée à 6 000 individus.
Les baleines sont présentes dans cette région durant
l’hiver austral pour se reproduire et retournent dans les
zones Antarctique et sub-antarctique pour s’alimenter durant
l’été austral.
A La Réunion, la Baleine à bosse fait partie des espèces les
plus communes pendant l’hiver austral. Elle fréquente les
eaux réunionnaises tous les ans de début juin à fin
octobre. Quelques rares observations sont faites durant les
mois de mai, novembre et décembre (une observation exceptionnelle en février).
Depuis 2007, pour des raisons encore inconnues, on observe une augmentation significative de la
fréquentation des baleines venant hiverner à la Réunion (Dulau et al., in prep.) :
- pour la période 2004-2006, une dizaine de baleines observées par saison ;
- depuis 2008 : plus de 80 individus observés par saison ;
- ces trois années, il est estimé qu’environ 200 baleines fréquentent le site de la Réunion
pendant l’hiver austral (Dulau et al., in prep).
Cette augmentation au niveau de La Réunion pourrait être en partie due à la reconstitution du stock de
cette espèce, mais également à des modifications des mouvements migratoires d’une année sur l’autre.
Les facteurs influençant le choix des routes de migration et des divers sites d’hivernage restant à l’heure
actuelle méconnus, il est difficile de prévoir les fluctuations d’effectifs de baleines pour les années à
venir. Les études menées jusqu'à présent à La Réunion montrent que les baleines ne sont pas
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nécessairement fidèles au site de reproduction de La Réunion et que la plupart changent de zone de
reproduction d’une année sur l’autre (Dulau et al., in prep).
E2_Etat Initial
L’aire répartition de cette espèce a été analysée d’après les données collectées sur la période 20042010, sur l’ensemble de La Réunion. Les observations de baleines à bosse sont généralement faites
dans des eaux de 5 à 100 m de fond, la grande majorité (83 %) des observations étant effectuée dans la
bande bathymétrique de -20 à -80 m de fond, soit sur une zone géographique de 205 km² autour de l’île.
Figure 17 : répartition des observations de baleine à bosse à La Réunion en fonction de la profondeur (2004-2010)
Dans le secteur d’étude (Saint-Denis – Le Port), 6 observations de groupe de baleine à bosse ont été
effectuées. La majorité des observations (5 sur 6) était située dans des eaux entre 50 et 100 m de
profondeur, à une distance de 500 m à 2,4 km de la côte. Cependant, une mère accompagnée de
son baleineau a également été observée dans des eaux très peu profondes (13 m), au repos, à 165 m
de la côte.
La distribution des observations dans la bande côtière ne semble pas dépendre de la nature du fond, les
baleines étant observées à la fois sur des zones rocheuses et des zones sableuses.
Le grand dauphin de l’Indo Pacifique
Le grand dauphin de l’Indo-Pacifique (Tursiops aduncus) est une
espèce présente dans les eaux côtières de l’Océan Indien, de
l’Australie et du Pacifique Ouest. A l’heure actuelle, il n’existe pas
d’estimation d’abondance globale de cette espèce. L’espèce semble
constituée de petites populations résidentes plus ou moins isolées
géographiquement.
La Réunion étant une île océanique, il est probable que la population
locale soit isolée des autres populations de l’océan Indien. Sur la
période 2005-2010, 92 individus adultes ont été recensés. L’espèce
est présente toute l’année dans les eaux côtières de La Réunion, et
ne présente pas de variation saisonnière significative (Dulau et al.,
2008). Cette espèce forme une population résidente de moins de 250
individus à La Réunion.
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A La Réunion, le grand dauphin de l’Indo-Pacifique est observé très proche de la côte, dans des eaux de
3 à 120 m de profondeur. La majorité (82 %) des observations se situe dans des eaux de moins de 60 m
de profondeur (cf. figure suivante). L’habitat préférentiel de cette espèce correspond donc à une bande
côtière relativement étroite, s’étendant à moins de 1,5 km de la côte et représentant une surface de
220 km² autour de l’île. Sur l’ensemble de la Réunion, 31 % des observations sont réalisées dans des
eaux de moins de 20 m de fond.
Figure 18 : répartition des observations de grand dauphin de l’Indo-Pacifique à La Réunion en fonction de la profondeur (20042010)
E2_Etat Initial
Le dauphin long bec
Le dauphin long bec (Stenella longirostris) est une espèce présente
essentiellement dans les eaux tropicales. C’est une espèce
pélagique, se nourrissant essentiellement au large. A proximité des
îles océaniques, le dauphin long bec se rapproche parfois de la côte
en début de journée pour se reposer. Ces mouvements entre les
eaux du large, ou il se nourrit généralement la nuit, et les zones de
repos proche de la côte sont parfois très marquées. A La Réunion,
le dauphin long bec compte parmi les espèces les plus
fréquemment rencontrées et est observé tout au long de
l’année, sans variation saisonnière significative (Dulau et al.,
2008). Si les dauphins long bec ont plus tendance à être présents
dans les eaux côtières en début de journée, aucun rythme diurne marqué n’a été démontré à La
Réunion.
Cette espèce a donc un habitat relativement étendu, et fréquente à la fois les eaux peu profondes, très
proches de la côte, et les eaux plus au large. Dans les eaux côtières de La Réunion, les observations de
dauphin long bec sont principalement situées dans la bande bathymétrique des 40-60 m (45 % des
observations). Cette espèce utilise également les eaux moins profondes : 17 % des observations sont
localisées dans des eaux de moins de 40 m de fond.
Figure 19 : répartition des observations de dauphin long-bec à La Réunion en fonction de la profondeur (2004-2010)
Sept observations de grands dauphins ont été réalisées dans la zone Saint-Denis - La Possession, dont
2 dans le cadre de l’étude spécifique au projet. Les observations étaient situées entre 450 m et 2 km du
trait de côte actuel, dans des eaux entre 12 m et 70 m de profondeur. Sur les 7 observations de grand
dauphin faites dans le secteur Saint-Denis - La Possession, 4 étaient situées dans des eaux de moins
de 20 m de fond, soit dans ou à proximité immédiate de la zone d’implantation du projet.
Les groupes observés dans la zone d’étude présentaient différentes phases d’activités telles que le
repos, la prédation, la socialisation et le voyage/transit.
Ces observations ont été réalisées à différentes périodes de l’année (janvier, mars, avril, août,
septembre et octobre) en 2008, 2009, 2010 et 2011, ce qui tend à montrer une utilisation régulière du
site.
Sur les 6 observations réalisées dans le secteur, 23 individus différents ont pu être identifiés, et pour
certains, à plusieurs reprises. Certains de ces individus ont également été observés dans d’autres
secteurs de La Réunion, à l’ouest ou à l’est. La zone d’étude constitue donc un corridor de
déplacement de cette espèce à habitat linéaire restreint.
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Dans la zone Saint-Denis – Le Port, le groupe de 20 individus a été observé à 1,7 km de la côte,
dans des eaux de 50 m de profondeur.
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Le dauphin tacheté pantropical
Le dauphin tacheté pantropical (Stenella attenuata) est
largement réparti dans les eaux tropicales et subtropicales.
A La Réunion, cette espèce est fréquemment rencontrée au
large, dans des eaux de plus de 1 000 m de fond, mais des
observations sont également faites à proximité des côtes, dans
les secteurs ou la pente insulaire est relativement abrupte. Les
groupes rencontrés sont spatialement très dispersés et
rassemblent plusieurs dizaines à plusieurs centaines
d’individus, parfois organisés en sous-groupes.
Une seule observation d’un groupe d’une trentaine d’individus de dauphin tacheté pantropical a été
observé dans la zone Saint-Denis – Le Port. Le groupe était en transit, à une distance de 2,7 km de la
côte, dans des eaux de 500 m de profondeur. Ayant un habitat préférentiellement pélagique, il est
peu probable que cette espèce se rapproche plus des côtes sur ce secteur de La Réunion.
des clics d’écholocalisation, de forte intensité et directionnelles, émises avec un intervalle
permettant le retour d’un écho. Ces clics sont utilisés comme un sonar, pour la localisation des
proies et des obstacles.
Les baleines à bosse sont reconnues comme produisant une multitude de sons, organisés selon une
structure hiérarchique complexe, que l’on nomme des « chants ». Ces chants sont émis sur les zones de
reproduction par les mâles uniquement et il est supposé qu’ils jouent un rôle dans la sélection sexuelle
des partenaires.
Enfin, bien que les vocalises de la Baleine à bec de Longman n’aient encore jamais été enregistrées, il
est établi que celles-ci sont, de manière générale, vulnérables à la pollution acoustique d’origine
anthropique, notamment en lien avec les activités de prospection sismique et les sonars militaires, qui
peuvent être à l’origine d’échouages massifs.
Synthèse
Le tableau suivant présente une synthèse de l’état initial réalisé par GLOBICE et mets en évidence les
sensibilités des espèces concernées.
Tableau 37 : synthèse des sensibilités pour les Cétacés
La baleine à bec de Longman
La baleine à bec de Longman (Indopacetus pacificus) est une espèce rarement observée, étant, comme
la plupart des baleines à bec, très farouche et peu visible en surface. C’est une espèce pélagique, qui
n’a été observée jusqu’à présent que dans les eaux tropicales et sub-tropicales de l’océan Indien et
l’océan Pacifique (Best, 2007).
Un groupe de 3 individus a été observé par GLOBICE lors d’une mission de recensement antérieure.
L’observation a été effectuée au large de la route du littorale, à 12,8 km de la côte, dans des eaux de
1 600 m de profondeur.
Le petit rorqual antarctique
Le petit rorqual Antarctique (Balaenoptera bonaerensis) est une baleine relativement petite (7-10 m),
présente dans les eaux de l’hémisphère Sud. Le schéma de migration de cette espèce est encore peu
connu. Elles se nourrissent dans la zone antarctique en été, bien qu’une partie de la population,
notamment les individus immatures, ne semble pas effectuer de migration saisonnière, restant dans les
eaux plus chaudes de l’océan indien sud occidental toute l’année (Best, 2007). C’est une espèce
pélagique, observée généralement au large. Elle fait parties des espèces les plus chassées par la flotte
japonaise à l'heure actuelle en Antarctique.
Espèce
Habitat
Fonctionnalité
Présence
Sensibilité
Forte : dans et/ou à proximité
immédiate de la zone d’implantation du
projet, présence de nourrissons,
Période de reproduction
Forte : population résidente, effectif
faible, habitat linéaire restreint, dans
et/ou à proximité immédiate de la zone
d’implantation du projet
Baleine à bosse
Côtier restreint
(5-100 m de fond)
Zone de repos/allaitement
Zone de reproduction
Corridor de déplacement
De juin à
octobre
Grand dauphin
de l’Indopacifique
Côtier restreint
(0-80 m de fond)
Connexion de la
population
Zone de nourrissage,
reproduction, repos
Toute l’année
Dauphin long
bec
Côtier et pélagique
Zone de repos à
confirmer
Toute l’année
Moyenne : large répartition,
mouvement entre le large et les eaux
côtières (50 m de fond)
Dauphin
tacheté
pantropical
Pélagique,
mouvement entre le
large et les eaux
côtières à confirmer
Zone de transit à
confirmer
Toute l’année
Faible : large répartition, effectif
important
Baleine à bec
Pélagique
indéterminée
indéterminée
Petit rorqual
antarctique
Pélagique
indéterminée
indéterminée
Forte : espèce rare, vulnérabilité
acoustique
Moyenne à Faible : éloignée de la
zone d’étude
Cette espèce a été observée une fois par GLOBICE au large de La Réunion, pendant l’été austral, lors
d’une mission antérieure. Cette observation a été effectuée au large de la route du littorale, à 18 km de
la côte, dans des eaux de 2 200 m de profondeur.
Spécificité des Cétacés
Les cétacés utilisent des sons pour satisfaire différents besoins vitaux (pour se repérer dans leur
environnement, pour détecter et localiser leurs proies, pour se reproduire et pour communiquer). Ils
produisent différents types de vocalises selon les espèces.
Les dauphins produisent deux types de sons :
- des sifflements et d’autres sons pulsés très variés. Ces vocalises, dites « sociales », sont
utilisées pour la communication (reconnaissance des individus, cohésion du groupe, etc.) ;
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Révisé le : 17/06/2011
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Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession
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Tortues marines
Tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata)
Source : Etude préliminaire d’impact de la future route du littoral sur les tortues marines – KELONIA, Mai
2001.
Les tortues imbriquées sont des espèces carnivores se nourrissant
de coraux mous (alcyonnaires) ou d’éponges (Bjorndal, 1997),
espèces largement représentées à La Réunion.
Objectifs et méthodologie
La zone située entre La Possession et l’entrée ouest de Saint-Denis n’a jamais fait l’objet d’étude
spécifique aux tortues marines. Une étude spécifique a donc été réalisée par KELONIA entre le 18 avril
et le 18 mai 2011, dont l’objectif était double :
- réaliser une synthèse des connaissances sur les tortues marines à La Réunion et au niveau de
l’aire d’étude à partir des études réalisées dans les deux domaines ;
- dresser un état initial de la présence de tortues marines ou d’habitats d’alimentation et de
développement potentiels par prospections en ULM (4 vols ont été réalisés afin de localiser les
tortues marines et d’identifier des habitats potentiels) et en plongée (prospection des habitats
potentiels localisés en ULM).
Caractérisation des espèces concernées
Cinq espèces de tortues marines sont présentes dans les eaux de La Réunion :
- la tortue verte (Chelonia mydas) ;
- la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) ;
- la tortue caouanne (Caretta caretta) ;
- la tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea) ;
- la tortue luth (Dermochelys coriacea).
L’étude des tortues marines par photo identification autour de l’île a
révélé une forte fidélité des individus à un site d’alimentation précis
sur des périodes pouvant aller jusqu’à 6 ans, avec des
déplacements n’excédant pas 3 km de distance (Jean et al., 2010b
; Jean com. pers.).
Résultats
Les vols en ULM ont permis de recenser une tortue marine, probablement Chelonia mydas, de
taille moyenne (50-100 cm) au niveau de la pointe de la Ravine à Malheur, observée au cours d’un
seul vol. Cet individu effectuait des plongées courtes espacées d’environ 5 minutes, signe d’une activité
d’alimentation.
Photo 28 : observation d'une tortue marine au niveau de la Pointe de la Ravine à Malheur (La Possession)
Parmi ces espèces, seules deux sont présentes sur les côtes de l’île : la tortue verte et la tortue
imbriquée. Seule la première espèce est connue pour se reproduire sur les plages de La
Réunion.
Tortue verte (Chelonia mydas)
Les tortues vertes sont des espèces herbivores à l’âge adulte,
qui se nourrissent essentiellement d’algues rouges se
développant généralement entre 10 et 30 m de profondeur sur
des substrats rocheux ou récifaux (Montaggioni, 1978) et de
phanérogames qui se développent sur des fonds sableux
situés entre 1 et 30 m de profondeur (Björndal, 1997 ; Ballorain
et al., 2010).
Juvéniles, elles se nourrissent aussi bien d’algues et de
phanérogames que d’éponges ou de coraux mous.
À la Réunion, les phanérogames n’ont été observées qu’au niveau des lagons de l’Hermitage et de la
Saline, ce qui limite leur accessibilité pour les tortues vertes. Cette espèce se nourrit donc
essentiellement d’algues rouges à La Réunion, ce qui a été prouvé par des autopsies réalisées sur des
tortues vertes retrouvées mortes (Ciccione, 2001).
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Deux survols de la côte ouest ont été réalisés sur la même période, dont un à la suite du survol de la
zone d’étude (route du littoral) le 26/04/2011. Ce vol a permis de dénombrer 44 individus entre Saint-Leu
et Saint-Paul. Le second, effectué le 19/05/2011 a permis de dénombrer 54 individus au niveau de cette
même zone.
Ces résultats montrent une forte disparité entre les deux zones d’étude pouvant être expliquée par leur
différence de géomorphologie et d’exposition aux principaux alizés, faisant de la côte ouest un habitat
plus adapté aux exigences des tortues marines. Cependant, la présence de cette tortue marine en cours
d’alimentation au niveau de la Pointe de la Ravine à Malheur démontre qu’il s’agit d’un habitat
d’alimentation adapté à cette espèce pouvant être colonisé par d’autres individus.
L’analyse des études disponibles croisée aux observations réalisées en ULM a permis de définir 5 zones
à prospecter en plongée (cf. figure suivante) :
- station 1 : le banc récifal des lataniers situé à La Possession ;
- station 2 : l’affleurement rocheux de la pointe de la Ravine à Malheur ;
- station 3 : l’affleurement rocheux de la Pointe du Gouffre ;
- station 4 : la barre rocheuse de la Pointe du Gouffre ;
- station 5 : la zone sableuse de la Grande Chaloupe.
Figure 20 : localisation des 5 stations identifiées pour la prospection en plongée
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Il s’agit de :
- la station 1 : le banc récifal des lataniers situé à La Possession
Cette station présentant quelques cavités et recouverte majoritairement de corail constitue un habitat
d’alimentation et de développement potentiel pour les tortues imbriquées.
- la station 2 : l’affleurement rocheux de la pointe de la Ravine à Malheur
Cette station entièrement recouverte d’algues rouges, principal
aliment des tortues vertes à La Réunion, constitue un habitat
d’alimentation et de développement adapté à cette espèce. La
présence d’une tortue verte observée en ULM, puis en plongée à
13 jours d’intervalle montre que cet individu pourrait être installé au
niveau de cet habitat.
- la station 3 : l’affleurement rocheux de la Pointe du Gouffre
Cette station présentant plusieurs cavités et recouverte en grande partie de corail constitue un habitat
d’alimentation et de développement potentiel pour les tortues imbriquées.
Ces habitats sont espacés de plusieurs kilomètres et sont tous situés au sud de la pointe du
Gouffre à moins de 20 m de la zone des tétrapodes sécurisant la route en corniche. Les
prospections en plongée ont montré que ces 3 zones étaient fortement exposées aux phénomènes de
sédimentation.
La zone sableuse de la Grande Chaloupe est dépourvue d’herbiers marins et la barre rocheuse de la
Pointe du Gouffre est très peu colonisée et fortement recouverte de sédiments. Ces stations ne
présentent pas d’intérêt particulier pour l’alimentation et le développement des tortues marines.
L’étude réalisée par KELONIA sur une période d’un mois, ne tient pas compte de l’évolution saisonnière
liée aux caractéristiques biologiques des espèces concernées. En effet, les tortues marines sont des
espèces migratrices qui utilisent au cours de leur cycle biologique des habitats diversifiés. Le
recrutement et les temps de résidence sur ces habitats varient en fonction des conditions
environnementales et ne sont donc pas constantes au cours de l’année.
L’exploration de ces cinq sites ont permis de mettre en évidence que trois d’entre eux
constituent des sites d’alimentation et développement potentiels pour les deux espèces de
tortues marines présentes à La Réunion : la tortue verte et la tortue imbriquée.
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C’est pourquoi il a été proposé de réaliser une étude complémentaire sur 12 mois afin d’étudier une
éventuelle saisonnalité. Cette étude comportera des vols ULM mensuels afin d’étudier l’évolution
saisonnière de la présence des tortues matines sur la zone d’étude. Les vols seront réalisés le long d’un
transect linéaire sur le littoral ouest (Saint-Leu – Saint-Paul) et nord (La Possession – Saint-Denis) afin
d’évaluer l’importance relative des habitats potentiels présents sur la zone d’étude, par rapport à ceux
déjà étudié du littoral ouest.
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3.5.2.2 Caractérisation structurelle et fonctionnelle des biocénoses
Le Tableau 38 suivant présente une synthèse de la composition et des caractéristiques structurelle et
fonctionnelle des différents types de faciès des peuplements rencontrés dans la zone d’étude.
3.5.2.2.1 Peuplements de substrats meubles
De manière générale, les substrats meubles sont prédominants sur la zone d’étude, de la bathymétrie
des -5/-10 mètres à plus de -90 mètres. Ces sédiments abritent une faune benthique caractéristique
composée d'espèces vivant à l'interface du fond (faune épigée) ou vivant enfouies dans les sédiments
(faune endogée). La répartition faunistique de ces organismes est directement liée aux conditions de
milieu et aux facteurs édaphiques (hydrodynamisme, sédimentologie, hydrologie, etc.) qui caractérisent
ces écosystèmes.
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Faciès littoraux à Veneridae
Les fonds de -5/-7m à -13/-15m, sous l’influence de conditions hydrodynamiques contraignantes, sont
dominés par une faune endogée constituée majoritairement d’espèces de mollusques bivalves de la
famille des Veneridae (Pitar sp., Timoclea spp.) et des Glycymerididae (Glycymeris sp.), associés à des
verres polychètes fouisseurs (Potamilia sp.) et quelques gastéropodes des genres Oliva et Terebra
(ARVAM et IARE, 1995 ; Durville, 1995). Seuls de gros terriers évasés, construits par des crustacés de
la famille des Callianassidae (Callianassa sp.) rompent la monotonie du paysage.
Pour les poissons, à l’exception de quelques spécimens isolés de Capitaines, seule l’espèce fouisseuse
caractéristique de sédiments meubles Xyrichthys pentadactylus (Rason) est bien représentée.
Ces fonds sont globalement pauvres, tant du point de vue structurel que fonctionnel, du fait de leur
instabilité sédimentaire qui permet difficilement à la faune de s’établir. Ils présentent sur toute la zone
des formations de type "Ripple marks" qui témoignent d’un remaniement constant des matériaux
constitutifs (ARVAM et IARE, 1995).
y
Faciès intermédiaires à peuplements benthiques mixtes
Ce faciès succède sans transition nette aux faciès littoraux, à partir de la bathymétrie des
-13/-15 mètres jusqu’à -40 mètres. Il est caractérisé par une succession du sud vers le nord de trois
sous-faciès à peuplements benthiques caractéristiques :
- le sous-faciès à Heterocyathus sp. et Heteropsammia sp. est prépondérant du Port de La
Possession à la Grande Chaloupe. Ces petits coraux solitaires, vivant à la surface des
sédiments, représentent deux genres dominants de la communauté épigée (plusieurs dizaines à
plusieurs centaines par m²), en association avec des vers tubicoles (Eunicidae, Sabellidae), de
nombreux Crustacés, des oursins réguliers (Astropyga radiata) et irréguliers au mode de vie
fouisseur (Maretia sp, Brisopsis spp.). Les milieux meubles colonisés par ces organismes
correspondent préférentiellement à des zones marquées par une relative stabilité sédimentaire
(faible action des houles, courants) (ARVAM et IARE, 1995 ; Bigot et al. 1998) ;
- le sous-faciès à Potamilia sp. remplace progressivement les peuplements à coraux solitaires, à
partir de la Grande Chaloupe jusqu’à la Grande Ravine. Bien que les organismes restent les
mêmes, on remarque sur ce secteur un peuplement bien différent du précédent sous-faciès.
L’abondance des vers fouisseurs tubicoles du genre Potamilia est très supérieure aux autres
espèces et peut atteindre de très fortes densités (de l’ordre de 500 vers/m²) qui laissent penser à
un changement des conditions hydrodynamiques au niveau de cette zone de cap (Durville,
1995) ;
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le sous-faciès à Virgularia sp. succède ensuite aux vers Potamilia sp. à partir de la Grande
Ravine jusqu’à la rivière Saint-Denis. Sur ce secteur, le substrat présente une couche importante
de sédiments vaseux. Le peuplement dominant est constitué de pennatules du genre Virgularia
qui dressent leurs panaches hors du sédiment (quelques dizaines/m²). Elles sont accompagnées
de quelques coraux solitaires et de vers fouisseurs. On peut noter la présence par plaques d’une
algue verte Caulerpa mexicana et d’un petit mollusque Oliva volvaroides (Durville, 1995).
De manière générale, ces fonds restent relativement pauvres du point de vue biologique, malgré une
succession de peuplements benthiques bien particuliers. Du fait de la petite taille de tous ces individus
de surface, la biomasse reste faible en ces zones (Durville, 1995).
3.5.2.2.2 Faciès endogés de pentes sablo-vaseuses profondes
Ce type de peuplement est présent sur la zone sablo-vaseuse à partir de -40 et au delà de -60/80 mètres. Il est caractérisé par une majorité de micro-crustacés (Amphipodes), de petits mollusques
bivalves et d’annélides polychètes tubicoles. La richesse et/ou l’abondance de ces peuplements est
variable selon l’importance de la pente et l’accumulation potentielle d’éléments sédimentaires fins.
De façon générale, ces fonds sablo vaseux sont peu favorables à l’installation de populations de
poissons diversifiées. Les seules espèces territoriales rencontrées sont des Hétérocongres
(Heteroconger hassi) qui s’enfouissent dans le sédiment. Ce milieu accueille aussi au cours de l’année
des poissons pélagiques comme le "Pêche Cavale" (Selar crumenophthalmus). Elle présente un intérêt
halieutique potentiel pour la pêche côtière à la Réunion (Bigot et al., 1998 ; COM et UDR, 1984).
En l’absence d’organismes fixés, l’étude des milieux marins profonds pourrait être réalisée grâce aux
peuplements endogés. Ils serviront le cas échéant, d’indicateurs biologiques des perturbations qui
pourraient affecter les milieux naturels (Bigot et al., 1998). Globalement, les milieux sablo vaseux et les
peuplements enfouis qu’ils abritent sont assez résistants aux perturbations qu’ils subissent.
3.5.2.2.3 Peuplements de cordon à galets
Les secteurs peu profonds et proches du rivage sont soumis à l'action régulière de la houle et des
courants littoraux. Les galets y sont généralement en perpétuel remaniement. La turbidité des eaux y est
importante (influence terrigène, remaniement particulaire) et les courants forts. Ils offrent aux potentiels
organismes benthiques des substrats de fixation instables, peu propices à la colonisation et au
développement. Ils sont, à de rares exceptions près, très peu colonisés (Bigot et al., 1998). Ils protègent
également le littoral de l’érosion et des vagues, spécialement durant les "grandes" marées.
D'un point de vue ichtyologique, l’intérêt écologique de ces milieux a longtemps été sous-évalué. Les
peuplements adultes pionniers, composés d’espèces non territoriales à large spectre alimentaire ou
d’herbivores (Acanthuridae), ne présentent pas de spécificité remarquable. En revanche, dans un
environnement à dominante sableuse, les galets littoraux constituent une des rares zones potentielles
d’accueil des jeunes poissons lors de leur phase de colonisation.
En effet, lors de l’éclosion des œufs de poissons, toutes les espèces entament une période larvaire
planctonique pélagique, de durée très variable, pouvant les entraîner à très grande distance de leur lieu
d’éclosion. Au bout de quelques semaines de cette vie, d’importantes mutations se produisent, modifiant
profondément l’apparence des jeunes poissons, mais également leur comportement et leurs besoins
écologiques. Cette mutation tissulaire et organique est appelée mutation ontogénique et est notamment
marquée, chez les espèces démersales et nectobenthiques, par une installation et une sédentarisation
sur un premier habitat nourricier.
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Les cordons de galets semblent présenter les caractéristiques mésologiques (hydrodynamisme,
complexité structurale, alimentation, etc.) propices à cette première installation. Cette colonisation est
cependant transitoire, car les jeunes recrues doivent par la suite migrer vers d’autres milieux plus
favorables à leur croissance (recherche de biotopes plus stables donc plus profonds). Les cordons de
galets sont donc abandonnés pour de nouveaux habitats. Ils n’en demeurent pas moins essentiels à la
survie et à la pérennité des peuplements de poissons concernés qui, lors du recrutement de l’année
suivante, recoloniseront transitoirement ces zones littorales privilégiées (Planes, 1993).
Ces fonds présentent donc un intérêt écologique globalement faible du point de vue de la faune fixée, du
fait de l’instabilité des galets qui ne permet pas aux colonies de s’établir durablement. En revanche, d’un
point de vue ichtyologique, ces zones de nurserie ont un rôle fondamental lors de la phase de
colonisation post larvaire de nombreuses espèces de poissons.
3.5.2.2.4 Peuplements de substrats durs
Qu’ils soient naturels ou artificiels, superficiels ou profonds, les secteurs à substrat dur ou aggloméré
constituent des "enclaves" isolées émergeant de pentes sablo-vaseuses parsemées de galets épars.
Comparativement aux milieux avoisinants, leur relative stabilité géomorphologique en fait des milieux
plus stables, propices à l'installation de la faune marine et au développement de réseaux trophiques
complexes et diversifiés.
y
Peuplements de banc corallien
Ce faciès correspond à un stade embryonnaire de la construction corallienne, installé sur les surfaces
volcaniques solidifiées de faible profondeur. Il est caractérisé par un relief marqué et une colonisation
corallienne exceptionnelle pour le secteur d’étude. Deux sous-faciès peuvent être distingués :
- le sous-faciès à coraux denses est marqué par un taux de recouvrement et une diversité en
Madrépores (coraux durs) élevés, malgré l’action de nombreux facteurs de stress sur cette zone
littorale. Les principales espèces rencontrées sont des Poritidae (Porites rus, Porites lutea), des
Pocilloporidae (Pocillopora verrucosa, Pocillopora eydouxi), des Faviidae (Favia spp., Montastrea
annuligera, Favites spp., Platygyra daedalea), des Millepores (Millepora platyphylla) et des
Acroporidae (Acropora robusta, Acropora danae, Acropora humilis) qui attestent d'un
hydrodynamisme modéré. La richesse biologique de cet écosystème est incontestable tant du
point de vue de l'abondance des coraux qui s'y développent que du pool d'organismes
benthiques présents (Bigot et al., 1998) ;
- le sous-faciès à coraux épars. La richesse intrinsèque au milieu diminue en périphérie où l'on
retrouve un sous-faciès à peuplements de dalle basaltique arasée, soumis à l’action de
paramètres limitants liés à la présence de facteurs environnementaux défavorables (ravines,
hydrodynamisme, conditions édaphiques).
Les zones de banc corallien sont, en outre, favorables à l’établissement d’une faune ichtyologique
remarquable, dense et diversifiée, marquée par un déséquilibre structurel probablement lié à la pression
de pêche littorale. Les planctonophages, représentés surtout par des Pomacentridae (Chromis nigrura,
Chromis dimidiata) dominent tandis que les espèces d’intérêt commercial sont quasi absentes (Bigot et
al. 1998).
Les différentes études réalisées sur ce faciès ont mis en évidence sa richesse écologique globale, ainsi
qu’une nette diminution de la diversité biologique observée depuis les années 1980. Actuellement, cette
richesse biologique reste exceptionnelle au niveau de zones localisées, notamment du point de vue de
l'abondance des organismes coralliens bio-constructeurs qui s'y développent. Les taux de recouvrement
par les coraux constructeurs sont aujourd’hui de l’ordre de 30 à 45 % sur l’ensemble de l’unité
géomorphologique du Camp Magloire (PARETO, 2011).
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Peuplements de substrats artificiels et enrochements naturels
Les potentialités de colonisation des substrats artificiels stabilisés (tétrapodes©, blocs cubiques
rainurés©, enrochements) sont importantes et relativement rapides (quelques années). La nature de ces
peuplements est variable dans le temps et dans l'espace.
Comme pour les bancs coralliens, ce faciès est caractérisé par une alternance de deux sous-faciès à
peuplements benthiques caractéristiques, souvent déterminés par les conditions édaphiques
rencontrées :
- le sous-faciès à coraux denses, localement comparable aux biocénoses de banc corallien, est
présent sur certains littoraux artificiels stabilisés peu profonds de la Pointe des Galets à la Pointe
du Gouffre. Les peuplements benthiques présentent un nombre important d’espèces fixées,
majoritairement représentées par des espèces coralliennes pionnières (Pocillopora verrucosa,
Pocillopora damicornis, Acropora spp., Porites spp) et des espèces algales (gazon algal, algues
calcaires Mélobésiées). Les peuplements ichtyologiques sont généralement représentés par des
espèces inféodées aux constructions coralliennes (fonction de leur niveau de développement) ou
caractéristiques des zones de petits fonds rocheux. Le relief marqué de ces milieux, offrant de
nombreuse loges et habitats à une faune diversifiée, leur confère une habitabilité importante
(poissons, crustacés, mollusques, etc.). (Bigot et al. 1998).
- le sous-faciès envasé à coraux épars, rencontré sur les littoraux artificiels soumis à des facteurs
de stress importants (milieu physique contraignant, activité humaine), présente un nombre
d’espèce inférieur et un substrat moins colonisé que le sous-faciès précédent. Seules quelques
espèces algales (gazon algal, algues calcaires Mélobésiées) et de Madrépores (corail dur)
résistants et de petite taille se développement de façon limitée, laissant la place à d’autres
espèces mieux adaptées aux conditions environnementales contraignantes telles que les
Alcyonaires (corail mou). Au niveau des stations proches de Saint-Denis, le corail disparaît
complètement et ce sont des organismes caractéristiques de zones sombres qui apparaissent
comme les éponges, les ascidies et les comatules. Les peuplements ichtyologiques associés
sont également plus simples avec quelques espèces essentiellement herbivores telles que
Acanthurus spp. (Chirurgiens). (Durville, 1995)
Bien que d’un point de vue fonctionnel, la création de ces "linéaires côtiers artificialisés" entraîne
souvent des perturbations sur le milieu naturel (impact paysager, modifications courantologiques,
blocage de la dynamique sédimentaire littorale, multiplication de facteurs de vulnérabilité littoral, etc.),
l'implantation de ces structures permet d'introduire des substrats stabilisés favorisant la fixation d’une
faune et d’une flore marine diversifiée dans des environnements sédimentaires instables (galets, sables)
(Bigot et al., 1998).
y
Peuplements d’affleurements basaltiques profonds
Les zones d’affleurements basaltiques profonds sont caractérisées par une courantologie de fond
souvent importante sur le secteur d’étude (Troadec, 1991). L'analyse des peuplements benthiques a mis
en évidence peu d'espèces coralliennes fixées. Une dizaine d'espèces ont été recensées entre 35 et
50 mètres de profondeur où leur abondance n'excède pas 5 % de recouvrement. Ils sont constitués
majoritairement par des espèces caractéristiques d'éclairement réduit (Leptoseris sp., Pachyseris
speciosa, Mycedium cf. elephantotus, Turbinaria peltata) ou indicatrices d'hypersédimentation
(Horastrea indica, Coscinarea monile, Favites pentagona, Goniopora sp.).
Les concrétions coralligènes (algues calcaires encroûtantes) y sont très abondantes et représentent plus
de 60 % de la couverture du substrat. Les peuplements d'Antipathaires, caractéristiques des
profondeurs (Faure, 1982, Bouchon, 1978 dans Bigot et al., 1998), et les peuplements à Gorgonaires
sont assez peu abondants comparativement à d'autres secteurs équivalents. Ils sont associés à
quelques Spongiaires encroûtants et à des ascidies pyriformes de la famille des Botryllidae (Bigot et al.,
1998).
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Ces affleurements profonds sont en revanche caractérisés par une forte diversité biologique et une
abondance des peuplements ichtyologiques. Ils sont dominés par des planctonophages (Pseudanthias
cooperi, Pseudanthias evansi) dont certains de taille moyenne à grande (Acanthurus thompsoni, Naso
hexacanthus, Priacanthus hamrur). Ces affleurements sont régulièrement visités par de grands
prédateurs (Epinephelus tukula, Lutjanus argentimaculatus, Gymnosarda unicolor) d'intérêt halieutique
important. On note la forte abondance d’espèces commerciales à régime carnivore (Lutjanus kasmira,
Cephalopholis urodeta, Sargocentron spp., Myripristis spp.) malgré une exploitation importante de ces
milieux par les pêcheurs basées au Port et à l’abri côtier de La Possession (PARETO, 2011).
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Tableau 38 : synthèse des variables écologiques par faciès et sensibilité
L’apparition d’encaissement abrupts, transversaux à la côte, à partir -40m et au delà de -150 m, de type
canyons de paléo ravines, pourraient être les habitats refuges et de reproduction de nombreuses
espèces de poissons de fonds d’intérêt halieutique. Ce type d’habitat essentiel, et sa fonctionnalité, ont
été étudiés en Méditerranée par Farrugio (2010), qui identifie ces canyons comme habitats refuges et de
reproduction de la plupart des espèces démersales pêchées.
L'analyse comparative des sources bibliographiques ne révèle pas de modification structurelle
fondamentale des communautés benthiques au cours du temps, mais met en évidence une nette
diminution du nombre d'espèces rencontrées et une baisse du taux de recouvrement en l'espace de 25
ans. Cette évolution pourrait être liée aux différentes phases de travaux entreprises depuis 1980 sur le
Port de La Possession (dragages et clapages de matériaux terrigènes fins).
3.5.2.3 Sensibilité écologique
La notion de sensibilité écologique peut se définir comme l’aptitude d’une biocénose à résister à un
facteur de stress, le facteur de stress étant défini comme une situation qui force le système à mobiliser
ses ressources et dépenser une quantité plus grande d’énergie pour maintenir son intégrité.
L’aptitude à résister à un facteur de stress comprend les aspects précédemment abordés :
- l’un est représenté par les variables compositionnelles de la biocénose, comme la richesse ou la
diversité spécifiques. On peut en effet supposer que plus une biocénose est riche et diversifiée,
plus les pertes seront grandes en cas d’agression ;
- l’autre aspect est représenté par les variables structurelles et fonctionnelles que représentent
l’inertie (résistance qu’oppose un système à une contrainte) et la résilience (manière dont le
système se déforme et revient ou non à son état initial après avoir subit cette contrainte).
L’objectif de ce chapitre est donc de décrire les structures biocénotiques marines présentes sur le
secteur d’étude, en rappelant d’une part leur valeur compositionnelle et en abordant les aspects
quantitatifs et les relations d’interdépendance mises en évidence entre les différents organismes.
Cette évaluation a permis la hiérarchisation des peuplements étudiés selon quatre niveaux de sensibilité
écologique croissante : "Très Faible", "Faible", "Moyenne" et "Forte".
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3.5.2.4 Vulnérabilité littorale et hiérarchisation des zones d’enjeux
Afin d’établir un diagnostic territorialisé permettant de hiérarchiser les zones d’enjeux sur l’ensemble du
secteur d’étude, les données suivante on été croisées :
- sensibilité écologique des milieux (Cf. paragraphe précédent) ;
- facteurs de vulnérabilité et risques potentiels encourus par la mise en œuvre du projet à court,
moyen et long terme, tant durant la phase de travaux que durant la phase d’exploitation.
Contrairement aux données relatives à l’intérêt écologique qui s'attachent à décrire les caractéristiques
intrinsèques des milieux littoraux, les facteurs de vulnérabilité caractérisent les différentes sources de
pression en fonction de leur nature et de l'importance des risques qu'elles présentent pour
l'environnement. Les principales informations concernant les facteurs de vulnérabilité littorale se
rapportent :
•
•
•
Au milieu physique :
o présence de rivières et de ravines en eaux ou sèches,
o émergences d'eaux douces côtières et sous marines (par percolation),
o exposition aux houles cycloniques ;
Aux usages du milieu littoral :
o zones de pêche ou de collecte de ressources marines,
o zones de fréquentation touristiques, activités aquatiques (plongée, baignade, surf),
o zones ayant un intérêt culturel ou historique particulier ;
Aux différentes catégories d'activités humaines :
o zones portuaires,
o zones de travaux (en cours ou en projet),
o centres urbains (location et densité de population),
o zones industrielles (nature des industries, stockage de substances toxiques, pollutions),
o points de rejets d'eaux usées urbaines (émissaires, station d’épuration) et/ou pluviales.
L'ensemble des informations concernant les descripteurs ci-dessus est détaillée ci-après pour chacune
des unités géomorphologiques concernées par la présente étude.
Il convient de préciser que les niveaux d’enjeux définis dans ce chapitre (élevé, moyen, faible),
sont relatifs à la zone d’étude. Globalement, la zone d’étude, bien que présentant des habitats
diversifiés dont certains ayant un fort intérêt fonctionnel, à une production biologique et une
biodiversité bien plus faibles que les récifs coralliens de l’ouest de l’île.
Ainsi, à l’échelle de l’île, les différents habitats et biocénoses associées de la zone d’étude ont un
intérêt patrimonial et fonctionnel faible à moyen hormis pour les affleurements basaltiques et le
banc corallien, qui présentent un intérêt patrimonial et fonctionnel fort.
E2_Etat Initial
3.5.2.4.1 Zone 46 : de la pointe des jardins au tunnel de la route en corniche
•
Intérêt écologique remarquable
Cette zone, située dans le cône de déjection de la Rivière Saint-Denis, ne présente pas d’originalité
particulière concernant ses habitats littoraux. En revanche, la localisation d’une zone de frayère, bien
connue à La Réunion, d’espèces migratrices de la famille des « cabots bouche-rondes » (les adultes des
« Bichiques »), lui confère un intérêt patrimonial certain.
Le cycle du cabot bouche-ronde est aujourd’hui bien appréhendé. Il s’agit d’espèces amphidromes : les
adultes vivent et se reproduisent en rivière, les larves sont entraînées vers l’océan et, après plusieurs
mois passés en mer, les juvéniles (ou « bichiques ») se regroupent aux estuaires pour recoloniser les
rivières.
•
Facteurs de vulnérabilité
La vulnérabilité globale du secteur est marquée par la présence de la Rivière Saint-Denis (dessalures et
turbidités chroniques) et de son lit primaire, fortement urbanisé et industrialisé (Brasserie Bourbon). En
outre, la densification du tissu urbain, aboutissant progressivement à une imperméabilisation des sols,
particulièrement vulnérables aux risques de ruissellements (routes, toitures, chaussées, etc.), participe
également à cette vulnérabilité générale.
Cette zone littorale jouxte également le centre ville de Saint-Denis où se concentrent les activités
commerciales, les administrations ainsi que de nombreux quartiers d'habitations. Ces différentes
structures sont normalement raccordées au réseau d’assainissement communal, mais de nombreux
dysfonctionnements du réseau sont actuellement visibles (buses endommagées, postes de refoulement
défaillants). Des effluents bruts sont fréquemment rejetés en mer (buses de la Pointe des Jardins),
contribuant à entretenir la turbidité chronique des eaux.
En ce qui concerne les facteurs liés à l’activité humaine directe, la collecte saisonnière des bichiques,
pratiquée massivement dans l’embouchure de la Rivière Saint-Denis, principalement de janvier à mars,
représente également une forte pression de pêche sur les stocks de poissons, dans des espaces aux
équilibres écologiques fragiles (zone estuarienne).
3.5.2.4.2 Zones 47 et 48 : du tunnel de la route en corniche à la pointe de la Ravine à Malheur
•
Intérêt écologique remarquable
Ces deux zones se caractérisent par la présence au large d’un vaste affleurement basaltique d’intérêt
écologique et halieutique remarquable, s’étendant à partir de -50 m et au delà de -100 m.
La frange littorale est constituée, outre la carapace en tétrapodes de la route du littoral d’intérêt
écologique modéré, d’une succession de cordons littoraux à galets et d’enrochements naturels
particulièrement bien colonisés par une faune corallienne riche et relativement diversifiée au niveau de
la pointe du gouffre. Ces formations géomorphologiques présentent en ces zones un intérêt majeur en
termes de colonisation larvaire de nombreuses espèces de poissons d’intérêt halieutique (vivaneaux,
capucins, rougettes, etc.) dont les stades adultes se rencontrent principalement en profondeur, au
niveau des affleurements basaltiques.
Les zones littorales et profondes sont séparées par une vaste plaine d’accumulation sédimentaire
d’intérêt écologique faible, mais présentant de très fortes potentialités en terme d’aménagements
stratégiques de type récif artificiel. En effet, cette zone intermédiaire de transit (sédiments, matières
organiques et minérales dissoutes et particulaires, larves planctoniques, etc.), comparable à un large
écotone, est parcourue saisonnièrement par bon nombre d’espèces, lors de leurs migrations
Pièce E – Etude d’impact
Etabli le : 28/02/2011
Révisé le : 17/06/2011
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Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession
ontogéniques, en provenance de leurs habitats nourriciers littoraux et en direction de leurs habitats
refuges et de reproduction profonds. L’immersion de récifs artificiels en ces zones représente une halte
salutaire, permettant à ces populations migratrices de régénérer leurs ressources en vue de coloniser de
nouveaux habitats naturels hautement compétitifs (prédation, territorialisme, etc.).
Il a été mis en évidence que cette zone (comme tout le linéaire Saint-Denis – La Possession), est
utilisée par la Baleine à bosse et le Grand dauphin de l’Indo Pacifique. Dans cette zone, un groupe
de 20 individus de Dauphine long-bec a été également observé à 1,7 km de la côte, dans des eaux de
50 m de profondeur.
L’affleurement rocheux de la Pointe du Gouffre, présentant plusieurs cavités et recouverte en grande
partie de corail, constitue par ailleurs un habitat d’alimentation et de développement potentiel pour les
tortues imbriquées.
•
Facteurs de vulnérabilité
La typologie exceptionnelle de cette frange littorale (falaise active) confère à ces zones un degré nul
d'urbanisation, à l'exception de la Grande Chaloupe. Ce littoral est en revanche sous l’influence de la
plupart des régimes cycloniques intéressant les côtes réunionnaises. En effet, les houles cycloniques
atteignent l’île en général par le secteur nord-est à nord-ouest trois à quatre fois pas an. Ce type de
houle joue un rôle déterminant dans l’établissement et le contrôle des communautés benthiques par une
action sur le cordon littoral et les sédiments des fonds meubles.
Ce littoral est également sous l’influence du secteur de La Montagne, très arrosé en saison humide, qui
expose les communautés benthiques à des phénomènes de dessalures chroniques des eaux côtières
(ruissellements, percolations). Cette perturbation peut induire, ou favoriser lorsque d’autres facteurs de
vulnérabilité interviennent simultanément (température élevée, fort ensoleillement, apports de polluants
divers), des phénomènes de blanchissement corallien qui aboutissent généralement à la mort des
colonies concernées. En 2005, un fort blanchissement observé par photographie aérienne fut à l’origine
d’une mortalité massive des communautés coralliennes installées sur cette zone.
E2_Etat Initial
une distance de 2,7 km de la côte, dans des eaux de 500 m de profondeur. Toutefois, ayant un habitat
préférentiellement pélagique, il est peu probable que cette espèce se rapproche plus des côtes sur ce
secteur de La Réunion.
L’affleurement rocheux de la Ravine à Malheur constitue un habitat d’alimentation et de développement
adapté à la tortue verte, dont la présence d’un individu à plusieurs reprises montre qu’il pourrait
être installé au niveau de cet habitat.
Le banc récifal des Lataniers à la Possession, présentant quelques cavités et recouverte majoritairement
de corail, constitue un habitat d’alimentation et de développement potentiel pour les tortues
imbriquées.
•
Facteurs de vulnérabilité
L’agglomération de la Possession dispose d’un réseau de collecte des eaux usées raccordé à la station
d’épuration du Port. Toutefois, le poste de refoulement des eaux usées situé en amont des Lataniers
présente des dysfonctionnements fréquents qui engendrent des rejets accidentels d’eaux brutes
directement en mer. Leur impact présent et/ou passé sur le milieu marin littoral est incontestable. Le
littoral de La Possession est également soumis à de nombreux facteurs de risques industriels directs ou
indirects (zone portuaire, ZAC 2000, etc.).
En été austral, cette zone est particulièrement exposée aux houles cycloniques qui peuvent
périodiquement être responsables de dégradations importantes (destruction des colonies coralliennes).
En 2007, lors du cyclone Gamède, une houle de 11 mètres a été mesurée au nord du Port Est. Cette
zone a également été concernée par le phénomène de blanchissement corallien de 2005, qui a affecté
toutes les zones littorales peu profondes du secteur nord-ouest de l’île.
Ce secteur littoral est accessoirement un site très fréquenté en terme d'activités et d'usages du milieu
marin (pêche, chasse sous-marine, etc.), grâce à la proximité du port de plaisance et de l’abri côtier de
La Possession, qui ne sont pas sans effets sur les ressources exploitées.
Concernant les usages, la pêche et dans une moindre mesure la chasse sous-marine pratiquée sur les
sites les plus accessibles, ont également un impact non négligeable sur les espèces d’intérêt
commercial (Grande Chaloupe, Pointe du Gouffre, Affleurement basaltiques profonds).
3.5.2.4.3 Zone 49 : de la pointe de la Ravine à Malheur au port de La Possession (digue est)
•
Intérêt écologique remarquable
Cette zone est marquée par des formations coralliennes (banc corallien) situées entre la ravine à
Malheur et la ravine des Lataniers. Installés entre 2 et 6 mètres de profondeur, ce banc se développe
sur des affleurements basaltiques littoraux, à la faveur de conditions de milieu particulières
(hydrodynamisme, éclairement). A ce titre, soulignons que cette zone, située en baie de La Possession,
est très protégée d’un point de vue hydrodynamique en régime d’alizés et donc très sensible aux
phénomènes de sédimentation. Des affleurements basaltiques ont également été recensés au large de
la baie. Ils sont situés plus profondément, à partir de -35 mètres, et abritent également une faune et une
flore riches et diversifiées.
Ces caractéristiques hydrodynamiques et climatiques relativement clémentes en régime d’alizés
permettent, en période d’hiver austral, aux populations de baleines à bosse (Megaptera novaeangliae)
de venir s’y installer provisoirement, afin d’y terminer leurs derniers mois de gestation et d’y mettre bas
leurs nouveaux nés.
Il a été mis en évidence que cette zone (comme tout le linéaire Saint-Denis – La Possession), est
utilisée par la Baleine à bosse et le Grand dauphin de l’Indo Pacifique. Une observation d’un groupe
d’une trentaine d’individus de Dauphin tacheté pantropical en transit a été observé dans cette zone, à
Pièce E – Etude d’impact
Etabli le : 28/02/2011
Révisé le : 17/06/2011
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Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession
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En résumé :
L’écosystème marin de La Réunion offre une grande richesse biologique (542 espèces recensées sur
le secteur d’étude) qui provient en partie de la grande diversité des habitats présents sur le territoire,
abritant des associations d’espèces caractéristiques. Il est possible de rencontrer sur la même zone
d’étude des espèces de milieux meubles à forte sédimentation (coraux solitaires, oursins fouisseurs)
et des poissons habituellement inféodés aux milieux récifaux (Chaetodontidae, Pomacentridae). Les
zones à galets littoraux sont quant à elles des zones privilégiées de colonisation de nombreuses
espèces de poissons juvéniles.
Au total ce sont 46 espèces de madrépores (coraux constructeurs de récifs), 26 espèces de poissons,
9 espèces de mammifères, 6 espèces de mollusques, 4 espèces de tortues marines et 3 espèces de
millépores qui ont été recensés sur le secteur d’étude. Bien que certaines d’entre elles ne soient
observées qu’exceptionnellement (certains cétacés, tortues et grands requins), ces espèces
pourraient être définies comme prioritaires, dans le cadre d’un suivi de restructuration des
écosystèmes dégradés lors des futurs travaux du présent projet.
Parmi les 165 espèces animales terrestres et marines de la Liste rouge de La Réunion, 13 ont été
recensées sur le secteur d’étude.
On distingue trois faciès de peuplement dans la zone d’étude :
- Substrats meubles : de manière générale, les substrats meubles sont prédominants sur la zone
d’étude, de la bathymétrie des -5/-10 mètres à plus de -90 mètres. Ces sédiments abritent une faune
benthique caractéristique composée d'espèces vivant à l'interface du fond (faune épigée) ou vivant
enfouies dans les sédiments (faune endogée).
- Cordons à galets : les secteurs peu profonds et proches du rivage sont soumis à l'action régulière
de la houle et des courants littoraux. Ils sont, à de rares exceptions près, très peu colonisés.
Ces fonds présentent globalement un intérêt écologique faible du point de vue de la faune fixée. En
revanche, d’un point de vue ichtyologique, ces zones de nurserie ont un rôle fondamental lors de la
phase de colonisation post larvaire de nombreuses espèces de poissons.
- Substrats durs : leur relative stabilité géomorphologique en fait des milieux plus stables, propices à
l'installation de la faune marine et au développement de réseaux trophiques complexes et diversifiés.
En matière de sensibilité écologique, les analyses de la zone d’étude ont montré qu’à l’échelle de l’île,
les différents habitats et biocénoses associées de la zone d’étude ont un intérêt patrimonial et
fonctionnel faible à moyen hormis pour les affleurements basaltiques et le banc corallien, qui
présentent un intérêt patrimonial et fonctionnel fort.
C’est le cas de la zone 49, de la pointe de la Ravine à Malheur au port de La Possession (digue est),
qui est une zone d’intérêt écologique remarquable, marquée par des formations coralliennes (banc
corallien) entre la ravine à Malheur et la ravine des Lataniers, entre 2 et 6 mètres de profondeur. Ce
banc se développe sur des affleurements basaltiques littoraux dans la baie de La Possession. Très
protégé d’un point de vue hydrodynamique en régime d’alizés, il est donc très sensible aux
phénomènes de sédimentation.
En période d’hiver austral, aux populations de baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) de terminer
leurs derniers mois de gestation et d’y mettre bas leurs nouveaux nés. Cette zone est également un
site de prédilection pour certaines populations de grands dauphins, en particulier le Grand dauphin
de l’Indo Pacifique (Tursiops aduncus).
Au sud de la Pointe du Gouffre, un habitat d’alimentation avéré pour la tortue verte et deux habitats
d’alimentation et de développement potentiels pour la tortue verte et la tortue imbriquée ont été
identifiés.
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Port
Zones industrielles
Station d'épuration
Courbe bathymétrique
Aire d'étude
Limite communale
Sources : Etude PARETO
Date : Février 2011
Echelle : 1 / 25 000
0
0.5
1 Kilomètre
Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession
4 Le milieu humain
E2_Etat Initial
La population réunionnaise est donc beaucoup plus jeune que la population de la métropole, comme on
peut l’observer sur la pyramide des âges ci-après, même si, depuis quelques années, la population
réunionnaise connaît un vieillissement certain.
Figure 22 : pyramide des âges de la population totale au 1er Janvier 2006 – INSEE - TER 2009
4.1
La population et l’habitat
Sources :
-
INSEE : http://www.insee.fr/fr/insee_regions/reunion
AGORAH, agence pour l’observation de La Réunion, l’aménagement et l’habitat ;
Études d’aménagement des trafics à long terme Nouvelle Liaison Saint-Denis Ouest. Études de trafic –
Diagnostic, MSR mars 2006
4.1.1 Une population en forte croissante
La population de l’île de La Réunion est en constante augmentation depuis son peuplement. De
100 000 habitants entre 1820 et 1850, elle atteint les 200 000 habitants entre 1910 et 1940.
Puis la croissance est exponentielle entre 1940 et 2000 où l’on atteint les 700 000 habitants. Au 1er
janvier 2004, la population réunionnaise est de 763 200 habitants puis 802 993 en 2007 et 821 168 en
2009.
Les études prévisionnelles soulignent la continuité de cette croissance avec une population estimée à
832 500 habitants en 2010 et 1 029 000 habitants en 2030.
Figure 21 : extrait du diagnostic territorial du projet tram-train (chambre d’agriculture) - données INSEE
La répartition de la population par classe d’âge reflète cette jeunesse de la population :
- 54 % de la population a entre 20 ans et 60 ans ;
- 11 % est âgée de plus de 60 ans ;
- et 35 % à moins de 20 ans.
Ainsi, on estime que la population réunionnaise devrait augmenter de 30% entre 2006 et 2030 alors que
dans le même temps, celle-ci n’augmenterait que de 9% en métropole.
Cette croissance s’explique en particulier par un fort taux de natalité. Il s’élève en effet, en 2007, à 18,5
% (contre 12,8 % en métropole) : on compte en moyenne 2,5 enfants par réunionnaise (contre 2 en
métropole).
Du point de vue du solde migratoire, plusieurs tendances ont été observées sur l’île de La Réunion :
- début des années 50 – le travail en métropole : en raison de la forte croissance démographique
réunionnaise et de l’exode rural dans les campagnes métropolitaine, les autorités trouvent des
emplois pour la main d’œuvre excédentaire et facilitent, voir impose («enfants de la Creuse»), le
départ des réunionnais et leur installation en métropole, d’où un solde migratoire négatif ;
- années 70 – le regroupement familial : le regroupement des familles en métropole conduit à une
augmentation des départs en métropole, le solde migratoire devient nettement négatif ;
- années 90 - le développement de l’activité touristique (cf. illustration ci-après) : le développement
du tourisme et du trafic aérien offre de nouveaux emplois et conduit à un solde migratoire de
nouveau positif ;
- depuis 2000, le solde migratoire annuel baisse mais reste toujours positif.
En outre, le taux de mortalité a fortement diminué passant de 30 ‰ dans les années 30 à 5 ‰ en 2007.
Plus bas qu’en métropole (8,4% en 2007), cet écart tient au fait de la jeunesse de la population
réunionnaise : seul 11 % de la population a plus de 60 ans (contre 22% en France métropolitaine).
Pièce E – Etude d’impact
Etabli le : 28/02/2011
Révisé le : 17/06/2011
EIE_V3_E2_Etat initial.doc
Version 3
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