Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession E2_Etat Initial
Pièce E – Etude d’impact EIE_V3_E2_Etat initial.doc
Etabli le : 28/02/2011 Version 3
Révisé le : 17/06/2011
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3.5.2 Caractérisation des biocénoses marines
L’étude des biocénoses s’articule autour de trois disciplines complémentaires :
- la description de la composition des peuplements, qui comprend le nombre, la composition et
l’intérêt patrimonial des espèces qui composent les biocénoses ;
- la caractérisation structurelle des communautés, qui s’attache à définir et à comprendre comment
les éléments du peuplement sont organisés les uns par rapport aux autres ;
- l’analyse fonctionnelle des processus biologiques qui, par deux points essentiels, la quantification
des individus et leur relation d'interdépendance (alimentation, prédation, associations), innovent de
façon décisive en regard des descriptions jusqu'alors données des communautés biotiques.
3.5.2.1 Composition des peuplements
3.5.2.1.1 Richesse spécifique
Un total de 542 espèces a été recensé sur le secteur d’étude (voir tableau suivant), au sein de 10
références bibliographiques datées de 1985 à 2010, auxquelles s’ajoutent :
- 4 espèces de cétacés (voir Tableau 34 suivant) recensées au travers des études menées par
Globice ;
- une espèce de tortue marine, la tortue verte (Chelonia mydas) observée par Kelonia (qui a
également identifié des habitats qui lui sont favorables, ainsi qu’à une autre espèce : la tortue
imbriquée (Erthmochelis imbricata).
Tableau 33 : nombre d’espèces (six principaux taxons) recensées au sein des quatre unités géomorphologiques
Zone Poissons Coraux durs Mollusques Echinodermes Crustacés Algues Nombre d’études
recensées
46 0 0 3 0 0 0 1
47 52 5 6 1 3 1 1
48 38 7 4 1 3 0 2
49 385 71 42 15 12 8 10
Total 386 71 48 16 13 9 10
La grande hétérogénéité des nombres d’espèces recensées entre zones et entre taxons est fonction, d’une
part, de la disparité des études menées sur les différentes zones et, d’autre part, des compétences des
experts sollicités lors de la réalisation de ces inventaires. Cependant, si l’on compare ces résultats aux 189
espèces de coraux et aux 1 090 espèces de poissons référencées à ce jour à la Réunion, ce secteur abrite
respectivement à lui seul 38 % et 35 % de ces deux derniers taxons, ce qui est considérable pour une zone
non-récifale.
Cette richesse biologique provient en partie de la grande diversité des habitats présents sur le territoire, qui
abritent des associations d’espèces caractéristiques : les biocénoses. Il est ainsi possible de rencontrer sur
la même zone d’étude des espèces de milieux meubles à forte sédimentation (coraux solitaires, oursins
fouisseurs) et des poissons habituellement inféodés aux milieux récifaux (Chaetodontidae, Pomacentridae).
Les zones à galets littoraux sont quant à elles des zones privilégiées de colonisation de nombreuses
espèces de poissons juvéniles.
3.5.2.1.2 Espèces patrimoniales
Le tableau suivant présente la liste des espèces patrimoniales recensées sur l’aire d’étude.
y Définitions
Les espèces patrimoniales sont l’ensemble des espèces protégées, des espèces menacées (liste
rouge) et des espèces rares, ainsi que (parfois) des espèces ayant un intérêt scientifique ou
symbolique. Le statut d’espèce patrimoniale n’est pas un statut légal. Il s’agit d’espèces que les
scientifiques et les conservateurs estiment importantes d’un point de vue patrimonial, que ce soit pour
des raisons écologiques, scientifiques ou culturelles.
La Convention sur le commerce international des espèces menacées (CITES, 1975) instaure un
statut de protection à quelque 5 000 espèces animales et 28 000 espèces végétales potentiellement
exploitées pour alimenter le commerce international. Ces espèces figurent dans les trois annexes à la
Convention où elles sont regroupées en fonction de la gravité du risque d'extinction que leur fait
courir ce commerce.
La liste de La Réunion recense 184 espèces animales et 19 espèces végétales terrestres et marines.
48 de ces espèces ont été recensées sur le secteur d’étude.
La Liste rouge des espèces menacées en France – Premiers chapitres consacrés à la faune de La
Réunion (UICN et al., 2010) est un outil essentiel pour identifier les priorités d’actions, surveiller
l’évolution des menaces et inciter tous les acteurs à agir pour limiter le taux d’extinction des espèces.
La gravité du risque d’extinction est intégré sous forme de codes : CR (danger critique d’extinction),
EN (en danger), VU (vulnérable), LC (préoccupation mineure) et DD (données insuffisantes).
Parmi les 165 espèces animales terrestres et marines de la Liste rouge de La Réunion, 5 ont été
recensées sur le secteur d’étude.
L’inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristiques marines d’Outre-
Mer (ZNIEFF Mer Outre-Mer, 2007) est un système hiérarchisé de classification des différents taxons
d’espèces marines présentes sur les côtes des départements d’outre-mer français selon neuf critères
d’intérêt patrimonial (Annexe 1). L’Initiative Française pour les Récifs Coralliens (IFRECOR) et le
Muséum National d’Histoire Naturelle actualisent actuellement la typologie ZNIEFF Mer Outre-Mer en
élaborant une classification d’habitats marins applicable à l’ensemble des collectivités d’outre-mer
français.
A La Réunion, cet inventaire regroupe 199 espèces Déterminantes (D) et Autres (A) dont 63 ont été
recensées sur le secteur d’étude.
Les espèces (animales ou végétales) sont protégées au travers de différents types d’arrêtés
(nationaux ou régionaux). Pour les espèces recensées la zone d’étude, deux arrêtés sont concernés :
- l’arrêté du 27 Juillet 1995 fixant la liste des mammifères marins protégés sur le territoire
national ;
- l’arrêté du 14 octobre 2005 fixant la liste des tortues marines protégées sur le territoire
national et les modalités de leur protection.
Parmi ces espèces de mammifères marins et de tortues marines, toutes celles recensées sur
la zone d’étude sont protégées, ce qui représente un total de 5 espèces (sans compter la Tortue
imbriquée dont seule la présence d’un habitat favorable a été mise en évidence sur la zone d’étude,
et non son observation directe, mais qui figure néanmoins dans le tableau suivant).