progrès en
Progrès en prévention
QRS qui est plus importante en dérivations
précordiales droites qu’en dérivation V6,
elle traduit un bloc pariétal (10).
La présence d’un bloc de branche droit
complet avec prolongation de la durée des
QRS dans les dérivations V1, V2 et V3
égale ou supérieure à 25 ms par rapport à
la dérivation V6 correspond au “bloc de
branche plus que complet”. Il peut être
considéré comme un bloc pariétal venant
se superposer à un bloc de branche spon-
tané, éventuellement physiologique, retrouvé
dans 22 % des sujets normaux ou encore
un bloc de branche lié au phénomène
apoptotique impliqué dans la dysplasie.
Les ondes Epsilon
Dans 30 % des cas, des modifications
spécifiques peuvent être rencontrées telles
que des ondes de post-excitation ventricu-
laires. Ce sont des potentiels de faible
amplitude qui ont été appelés pour cela les
ondes “epsilon”. Elles surviennent après
le complexe QRS au début du segment ST.
Elles sont le reflet sur l’électrocardiogramme
de surface de la présence de phénomènes
d’activation retardée de certaines fibres du
ventricule droit. Ces ondes sont plus
visibles en plaçant des électrodes à succion
connectées à l’électrode destinée au bras
droit, placée au niveau du manubrium, tan-
dis que celle du bras gauche est placée au
niveau de la xyphoïde, cette dérivation
constituant une dérivation bipolaire thora-
cique. Si de plus, on place l’électrode de la
jambe gauche dans la position V4 ou V5,
on pourra au lieu des dérivations standards
bipolaires des membres avoir trois dériva-
tions bipolaires thoraciques F1, F2, F3, F1
étant la dérivation bisternale. Cet arrange-
ment des électrodes est utilisé pour enregis-
trer de façon plus spécifique les potentiels
développés par les activations retardées des
fibres du ventricule droit, au niveau de
l’infundibulum, de l’apex et de la partie
diaphragmatique du ventricule droit. L’enre-
gistrement de ces ondes epsilon peut être
augmenté en accroissant la sensibilité de
l’enregistrement par 2 ou par 3 (11).
La dérivation bipolaire F1 qui a la même
orientation que VF semble la plus appro-
priée pour enregistrer les ondes epsilon.
Elle présente aussi l’avantage d’augmen-
ter l’amplitude des ondes atriales et peut
être utile dans la recherche d’une disso-
ciation auriculo-ventriculaire en cours de
tachycardie ventriculaire et peut aider à
étudier les rythmes atriaux lorsque l’onde P
est peu visible sur les autres dérivations
parce que de trop faible amplitude.
Dans de nombreux exemples, la forme de
l’onde epsilon n’a pas les aspects clas-
siques de petites oscillations survenant au
début du segment ST lorsqu’un nombre de
fibres myocardiques sont activées avec
retard, la forme des ondes epsilon peut
ressembler à un potentiel faible consti-
tuant une prolongation atypique de l’onde
R’ dans les dérivations V1-V3. Il en résulte
que tout potentiel enregistré en V1, V2 ou
V3 supérieur de 25 ms à la durée de QRS
en dérivation V6 peut être considéré
comme une onde epsilon à proprement
parler, démontrant une post-excitation des
fibres myocardiques du ventricule droit.
La dispersion de QT d’une dérivation à
l’autre sur un électrocardiogramme douze
dérivations, et les signes montrant les
variations de la surélévation du segment ST
dans les dérivations précordiales explorant
le ventricule droit, nécessitent des études
complémentaires. Elles peuvent être un
signe important dans l’identification des
patients à risque apparentés au syndrome
de Brugada.
Bien que l’ECG soit une aide précieuse au
diagnostic de la DVDA, il existe des
formes avec dilatation importante des
cavités droites et ECG dans les limites de
la normale.
La méthode de sommation-moyennage est
une autre méthode pour traiter le signal
électrocardiographique de façon à aug-
menter son amplification sans y inclure
les distorsions induites par les bruits de
fond importants produits par les muscles
squelettiques. Ces potentiels tardifs sont
la contre-partie des potentiels retardés
enregistrés au cours des explorations
endocavitaires ou épicardiques, ils sont
l’équivalent d’ondes epsilon d’amplitude
trop faible pour pouvoir être visibles sur le
tracé de surface. Elles sont observées plus
fréquemment chez les patients qui ont eu
des épisodes de tachycardie ventriculaire.
L’utilisation d’une bande passante de
25 Hz, au lieu des 40 Hz généralement
utilisés dans la maladie des coronaires,
permet d’augmenter la sensibilité de cette
technique (12).
Les troubles du rythme
Ils peuvent se présenter sous la forme de
troubles du rythme supraventriculaires,
extrasystoles, flutter, fibrillation ou des
troubles du rythme ventriculaires généra-
lement des extrasystoles. Dans ce cas, il
faut calculer leur axe. Les extrasystoles à
axe vertical ou droit sont les plus sus-
pectes, mais nous connaissons des
patients atteints de dysplasie ventriculaire
droite avec troubles du rythme prenant
leur origine au niveau du ventricule
gauche. Les mêmes règles s’appliquent à
des épisodes de doublets, triplets, lam-
beaux de tachycardie ventriculaire non
soutenus, ou lambeaux de tachycardie
ventriculaire soutenus. Les extrasystoles
ventriculaires d’effort ont été décrites,
cependant dans la dysplasie, les extrasys-
toles sont le plus souvent présentes au
repos, disparaissent pendant l’effort et
réapparaissent pendant la phase de récu-
pération. On sait que c’est au cours de
celle-ci que des cas de mort subite ont été
observés chez les sportifs (13).
L’échocardiographie
Elle fournit des éléments importants dans
les formes suffisamment évoluées.
Cependant, dans les formes mineures, il
est difficile de mettre ces anomalies en
évidence et des études ont montré que cet
examen n’était vraiment valable que
comme confirmation du diagnostic chez
les patients qui avaient d’autres éléments
faisant suggérer la maladie.
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Act. Méd. Int. - Hypertension (12), n° 5, mai 2000