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LaLaLa Juin 2015 NO.3
ŒUVRE PONTIFICALE DE SAINT-PIERRE-APÔTRE
BarqueBarqueBarque PierrePierrePierre
Un peu de miséricorde rend le monde moins froid! Un peu de miséricorde rend le monde moins froid! Un peu de miséricorde rend le monde moins froid!
Le 17 mars 2013, après son élection, le pape François a consacré son premier Angélus au thème de la miséricorde. Ces paroles programmatiques de son
pontificat ont beaucoup touché les personnes par la simplicité et la justesse de ses propos, à ce moment de notre histoire ecclésiale : « Ressentir la miséricorde,
c'est un mot qui change tout. C'est ce que nous pouvons ressentir de mieux : cela change le monde. Un peu de miséricorde rend le monde moins froid et plus juste.
Nous avons besoin de bien comprendre cette miséricorde de Dieu, ce Père miséricordieux qui a une telle patience... Souvenons-nous du prophète Isaïe, qui affirme
que même si nos péchés étaient rouges écarlates, l'amour de Dieu les rendra blancs comme neige. C'est beau, la miséricorde! »
Le Pape croit que la miséricorde peut aider à changer le monde. C'est sans doute ce qui l'a incité à consacrer une Année sainte de la Miséricorde. Cette année
spirituelle sur la miséricorde peut changer notre monde, notre relation avec les autres et avec Dieu. Dans un grand mouvement d'amour, Dieu continue à
manifester sa tendresse sur notre monde. À travers Jésus et ses disciples, il nous aide concrètement et nous pardonne nos faiblesses. Jésus nous invite aussi à faire
de même envers nos frères et sœurs : « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » (Mt 5, 48) La racine hébraïque du mot « miséricorde »
indique le sein maternel et la tendresse miséricordieuse. Ainsi, les entrailles du Seigneur, issues du sein et de la tendresse de Dieu pour son peuple et ses enfants,
sont à la racine de la Miséricorde Divine dans l'Ancien Testament : « Ephraïm est-il pour moi un fils chéri, un enfant qui fait mes délices? Chaque fois que j'en parle,
je dois encore et encore prononcer son nom; et en mon cœur, quel émoi pour lui! » (Jr 31, 20) Quel père ou mère n'a jamais ressenti cela en sachant son enfant
malade ou perdu?
La miséricorde et le pardon des péchés sont intrinsèquement liés. Don parfait du Ressuscité, ils font l'objet de la mission du prêtre. Ils permettent également de
découvrir ce Dieu, Père « riche en miséricorde à cause du grand amour dont il nous a aimés ». (Ep 2, 4) Son « cœur profond » et ses « entrailles » frémissent de
douleur pour les humains qui s'éloignent de sa présence.
Dans l'Église, le prêtre reste le médiateur de cette miséricorde : « La paix soit avec vous! Comme le Père m'a envoyé, à mon tour je vous envoie. Recevez l'Esprit
Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » (Jn 20, 21-23) Le sacrement de la
Miséricorde du Seigneur, de paix, de guérison et de libération est la mission du prêtre et mérite pour cela notre principal souci pastoral. Comme bienfaiteurs et
bienfaitrices des jeunes qui étudient dans les séminaires de l'Œuvre pontificale de Saint-Pierre-Apôtre, nous participons à cette mission miséricordieuse de
l'Église. Ces jeunes ont besoin de nos prières et de notre soutien. Ils ont besoin d'écouter et de prier la Parole de Dieu, de la laisser résonner dans leur cœur et
d'apprendre à vivre la Miséricorde du Seigneur. D'abord pour eux-mêmes, sur le chemin du sacerdoce, puis pour être des ponts entre Dieu et les hommes, et des
signes qui traduisent l'amour de Dieu pour les hommes et les femmes, quels que soient leur choix et leur condition de vie. Nous sommes dans la belle barque de
l'Église, nous devons nous soutenir les uns et les autres.
Père André Gagnon, s.j.
Directeur national des OPM
Bonnes vacances estivales!
Source : OPSPA Source : OPSPA Source : OPSPA
René Mailloux, f.m.s.
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Lors d'une cérémonie pénitentielle dans la
basilique Saint-Pierre, le pape François a
annoncé une Année sainte de la Miséricorde.
Elle commencera le 8 décembre 2015, fête de
l'Immaculée Conception et elle se terminera le
20 novembre 2016, fête du Christ-Roi.
L'organisation de cette Année sainte sera
confiée au Conseil pontifical pour la promotion
de la nouvelle évangélisation. Dans l'exhortation apostolique sur la
joie de l'Évangile (Evangelii gaudium), le mot miséricorde figure trente
et une fois. Je crois que l'on ne peut pas se tromper quand on dit que le
Pape voit cette nouvelle évangélisation comme toute empreinte de
miséricorde.
Cette Année sainte de la Miséricorde se terminera le jour du 50e
anniversaire de la clôture du Concile Vatican II. Nous n'avons appliqué
jusqu'à maintenant que quelques-unes des directives de ce Concile.
Nous ne nous sommes pas suffisamment imprégnés de son esprit qui
est l'Esprit de Dieu. Il est temps que nous nous réveillions et que nous
profitions des grâces du Concile. Il faut aussi que nous implorions la
Miséricorde de Dieu pour nos négligences dans ce domaine.
Pour pardonner, pour faire miséricorde aux autres, il faut avoir un
certain degré d'humilité et réaliser que nous aussi, nous sommes
pécheurs et avons besoin de cette même miséricorde. Le pape lui-
même ne cache pas qu'il soit pécheur. Celui qui se croit sans péché ne
veut pas pardonner; pourquoi pardonnerait-il? Se croire sans péché,
c'est répéter le péché de nos premiers parents et vouloir être comme
Dieu.
Pourtant Dieu, qui est sans péché, est plus enclin à pardonner que
les humains. Pourquoi le fait-il? Par amour. Pour pardonner comme
Dieu pardonne, il faut beaucoup d'amour. Ce pardon gratuit est un fruit
de l'Incarnation. Le Christ a pris notre condition jusqu'à comprendre
que la miséricorde est essentielle à l'humain.
Nous, les chrétiens, la hiérarchie de l'Église et même l'Église tout
entière, devons nous reconnaître pécheurs pour pouvoir accepter le
pardon et ensuite, être capables de pardonner. L'Église, le Corps
Mystique du Christ, est formée de membres pécheurs. La Rédemption
est ce pardon offert en abondance, c'est la miséricorde dans laquelle
nous devons nous plonger avec Dieu. Ce dernier a compris que
Source : OPSPA Source : OPSPA Source : OPSPA
René Mailloux, f.m.s.
L'Année de la Miséricorde
l'expression de son amour pour nous ne peut être que la miséricorde.
Pourquoi voudrions-nous essayer d'aimer autrement que comme Dieu
lui-même nous aime?
Un prêtre doit être un agent de la Miséricorde Divine. Il doit être un
spécialiste du pardon. Comme tout humain, il doit pouvoir accepter le
pardon de Dieu, se pardonner à lui-même, et essayer de verser sur
autrui une Miséricorde Divine qu'il devra administrer comme si c'était
Dieu lui-même qui l'administrait.
Contribuer à la formation des prêtres, en prière, en aumône et
parfois en prenant la parole, une parole d'encouragement, une parole
prophétique qui proclame le désir de Dieu; tout cela, c'est être soi-même
un agent de la Miséricorde de Dieu.
René Mailloux, f.m.s.
3
Par Zenit
Je fais partie de l'équipe qui a préparé les enfants de
notre paroisse à recevoir le sacrement du pardon. Je vous en
parle parce que ce fut beau et émouvant et c'est aussi pour
faire comprendre comment un prêtre doit savoir s'adapter
pour que ce sacrement soit une expérience de paix et de joie
pour les enfants. Dans le passé, ce sacrement est trop souvent
apparu comme un tourment.
Ces enfants suivent une catéchèse hebdomadaire. C'est
un programme régulier qui n'est pas orienté directement vers
la préparation des sacrements. Deux samedis, en avant-midi,
ils ont ru une pparation plus immédiate pour le
sacrement.
On leur a présenté la parabole du Père qui pardonne et
ensuite, on leur a demandé de dessiner ce qu'ils voulaient
pour représenter cette parabole. Chacun a choisi un
personnage en particulier, mais l'un a choisi de faire le dessin
d'une fête. Quelle belle manière de considérer ce sacrement!
Le curé a inventé un jeu éducatif. Sur des boîtes de
carton, il a écrit les noms de ce qui peut briser l'Alliance
comme l'égoïsme, la rancune, la jalousie, etc. Ensuite, un
enfant s'est porté volontaire pour se faire emmurer par ces
boîtes représentant le péché. L'enfant était isolé et tout le
monde a compris que ce n'est pas intéressant de se sentir
entouré par ces murs de mal.
Mon Révérend Père,
Je suis très heureux de recevoir une lettre de la part de l'Œuvre pontificale de Saint-Pierre-Apôtre, qui m'a informé que vous avez
l'amabilité de m'adopter matériellement et spirituellement dans mon cheminement à la prêtrise.
J'avoue que votre adoption est non seulement une grande aide pour moi et pour le séminaire, mais surtout une force qui
m'encourage à aller plus loin encore dans la suite de Notre Seigneur Jésus Christ. Je tiens donc à vous remercier pour tout ce que vous avez
fait et ce que vous ferez pour moi. « En vérité, je vous le déclare, chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits, qui sont mes frères,
c'est à moi que vous l'avez fait. » (Mt 25, 40)
Je prie le Seigneur de vous accorder ses meilleures grâces dans tout ce que vous entreprendrez. Veuillez agréer, mon Révérend Père,
l'expression de mes sentiments distingués.
Tantely Odilon Andriamamonjinirina (Madagascar)
Le premier pardon
Extrait d'une lettre d'un séminariste malgache à son parrain canadien
Une sayte représentait un garçon qui se faisait
pardonner d'avoir brisé une bouteille par étourderie. Le
pardon était bien donné, mais la bouteille cassée était encore
par terre. Il a fallu aller ramasser les morceaux. Il faut réparer,
autant que possible, les conséquences de nos mauvaises
actions.
C'est à l'occasion d'une cérémonie pénitentielle
paroissiale que les enfants ont rencontré un prêtre pour le
pardon. Un arc-en-ciel en papier crêpé avait été installé dans
le chœur pour rappeler l'Alliance. Le sourire des enfants qui
revenaient de leur rencontre avec un prêtre montrait bien que
pour eux, cela avait été une expérience joyeuse.
L'une des petites filles avait même apporté un panier
rempli de petits gâteaux qu'elle avait cuisinés avec sa mère et
elle en a donné à ses condisciples du premier pardon ainsi qu'à
ceux qui avaient contribué à leur préparation.
Contribuer à rendre le sacrement du pardon moins
stressant et plus pacifiant est une chose que le prêtre et ses
assistants doivent réussir à faire. C'est pourquoi la formation
du prêtre doit inclure de la pédagogie
et de la psychologie.
René Mailloux, f.m.s.
Image: http://www.greluche.info/coloriage/Bisounours/deux-Bisounours-un-soleil-et-un-arc-en-ciel.gif
Souvenirs et anecdotes
Acte d'amour ultime
Conseil d'administration des OPM : P. André Gagnon, s.j. (président), P. Jean-Claude Bergeron, m.s.a., Mme Diane Daneau,
M. Benoît Cardin, Mme Solange Blaquière-Beauregard, P. Nicolas Favart, f.m.j., S. Thérèse Lebeau, m.i.c.
La Barque de Pierre est publiée par l'Œuvre pontificale de Saint-Pierre-Apôtre. Directeur des publications : P. André Gagnon, s.j.
Rédacteur : René Mailloux, f.m.s.
L'histoire que je vais vous raconter est un fait bien réel. Seuls les noms des personnes et des lieux ont été changés pour respecter
ceux qui l'ont vécue. Cependant, chaque fois que « je » est mentionné, il fait référence à moi-même.
La famille Pierre-Louis était bien éprouvée. La mère venait de décéder laissant le père avec une fille aînée et quatre garçons
dont le plus jeune devait avoir environ 6 ans. À l'exception de cette fille aînée, tous les autres enfants étaient encore à l'école. Le père
réussissait à subvenir aux besoins de sa progéniture en faisant du jardinage et en s'engageant occasionnellement comme
manœuvre sur l'un ou l'autre des rares chantiers de construction de la zone. On est dans une région rurale d'un pays pauvre.
La famille réussissait à fonctionner avec la grande sœur qui préparait les repas et qui tenait la maison comme on le dit ici. Voici
que cette grande Gladys est tombée enceinte. Le père de l'enfant était connu, mais il n'était ni capable ni prêt à assumer ses
responsabilités. C'est un cas qui malheureusement n'est pas unique dans de telles situations. C'est souvent alors la grand-mère qui
vient en aide et s'occupe du bébé de sa fille. Or dans le cas qui nous occupe, la grand-mère était morte. Le bon monsieur Pierre-Louis
a tout simplement accepté de s'occuper de sa fille devenue malade en plus d'être dans l'attente d'une bouche supplémentaire à
nourrir.
Finalement, le petit garçon est né. La mère ne guérissait pas. Après quelques jours, on a avoir recours à du lait en poudre, car
la mère ne pouvait plus allaiter. Le lait en poudre coûte cher et ce n'est pas ce qu'il y a de meilleur pour un bébé. Les surplus
vitaminiques et autres sont trop chers pour que monsieur Pierre-Louis puisse continuer bien longtemps à en acheter. Après
quelques jours, pour comble de malheur, Gladys est morte.
Voici un groupe de garçons pris pour s'occuper d'un bébé. On pourrait presque citer le proverbe de la poule qui a trouvé un
couteau. On fait tant bien que mal dans une situation qui dépasse les personnes concernées.
C'est à ce moment que l'on a recours à mes services de chauffeur. J'arrive chez les Pierre-Louis. On me demande de conduire le
père ou plutôt le grand-père avec le bébé chez les Sœurs de Mère Teresa afin de le donner pour adoption. Réalisant qu'il est
impossible pour cette gent masculine de donner les soins nécessaires à cet enfant, pour le bien de l'enfant, on décide de le confier à
des parents qui, faut-il espérer, sauront le rendre heureux.
J'ai assisté à l'une des scènes les plus émouvantes de ma vie. On avait mis au bébé des vêtements propres et on avait placé dans
un sac en papier quelques vêtements de rechange. Chacun des garçons est venu embrasser une dernière fois le seul souvenir qu'il
leur restait de la grande sœur Gladys et lentement, ils retournaient dans la maison avec des yeux humides. C'est comme si on voulait
demander au bébé de leur pardonner de l'abandonner.
Le père est monté dans l'auto et m'a accompagné chez les sœurs. Il a signé un papier certifiant qu'il renonçait à l'enfant et
promettait de ne jamais chercher à savoir ce qui lui arrivait. La sœur a refusé le sac en papier qui contenait toute la garde-robe de
l'enfant et elle est partie avec le bébé. Le grand-père a ramassé le sac et il est revenu avec moi dans l'auto.
Le voyage du retour a été silencieux. La tristesse se lisait sur le visage de ce bon monsieur Pierre-Louis. Arrivé devant chez lui,
j'ai répondu à son merci en disant que je venais de constater combien ils aimaient ce bébé et sa mère.
René Mailloux, f.m.s.
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