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AVANT-PROPOS
Il est d’usage de commencer un livre par des remerciements. Je suis peu
soucieux des usages, mais très préoccupé d’honnêteté et sensible, par-dessus
tout, à la gentillesse. A ces titres seuls, il me faudrait plusieurs pages, quand
bien même je me bornerais à citer des noms.
N’était la rédaction qui, le style en témoignera, est bien mienne, on pourrait,
dans les pages consacrées à l’état actuel de la sociologie juridique, évoquer la
collaboration, tant y sont présents ces sociologues juristes avec lesquels j’ai eu
le privilège de correspondre. Ils reconnaîtront aisément le signe de leur plume ;
ils ont aidé à rendre plus vivants des passages de nature ingrate : qu’ils trouvent
ici l’expression de ma gratitude. Je citerai leur nom au fil des pages. On trouve-
ra même un texte inédit que Mario G. Losano m’a fait l’amitié de composer,
dans un domaine où je ne ma reconnais aucun titre à parler en spécialiste ; et
c’est pourquoi je tiens à ce qu’une place à part lui soit réservée ici.
J’ai eu la joie, également, de voir Norberto Bobbio, Jean Carbonnier et Re-
nato Treves accepter cette tâche peu plaisante qui consiste à critiquer le texte
sur manuscrit. Ils savent chacun quelle ineffable sympathie me lie à eux ; est-il
besoin de dire que le texte est sorti enrichi de leurs remarques… et mon atta-
chement, plus grand, de leurs amicales et solides interventions.
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Étant donné qu’il s’agit d’un premier tome, il serait agréable à l’auteur de
recevoir les remarques que les lecteurs jugeraient bon de faire, afin d’en tenir
compte par la suite. Autant dire qu’on a essentiellement voulu, dans les pages
qui suivent, ouvrir un débat, non pas régler une question. Dans le même état
d’esprit, qu’on veuille bien considérer les nombreux renvois à mes travaux an-
térieurs non comme une marque de pédanterie, ni de pédantisme, mais comme
le souci de ne pas infliger au lecteur des démonstrations auxquelles il pourra se
reporter aisément s’il le désire.
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Au moment où paraîtront ces lignes, Michel Villey s’apprêtera à quitter la direction du Centre
de Philosophie du Droit de Paris II, au sein duquel il m’a accueilli dès la première heure.
Quelles que soient nos divergences de vues, et bien que ce premier volume ressortisse trop peu,
selon lui, à son domaine propre de spécialité, je tiens à lui exprimer mon estime et mon affection :
non seulement il m’a initié et exercé à la critique juridique, mais encore, aux heures difficiles, il ne
m’a jamais retiré sa confiance et son amitié.