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Cicé ron
Commentaire grammatical du
De oratore livre III
Philippe Maisonneuve
Philopsis : Revue numérique
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En guise d’introduction
Le livre III du DE ORATORE ne présente pas de difficultés
particulières, au moins sur le plan grammatical. S’il fallait en trouver, ce
serait sans doute du côté du lexique et notamment dans l’expression
technique de ce qui se rapporte à la rhétorique, aux rythmes et à toutes les
subtilités du bien dire.
Cependant, on ne lira pas avec profit ce livre écrit dans un latin très
pur (on doit l’œuvre, il est vrai, à Cicéron…) sans connaître ( mais faut-il le
rappeler ?) les fondamentaux de la morphologie (déclinaisons et
conjugaisons) et de la syntaxe. A cet égard, on invitera à quelques révisions
qui peuvent se révéler utiles :
valeur des thèmes de démonstratifs « hic/iste/ille » ;
subjonctif d’attraction modale ;
sens divers de « cum » employé avec le subjonctif ;
règles du discours indirect ;
emplois de l’anaphorique « is, ea, id » ;
sens de conditionnel des verbes « possum, debeo », des verbes
impersonnels et des locutions verbales impersonnelles employés en latin
à l’indicatif ;
différence de sens des adjectifs possessifs selon leur place par rapport au
nom qu’ils qualifient ;
cas où « aliquis » est remplacé par « quis » ;
valeurs du subjonctif employé dans les indépendantes et principales
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Table des matières
De oratore livre III 1
CHAP. I 3
CHAP.II 4
CHAP.III 5
CHAP.IV 5
CHAP.V 6
CHAP.VI 7
CHAP.VII 7
CHAP.VIII 8
CHAP.IX 8
CHAP.X 9
CHAP.XI 9
CHAP.XII 10
CHAP.XIII 11
CHAP.XIV 11
CHAP.XV 11
CHAP.XVI 12
CHAP.XVII 12
CHAP.XVIII 13
CHAP.XIX 13
CHAP.XX 14
CHAP.XXI 14
CHAP.XXII 14
CHAP.XXIII 15
CHAP.XXIV 15
CHAP.XXIX 15
CHAP.XXX 15
CHAP.XXXI 15
CHAP.XXXII 16
CHAP.XXXIII 16
CHAP.XXXV 16
CHAP.XXXVI 16
CHAP.XXXVII 17
CHAP.XXXIX 17
CHAP.XLI 17
CHAP.XLII 17
CHAP.XLIV 17
CHAP.XLVII 18
CHAP.XLIX 18
CHAP.L 18
CHAP.LI 18
CHAP.LX 18
CHAP.LXI 18
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CHAP. I
§ 1
« eum sermonem…quem post Antoni disputationem…habuisset »
Rappel : si « is, ea, id » fait partie de l’antécédent, il est à traduire par l’article
défini : non pas « cette conversation qu’il avait eue… » mais « la conversation qu’il avait
eue… ».
L’emploi des formes de « ille, illa, illud » a ici et pour nombre d’occurrences dans
les paragraphes qui suivent pleine valeur emphatique.
§ 2
« oratione ea, quae ferebatur habita esse » : le discours (cf. rem. ci-dessus )-
et non pas un discours- qui était dit avoir été tenu.
« ferebatur » = dicebatur. D’où : «… qui, disait-on, avait été tenu ».
« quem » : Philippum . « Constare » + prop. Inf. quem en est le sujet.
« de illo ipso quod » : neutre : « précisément (ipso) cette affaire fameuse (illo) ».
« in » + acc. sens de « contre » ici.
§ 3
« Hic » : adverbe « A cette occasion ».
« videre » + prop. Inf. non pas « voir » mais « se rendre compte, s’apercevoir ».
Au sens de « voir », se construit avec une prop. participiale.
« quom » : cum+ subj. ici temporel-causal = alors que.
« accuratius » : le comparatif avec suffixe intensif en « -ior, -ior, -ius » a pour
sens fondamental « particulièrement ». De là les sens de « trop, assez, plus… ».
« ceteros…omnis » = omnes.
« illo…die » : ici encore valeur emphatique.
« quoius » : cuius. Introduit une relative au subj. à valeur causale « parce que ».
« suis consiliis » : l’antéposition de l’adj. possessif lui donne une valeur
renforcée : « les propres conseils ou les conseils personnels ».
§ 4
« Quo…in ipso loco » : relatif de liaison = un mot de liaison ( conj. de
coordination ) + l’equivalent de l’anaphorique. Ici « Ainsi, en cette occasion même ».
« ferebantur » = dicebantur ( sujet « multa » ). « Bien des paroles, disait-
on, … ».
« cum » + subj. On peut hésiter ici sur le sens de « cum ». En effet, le discours
indirect oblige à l’emploi du subj. d’attraction modale. Donc, on peut considérer que
« cum » serait construit avec l’indicatif dans le discours direct et lui donner le sens de
« lorsque ». Mais rien n’interdit non plus de considérer qu’il s’agit là d’un emploi de
« cum » +subj. à valeur circonstantielle, ce qui nous orienterait vers le sens causal de
« puisque ».
« negare » + prop. inf. Non pas « ne pas dire que » mais « dire que ne…pas ».
cf. grec « ou phêmi » + prop. inf.
« esset » : subj. d’attraction modale, à traduire comme si l’on avait l’indicatif
« erat ».
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« an… ? » : particule interrogative. Employée dans l’interrogation simple, elle a
une nette valeur ironique .
« putaris » : putaveris (subj. parfait). D’où la valeur causale de « cum » =
« puisque tu as pensé ».
« posse terreri » : équivalent d’un infinitif futur passif. En effet, le latin possède
bien une forme constituée du supin suivi de l’infinitif présent passif du verbe « aller »,
soit « iri ». D’où, pour le verbe « amare », « amatum iri ». Mais il répugne à employer
cette forme et préfère recourir à un tour de substitution constitué de l’infinitif « posse »,
qui perd en la circonstance le sens de « pouvoir », lui-même suivi de l’infinitif présent
passif du verbe dont on veut signifier l’infinitif futur. De fait, le latin préfère souvent
écrire « posse terreri » plutôt que « territum iri ». Remarquons enfin que le tour de
substitution est le seul possible si le verbe est dépourvu de supin.
« vis » : évidemment représente ici la 2ème pers.du sg.de l’ind.prés. de « velle » =
« tu veux ».
CHAP.II
§ 5
« ingeni » = « ingenii », contraction du gén.sg.
« vehementissima » : abl.m. sg. qualifie « contentione ». Construire donc
« permulta…dicta esse » acc.n.pl.
Rappel : En effet, permulta et vehementissima étant deux adj., ils seraient
obligatoirement coordonnés (et, -que, ac) s’ils étaient au même cas pour qualifier le
même nom : cf. un peu plus bas « ornatissimis et gravissimis verbis » .
§ 6
« vox » parole, ici. « illa » a toujours valeur emphatique.
« quam » : C.O.D. du participe présent « expectantes ».
« ut…contueremur » : sens final « pour que… ».
« audio » + prop. inf. a toujours le sens de « entendre dire, apprendre que… ».
§ 7
« O fallacem…contentiones » : série d’accusatifs exclamatifs Cf. le fameux « O
fortunatos nimium …agricolas » de Virgile : « O trop heureux les paysans… ».
« ante…quam » : tmèse (séparation d’un mot en deux éléments ). Lire comme s’il
était écrit « antequam » .
« Qui autem annus... , is… » : rien à voir avec un relatif de liaison. Il y a
antéposition de la relative avec attraction de l’antécédent « annus ». Comprendre « Is
annus qui… » : « l’année qui ».
§ 8
« Ii casus…ut » : « des malheurs tels que ». Se rappeler le sens consécutif de
« is…ut + subj. ».
La deuxième phrase illustre la construction de « videre » dans sa valeur de verbe
de perception, soit l’équivalent de « voir » suivi de la prop. inf. en français. « Non vidit
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Italiam flagrantem » : non pas « Il ne vit pas l’Italie brûlant… » mais « Il ne vit pas
l’Italie brûler ni le sénat s’embraser de haine… ».
« praestitisset » : subj. d’attraction modale à traduire par l’indicatif plus-que-
parfait.
CHAP.III
§ 9
« longius » : « trop loin » ; comparatif adverbial de « longe ». Se rappeler que le
comparatif latin formé avec le suffixe d’intensif « -ior,-ior,-ius » a trois sens possibles :
plus, assez, trop.
« Quis non dixerit … ? » : subj. d’atténuation , à traduire par le conditionnel
présent en français : « Qui ne dirait pas… ? ».
« Cum + subj. » : ici sens causal « puisque » cf. « cum…sit ».
« Cum sibi deprecaretur » : en revanche, ici, subj. d’attraction modale, à
traduire comme si « cum + ind. » : quand.
§ 10
« ornarat = ornaverat » plus-que-parfait.
« ut ille…videatur » : subj. de conséquence « de sorte que… »
« suapte…manu » : « suapte » est une forme renforcée et insistante de sua ; on
remarque en outre l’antéposition de l’adj.possessif. Le sens est « de sa propre main »
« quoi » = cui .
§ 11
« se dicarant »= se dicaverant (forme contractée de plus-que-parfait ).
« Ex quibus » : relatif de liaison équivalant à une conj. de coord. et un pron./ adj.
démonstratif. Ici « Ainsi, parmi ceux-ci, … »
« qui…fuisset » : relative au subj.de sens causal « parce qu’il avait été… »
§ 12
« cum…tum… » : d’une part…d’autre part
« vindicasset (vindicavisset)…coegisset (de cogo )…fuisset » irréels du passé.
« tibimaerori fuisset » : t’auraient plongé dans l’affliction.
CHAP.IV
§ 13
« Mihi…cogitanti » : les C.O.D. de cogitanti sont casus et ea,
acc.pl..respectivement masc. et neutre.
« ob amorem in rem publicam » : en raison de l’amour pour la publique.
« propter » + acc. à cause de.
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