Commentaire grammatical du De Oratore de Cicéron

publicité
Cicé ron
Commentaire grammatical du
De oratore livre III
Philippe Maisonneuve
Philopsis : Revue numérique
http://www.philopsis.fr
Les articles publiés sur Philopsis sont protégés par le droit d'auteur. Toute
reproduction intégrale ou partielle doit faire l'objet d'une demande
d'autorisation auprès des éditeurs et des auteurs. Vous pouvez citer librement
cet article en en mentionnant l’auteur et la provenance.
En guise d’introduction
Le livre III du DE ORATORE ne présente pas de difficultés
particulières, au moins sur le plan grammatical. S’il fallait en trouver, ce
serait sans doute du côté du lexique et notamment dans l’expression
technique de ce qui se rapporte à la rhétorique, aux rythmes et à toutes les
subtilités du bien dire.
Cependant, on ne lira pas avec profit ce livre écrit dans un latin très
pur (on doit l’œuvre, il est vrai, à Cicéron…) sans connaître ( mais faut-il le
rappeler ?) les fondamentaux de la morphologie (déclinaisons et
conjugaisons) et de la syntaxe. A cet égard, on invitera à quelques révisions
qui peuvent se révéler utiles :
valeur des thèmes de démonstratifs « hic/iste/ille » ;
subjonctif d’attraction modale ;
sens divers de « cum » employé avec le subjonctif ;
règles du discours indirect ;
emplois de l’anaphorique « is, ea, id » ;
sens de conditionnel des verbes « possum, debeo », des verbes
impersonnels et des locutions verbales impersonnelles employés en latin
à l’indicatif ;
différence de sens des adjectifs possessifs selon leur place par rapport au
nom qu’ils qualifient ;
cas où « aliquis » est remplacé par « quis » ;
valeurs du subjonctif employé dans les indépendantes et principales
Ciceron-Philippe-Maisonneuve.doc
© Philopsis 2010
1
Table des matières
De oratore livre III
1
CHAP. I
CHAP.II
CHAP.III
CHAP.IV
CHAP.V
CHAP.VI
CHAP.VII
CHAP.VIII
CHAP.IX
CHAP.X
CHAP.XI
CHAP.XII
CHAP.XIII
CHAP.XIV
CHAP.XV
CHAP.XVI
CHAP.XVII
CHAP.XVIII
CHAP.XIX
CHAP.XX
CHAP.XXI
CHAP.XXII
CHAP.XXIII
CHAP.XXIV
CHAP.XXIX
CHAP.XXX
CHAP.XXXI
CHAP.XXXII
CHAP.XXXIII
CHAP.XXXV
CHAP.XXXVI
CHAP.XXXVII
CHAP.XXXIX
CHAP.XLI
CHAP.XLII
CHAP.XLIV
CHAP.XLVII
CHAP.XLIX
CHAP.L
CHAP.LI
CHAP.LX
CHAP.LXI
3
4
5
5
6
7
7
8
8
9
9
10
11
11
11
12
12
13
13
14
14
14
15
15
15
15
15
16
16
16
16
17
17
17
17
17
18
18
18
18
18
18
Ciceron-Philippe-Maisonneuve.doc
© Philopsis 2010
2
CHAP. I
§1
« eum sermonem…quem post Antoni disputationem…habuisset »
Rappel : si « is, ea, id » fait partie de l’antécédent, il est à traduire par l’article
défini : non pas « cette conversation qu’il avait eue… » mais « la conversation qu’il avait
eue… ».
L’emploi des formes de « ille, illa, illud » a ici et pour nombre d’occurrences dans
les paragraphes qui suivent pleine valeur emphatique.
§ 2
« oratione ea, quae ferebatur habita esse … » : le discours (cf. rem. ci-dessus )et non pas un discours- qui était dit avoir été tenu.
« ferebatur » = dicebatur. D’où : «… qui, disait-on, avait été tenu ».
« quem » : Philippum . « Constare » + prop. Inf. quem en est le sujet.
« de illo ipso quod » : neutre : « précisément (ipso) cette affaire fameuse (illo) ».
« in » + acc. sens de « contre » ici.
§ 3
« Hic » : adverbe « A cette occasion ».
« videre » + prop. Inf. non pas « voir » mais « se rendre compte, s’apercevoir ».
Au sens de « voir », se construit avec une prop. participiale.
« quom » : cum+ subj. ici temporel-causal = alors que.
« accuratius » : le comparatif avec suffixe intensif en « -ior, -ior, -ius » a pour
sens fondamental « particulièrement ». De là les sens de « trop, assez, plus… ».
« ceteros…omnis » = omnes.
« illo…die » : ici encore valeur emphatique.
« quoius » : cuius. Introduit une relative au subj. à valeur causale « parce que ».
« suis consiliis » : l’antéposition de l’adj. possessif lui donne une valeur
renforcée : « les propres conseils ou les conseils personnels ».
§ 4
« Quo…in ipso loco » : relatif de liaison = un mot de liaison ( conj. de
coordination ) + l’equivalent de l’anaphorique. Ici « Ainsi, en cette occasion même ».
« ferebantur » = dicebantur ( sujet « multa » ). « Bien des paroles, disaiton, … ».
« cum » + subj. On peut hésiter ici sur le sens de « cum ». En effet, le discours
indirect oblige à l’emploi du subj. d’attraction modale. Donc, on peut considérer que
« cum » serait construit avec l’indicatif dans le discours direct et lui donner le sens de
« lorsque ». Mais rien n’interdit non plus de considérer qu’il s’agit là d’un emploi de
« cum » +subj. à valeur circonstantielle, ce qui nous orienterait vers le sens causal de
« puisque ».
« negare » + prop. inf. Non pas « ne pas dire que » mais « dire que ne…pas ».
cf. grec « ou phêmi » + prop. inf.
« esset » : subj. d’attraction modale, à traduire comme si l’on avait l’indicatif
« erat ».
Ciceron-Philippe-Maisonneuve.doc
© Philopsis 2010
3
« an… ? » : particule interrogative. Employée dans l’interrogation simple, elle a
une nette valeur ironique .
« putaris » : putaveris (subj. parfait). D’où la valeur causale de « cum » =
« puisque tu as pensé ».
« posse terreri » : équivalent d’un infinitif futur passif. En effet, le latin possède
bien une forme constituée du supin suivi de l’infinitif présent passif du verbe « aller »,
soit « iri ». D’où, pour le verbe « amare », « amatum iri ». Mais il répugne à employer
cette forme et préfère recourir à un tour de substitution constitué de l’infinitif « posse »,
qui perd en la circonstance le sens de « pouvoir », lui-même suivi de l’infinitif présent
passif du verbe dont on veut signifier l’infinitif futur. De fait, le latin préfère souvent
écrire « posse terreri » plutôt que « territum iri ». Remarquons enfin que le tour de
substitution est le seul possible si le verbe est dépourvu de supin.
« vis » : évidemment représente ici la 2ème pers.du sg.de l’ind.prés. de « velle » =
« tu veux ».
CHAP.II
§ 5
« ingeni » = « ingenii », contraction du gén.sg.
« vehementissima » : abl. fém. sg. qualifie « contentione ». Construire donc
« permulta…dicta esse » acc.n.pl.
Rappel : En effet, permulta et vehementissima étant deux adj., ils seraient
obligatoirement coordonnés (et, -que, ac) s’ils étaient au même cas pour qualifier le
même nom : cf. un peu plus bas « ornatissimis et gravissimis verbis » .
§ 6
« vox » parole, ici. « illa » a toujours valeur emphatique.
« quam » : C.O.D. du participe présent « expectantes ».
« ut…contueremur » : sens final « pour que… ».
« audio » + prop. inf. a toujours le sens de « entendre dire, apprendre que… ».
§ 7
« O fallacem…contentiones » : série d’accusatifs exclamatifs Cf. le fameux « O
fortunatos nimium …agricolas » de Virgile : « O trop heureux les paysans… ».
« ante…quam » : tmèse (séparation d’un mot en deux éléments ). Lire comme s’il
était écrit « antequam » .
« Qui autem annus... , is… » : rien à voir avec un relatif de liaison. Il y a
antéposition de la relative avec attraction de l’antécédent « annus ». Comprendre « Is
annus qui… » : « l’année qui ».
§ 8
« Ii casus…ut » : « des malheurs tels que ». Se rappeler le sens consécutif de
« is…ut + subj. ».
La deuxième phrase illustre la construction de « videre » dans sa valeur de verbe
de perception, soit l’équivalent de « voir » suivi de la prop. inf. en français. « Non vidit
Ciceron-Philippe-Maisonneuve.doc
© Philopsis 2010
4
Italiam flagrantem » : non pas « Il ne vit pas l’Italie brûlant… » mais « Il ne vit pas
l’Italie brûler ni le sénat s’embraser de haine… ».
« praestitisset » : subj. d’attraction modale à traduire par l’indicatif plus-queparfait.
CHAP.III
§ 9
« longius » : « trop loin » ; comparatif adverbial de « longe ». Se rappeler que le
comparatif latin formé avec le suffixe d’intensif « -ior,-ior,-ius » a trois sens possibles :
plus, assez, trop.
« Quis non dixerit … ? » : subj. d’atténuation , à traduire par le conditionnel
présent en français : « Qui ne dirait pas… ? ».
« Cum + subj. » : ici sens causal « puisque » cf. « cum…sit ».
« Cum sibi … deprecaretur » : en revanche, ici, subj. d’attraction modale, à
traduire comme si « cum + ind. » : quand.
§ 10
« ornarat = ornaverat » plus-que-parfait.
« ut ille…videatur » : subj. de conséquence « de sorte que… »
« suapte…manu » : « suapte » est une forme renforcée et insistante de sua ; on
remarque en outre l’antéposition de l’adj.possessif. Le sens est « de sa propre main »
« quoi » = cui .
§ 11
« se dicarant »= se dicaverant (forme contractée de plus-que-parfait ).
« Ex quibus » : relatif de liaison équivalant à une conj. de coord. et un pron./ adj.
démonstratif. Ici « Ainsi, parmi ceux-ci, … »
« qui…fuisset » : relative au subj.de sens causal « parce qu’il avait été… »
§ 12
« cum…tum… » : d’une part…d’autre part…
« vindicasset (vindicavisset)…coegisset (de cogo )…fuisset » irréels du passé.
« tibi…maerori fuisset » : t’auraient plongé dans l’affliction.
CHAP.IV
§ 13
« Mihi…cogitanti » : les C.O.D. de cogitanti sont casus et
acc.pl..respectivement masc. et neutre.
« ob amorem in rem publicam » : en raison de l’amour pour la république.
« propter » + acc. à cause de.
Ciceron-Philippe-Maisonneuve.doc
© Philopsis 2010
5
ea,
§ 14
« pergamus…prodamus…referamus » : subj. prés. à valeur d’ordre qui seront
traduits par l’impératif présent 1ère pers. du pl.en français.
« quae…possint » : relative au subj. à valeur causale.
« pro nostro…studio » : à proportion de ma personnelle affection (antéposition de
l’adj. poss.)
§ 15
« neque quisquam… non… suspicatur » : et il n’est personne qui ne se ferait
pas une idée plus haute…( subj. potentiel ).
« ut…suspicentur » : complétive de « postulamus », annoncée déjà par « quod ».
§ 16
« qui..non interfuissemus…et quibus…tradidisset » relatives au subj. de sens
causal : parce que je n’avais pas assisté à…
« locos » : attention ! il s’agit du pluriel au masculin de locus donc du sens
littéraire du mot puisque le sens de « lieu » n’existe pour le pluriel qu’au neutre
« loca,orum ».
« cum…praestans…, tum…perfectus » : cum=d’une part tum= d’autre part.
« ut…deesset…neque redundaret » : sub. de conséquence « de sorte que »
CHAP.V
§ 17
« Ut…discesserunt…requierunt » : sub.de temps. Les verbes au parfait sont à
traduire par le passé antérieur ici.
Les verbes au subj. venant après « dicebat » sont au subj. d’attraction
modale,qui est obligatoire dans le discours indirect, rappelons-le.
« imusne sessum ? » : sessum est le supin de « sido » . Le supin est employé avec
un verbe de mouvement pour marquer le but. Même emploi de « admonitum » et
« flagitatum » avec « venimus ».
§ 18
« An… ? » : la question de Crassus est teintée d’ironie.
« venitur » : passif impersonnel « on vient ». Même remarque pour « considitur ».
§ 19
« cum…constet » : le subj. (présent) employé ici avec « cum » pour signifier la
cause : « puisque ».
« si subtraxeris », « si semoveris » : le subj. a ici valeur potentielle. Le parfait est
employé parce que le latin se reporte toujours à l’origine de l’action : « à supposer que
l’on ait fait ceci ou cela, il se passe telle chose. Enfin, la 2ème pers. du sg. employée avec
le subj. peut signifier « on » : « credas » = on croirait, « crederes » = on aurait cru…
Ciceron-Philippe-Maisonneuve.doc
© Philopsis 2010
6
§ 20
Après « constare », sous-entendre « possit » (sujet : quod ), « possint » ayant
pour sujet « cetera » (n.pl.). L’emploi du subj.dans ces relatives peut s’expliquer par la
valeur potentielle (« qui pourrait »), mais on sait que cette valeur se rencontre avec
possum dès l’indicatif ( possum : je peux ou je pourrais, poteram : je pouvais ou
j’aurais pu…) ; elle peut aussi (et peut-être surtout) s’expliquer par le sens circonstanciel
de la relative, ici de conséquence « tel(le) que… ». Enfin rien n’interdit que les deux
valeurs se superposent.
CHAP.VI
§ 21
« maior…quam ut + subj . » : « trop grand pour… ».
§ 22
« altius…quam ut + subj. » : « trop élevé pour… ».
« humi » : locatif « par terre ».
§ 23
« quocumque » : adverbe relatif de lieu de la question « quo ? » (lieu où l’on va).
CHAP.VII
« audias » : 2ème pers.du sg.employée avec le subj. à traduire par un sujet indéfini
« on ».
« ita…ut + subj. » : série de prop.sub.circ. de conséquence.
§ 26
« qui omnes… » : « qui » relatif de liaison à traduire par un mot de liaison et un
démonstratif « or, ces derniers… ».
« sui » génitif du pron. pers.réfléchi « se » (représentant ici la 3ème pers. du pl.)
employé comme cplt de l’adj. « dissimilis ». Les adj.exprimant la ressemblance ou la
dissemblance se construisent en général avec le datif, mais « similis, dissimilis » peuvent
être suivis du génitif.
« neque…quisquam » : c’est la façon de dire « et personne ».
« cui…videatur » : relative au subj. à sens consécutif « tel qu’il ne semble lui
manquer rien ».
« quanto admirabilius » : les adv. en –o (quanto, multo…) sont ceux qui
s’emploient devant les formes de comparatif (d’adj.ou d’adv.).
§ 28
« …Demosthenes habuit » : accord du vb. au sg. avec le dernier sujet de
l’énumération. Emploi obligatoire du parfait en latin puisque tous ces hommes sont morts
au moment du discours (valeur d’accompli portée par le thème de perfectum).
Ciceron-Philippe-Maisonneuve.doc
© Philopsis 2010
7
« temporibus illis » : l’adj ; démonstratif « illud » employé ici pour marquer
l’éloignement dans le temps par rapport au moment du discours. En ce sens, s’oppose à
« hic, haec, hoc » : cf. « temporibus illis » : « en ces temps-là » / « hoc tempore » :
« actuellement, à notre époque ».
« suo…in genere » : valeur insistante de l’antéposition de l’adj. possessif, bien
rendue par le traducteur « dans un genre qui lui est propre ».
CHAP.VIII
§ 29
«conquiram » : au subj. prést de délibération et non au futur simple de
l’indicatif : « mais pourquoi dois-je (ou devrais-je) chercher… ? » .
« cum mihi liceat… » : non pas « lorsque je puis… » (cf. trad.) mais « puisque je
peux » : « cum + subj. » avec, à l’évidence, la valeur causal
« huius oratione Catuli » : l’ablatif pour marquer le cplt du comparatif
« iucundius » . Quant à l’emploi de « huius » qualifiant « Catuli », il signifie à peu près
« notre ami ».
« Quid multa ? » : sens identique à « ne multa( s.e. dicam ) : « bref ».
« futurum » s.e. « esse », verbe d’une prop. infinitive dépendant de « iudicare » et
qui a pour sujet les relatives « quicquid…detraxeris ».
§ 30
« ea gravitate et copia…ut + subj. » : rappel : « is…ut +subj. »= « tel que »
(conséquence).
CHAP.IX
§ 32
« cum ille is sit orator » : « puisqu’il (avec valeur emphatique) est un orateur
tel… » : « cum + subj. » sens causal ; « is ut+subj. » « tel que ».
« ut nihil eo… » : « eo » à l’ablatif, cplt du comparatif « praestantius »,
représente Antoine.
« Videtisne genus hoc quid sit Antoni ? » = « quid genus sit hoc Antoni ».
« summa…varietate, nulla…satietate » : compléments de qualité à l’ablatif. Le
génitif aurait pu être employé aussi avec cette valeur.
§ 33
« verentem ne…videatur » : « ne…videatur » complétive d’un verbe de crainte
« vereor ».
§ 34
« assumus » = « adsumus ».
« quid censetis si amplecti (s.e.esse) (de amplector déponent) voluerimus eos
(s.e.) qui… » : « voluerimus » est un futur antérieur de l’indicatif et non un subj. parfait
Ciceron-Philippe-Maisonneuve.doc
© Philopsis 2010
8
car il faut comprendre : « que pensez-vous qu’il arrivera (s.e.) » . On connaît par ailleurs
la syntaxe de la condition concernant l’avenir (dans le cadre du réel) : « si hunc librum
leges (futur simple de l’indicatif) ou legeris (futur antérieur cette fois car les deux temps
sont possibles en subordonnée, d’où ici voluerimus) , laetus ero » = « si tu lis (présent de
l’indicatif seul possible en français) ce livre, je serai conte
« fore ut » + subj. = « futurum esse ut » + subj. marque précisément l’issue au
futur et doit se comprendre comme réponse à la question précédemment posée « quid
censetis ? ».
§ 35
« diligentissime hoc est eis videndum » : « ceux (qui etc ) doivent veiller très
scrupuleusement à cela ».
Dans la phrase qui suit, attention ! le verbe « videre » construit avec la proposition
infinitive ne signifie pas « voir » mais « se rendre compte que », soit une perception
intellectuelle selon cette construction, et non sensorielle qui impliquerait une proposition
participiale (sujet et participe à l’accusatif).
« cum…accommodaretur » : sens causal « puisque ».
« vel » employé avec un superlatif ( adj. ou adv.) a le sens de « même » (adv.).
cf.votre grammaire.
CHAP.X
§ 37
« quisque vestrum » : rappel : les pron. pers. « nos » et « vos » ont chacun deux
génitifs, respectivement « nostri, nostrum » et « vestri, vestrum ». Les formes
« nostrum, vestrum » s’emploient seulement dans le sens partitif (comme ici « chacun
d’entre vous ») , ce qui veut dire évidemment que les formes « nostri, vestri »
s’emploient dans les autres cas.
CHAP.XI
§ 40
« videre ut » + subj.= « veiller à ce que… ».
§ 41
« Sunt enim certa vitia, quae nemo est quin effugere cupiat… » : « car il existe
d’évidents défauts qu’il n’est personne qui ne souhaite pas les éviter… ».
§ 42
« quo magis…videatur » : « quo » , suivi d’un comparatif, ici « magis », se
substitue à « ut » = subj. pour exprimer le but « pour que… ».
« visum iri » : infinitif futur passif de « videre ». Attention ! il existe un tour de
substitution qui consiste à employer une périphrase constituée de l’inf. présent passif
suivi de l’infinitif présent « posse » qui, du fait, ne signifie plus « pouvoir » mais exprime
Ciceron-Philippe-Maisonneuve.doc
© Philopsis 2010
9
simplement l’idée de futur, soit ici « videri posse ». Ce tour est d’ailleurs le seul possible
en ce cas pour exprimer le futur passif sur l’infinitif quand le verbe concerné est dépourvu
de supin.
§ 43
« ex istis urbanis, quos nostis » : « istis » a valeur un tantinet péjorative ;
« nostis » : forme contractée de « novistis », parfait de « nosco, ere: apprendre à
connaître », à sens de présent « novi : j’ai appris à connaître = je sais ».
CHAP.XII
§ 44
« cum + subj. » : sens causal « puisque ».
« hanc sequamur » : subj. prést à valeur injonctive, même remarque pour
« discamus » . Cependant, comme il s’agit là d’une défense (négation « ne » ), on
aurait attendu plutôt « neve » ( pour *et ne ) que « neque » qui ne peut représenter que
« *et non » .
§ 45
« mihi…videar » + infinitif : « mihi videor, tibi videris, etc. » = « je crois, tu
crois, etc . », et non pas le sens de « sembler » quand la désinence verbale représente la
même personne que le pronom personnel.
« sono ipso…ita recto et simplici est » : ablatif de qualité, « est » ayant pour
sujet Laelia : « elle est d’une sonorité… telle que… ».
§ 46
« Sulpici » : le vocatif des noms de 2ème déclinaison en –ius est en –i :
« Antonius : voc. Antoni ; Sulpicius : voc. Sulpici » , etc.
Les démonstratifs développent une valeur possessive : « hic » = mon ; « iste » =
ton ; « »ille » = son. C’est le cas ici pour « illa » (n.pl.).
Pour « ista », cf. § 47.
« agam » : ind.fut. simple.
« sic…ut + subj. » : « de sorte que ». A noter que la prop. causale
« quoniam…voluistis » est restée à l’indicatif, ne subissant pas l’attraction modale, qui
est ici seulement possible (elle dépend en effet d’une sub. au subj., la consécutive
précisément), sans être obligatoire, puisque nous ne sommes pas dans le discours indirect
(cf. les grammaires à cet égard ).
« si feceris…, multa (vitia)ponemus » : condition concernant l’avenir : fut.ant. de
l’ind. dans la protase, fut. simple dans l’apodose.
§ 47
« ne…irrideam » : sub. finale « pour que ne…pas ».
Ciceron-Philippe-Maisonneuve.doc
© Philopsis 2010
10
CHAP.XIII
§ 49
« volemus » : ind.fut. simple évidemment.
§ 50
« simul ac » + ind.= dès que
CHAP.XIV
§ 53
« Qui » a pour antécédent « ii » ; « ita + ind. … ut + ind. » = système comparatif ;
« laudandi » (masc. pl. attribut de ii ) ; « laudis » (gén. cplt de in eo genere) ; « quod »
(relatif neutre, antécédent genere ).
§ 54
« negare + prop.inf. » = « dire que…ne…pas ».
« omnes istos » : valeur péjorative affirmée du démonstratif « istos », à opposer
aux occurrences laudatives de « ille », nombreuses au début de ce livre, on l’a vu.
« vero…oratori » : attention ! le datif marque ici le complément d’agent des
participes passés passifs « quaesita, audita, lecta, disputata, tractata, agitata », selon
un usage ordinaire du latin ( hérité de l’Indo-Européen puisqu’il est attesté aussi en grec) ;
cf. « hoc mihi auditum » : voici ce qui a été entendu par moi, voici ce que j’ai entendu.
Pour le reste, construire « omnia quae sunt in hominum vita… ». Se rappeler aussi le
sens de « quando » conj.de sub. de cause = puisque.
§ 55
« sic..ut + subj. » : prop. sub.de conséquence.
« quocumque » : adverbe relatif de lieu de la question « quo ? », lieu où l’on va.
Construire « Igitur si tradiderimus dicendi copiam expertibus (hominibus)
earum virtutum (expers se construit avec le Génitif) etc.
CHAP.XV
§ 56
« ratio,ionis,f. » = « méthode ». »
« illi Lycurgi… » : on peut penser que le démonstratif exprime surtout la valeur
possessive « leur Lycurgue » (à eux, les Grecs), s’opposant à « nostri » = « ceux de
chez nous ».
« qua nihil est hominibus iucundius » : tour périphrastique très utilisé en latin
composé d’une relative contenant un comparatif et synonyme d’une expression
superlative « …à quoi rien n’est plus agréable pour les hommes » = « chose la plus
agréable pour les hommes ».
« ipsius » gén. f.sg.qui qualifie bien sûr « scientiae ».
Ciceron-Philippe-Maisonneuve.doc
© Philopsis 2010
11
« pluris » = « plures (homines) » = « plus d’hommes ».
« quam utile fuit rebus publicis » : attention ! l’indicatif a ici valeur de
conditionnel français « (plus d’hommes) qu’il aurait fallu sous le rapport des affaires
publiques ». Sur cette question, consulter les grammaires à la rubrique « Sens de
conditionnel des verbes possum, debeo, des verbes et locutions impersonnels. »
§ 57
« ut+ind. » = lorsque.
« excellentissimis ingeniis » : cplt de qualité à l’ablatif.
« duxerunt » : le vb. « ducere » a ici évidemment le sens de « considérer ».
§ 58
« ut + ind….sic + ind. » : structure de comparaison « de même que.…de même ».
« temporibus » : sens de « circonstances ».
CHAP.XVI
§ 59
« quod + ind. » : parce que.
§ 60
« cum…tum… » : balancement « d’une part… d’autre part ». Les ablatifs
« prudentia et acumine et…copia » sont bien sûr des cplts de cause.
« quam se cumque in partem dedisset » : lire « quamcumque in partem se
dedisset ».
§ 61
« discidium illud » : pleine valeur emphatique d’ « illud » : « de taille, de grande
importance ».
« cum + subj. (vellent et arbitrarentur) : valeur concessive ici « bien que,
quoique ». Cf. sens de « cum » suivi du subj.
CHAP.XVII
§ 62
« dum + ind. présent » = « en = participe présent », soit l’équivalent de notre
gérondif. Rappel important : en ce sens, c’est l’indicatif présent qui sera toujours employé
en latin, quel que soit le contexte, et même s’il est au passé !
§ 63
« etsi cui » : pour « alicui » qui ne s’emploie pas devant un mot contenant « si »
(entre autres).
« fiet » : futur simple de » fio, fis fieri, factus sum » qui, rappelons-le, sert de
passif à « facio », d’où le cplt d’agent « a nobis ». Attention ! la traduction ne tient pas
compte du futur…
Ciceron-Philippe-Maisonneuve.doc
© Philopsis 2010
12
De même « cupiet » qui est encore un futur simple ne doit pas être traduit par
« voudrait » mais par « voudra ».
§ 64
« esse sapientis » : le tour « esse + génitif » signifie « être le propre de… ». cf.
une autre expr. de Cicéron « In tranquillo tempestatem adversam optare dementis
est » : « souhaiter la tempête lorsque le calme règne est le propre d’un fou ».
« Nam si…persuaserint, non poterunt… » : attention là encore ! La condition
concerne le réel, autrement dit il s’agit bien de deux futurs, le premier antérieur et le
second simple, de sorte qu’ il ne faut pas employer le conditionnel en français mais bien
l’indicatif : « s’ils convainquent…ils ne pourront pas… ».
CHAP.XVIII
§ 65
« utcumque » : adv. « en tout cas ».
« ab hoc…oratore ».
« vel » : par exemple.
§ 66
« accedit quod » : « à cela s’ajoute le fait que ».
« ad vulgus » : « à destination de la foule ».
« si sequamur…, possimus » : l’usage du subj. présent dans la protase et
l’apodose du système conditionnel indique le potentiel.
§ 67
« Xenocrates qui Platonem audierat » : « Xénocrate qui avait suivi les cours de
Platon. »
§ 68
« Romae » : locatif, évidemment.
CHAP.XIX
§ 69
« ut (ex Appenino) » : sens comparatif « de même que ».
« ut…defluerent, …laberentur… » : sens consécutif « de sorte que ».
« in quo ipse Vlixes errasset » : le subj. plus-que-parfait n’est pas ici d’attraction
modale (ce qui eût été syntaxiquement possible…) mais il marque l’irréel du passé.
§ 70
« qui sciat…et les autres relatives au subj. » : sens circ. et consécutif « un
orateur tel qu’il sache… ».
Ciceron-Philippe-Maisonneuve.doc
© Philopsis 2010
13
§ 73
A noter que le sens concessif est possible sur « cum…voluissent » : « bien qu’ils
eussent voulu ».
CHAP.XX
§ 74
« sum is qui + subj. » : « je suis tel que… ».
« vocarim » = « vocaverim », subj. pft.
« quom » = « cum (essem) » : alors que (temporel-causal).
CHAP.XXI
§ 78
« potest » : cf. grammaire ; « sens de conditionnel dès l’indicatif des vb. possum et
debeo ».
« Quid est quod + subj. » : voir dictionnaire.
§ 79
« faciet » : ind. futur simple ; « didicerit » : ind. futur antérieur.
« taceat oportebit » : construction par parataxe, i. e. sans subordonnant « ut » et
simplement le subj. sur le vb . subordonné « taceat » : cf. « volo exeas » pour « volo ut
exeas » : « je veux que tu partes ». L’autre prop. sub. dépendant de « oportebit » étant
négative, elle est introduite par « ne » : « ne sanus quidem iudicetur ».
§ 80
« …is sit verus, is perfectus… » : « ce serait le vrai, le parfait… » (potentiel), et
non pas le futur en français.
§ 81
« dummodo + subj. » : « pourvu que ».
CHAP.XXII
§ 82
«viderere » = « videreris » (2ème pers. du sg. du subj. impft de videor).
« duxisse » : de « ducere », au sens de considérer.
« utrum…an… » : structure de l’interrogation double, ici indirecte et donc avec
subj. « mirer ».
Ciceron-Philippe-Maisonneuve.doc
© Philopsis 2010
14
§ 83
« tibi… persuadeas velim » : cf.ci-dessus « taceat oportebit » (§79), construction
par parataxe = « velim ut tibi persuadeas » : « je voudrais que tu te persuades.
§ 84
« quae…desideret » : relative au subj. à valeur consécutive « telle que… ».
§ 85
« dicam necesse est » : nouvel exemple de parataxe : « necesse est ut dicam ».
CHAP.XXIII
§ 87
La 2ème pers. du sg employée avec le subj. est à traduire par le tour indéfini « on ».
« cum ageret tamen » : bien que…
§ 89
« nihil est quod » +subj. : il n’y a pas de raison pour que…
CHAP.XXIV
§ 90
« quam » + superlatif : le plus … possible.
CHAP.XXIX
§ 113
« sitne aliquando mentiri boni viri ? » : tour Esse + Génitif = Etre le propre de
(l’homme de bien)…
CHAP.XXX
§ 118
« quoi » : archaïsme pour « cui ».
CHAP.XXXI
§ 124
« cum » = subj. « cum liceat » : puisque (sens causal).
Ciceron-Philippe-Maisonneuve.doc
© Philopsis 2010
15
CHAP.XXXII
§ 126
« accepimus » : accipio = prop. inf. entendre dire, apprendre ; au parfait, savoir.
§ 127
« sua manu » : antéposition de l’adj. possessif à rendre dans la traduction : « de
ses propres mains ».
§ 128
« Quid…loquar » : Subj. délibératif dans une question : « à quoi bon parler
de… ?, pourquoi dois-je parler de… ? ».
CHAP.XXXIII
§ 132
« An… ? » : employée dans l’interrogation directe, la particule « An » a souvent
un sens teinté d’ironie. C’est le cas ici.
§ 133
« qui…vellent », « quae…nosset » : relatives au subj. d’attraction modale (à
traduire comme si c’était l’indicatif), mode obligatoire ici puisque nous sommes dans le
discours indirect. Rappelons que dans les autres cas, le subj. d’attraction modale n’est pas
obligatoire (cf. les grammaires)
« haec civitas » : notre cité, valeur possessive attachée aux thèmes de
démonstratifs, et ici de 1ère pers. puisqu’il s’agit de « hic ».
« Manilium…vidimus…ambulantem » : ici, l’équivalent de notre prop.
infinitive après un verbe de perception, soit, en latin, une prop. participiale après
« videre » ou « audire » : « voir ou entendre un tel faire quelque chose ».
CHAP.XXXV
§140 « video unam…fuisse doctrinam » : distinguer cette autre construction de
« videre » de celle signalée ci-dessus ; le sens est ici de « se rendre compte que… » ( la
perception est alors intellectuelle).
CHAP.XXXVI
§ 146
« quod » : le fait que…
« negare » + prop.inf. : dire que…ne…pas
« qui non cito quid didicisset » : quid = aliquid. En effet, rappelons que les
formes de « aliquis, a , aliquid » sont remplacées par les formes « quis, a, quid » après
« si, nisi, ne, num ?, cum (répétition), dum » et un relatif ; c’est ce dernier cas qui est
illustré ici.
Ciceron-Philippe-Maisonneuve.doc
© Philopsis 2010
16
« cum » + subj. : puisque, ici.
§ 147
« Hic » : il s’agit bien sûr ici de l’adverbe spatio-temporel « ici » ou « alors ». Le
sens temporel s’impose.
CHAP.XXXVII
§ 149
« utimur » : Attention ! En dépit de certaines traductions, cette forme représente
l’indicatif Présent, et non le futur Simple.
CHAP.XXXIX
§ 158
« non potuit » : n’aurait pas pu. Rappelons que les verbes « possum, debeo », les
verbes (evenit, etc.) et locutions verbales impersonnels (pulchrum est, etc.) ont le sens
de conditionnel à l’indicatif. Ainsi « possum » : je peux ou je pourrais ; « poteram » :
j’aurais pu ; « potui » : j’aurais pu.
CHAP.XLI
§ 163
« videre ut ( ne ) » + subj. : veiller à ce que (à ce que…ne…pas…).
« dixerim » : subj. d’atténuation : « je dirais », pft en latin mais présent en
français. Quant au mode – le subjonctif-, il trouve son équivalent dans le conditionnel.
« audient » et « trahet » sont à l’indicatif futur simple : à traduire comme tel en
français.
CHAP.XLII
§ 168
« causa » ou « gratia » précédés d’un régime au génitif signifient toujours le but
(et non la cause). Ici « ornandi causa » : « pour rehausser le style ».
CHAP.XLIV
§ 175
« vel » devant un superlatif ( adj.ou adv.) signifie « même » ou « peut-être ».
Ciceron-Philippe-Maisonneuve.doc
© Philopsis 2010
17
CHAP.XLVII
§ 182
« volvi » est bien sûr l’infinitif présent passif de « volvo,is, ere ».
CHAP.XLIX
§ 190
« interius, longius » : occasion de rappeler les trois sens du comparatif latin en « ior/-ius » : plus… ou assez… ou trop…Dans ces deux cas, c’est le sens de trop qui
s’impose.
CHAP.L
§ 196
« theatra tota » : à l’ablatif…
CHAP.LI
§ 197
« cum…intersit » : « bien que », sens concessif.
«Ars… cum…profecta sit » : « puisque », sens causal ici.
«nisi natura moveat ac delectet » : natura à l’ablatif.
« videatur » : verbe principal au potentiel ; cf.prop. ci-dessus.
§ 198
« ut…sic… » + ind. : de même que..de même.
« cum…non possent » : sens causal : « puisqu’ils étaient incapables… ».
CHAP.LX
§ 225
« cum admirationem…tum etiam scientiam… » : « cum…tum… » « d’une
part…d’autre part… »
CHAP.LXI
§ 230
« vix honestum est… » : « il serait peu honorable… » : sens de conditionnel dès
l’indicatif d’une locution verbale impersonnelle.
Ciceron-Philippe-Maisonneuve.doc
© Philopsis 2010
18
Téléchargement