La Savoie Diplomatique

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EDITION
SPÉCIALE
La Savoie Diplomatique
16 Mars 1816
16 Mars 2016
Stampate a Torino per il mio internet www.nice-savoie-onu1947.org
-
Ministère de la Défense
A l’attention de M. Le Ministre Jean-Yves Le
Drian14, rue Saint-Dominique
75700 PARIS
A Marline, le 29 février 2016
Monsieur le Ministre,
C’est décidément une épouvantable manie
colonialiste pour la République Française que de
remuer le couteau dans la plaie.
Voilà plusieurs jours que nous sommes survolés
illégalement par des hélicoptères de l’armée
française, qui me dit-on : « prépareraient une
intervention militaire au Mali où le 27ème BCA
serait prochainement engagé ».
Monsieur Le Ministre, je me permets de vous tirer
l’oreille et vous rappelle que la Savoie
(nomenclature des départements de Savoie et de
Haute-Savoie) n’est plus un terrain de jeu pour les
manœuvres des troupes françaises depuis 1947.
Car depuis cette date, savamment occultée par les
autorités françaises, le Traité d’Annexion de la
Savoie du 24 mars 1860 est abrogé et c’était la
seule légitimité que pouvait revendiquer les
différents régimes républicains sur le sol de notre
petite patrie. Comme le Secrétariat Général des
Nations Unies a clairement refusé de réinscrire le
fameux Traité en 2012, la Savoie bénéficie d’une
Zone de Neutralité perpétuelle dans l’application
et le respect :
Du Droit International
De la Constitution Française
De la Convention Nationale
Des jugements de la Cour de Cassation
Des jugements de la Cour d’Appel de
Chambéry.
Dans un passé récent, j’ai démontré avec l’aide
d’un ami, l’occupation militaire illicite de la Savoie
par les armées françaises, en cinq plaintes auprès
de la Gendarmerie. Votre ami François Hollande,
Président de la République Française qui dirige le
gouvernement dont vous faites parti, a décliné
mon invitation le 11 novembre 2014 pour
commémorer le Génocide Savoisien de 14 – 18
perpétré par la III République qui fit 22 500 morts,
17 000 grands invalides et des dizaines de milliers
de blessés et gazés.
Le Président est embarrassé par cette ténébreuse
tuerie du fait de ses origines familiales de l’avant
pays savoyard. Vous pouvez donc aisément le
remplacer dans cette délicate mission en
reconnaissant officiellement la scélérate trahison
de la République Française à l’égard de la Savoie. Je
pourrais vous conseiller sur la manière de rédiger
votre discours déclamé devant la statue de la
Pleureuse de Termignon qui symbolise la douleur
de nos aïeules pleurant leurs enfants martyrs
assassinés par la France. Il n’y a pas de honte pour
avouer que du Traité du 16 mars 1816 signé à Turin
au 21 février 1916 début du carnage de Verdun, la
Savoie est passée du paradis à l’enfer !
Justement, votre grand-père, et mon arrière-grandpère se sont peut-être croisés dans le funeste enfer
des Dardanelles, peut-être le breton et le savoisien
ont-ils devisé sur la folie guerrière qui les
déshumanisait, eux les simples paysans arrachés à
leur terre natale, prisonniers de cette atroce
autodestruction
européenne
et
de
cet
obscurantisme qui s’était abattu sur la montagne
et l’océan au cœur d’une infernale tempête.
Sur le secret espoir de recouvrer leurs familles et
leurs pays Vénète et Allobroge, de rentrer meurtris
dans leurs esprits et leurs chairs, mais survivants de
la pire boucherie que l’humanité ait connue. Après
ce massacre et malgré la destruction impérialiste
des manuels complémentaires d’histoire et de
géographie de la Savoie dans les écoles quelques
mois après le Traité de Versailles en 1919, leurs
descendants furent dépouillés de leur culture, de
leur histoire et de leurs droits odieusement
dissimulés par le culte de l’ignorance
soigneusement entretenu par la fourberie du
pouvoir central.
Il fallut attendre la fin du XXème siècle et
l’historien providentiel Jean de Pingon qui eut le
courage d’exhumer la légitimité cachée de la
Savoie. Depuis, les gens de Savoie ont commencé à
se reconstruire pour s’approprier l’immense
privilège qu’est la Neutralité dont Jules Ferry s’était
porté garant au nom de la République.
Je vous invite donc Monsieur le Ministre, à me
rejoindre le 16 mars prochain devant la Pleureuse
au cœur de la Maurienne pour commémorer la
page la plus sombre de l’histoire de la Savoie écrite
à l’encre rouge par la République Française avec le
sang de nos pères qu’elle but comme une ogresse
lors de la première guerre mondiale.
Je vous prie, Monsieur le Ministre, de recevoir mes
salutations les plus distinguées.
Joël DUCROS
Communiqué du Consulat de Savoie
16 mars 2016, bicentenaire d'un traité
entre Suisse et Savoie
Avant 1815, la neutralité suisse n'était pas
respectée, ainsi en 1799la ville de Zurich était-elle
occupée par des troupes russes qu'assiégeait
l'armée française. Ce sont les actes du Congrès de
Vienne de 1815 qui établissent la neutralité de la
Suisse et celle de la Savoie.
Le Traité de Turin du 16 mars 1816, entre la Savoie
et la Suisse, consacre un échange: la Savoie cède
des territoires à Genève qui devient un canton
helvétique, en contrepartie, la Suisse garantit la
neutralité de la Savoie qui manquait de troupes
pour assurer la protection de son territoire, les
ducs de Savoie ayant transféré leur capitale de
Chambéry à Turin. Le Protocole du Congrès de
Vienne et son corollaire le Traité de Turin stipulent
qu'il s'agit bien d'un échange: La Savoie cède 24
communes à la Suisse, dont la ville de Carouge, et
la neutralité de la Savoie intègre celle de la Suisse
qui doit l'assurer en temps de guerre.
Le 24 mars 1860 la Savoie est annexée par la
France suite à une occupation militaire de deux
cent mille hommes et un vote truqué, ( pas de
bulletins NON, pas d'isoloirs dans les bureaux de
vote, l'abstention interdite et l'envoi au bagne de
Cayenne, sans jugement, des opposants à
l'annexion). Cependant la neutralité de la Savoie
perdure et est consacrée par l'article 2 du Traité
d'annexion, cela car la France ne peut remettre en
cause les actes du Congrès de Vienne et leur
corollaire. Ainsi, le 14 décembre 1883, Jules Ferry,
président du Conseil et ministre des Affaires
étrangères de la France écrit-il à l'ambassadeur de
Suisse en France:
"... dans les études pour la mobilisation, l'État
français s'est engagé à respecter complètement le
territoire neutralisé, (de la Savoie)."
La neutralité de la Savoie était une condition sine
qua non de l'annexion, la Suisse devait l'assurer et
la France la respecter. La Suisse et la France ne
pouvaient trahir la neutralité de la Savoie sans
remettre en cause l'intégrité de leurs propres
territoires, soit la perte de plus du tiers de la
superficie du canton de Genève pour la Suisse et la
perte du territoire de la Savoie annexée pour la
France.
Le 1er Août 1914 l'ordre de mobilisation générale
est décrété en France.
Le 4 Août 1914, le Conseil fédéral suisse proclame
sa neutralité dans une déclaration où la Suisse
affirme son droit d'occuper militairement la Savoie
neutralisée. Pourtant, ce n'était pas un droit, mais
un devoir. Mais en faisant d'un devoir un droit, la
Suisse pourra ensuite le négocier comme un bien.
Les Savoisiens, (comme les Suisses), étaient
astreints au service militaire et pouvaient être
mobilisés en temps de guerre, mais ils ne devaient
pas servir ailleurs que sur le territoire de la Savoie
et ne pouvaient, en aucun cas, être envoyés
guerroyer hors de ce territoire. Pourtant leur
division, la 28ème, fut directement envoyée au
front. Ils seront pris entre deux feux : l’allemand et
le français. Parfois même, l'artillerie française les
utilisera pour ses tirs de réglage ! Deux sur trois
n’en reviendront pas.
Savoie et Haute-Savoie seront les départements de
France qui auront à déplorer, proportionnellement
à leur population, le plus de victimes lors de cette
guerre.
C’est ainsi que la France acheva ce qu’elle avait
commencé en 1860 : mettre la main sur le
territoire de la Savoie puis anéantir ses forces vives
afin de le conserver à jamais. Car c’est bien d’un
anéantissement concerté dont il s’agissait.
Pour une population de 503,000 habitants, la
Savoie comptera 22,400 morts au combat,
auxquels s’ajouteront 17,200 suivant la fin de la
guerre tandis que les autres souffriront jusqu’à
leurs derniers jours de grands blessés dont la
plupart décèdera dans les années leurs cruelles
blessures.
C’est l'anéantissement concerté de toute une
génération, de tous ceux en âge de porter les
armes et qui auraient certainement suivi leurs
aînés qui, à compter de 1905, commençaient à
remettre officiellement en cause l’annexion de la
Savoie.
C’est ainsi que la France perpétra le génocide
savoisien.
Selon le droit international, un génocide c’est «
l’extermination
physique,
intentionnelle,
systématique et programmée d’un groupe, ou
d’une partie d’un groupe, en raison de ses origines
ethniques, religieuses ou sociales. »
Les Savoisiens mobilisés par la France étaient
ressortissants d’un pays alpin fraîchement annexé
et constituaient incontestablement une partie d’un
groupe ethnique. Les avoir envoyés au front d’une
guerre, alors qu’ils étaient au bénéfice d'une
neutralité reconnue comme institution de droit
international, dénote la volonté de les exterminer
en les utilisant comme chair à canon.
L’extermination de cette partie d’un groupe
ethnique revêt un caractère systématique puisque
la majorité des mobilisés a trouvé la mort lors de
ce conflit alors que les pertes globales pour les
troupes françaises n'excédèrent jamais 23% des
effectifs. Il s'agit donc bien d'un génocide
programmé afin d'anéantir un peuple dont la
France avait illégalement annexé le territoire.
Et s’il fallait une preuve supplémentaire de ce
génocide, il suffit de se reporter à l’article 435 du
Traité de Versailles du 28 juin 1919. Cet article
supprime la neutralité savoisienne et ses zones
franches.
Et pourquoi donc avoir attendu la fin de la guerre
pour officialiser cette trahison? Parce qu’il fallait
avoir auparavant exterminé les Savoisiens afin que
nul ne puisse la dénoncer et aussi avoir
l'assentiment de la Suisse pour pouvoir la
perpétrer. En effet, sans l'accord tacite de la Suisse,
le génocide savoisien et la suppression de leurs
droits qui le suivit n'auraient pu se réaliser. Et pour
anéantir toute velléité de protestation de la part
des quelques survivants, la France fit occuper la
Savoie du Nord par ses troupes de goumiers
marocains, mercenaires de sinistre réputation.
L'histoire se répétait: peu après l'annexion de
1860, comme à la faveur de la chute de l'Empire la
Savoie du Nord commençait à remettre en cause
cette annexion, Louis-Adolphe Thiers la fit occuper
par des troupes qui venaient de briser la Commune
à l'issue de la"Semaine sanglante". La France a
toujours eu coutume de déployer en Savoie les
pires de ses soudards; les hordes révolutionnaires
en 1793, (3 jours de pillage dans le val de Thônes),
les sanglants "Versaillais" en 1871, les goumiers
marocains en 1918.
Dès le début de la guerre, les gouvernements
suisse et français avaient passé un marché: La
France respecterait la neutralité de la Suisse en
abandonnant son premier plan d'attaque qui
consistait à passer par le plateau suisse pour
tourner l'armée allemande. En contrepartie, la
Suisse ne bougerait pas pour faire respecter la
neutralité savoisienne et, à l'issue de la guerre, la
neutralité de la Suisse serait confirmée et les droits
des Savoisiens abolis.
La suite montrera que ce marché, passé sur le dos
des Savoisiens, fut respecté.
La Suisse n'était pas belligérante en 14-18,
pourtant elle sera présente au traité de Versailles
du 28 juin 1919. C'est l'article 435 de ce traité qui
consacrera le pacte écrit avec le sang des
Savoisiens: " Les Hautes-Parties contractantes, tout
en reconnaissant les garanties stipulées en faveur
de la Suisse par les traités de 1815 (...) constatent
cependant que les stipulations de ces traités (...)
relatifs à la zone neutralisée de la Savoie (...) ne
correspondent plus aux circonstances actuelle . En
conséquence, les Hautes-Parties contractantes
prennent acte de l'accord intervenu entre le
Gouvernement français et le Gouvernement suisse
pour l'abrogation des stipulations relatives à cette
zone qui sont et demeurent abrogées."
C'est ainsi que la neutralité de la Suisse fut
respectée durant la première guerre mondiale et
confirmée à l'issue de cette guerre pour qu'elle
demeurât garantie dans le prochain conflit que
quelques observateurs lucides voyaient déjà se
profiler à cause du sort réservé aux vaincus.
La neutralité de la Suisse est, pour une grande part,
source de sa prospérité actuelle. Genève est l'un
des plus dynamique canton de Suisse. Que tout
cela soit fondé sur une trahison n'est pour
beaucoup pas même un détail de l'histoire.
Pourtant, c'est un fait: le pacte franco-suisse de
1914-18, qui a assuré le respect de la neutralité
suisse pendant les deux guerres mondiales, repose
sur les cadavres et les souffrances de près de
quarante mille Jeunes hommes de Savoie, ce pacte
repose sur une génération anéantie, sur un
génocide.
On ne peut conserver des traités en en supprimant
les principales clauses, l'article 435 du Traité de
Versailles du 28 juin 1919 a rendu caducs le Traité
de Turin du 16 mars 1816 et le Traité d’annexion
du 24 mars 1860. Pourtant, pour la Suisse et la
France, ces traités sont toujours en vigueur et ces
deux pays conservent les territoires de la Savoie
tout en ayant remis en cause leurs conditions
d'annexion.
C'est le vol après l'assassinat.
Mais les Savoisiens sont toujours là et ils n'ont pas
oublié les trahisons et leurs aïeux exterminés par la
France. Le 13 décembre dernier, l’un d’eux écrivait
à Didier Burkhalter, Chef du Département fédéral
des affaires étrangères, président de la
Confédération Helvétique en 2014, pour lui
exprimer son inquiétude quant à la conjoncture
internationale et lui demander de se prononcer sur
la neutralité de la Savoie.
Le 13 janvier 2016, Didier Burkhalter lui répondit:
"En vertu du droit international, la Savoie fait
partie de la République française, Dès lors, la Suisse
ne reconnaît pas la Savoie en tant qu'État et n'est,
par conséquent, pas en mesure de reconnaître la
neutralité de celle-ci."
En 2012 l'ONU a refusé d'accéder à la demande du
Gouvernement français qui lui demandait
d'enregistrer le traité d'annexion du 24 mars 1860.
Ainsi, contrairement à ce qu'avance Monsieur
Burkhalter, selon le droit international la Savoie ne
fait plus partie de la République française.
C'est Bernard Kouchner, ministre français des
Affaires étrangères qui, suite aux révélations de
Jean de Pingon, avait été contraint d'effectuer
cette demande en 2010.
Mais le Secrétariat des Nations Unies a refusé
d'enregistrer ce traité désormais abrogé, la France
ayant bafoué les termes du Traité de Turin du 16
mars 1815, du Traité d'annexion de la Savoie du 24
mars 1860, et du Traité de Paris du 10 février 1947
ainsi que l'expose le mémoire adressé au
Secrétaire général de l’Organisation des Nations
Unies par Alain Roullier-Laurens et Jean de Pingon
au lendemain de la requête française.
Bientôt la France s'écroulera et la Savoie renaîtra
comme un État indépendant au coeur de l'Europe,
car les Savoisiens n'ont pas oublié leur pays; ils le
portent toujours en eux comme une blessure que
seule sa renaissance pourra cicatriser. Aujourd'hui,
ils exigent que la vérité de l'histoire soit rétablie,
que le génocide savoisien soit reconnu et que la
Suisse respecte les termes du Traité de Turin du 16
mars 1816 en assurant la neutralité de la Savoie en
cas de conflit si elle veut conserver les acquis de ce
traité.
Ce sont là les conditions pour que, lorsque la
Savoie renaîtra, la communauté historique,
géographique et économique des Suisses et des
Savoisiens puisse devenir le ferment d'une
nouvelle alliance.
Consulat de Savoie. La Condémine. Chemin de Condémine.
CH-1410 Saint-Cierges. Switzerland. consulatdesavoie.ch
Carte de la Savoie
Oui, Je dénonce et j’accuse la France de
tyrannie et d’homicide envers la Savoie !
Des crimes passés, l’histoire gardera le
souvenir. Aujourd’hui, le peuple de Savoie ne
supporte plus les relents coloniaux d’une oligarchie
française corrompue et aux abois. La Savoie veut
libérer sa terre, notre ‘’Santa Terra’’ ! France va-ten ! Tu souilles ma terre.
A l’heure du centenaire de la Grande
Guerre. Je veux faire part, ici, du ressentiment
d’anciens savoisiens. Depuis l’annexion, les
savoyards furent appelés à participer à 7 conflits
armés (guerre de 70, 14-18, 39-45, Indochine,
guerres coloniales, guerre d’Algérie, guerre contre
Daesh), soit une guerre tous les quarts de siècle.
Pays belliqueux ! Aimes-tu voir couler le sang ? …
Pas moi ! Pas nous !
Je suis ancien combattant, mais avant moi,
ma famille, comme toutes les familles de Savoie,
fut concernée par ces conflits (un par génération)
et les misères induites.
« La SAVOIE, ce si joli petit pays dont la légitimité
dérange les états nations qui l’on trahie »
J’accuse la France
Ancien combattant, je dénonce, aujourd’hui, le
régime colonialiste auquel la France soumet mon
pays. La Savoie fut envahie et subjuguée par cet
ennemi héréditaire. Elle a souffert de 7 invasions,
avec villages incendiés, viols, tortures, pillage,
emprisonnements, déportations et massacres de la
population, le tout organisé et programmé par une
nation qui ose se revendiquer de l’invention ‘’des
droits de l’homme’’.
Suite aux agressions de la France, j’ai eu
deux grands-pères gravement blessés, dont un
trépané, en 14-18. Un rappel : en 1914, le ''plan
XVII'', est adopté par Joffre, ‘’cet âne qui
commandait des lions’’, grâce à quoi, à la fin de la
''Grande Guerre'', le bilan est de : 1.400.000 morts.
Je dénonce la France, qui, pour ne pas avoir de
compte à rendre sur notre neutralité, deux jours
auparavant, avait consigné dans leurs casernes les
chasseurs alpins savoyards. Leurs bataillons furent
envoyés en précurseurs sur le front Est. J’accuse la
France, d’avoir choisi sa ‘’chair à canon’’ pour la
mettre à la disposition d’officiers séniles ! La chair
et le sang de Savoie eurent l’honneur de la
première ligne, du premier sacrifice, du premier
massacre ! Oui, j’accuse la France d’être
responsable d’un pourcentage de morts plus élevé
en Savoie que dans le reste de l’hexagone.
Est-ce un génocide ?... La définition de ce
crime dans la ‘’Convention Internationale pour la
Prévention et la Répression de Crime de Génocide’’
le confirme.
Une guerre finie, afin de ne pas perdre la
main, on prépare la suivante. Mon oncle prisonnier
en 40, évadé en 41, est repris à la frontière par la
police française, celle-ci le livre à la gestapo ! Il finit
au camp de concentration de Rawa-Ruska, d’où il
fut libéré par les russes en été 45. Un oncle de ma
femme, entré dans la résistance, est tué aux
combats ‘’du Roc Noir’’, près de la frontière
italienne. Un troisième oncle, militaire en
Indochine, tué par les vietnamiens. Je dénonce et
j’accuse l’Etat français de collaboration avec le
nazisme, pendant le conflit 1940-45.
Et le manège infernal, continue à tourner !
Mon tour arrive, avec la guerre d’Algérie. Je suis un
ancien combattant de ce conflit. J’ai effectué 28
mois d’armée, dont 24 à Tizi-Ouzou, en Grande
Kabylie. Ma jeunesse m’est volée… Libéré, j’ai
rejeté en 2001, devant un tribunal, les médailles
reçues pour ces combats. A Tizi-Ouzou, contre les
meilleurs soldats d’Algérie – les berbères kabyles -J’ai pu constater le comportement courageux des
« chasseurs alpins », constitués majoritairement de
savoyards.
Là- bas, j’ai vu des alignements de cercueils,
sans drapeaux, sans photo, sans nom, avec pour
tout ornement un numéro matricule sur une
plaque d’aluminium clouée.
Là- bas, j’ai vu
et... Je les entends encore aujourd'hui, ces copains
de 20 ans, désarticulés, et sanguinolents qui
hurlaient sur leur civière : « Maman, j’ai mal !…
Pitié les gars, pitié !…J’ai mal ! Maman ! Maman
!».
Nous savons aujourd’hui que tous les
Savoisiens, envoyés contre leur gré dans un pays
qui se battait pour sa liberté, ne devaient pas être
mobilisés dans l’armée française. Des traités
internationaux en témoignent. Je dénonce la
France, qui, force est de le constater, n’a respecté :
ni sa Constitution (article 55), ni la Charte des
Nations Unies, ni les termes du Traité de Paix avec
l’Italie. Le refus d’enregistrement par l’ONU, du
Traité d’annexion de la Savoie de 1860 confirme
sa suspension !
Le Traité d’annexion suspendu depuis 1947,
les Savoisiens étaient libres et non mobilisables,
sept ans plus tard, pour la guerre d’Algérie (19541962) ! La France, a camouflé l’évidence et, faisant
fi des Traités internationaux, a, sans aucun
scrupule, signé l’arrêt de mort de 321 jeunes
savoyards ! …
Ancien combattant d’Algérie, en souvenir
du sacrifice de mes ancêtres et de mon vécu, je
dénonce et j’accuse l’Etat français de meurtre
collectif et de génocide du peuple savoisien. Le
‘’mémoricide’’ recherché, avec l’élimination
physique des jeunes de Savoie lors de ces conflits,
ne sera pas. La Savoie vivra !
G. M.
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