Plan Stratégique de Recherche sur les Forêts méditerranéennes 2010–2020 Préface La région méditerranéenne est une des régions du monde considérée par tous comme un ‘’hotspot’’ de la biodiversité mondiale. Ses écosystèmes boisés contribuent largement à cette extraordinaire richesse biologique aux valeurs multiples et participent à l’attrait touristique qu’exerce cette région méditerranéenne sur ses nombreux visiteurs. Dans de nombreuses régions du pourtour de la Méditerranée, ces écosystèmes forestiers contribuent également à la lutte contre la pauvreté, au développement socio économique des zones rurales, à la sécurité alimentaire des habitants et à la préservation d’une multitude de services environnementaux considérés comme des biens publics (biodiversité, qualité des paysages, préservation des ressources en eaux, lutte contre la dégradation des terres…). Malgré leur fragilité apparente, ces espaces boisés ont de longue date été façonnés par les activités humaines et ils ont largement démontré depuis plusieurs siècles leur forte capacité de résilience aux changements d’origines anthropiques. Cependant, aujourd’hui, ils vont être confrontés à une menace d’une ampleur sans précédent puisqu’ils vont devoir surmonter, au cours des quarante prochaines années, un changement climatique d’une amplitude exceptionnelle alors que dans le même temps la population de la région méditerranéenne va augmenter très significativement d’ici 2050. Dans ce contexte comment assurer, sur une période bien plus courte que tous les changements survenus au sein de ces écosystèmes par le passé, leur adaptation aux nouvelles contraintes climatiques pour qu’ils puissent continuer à rendre l’ensemble des biens et services qu’ils fournissent aujourd’hui aux populations riveraines. Pour surmonter tous les enjeux à venir d’ici à 2050 il est donc fondamental aujourd’hui que la gestion durable des forêts retrouve une place prépondérante dans différentes politiques sectorielles (agriculture, eau, énergie, recherche, aménagement du territoire…) et que les populations locales, principaux acteurs concernés par l’adaptation au changement climatique, puissent être mieux impliquées dans la définition et la mise en œuvre des politiques forestières nationales et régionales. Il est également urgent que la Recherche Forestière apporte des réponses pour anticiper ces changements et permettre aux acteurs impliqués dans la gestion de ces écosystèmes forestiers d’adapter leurs pratiques aux nouvelles contraintes climatiques (augmentation de la température de plusieurs degrés, diminution significative des précipitations, augmentation de la fréquence des épisodes de sécheresse estivales, apparition de nouvelles maladies, augmentation du risque d’incendies…). Dans ce contexte, la coopération régionale conduite de longue date dans le cadre du Comité de la FAO Silva Mediterranea en partenariat avec plusieurs acteurs du secteur forestier (PLAN BLEU, EFIMED, WWF MEDPO, AIFM, UICN, CIHEAM, Programme MAB UNESCO…) est plus que jamais pertinente et c’est dans cet esprit que la FAO s’est associé aux travaux coordonnés par EFIMED, Bureau Régional Méditerranéen de l’Institut Forestier Européen (EFI) en 2009 pour réaliser cet Plan de la Recherche pour la Forêt Méditerranéenne pour la période 2010 – 2020. Cet outil stratégique de programmation, partie intégrante du processus Européen de La Plateforme Technologique pour le Secteur Forestier (FTP) et de son Plan Stratégique de Recherche, permettra de mieux mobiliser l’ensemble de la communauté scientifique sur des objectifs communs. Il devrait permettre également de convaincre les décideurs politiques nationaux et internationaux, ainsi que l’Union Européenne, d’accorder les financements nécessaires à la mise en œuvre de cet plan de recherche sur la période 2010-2020. En effet, les questions posées aujourd’hui à la recherche scientifique pour l’adaptation des écosystèmes forestiers méditerranéens aux changements climatiques sont des questions qui se poseront demain pour l’ensemble des forêts à la communauté internationale. La région méditerranéenne pourrait donc constituer un laboratoire grandeur nature pour mettre au point, tester et vulgariser les bonnes pratiques pour l’adaptation des écosystèmes forestiers aux évolutions climatiques du XXI ième siècle. Il méritait donc une traduction en français pour faciliter sa diffusion auprès de l’ensemble des acteurs concernés aussi bien au Sud qu’au Nord de la Méditerranée. Souhaitons donc que cet Plan de la recherche Forestière Méditerranéenne pour la période 2010 – 2020 trouve tout l’échos nécessaire auprès des différents partenaires techniques et financiers et puisse ainsi contribuer à travers sa mise en œuvre au succès des dynamiques de coopération régionales que sont le Plan d’Action pour la Méditerranée dans le cadre du processus de Barcelone et l’initiative des Chefs d’Etat de la région dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée. Moujahed ACHOURI Chef du Service Conservation des Forêts Division de l’évaluation, de la gestion et de la conservation des forêts Département des forêts de la FAO 2 Développer la recherche sur les forêts méditerranéennes Les forêts et la foresterie figurent parmi les grands thèmes de le plan politique international depuis le début des années 1990, comme en témoignent la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED) à Rio en 1992 et le processus MCPFE des Conférences ministérielles pour la protection des forêts en Europe, lancé à Strasbourg en 1990. Depuis lors, les conférences internationales et les processus politiques n’ont cessé de souligner la nécessité de sauvegarder et de conserver les écosystèmes des forêts boréales, tempérées et tropicales. Toutefois, il convient de reconnaître qu’hormis l’initiative de la FAO d’élaboration d’un programme d’action sur les forêts méditerranéennes (approuvé lors de la session de Silva Mediterranea en mars 1992 à Faro, au Portugal), on ne s’est guère soucié des forêts méditerranéennes à l’échelle internationale, si ce n’est pour affronter le problème des incendies à répétition. Aucune stratégie d’ensemble de recherche internationale n’a été formulée de manière concertée pour relever les défis économiques, écologiques et sociaux de la gestion durable des forêts méditerranéennes. Si la superficie totale des forêts méditerranéennes (y compris des zones écologiquement analogues, comme celles que l’on trouve en Californie, au Chili, en Afrique du Sud et en Australie) est beaucoup moins étendue que les types de forêts susmentionnés, elles ont des caractéristiques spécifiques qui en font un patrimoine naturel mondial unique. En outre, les changements climatiques et socio-économiques attendus aggraveront vraisemblablement la menace pesant sur les forêts méditerranéennes, tout en contribuant à l’expansion des conditions méditerranéennes vers de nouvelles zones. Il est par conséquent temps de sensibiliser davantage les communautés forestières et scientifiques et le grand public aux défis complexes et aux besoins de recherche afin de garantir la durabilité des forêts méditerranéennes. Le présent document expose une vision commune sur les enjeux liés aux forêts méditerranéennes, ainsi qu’un Plan Stratégique de recherche sur les forêts méditerranéennes (MFRA) décrivant les grandes priorités de la recherche dans la région durant la décennie 2010–2020. Ce document a été coordonné par le Bureau régional méditerranéen de l’Institut forestier européen (EFIMED) dans le cadre de le Plan stratégique de recherche de la Plateforme technologique européenne Forêt-Bois-Papier (FTP). Le processus de consultation a associé un grand nombre d’institutions (de recherche et universités, propriétaires forestiers, ONG, et organisations internationales telles que FAO et CIHEAM) dans 15 pays méditerranéens. Ces institutions sont présentées à l’Annexe 2. Nous souhaitons adresser nos remerciements à tous ceux qui ont participé à l’élaboration du MFRA. En particulier, nous saluons les contributions apportées par les membres du Groupe consultatif EFIMED: José G. Borges (Portugal), Felipe Bravo (Espagne), Davide Pettenella (Italie), Mohamed Sabir (Maroc), Hamed Daly (Tunisie), Zuheir Shater (Syrie), Emin Baskent (Turquie), Vassiliki Kazana (Grèce); Americo C. Mendes, membre du Conseil scientifique d’EFI; Francisco Moreira (Portugal), responsable du projet Phoenix (EFI); Giuseppe Scarascia-Mugnozza (Italie), Président du Conseil scientifique de la FTP; et Andreas Kleinschmit von Lengefeld, Secrétaire de la FTP. Nous remercions également, pour leurs nombreux commentaires et contributions, les membres du réseau EFIMED représentant diverses réalités et disciplines forestières. Nous invitons toutes les parties intéressées à contribuer à la mise en œuvre du MFRA. Barcelone, 14 septembre 2009 Marc Palahí Directeur d’EFIMED Yves Birot Président du Group de Conseil d’EFIMED 3 Table des matières Résumé analytique 1. Un plan stratégique de recherche sur les forêts méditerranéennes (MFRA) s’impose 2. Enjeux liés à la durabilité des forêts méditerranéennes 3. Priorités stratégiques de recherche 4. Renforcement des compétences et partage des connaissances 5. Mise en œuvre du MFRA Annexe I. Intégration du MFRA dans le cadre de le Plan stratégique de recherche de la Plateforme technologique Forêt-Bois-Papier (FTP) Annexe II. Liste provisoire des organisations participant au MFRA 4 Résumé analytique Les écosystèmes forestiers méditerranéens procurent un large éventail de biens et services, dont toute une série de biens de valeur, mais souvent non marchands, comme une exceptionnelle richesse en biodiversité, qui sont cruciaux à la fois pour le développement socio-économique des zones rurales et pour le bien-être des populations urbaines de la région. Mais pour garantir la durabilité des forêts méditerranéennes, divers défis apparus dans le contexte du changement global doivent être relevés: Comment l’évolution du climat et les changements d’utilisation des sols influent-ils sur les écosystèmes forestiers méditerranéens? Comment affronter les problèmes de gestion des forêts et des incendies dans un contexte de changement global? Comment garantir la fourniture de biens et services forestiers par la gouvernance, les politiques et les instruments économiques? Comment gérer les forêts et surfaces boisées multifonctionnelles dans des territoires à usages multiples? Relever ces défis exige la mise en place de pratiques de gestion viable basées sur des connaissances approfondies et élargies, un enseignement ciblé et un renforcement des compétences afin de combler les fossés de connaissances et d’expertise entre les pays, les institutions, et la communauté scientifique et la société dans son ensemble. La recherche forestière dans la région méditerranéenne est victime de sa fragmentation, de ses moyens limités, et, dans certains cas, de son obsolescence et de son isolement. Par ailleurs, les faibles avantages que les industries forestières tirent des forêts méditerranéennes – par rapport à d’autres forêts européennes- n’aident guère à mobiliser l’attention et les fonds du secteur privé. Aussi faut-il trouver de nouveaux moyens de pallier cette situation: des partenariats de recherche, une mise en réseau, un renforcement des compétences, des programmes d’enseignement supérieur, un transfert des connaissances et de la formation continue. Dans ce contexte, il convient de renforcer la coopération en matière de recherche avec d’autres régions climatiques méditerranéennes (MCR) et de partager les connaissances afin d’affronter des défis et besoins scientifiques communs. C’est dans le cadre de la Plateforme technologique européenne “Forêt-Bois-Papier” (FTP) et de son Plan stratégique de Recherche (SRA) que la communauté scientifique forestière méditerranéenne a mis au point son Plan Stratégique de recherche sur les forêts méditerranéennes (MFRA). Il vise à souligner les principaux enjeux forestiers pan-méditerranéens, ainsi que les priorités scientifiques, les objectifs de recherche et les résultats escomptés. Le MFRA a pour vocation la mise en réseau et la coordination de la recherche au niveau méditerranéen, ce qui requiert un effort concerté de la communauté de recherche et des parties concernées (propriétaires forestiers, ONG, industrie, administration publique, etc.) afin d’utiliser au mieux les financements internationaux et nationaux disponibles pour la recherche. Figure 1. Le « triangle de la connaissance » sur les forêts en Méditerranée. 5 Basé sur une vision commune de ces défis, le MFRA a pour but d’assurer la durabilité des forêts méditerranéennes et des biens et services qu’elles dispensent, en faisant avancer et en partageant les connaissances sur le fonctionnement des écosystèmes forestiers, tout en élaborant de nouveaux outils d’aménagement et de gouvernance dans un contexte de changement global. A cet égard, les sciences forestières devraient adopter et adapter les sciences les plus innovantes (climatologie, économie, science de la décision, biologie, écologie, technologies de l’information et géomatique, etc.). L’éducation et le partage des connaissances par le biais du renforcement des compétences constituent des éléments clés du MFRA. Le MFRA s’articule autour de quatre axes stratégiques de recherche– retenus sur la base de leur importance intrinsèque et de leur poids pour l’élaboration de politiques– afin de servir de cadre scientifique pour affronter les grands défis futurs. La mise en œuvre du MFRA permettra de créer un « triangle de la connaissance » (recherche, éducation et innovation) sur les forêts méditerranéennes ainsi qu’un triangle géographique dont les trois extrémités seront en Europe méditerranéenne, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Les deux concepts joueront un rôle fondamental pour une société méditerranéenne durable basée sur le savoir. 6 1. Un Plan Stratégique de recherche sur les forêts méditerranéennes s’impose Les forêts et surfaces boisées en Méditerranée ne couvrent qui, à son tour, s’est traduit notamment par des risques que 73 millions d’hectares, soit environ 8,5% du territoire. accrus des feux de forêt, des ravageurs et des maladies. Elles constituent un des écosystèmes forestiers les plus Quant aux terres boisées côtières situées dans les zones vulnérables sur terre en raison de leur fragilité et de leur à vocation touristique, elles sont soumises à une pression instabilité, dues notamment aux conditions climatiques, grandissante pour leur utilisation à des fins récréatives. à la pression humaine de longue date et aux incendies à répétition. Par ailleurs, elles Dans les régions orientale sont exposées à des risques et méridionale, la vitesse Affronter par la recherche les accrus liés aux changements de l’accroissement démonombreux problèmes des forêts radicaux d’affectation des graphique (environ 2% en méditerranéennes requiert des efforts terres (si le couvert forestier moyenne), les faibles reveconcertés, conjoints et renforcés sous s’étend en Europe méditerranus par habitant, la densité l’égide d’un instrument européen: la FTP rurale marquée et la divernéenne, la déforestation progresse au rythme d’environ sification limitée des activi1,1% par an en Méditerranée méridionale et orientale– à tés font des forêts et des biens qu’elles dispensent (bois des taux supérieur à celui des pays tropicaux) et au chande feu, fourrage, plantes aromatiques et médicinales, etc.), gement climatique dans la région (la hausse de la tempédes ressources de premier ordre pour la subsistance des rature de la planète de 1850–1899 à 2001–2005 avoisine communautés locales. En outre, les fonctions de protecles 0,76°C; mais en Espagne, pays méditerranéen, la temtion des forêts (ex. lutte contre la désertification, protecpérature a augmenté de quelque 1,5°C entre 1971 et 2000. tion des sols et régulation des ressources en eau) sont cruciales pour le développement durable de ces sociétés. Les forêts et les surfaces boisées méditerranéennes abriLes principales menaces auxquelles sont exposées les fotent quelque 25 000 espèces de plantes vasculaires (dont rêts dans les sous-régions orientale et méridionale sont la 50% d’espèces endémiques), ainsi qu’un vaste éventail surexploitation des forêts pour le combustible ligneux, le d’essences arboricoles et un fort endémisme (290 espèces défrichement pour l’agriculture et le surpâturage. forestières indigènes dont 201 endémiques) affichant une diversité génétique extraordinaire. En comparaison, l’EuLes forêts méditerranéennes requièrent une attention rope du Nord et l’Europe centrale– avec une superficie particulière pour différentes raisons: quatre fois plus étendue– ne renferme que quelque 6 000 essences végétales. Outre le bois, les forêts méditerra(i) Elles jouent un rôle fondamental dans le bien-être néennes offrent toute une panoplie de produits forestiers des sociétés méditerranéennes rurales et urbaines, non ligneux (liège, pignons de pin, plantes aromatiques, en dispensant des biens marchands très demandés champignons et truffes, noix, etc.) et de services (piégeage (ex. bois de feu, liège, pignons de pin et champignons) du carbone, protection des sols, loisirs et tourisme, puriainsi que des services à forte valeur ajoutée mais non fication de l’eau, etc.), qui sont cruciaux pour le dévelopmarchands (ex. qualité des paysages, protection des sols, régulation de l’eau et possibilités récréatives). pement socio-économique des zones rurales et pour le (ii) Elles constituent un patrimoine naturel mondial unique bien-être des populations urbaines de la Méditerranée. en termes de diversité biologique; ce qui n’empêche pas ce patrimoine d’être en péril. Dans la partie septentrionale, les transformations socio(iii) Leur conservation et leur gestion affectent la diséconomiques des dernières décennies, déclenchées par l’urbanisation de notre société et les meilleures conditions ponibilité de ressources en sol et en eau – qui sont de vie, ont accru la demande de fonctions environnemenstratégiques pour les sociétés méditerranéennes. tales et sociales des forêts méditerranéennes. Toutefois, (iv) Leur avenir est gravement compromis par l’évolula plupart des biens et services tirés de ces fonctions ne tion du climat et les changements d’occupation des produisent guère de recettes pour leurs propriétaires, car il sols, qui viennent s’ajouter à des problèmes de lons’agit de services aujourd’hui non marchands. En revanche, gue date tels que les feux de forêt, la surexploitation la foresterie traditionnelle manque de main d’œuvre (dépeuplement rural) et de rentabilité (coûts d’exploitation élevés)., Cette situation qui a conduit à l’abandon des forêts des forêts et l’avancée de la désertification dans la région. 7 Afin d’éviter la dégradation irréversible des forêts méditerranéennes, il est urgent d’affronter tous ces problèmes en déployant des efforts concertés sur le pourtour méditerranéen, vu l’interdépendance des pays concernés. Cela implique de partager une vision commune sur l’avenir des forêts devant l’évolution rapide du contexte social, environnemental et économique. Dans le cadre de la Convention de Barcelone, du Plan d’action pour la Méditerranée du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et du mécanisme politique de haut niveau lancé par le processus de Barcelone en 1995 qui s’est cristallisé en Union pour la Méditerranée en 2008, la mise en place de cette vision commune sous l’égide de la FTP est un pas en avant capital. On s’accorde en outre à reconnaître que les progrès de la science devraient former l’ossature d’une société basée sur le savoir mieux structurée, car elle ils constituent le préalable à la création des bases de l’innovation et à l’expertise scientifique, pour élaborer des politiques plus efficaces destinées à atteindre les objectifs de la vision commune. Cela comporte des efforts de recherche communs visant à formuler un Plan stratégique recherche sur les forêts méditerranéennes (MFRA) qui repose sur des priorités convenues d’un commun accord et valables pour l’ensemble des pays du pourtour méditerranéen. Le MFRA a été conçu pour s’inscrire dans le cadre de le Plan stratégique de recherche (SRA) mis au point par la FTP (voir Annexe 1) et a été approuvé par son Comité de pilotage. Pour une mise en œuvre du MFRA à l’échelle pan-méditerranéenne, les capacités de recherche doivent être d’un niveau suffisant (masse critique) dans les pays partenaires. Parallèlement, il est important de promouvoir les activités de renforcement des compétences et de mise en réseau de la recherche pour remédier à la fragmentation traditionnelle de la communauté de recherche sur les forêts méditerranéennes ainsi qu’aux faiblesses dans certains domaines scientifiques. 8 2. Une vision commune sur l’avenir des forêts Méditerranéennes: défis liés à leur durabilité La vision sur l’avenir des forêts méditerranéennes repose sur quatre principaux éléments: Les changements de climat et d’occupation des sols auront des répercussions telles sur les écosystèmes forestiers (ex. par la dégradation et la déforestation accrue et les feux de forêt) et les fonctions qu’elles remplissent (régulation de l’eau, protection du sol, etc.), qu’ils pourraient être gravement menacées. Les changements climatiques attendus se traduiront également par l’expansion des conditions méditerranéennes à de nouvelles zones. Vivre avec des feux de foret fréquents requiert un changement de cap stratégique, en passant d’une politique prédominante de lutte anti-incendie à court terme vers des politiques à plus longue échéance visant à agir sur les causes structurelles des feux et à intégrer les stratégies de lutte anti-incendie et de gestion des forêts. Les forêts méditerranéennes peuvent offrir à l’homme une vaste panoplie de biens et services, sous réserve de l’élaboration et de la mise en œuvre de nouveaux instruments économiques, de politiques et de gouvernance, s’inscrivant dans le cadre plus large des politiques de développement rural. La sylviculture et la gestion multifonctionnelle des forêts et des surfaces boisées méditerranéennes dans des territoires à usages et échelles multiples requièrent la mise au point de nouveaux modèles, systèmes et processus d’aide à la décision. 2.1. L’évolution du climat et les changements d’occupation des sols vont avoir un fort impact sur les forêts méditerranéennes et leur rôle de pourvoyeurs de services liés à des ressources clés telles que les sols et l’eau La région méditerranéenne est particulièrement sensible aux changements climatiques car elle représente une zone de transition entre les régions arides et humides de la planète, ce qui en fait un modèle intéressant permettant d’étudier les effets du changement climatique sur les écosystèmes terrestres. Le changement climatique en région méditerranéenne se manifeste sous la forme de hausse des températures, de modification des régimes de précipitation et d’une fréquence accrue des phénomènes extrêmes tels que sécheresses, vagues de chaleur et tempêtes qui, à leur tour, exacerbent la fréquence et l’intensité des foyers de maladies et des feux de forêt. Ces changements (Figures Les changements intervenant dans le climat et les sociétés soulèvent de nouvelles questions et inqiétudes concernant l’avenir des forêts méditerranéennes et des zones adjacentes 2 et 3) ont un impact significatif sur la dynamique et la santé des forêts. Le niveau de ces impacts et la capacité d’adaptation des écosystèmes forestiers se répercuteront sur la fourniture des biens et services offerts. Mais les changements intervenant dans la région ne sont pas seulement d’ordre climatique. Une série de transformations socio-économiques complexes et brutales sont en cours dans la région méditerranéenne. Dans la partie septentrionale, la déprise rurale s’est traduite par un accroissement des grandes étendues forestières continues et non gérées (avec un risque accru de feux de forêt et des impacts importants sur l’eau disponible), tandis que les nouvelles infrastructures urbaines et touristiques, en particulier dans les zones côtières, ont exacerbé les risques (fragmentation, perte de biodiversité, etc.) liés à une vaste interface forêt –habitat urbain. Dans les zones méridionale et orientale, la dégradation et la conversion de nombreuses forêts en pâturages et terres agricoles pour la fourniture de ressources de base comme la nourriture, par exemple, ont abouti à la dégradation des terres et à une avancée de la désertification qui influent sur les ressources en sols et en eau. En présence d’une situation d’accroissement démographique dans les pays méditerranéens, qui aura des effets importants sur la demande de ressources hydriques et de disponibilités de terres pour l’agriculture, les impacts du changement global sur les écosystèmes forestiers 9 Encadré 1. Tendances effectives et prédites du changement climatique en région méditerranéenne Les scénarios mondiaux de changement de température varient d’une région à l’autre mais montrent une tendance marquée vers le réchauffement. L’augmentation des températures de la planète de 1850-1899 à 20012005 a été de 0,76ºC, tandis qu’on a observé un accroissement de 1,53°C dans certains pays méditerranéens de 1971 à 2000, soit une valeur bien plus élevée que les 1,2ºC prévus par les modèles climatiques. En outre, les simulations de scénarios climatiques futurs conviennent généralement du fait que la hausse des niveaux d’émission pourrait se traduire, en région méditerranéenne, par une augmentation des températures plus élevée que la valeur moyenne mondiale, une réduction des précipitations (jusqu’à 20 pour cent) et un accroissement de la variabilité interannuelle des températures et des précipitations (inondations, sécheresses et vagues de chaleur). Figure 2. Simulation des modifications de température et de précipitations en Europe pour le scénario A1B. Rangée du haut: moyenne annuelle de 21 modèles de changement de température d’hiver (DJF), d’été (JJA) entre 1980 et 1999 et 2080 et 2099. Rangée du bas: idem, à l’exception d’une modification minime des précipitations. Source: IPCC 4AR 2007. Source: 4ème rapport d’évaluation du GIEC (2007). devraient être également analysés par rapport aux ressources en eau et en sols. Enfin, il est important de noter que les changements du climat et de l’occupation des sols n’affecteront pas seulement les arbres– mais l’ensemble des populations végétales et animales qui prennent part aux processus écosystémiques. Le rythme actuel de changement environnemental touchant les forêts méditerranéennes met en péril la biodiversité. On observe en effet des modifications radicales de la composition des communautés et l’extinction de populations locales. Il est fondamental de déterminer si les mécanismes naturels impliqués dans les processus évolutifs seront en mesure de jouer face à l’intensité et à la rapidité des changements environnementaux. 10 Principaux défis: Mieux comprendre les impacts des changements de climat et d’occupation des sols sur les processus des écosystèmes forestiers– depuis la feuille jusqu’au paysage– y compris la biodiversité forestière. Mieux comprendre le rôle des forêts dans le rendement et la qualité des ressources en eau, et dans la prévention de l’érosion des sols. Mieux comprendre la réponse adaptative des espèces et leur capacité de migration face aux changements environnementaux et aux diverses stratégies de gestion forestière. Mieux comprendre la manière dont le changement climatique se répercutera sur l’exposition des forêts aux ravageurs et maladies existants et émergents. Encadré 2. Répercussions du changement climatique sur les bilans hydriques la phénologie des plantes et la croissance des arbres Si les modèles de simulation comme GOTILWA+ prévoient une baisse considérable de la teneur en eau des sols dans les régions méditerranéennes, selon de récentes études, la saison de végétation s’allongera de 50 jours d’ici à 2080. Cette situation conduira à une demande accrue d’eau ainsi qu’à une diminution des ressources hydriques disponibles pour les écosystèmes forestiers. Figure 3. Humidité dans les sols forestiers d’Europe simulée par le modèle de croissance Gotilwa+ à base fonctionnelle. Les simulations utilisent un pixel de 10’x10’ associé aux prévisions climatiques du modèle HadCM3 dans un scénario socioéconomique A2 (GIEC, 2003). Source: Gracia et al., 2002 Figure 4. Simulation de la longueur de la saison de végétation (en jours). Source: C. Gracia et al., 2002 En outre, la hausse des températures amènera une croissance exponentielle du taux de respiraton des tissus vivants des arbres, tandis que la réponse photosynthétique à la température ne devrait pas augmenter, ce qui pourrait conduire à un appauvrissement des réserves d’hydrates de carbone mobiles utilisés par les arbres méditerranéens pour surmonter les périodes estivales sèches. L’essentiel des épisodes de dépérissement observés dans les forêts méditerranéennes ces dernières années sont liés à l’épuisement des réserves d’hydrates de carbone qui peut survenir sur des périodes de trois à quatre années sèches consécutives. La plupart des infestations de ravageurs sont la conséquence de cet affaiblissement des arbres et non l’origine du dépérissement,. 2.2. Vivre avec le risque accru de feux de forêt; agir sur les causes structurelles et intégrer la lutte anti-incendie et la gestion des forêts Les écosystèmes forestiers méditerranéens ont été façonnés au fil des millénaires par de multiples facteurs environnementaux naturels, y compris le feu. Toutefois, incendies aujourd’hui. Un des problèmes les plus graves dans certaines zones est la fréquence accrue des incendies de forêt qui compromettent la résilience naturelle des écosystèmes forestiers méditerranéens, conduisant à leur inévitable dégradation. depuis que l’Homme a commencé à interagir avec son environnement, les causes des feux de forêt sont progressivement devenues anthropiques, représentant 90–95% des 11 Encadré 3. Modéliser le risque de feux de forêt Par risque, on entend la perte attendue provoquée par un aléa particulier pour une zone et une période données. La perte attendue peut être calculée comme le produit du dommage par sa probabilité. Par conséquent, pour incorporer le risque de feu dans l’aménagement forestier, des modèles d’évaluation de la probabilité d’incendie et des dégâts attendus sont nécessaires. Les peuplements étant considérés comme les unités de base indivisibles de la gestion forestière, il est logique de mettre au point des modèles à l’échelle des peuplements comme première démarche. Ces modèles doivent être fondés sur des variables de peuplement, que l’on connait avec une précision suffisante. Si un modèle doit servir à l’aménagement forestier, il doit aussi prendre en compte les variables gérées par le responsable. Ainsi, celui-ci aura la possibilité de réduire au minimum les pertes attendues dues au feu comme objectif de gestion dans les calculs de planification numérique. Ce type de modèles a été mis au point dans plusieurs pays méditerranéens. En Catalogne (Nord-Est de l’Espagne), par exemple, les données de l’inventaire forestier national et les périmètres de feux survenus ont servi à modéliser la probabilité d’occurrence et de dommages créés par les feux par rapport aux caractéristiques des peuplements (ex. : composition des essences, taille des arbres, structure du peuplement) et aux variables topo-géographiques telles que l’altitude et la pente. Figure 5. Risque de feu en fonction de la structure et de la composition des peuplements (altitude 700 m et pente 12%) selon les modèles de Gonzalez et al., 2007. Les images à gauche représentent différents peuplements forestiers et leur probabilité d’occurrence d’incendie (Pfire) et les dégâts en proportion des arbres morts (Pdead). A droite, ces mêmes peuplements sont représentés par leur répartition diamétrique (N, nombre d’arbres par catégorie de diamètre) et la probabilité de survie des arbres représentés dans chaque catégorie de diamètre (Psur). 12 Aujourd’hui, les causes des feux de forêt sont relativement bien comprises et documentées. Citons les plus importantes: (i) l’exode rural sur la bordure septentrionale du Bassin méditerranéen s’est traduit par des zones de végétation continue très vastes et très exposées à des incendies majeurs; (ii) le développement de l’interface habitat- forêt, dû à une urbanisation anarchique, a provoqué une augmentation significative du risque de feu; (iii) le comportement du public traduit, encore aujourd’hui, un manque de sensibilisation au risque d’incendies;et (iv) les effets du changement climatique (hausses de température, diminution des précipitations et aggravation des phénomènes extrêmes) ont accru l’intensité et l’extension spatiale du problème des feux de for­êt. En dépit des énormes moyens déployés pour la lutte contre l’incendie, les terres boisées, parcours, maquis et garrigues dans les zones rurales ou les interfaces urbains-ruraux continuent à brûler à hauteur de 600 000 ha/an en moyenne, se traduisant par des impacts environnementaux, sociaux et économiques de grande envergure estimés à 1 milliard d’euros /an. Les grands feux de forêt (moins de 3% du nombre total) représentent 75% des superficies totales incendiées. Malgré la disponibilité de moyens de lutte plus sophistiqués, ce chiffre est demeuré stable dans le temps, ce qui s’explique par la mise en œuvre de politiques d’extinction qui n’ont pas été accompagnées d’une correcte gestion de la végétation, de sylviculture et d’aménagement forestier, intégrés à l’échelle du paysage. Paradoxalement, une protection efficace contre les incendies sans gestion rationnelle de la végétation porte à une accumulation de combustible (végétation), et, au bout du compte, à un risque accru de feux de forêt. Les risques accrus de feux de forêt requièrent de nouvelles approches et politiques de gestion du feu Cette situation requiert de nouvelles politiques de lutte et de prévention, ainsi que des stratégies efficaces telles que la planification intégrée d’aménagement forestier et de lutte contre les feux. Il s’agit de mettre en place des politiques territoriales qui nous permettent de vivre avec le feu en le maintenant à un niveau ‘acceptable’. Cette nouvelle approche appelle résolument à repenser ces stratégies et politiques au niveau national et européen, en s’attaquant au problème dans toutes ses dimensions, notamment l’identification claire d’objectifs de défense civile et de protection des forêts. Enfin, il s’agit d’abandonner les politiques à court terme d’éradication du feu, reposant essentiellement sur d’énormes investissements technologiques, au profit de politiques à plus long terme d’élimination des causes structurelles des feux. Bien que les feux de forêt aient touché principalement la bordure septentrionale du Bassin méditerranéen, certains changements significatifs du climat et de l’utilisation des terres sont déjà observés et se traduiront vraisemblablement dans l’expansion des zones exposées aux incendies (ex. Syrie, Liban et Algérie). Les projections du changement climatique montrent clairement un risque accru de feu dans la région méditerranéenne actuelle et d’extension des incendies à d’autres zones également. En France, par exemple, l’étendue de la zone de climat méditerranéen pourrait tripler d’ici la fin du XXIème siècle, ce qui soulève alors la question de l’anticipation de ces changements et de l’adaptation de la gestion forestière à un nouveau contexte climatique et de régime des feux. Principaux défis: Evaluer le risque de feux de forêt dans l’espace et dans le temps. Planifier des forêts et paysages plus résistants et résilients au feu. Elaborer des stratégies et politiques intégrées offrant des compromis «raisonnables» entre les éléments environnementaux, sociaux et économiques, et nous permettant de vivre avec le risque d’incendie. Identifier les réponses futures des forêts à l’évolution des régimes du feu ainsi que les nouvelles zones exposées aux feux de forêt. Définir des stratégies et pratiques appropriées de gestion des forêts après l’incendie. 2.3. La gouvernance, les politiques et les instruments économiques peuvent garantir la fourniture de biens et services forestiers précieux dans le contexte du développement rural Les forêts méditerranéennes contribuent de façon significative au bien-être des sociétés méditerranéennes en leur apportant des biens et services très demandés. L’importance relative des biens et services forestiers non marchands (essentiellement biens publics et externalités liées à la protection et gestion active des ressources forestières) est particulièrement marquée dans le contexte méditerranéen (encadré 3). La nature économique de ces types de biens et services (caractérisés souvent par des droits de propriété mal définis et un manque de débouchés) cause d’importants dysfonctionnements du marché qui empêchent les producteurs (les propriétaires forestiers qui supportent les coûts de la gestion forestière) d’internaliser leur valeur intégrale. En conséquence, certains propriétaires ne sont pas incités à aménager leurs forêts de façon à garantir la fourniture durable et socialement optimale des biens et services non marchands. De surcroît, la motivation, les préférences et les objectifs des propriétaires forestiers ont 13 Encadré 4. Les valeurs réelles des forêts méditerranéennes Les produits forestiers non ligneux (PFNL) comme le liège, le fourrage, les champignons, les fruits, les plantes médicinales et les plantes aromatiques, et les services non marchands comme la protection des sols, l’aménagement des bassins versants, la qualité de l’eau, le renforcement de la biodiversité et l’atténuation du changement climatique ou l’amélioration du micro-climat contribuent de façon significative aux économies locales ou nationales de la région méditerranéenne. Par exemple, pour la zone de la Méditerranée du Sud, on estime que le pâturage produit au moins trois fois plus de profit par hectare que les produits forestiers ligneux. Un autre exemple est le liège, qui représente au Portugal 35% des avantages totaux estimés dérivés des forêts. Non-use 13% Carbon sequ. 5% WFP 35% Watershed 11% Hunting 1% Recreation 16% Grazing 10% NWP 9% Figure 6. Composition de la valeur économique totale des forêts méditerranéennes (source: Merlo & Croitoru 2005). NWFP:produits non ligneux;WFP:produits forestiers ligneux; valeur passive: valeurd’héritage et valeurd’existence. Même si beaucoup de services forestiers sont non marchands et que leur valeur ne peut être estimée en fonction du marché, ceux-ci contribuent incontestablement au bien-être des populations bénéficiaires. Selon Merlo & Croitoru (2005), environ 40% de la valeur économique totale des forêts italiennes est attribuable à la protection des bassins versants. Les loisirs, le tourisme et la beauté du paysage sont divers services offerts par les forêts méditerranéennes. Avec la demande croissante d’activités récréatives et touristiques, ces services acquièrent une importance croissante. Plusieurs études ont été menées sur l’estimation de la valeur de la fonction récréative des forêts avec des résultats allant de 2,5 à 11 €/visite. Les valeurs estimées des différents biens et services forestiers en Méditerranée par Merlo & Croitoru (2005) faisaient état d’une valeur économique totale moyenne des forêts méditerranéennes d’environ 133 € l’hectare, soit près de 50 € par an et par habitant, dont seulement 35% environ imputable aux produits forestiers ligneux (voir Fig. 4). Cette estimation n’est pas à prendre à la lettre, car son ordre de grandeur et sa composition peuvent varier considérablement d’un pays à l’autre. Il faut en outre souligner que compte tenu de l’absence de données cohérentes et fiables, cette valeur pourrait être une sous-estimation de la valeur économique effective des forêts méditerranéennes. Une étude espagnole sur la valeur des différents avantages non marchands tirés du boisement de terres agricoles marginales au moyen de méthodes d’évaluation relativement sophistiquées a indiqué une valeur annuelle allant de 464 € à 4100 € l’hectare de forêts additionnelles. Il est clair qu’il faut des méthodes d’évaluation harmonisées et des fonctions de transfert des bénéfices pour évaluer les services non marchands de manière cohérente et comparable dans différentes régions et pays. également évolué au cours des dernières décennies, ce qui a eu des répercussions sur les bénéfices qu’ils ont tirés des différents biens et services forestiers. Accroître la rentabilité et mettre en oeuvre des instruments économiques innovants pour incorporer les biens et services non marchands sont des éléments clés de la gestion forestière durable 14 Dans la sous-région septentrionale de la Méditerranée, la baisse des prix des produits forestiers ligneux, les coûts d’extraction élevés et les difficultés d’accès à ces ressources nuisent à la rentabilité de la gestion forestière. Cette situation, conjointement au fait que les propriétaires forestiers ne tirent pas de revenus des biens et services non marchands très demandés, et aux changements sociologiques de la motivation des propriétaires, porte souvent à l’abandon de la foresterie. Dans ce contexte, la créa­tion de nouveaux Accroître la rentabilité et mettre débouchés et produits pour 2.4. Gérer des forêts et en oeuvre des instruments incorporer les services non surfaces boisées mulmarchands, l’exploitation des économiques innovants pour tifonctionnelles dans ressources forestières pour des territoires à usages incorporer les biens et services non la biomasse comme source marchands sont des éléments clés de multiples: besoin de d’énergie renouvelable, ainsi nouveaux systèmes la gestion forestière durable qu’une meilleure mobilisation sylvicoles et d’outils de ces ressources (y compris d’aide à la décision les produits non ligneux) peuvent jouer un rôle important pour accroître la rentabilité de la foresterie. Malgré la multifonctionnalité marquée des forêts méditerranéennes dans la fourniture biens et services de valeur Dans les sous-régions méridionale et orientale, les condi(voir section précédente), les approches traditionnelles tions socio-économiques difficiles, les régimes de propriété de sylviculture et de planification forestière dans la réfoncière (essentiellement des forêts publiques avec un acgion méditerranéenne ont été jusqu’à présent basées sur cès pour le pâturage et la collecte de produits forestiers), le bois (et le sont toujours dans les pratiques de gestion, la compétition avec d’autres utilisations des terres (agrià l’exception du liège et des systèmes agro-sylvo-pastoculture, urbanisation, etc.), le manque de sensibilisation raux comme les « dehesas » ou « montados »). Citons en à la valeur des services forestiers non marchands et de exemple les diverses méthodes de règlement forestier droits de propriété bien définis, et l’absence de marchés et et les formules de possibilité de coupe mises au point de mesures de compensation pour les services forestiers en Europe centrale au XIXème siècle, ou encore les apnon marchands (protection du sol, protection de la biodiproches plus récentes d’économie basée sur les peupleversité, piégeage du carbone, etc.) empêchent la gestion ments. Toutefois, dans un contexte méditerranéen, il est durable des forêts et facilitent leur conversion à d’autres très rare que le bois soit le seul objectif, ou même le plus utilisations des terres. important. Aujourd’hui, la gestion de la forêt méditerranéenne doit assurer la production de biens économiques Dans ce contexte, la typologie traditionnelle de directive et traditionnels (ex. liège, bois d’œuvre, fourrage, combuscontrôle des politiques appliquées régionalement ont révélé tible ligneux, champignons et pignons de pin) et de serleurs multiples failles. En outre, le processus de décentralivices à fonction sociale (loisirs, beauté des paysages, sation des politiques forestières et la dépendance accrue etc.), tout en sauvegardant leurs fonctions de protection des ressources forestières à l’égard d’autres politiques (sols, bassins versants) et leurs fonctions environnemensectorielles du même ordre (protection de la biodiversité, tales (biodiversité, amélioration du climat, séquestration ressources renouvelables, essor du tourisme, climat, etc.) du carbone) dans un cadre intégré d’aménagement du ne favorisent pas le processus de partage des connaisterritoire. De surcroît, les risques croissants (ex. feux de sances et des expériences positives et négatives acquises. forêt, sécheresses, ravageurs et maladies) et les incertitudes régnant sur les décisions concernant la foresterie Principaux défis : méditerranéenne et dues aux changements du climat et de l’occupation des sols (voir sections précédentes) doi Evaluation monétaire des biens et services offerts vent être expressément pris en ligne de compte dans le par les forêts méditerranéennes. processus décisionnel de gestion forestière. Stimuler la fourniture de biens et services forestiers non marchands importants (dont le financement de Enfin, les forêts méditerranéennes font généralement partie de paysages ruraux hétérogènes et en mosaïque qui doila conservation de la biodiversité et des aires protévent être planifiés de manière intégrée, car de nombreux gées) en introduisant de nouvelles politiques et insobjectifs de gestion forestière ne peuvent être évalués truments économiques. Analyser et améliorer la rentabilité de la foresterie au niveau du peuplement ni même à celui de la forêt. Par méditerranéenne, ex. ouverture de nouveaux débouexemple, un aménagement écologiquement rationnel, la chés, produits et utilisations, comme l’extraction de prévention des incendies, la gestion des bassins versants la biomasse). ou l’amélioration des fonctions récréatives requièrent la Comprendre les motivations et perceptions des proprise en compte de zones à plus vaste échelle que celle priétaires forestiers et de la société à l’égard des fode la forêt considérée, ce qui implique une approche inrêts et de la foresterie. tégrée et globale au niveau des paysages. Nouveaux modes de gouvernance, réformes instiPropriétaires et gestionnaires forestiers ont ainsi besoin tutionnelles et intégration des politiques forestières d’outils d’aide à la décision adaptés et basés sur des dondans le cadre de politiques de développement rural plus vastes. nées scientifiques pour la gestion des forêts méditerranéennes, afin d’optimiser la production conjointe de mul- 15 Encadré 5. Nouveaux modèles et outils pour la gestion et l’aménagement des forêts Une étape clé en matière d’aménagement forestier est l’élaboration de différentes options d’aménagement. Ceci comprend une stratégie de classification des territoires et la simulation et l’évaluation d’itinéraires sylvicoles optionnels pour chaque peuplement et chaque territoire forestiers. Ce travail nécessite le développement de modèles avancés capables à la fois de faire une projection de la structure du peuplement, et de définir les relations fonctionnelles entre la structure et les différents objectifs de gestion (récréation, risque d’incendie, champignons, pignons, pâturage, séquestration du carbone, production d’eau, etc.) (Cf. Figure 5). Figure 7a. Production en forêt de champignon en fonction de la surface terrière et de l’exposition de différents peuplements de pi, sylvestre en Catalogne Espagne) prédite par un modèle empirique. Source : Bonet et al. 2008 Figure 7b. Contenu en carbone de différents compartiments de pin sylvestre (P. sylvestris) soumis à de longues rotation en Espagne. La part relative du tronc et des racines s’accroît avec la durée de la rotation. Pour la séquestration du carbone, une part relative importante du tronc (>60% à 100 ans) a un impact marqué, parce que les produits-bois obtenus grâce aux longues rotations ont un cycle de vie plus long. Dans le même temps, une part relative élevée pour les racines (> 20% à 100 ans), suggère que le rôle des débris ligneux après récolte sera important. Source : Bravo et al. 2008. Une autre étape clé est la sélection du plan qui colle le mieux aux objectifs de gestion. Ce travail nécessite de développer des approches qui peuvent intégrer des objectifs multiples et aider à la recherche du plan le plus adéquat. Les techniques mathématiques de programmation (par exemple, la programmation linéaire et la programmation par objectif), aussi bien que les techniques heuristiques (par exemple les algorithmes génétiques ; l’appariement simulé, ou la méthode du « tabu search ») peuvent être utilisées dans ce but. L’utilisation de l’optimisation heuristique pour l’aménagement forestier connaît un certain engouement, de pair avec l’importance accrue des objectifs de gestion forestières, tant opérationnels qu’écologiques. Ces objectifs sont décrits spatialement par une métrique de paysage. L’optimisation effective de critères spatiaux et multiples dans le cadre de l’aménagement forestier, nécessitera des approches innovantes ; elles peuvent combiner les avantages découlant d’approches directes et de la manipulation heuristique de modèles de simulation. tiples biens et services (production d’eau, produits non ligneux, etc.) à différentes échelles temporelles et spatiales dans un contexte de risques croissants. Principaux défis : 16 Mettre au point des outils de prévision des effets de la gestion forestière sur les multiples biens et services forestiers, et les ressources connexes: eau et sols. Mettre au point une sylviculture adaptative axée sur des objectifs afin de garantir la fourniture de biens et services utiles dans un environnement en pleine évolution. Encadré 5. Suite Enfin, les modèles avancés de simulation et de techniques numériques d’optimisation multiobjectifs doivent être programmés, intégrés et utilisés dans le cadre de systèmes informatiques d’aide à la décision (Figure 6). Des exemples de systèmes d’aide à la décision pour la planification forestière (SAD) dans un contexte méditerranéen existent au Portugal - le système SADfLOR (Borges et al. 2003; Reynolds et al. 2008) – et en Espagne –systèmes MONTE (Palahi et al. 2008) et BASIFLOR (Bravo et al. 2008). Ces systèmes ont prouvé que les SAD ne se limitent pas à leurs capacités de résolution de problèmes complexes, puisqu’ils servent à approfondir la connaissance, la structure et l’analyse efficace des options et incidences des plans alternatifs d’aménagement des écosystèmes forestiers. Ils peuvent en outre s’avérer très utiles comme instruments de consensus en présence de décideurs et parties prenantes multiples (ex. propriétaires forestiers). Figure 8. Optimal forest stand development (above) for maximising the profitability derived form timber and mushrooms for different mushroom prizes in Catalonia. The study used a simulation-optimisation system based on forest growth models, mushroom production models and non-linear programming optimisation techniques. Source: Palahi et al 2009. Figure 9. Modèles de réalité virtuelle pour deux peuplements forestiers basés sur le système d’aide à la décision pour la planification des forêts méditerranéennes MONTE. Concevoir de nouveaux modèles d’aménagement forestier adaptés à la multifonctionnalité des forêts méditerranéennes à une échelle intégrée du peuplement forestier au paysage. Elaborer des systèmes conviviaux d’aide à la décision pour les paysages forestiers afin de comprendre les pré- férences des principales parties prenantes concernant les biens et services forestiers, et être en mesure d’optimiser la gestion forestière pour garantir la fourniture de ces biens et services. 17 3. Priorités stratégiques de recherche 3.1. L’impact de l’évolution du climat et des changements d’occupation des terres sur le fonctionnement des écosystèmes forestiers méditerranéens: évaluation et suivi des principaux processus physiques et biologiques, notamment la biodiversité a) Justification Les prévisions de changements rapides et intenses du climat et de l’utilisation des terres devraient avoir des impacts significatifs sur les écosystèmes forestiers méditerranéens et, à leur tour, sur d’autres ressources principales interdépendantes, comme l’eau et le sol. C’est pourquoi il est essentiel de comprendre les mécanismes sous-tendant les réponses physi­ologiques et écologiques des essences forestières méditerranéennes (en termes d’absorption des éléments nutritifs, de croissance, de biodiversité, etc.) face au changement climatique. Par ailleurs, il faut perfectionner les informations scientifiques concernant l’exposition des forêts aux risques biotiques et abiotiques actuels et futurs. Ces connaissances sont essentielles pour prévoir les impacts du changement global dans les forêts méditerranéennes et jeter les bases d’une gestion forestière adaptative. Quelques grandes interrogations scientifiques émergent dans ce contexte: (i) Quels seront les effets de la hausse des températures et de la concentration de CO2 dans l’atmosphère - associée à une baisse des disponibilités d’eau - sur les plantes et la physiologie de l’écosystème, et sur la dynamique des communautés, y compris la biodiversité du niveau des gènes jusqu’à celui des paysages? (ii) Comment les liens climat-croissance de la forêt évolueront-ils à l’avenir? (iii) Quels sont les impacts attendus dans le cycle de l’eau et les processus pédologiques par suite des changements intervenant dans les écosystèmes forestiers, le climat et les affectations des terres? (iv) Quelles modifications de la santé des forêts sont attendues face à cette évolution des conditions? b) Voies de Recherche 1. 18 Etudes rétrospectives (y compris la dendrochronologie, la dendrochimie et les études sur le climat) couvrant l’éventail complet des typologies forestières, des conditions géographiques et climatiques s’appuyant sur les expériences à long terme: essais de provenance, parcelles permanentes, etc. 2. Suivi des écosystèmes et expérimentation à long terme (sites ateliers) sur les effets du changement global dans les processus des forêts naturelles et plantées. les dispositifs suivants devraient être installés: des stations de mesure des flux forêts-atmosphère; des bassins versants instrumentés; le cycle de l’eau et des nutriments; les différents types (d’extensif à intensif) des sites comparables de suivi qui couvrent bien les typologies forestières ainsi que la diversité géographique et climatique de la région.. 3. Expérimentation à l’échelle du paysage sur l’impact des changements d’utilisation des terres et de la gestion des écosystèmes forestiers sur: les ressources hydriques, l’érosion du sol, la biodiversité et les cycles biogéochimi­ques à l’échelle du paysage forestier; avec un accent particulier sur les interactions bi- et tri-trophiques au niveau du réseau trophique (soit les interactions plantes-ravageurs et plantes-animaux). 4. Grandes Infrastructures de recherche pour les expériences de manipulation des arbres et des écosystèmes afin de simuler les réponses à l’évolution climatique (température, précipitations, UV), atmosphérique (CO2 et autres GES), dépôts azotés et des conditions du sol. 5. Systèmes de capteurs mobiles pour étudier les effets de l’aménagement forestier, des opérations de coupe et des régimes de feu sur le budget carbone des forêts et autres écosystèmes boisés. 6. Expériences au niveau de l’écosystème sur les interactions forêt- atmosphère en mettant l’accent sur les émissions organiques (COV) et sur les conditions d’atmos­phère polluée (O3 et autres polluants atmosphériques) dans les environnements sub­urbain vs. naturel. 7. Suivi, compréhension et modélisation des interactions entre forêts et micro-organismes et insectes: symbiotes, agents pathogènes, ravageurs, face au changement climatique. 8. Génomique structurelle et fonctionnelle au niveau de l’écosystème pour analyser les réponses de l’adaptation des écosystèmes forestiers méditerranéens au changement global 9. Réseaux d’expériences génétiques à long terme pour analyser la réponse du matériel végétal (provenances, familles, génotypes) aux modifications de l’environnement comme fondement de la migration assistée des espèces.. 10. Approches de modélisation à l’échelle des génotypes, arbres, écosystèmes et paysages face au changement climatique et aux options de gestion. Vu la rapidité des changements attendus, il faudrait élaborer et mettre en œuvre des approches basées sur la modélisation des aspects démographiques, écologiques et génétiques de l’évolution des communautés. c) Résultats ou réalisations escomptés 1. 2. 3. 4. 5. Définition de scénarios de réponses des écosystèmes au changement climatique dans la région méditerranéenne. Comprendre les options de gestion pour l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. Sélection de matériel végétal mieux adapté au changement climatique. Comprendre les options d’utilisation des terres dans les zones forestières et suburbaines pour l’utilisation rationnelle des arbres et des forêts en vue de l’adaptation et de l’atténuation du changement climatique et de la protection des ressources en eau et en sols. Production d’informations et de modèles pour : la gestion forestière, la prévention des incendies, et les systèmes d’aide à la décision pour l’aménagement des territoires. d) Caractéristiques de la recherche Typologie : recherche de base et appliquée, gestion des connaissances. Principales compétences requises: sciences biologiques, sylviculturales et autres sciences de gestion de l’écosystème, écologie, hydrologie, sciences du sol, sciences atmosphériques, modélisation, sciences informatiques, technologies de l’informa­tion, géographie, etc. Nature des projets: projets collaboratifs, grands ou petits (comprenant des pays tiers). 3.2. Intégration du risque de feux de forêt dans l’aménagement et la gestion des territoires et des paysages a) Justification Malgré tous les efforts consacrés à la prévention et à la lutte contre les incendies, les feux de grande taille n’ont guère diminué au cours des dernières décennies. Cette situation de point mort plaide pour la création et le transfert d’informations à fondement scientifique pour de meilleures politiques (affectant l’aménagement des territoires, l’attribution des permis de construire, etc.) et de nouveaux outils et modèles de planification intégrée des feux et de la forêt, y compris des techniques de sylviculture préventive et de gestion de la végétation, telles que le brûlage dirigé. Il faut approfondir la recherche pour: mieux comprendre et prévoir les feux de forêt, leur prop­agation et les dégâts, sur la base (i) des conditions météorologiques, (ii) de la structure et de la composition de la végétation et de ses interactions avec les infrastructures humaines (interface forêt-habitat) et le La recherche sur les incendies devrait mettre en oeuvre des approches socio-bio-physiques et s’efforcer de créer des paysages plus résistants et résilients au feu comportement de l’homme. Ces connaissances devraient constituer la base de nouvelles stratégies de gestion forestières, de nouveaux outils et modèles de gestion appliqués à la conception de paysages plus résistants et résilients avec un bon rapport coût-efficacité. Parallèlement, il faut approfondir les connaissances des aspects sociaux des incendies (causes de départ des feux, motivation et conséquences) et mieux comprendre les liens entres attitudes, valeurs et croyances, et la gestion des feux et du combustible. Enfin, la gestion après incendie et la restauration des zones incendiées suscitent beaucoup moins d’attention que le feu en lui-même; toutefois, la recherche scientifique est encore nécessaire pour résoudre d’importantes questions comme l’évaluation des dégâts économiques dus au feu, la gestion des zones brûlées, la gestion des arbres brûlés, et la gestion des sols pour empêcher l’érosion et le ruissellement des eaux après un incendie. b) Voies de Recherche 1. Nouvelles technologies et méthodes (notamment l’imagerie satellitaire) pour améliorer l’efficacité de la détection des feux; perfectionner les systèmes d’alerte rapide; et évaluer l’évolution spa­tiale et temporelle des facteurs associés aux risques (interface forêt-habitat, caractéristiques du combustible, érosion, perte de biodiversité, populations humaines et in­frastructures, etc.). 2. Modèles plus perfectionnés pour évaluer le comportement des feux, et validation des modèles existants, y compris l’utilisation de modèles physiques déterministes et ciblés sur diverses applications: gestion de la végétation/combustible, évaluation des risques, extinction des feux, formation des responsables forestiers et des sapeurs-pompiers, etc. 3. Comprendre la variabilité des caractéristiques des espèces/écosystèmes, leur résilience et les réponses à la modification du régime de feu face au changement climatique, y compris les effets des incendies et des 19 4. 5. 6. 7. régimes de feux sur les écosystèmes vulnérables ou de grande valeur. Etudier les tendances et processus à l’échelle du paysage liés aux feux de grande envergure ainsi que la gestion des peuplements forestiers par rapport au risque d’incendie, y compris le brûlage dirigé. Comprendre les variations temporelles et régionales des forces motrices socio-économiques et comportementales des mécanismes d’utilisation et de départ des feux (en mettant l’accent sur l’interface habitat-forêt), et évaluer l’impact socio-économique du feu sur tous les biens et services forestiers et les coûts de remise en état des infrastructures après un incendie. Evaluer l’efficacité et les limites des diverses techniques de gestion post-incendie, et déterminer les types adaptés de forêt/végétation à utiliser dans la conversion des forêts après l’incendie pour la promotion de forêts présentant des risques moindres de feu. Etudes prospectives comme fondement des politiques s’attaquant aux causes structurelles du risque accru d’incendie dans les zones exposées existantes et futures. c) Résultats ou réalisations escomptés 1. 2. 3. 4. 5. 6. Nouveaux modèles permettant des prévisions et des évaluations plus précises de la vulnérabilité et des risques, et, d’une façon générale, des interactions entre plusieurs facteurs. Outils et options de gestion à différentes échelles (du peuplement au paysage) afin de réduire au minimum le risque de feux de foret. Outils et options de gestion post-incendie. Informations sur l’efficacité économique des différentes mesures de prévention et d’extinction des feux. Référence pour des politiques basées sur la lutte intégrée contre les feux. Bases de politiques intégrées et holistiques abordant la gestion multi-objectifs à l’échelle des paysages et du territoire. d) Caractéristiques de la recherche Typologie: recherche de base et appliquée; gestion des connaissances. Principales compétences requises: sciences biologiques et physiques; sylviculture et autres sciences de gestion des écosystèmes; écologie; sciences atmosphériques; modélisation; sciences informatiques; technologies de l’information; géographie; télédétection; socio-économie; sciences prospectives, etc. Nature du projet: Projets collaboratifs petits et grands (comprenant des pays tiers). 20 3.3. Aspects politiques, économiques et institutionnels liés à la fourniture durable de biens et services forestiers a) Justification Les avantages offerts par les services fournis par les forêts méditerranéennes sont répartis entre de multiples parties prenantes du secteur public et privé, raison pour laquelle, outre la composante non marchande relativement élevée de la valeur économique totale, pour une meilleure gestion et conserva­tion, il faut: (i) De meilleures informations sur tous les biens et services tirés des forêts méditerranéennes, caractérisant leur nature économique, attribuant des valeurs en les insérant dans le cadre de la valeur économique totale. (ii) Une conception, mise en œuvre et évaluation de combinaisons appropriées d’instruments de politique (ex. mesures juridi­ques, financières, basées sur le marché, volontaires ou persuasives) à différents échelons (local, régional, national et international) visant à promouvoir la fourniture durable et socialement optimale de biens et services forestiers tant marchands que non marchands, y compris une meilleure mobilisation des ressources forestières (iii) Une meilleure compréhension des motiva­tions et des objectifs des propriétaires forestiers. (iv) La promotion de réformes institutionnelles pour une mise en œuvre efficace d’instruments de politique dans le cadre de stratégies et politiques de développement rural intégrées visant à faciliter une approche régionale commune entre toutes les parties et secteurs concernés, notamment l’agriculture et le développement rural, les sociétés urbaines, le tourisme, l’industrie, l’environnement et les transports. b) Voies de Recherche 1. Application et/ou extension des méthodes d’évaluation et de transfert des bénéfices pour obtenir des mesures cohérentes et intégrées de valeurs forestières marchandes et non marchandes; 2. Mise au point de systèmes de comptabilité environnementale pour les ressources forestières aux niveaux régional et national dans le but d’améliorer l’évaluation des changements subis par les ressources forestières pour ce qui est de la valeur des stocks, biens et services qu’elles offrent. 3. Estimation, à l’aide de cadres économiques communs, de la rentabilité des ressources forestières et mise au point de recommandations pour leur amélioration, en analysant de nouveaux marchés, produits ou utilisations 4. 5. 6. 7. 8. (biomasse pour la bioénergie), et meilleure mobilisation des ressources existantes. Conception, mise en œuvre et évaluation des in­struments de politique (dont des instruments basés sur le marché) pour promouvoir la fourniture optimale de biens et services marchands et non marchands (ex. l’utilisateur paie des systèmes pour l’utilisation de services environnementaux par les responsables forestiers ou les autorités publiques). Elaboration de nouveaux instruments et filières de commercialisation pour la fourniture de biens et services tirés de la forêt, y compris ceux basés sur l’intégration horizontale et verticale des agents économiques dans la filière et prenant en compte les communautés dépendantes des forêts et des secteurs apparentés. Mise au point d’approches participatives pour l’implication des partenaires, notamment une recherche sociologique sur les motivations des propriétaires forestiers et la cartographie des parties prenantes afin d’identifier leurs intérêts et interactions et le partage des responsabilités dans les programmes de développement local et régional basés sur des partenariats public-privé (voir Approche ‘Leader’ de l’UE dans les politiques de développement rural). Elaboration de politiques forestières novatrices dans le cadre de stratégies de développement rural et territorial plus vastes. Application de cadres de recherche communs bénéficiant d’une reconnaissance institutionnelle à grande échelle, comme le DPSIR (Force motrice- Pression- Etat- ImpactRéponse) de l’Agence européenne pour l’environnement servant à décrire les interactions complexes et les liens de cause à effet entre la société et l’environnement physique dans les écosystèmes forestiers. c) Résultats ou réalisations escomptés 1. Toute la gamme des valeurs économiques des biens et services très des forêts et le coût de la fourniture de ces biens et services. 2. Harmonisation des méthodes d’évaluation et de transfert des bénéfices, notamment des données et procédures de comptabilisation de la dimension non marchande. 2. Instruments innovants basés sur le marché pour les différents types de biens et services forestiers marchands et non marchands (ex. systèmes de rémunération des services environnementaux, enchères). 3. Outils de partage des connaissances et prise de décisions participatives en vue d’une gestion forestière durable et une meilleure fourniture de nouveaux produits et services tirés des forêts. 4. Politiques forestières intégrées et nouvelles approches de gouvernance pour insérer la foresterie dans le cadre de politiques de développement rural plus vastes. d) Caractéristiques de la recherche Typologie: recherche appliquée. Principales compétences requises: économie et politiques forestières et environnementales; aménagement du territoire et éco­nomie; commercialisation; processus multipartenaires, etc. Nature du projet: Grand projet collaboratif (comprenant des pays tiers) et actions de coordination. 3.4. Forêts et terres boisées dans le cadre de la gestion intégrée des ressources des territoires: modèles et systèmes de décision pour l’optimisation des questions multiobjectifs et multi-acteurs a) Justification La multifonctionnalité marquée des forêts méditerranéennes, les risques croissants liés au changement climatique, la structure en mosaïque et les interactions complexes entre les forêts méditerranéennes et d’autres utilisations des terres (agriculture, pâturages, zones urbaines, etc.) requièrent un changement majeur de paradigme de la planification de la gestion multi­fonctionnelle, adaptative et multi échelles (du peuplement jusqu’au paysage) des forêts méditerranéennes. Cela nécessite de nouveaux outils d’aménagement forestier reposant sur des approches scientifiques et de nouvelles connaissances dans des domaines clés. Il est crucial d’approfondir la recherche sur les modèles de simulation orientés vers l’aménagement (basés sur des modèles de crois- La mise au point de nouveaux outils pour une gestion et une planification forestières multi-objectifs comporte l’association de sciences de modélisation biophysiques et socio-économiques avec des approches de sciences de la décision sance avancés, des modèles de risque, etc.) pour être en mesure de prévoir les effets de la gestion forestière sur les différents biens et services tirés des forêts dans le cadre de différents scénarios climatiques et niveaux de risque, et ce, afin de fournir des informations sur les options de gestion adaptative multi-objectifs. Il faut acquérir de nouvelles connaissances sur les différentes méthodes d’aide à la décision multicritères et les algorithmes d’optimisa- 21 tion multi-objectifs à même de résoudre les problèmes complexes de sylviculture et de planification de l’aménagement à objectifs et échelles spatiales multiples, pour élaborer des plans d’aménagement multifonctionnels et multi échelles. De nouveaux systèmes informatiques conviviaux de décision pour l’aménagement forestier doivent être mis au point pour intégrer les modèles de simulation avancés, méthodes multicritères et les techniques d’optimisation multi-objectifs, de façon à fournir le soutien nécessaire à la mise en œuvre de nouveaux plans de gestion. Ces systèmes permettront de mieux comprendre, structurer et analyser efficacement les options et impacts d’approches de gestion alternative des écosystèmes forestiers et la fourniture de leurs multiples biens et services. 7. c) Résultats ou réalisations escomptés 1. 2. La traduction de cette capacité scientifique en systèmes d’aide à la décision requiert un effort multidisciplinaire faisant intervenir biologistes, écologistes, forestiers, agronomes, économistes, géographes et hydrologistes. 3. b) Voies de recherche Nouvelles méthodes d’inventaire et parcelles pour la modélisation à long terme, pour l’acquisition d’informations sur les produits non ligneux (champignons, pignons de pin, plantes aromatiques, etc.). Utilisation et élaboration de nouveaux modèles de croissance et production forestiers en mesure d’établir des prévisions sur la fourniture de biens et services (champignons, pommes de pin, fourrage, eau disponible et beauté des paysages) et de prendre en compte l’évolution du climat. 2. Modèles dynamiques et adaptatifs de sylviculture axés sur les objectifs et destinés à optimiser la fourniture de biens et services (y compris des ressources fondamentales comme l’eau et le sol) dans le cadre du changement global. 3. Nouvelles méthodes multicritères, d’analyse de scénarios, et de décisions de groupe pour analyser les préférences des partenaires sur les objectifs de gestion forestière et dégager un con­sensus. 4. Nouveaux modèles de planification forestière multiobjectifs afin de résoudre les problèmes en tenant compte des facteurs économiques, sociaux et écologiques et des ressources liées (sols et eau) dans le cadre d’une approche multiéchelles. 5. Techniques avancées d’optimisation en mesure d’intégrer les paradigmes biophysiques et socio-économiques dans des cadres de modélisation dynamique. 6. Nouvelles techniques de présentation telles que la visualisation pour montrer les conséquences d’options de stratégies de gestion aux différents acteurs prenant ainsi en compte le souci de planification participative et de durabilité sociale. 4. 1. 22 Nouveaux systèmes d’aide à la décision intégrant les techniques et modèles décrits ci-dessus (1)-(6) à l’appui des décisions de foresterie dans un con­texte plus vaste de planification de l’occupation des sols. L’utilisation de forêts de démonstration pourrait servir à mettre au point, tester et diffuser les nouveaux outils. 5. 6. 7. Nouveaux modèles de sylviculture et d’aménagement prenant en compte des objectifs et risques multiples. Outils visant à optimiser la gestion forestière multiobjectifs et à analyser les interactions entre les différentes fonctions des forêts et leurs buts divergents (biodiversité, production de bois, protection des eaux et des sols, etc.) ainsi qu’entre les différentes utilisations des terres. Mieux comprendre l’interface entre écologie forestière et systèmes anthropiques. Moyens d’affronter le dilemme de ségrégation/intégration des fonctions forestières dans un contexte méditerranéen et d’optimiser l’affectation des terres pour répondre aux demandes de ressources en eau et en sol. Outils pour une prise de décision participative et de groupe dans le cadre de l’aménagement forestier et de l‘aménagement des territoires. Nouvelles connaissances sur les interactions et les compromis entre les différents types d’affectation des terres et la mise au point d’approches intégrées pour la planification forestière et d’utilisation des sols dans le contexte du développement rural. Identification d’options d’aménagement forestier pour garantir la production durable des multiples biens et services dans un environnement en pleine évolution. d) Caractéristiques de la recherche Typologie: recherche appliquée, gestion des connaissances. Principales compétences requises: sciences de gestion; modélisation; informatique; technologies de l’information; économie forestière; écologie; hydrologie; géographie, etc. Nature du projet: vaste projet collaboratif (faisant intervenir des pays tiers) et projets de collaboration, petits et moyens, fortement axés sur des questions techniques concrètes et précisément définies 4. Partage des connaissances pour le renforcement des capacités et l’innovation Les fossés existant entre les pays en termes de capacités de recherche doivent être comblés au moyen d’une série d’activités intégrées et étroitement liées: (i) partager les connaissances scientifiques existantes; (ii) améliorer les capacités de recherche, le cas échéant; et (iii) intégrer les scientifiques et institutions de l’est et du sud dans les projets européens. Ces activités devraient s’adresser à la fois aux individus et aux institutions, ainsi qu’au personnel enseignant et aux étudiants grâce à des bourses de mobilité pour les jeunes scientifiques, des universités d’été et des cours avancés sur des thèmes de recherche émergents et méthodologiques, ainsi que des cours de 2ème et 3ème cycle co-organisés par différentes Universités. Durant la dernière décennie, vu l’importance croissante des problèmes liés aux forêts, de nouveaux diplômes de foresterie et cours spécialisés ont été mis en place dans la plupart des pays du sud et de l’est de la Méditerranée. Toutefois, la masse critique et l’expertise insuffisantes dans des disciplines cruciales, l’absence de normes susceptibles de faciliter la communication et l’interdisciplinarité, ou de ressources nécessaires pour mettre en application des méthodes et outils scientifiques modernes ont compromis la plupart de ces initiatives. En outre, la fragmentation traditionnelle de l’enseignement supérieur forestier dans la région, la recherche insuffisante dans ses liens à l’éducation et l’innovation, ainsi que les problèmes communs partagés par les différents pays requièrent une initiative pan-méditerranéenne qui fédère les meilleures compétences, ressources humaines et installations pour la conception concertée d’un programme de maîtrise Master international et novateur, prenant en compte le nouveau paradigme de gestion des forêts méditerranéennes. Cette initiative, un Master international sur la gestion des écosystèmes forestiers méditerranéens, permettrait de jeter un pont du savoir entre les pays de la Méditerranée et servirait de point de départ à un puissant triangle de la connaissance sur la foresterie méditerranéenne. Dans le cadre de cette initiative, un lien solide avec les marchés potentiels de l’emploi liés aux forêts devrait être instauré afin de prendre en compte leurs besoins et jeter les bases d’activités futures innovantes. L’innovation, avec la recherche et l’éducation, est le troisième pilier du triangle de la connaissance. L’innovation dans le secteur forestier méditerranéen devrait être axée sur différents niveaux: (i) scientifique, en élaborant des outils scientifiques, inno­vants et utiles pour la gestion forestière; (ii) entrepreneurial, en encourageant les sociétés, in­dustries et propriétaires forestiers à être innovants pour la fourniture de nouveaux biens et services afin de répondre à l’évolution des demandes de la société; et (iii) politique et de gestion, en concevant et en mettant en œuvre des politiques et de nouveaux mécanismes de financement en mesure de garantir la fourniture durable de biens et services pertinents, tout en minimisant les risques croissants. La gestion et l’échange des savoirs existants et de nouvelles connaissances et informations issues de la mise en œuvre du MFRA exigeront un système bien rodé de communication et de diffusion. Le principal objectif consiste à faciliter une forte interaction entre les scientifiques et les parties prenantes. Différents instruments sont prévus: revues électroniques présentant des applications pratiques ou des savoirs basés sur les résultats de la recherche; documents de politique scientifique et ateliers; projets de démonstration; formation continue, etc. Le renforcement des compétences requiert une double approche ciblant les individus et les institutions 23 5. Mise en œuvre du MFRA les parties prenantes concernées et les institutions de recherche (voir Figure 10). EFIMED, fédérant un réseau de plus de 40 organisations de recherche forestière méditerranéennes de 18 pays, servira à faciliter la traduction du MFRA en projets et activités, avec la création de Le MFRA représente un pas en avant audacieux dans la mise en réseau et la coordination de la recherche. Il nécessitera un effort concerté de la communauté de recherche et des parties prenantes (propriétaires forestiers, ONG, industrie, organismes publics, etc.) pour utiliser de manière efficace et rationnelle les fonds internationaux et nationaux de recherche. Le MFRA devrait être mis en œuvre (voir Figure 10) au moyen de projets de recherche communs faisant intervenir des disciplines adjacentes et émergentes, et d’autres types d’activités liées à la mise en réseau, au renforcement des compétences, à des programmes d’enseignement supérieur, au transfert de connaissances et à la formation continue. Cela sera décisif pour la mise en place d’un trian­gle de recherche, d’enseignement et d’innovation sur les forêts méditerranéennes qui jouera un rôle crucial dans une société méditerranéenne durable. La mise en œuvre du MFRA devrait également envisager d’instaurer des liens avec d’autres régions climatiques méditerranéennes par le biais d’instruments spécifiques (ex. FP7) - programmes de recherche communs, événements et participation à l’expertise scientifique collective. réseaux de recherche et l’identification d’opportunités de financement. La session annuelle de l’EFIMED sera la tribune adaptée pour passer en revue les progrès accomplis et prendre les justes décisions sur la mise en application du MFRA. Les principaux financements viendront de: a) sources nationales, pour l’essentiel. Dans ce contexte, il est important de se servir du MFRA comme argument pour mobiliser les fonds et les moyens consacrés à la recherche sur les forêts méditerranéennes. b) sources de l’UE (ex. ERA-Net, COST, Programme-cadre de l’UE, programme MED, programme Tempus, programme Life+, Centre commun de recherche, etc.). c) accords et programmes bilatéraux ou multilatéraux (FAO, organismes de coopération, etc.).. Le Bureau méditerranéen de l’Institut forestier européen– EFIMED –et le Secrétari­at FTP favoriseront la mise en œuvre du MFRA à la suite de consultations avec toutes Réseau & partenaires EFIMED Pays (organismes) Propriétaires forestiers (ARCMED) ONG (AIMF) FAO, CIHEAM FTP Efimed AG + Phoenix EFIMED RECHERCHE Renforcement des capacités, éducation Communication Diffusion Plaidoyer programmes & projets de recherche INNOVATION EDUCATION SAVOIRS Figure 10. Mise en œuvre du MFRA. 24 Mise en réseau Bibliographie Bonet, J.A., Pukkala, T., Fischer, C.R., Palahi, M., Aragón, J.M. & Colinas, C. 2008. Empirical models for predicting the production of wild mushrooms in Scots pine (Pinus sylvestris L.) forests in the Central Pyrenees. Ann. For. Sci. 65. Ann. For. Sci. 64 (2007) 301–312 . Borges J.G., Falcao, A., Miragaia, C., Marques, P., and Marques, M. 2003. A decision support system for forest resources management in Portugal. In: Arthaud, G.J. and Barret, T.M. (eds). System analysis in forest resources. Managing For­ est Ecosystems 7. Kluwer. Pp. 155–164. Bravo, F.,J. C. Rivas González, J. A. Monreal Núñez, C. Ordóñez Alonso. 2004. BASIFOR 2.0: aplicación informática para el manejo de las bases de datos del Inventario Forestal Nacional. Cuadernos de la Sociedad Española de Ciencias Forestales 18. Documents FTP (vision et SRA): www.forestplatform.org Gonzalez, J.R., Palahi, M., Pukkala, T. and Trasobares, A. 2007. Modelling the risk of forest fires in Catalonia (north-east spain). In Palahi, M., Birot, Y. and Rois, M. (eds). Scientific tools and research needs for multifunctional Mediterranean forest ecosystem management. Actes EFI n°56. pp. 85–93. Gracia C.A. & Sabaté S. i Sánchez A. 2002. El cambio climático y la reducción de la reserva de agua en el bosque medi­ terráneo. Ecosistemas 2 http://www.aeet.org/ ecosistemas/022/investigacion4.htm IPCC 2007. The Physical Science Basis Fourth Assessment Report of Working Group I. A: Solomon S., Qin D, Manning M., Marquis M. Averyt K., Tignor M.M.B. Miller H. and Chen Z. (éds.), Cambridge Univ. Press, Cambridge Mavsar, R. & Riera P. 2007 Valoración Económica de las Principales Externalidades de los Bosques Mediterráneos Es­ pañoles: Rapport final. Ministère de l’environnement, Espagne. Merlo, M. & Croitoru, L. 2005. Valuing Mediterranean Forests – Towards Total Economic Value. CABI Publishing. Palahí, M., Mavsar, R., Gracia, C., Birot, Y. 2008. Mediterranean forests under focus. International Forestry Review 10(4): 676-688. Palahí, M., Pukkala, T., Bonet, J.A., Colinas, C., Fischer C.R. & Martínez de Aragón, J. 2009. Effect of the inclusion of mush­ room values on the optimal management of even-aged pine stands of Catalonia. A paraître dans: Forest Science. PLAN BLEU 2008 Tourism and sustainable development. [URL: http://www.planbleu.org/themes/tourismeUk.html] (accessed: 24.03.2008). Reynolds, K.M., Twery, M., Lexer, M., Vacik, H., Ray, D., Shao, G. & Borges, J.G. Decision support systems in natural re­ source management. Dans: Holsapple, C. (éd). Handbook on decision support systems. International handbook on in­formation systems series. Springer. Sous presse 25 Annexe I: Intégration du MFRA dans le Plan stratégique de recherche de la Plateforme technologique Forêt-BoisPapier (FTP) La Plateforme technologique européenne forêt-bois-papier (FTP) La recherche et l’innovation jouent un rôle essentiel dans la promot­ion du développement industriel et de la compétitivité, ainsi que dans la croissance économique et l’emploi – tant au niveau national qu’européen. La Commission Européenne et les principaux partenaires du secteur forestier ont reconnu l’importance primordiale du partage de straté­gies communes pour une meilleure utilisation des ressources humaines et économiques dans le domaine de la recherche, et d’une collaboration pour l’établissement des priorités, d’un calendrier et de financements pour atteindre le but commun de développement économique, social et environnemental durable. Le concept d’une Plateforme Technologique a été lancé par l’Union européenne afin de promouvoir une approche intégrée de recherche, fondée sur un partenariat privé-public impliquant l’industrie, les instituts de recherche et les administrations publiques. Il vise à définir des programmes communs de recherche à long terme et à encourager l’alignement du 7ème Programme-cadre de Recherche européen (FP7) et des programmes nationaux. 26 de biocarburants et/ou matières premières basés sur la biomasse et sur les sous-produits agroforestiers représente un exemple important de valeur ajoutée qui naîtra de la substitution des ressources non renouvelables par des matériaux basés sur la forêt dans les secteurs de la chimie verte et de la bioénergie. Le but premier de la FTP est le développement coordonné des secteurs émergents tout en évitant une compétition contreproductive (ex. la disponibilité de matières premières) avec les secteurs industriels bien établis tels que le papier et le bois; en outre, il devrait garantir la gestion durable des forêts européennes et notamment de ses aspects commerciaux et sociaux (ex. tourisme et loisirs) La FTP est composée d’un groupe de haut niveau, d’un groupe consultatif, d’un conseil scientifique, de la Direction du Projet et des Groupes de soutien nationaux, un pour chacun des 20 pays participant à la Plateforme. Document VISION FTP-SRA 2030 Le secteur forestier européen joue un rôle clé au service d’une société durable. Il comprend une industrie compétitive qui mobilise les connaissances et favorise une plus vaste utilisation des ressources forestières renouvelables. Il apporte sa contribution à la société dans le contexte d’une économie européenne basée sur les bio-produits, soucieuse du consommateur et compétitive au niveau mondial. Les Plateformes technologiques européennes– une par secteur stratégique– sont appelées à définir un Plan stratégique de recherche (SRA) proposant des objectifs pour la technologie à moyen et long terme pleinement soutenus. Chaque alliance définit un plan d’action et offre un contexte socio-économique propice au soutien de l’innovation avec une forte connotation sociale, tout en préservant l’environnement. La Plateforme technologique forêt-bois-papier (FTP) est une initiative qui relève de trois Confédérations européennes: la Confédération européenne des industries du bois (CEI-Bois); la Confédération européenne des propriétaires forestiers (CEPF); et la Confédération européenne des industries du papier (CEPI). Plan stratégique de la recherche (SRA) de la FTP Le principal défi à relever pour la FTP consiste à promouvoir l’essor de la recherche en Europe et la mise au point de technologies émergentes. Un vaste engagement des parties prenantes et l’interaction avec d’autres Plateformes technologiques européennes sont indispensables pour accélérer le transfert de connaissances et la mise au point de technologies intégrées. La production Au total, 24 Groupes de soutien nationaux (NSG) ont déjà été mis en place grâce à la participation d’entreprises et de chercheurs européens du secteur. D’autres sont en cours de préparation. Les NSG ont défini les priorités de recherche du secteur pour les différentes chaînes de valeur: foresterie, produits ligneux, pâte & papier, bioénergie, produits inno­vants et nouvelles entreprises. rêts, Produits et Services forestiers (COST-FPS), Eureka Euroforest, Institut forestier européen (EFI), Innovawood, EFPRO, Woodwisdom-net (ERA-net) –en coopération avec les associations professionnelles, entrepre­neurs et propriétaires forestiers - s’emploient à définir une vision commune pour l’avenir et des objectifs stratégiques clairs en étroite conjonction avec le septième Programme-cadre européen de recherche. L’objectif suprême est d’accroître la valeur des projets de recherche en fondant les actions sur un soutien économique adéquat et sur une attention aux aspects sociaux et professionnels. Cela a débouché sur un vaste éventail de 700 propositions de recherche qui ont été condensées dans le Plan stratégique de recherche du secteur forestier, raison pour laquelle le SRA est considéré comme le document de référence pour la Recherche Européenne dans le domaine de la foresterie et des produits forestiers pour les 30 prochaines années– un document « vivant » qui sera en mesure de suivre l’évolution future de la recherche et de l’innovation. Pour la toute première fois, tous les organes européens de recherche du secteur forestier– COST Fo- Tableau 1. Structure globale de le Plan stratégique de recherche Chaînes de valeur du secteur forestier Objectifs stratégiques 1. Conception de produits innovants pour les besoins consommateurs en constante évolution Sylviculture Produits dérivés du bois 1-6: Commercialisation 1-1: Une nouvelle des valeurs génération sociales de la forê* d’emballages fonctionnels Cellulose et papier Bioénergie 1-1: Une nouvelle 1-7: Une Europe génération d’emballages mobile avec fonctionnels l’aide des biocarburants 1-2: Le papier, partenaire 1-4: Vivre avec le bois de la communication, de l’éducation et de l’apprentissage 1-5: Construire avec le bois 1-10: Nouvelle génération 1-3: Avancées en matière d’hygiène et de santé de matériaux 1-8: Pâte, énergie et composites produits chimiques à partir du bio-raffinage du bois 1-8: Pâte, énergie et produits chimiques à partir du bio-raffinage du bois Spécialités 1-8: Pâte, énergie et produits chimiques à partir du bio- raffinage du bois 1-9: Produits chimiques « verts » 1-10: Nouvelle génération de matériaux composites 1-10: Nouvelle génération de composites 2-4: Technologies d’avant-garde pour la transformation primaire du bois 2. Développement de process de fabrication intelligents et performants intégrant une réduction de consommation d’énergie 2-1: Refonte technologique de la chaine de valeurs basée sur la fibre 2-2: Plus de performance avec moins d’intrants 2-5: Nouvelles dans l’industrie du technologies de papier fabrication pour les produits bois 2-3: Réduction de la consommation d’énergie dans les papeteries 3. Renforcer la disponibilité et l’utilisation de la biomasse forestière pour de nouveaux produits et la production d’énergie 3-1: Des arbres pour le futur* 3-2: Approvisionnement “sur mesure” en bois 3-2: Approvisionnement “sur mesure” en bois 3-4: Recyclage des 3-3: Harmonisation du produits ligneux- une recyclage du papier nouvelle ressource 4. Assurer une gestion forestière durable au service des attentes multiples de la société 4-1: Les forêts en réponse à de multiples exigences* 3-2: Approvisionnement “sur mesure” en bois 2-3: Réduction de la consommation d’énergie dans les papeteries 2-6: Technologies pour accroitre la production de chaleur et d’énergie 3-2: Approvisionnement 3-2: Approvisionnement “sur mesure” en “sur mesure” en bois bois 4-2: Avancée des connaissances sur les écosystèmes forestiers* 4-3: Adaptation de la foresterie au changement climatique* 5. Le secteur dans une perspective sociale 5-1: Evaluation des performances globales du secteur 5-2: Instruments pour une bonne gestion du secteur foret-bois-papier* 5-3: Avis des citoyens* * Sous-thèmes pertinents pour la forêt méditerranéenne identifiés par le MFRA 27 Tableau 2. Liens entre le MFRA et la structure générale du SRA Secteurs de recherche de l’SRA Plan de la recherche sur les forêts méditerranéennes Objectifs stratégiques Chaîne de valeur forestière Approches liées à la recherche 1. Conception de produits innovants pour les besoins des consommateurs en constante évolution 1-6: Commercialisation des valeurs sociales de la forêt. - Application et /ou extension des méthodes existantes d’évaluation et transfert des avantages afin d’obtenir des mesures cohérentes et complètes des valeurs forestières marchandes et non marchandes. - Conception, mise en œuvre et évaluation d’instruments de politique (notamment basés sur le marché) pour promouvoir la fourniture optimale de biens et services marchands et non marchands (ex., l’utilisateur paie des systèmes pour l’utilisation de services environnementaux par les responsables forestiers ou les autorités publiques). - Mise au point de nouveaux instruments et filières de commercialisation pour la fourniture de biens et services forestiers, y compris ceux basés sur l’intégration horizontale et verticale des agents économiques dans la chaîne de valeur et prenant en compte les communautés dépendantes de la forêt et des secteurs apparentés. 3. Renforcer la disponibilité et l’utilisation de la biomasse forestière pour de nouveaux produits et la production d’énergie 3-1: Arbres pour le futur - Génomique structurelle et fonctionnelle au niveau de l’écosystème pour étudier l’adaptation des écosystèmes forestiers méditerranéens au changement global. - Réseaux d’expériences à long terme pour analyser les réponses du matériel végétal (provenances, familles, génotypes) à la modification des conditions environnementales comme toile de fond pour la migration assistée. - Approches de modélisation au niveau des génotypes, des arbres, des écosystèmes et du paysage au changement climatique et aux options de gestion; Etant donné la rapidité des changements attendus, il faut élaborer et mettre en œuvre des approches basées sur la modélisation des aspects démographiques, écologiques et génétiques de l’évolution des communautés. 4. Assurer une gestion forestière durable au service des attentes multiples de la société 4-1: Les forêts en réponse à de multiples besoins - Nouvelles méthodes d’inventaire et parcelles de modélisation à long terme pour l’acquisition d’informations sur les produits non ligneux (champignons, pignons de pin, plantes aromatiques, etc.). - Utilisation et mise au point de nouveaux modèles de croissance et de production pouvant prédire la fourniture de biens et services (champignons, pommes de pin, fourrage, eau disponible, beauté du paysage) et prendre en compte l’évolution des conditions climatiques. - Modèles de sylviculture dynamique et adaptative axés sur des objectifs afin d’optimiser la fourniture de biens et services pertinents (y compris des ressources clés comme l’eau et le sol) dans le cadre du changement global. - Nouvelles méthodes multicritères, d’analyse de scénarios et de décisions de groupe pour analyser les préférences des acteurs sur les objectifs de gestion forestière et dégager un consensus. - Nouveaux modèles d’aménagement forestier multiobjectifs pour résoudre les problèmes en tenant compte des facteurs économiques, sociaux et écologiques et des ressources connexes (sol et eau) à différents niveaux d’échelle. - Techniques d’optimisation avancées en mesure d’intégrer les paradigmes biophysiques et socioéconomiques dans des cadres de modélisation dynamiques. - Nouvelles techniques de présentation telles que la visualisation pour montrer les conséquences de stratégies de gestion alternative aux différents acteurs, abordant ainsi les questions de planification participative et de durabilité sociale. - Nouveaux systèmes d’aide à la décision intégrant les techniques et modèles à l’appui des décisions sur les forêts méditerranéennes dans un contexte plus vaste d’aménagement des territoires. L’utilisation de forêts de démonstration pourrait servir à concevoir, tester et diffuser les nouveaux outils. 28 4-2: Avancée des connaissances sur les écosystèmes forestiers - Suivi des écosystèmes et expérimentations à long terme (sites ateliers) sur les effets du changement global dans les processus écosystémiques des forêts naturelles et plantées : des stations de mesure des flux forêts-atmosphère, bassins versants instrumentés, le cycle de l’eau et des nutriments; différents types (d’extensif à intensif) de sites de suivi comparables couvrant bien les typologies forestières, ainsi que la diversité géographique et climatique de la région. - Expérimentations à l’échelle du paysage sur l’impact des changements d’utilisation des terres et de la gestion des écosystèmes forestiers sur: les ressources hydriques, l’érosion du sol, la biodiversité et les cycles biogéochimi­ques ; avec un accent particulier sur les interactions bi- et tri-trophiques au niveau du réseau trophique (soit les interactions plantes-ravageurs et plantes-animaux). - Grandes Infrastructures pour les expériences de manipulation des arbres et des écosystèmes afin de simuler des réponses à l’évolution du climat (température, précipitations, UV), de l’atmosphère (CO2 et autres GES, dépôt d’azote) et des conditions du sol. - Systèmes de capteurs mobiles pour étudier les effets de la gestion forestière, des opérations de coupe et des régimes de feu sur le bilan carbone des forêts et autres écosystèmes boisés. - Expériences au niveau de l’écosystème sur les inter­actions forêt- atmosphère en mettant l’accent sur les émissions organiques (COV) et sur les conditions d’atmos­ phère polluée (O3 et autres polluants atmosphériques) dans les environnements sub­urbain vs. naturel -. Suivi, compréhension et modélisation des interactions entre forêts et microorganismes et insectes: symbiotes, agents pathogènes, ravageurs, dans le cadre du changement climatique. - Etudes rétrospectives (notamment dendrochronologie, dendrochimie et études sur le climat) couvrant toute la gamme des typologies forestières et des conditions géographiques et climatiques s’appuyant sur les expérimentations à long terme: essais de provenance, parcelles permanentes, etc. 4-3: Adaptation de la foresterie au changement climatique - Modèles perfectionnés pour évaluer le comportement du feu et validation des modèles déjà existants, y compris l’utilisation de modèles physiques déterministes, et ciblés vers diverses applications: gestion de la végétation/combustible, évaluation des risques, extinction des feux, formation des responsables forestiers et pompiers, etc. - Utilisation et mise au point de nouveaux modèles de croissance et de production forestiers pouvant prédire établir l’offre de biens et services (champignons, pommes de pin, fourrage, eau disponible, beauté du paysage) et tenant compte de l’évolution des conditions climatiques. - Modèles de sylviculture dynamique et adaptative axés sur des objectifs afin d’optimiser la fourniture de biens et services pertinents (y compris des ressources clés comme l’eau et le sol) dans le cadre du changement global - Comprendre la variabilité des caractéristiques des espèces/écosystèmes, leur résilience et les réponses à la modification du des régime de feu face au changement climatique, y compris les effets des incendies et des régimes de feux sur les écosystèmes vulnérables/précieux. 5. Le secteur dans une perspective sociale 5-2: Instruments pour une bonne gestion du secteur forestier - Mise au point d’approches participatives pour faire intervenir les différents acteurs. - Elaboration de politiques forestières innovantes dans un contexte plus large de stratégies de développement rural territorial et multisectorielles. - Application de cadres de recherche communs bénéficiant d’une reconnaissance institutionnelle à grande échelle, comme le DPSIR (Force motrice- Pression- Etat- Impact- Réponse) de l’Agence européenne pour l’environnement, afin de décrire les interactions complexes et relations de cause à effet entre la société et l’environnement physique dans les écosystèmes forestiers. 5-3: Avis des citoyens - Comprendre les variations temporelles et régionales des forces motrices socioéconomiques et comportementales des mécanismes d’utilisation et de départ des feux (en mettant l’accent sur l’interface forêt-habitat), et évaluer l’impact socio-économique du feu, sur tous les biens et services forestiers et les coûts de remise en état des infrastructures après l’incendie. - Recherche sociologique sur les motivations des propriétaires forestiers et cartographie des acteurs pour identifier leurs intérêts et interactions 29 Annexe II: Liste des organisations participant au MFRA Albanie Liban Institut de recherche des fôrets et pâturages Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, American University of Beirut Association Conscience pour le progrès Université libanaise Bulgarie Ministère de l’environnement Université de foresterie, Sofia Ministère de l’agriculture Croatie Maroc Institut de recherche forestière ENFI – École Nationale Forestière d’Ingenieurs Chypre Ministère de l’agriculture, Département des forêts France INRA Nancy INRA/Montpellier - Unité d’Économie et Sociologie rurales INRA/Avignon – Ecologie des forêts méditerranéennes Association française des propriétaires forestiers Grèce Demokritos Université de Thrace Institut d’éducation technologique de Kavala Aristotle Université - Laboratoire d’Ecologie des pâturages Association grecque des propriétaires forestiers Israel Université de Haïfa Université de Tel Aviv, Département des Sciences végétales Service forestier – Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Desertification CRF - Centre national de la recherche forestière Portugal École Superieur Agraire de Coimbra Université technique de Lisbonne – Institut Superieur d’agronomie Université catholique portugaise – Faculté d’économie et de gestion Université de Tras-os-Montes e Alto Douro Association portugaise de propriétaires forestiers (CAP) Roumanie Université de Suceava – Faculté de foresterie Slovenie Institut de recherche forestière Université de Ljubljana, Faculté Biotechnique Département des Sciences & Technologies du bois Espagne CTFC - Centre de Technologie forestière de Catalogne Italie Université de Padoue Université de Tuscia Université de Catane Institut de biologie forestière et environnementale CNR CREAF – Centre de recherche ecologique et applications forestières INIA-CIFOR – Institut national de recherche agraire Université de Valladolid Université Juan Carlos I Université Pablo de Olavide Université Politechnique de Madrid Université Complutense de Madrid 30 Université Politechnique de Valencia Université d’Artvin Çoruh, Faculté forestière Université Rovira i Virgili Université Zonduldak Karaelmas, Faculté forestière Université de Lleida Université d’İstanbul, Bartın Faculté forestière Université de Santiago de Compostela Université d’Kastamonu, Faculté forestière Université de Barcelona Université d’Karadeniz Teknik, Faculté forestière Université autonome de Barcelona Université de Girona Université d’Kahramanmaraş Sütçüimam, Faculté forestière Université de Zaragoza, Département de Geographie Université d’Düzce, Faculté forestière Association espagnole de propriétaires forestiers (COSE) Université d’Isparta Süleyman Demirel, Faculté forestière Association des propriétaires forestiers de Catalogne (CFC) Syrie Université d’Alep Centre de recherche sur la problematique rural, de l’environnement at des fôrets Fondation de Lutte contre l’Erosion, Boisement et Protection des biens naturels de Turquie-TEMA Université de Tishreen Ministère de l’Environnement et Fôrets, Direction Géneral de Fôrets Tunisie Ministère de l’Environnement et Fôrets, Direction Géneral de control de l’érosion et boisement INRGREF – Institut national de recherche en genie rural, eaux et fôrets. INAT – Institut national agronomique de Tunisie Ministère de l’Environnement et Fôrets, Direction Géneral pour la protection de la nature et parcs nationaux Turquie Ministère de l’Environnement et Fôrets, Direction Géneral des affaires des villes forestières Institut de recherche forestière de l’Anatolie central et Organisation d’aménagement national Institut de recherché forestière de l’Anatolie du sudouest, Antalya Université de Fatih Institut de recherche forestière de l’Anatolie du sud-est, Elazığ Fondation d’Importation et Exportation de produits boisés de Turquie Organisations internationales UICN -Centre pour la Coopération méditerranéenne FAO - Département des forêts Institut de recherche forestière à l’Est de la mer Noire, Trabzon AIFM - Association internationale Forêts méditerranéennes Institut de recherche forestière de l’Anatolie de l’Est, Erzurum Plan Bleu Institut de recherche forestière du Centre d’Anatolie, Eskişehir CIHEAM – Centre International de Hautes Études Agronomiques Méditerranéenes Institut de recherche forestière égéen, Izmir Association de sylviculteurs de l’Arc Méditerranéen (ARCMED) Institut de recherche du peuplier et arbres de rapide croissance, Izmit Institut de recherche forestière à l’Ouest de la mer Noire, Bolu WWF - Bureau du Programme Mediterranée Confédération européenne des propriétaires forestiers (CEPF) Institut de recherche de grains et arbres forestières, Ankara Université d’İstanbul, Faculté forestière 31 Pour toute information ultérieure ou pour nous contacter, visitez notre page web www.forestplatform.org