!la mesure du tour de taille vient donc
compléter le calcul de l’IMC.On parle de
surcharge abdominale lorsqu’il est supérieur
à 80 cm pour les femmes et 94 cm pour les
hommes. On la considère ainsi comme un
marqueur supplémentaire et un élément
prédictif chez les personnes à risque vascu-
laire (hypertendues,diabétiques,tabagiques
entre autre…).
!de même,le rapport tour de taille/tour de
hanche donne une information quant à la
répartition de la masse grasse sur le corps.Il
est élevé lorsqu’il est supérieur à 1 chez les
hommes et 0.85 chez les femmes.
L’obésité est dite androïde lorsque la surchar-
ge prédomine dans la région abdominale,
gynoïde lorsqu’elle prédomine aux hanches,
aux cuisses.Pour d’évidentes causes hormo-
nales la première touche les hommes,la secon-
de les femmes.
Peut-on la prévenir ?
De nombreux facteurs favorisent la prise de
poids.Ils ne sont pas qu’individuels et relèvent
de la génétique, de la famille,de l’environ-
nement,de la société.
N° 37 - PAGE 2-LALETTRE DE L’OBSERVATOIRE DU MOUVEMENT
à la préparation des repas, les ingrédients
utilisés,les horaires des prises et le partage
des repas,la culture familiale du sport etc.
Enfin,les troubles du comportement alimen-
taires peuvent relever de la dépression, du
stress, de l’anxiété, mais également de la
simple déstructuration du rythme des repas
(rendue parfois obligatoire par la charge
professionnelle…).
!les facteurs influant la dépense énergétique:
sédentarité et activité physique, cette der-
nière étant seule à réellement influer béné-
fiquement sur l’augmentation de la dépense
énergétique. C’est déjà souligner toute son
importance.
!les facteurs biologiques: l’âge,son propre
métabolisme, certains médicaments pris
(trop?) longtemps, influencent le stockage
et la dégradation des graisses. De même
certaines maladies endocriniennes,notam-
ment la maladie de Cushing pour ne citer
qu’elle.
!les facteurs socio-environnementaux et cultu-
rels : l’obésité ou le surpoids ne sont plus
comme il y a quelques lustres,signes d’ai-
sance et de prospérité.Tout concours à la
consommation,entre autres:publicité,multi-
plication des points de vente à emporter,
fréquentation assidue des restaurants,multi-
plication des « repas » de travail. Et para-
doxalement s’amplifie le culte de la minceur
et de l’image.
L’analyse est donc complexe et ne souffre d’au-
cune simplification.Elle justifie la meilleure
attention individuelle pour toute prise en char-
ge, même si des réponses collectives sont
souvent adaptées et proposées.
Doit-on la prévenir ?
Surpoids et surtout obésité peuvent avoir de
sévères conséquences,non seulement en terme
d’esthétique et de confort personnel,mais en
favorisant plusieurs maladies chroniques.
Le risque est grandement accru pour l’insuli-
no-résistance et le diabète de type 2 (ainsi
quasiment l’ensemble des personnes atteintes
de ce type de diabète ont un surpoids),et pour
l’hypertension artérielle.Le risque vasculaire
est donc affirmé avec pour conséquence
l‘athérome et à terme insuffisance corona-
rienne (angor,infarctus) et artérite des memb-
res inférieurs ou carotidienne.
Les problèmes veineux (phlébites,thrombo-
ses) sont également nombreux.
Le squelette n’est pas épargné, et outre les
problèmes directement liés à la surcharge
(tendinites,entorses),les phénomènes d’usu-
re,d’arthrose et leurs potentiellesconséquences
chirurgicales (prothèses de hanches, de
genoux) sont favorisés.
Autre conséquence fréquente,le syndrome
d’apnée du sommeil, longtemps négligé et
méconnu,aujourd’hui largement documenté
et dont la prise en charge améliore nettement
le confort de vie de ces patients,avec dispari-
tion d’une symptomatologie certes mineure
(céphalées,fatigue,mal être matinal) mais lanci-
nante,et prévention d’un retentissement beau-
coup plus lourd en particulier vasculaire.
Enfin,plus ou moins fréquents mais tout aussi
corrélés au surpoids citons : lithiases, dyslipé-
mies,goutte,certains cancers (notamment sein,
endomètre,ovaire chez la femme,prostate chez
l’homme),problèmes d’infertilité chez les deux
sexes,d’hypogonadisme chez l’homme.
L’obésité est donc une menace pour la santé.
Prévenir est l’idéal absolu,mais aux difficultés
personnelles s’ajoutent les croyances propres
et familiales, les problèmes d’environnement
et de société, les affinités de chacun à la
pratique d’une activité physique.Il reste perti-
nent,dès l’enfance de commencer par une
alimentation maîtrisée, de rapidement
conseiller activité physique et gestion du stress,
à tout âge d’agir autant que faire se peut sur
l’environnement, le comportement et limiter
ainsi les facteurs les plus « obésogènes ».
Car maigrir est difficile et demande motiva-
tion,connaissance et constance.On ne peut
compter suraucuneaidemédicamenteuse.La
chirurgie bariatrique est réservée aux obési-
tés morbides,après avoir éliminé les contres
ou non indications psychologiques et orga-
niques,ces dernières correspondant déjà en
grande partie,aux propres complications de
l’obésité.
Enfin,entretenons la culture du sport et de
l’exercice physique,éléments déterminants de
toute prise en charge.
"Dr Pierre-Louis Colombo
!les facteurs génétiques:plusieurs gènes sont
impliqués.Citons simplement le rôle de la
leptine, hormone de la satiété, sécrétée par
le tissu adipeux et dont l’action permettrait
le contrôle de la masse grasse par le contrô-
le de la prise alimentaire et de la dépense
énergétique. Son action serait modifiée par
une anomalie génétique portant sur son
récepteur.
!les facteurs alimentaires:ils concernent bien
sûr l’alimentation quantitative (tout excès
calorique favorise l’excès pondéral), mais
aussi l’alimentation qualitative.Par exemple,
àcaloriesingéréeségales,toutexcèsen
sucres rapides sera stocké sous forme de grais-
ses s’ils ne sont pas immédiatement utilisés.
Une alimentation trop pauvre en protéines
favorise également le stockage des graisses.
Ne négligeons pas l’héritage familial, quant