Bassin hydrographique de la Touques dans le Calvados __________________________ État des lieux en vue de la création d’un arrêté préfectoral de protection de biotope Table des matières INTRODUCTION.......................................................................................................3 I) LA TOUQUES ET SON BASSIN VERSANT........................................................4 1.1) Présentation générale...................................................................................4 1.2) Réseau hydrographique...............................................................................4 1.3) Activités et occupation des sols....................................................................7 II) ARRÊTÉ PRÉFECTORAL DE PROTECTION DE BIOTOPE (APPB) : PRÉSENTATION DE LA DÉMARCHE...................................................................8 2.1) Démarche d’élaboration d’un APPB..........................................................8 2.1.1) Définition d’un biotope..................................................................................8 2.1.2) L’outil réglementaire.....................................................................................8 2.1.3) Objectifs.........................................................................................................8 2.1.4) Procédure.......................................................................................................8 2.1.5) Intérêts...........................................................................................................8 2.1.6) Limite.............................................................................................................9 2.1.7) Comité consultatif local.................................................................................9 2.2) Bilan des APPB existant en France.............................................................9 2.3) Bilan des APPB existant en région Basse-Normandie.............................10 III) ESPÈCES VISÉES PAR L’APPB DE LA TOUQUES.....................................11 3.1) Présentation des espèces et de leurs menaces.......................................................11 3.1.1) Écrevisse à pattes blanches.........................................................................11 3.1.2) Truite de mer................................................................................................12 3.1.3) Anguille européenne....................................................................................13 3.1.4) Saumon atlantique.......................................................................................13 3.1.5) Chabot.........................................................................................................14 3.2) Mise en évidence de la présence de l’écrevisse à pattes blanches...........15 3.3) Mise en évidence de la présence de la truite de mer................................17 3.4) Mise en évidence de l’anguille européenne...............................................20 3.5) Mise en évidence du saumon atlantique...................................................22 3.6) Mise en évidence du chabot.......................................................................23 IV) RISQUES D’ATTEINTES À L’INTÉGRITÉ DES BIOTOPES DES ESPÈCES CIBLES....................................................................................................24 4.1) Piétinement du bétail.................................................................................24 4.2) Pollution des cours d’eau par les produits phytosanitaires.....................24 4.3) Engins motorisés........................................................................................37 4.4) Mauvaise gestion de la ripisylve................................................................37 4.5) Création de plans d’eau.............................................................................37 4.6) Destruction des zones humides.................................................................38 V) RÉGLEMENTATION ET PÉRIMÈTRE DE PROTECTION.........................39 5.1) Espèces retenues ........................................................................................39 5.2) Définition du biotope .................................................................................39 5.3) Périmètre de protection élargie ................................................................39 5.3) Mesures de protection ...............................................................................39 CONCLUSION..........................................................................................................41 INTRODUCTION De par la biodiversité exceptionnelle présente sur la Touques et l’ensemble de son bassin versant, de forts enjeux de protection et de conservation d’espèces patrimoniales sont présents. Ce fleuve est notamment marqué par une importante population de salmonidés migrateurs tels que la Truite de mer et, dans un effectif moindre, le Saumon atlantique. Avec une remontée annuelle de plus de 5800 Truites de mer en 2013, la Touques est la première rivière Française voire Européenne de remontée de cette espèce à fort intérêt patrimonial (FCPPMMA, 2013). Ce bassin versant est également marqué par la présence de nombreuses autres espèces menacées comme l’Écrevisse à pattes blanches, l’Anguille européenne, le Chabot. De ce fait, la Touques et ses affluents sont classés en Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF). Ce bassin versant est un réel réservoir biologique qu’il convient de protéger et de conserver. La direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) du Calvados a mené une réflexion en partenariat avec l’office national de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA), la fédération du Calvados pour la pêche et la protection du milieu aquatique (FCPPMA), l’association naturaliste ornithologique du marais de la Touques (ANOMT) et le syndicat mixte du bassin versant de la Touques (SMBVT) afin de mettre en œuvre un arrêté préfectoral de protection de biotope (APPB). Cette réflexion s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de création d’aires protégées (SCAP) visant à stopper la perte de biodiversité par la protection des habitats nécessaires à la pérennité des espèces. L’objectif est qu’au moins deux pour cent du territoire national soient placés sous protection forte d’ici dix ans. Un état des lieux complet du bassin versant a donc été réalisé permettant de diagnostiquer la répartition des espèces et de définir les zones sensibles sur lesquelles l’intégrité des biotopes des espèces cibles risque d’être atteinte. Dans un premier temps, ce rapport présente le bassin versant ainsi que la démarche de mise en place d’un APPB. Puis l’écologie et les biotopes des espèces cibles sont décrits ce qui permet d’identifier les principales menaces s’exerçant sur ces espèces aquatiques. Enfin un périmètre de protection est présenté sur territoire du bassin versant de la Touques compris dans le département du Calvados. 3 I) LA TOUQUES ET SON BASSIN VERSANT 1.1) Présentation générale Le bassin versant de la Touques est étendu sur trois départements : le Calvados (14), l’Orne (61) et l’Eure (27). La carte ci-dessous présente la position de ce bassin versant au sein des régions Basse-Normandie et Haute-Normandie. Le paysage est très vallonné et dominé par le bocage. Des bois sont présents sur le rebord des plateaux. Des habitats écologiques variés tels que des prairies humides, des marais, des coteaux calcaires et des secteurs boisés sont présents du fait d’un relief accentué ainsi que de sols diversifiés. Carte 1 : Localisation du bassin versant de la Touques 1.2) Réseau hydrographique La Touques, d’une longueur totale de 108 kilomètres, prend sa source dans l’Orne en amont de Gacé et se jette dans la Manche à Deauville, Trouville-sur-Mer. L’ensemble du réseau hydrographique sur le bassin versant est de 336 kilomètres. Le linéaire des principaux affluents de la Touques est regroupé dans le tableau 1 ci-après. Plusieurs douets viennent également alimenter le fleuve en rive gauche près de son embouchure. Linéaire des principaux affluents de la Touques De l’amont vers l’aval Linéaire (km) Identification du cours d’eau L’Orbiquet La Courtonne La Paquine La Calonne Total Tableau 1 : Linéaire des principaux affluents de la Touques 30 55 19 35 139 4 Les rivières et leurs affluents s’inscrivent dans un contexte géologique calcaire. Ainsi, les débits sont soutenus, les pentes sont marquées et les fonds caillouteux sont constitués de galets et de silex propices à l’existence de frayères à Salmonidés (RUNGETTE, 2013). Les habitats et les courants sont très diversifiés offrant des conditions d’accueil pour de nombreuses espèces piscicoles d’intérêts patrimoniaux. L’ensemble du réseau hydrographique du bassin versant de la Touques est représenté sur la carte 2. Le bocage et les zones humides de bas fond marquent une continuité écologique majeure pour la région. Le sous-bassin versant de l’Orbiquet offre une véritable diversité de milieux naturels tel que les coteaux calcaires, prairies humides, bois de plateau. La continuité de zones humides de bas fond est remarquable. Les complexes de coteaux calcaires sont classés en tant que zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristiques (ZNIEFF) puisque ces sites abritent de nombreuses Orchidées. La Calonne évolue dans une vallée à contexte bocager vallonné abritant de nombreux vergers et de nombreuses zones humides. Le haut bassin de la Courtonne est caractérisé par une bonne qualité d’eau, un soutien d’étiage et une diversité des milieux naturels. De ce fait, ce bassin versant est remarquable au niveau piscicole. L’Yvie, le Pré d’Auge, le Douet du Saulnier sont caractérisés par des débits soutenus, des pentes marquées et des fonds caillouteux. Le haut-bassin de la Paquine évoluant dans un bocage vallonné, présente une mosaïque de milieux tels que les prairies, vergers, bois, zones humides. Plusieurs boisements sont classés en tant que réservoirs de biodiversité et favorisent l’intérêt de la continuité écologique au sein de cette vallée. Le bassin versant de la Touques est également remarquable par la présence de nombreux marais en basse vallée. Ceux-ci sont essentiellement composés de prairies humides entaillées de cours d’eau vive. Ils hébergent une diversité floristique rare et représentent un espace d’accueil de nombreuses espèces faunistique tel que les oiseaux, les amphibiens et les odonates. De ce fait, ils sont classés en tant que ZNIEFF. 5 6 1.3) Activités et occupation des sols Ce bassin couvre une superficie de 1305 km² réparti sur 176 communes. La population permanente est d’environ 93 000 habitants principalement concentrée dans les villes de Lisieux, Trouville sur Mer et Deauville. Cependant, ce chiffre peut varier notamment en saison de pointe sur le littoral. La principale activité du Pays d’Auge, dont fait partie le bassin versant, est la production agricole. Le graphique ci-dessous représente le pourcentage de recouvrement du sol par catégorie de culture. 12% Betterave sucrière Céréales Fourrage Lin et chanvre textile Oléagineux Prairies temporaires 30% 7% 42% Protéagnieux Cultures énergétiques Divers Gel Maraîchage Prairies permanentes Prairies temporaires de plus de 5 ans Vergers 4% Graphique 1 : Répartition des cultures sur la surface agricole (données issues de la déclaration PAC 2013) Ce sont les prairies permanentes et temporaires qui occupent principalement le territoire avec un total de près de 54 % de l’occupation du sol. Les productions agricoles y sont majoritairement orientées vers des activités d’élevage. Au-delà de ces surfaces en herbes, la production de céréales constitue 30 % de l’occupation du sol. Le reste des cultures (betterave sucrière, fourrage, lin et chanvre textile, oléagineux, protéagineux, cultures énergétiques, divers, gel maraîchage et vergers) représente environ 16 % de l’occupation du territoire. En terme de loisirs, la présence en grand nombre de la Truite de mer sur ce bassin le rend extrêmement favorable à la pratique de la pêche. Les Associations Agréées pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (AAPPMA) « Société de pêche Lévoxienne » et « Pêcheurs à la ligne de la Vallée d’Auge » gèrent ainsi de nombreux parcours le long de la Touques et de leurs affluents. 7 II) ARRÊTÉ PRÉFECTORAL DE PROTECTION DE BIOTOPE (APPB) : PRÉSENTATION DE LA DÉMARCHE 2.1) Démarche d’élaboration d’un APPB 2.1.1) Définition d’un biotope Le terme biotope doit être entendu au sens large de « milieu indispensable à l’existence d’espèces de faune et de flore ». C’est une aire géographique bien délimitée, dont les conditions particulières (géologiques, hydrologiques, climatiques, sonores…) sont nécessaires à l’alimentation, la reproduction, le repos de certaines espèces. Ces biotopes sont la plupart du temps des formations naturelles : mares, marécages, marais, haies, cours d’eau, bosquets, landes, dunes, pelouses ou toutes autres formations naturelles. Mais il peut arriver que le biotope d’une espèce soit constitué par des lieux artificiels comme les combles d’une église ou une carrière par exemple. 2.1.2) L’outil réglementaire La protection ou conservation de biotopes a été instituée par le Décret n°77-1295 du 25 novembre 1977, pris par application de la Loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la Nature. Elle est régie par les articles R.411-1 et R. 411-15 à R.411.17 du Code de l’environnement, ainsi que par la circulaire du 27 juillet 1990 relative à la protection des biotopes nécessaires aux espèces vivant dans les milieux aquatiques. 2.1.3) Objectifs Cet outil a pour vocation à conserver des biotopes nécessaires à la survie, au repos, à l’alimentation et à la reproduction des espèces protégées. Il vise également à protéger les milieux contre les activités qui portent atteinte à leur équilibre biologique (DUPERRON, 1995). L’APPB fixe de manière adaptée à chaque situation, les mesures d’interdiction ou de réglementation des activités pouvant porter atteinte au milieu (et non aux espèces elles-mêmes bénéficiant déjà d’une protection spécifique par leur statut de protection). Il peut interdire certaines activités, en soumettre d’autres à autorisation ou à limitation. 2.1.4) Procédure La première phase d’élaboration d’un APPB repose sur l’élaboration d’un dossier scientifique (description du site et inventaire des espèces protégées). Cette phase est dirigée sur le plan technique par les Directions Départementales des Territoires, responsables de l’instruction et de la création des APPB. 8 Les avis de la Commission Départementale de la Nature, des Paysages et des Sites, de la Chambre d’Agriculture et dans certains cas de l’Office National des Forêts sont requis. L’avis des conseils municipaux est généralement demandé, de façon informelle. L’APPB est publié au recueil des actes administratifs de la préfecture, dans deux journaux régionaux et affiché dans chacune des mairies concernées. 2.1.5) Intérêts Ce type de protection est adaptable à des sites variables par leur taille, les types de milieu concernés et les pressions qu’ils subissent. La procédure est relativement rapide du point de vue administratif (par rapport à des protections de type réserves naturelles). Il s’agit d’un des rares outils permettant de protéger des sites privés, sans solliciter l’autorisation systématique de chaque propriétaire. Par contre, elle nécessite une longue phase de concertation. 2.1.6) Limite Cette protection est uniquement réglementaire. Il n’y a pas de moyens humains et financiers directement associés pour une gestion adaptée du site. 2.1.7) Comité Consultatif Local Il est recommandé de mettre en place un comité de suivi local qui peut proposer un suivi scientifique, ainsi que toutes mesures utiles afin de renforcer la préservation du biotope et d’instaurer un dialogue entre les différents partenaires concernés. 2.2) Bilan des APPB existants en France Le premier APPB pris en France date de 1980. Depuis, le nombre d’APPB est en forte augmentation chaque année. En 1993, les inventaires réalisés dénombraient 316 arrêtés de protection de biotope, couvrant au total 70 000 ha (PENLOUP, 1997). Les surfaces couvertes sont très variables (Tableau 2). En 2008, après 30 ans d’existence, 672 sites français faisaient l’objet d’APPB, soit 324 000 hectares (COMOLET-TIRMAN et al., 2008). SURFACE DES APPB % des APPB < 10 ha 27 % De 10 à 250 ha 59 % De 250 ha à 1000 ha 10 % > 1000 ha 4% Tableau 2 : Détail des surfaces couvertes par les APPB en France 9 Plus de la moitié des APPB sont destinés à protéger des espèces animales (22 pour les poissons et 32 pour les amphibiens et les reptiles). Il s’agit plus généralement des amphibiens et des poissons pour lesquels les zones de reproductions (mares, cours d’eau) sont plus faciles à délimiter. 2.3) Bilan des APPB existant en région Basse-Normandie Le premier APPB mis en place en Basse-Normandie date de 1983 sur les pieds de barrages de la Vallée de la Vire. Depuis, 30 APPB portant sur la protection des milieux aquatiques ont été pris. Il faut également noter que la Touques et ses affluents jouissent depuis 1991 d’un APPB sur l’amont du bassin versant, dans le département de l’Orne. L’espèce dont le biotope est protégé est la truite fario. La zone d’étude de ce rapport correspond à la partie aval, incluse principalement dans le Calvados mais aussi dans l’Eure. Nom du Site Département Pieds du barrage de la Vire Date 50/1 4 Espèces visées* 25/07/83 SAT / TRM La Rouvre et ses affluents 61 05/05/86 SAT / TRM Cascade de Roullours (Vire) 14 01 /02/89 TRF/ CHA/ LPP La Cance et ses affluents 61 1 9/09/91 APP / TRF La Halouze et ses affluents 61 1 9/1 9/91 TRF La Touques et ses affluents 61 1 9/09/91 TRF / CHA /LPP 61 07/08/92 TRF Rivière le Sarthon La Baize et ses affluents 1 4/61 1 6/1 0/92 SAT / TRM/ TRF L'Andainette et ses affluents 61 28/06/93 APP L'Egrenne et ses aflfuents 61 28/06/93 Rivière La Varenne 61 28/06/93 TRF / CHA / LPP Orne et Ru de la Fontaine aux Hérons 1 4/61 - 7 et 1 6/06/94 TRF / TRM / SAT Rivière Le Noireau 61 03/1 0/95 TRF / SAT / CHA/ LPP Ruisseau de G érard 61 03/1 0/95 TRF / CHA / LPP Ruisseau de Mousse 61 03/1 0/95 TRF Rivière La Briante 61 L'Egrenne et ses aflfuents 61 /50 03/1 0/95 TRF / CHA / LPP 4 et 1 1 /03/96 TRF / CHA / LPP / APP La Basse Seulles 14 1 9/07/01 BRO Bassin de la Corbionne 61 08/04/02 TRF / OMC / LPP / APP Ruisseau du Val Renard 61 08/04/02 TRF / LCF / APP Ruisseau de Vienne 61 08/04/02 TRF / LCF La Sarthe 61 08/04/02 - * APP : Ecrevisse à pi eds blancs SAT : Saumon Atlantique TRM : Truite de Mer TRF : truite Fario BRO : Brochet OMC : Ombre commun CHA : Chabot commun LCF : Loche franche LPP : Lamproie de Planer Tableau 3 : Liste des APPB de Basse Normandie (source : DREAL BN) 10 III) ESPÈCES VISÉES PAR L’APPB DE LA TOUQUES 3.1) Présentation des espèces et de leurs menaces 3.1.1) Écrevisse à pattes blanches Austropotamobius pallipes (Lereboulet, 1858) est une espèce aquatique d’eau douce appréciant tous les cours d’eau au régime hydraulique varié ainsi que les plans d’eau (BOHL, 1997). Une des caractéristiques majeures de l’habitat de cette espèce semble être la présence de caches (BROQUET et al., 2002). Elle est également exigeante quant à la qualité physico-chimique de l’eau puisqu’elle affectionne les eaux claires, de bonne qualité et bien oxygénées (PEAY, 2002). De ce fait, l’écrevisse à pattes blanches peut être définie comme une espèce bio-indicatrice de la qualité d’eau (FUREDER & REYNOLDS, 2003). La croissance de l’animal, influencée par sa mue et son activité alimentaire, se retrouve réduite en dessous de 10 °C, l’optimal thermique se situant entre 8 et 19 °C (LAURENT, 1988; SYNUSIE, 2003). D’autre part, en ce qui concerne la reproduction, la fécondité de cette espèce est assez faible. En effet, la reproduction est seulement annuelle avec un faible pourcentage d’éclosion et il existe une forte pression de prédation par les adultes. Les écrevisses à pattes blanches sont des espèces opportunistes et présentent un régime alimentaire varié se composant de petits invertébrés, de petits poissons ou de larves mais aussi de végétaux et de feuilles mortes (BENSETTITI & GAUDILLAT, 2004). La croissance de l’espèce est relativement lente et la maturité sexuelle est atteinte à l’âge de 2 à 3 ans alors que sa durée de vie est au maximum de 5 ans (NEVEU–CYBIUM, 1996). Par conséquent la recolonisation d’un milieu par cette espèce est lente. En France, les populations d’écrevisses à pattes blanches étaient abondantes au XIX ème siècle et colonisaient tous types de milieu. Depuis l’après-guerre, l’écrevisse à pattes blanches a vu ses populations décroître et migrer dans des ruisseaux de tête de bassin versant (HUCHET, 2007). Les causes sont principalement liées aux activités anthropiques (pollution de l’eau, aménagements urbains, rectification des cours d’eau avec destruction des berges, exploitation forestière ou agricole,…) et aux introductions d’espèces exotiques telles que l’écrevisse de Louisiane. Celle-ci, en plus d’être super-compétitrice avec des exigences écologiques moindres, peut transmettre la peste de l’écrevisse (BELLANGER, 2006). Toutes ces causes sont des réelles menaces vis-à-vis de la pérennité des populations de l’écrevisse à pattes blanches. Concernant les statuts de protection, ce crustacé est inscrit à l’annexe II et V de la Directive 92/43/CEE « Habitats-Faune-Flore » du 21 mai 1992, à l’annexe III de la Convention de Berne et est considéré comme vulnérable par l’UICN. 11 3.1.2) Truite de mer La truite de mer (Salmo trutta trutta, Linnaeus 1758) est la forme migrante de la truite de rivière (Salmo trutta fario, Linnaeus 1758). Il s’agit d’une espèce amphihaline potamotoque étant donné qu’elle vit en milieu marin et se reproduit en eau douce. Dans ce milieu, les exigences écologiques entre les deux sous-espèces sont les mêmes puisque qu’elles sont considérées comme exigeantes en eau fraîche et en oxygène dissous. De ce fait, les truites colonisent l’amont des grands fleuves et leurs affluents ainsi que l’ensemble des petits cours d’eau côtiers. Leur habitat correspond à des zones peu profondes, à vitesse de courant modérée et à granulométrie moyenne. La diversité des habitats est un facteur important pour l’espèce notamment en raison d’une occupation différente de l’espace en fonction du type d’activité (KEITH & ALLARDI, 2001). La reproduction se déroule de novembre à fin janvier-début février dans des zones à courant vif. Les œufs sont déposés dans une cuvette creusée par la femelle puis elle les recouvre de graviers. Les frayères sont établies sur des lits de galets et de graviers, peu colmatés et balayés par un courant soutenu que la femelle utilise pour creuser la dépression où elle pondra ses œufs. Elles sont donc généralement localisées dans des secteurs d’accélération de l’écoulement, notamment en tête de courants vifs, radiers et rapides (RICHARD, 2003). Après l’éclosion, les alevins se dispersent vers l’aval par des mouvements de dévalaison nocturne puis colonisent les zones favorables de la rivière. On peut distinguer morphologiquement les différentes formes écologiques des deux sous-espèces seulement après cette phase durant de 1 à 3 ans. La truite restant dans le cours d’eau (Salmo trutta fario) garde une robe similaire pour le reste de sa croissance (BAGLINIÈRE et al., 2001). À l’inverse, le juvénile de truite de mer change de robe et met en place des mécanismes d’adaptation à l’eau de mer (nommés « smoltification »). À la fin de la fraie, les géniteurs redescendent en mer et peuvent donc effectuer plusieurs reproductions au cours de leur vie. La truite de mer est définie comme très vulnérable en raison des obstacles à sa migration l’empêchant d’accéder aux zones de reproduction. Elle est donc susceptible de bénéficier de mesures de protection prises dans le cadre d’un arrêté de biotope. De plus, elle est inscrite sur la liste des espèces de poissons protégés sur l’ensemble du territoire national. Ainsi, sont interdits la destruction ou l’enlèvement des œufs, la destruction, l’altération ou la dégradation des milieux particuliers et notamment des lieux de reproduction. À l’échelle de ce bassin versant, cette espèce n’apparaît pas comme étant menacée. Pourtant, il est nécessaire de l’inscrire dans l’APPB puisque la Touques et ses affluents semblent être de véritables réservoirs biologiques en Truite de mer. 12 3.1.3) Anguille européenne Contrairement à la truite de mer, Anguilla anguilla (Linnaeus, 1758) est une espèce thalassotoque puisqu’elle vit en eau douce, mais elle naît et se reproduit en eau de mer. Cette espèce colonise tout type de milieu et même les étangs. Après une période de croissance de 6 à 12 ans pour les mâles et de 10 à 20 ans pour les femelles en eau douce, l’anguille européenne migre jusqu’à son lieu de reproduction, au Sud de la Floride, et plus précisément dans la mer des Sargasses en utilisant le Gulf Stream. De par le changement de coloration lors de la migration, l’anguille est nommée l’anguille argentée. Près de 4000 à 6000 km sont parcourus pour atteindre le lieu de reproduction. La profondeur à laquelle celle-ci à lieu est encore inconnue à ce jour. Néanmoins, cette reproduction serait en eau profonde. Cela permettrait à l’anguille d’expulser ses nombreux œufs grâce à la forte pression exercée par l’eau. Après l’éclosion, les larves nommées leptocéphale sont entraînées par le Gulf Stream et arrivent vers l’Europe à l’age de 1 à 3 ans. Les larves se métamorphose en civelle puis celles-ci se pigmentent pour migrer en eau douce ou saumâtre. On parle alors d’anguille Jaune (KEITH & ALLARDI, 2001). L’anguille européenne est classée comme en danger critique d’extinction. Cette espèce est soumise à diverses réglementations au niveau international tel que l’annexe V de la convention pour la protection du milieu matin de l’Atlantique du Nord-Est (Convention OSPAR), l’annexe III de la convention de Barcelone, l’annexe II de la CITES et l’annexe II de la Convention de Washinngton. Au niveau du bassin versant, c’est cette espèce qui est classée la plus sensible par l’IUCN. Ses causes de disparition sont multiples et sont surtout causées par la dégradation de son habitat (obstacles à la migration, aménagement des rivières) la surpêche des civelles, les agents pathogènes et la modification des courants marins due au réchauffement climatique. 3.1.4) Saumon atlantique Salmo salar (Linnaeus, 1758), originaire de l’atlantique, est une espèce potamotoque puisque ce poisson vit en mer mais naît et se reproduit en eau douce. La durée totale du cycle biologique s’étale sur une durée de 3 à 7 ans. La première phase juvénile s’étend du stade alevin jusqu’au stade smolt qui correspond au départ des jeunes vers la mer. La « smoltification » dure 2 à 3 ans et s’accompagne d’une transformation physiologique permettant de s’acclimater à l’eau de mer (GUEGUEN & PROUZET, 1994). Une fois en mer, le poisson suit une phase de croissance durant 1 à 3 ans puis retourne en eau douce afin de s’y reproduire durant les mois de novembre à janvier. La ponte a lieu dans des zones courantes, sur un substrat grossier composé essentiellement de graviers et galets non colmatés. Ces conditions sont nécessaires pour leur éclosion puisqu’ils permettent d’optimiser la circulation de l’eau et par conséquent l’oxygénation des œufs. 13 Ces habitats sont rencontrés sur les parties moyennes et supérieures des cours d’eau. (BENSETTITI & GAUDILLAT, 2004). Près de 1 000 à 2 000 œufs par kg de poids sont émis par la femelle. Parallèlement, ceux-ci sont fécondés par la laitance du mâle puis enfouis dans le substrat. La période d’incubation dure environ 3 mois pour une température de l’eau de 7 °C. L’alevin, éclos entre février et mars, reste immobile pendant un mois et demi sur la frayère. Pendant cette période, il y a désorption de la vésicule vitelline. Ensuite, il quitte la frayère afin de commencer la phase de croissance (KEITH & ALLARDI, 2001). Le saumon atlantique est classé comme une espèce menacée d’extinction, puisque classée comme vulnérable par la cotation de l’UICN. Cette espèce est protégée aussi bien au niveau international par l’annexe III de la convention de Berne, qu’européen par les annexes II et V de la directive « Habitats-Faune-Flore » et national par l’article 1er relatif aux espèces de poissons protégées. Les menaces multifactorielles sont notamment causées par l’aménagement des cours d’eau (discontinuité écologique par la construction de barrage, mortalité par les turbines) par la dégradation du milieu due aux activités humaines (surpêche, destruction des habitats par la pollution, extraction de gravier et dépôt de limons). 3.1.5) Chabot Le chabot est une espèce d’eau douce, de petite taille (de 10 à 15cm) qui affectionne les rivières et fleuves à fond rocailleux. L’espèce est très sensible à la qualité de l’eau. Pour permettre le bon développement des populations, un substrat grossier et ouvert offrant un maximum de caches pour les individus de toutes tailles est nécessaire. C’est une espèce colonisant souvent les ruisseaux en compagnie des truites. Le chabot est très vorace puisqu’il se nourrit de larves, de petits invertébrés benthiques, et d’œufs. C’est également un médiocre nageur, il ne parcourt que de courtes distances à la fois. Sa reproduction à lieu de mars à avril. Près de 100 à 500 œufs sont déposés par la femelle dans son abri. L’espérance de vie de cette espèce est de 4 à 6 ans. Cette espèce est inscrite à l’annexe II de la directive « Habitats-Faune-Flore ». En effet, celle-ci est très sensible à la modification des paramètres du milieu tel que le ralentissement des vitesses de courant, l’apport de sédiments fin, l’eutrophisation. Le chabot est également menacé par l’utilisation de polluants chimiques qui provoquent une baisse de fécondité, la stérilité ou la mort d’individus (BENSETTITI & GAUDILLAT, 2004). 14 3.2) Mise en évidence de la présence de l’écrevisse à pattes blanches Comme dans l’ensemble du territoire national, la population d’écrevisses à pattes blanches a vu son aire de répartition diminuer sur le bassin versant de la Touques. Afin de se rendre compte de la répartition actuelle, une synthèse des résultats de trois inventaires différents est effectuée. La zone d’étude est uniquement le bassin versant de la Touques compris dans le département du Calvados. Ces inventaires ont été réalisés par le syndicat mixte du versant de la Touques (SMBVT), l’office de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA) et l’association naturaliste ornithologique du marais de la Touques (ANOMT). Les résultats de l’ONEMA datant d’au moins 2005 sont issus d’inventaires réalisés de nuit à l’aide d’une lampe torche puisque cette espèce est nocturne. Ces inventaires se situent principalement sur la Calonne, le Cirieux et leurs affluents. Les résultats sont également issus de captures accidentelles lors de pêches électriques. De plus, cette structure a déterminé en 2011 les zones de frayères correspondant aux zones d’habitats favorables où l’espèce a été constatée au cours des dix dernières années. Ces habitats sont des milieux ombragés en tête de bassin versant, comportant de nombreuses caches. Le SMBVT a aussi prospecté de nuit (21h-3h) à l’aide d’une lampe torche lors de l’été 2010. La méthode retenue a consisté en un échantillonnage par points, choisis aléatoirement sur la Paquine et la Courtonne ainsi que l’ensemble de leurs affluents. À chaque point, une prospection d’amont vers l’aval de 100 mètres a été réalisée. Certes, cette méthode présente le risque de ne pas recenser les populations isolées mais permet en revanche d’étudier l’ensemble des ruisseaux en couvrant une zone plus large. En ce qui concerne l’ANOMT, l’inventaire par points s’est déroulé de jour au cours de l’automne 2013 et de l’été 2014. Le protocole d’échantillonnage retenu est le même que celui du SMBVT, avec néanmoins une prospection d’amont en aval réduite à 50 mètres pour chaque point. L’inventaire a été fait sur les secteurs suivants : le Ruisseau de la Planche Cabel, le Douet au Saulnier, le Douet du Houlbec, l’Yvie, le Douet Vacu, le Douet de la Taille, le Chaussey, la Courtonne, le Pré d’Auge, chacun de leurs affluents, ainsi que quelques petits affluents de la Touques et de l’Orbiquet. Il ressort de ces données que l’Écrevisse à pattes blanches est présente dans les principaux affluents et sous affluents de la Touques, c’est-à-dire le Douet de la Planche Cabel, le Douet au Saulnier, le Douet Vacu, le Douet de la Taille, l’Yvie, la Calonne, la Paquine, le Pré d’Auge, le Cirieux, le Chaussey et la Courtonne (carte 3). L’espèce est présente sur l’ensemble des chevelus et têtes de bassins. 15 16 3.3) Mise en évidence de la présence de la truite de mer La Touques fait l’objet d’un suivi régulier de la migration des truites de mer via un dispositif de vidéo-comptage. Cette surveillance a été rendue possible par la construction d’une passe multiespèces à Breuil-en-Auge en 1999. Avec un effectif de près de 2700 individus en 2001 et de près de 6000 en 2013, la tendance globale est à l’augmentation des effectifs (FDCPPMA, 2013). Ces excellents résultats résultent des efforts qui ont été réalisés pour rétablir la continuité écologique de la Touques et ses affluents. Entre 1982 et 2013, la suppression ou l’aménagement de 73 obstacles a permis l’accès à 85 % des zones de frayères (RICHARD & SALAVILLE, 2010). De nombreuses frayères ont été recensées le long de la Courtonne et de la Paquine ce qui démontre que ces rivières sont fonctionnelles vis-à-vis de la reproduction. Le recensement des frayères s’effectue en prospectant le long des cours d’eau (photographie 1) lors de la période de reproduction. Photographie 1 : Exemple d'une frayère à salmonidé (Source :ONEMA) Des zones potentielles de frayères ont également été localisées par l’ONEMA et correspondent aux parties de cours d’eau présentant les caractéristiques hydromorphologiques (pente, largeur, granulométrie) permettant d’abriter des frayères. Celles-ci couvrent une grande partie du bassin versant notamment sur les parties basses des rivières. Plusieurs campagnes de pêches électriques ont été réalisées par l’ONEMA et la fédération départementale du calvados pour la pêche et la protection des milieux aquatiques (FDCPPMA), venant ainsi compléter le diagnostic. Bien que les données issues des pêches électriques de l’ONEMA soient peu nombreuses, celles-ci appuient le fait que le Chaussey, la Paquine et la Touques sont des habitats fonctionnels puisque la présence du poisson met en évidence sa libre circulation vers les zones de frayères. 17 Les pêches électriques réalisées par la fédération départementale de pêche en 2010 et en 2014 ont permis de définir l’indice truite. Cet indice est représentatif de la bonne santé de la population de truite. L’objectif est d’estimer l’abondance des populations de juvéniles de l’année et d’un an en milieu naturel. Il s’agit d’une méthode de capture par unité d’effort. Muni d’un appareil de pêche électrique délivrant du courant dans l’eau, un opérateur effectue des traits avec une anode selon un cheminement défini et sans discrimination d’habitat (cf. Figure 1). Figure 1: Position des traits d'électrode (rectangle jaunes) pour 4 cours d'eau de largeur comprise entre 1 et 10 m. La flèche rouge en pointillés indique la progression de l'équipe de pêche d'une berge à l'autre, vers l'amont. On remarque que quelque soit la largeur de la rivière, le linéaire de berge parcourue pour un nombre donné de traits d'électrode (ici 9 traits) est constant (ici 20 mètres environ). (source: Roussel et al , 2004) À partir du nombre de juvénile de truite pêché en 5 minutes, la qualité de l’indice truite peut être déterminé (d’après le tableau 4 ci-dessous). Nombre de juvéniles de truites capturés en 5mn de pêche Classe de qualité de l’indice truite 0 Nulle 1 à 10 Médiocre 11 à 20 Faible 21 à 40 Moyenne 41 à 75 Bonne Plus de 75 Excellente Tableau 4: Classe de qualité de l'indice truite en fonction du nombre de juvéniles de truite péchés en 5 minutes L’ensemble des résultats sont représentés sur la carte 4. L’indice truite, bien que classée comme médiocre à certain endroit, montre que la reproduction s’effectue sur une grande partie du bassin. Cette information est a corrélé avec les zones potentielles de frayères. Au vu de l’ensemble de ces données, on peut affirmer que l’ensemble des basses rivières et des affluents du bassin versant est favorable à la reproduction de cette espèce. Ce sont ces zones qui convient de protéger par l’APPB. 18 Carte 3 : Cartographie de la localisation des indices truite, des stations de pêche sur le bassin, et des zones de frayères sur le bassin versant de la Touques compris dans le département du Calvados 19 3.4) Mise en évidence de l’anguille européenne Un protocole a été spécifiquement élaboré pour le suivi des populations d’anguille par l’ONEMA. Il recourt à la méthode de pêche électrique par échantillonnage par point dit « Indice Abondance Anguille » méthode dérivée de la méthode des échantillonnages ponctuels d’abondance (EPA). Cette méthode consiste à prospecter le cours d’eau selon un plan d’échantillonnage déterminé par la largeur du cours d’eau. Trente points par station sont échantillonnés sur des secteurs où les hauteurs d’eau ne dépassent pas 60 cm. Sur chaque point, la pêche dure au minimum 30 secondes. Figure 2: Modalités de prospection en fonction de la largeur du cours d’eau (source : FCAPPMA, 2011) L’objectif de ces pêches est de déterminer un indice d’abondance et des structures en taille des populations d’anguilles ainsi que leur répartition sur le profil longitudinal du cours d’eau. À partir du nombre d’individus capturés en 30 seconde, la densité pour 100 m² est estimé selon la formule suivante : Densité estimée (ind./100 m²) = nombre d’individus moyen par EPA x 50 20 Ensuite, une classe de qualité de l’abondance est assignée en fonction des densités estimées Classe de qualité Densité/100m ² Nulle 0 Très faible ]0-6] Faible ]6-10] Moyenne ]10-18] Assez forte ]18-32] Forte ]32-58] Très forte ]58-103] Excellente >103 Tableau 5: Classe de qualité de l'indice Anguille en fonction de la densité La carte suivante représente les classes de qualité de l’abondance déterminées à partir de l’indice abondance anguille. Ces pêches ont été effectuées par la fédération départementale de pêche en 2013. La présence d’anguille relevée lors d’autres pêches électrique (non spécifique à la détermination de cet indice) est également notée sur cette carte. Les bonnes densités d’anguilles à l’aval du bassin versant, se dégradent de plus en plus vers l’amont. 21 Carte 4: Cartographie de la localisation des indices anguille et des stations de pêche sur le bassin versant de la Touques compris dans le département du Calvados 3.5) Mise en évidence du saumon atlantique La mise en évidence du saumon atlantique s’effectue principalement par la station de vidéo comptage du Breuil-en-Auge. Contrairement à la truite de mer, le saumon est moins représenté sur ce bassin versant. Jusqu’en 2004 les effectifs n’ont jamais excédé les 20 individus à la station de vidéo-comptage. L’année 2011 est considérée comme l’année de référence avec 78 individus comptabilisés. En 2013, 44 individus sont comptés. La tendance globale est à l’augmentation des effectifs et celle-ci semble s’effectuer par palier (FDCPPMA, 2013). Les zones potentielles de frayères, déterminées par l’ONEMA, se situent essentiellement sur la Touques. L’ensemble des résultats sont représentés sur la carte suivante. Carte 5 : Cartographie des zones de frayères du Saumon atlantique sur le bassin versant de la Touques compris dans le département du Calvados 22 3.6) Mise en évidence du chabot Le chabot est globalement présent sur l’ensemble du bassin versant de la Touques compris dans le département du Calvados. Il a été mis en évidence par l’ONEMA et la FDCPPMA lors de pêches électriques datant d’au moins 2008. L’ANOMT a également noté la présence de ce poisson sous les pierres lors des inventaires de l’écrevisse à pattes blanches. Ces différentes données ne permettent pas de localiser l’ensemble de son aire de répartition, cependant il est présent sans aucun doute dans de nombreux cours d’eau de ce bassin versant. L’analyse effectué au niveau départemental concernant l’habitat potentiel du chabot a révélé que la plupart des rivières du Calvados sont favorables à cette espèce. Carte 6 : Cartographie de la localisation du chabot et de ses zones potentielles de frayères sur le bassin versant de la Touques compris dans le département du calvados 23 IV) RISQUES D’ATTEINTES À L’INTÉGRITÉ DES BIOTOPES DES ESPÈCES CIBLES 4.1) Piétinement du bétail Sur ce bassin versant, les pratiques agricoles concernent principalement l’élevage puisque environ 60 % des terres sont utilisées pour le pâturage. Lorsque les pâtures se situent sur des parcelles riveraines des cours d’eau et qu’elles ne sont pas équipées d’abreuvoirs aménagés et/ou de clôtures, le bétail s’abreuve alors directement dans le cours d’eau. L’impact peut être significatif pour le milieu. D’une part, en accédant au cours d’eau, les animaux déstructurent les berges et altèrent l’intégrité d’une partie de l’habitat physique du cours d’eau. Des matières fines sont également mises en suspension et viennent colmater le fond des cours d’eau condamnant ainsi la réussite des frayères à salmonidés. D’autre part, cela peut contribuer à dégrader par leurs excréments la qualité physico-chimique de l’eau. 4.2) Pollution des cours d’eau par les produits phytosanitaires Dans le cadre de la conditionnalité des aides PAC, l’implantation d’une bande enherbée ou boisée de 5 mètres en bordure des cours d’eau désignés par les bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE) est déjà obligatoire. Cette obligation ne s’applique cependant pas à l’ensemble des cours d’eau identifiés au titre de la police de l’eau. Cette bande sert de zone tampon lors de l’épandage d’engrais et/ou de pesticides. Elle joue également un rôle important dans les phénomènes d’érosion des sols et de ruissellement lors d’épisodes pluvieux en limitant le départ de matières fines vers les cours d’eau. L’agriculture n’est cependant pas la seule utilisatrice de produits phytosanitaires. Ces produits sont également employés par les particuliers, les collectivités et les entreprises pour l’entretien de leurs terrains, ce qui peut également générer un risque de pollution des cours d’eau. Afin d’apprécier l’impact potentiel des cultures sur les cours d’eau par une approche simplifiée selon l’occupation des sols, les différentes cultures ont été regroupées en fonction de leur utilisation potentielle de produits phytosanitaires (tableau 7). 24 Catégorie 1 2 3 Détail Lin-Chanvre-Textile-Prairies-Divers-Gel Céréales-Protéagineux Oléagineux-Maraichage-Verger Intensité Faible Moyenne Forte Code couleur Tableau 7 : Regroupement des cultures par catégorie et par couleur en fonction de l’intensité de l’utilisation des produits phytosanitaires Les cartes suivantes représentent les impacts potentiels des cultures sur les différents sous bassins versants de la Touques. Le Cirieux, la Touques (partie aval, médiane et amont), la Calonne, le Pré d’Auge sont essentiellement composés de cultures de la catégorie « lin-chanvre-textile-prairies-divers-gel » à plus de 70 % avec une dominante pour les prairies. Pour ces bassins, l’impact potentiel des produits phytosanitaires sur le milieu est faible. À l’inverse, le Chaussey, la Courtonne, la Paquine, l’Yvie et plus particulièrement l’Orbiquet sont des secteurs où la catégorie « Céréales, Protéagineux, Oléagineux, Maraîchage et Verger » est représentative. Ce sont des secteurs où l’utilisation de phytosanitaires est susceptible d’avoir des impacts sur le milieu, particulièrement en tête de bassin. Néanmoins, sur l’ensemble du bassin versant de la Touques, le bocage et le taux important de prairies permettent de réduire en partie les phénomènes de ruissellement de surface et d’érosion. 25 Occupation agricole du sol et impacts potentiels des produits Pratiques agricoles et impactssur potentiels le bassin de l’Orbiquet phytosanitaires le bassinsur versant de versant l’Orbiquet Nom du Si te Pi eds du ba rra ge de la Vi re D éparteme nt D ate 5 0/1 4 E spèc es vi sées* 2 5 /0 7/ 8 3 SAT / TRM La R ou vre et ses a fflue nts 61 0 5 /0 5/ 8 6 SAT / TRM Ca sc ade de Roullou rs (V ire) 14 0 1 / 0 2 / 8 9 TRF/ CHA/ LPP La Ca nce et ses afflu ents 61 La Ha louze et se s a ffluents 61 La Tou qu es et ses affluents 61 R i vi ère le Sa rthon 61 La B ai ze et se s affluents L' Anda in ette et se s a ffluents L' Egre nn e et ses a flfuents R i vi ère L a V a renne Orne e t Ru de la Fonta i ne a ux Héro ns 1 4 /61 61 61 61 1 4 /61 1 9 / 0 9 / 9 1 APP / TR F 1 9 / 1 9 / 9 1 TRF 1 9 / 0 9 / 9 1 TRF / CH A / LPP 0 7 /0 8/ 9 2 TRF 1 6 / 1 0 / 9 2 SAT / TRM / TR F 2 8 /0 6/ 9 3 APP 2 8 /0 6/ 9 3 - 2 8 /0 6/ 9 3 TRF / CH A / LP P 7 et 1 6/06/ 94 TRF / TR M / SAT R i vi ère L e No ire au 61 0 3 / 1 0 / 9 5 TRF / SAT / CH A/ LPP R uissea u de G érard 61 0 3 / 1 0 / 9 5 TRF / CH A / LP P R uissea u de M ousse R i vi ère L a B ri a nte L' Egre nn e et ses a flfuents 61 61 6 1 / 50 0 3 / 1 0 / 9 5 TRF 0 3 / 1 0 / 9 5 TRF / CH A / LP P 4 et 1 1 / 0 3 / 9 6 TRF / CH A / LP P / APP La B asse Seulles 14 B a ssin de la Corbi o nne 61 0 8 /0 4/ 0 2 TRF / OMC / LPP / APP R uissea u du V a l Re na rd 61 0 8 /0 4/ 0 2 TRF / LCF / APP R uissea u de V ie nne 61 0 8 /0 4/ 0 2 TRF / LCF 1 9 / 0 7 / 0 1 B RO La Sarthe 61 0 8 /0 4/ 0 2 - Impacts potentiels par type d’occupation du sol 26 Occupation et impacts potentiels des produits Pratiques agricole agricolesdu et sol impacts potentiels sur le bassin versantphytosanitaires de la Calonne sur le bassin de la Calonne * APP : Ecrevisse à pieds blancs SAT : Saumon Atlantique TRM : Truite de Mer TRF : truite Fario BRO : Brochet OMC : Ombre commun CHA : Chabot commun LCF : Loche franche LPP : Lamproie de Planer Impacts potentiels par type d’occupation du sol Occupation agricoleetdu sol et impacts des versant produitsduphytosanitaires Pratiques agricoles impacts potentielspotentiels sur le bassin Chaussey sur le bassin du Chaussey Impacts potentiels par type d’occupation du sol Occupation agricole du sol et impacts potentiels des produits phytosanitaires Pratiques agricoles et impacts potentiels sur le bassin versant de la Paquine sur le bassin versant de la Paquine Pratiques agricoles et impacts potentiels sur le bassin versant de la Paquine Linéaire des principaux affluents de la Touques De l’amont vers l’aval Linéaire (km) Identification du cours d’eau L’Orbiquet La Courtonne La Paquine La Calonne Total Impacts potentiels par type d’occupation du sol 30 55 19 35 139 Pratiques agricoles potentiels sur le bassin Cirieux Occupation agricoleetduimpacts sol et impacts potentiels des versant produitsdu phytosanitaires sur le bassin versant du Cirieux Impacts potentiels par type d’occupation du sol Occupation agricole du sol etpotentiels impacts potentiels desversant produits sur le Pratiques agricoles et impacts sur le bassin de phytosanitaires la Touques, partie aval bassin versant de la Touques, partie aval 11,1 58,6 Impacts potentiels par type d’occupation du sol 30,3 Catégorie 1 Catégorie 2 Catégorie 3 Occupation agricole du sol et impacts potentiels des produits phytosanitaires le bassinpotentiels versant de Pratiques agricolessur et impacts surlaleCourtonne bassin versant de la Courtonne Impacts potentiels par type d’occupation du sol Occupation agricoleet duimpacts sol et impacts potentiels des produits phytosanitaires Pratiques agricoles potentiels sur le bassin versant du Pré d’Auge sur le bassin versant du Pré d’Auge Impacts potentiels par type d’occupation du sol Pratiques agricoles et impacts potentiels sur le bassin versant de la Touques Occupation agricole dupartie sol etmédiane impacts potentiels des produits phytosanitaires sur le bassin versant de la Touques, partie médianne Impacts potentiels par type d’occupation du sol 34 Pratiques agricoles et impacts potentiels sur le bassin versant de la Touques Occupation agricole du sol et impacts partie amont potentiels des produits phytosanitaires sur le bassin versant de la Touques, partie amont Occupation agricole du sol et impacts potentiels des produits phytosanitaires sur le bassin versant de la Touques, partie amont Impacts potentiels par type d’occupation du sol 35 Occupation agricole du sol et impacts potentiels des produits phytosanitaires le bassin versant Pratiques agricoles etsur impacts potentiels surde le l’Yvie bassin versant del’Yvie Impacts potentiels par type d’occupation du sol 4.3) Engins motorisés Le passage répété et massif d’engins motorisés de type quads, motos et 4×4, sur les passages à gué existants présente un impact significatif pour l’intégrité physique et chimique des cours d’eau. Les pratiquants, se regroupant parfois en groupe de plusieurs dizaines d’individus, traversent à de nombreuses reprises (photographie 3) le cours d’eau, voire remontent le lit mineur du cours d’eau sur plusieurs mètres. Ce passage d’engins déstructure gravement l’intégrité physique du cours d’eau, détruit les frayères et les berges et augmente le risque de déversement de substances chimiques telles que les hydrocarbures et/ou l’huile de moteur néfastes pour la qualité de l’eau. Photographie 3 : Exemple d'un passage à gué sur la Courtonnelle (affluent de la Courtonne) 4.4) Mauvaise gestion de la ripisylve La mauvaise gestion de la ripisylve peut être un risque quant à l’intégrité des biotopes des espèces cibles. En milieu lotique, un bon éclairement de la rivière par une gestion raisonnée de la ripisylve permet le développement de la végétation, des macro-invertébrés et des alevins de salmonidés. À l’inverse pour les faciès profonds peu courant, une ripisylve régulière, même fournie, apportant de l’ombrage est essentielle pour le maintien de la stabilité des berges concaves et de la capacité d’accueil piscicole (FCPPMA, 1997). Ce dernier type de gestion est également à privilégier pour le biotope de l’Écrevisse à pattes blanches puisqu’un ombrage limitant le réchauffement de l’eau et la présence de caches peuvent être bénéfiques pour le bon développement de l’espèce. La gestion de la ripisylve doit donc être adaptée en fonction de l’espèce. 37 4.5) Création de plans d’eau La multiplication des plans d’eau entraîne de multiples effets négatifs sur les milieux aquatiques. D’une part, ils contribuent aux modifications thermiques des rivières en aval du plan d’eau. En effet, étant donné que les plans d’eau sont des systèmes lentiques et fermés, l’eau se réchauffe plus vite en été et se refroidit plus vite en hiver. Cette modification de la température des plans d’eau affecte directement la température de la rivière puisque ces plans d’eau y sont directement connectés. D’autre part, les plans d’eau impactent grandement le débit des rivières. Il s’agit d’une zone de stockage de l’eau pompant sur la masse d’eau de la rivière. Une multiplication des plans d’eau entraîne donc une baisse de débit de la rivière. Par phénomène d’eutrophisation, les cycles des éléments nutritifs tel que l’oxygène, le nitrate et le phosphore sont perturbés et contribuent à la dégradation chimique de la rivière en aval du plan d’eau. La rivière tend elle aussi à s’eutrophiser et l’oxygène dissous diminue. Cet impact est défavorable pour de nombreuses espèces qui sont sensibles à la teneur en oxygène dissous tel que la Truite de mer et le Saumon atlantique. De plus, les plans d’eau peuvent potentiellement accueillir des espèces exotiques envahissantes (telles que les écrevisses américaines) qui présentent une menace pour nos espèces autochtones. Ces espèces invasives peuvent en effet se propager dans le milieu naturel. 4.6) Destruction des zones humides Les zones humides sont des annexes hydrauliques importantes pour le fonctionnement du cours d’eau. Trois principaux rôles leur sont associés : écrêteur de crue, soutien de l’étiage et épurateur de l’eau. Les zones humides agissent comme une véritable « éponge » emmagasinant l’eau lorsque la rivière est en crue et à l’inverse, la restitue lorsque le cours d’eau est en étiage. Aussi, elles contribuent à l’amélioration de la qualité de l’eau par différents processus biogéochimiques telle que la dénitrification. De plus, les zones humides constituent un véritable réservoir de biodiversité faunistique et floristique. La destruction de ces zones humides par drainage et surcreusement de fossé est extrêmement préjudiciable pour l’aspect qualitatif et quantitatif des cours d’eau. 1 V) RÉGLEMENTATION ET PÉRIMÈTRE DE PROTECTION 5.1) Espèces retenues Les espèces bénéficiant de l’arrêté de protection de biotope sont principalement l’écrevisse à pattes blanches et la truite de mer. En protégeant le biotope de ces espèces, les biotopes de plusieurs espèces telles que le chabot, l’anguille européenne et le saumon atlantique le seront également. Ainsi, ces deux espèces peuvent être considérées comme des espèces parapluies. 5.2) Définition du biotope Le biotope correspond au lit mineur des cours d’eau du bassin hydrographique de la Touques, ainsi qu’à la berge et à la ripisylve de ces cours d’eau. 5.3) Périmètre de protection élargie Un périmètre de protection élargie est proposé correspondant au lit majeur des cours d’eau (zones inondables) ou à défaut une zone de 35 m de part et d’autre des cours d’eau. 5.4) Mesures de protection Les dispositions proposées permettant d’encadrer les activités ou usages sont les suivantes : Dans les cours d’eau sont interdits : 1. le piétinement du lit mineur par le bétail, en dehors des passages à gué existants aménagés à cet effet. 2. le rejet d’effluents et d’eaux usées non traités, ainsi que le rejet des eaux chlorées. 3. le rejet directs des eaux non traitées issues de nouveaux drainages agricoles. 4. le busage des cours d’eau. 5. les prélèvements d’eau superficielle, autres que pour le bétail, les usages domestiques et la défense contre les incendies. 6. le désouchage. 7. les coupes à blanc de la ripisylve. 8. le passage dans le lit mineur d’engins motorisés, à l’exception des engins à usages agricole sur les passages à gué existants. 9. les lâchers de vase dans les cours d’eau par vidange de plan d’eau ou de bief. 39 Dans la zone de protection élargie, les activités suivantes sont interdites : 1. la création ou l’agrandissement de tout plan d’eau alimenté par prise d'eau dans les cours d'eau, en dehors de la zone des marais de la Touques. Dans cette dernière zone, toute création ou agrandissement est soumis à autorisation administrative. 2. toute nouvelle plantation de peupliers ou de résineux sur les berges, à une distance inférieure à 10 mètres des cours d'eau. D’autre part, il est proposé qu'une bande enherbée ou boisée (hors résineux et peupliers) d’une largeur minimale de 5 mètres soit maintenue ou restaurée en bordure des cours d’eau désignés comme biotopes. 1 CONCLUSION Le but de ce rapport est de justifier la nécessité de mettre en place un APPB pour les espèces protégées du bassin versant de la Touques. Comme il a été démontré dans la première partie de ce rapport, ce bassin versant, unique à l’échelle nationale pour sa population de truite de mer, est propice à l’existence de nombreuses espèces patrimoniales ou protégées. Ces espèces mises en évidence par de nombreux acteurs sont bien représentées sur ce bassin versant. Les biotopes de l’écrevisse à pattes blanches et de la truite de mer, deux espèces phares du bassin versant, doivent être protégés. Ces deux espèces peuvent être considérées comme des espèces parapluies puisqu’en protégeant leur biotope, les biotopes d’autres espèces présentes sur le bassin versant le seront. Globalement, le bassin versant de la Touques est bien conservé. Toutefois, quatre principaux risques d’atteinte aux biotopes des espèces cibles ont été identifiés. • le piétinement, • l’utilisation importante des produits phytosanitaires, • la circulation d’engins motorisés non agricole • la mauvaise gestion de la ripisylve. Aussi, la mise en place de l’APPB doit permettre de réduire ces atteintes dans le lit mineur du cours d’eau en interdisant notamment le piétinement, le passage d’engins motorisés et la suppression de la ripisylve, ainsi qu’en rendant obligatoire le maintien et la mise en place de bandes enherbées. En complément d’une telle réglementation, des organismes tels que le syndicat mixte du bassin versant de la Touques (SMBVT) peuvent mettre en place des clôtures, des passerelles, des abreuvoirs et assurer une bonne gestion de la ripisylve nécessaire au bien être des espèces dans le cadre de programmes de travaux financés majoritairement par des fonds publics. 41 BIBLIOGRAPHIE BAGLINIÈRE J.L., OMBREDANE D., MARCHAND F., 2001. Critères morphologiques pour l’identification des deux formes (rivière et mer) de truite (Salmo trutta) présentes sur un même bassin. Bull. Fr. Pêche Pisci. (2000) 357/358 ; 375/383. BELLANGER J., 2006. Causes de raréfaction de l’écrevisse à pied blancs (Austropotamobius pallipes) – Pressions exercées sur les têtes de bassin versant, Rapport de synthèse bibliographique, Master 2 Qualité et Traitement des Eaux et Bassins Versants. Université de Franche-Comté, 38p. BENSETTIT F., GAUDILLAT V., 2004. 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