COMMUNIQUÉ DE PRESSE NATIONAL I PARIS I 19 DÉCEMBRE 2016
Les cellules abritent en leur sein une multitude de réactions chimiques dont les
scientifiques envient la précision. Une équipe de chercheurs du CNRS et de Bordeaux INP
Bordeaux s’est rapprochée de ce niveau de maîtrise en contrôlant l’explosion de
polymersomes par irradiation laser. Ces sphères polymères creuses, qui peuvent mimer
certaines fonctions cellulaires, réagissent à une longueur d’onde spécifique et libèrent
ainsi leur contenu sur commande. Ces travaux ont été publiés dans Angewandte Chemie
International Edition.
Les polymersomes sont des vésicules artificielles qui peuvent mimer les organelles, les compartiments
que l’on retrouve naturellement dans les cellules à noyau. Les chercheurs ont ici encapsulé des molécules
fluorescentes dans des polymersomes « géants », d’une dizaine de micromètres de diamètre. Ces
groupements fluorescents ont la particularité de se décomposer sous l’action de la lumière, mais
seulement à une longueur d’onde spécifique. Une irradiation adaptée dégrade ces molécules et augmente
ainsi la concentration en soluté à l’intérieur des polymersomes. Cela entraine un déséquilibre qui, comme
les polymersomes sont peu perméables, ne peut pas être compensé suffisamment rapidement. Les
vésicules sont alors contraintes de se rompre.
L’équipe a conçu trois types de polymersomes contenant chacun un groupement fluorescent distinct, afin
qu’ils réagissent à des longueurs d’onde différentes. Les chercheurs atteignent un tel niveau de contrôle
qu’ils peuvent observer les vésicules et les viser individuellement à l’aide d’un microscope confocal équipé
de lasers adéquats. Au-delà de la lumière, d’autres moyens de contrôle sont actuellement développés par
les chercheurs pour faire éclater les microvésicules : la température, le pH, les champs magnétiques…
Ces travaux pourraient avoir des applications médicales à long terme, mais les chercheurs étudient pour
l’instant la possibilité de libérer des substances de façon contrôlée au sein de cellules polymères
artificielles, afin de pouvoir reproduire et mieux comprendre certaines des réactions métaboliques de la
cellule biologique.
Les chercheurs appartiennent au Laboratoire de chimie des polymères organiques et à l’Institut des
sciences moléculaires, tous deux sous tutelle du CNRS, de l’Université de Bordeaux et de Bordeaux INP.
Ces travaux ont bénéficié du financement ANR NO-SynthCell.
Des explosions de vésicules par la lumière pour
mimer les réactions cellulaires