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Les échos 10 novembre 2008
Patronat et syndicats d'accord pour simplifier l'indemnisation du chômage
C'est l'un des rares points sur lequel le patronat et les syndicats s'accordent : il faut « simplifier
» le système d'indemnisation du chômage pour le rendre « plus lisible ». Dans ce but, ils ont
commencé, vendredi, lors de la seconde séance de négociation sur l'assurance-chômage, à
étudier la refonte des quatre filières d'indemnisation actuelles (lire clavier) en une filière unique.
Une piste que Nicolas Sarkozy les a appelés à creuser dans son discours sur l'emploi, à Rethel
(Ardennes), le 28 octobre. Cette nouvelle intervention de l'Etat sur une négociation en cours a
d'ailleurs, sur la forme plus que sur le fond, irrité les partenaires sociaux, qui ont tenu à
réaffirmer leur « autonomie » .
Trois propositions
Le Medef a dévoilé, vendredi, trois propositions de filière unique, avec, chaque fois, des droits à
allocations après 6 mois de cotisations et, surtout, des durées d'indemnisation (de 18 à 24 mois
au maximum) proportionnelles à la durée de cotisation, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Les
syndicats ont vivement rejeté ces propositions. De fait, telle qu'imaginée par le Medef, la
nouvelle filière réduirait pour beaucoup la durée d'indemnisation. Par exemple, cotiser 12 mois
donnerait droit à 9 à 11 mois d'allocations, contre 12 aujourd'hui. Ensuite, selon les simulations
de l'Unedic, cette filière aboutirait, en raison de périodes de référence plus courtes, à priver
d'indemnités 179.000 à 291.000 chômeurs qui en bénéficient aujourd'hui. Avec, à la clef, des
économies de 2,4 à 4,7 milliards d'euros par an, qui permettraient au régime de revenir vite à
l'équilibre tout en baissant les cotisations chômage, ce dernier point restant l'objectif premier du
patronat. Pour les syndicats, la priorité est au contraire d'accroître le nombre de chômeurs
indemnisés (47 % aujourd'hui) en incluant plus de jeunes et de précaires. Ce n'est qu'à cette
aune qu'ils envisagent la création d'une filière unique. Et encore : la CGT craint qu'« une seule
filière exclut encore trop de précaires » et préconise deux filières, dont une spécifique aux
précaires. La CFDT pense toutefois avoir la solution : elle propose une filière unique basée sur
le principe « un jour travaillé égale un jour indemnisé », avec des droits à indemnisation ouverts
au bout de « 4 à 6 mois » de travail sur une période de référence de « plusieurs années ». La
CFTC plaide pour « une seule filière, une seule formule de calcul d'indemnisation, une seule
période de référence ».
Les négociateurs devraient désormais entrer dans le vif du sujet lors de leur prochaine
rencontre, le 25 novembre. D'ici là, l'Unedic aura terminé les simulations commandées par les
syndicats, qui pourront alors affiner leurs propositions de filière unique.