
La mondialisation est souvent perçue à travers le seul développement des échanges
économiques et commerciaux et les seuls mouvements de biens sans frontières. Tous
les pays seraient conduits à y participer en fonction de leurs avantages comparatifs et
la croissance économique qui en résulterait viendrait à bout de la pauvreté ! Mais en
réalité, la globalisation économique et financière est bien plus que cela. Elle affecte
concrètement toutes les dimensions du développement économique et social,
environnemental et culturel. Plus encore, elle a des impacts majeurs sur la gouvernance
des territoires et des États, les institutions, la démocratie, les droits humains
fondamentaux, la paix et la sécurité.
Percevant ces multiples enjeux et les bouleversements que la mondialisation n’allait
pas manquer de produire pour les sociétés, les chefs d’État et de gouvernement des
pays francophones ont décidé très tôt, dès 1997 au Sommet de Hanoi, d’introduire les
questions économiques dans l’action solidaire de la Francophonie. Ils ont précisément
développé une vision qui relie et articule ces différentes dimensions politique,
économique, sociale, environnementale, culturelle et linguistique. Ainsi, depuis plus de
15 ans, l’OIF et ses partenaires ont multiplié les initiatives pour réduire les inégalités
socio-économiques, favoriser l’insertion de ses membres les plus pauvres et en
développement dans une économie internationale mieux régulée et plus démocratique,
et donner corps à un espace économique francophone. Ce bilan préparé par l’OIF
témoigne de ces efforts et des réseaux qui se sont tissés pour permettre « aux sociétés
francophones d’être de véritables acteurs d’une mondialisation mieux maîtrisée, à
visage humain », comme le répète inlassablement notre Secrétaire général, le Président
Abdou Diouf.
À la veille de son XVe Sommet en novembre 2014 à Dakar (Sénégal), c’est d’une
véritable stratégie économique dont la Francophonie s’apprête à se doter. Forte de ses
valeurs et de sa diversité culturelle, de sa dynamique démographique et des
complémentarités de ses économies, de son poids et de son influence dans le système
multilatéral, et surtout de son tissu d’acteurs - les gouvernements et les administrations,
les collectivités locales, les élus, les entreprises, les universités, la société civile, etc. -,
la Francophonie s’organise pour mieux peser sur des enjeux globaux, nationaux et
locaux qui peuvent se résumer en une phrase : contribuer à bâtir un monde qui
réconcilie l’Homme et son épanouissement, la planète, son climat et ses ressources
naturelles, et le développement économique. Bref, en un mot, contribuer à l’agenda du
développement durable ! La place centrale que cette stratégie accorde aux jeunes et
aux femmes témoigne une fois de plus que les différentes priorités de la Francophonie
sont indissociables et se nourrissent les unes des autres.
Avant-propos
3
Clément DUHAIME
Administrateur de l’OIF