MME SÉGOLÈNE ROYAL CHEF DE LA DÉLÉGATION FRANÇAISE (COP21)

Paris, le mardi 8 décembre 2015
MME SÉGOLÈNE ROYAL
CHEF DE LA DÉLÉGATION FRANÇAISE
POUR LA CONFÉRENCE DE PARIS SUR LE CLIMAT
(COP21)
28 NOVEMBRE – 11 DÉCEMBRE
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Discours d’ouverture « Femmes et Climat »
Très heureuse que nous nous retrouvions à l’occasion de
cette journée plus particulièrement consacrée, au cours de
l’Action Week, au rôle des femmes dans la lutte contre le
dérèglement climatique.
Rôle souvent entravé, souvent mésestimé.
Très insuffisamment reconnu, promu et soutenu.
Mais rôle crucial et rôle central dont témoignent,

dans toutes les régions du monde,
leurs engagements sur le terrain,
leurs initiatives et leurs réalisations,
leurs luttes et aussi les liens tissés des unes aux autres
dans les réseaux et les regroupements
qui portent leurs voix, leurs expériences, leurs attentes.
I.- Les femmes, longtemps oubliées des négociations
climatiques
Les femmes ont longtemps été
les oubliées des négociations climatiques,
les absentes de leurs feuilles de route.
Malgré l’adoption, en 1979, de la Convention sur
l’élimination de toutes les formes de discrimination à leur
égard.
Malgré l’adoption, dans le cadre de la Convention sur la
diversité biologique à Rio, en 1992, d’un plan d’action
reconnaissant les savoir-faire traditionnels des femmes et
leur droit à la terre.
Malgré la prise en compte de l’importance de l’égalité des
femmes dans les Objectifs du Développement durable.

Un tournant timide s’est amorcé dans les années 2000.
La création de l’ONU Femmes, en 2010, a constitué un
précieux renfort.
Mais il a fallu attendre le Sommet de Lima
pour que soit lancé un programme de travail visant à
renforcer
la participation effective des femmes
dans les organes de la Convention des Parties
(il reste une forte marge de progression…)
et à mettre en œuvre des politiques opérationnelles
faisant de l’égalité hommes-femmes
une condition de l’efficacité de la bataille climatique.
1/3 seulement des INDC,
les contributions remises par chaque pays,
évoque l’importance de l’implication des femmes
et de leurs apports.
Trop rares sont encore les politiques publiques
et les initiatives qui favorisent
une égale participation des femmes,
faisant de la reconnaissance de leurs droits

et du renforcement de leurs capacités d’action
une dimension essentielle de la mobilisation
contre les désordres climatiques.
L’actuelle COP 21 et l’accord en cours de négociation
doivent enfin reconnaître explicitement
non seulement que les femmes subissent de plein fouet
les conséquences du dérèglement climatique,
non seulement qu’elles en sont, avec les enfants,
les premières victimes,
mais qu’elles sont des actrices essentielles et à part entière
des politiques d’atténuation, d’adaptation
et de gestion des risques climatiques,
ce qui suppose qu’elles en aient les moyens.
Sans les femmes,
l’humanité ne reprendra pas en mains son destin climatique
mais avec elles, tout devient possible.

II.- Des intervenantes du Nord et du Sud
Nous allons en parler avec des femmes du Nord et du Sud
qui ont en commun la forte conviction
qu’on ne peut combattre les dérèglements climatiques
sans combattre en même temps les inégalités sociales
et sans renforcer du même pas les droits des peuples
et ceux des femmes.
Mary Robinson, vous avez été la première femme
Présidente d’Irlande puis Haut Commissaire des Nations
Unies aux droits de l’homme et vous présidez actuellement la
Fondation pour la Justice climatique que vous avez créée
et qui milite activement, avec le groupe Femme et Genre de la
Convention Cadre des Nations Unies sur les changements
climatiques, pour l’intégration dans les accords et les
politiques climatiques du renforcement des droits
humains et de l’égalité hommes-femmes.
Vous avez déclaré, c’était je crois au Sommet de Lima : « les
femmes ont un rôle vital dans la lutte contre le
changement climatique car ce sont les plus affectées par
ses conséquences mais celles aussi qui font évoluer les