les sacrifices humains, comment ils sont durement vécus par les conquistadors (sentiment de
dégoût qui légitimera l’éradication des idoles, l’évangélisation…).
→ en annexe (p. 78-79) est mené un travail comparatif à travers un extrait de Pedro Pizarro au
sujet des Incas. La fascination pour l’or de Cuzco rejaillit de ces quelques lignes.
- Jean de Léry (protestant qui fin XVIe va fonder au Brésil un refuge pour ses « frères » persécutés) : 3
extraits. Les descriptions de Léry sur la faune et la flore brésilienne (tapir, oiseaux, ananas)
pourraient être d’excellents supports à des exercices sur la description, notamment à travers les
figures de style (comparaisons, métaphores, périphrases, superlatifs…).
- Alexander von Humboldt et le botaniste français Aimé Bonpland : 3 extraits. Par rapport à Jean de
Léry les constatations de Humboldt sur les caribe (sortes de piranhas) tranchent par leur aspect bien
moins poétique, au contraire très pragmatique. Vocabulaire employé et démarches sont scientifiques
(p.87-89). Les extraits montrent également l’hétérogénéité des travaux et connaissances des acteurs
du XVIIIe (botanique, anatomie, ethnographie1…).
- Louis-Antoine de Bougainville : 3 extraits + une carte pratique dressant son itinéraire de voyage. Le
deuxième extrait du « Voyage autour du monde » traitant de Tahiti est relativement long (p.99-105)
mais riche d’enseignements en particulier sur :
_ la composition de l’expédition scientifique (botaniste, chirurgien…)
_ les observations scientifiques réalisées dans de nombreux domaines (agronomie,
climatologie…)
_ les richesses de l’île
_ les Taitiens d’un point de vue anthropologique (physique, mœurs du tatouage…)
- James Cook : 2 extraits. Le deuxième extrait des « Relations de voyage autour du monde » est
intéressant car il diffère sensiblement de la norme établie à l’époque. Voir ci-dessous.
« Ce que j'ai dit des naturels de la Nouvelle-Hollande pourrait faire croire que ce peuple est le plus misérable
qui existe ; mais en réalité ils sont beaucoup plus heureux que nous Européens, étant totalement ignorants
non seulement du superflu, mais aussi des commodités nécessaires tellement recherchées en Europe. Il est
heureux pour eux de ne pas en connaître l'usage. Ils vivent dans une tranquillité que ne trouble pas l'inégalité
des conditions. De leur propre aveu, la terre et la mer leur fournissent toutes les choses nécessaires à la vie.
Ils ne convoitent pas des maisons magnifiques pourvues de nombreux serviteurs. Ils vivent dans un climat
beau et chaud, et profitent de tous les bienfaisants souffles qui agitent l'air, de sorte qu'ils n'éprouvent pas le
besoin d'avoir des vêtements: quand nous leur en donnâmes, ils les abandonnèrent négligemment dans les
bois ou sur les plages, comme s'ils ne savaient absolument pas qu'en faire : en bref, ils ne semblèrent attacher
de prix à rien de ce que nous leur donnions, et ne voulurent se séparer de rien de ce qu'ils possédaient en
échange de n'importe lequel des objets que nous pouvions leur offrir, ce qui prouve à mon avis qu’ils se
considèrent comme pourvus de tout ce qui est nécessaire pour vivre, et qu'ils n'ont aucun superflu. »
1 Tout un vocabulaire qui manque souvent à nos élèves.
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