LaLettreduPsychiatre-Suppl.LesActualitésauvol.I-n°2-juin2005
38
Coordonné parE. Bacon &A.M.Arnold
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contrôle appris sont également blo-
qués. Des contrôles similaires à ceux
observés par le Dr Amat et ses collabo-
rateurs. peuvent aussi s’appliquer aux
systèmes ascendants noradrénergiques,
dopaminergiques et cholinergiques,
puisque le cortex préfrontal envoie éga-
lement des projections descendantes
vers chacun de ces systèmes modu-
lateurs. Toutefois, leurs observations
constituent à ce jour la démonstration
la plus fascinante de la capacité du
cortex préfrontal à médier l’influence
du contrôle cognitif. Leurs résultats
suggèrent une fonction nouvelle pour le
cortex préfrontal ventral médian, et
impliquent que la présence du contrôle
inhibe l’activité induite par le stress
dans les noyaux de la moelle épinière,
en opposition avec le point de vue
prévalant jusqu’alors, qui considérait
qu’une telle activité était induite par
une absence de contrôle. E.B., A.M.A
>
Amat J, Baratta MV, Paul E, Bland ST et al.
Medial prefrontal cortex determines how stres-
sor controllability affects behavior and dorsal
raphe nucleus. Nat Neurosci 2005;3:365-71.
>
Robbins TW. Controlling stress: how the brain
protects itself from depression. Nat Neurosci
2005;3:261-2.
et utiliser cette information pour régu-
ler l’activité des neurones sérotoniner-
giques dans le noyau raphé dorsal. Les
auteurs ont pu constater, à partir d’ob-
servations neuro-anatomiques et neu-
rophysiologiques, que le cortex infra-
limbique du rat envoie des projections
descendantes vers le noyau raphé dor-
sal, où elles font des synapses sur les
neurones 5-HT, et exercent un contrôle
inhibiteur indirectement, par l’intermé-
diaire des interneurones GABAergiques.
Les régions infralimbiques et prélim-
biques du cortex préfrontal ventral
détectent si un stresseur est sous le
contrôle de l’organisme. Si le stresseur
est contrôlable, l’activation induite par
le stress du noyau raphé dorsal est inhi-
bée par le cortex préfrontal, et les
séquelles du stress sont bloquées. Le
cortex préfrontal ne serait pas impliqué
per se dans l’apprentissage associatif,
mais plutôt dans l’apprentissage de cer-
tains types de contingences instrumen-
tales par l’intermédiaire desquelles le
comportement volontaire amène à un
but tel qu’obtenir de la nourriture ou
éviter un choc électrique. Ainsi, il est
probable que certains mécanismes
localisés dans cette région permettent
à l’animal de pressentir et de réaliser
ses capacités à contrôler son environ-
nement, et d’utiliser ces informations
pour une variété de fonctions. Une de
ces fonctions semble être d’informer
les cellules du raphé nucleus dorsal sur
la contrôlabilité du stress.
Commentaire
Il apparaît, d’après les observations des
chercheurs, que la susceptibilité nor-
male des neurones 5-HT au stress, dont
on sait qu’il peut entraîner des consé-
quences fonctionnelles préjudiciables,
pourrait être modérée par des influences
cognitives relayées à partir du noyau
raphé dorsal. Quand cette influence
est bloquée, les effets protecteurs du
débat animé. Une question importante
concerne la vitesse d’apparition de leurs
effets antipsychotiques. L’existence d’une
latence d’apparition de ces effets, de
l’ordre de deux à trois semaines, était
considérée jusqu’à présent comme une
évidence. Dans cette optique, tout effet
précoce était vu comme un résultat
comportemental non spécifique sur des
aspects comme l’agitation, l’excitation
ou l’absence de coopérativité. Pourtant,
une méta-analyse récente (2003), incluant
les données de près de 7 500 patients
inclus dans une quarantaine d’étude en
double aveugle, avait déjà introduit le
doute sur cette affirmation : les auteurs
avaient en effet observé qu’un change-
ment clair dans les signes de la psychose
était perceptible dès la fin de la pre-
mière semaine de traitement, que le
niveau d’amélioration au bout de la pre-
mière semaine dépassait celui obtenu
au cours des semaines suivantes, et que
ces effets étaient supérieurs à ceux d’un
placebo. Si l’on considère comme acquis
que les effets des antipsychotiques sont
apparents au cours de la première semaine,
la question qui se pose dès lors est de
savoir à partir de quand précisément ils
sont perceptibles. L’équipe de S. Kapur a
testé l’hypothèse selon laquelle la psy-
chose s’améliorerait dès les premières
24 heures de traitement par un neuro-
leptique. Les chercheurs ont, pour ce
faire, mis en place une étude multicen-
trique internationale. Ils ont comparé en
double aveugle l’halopéridol et l’olanza-
pine avec un placebo. Trois cent onze
patients schizophrènes (âge moyen :
38 ans) qui présentaient un épisode
d’exacerbation aiguë dans le cadre de la
psychose ont ainsi reçu une injection
intramusculaire contenant soit un pla-
cebo, soit 10 mg d’olanzapine, soit
7,5 mg d’halopéridol. Les évaluations
ont été faites au départ, puis 2 heures et
24 heures après l’injection, avec l’échelle
BPRS, un item dérivé de la PANSS, et
Unecroyancebienancrée
battueenbrèche:leseffets
thérapeutiquesdesneuroleptiques
s’exercentenfaitdès
lespremières24heures
detraitement
>
L
es neuroleptiques existent dans
l’arsenal thérapeutique des traite-
ments psychiatriques depuis plus d’un
demi-siècle et, pourtant, leurs méca-
nismes d’action font encore l’objet d’un
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Toronto (Canada)
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