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Résumé
L’étude des petites et moyennes entreprises (PME) françaises en Chine se doit de retenir une approche
large de ce concept : son champ doit en effet inclure non seulement les micro-entreprises et les Très
petites entreprises (TPE) (plus petites), mais également les entreprises de taille intermédiaire (ETI)
(plus grandes) ; elle doit aussi inclure les sociétés de droit chinois, créées par des Français expatriés en
Chine et ayant gardé un lien avec la France (notamment, par des exportations de biens et de
services). Cette approche élargie permet de servir l’ensemble des intérêts économiques français liés
à l’installation dans ce pays.
L’arrivée des PME françaises (et étrangères) en Chine ne démarre significativement qu’à partir de
2001, lorsque les concessions faites par la Chine pour son entrée à l’OMC entraînent une libéralisation
des conditions d’installation, notamment en élargissant les possibilités d’utiliser le statut d’entreprise
à capitaux 100 % étrangers. Ce statut sera alors celui privilégié par les PME (comme par les grandes
entreprises) pour leur implantation, qu’il va permettre d’accélérer. Tous les domaines d’activité
autorisés par la loi chinoise sont concernés, des services à l’industrie, même si la structure de
l’économie de la Chine, qui reste majoritairement industrielle, tend à faciliter ce secteur. Les zones de
prédilection sont en premier lieu Shanghai, puis le Guangdong et enfin Pékin. Le centre et l’ouest
restent très peu couverts par les PME, hormis certaines villes de présence française, comme Wuhan et
Tianjin, du fait de difficultés accrues d’opérer dans ces provinces et bien qu’elles présentent de fortes
opportunités commerciales pour les années à venir.
L’installation des PME françaises en Chine procède de plusieurs causes : recherche d’un surcroît de
compétitivité ; prolongation d’une approche entamée avec des échanges commerciaux ; besoin
d’amortir les fluctuations du taux de change de l’euro. Quoi qu’il en soit, l’objectif premier des PME
s’implantant en Chine est de servir le marché chinois : la production en Chine est essentiellement
destinée au marché local, où se réalisera donc l’essentiel des ventes, et secondairement aux pays de
la périphérie. La Chine peut toutefois aussi permettre l’élaboration d’une offre pour les marchés
émergents, voire constituer une plateforme de sourcing. Les activités de recherche & développement
s’y développent depuis quelques années.
Pour les PME, l’installation est fréquemment couronnée de succès, même s’ils sont ardus à obtenir ;
pour la France, l’installation et le développement de ses PME en Chine entraînent des effets en
majorité positifs, en termes d’exportations, d’emplois, plus rarement de rapatriement de flux
financiers (le plus souvent réinvestis sur place) ainsi que de gains d’efficacité tirés de cette expérience.
Les PME font face, encore plus que les grandes entreprises, à des difficultés d’installation : leur
situation et leurs difficultés sont souvent mal comprises par leur siège en France ; de nombreux
secteurs du marché chinois ne sont pas encore arrivés à maturité, alors que la concurrence s’accroît
de la part des entreprises chinoises. Par ailleurs, le développement de la Chine ne va pas toujours de
pair avec son ouverture et les PME souffrent, encore plus que les grands groupes, du resserrement des
conditions d’investissement dans ce pays : abrogation des avantages fiscaux dont bénéficiaient les
entreprises étrangères ; conditions resserrées d’autorisation des IDE ; protection de la propriété
intellectuelle qui s’améliore, mais reste insuffisante, dans un contexte où la Chine cherche à faciliter
les transferts technologiques au bénéfice des entreprises nationales ; autres contraintes propres à la
Chine…
En outre, en Chine comme ailleurs – mais plus qu’ailleurs – les PME se heurtent à des difficultés
d’accès au crédit de la part des banques chinoises ou étrangères ; cette pénurie de capitaux pénalise
leur activité, notamment en phase de démarrage. Par ailleurs les relations avec leurs clients, leurs
fournisseurs, leurs distributeurs, leurs partenaires de coentreprise et les autorités s’avèrent souvent