la femme enceinte
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L’INFORMATION DENTAIRE n° 30 - 8 septembre 2010
formation
2. Radiographie cône en place de la 15, prise en technique
des plans parallèles légèrement défilée avec un angulateur
spécifique adapté à la présence du champ opératoire (type
endo Rinn®)
Traitement
Problématique de la lésion apicale
En parodontie, les études ont clairement établi un lien
entre maladie parodontale et accouchements préma-
turés ou petits poids de bébé à la naissance [7]. Il n’en
est pas de même en cas de lésion apicale ou de lésion
périradiculaire. Aucun facteur de risque particulier
n’a pu être établi. En termes de décision thérapeu-
tique, il est important de considérer que le praticien
doit intervenir simplement parce que le diagnostic est
posé et que nous sommes en situation d’urgence dou-
loureuse.
Mise en œuvre du traitement
La mise en œuvre du traitement doit être la plus
courte possible, la position allongée surtout au cours
du troisième trimestre peut engendrer des malaises et
des chutes de tension dus à la compression de la veine
cave inférieure ; les patientes qui ressentent souvent ces
petits malaises les connaissent assez pour les signaler.
Quand cela leur arrive, il faut les allonger sur le côté
et disposer entre les deux jambes un oreiller ou une
couverture. L’idéal étant d’instaurer les traitements
pendant le deuxième trimestre de la grossesse [5].
L’anesthésie se pratique comme pour tous les patients.
La patiente doit avoir mangé, l’injection est lente,
contrôlée par une aspiration. Afin d’obtenir un effet
suffisant, le volume injecté est légèrement supérieur
à la normale, ceci en raison d’une augmentation de
l’effet volumique. Par ailleurs, les molécules anes-
thésiantes passant la barrière placentaire, il est pos-
sible que les mouvements du fœtus soient légèrement
ralentis pendant le temps de durée de l’anesthésie.
Quant au choix de ces molécules anesthésiantes et à
leur effet tératogène, la lidocaïne et la prilocaïne sont
considérées comme étant au plus faible risque (risque
B d’après la FDA Food and Drugs Administration) ;
l’articaïne et la bupivacaïne ont un risque plus élevé
(risque C). L’adjonction d’adrénaline au 1/100 000e est
considérée sans risque.
L’ensemble du traitement endodontique se déroule
dans les conditions habituelles, sous champ opératoire
décontaminé (Bétadine® ou hypochlorite de sodium)
et idéalement avec des aides optiques.
La préparation est parfaitement classique : l’objectif
est de décontaminer l’ensemble du réseau canalaire,
d’amener les solutions d’irrigation au foramen, de
préserver la perméabilité et d’éviter de propulser des
débris au-delà de la limite de l’endodonte [4].
Dans ce cas, au terme de la préparation, les canaux
ont pu être séchés, nous avons réalisé dans la même
séance, l’obturation verticale à chaud [9] (fig. 2 et 3).
Prescriptions
médicamenteuses (tableau II)
Analgésiques
La prescription antalgique chez la femme enceinte
doit être de courte durée, pas plus de deux ou trois
jours [5].
Le paracétamol est la molécule de choix (risque B
d’après la FDA). La dose maximale est de 4 grammes
par jour.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (qui pour-
raient être indiqués à des fins antalgiques) sont
formellement interdits pendant le troisième tri-
mestre de la grossesse. Par principe de précaution,
ils ne doivent jamais être prescrits. Leur prescrip-
tion induirait une diminution du volume de liquide
3. Radiographie de l’obturation prise avant dépose du champ
opératoire.