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Infection à virus de l’herpès B
Mise à jour de la fiche : Décembre 2008
Titre : Herpès B
Agent pathogène et pathologie
Descriptif de l'agent pathogène
Nom de l'agent : Herpès virus B
Synonyme(s) : Herpès simien (cercopithecine herpesvirus 1, herpesvirus simiae).
Type d'agent : Virus
Descriptif : Virus ADN bicaténaire, enveloppé.
L’analyse des glycoprotéines d’enveloppe suggère qu’il existe une réactivité croisée entre les
glycoprotéines du virus B et celle des Herpès simplex virus (HSV) de types 1 et 2. Le virus B montre
une forte infectivité avec lyse des cellules humaines in vitro et est capable d’infecter de nombreux
mammifères.
Groupe de classement : 3
Pathologie
Nom de la maladie : Infection à virus herpès B
Données épidémiologiques
Population générale : Pas de donnée concernant la population générale.
Milieu professionnel : Centre de Primatologie, animaleries, vétérinaires, personnel des laboratoires :
25 des 28 cas documentés se sont traduits par des encéphalomyélites entraînant la mort pour 17
d’entre eux. La survie s’accompagne de troubles neurologiques majeurs.
Vecteur et Réservoir
Type de réservoir : Le virus B est hautement prévalent puisque 80 à 100 % des macaques adultes
sont séropositifs. Singes Macaques : Macaca mulatta, M. fascicularis essentiellement. La prévalence
est très élevée sur l’ensemble des populations des singes asiatiques. La plupart des macaques
infectés sont asymptomatiques avec de possibles infections oropharyngées sous forme de vésicules
et/ou des conjonctivites à degré de sévérité variable. D’autres cercopithecine herpesvirus ont été
décrits chez les primates comme les babouins, les mangabeys, les singes verts, mais ces virus ne
présentent pas de pathogénicité rapportée pour l’homme.
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Principales sources : Le Virus herpès de type B est prévalent chez les singes macaques de l’ancien
monde et peut se réactiver particulièrement en cas de stress avec une élimination par la salive.
Viabilité, Infectiosité, Incubation
Viabilité, résistance physico-chimique : Sensible à l’Hypochlorite de sodium 1 %, à l’Ethanol 70 %, au
Glutaraldéhyde 2 %, au Formaldéhyde.
Inactivé par la chaleur 56 °C pendant 30 minutes ; survie dans l’environnement 7 jours à 37 °C et
plusieurs semaines à 4 °C.
Infectiosité : Très importante.
Transmission
Mode de transmission : Zoonose. L’infection est transmise au cours d’une morsure par un animal
porteur ou lors d'une exposition sur la peau lésée ou une muqueuse. Un seul cas rapporté de
transmission interhumaine à partir de la lésion cutanée de morsure.
Période de contagiosité : Le pouvoir contagieux est extrêmement élevé et le passage du singe à
l’homme peut se faire sur la base d’une simple égratignure du doigt. Tout animal porteur doit être
considéré comme potentiellement contagieux. Les animaux sont particulièrement contagieux lors de
leur primo-infection.
La maladie
Incubation : 3 jours - 4 semaines.
Après l’inoculation, le virus dissémine le long du système nerveux central jusqu’à la moelle avec
nécrose ascendant jusqu’à l’encéphale.
Clinique : Encéphalomyélite ascendante, fébrile avec réaction cutanée de type vésiculeuse au point
de morsure, paralysie des centres respiratoires évoluant dans 70 % des cas vers le décès ou des
séquelles importantes en cas de survie. Les premiers symptômes peuvent être un prurit sur le site de
la morsure avec des vésicules et une lymphadénopathie suivie d’un syndrome pseudo-grippal avant
les troubles neurologiques.
Diagnostic : Par identification du génome de l’herpès virus B dans les lésions cutanées ou dans le
liquide céphalo-rachidien ou lors des manifestations cliniques ou de la nécropsie.
Traitement : Aciclovir, Ganciclovir en perfusion, en milieu spécialisé.
Prévention vaccinale
Vaccin disponible ? : Non
La fréquence de l’immunité anti-herpès virus de type B est inconnue. L’immunité contre l’herpès de
types 1 et 2 humain ne protège pas contre le virus B du singe.
Caractéristiques de l'immunité
Immunité naturelle : Inconnue.
Immunité vaccinale : Sans objet.
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Populations à risque
Activités exposantes : Activités des Centres de Primatologie, de Laboratoires de cultures cellulaires.
Métiers en contact avec des macaques essentiellement, tels que vétérinaire, animalier, personnel de
nettoyage, personnel des parcs d’exposition ou de présentation d’animaux (zoo, cirques, etc.).
Possesseurs de Macaques comme animal de compagnie. Tourisme en zone d’endémie.
Terrain à risque accru d’acquisition : Sans objet.
Terrain à risque accru de forme grave : Sans objet.
Grossesse : Pas de donnée.
Que faire en cas d'exposition ?
Définition d'un sujet exposé
Tout sujet ayant eu un contact muqueux ou sur peau lésée avec de la salive ou des liquides ou pièces
biopsiques du système nerveux central d’un macaque infecté ou avec des cultures cellulaires.
Conduite à tenir immédiate
Agir dans la minute suivant l’exposition :
- en cas de morsure : brossage de la plaie à l’eau et au savon en laissant saigner sous le
robinet, désinfecter 10 minutes avec de l'eau de javel à chlorométrique diluée à 1/5ème ou
Polividone-iodée ;
- en cas de projection oculaire : lavage oculaire ou bain oculaire avec solution antiseptique,
dont tous les laboratoires devraient être équipés, pendant 15 minutes ;
- orienter le plus rapidement possible vers un service d'urgence (la prévention de l'encéphalite
à Herpès B doit être mise en œuvre dans les heures qui suivent la morsure).
Evaluation du risque
1. Source :
Produit biologique : (cf. plus haut).
Risque maximum si lésions du macaque (vésicules), primo-infection herpétique. Risque possible :
aussitôt que contact exposant.
Mesures prophylactiques
Avis spécialisé auprès d'un référent infectieux (soit directement, soit à partir d'un service d'urgences)
et mise en route du traitement anti-herpétique par Valaciclovir per os le plus rapidement possible.
Suivi médical
Confirmer par des tests de biologie moléculaire, la présence du virus chez le singe et chez le patient
(non disponible en France).
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Conseils
Pour l'entourage du sujet : Eviter les contacts avec les parties de la peau lésée du patient et les
secrétions jusqu’à cicatrisation.
En cas de grossesse : Pas de donnée.
Démarche médico-légale
Déclaration obligatoire : Oui, consultez le site de l’InVs.
Réparation :
- au titre d'un Tableau de maladies professionnelles :
Tableau régime Général : Non
Tableau régime Agricole : Non
Déclaration d’AT : oui
Consultez la base de données Tableaux de maladies professionnelles. Guide d'accès et commentaires.
- Maladie hors tableau et Fonction Publique : selon expertise.
Cas particulier du laboratoire
Epidémiologie du risque en laboratoire
Cas en laboratoire d'analyses (médicales, vétérinaires…) publiés depuis 1985 : Néant.
Cas en laboratoire de recherche publiés depuis 1985 : 1 cas sur culture de rein de singe.
Cas historiques publiés avant 1985 : Découverte du virus en 1930.
Spécificité de l'évaluation du risque
Attention en laboratoire de recherche au macaque +++. Risque d'exposition lors de la manipulation
de tissus simiens ou de cultures cellulaires.
Incidence sur la conduite à tenir et la prophylaxie
Pas de spécificité (cf. : chapitre précédent "Que faire en cas d'exposition").
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Eléments de référence
Centre national de référence : -
Textes de référence : Pas de texte de référence.
Bibliographie :
Guidelines for prevention of Herpesvirus simiae (B virus) infection in monkey handlers. MMWR Morb
Mortal Wkly Rep. 1987 ; 36 (41) : 680-82, 687-89
(www.cdc.gov/mmwr/preview/mmwrhtml/00015936.htm).
Fatal Cercopithecine herpesvirus 1 (B Virus) infection following a mucocutaneous exposure and
interim recommendations for worker protection. MMWR Morb Mortal Wkly Rep. 1998 ; 47 (49) :
1073-76, 1083 (www.cdc.gov/mmwr/preview/mmwrhtml/00056008.htm).
Holmes GP, Chapman LE, Stewart JA, Straus SE et al. - Guidelines for the prevention and treatment of
B-virus infections in exposed persons. The B virus Working Group. Clin Infect Dis. 1995 ; 20 (2) : 421-
39.
Ostrowski SR, Leslie MJ, Parrott T, Abelt S et al. - B-virus from pet macaque monkeys: an emerging
threat in the United States ? Emerg Infect Dis. 1998 ; 4 (1) : 117-21.
Bennett AM, Slomka MJ, Brown DW, Lloyd G et al. - Protection against herpes B virus infection in
rabbits with a recombinant vaccinia virus expressing glycoprotein D. J Med Virol. 1999 ; 57 (1) : 47-56.
Cohen JI, Davenport DS, Stewart JA , Deitchman S et al. - Recommendations for prevention of and
therapy for exposure to B Virus (Cercopithecine Herpesvirus 1). Clin Infect Dis. 2002 ; 35 (10) : 1191-
203.
Bureau de la sécurité des laboratoires (Canada) : Herpesvirus simiae. Herpès virus 1 cercopithecine.
FTSS - Fiches techniques Santé/ Sécurité Matières infectieuses (www.phac-aspc.gc.ca/msds-
ftss/index-fra.php)
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