Les orthèses du poignet sont indiquées en cas de désaxation
du carpe (déviation radiale ou cubitale, subluxation antérieure)
à un stade débutant pour l’orthèse souple, qui dispose d’une
efficacité antalgique et de stabilisation, mais qui n’assure qu’un
faible rôle de réaxation, à un stade plus avancé pour les orthèses
rigides ou articulées. Bien sûr, en cas de déformations articu-
laires associées, des orthèses polyarticulaires seront préfé-
rables.
Pour les interphalangiennes proximales (IPP), les défor-
mations les plus fréquentes sont le col-de-cygne et la bouton-
nière ; réductibles à un stade initial, elles ont tendance à se
fixer au cours de l’évolution de la maladie et à être mal tolé-
rées par le patient.
!Les orthèses anti-col-de-cygne ont pour objectif d’éviter
l’hyperextension des IPP lors de l’ouverture des doigts sans
gêner la fermeture de la main.
"L’orthèse statique en 8 maintient l’IPP en légère flexion
(environ 20°), grâce à deux anneaux qui appliquent respecti-
vement un appui dorsal sur P1 et P2, et qui se réunissent à la
face palmaire de P1 afin de libérer l’IPP. Cette orthèse est réa-
lisée en matériau thermoformable ou en métal, et peut alors
être portée comme un bijou (7, 5, 3) (photo 7).
"Le doigtier anti-col-de-cygne en thermoplastique est consti-
tué d’un manchon entourant P2 qui se prolonge d’une expan-
sion dorsale moulée sur l’IPP (à 20° de flexion) et sur P1
(6, 4).
Ces deux orthèses permettent la flexion mais bloquent l’ex-
tension complète de l’IPP.
!Les orthèses anti-boutonnière sont parfois prescrites. Leur
objectif consiste à prévenir la fixation de la flexion de l’IPP.
Citons le manchon thermoformable, qui est moulé de P1 à P2,
bloquant l’IPP en extension ou les orthèses en 8 inversé, qui
empêchent la flexion de l’IPP.
Pour les interphalangiennes distales (IPD), les déformations
peuvent être associées à des déformations de l’IPP dans le cas
d’un col-de-cygne ou d’une boutonnière ; un prolongement de
l’orthèse de l’IPP prévient alors respectivement l’hyperflexion
ou l’hyperextension de l’IPD.
Le pouce adductus peut être pris en charge par une orthèse
en thermoplastique d’ouverture de la première commissure.
Moulée sur la colonne du pouce, elle laisse libre l’interpha-
langienne et s’étend sur le deuxième métacarpien en veillant
à laisser libre la MCP de l’index (4).
Orthèses polyarticulaires
Dans le cas de déformations touchant le carpe et les MCP,
l’orthèse couplée poignet-MCP (photo 8) est capable d’assu-
rer une correction optimale. Elle est constituée de trois par-
ties : une pièce proximale et une pièce intermédiaire du même
type que celle de l’orthèse articulée monoarticulaire du poi-
gnet. Seule la pièce distale est modifiée, en lui apportant un
prolongement interdigital, fixé au bracelet métacarpien, pre-
nant appui sur les faces latérales des premières phalanges des
quatre derniers doigts.
La pièce intermédiaire de l’orthèse fonctionnelle articulée per-
met, là aussi, les mouvements de flexion et d’extension du poi-
gnet. À l’origine, cet axe articulé n’était pas présent et les pos-
sibilités fonctionnelles de la main étaient moindres.
Outre les déviations axiales du carpe, elle permet une correc-
tion des déviations digitales grâce à l’action imposée par les
cloisons interdigitales sur les faces latérales des premières pha-
langes. Sa meilleure indication est donc l’existence conjointe
de déviations du carpe et des doigts (même si ces dernières
vont en sens contraire) (4).
Dans le cas de déformations touchant les MCP, les orthèses
sont le plus souvent basées sur le principe qui consiste à exer-
cer un appui sur les faces latérales de P1 des quatre derniers
doigts (faces internes en cas de déviation cubitale et faces
externes en cas de déviation radiale).
!Il existe plusieurs orthèses, dont l’orthèse souple de stabi-
lisation métacarpophalangienne. Cette dernière est constituée
d’une partie entourant les quatre derniers métacarpes et de
quatre sangles (une pour chaque doigt) qui viennent s’y atta-
cher. Pour la mise en place, le patient ramène une à une les
sangles de façon à ce que chacune d’elles exerce une pression
La Lettre du Rhumatologue - n° 281 - avril 2002
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MISE AU POINT
Photo 7. Orthèse statique en 8.
Photo 8. Orthèse couplée poignet-MCP.