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Revue Marocaine de Rhumatologie
S. Khalfaoui et al.
FMC
Il s’agit d’une orthèse longue palmaire qui s’étend
des deux tiers de l’avant-bras en proximal jusqu’à
l’extrémité des doigts en distal. L’orthèse peut s’arrêter
sous P2 (deuxième phalange), dégageant ainsi la pulpe
des doigts pour permettre au patient un minimum de
préhension. Le poignet est stabilisé en dorsi-flexion à
20°, en inclinaison neutre si possible; les doigts sont
en légère flexion: métacarpophalangienne (MCP) 50°,
interphalangienne proximale (IPP) 10° ou libres. La
supination du carpe doit être évitée par un bon appui
sous le pisiforme, ainsi que par la précision du moulage
des arches de la main. La déviation cubitale des doigts
est prévenue par une butée sur le bord cubital de
l’auriculaire. Il n’y a pas ou peu de rebord du côté radial
de l’index, laissant ainsi la place à un éventuel œdème.
Il faut en revanche observer un retour du matériau sur
le bord radial du 2
ème
métacarpien pour contrecarrer
l’inclinaison radiale du poignet. La colonne du pouce
est placée en opposition et antépulsion pour éviter la
rétraction de la 1ère commissure [13].
La fermeture dorsale de l’orthèse est assurée par des
Velcro*, parfois couplés à des anneaux pour faciliter la
pose et le retrait de l’appareil. Leur localisation et leur
direction contribuent à prévenir et corriger la déviation
cubitale des doigts longs, ainsi que la déviation radiale
du poignet. Ils doivent toujours être situés en amont ou en
aval des articulations, jamais placés au-dessus afin de ne
pas les comprimer en cas de poussée inflammatoire.
En période de poussée inflammatoire, cette orthèse est
portée systématiquement durant la nuit (alternativement
de chaque côté ou simultanément), et éventuellement
quelques heures par jour lors des moments de repos [13].
b- Orthèse statique de stabilisation du poignet, à port
diurne: (g 4)
La polyarthrite rhumatoïde est une pathologie dégénérative
évolutive, débutant par une atteinte du poignet, vectrice
des déformations secondaires des chaînes digitales. Par
conséquent, il est important d’appareiller précocement le
poignet et la main pour contrarier la luxation postérieure
de la tête cubitale, la translation cubitale du carpe et
l’inclinaison radiale du bloc carpo-métacarpien [14, 15].
L’orthèse statique du poignet est un appareillage rigide
palmaire, se prolongeant sur les bords radial et cubital,
avec une ouverture dorsale entre les deux os de l’avant-
bras placée dans l’axe de M3 (parfaite stabilité palmaire).
Elle s’étend des deux tiers de l’avant-bras jusqu’à la
paume de la main, dégageant ainsi le pli palmaire distal
et le pli d’opposition du pouce, ce qui autorise la fonction
complète des doigts. Le poignet est stabilisé entre 20 et
30° d’extension, sans inclinaison latérale [15].
Elle est réalisée en matériau léger ou en cuir (plus résistant
et de meilleure longévité). A port diurne, elle se définit
comme une orthèse antalgique de protection articulaire
contre la désaxation du poignet. Elle aide à une meilleure
fonction de la main et du membre supérieur. Elle est
souvent indiquée pour la déambulation avec des cannes
anglaises. Elle est associée à une orthèse de repos globale
à port nocturne [15].
c- Orthèse partielle de repos poignet-pouce
C’est une orthèse longue, statique, antalgique, spécifique
au poignet et à la colonne du pouce. Elle stabilise le
poignet, l’articulation trapézo-métacarpienne (TM) et la
MCP. L’articulation IP reste libre, avec une limite distale à la
moitié de P1 en face palmaire. Elle a une action préventive
sur les déformations ultérieures propres du pouce telle
le pouce adductus. Il est important lors du moulage de
stabiliser la MCP en flexion à 30° (sans hypercorriger) par
rétropulsion du 1er métacarpien. Le patient retrouve une
meilleure utilisation de la pouce–index car cette mise au
repos nocturne améliore la fonction diurne [14].
d- Orthèses partielles de fonction
Ce sont des orthèses statiques portées lors des activités et
qui ont pour but:
- de stabiliser l’articulation douloureuse en limitant la
course articulaire
- d’atténuer ainsi la douleur
- de suppléer et d’améliorer les performances gestuelles.
Elles limitent les contraintes articulaires en force et
en amplitude lors des préhensions. La durée de port
de ces orthèses de fonction est déterminée par l’état
inflammatoire, la douleur, la nature et le degré d’exigence
des activités [9].
L’orthèse de stabilisation de la colonne du pouce est
prescrite en cas d’inflammation et de douleur de la
colonne du pouce.
Cette orthèse stabilise l’articulation TM ainsi que la MCP
du pouce. Elle s’étend du pli de flexion du poignet en
proximal à la moitié de P1 du pouce en distal.
Le 1er métacarpien est positionné en opposition-antépulsion,
la MCP est stabilisée en flexion 30°, ce qui permet la pince
pouce-index, et prévient la rétraction de la 1ère commissure