L’INTERVIEW DU LES ÉVÈNEMENTS : SAVIEZ-VOUS QUE : SÉRIE ÉTUDIANTE :

OCTOBRE 2015
NUMÉRO 2
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MOVEMBER
À VOS MOUSTACHES
HALLOWEEN
EXPLICATIONS
GAULTIER PASOLS
ÉTUDIANT CREPUQ AU
CANADA
JOURNAL
DES
ÉTUDIANTS
FAOUZI SOUISSI
TRADER ET
INTERVENANT PRO. À
L’IAE DE PERPIGNAN
L’INTERVIEW DU
MOIS :
LES ÉVÈNEMENTS :
SAVIEZ-VOUS QUE :
SÉRIE ÉTUDIANTE :
OCTOBRE 2015
NUMÉRO 2
Seconde édition du journal
des étudiants !
Le journal des étudiants est un projet porté par le
nouveau Bureau de l’Association IAE Perpignan qui
consiste en un bulletin d’information mensuel.
Avant d’aller plus loin, il vous faut réaliser ce qu’est ce
journal, et ce qu’il représente pour nous, les étudiants. Il
vous faut comprendre que ce journal est un atout majeur
pour notre IAE.
Tout d’abord il va nous permettre de vous tenir informés
des évènements de l’année, de vous apprendre et vous
divertir à travers les différentes rubriques du journal.
Mais ce journal s’inscrit aussi dans la logique première de
l’Association IAE Perpignan : créer une dynamique
étudiante au sein de l’IAE et un véritable sentiment
d’appartenance à son ensemble. En effet, à quoi bon faire
partie d’une même école si c’est pour passer l’année
chacun de son côté ? Non, décidément faire des sorties,
des activités, des soirées et partager des expériences
ensemble rendra notre année universitaire bien plus
marquante. Pendant et après nos études, nous voulons
être fiers de porter le drapeau de l’IAE. Nous voulons
ressentir ce sentiment d’appartenance à notre école,
puissant et essentiel qui nous forgera et rendra plus fort
au quotidien. Parce que nous sommes l’IAE, ensemble
nous n’échouerons pas, si nous tombons nous nous
relèverons.
La rédaction.
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Parce que les réseaux
sociaux sont les premiers
lieux de conversation du
web , retrouvez votre
association étudiante sur
Twitter : @assoIAEperp
Facebook : Association
IAE Perpignan
Instagram : @assoiaeperp
OCTOBRE 2015
NUMÉRO 2
L’interview du mois
Faouzi Souissi, Trader et intervenant
professionnel à l’IAE de Perpignan
Question 1 : Pour nos lecteurs, pourriez-vous vous
présenter brièvement ?
Après plusieurs années passées dans le secteur bancaire
comme chargé d'affaires puis comme analyste risques, je
fais aujourd'hui du trading algorithmique pour compte
propre et j'interviens essentiellement sur les marchés
actions américains.
Question 2 : Vous avez étudié et enseignez actuellement à l’IAE de Perpignan, quel a
été votre parcours?
J'ai en effet étudié à l'Université de Perpignan j'ai obtenu une Maîtrise de Sciences
Economiques et Gestion en 2002 puis je suis allé en Bourgogne pour obtenir un Master
Finance délivré par l'IAE de Dijon. Depuis 2011 j'interviens ponctuellement à l'IAE de
Perpignan je prends beaucoup de plaisir à transmettre mon savoir-faire et à partager
mon expérience auprès des jeunes.
Question 3: Nous savons que vous insistez régulièrement auprès de vos étudiants afin
qu'ils se tiennent informés de l'actualité économique et financière mondiale. À ce sujet, la
Grèce s'est retrouvée temporairement en défaut de paiement le 30 juin dernier, qu'en
pensez-vous?
Avec une dette publique avoisinant les 180% de son PIB, pas mal d'experts s'accordent à
dire aujourd'hui que la Grèce est déjà en faillite. Le gouvernement Grec a démultiplié les
plans d'austérité ces dernières années et l'échec a été cuisant puisque les déficits ne se sont
pas résorbés, que la dette a continué de se creuser et que l'asphyxie du peuple Grec n'a fait
qu'aller, et continue d'aller crescendo !
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Question 4 : Pourtant la mobilisation autour de la Grèce a été vive et un accord a été trouvé
avec ses créanciers! Qu'en pensez-vous?
C'est vrai que la mobilisation des Etats membres ainsi que celle de la Troïka (FMI, Banque
Centrale Européenne, Commission Européenne) a été très forte, et qu'un accord relatif au
remboursement et au financement de la dette grecque a pu être trouvé. Je pense toutefois
qu'on a simplement réussi par un tour de "passe-passe" à gagner un peu de temps, et que
toute cette mobilisation n'avait pas pour but de sauver un pays qui pèse seulement 2% du
PIB européen, mais simplement d'éviter une contagion rapide de la crise au reste de la
zone euro ! Vous savez, si un Etat membre venait à tomber, je peux vous dire avec
certitude que les dettes des autres Etats seraient immédiatement attaquées par les
marchés, mettant ainsi en péril toute la stabilité de la zone. Le cas Grec c'est un peu la
même histoire que l'arbre qui cache la forêt. Le problème de fond est beaucoup plus grave
qu’il en a l’air, il est structurel !
Question 5 : Que sous-entendez vous par "l'arbre qui cache la forêt" ? Faites-vous
référence au niveau d'endettement des autres Etats membres de la zone euro?
C'est exactement ça. Il suffit juste de jeter un œil sur les chiffres publiés par Eurostat pour
s'apercevoir combien la situation est consternante: 6 pays de la zone ont actuellement une
dette publique excédant les 100% du PIB, on retrouve notamment l'Italie et le Portugal
avec des dettes de l'ordre de 130% de leur PIB respectif. Si on regarde le pacte de stabilité
économique signé par les Etats membres qui stipule que la dette d'un Etat ne doit pas
dépasser 60% de son PIB, je fais référence par à l'article 121 du traité de Maastricht, on
réalise alors qu'il y a un problème ! Il n'y a qu'à voir l'évolution des courbes de nos dettes
ces dernières années, elles prennent petit à petit l'allure de fonctions exponentielles et tout
comme moi vous savez très bien qu'à terme cette situation n'est pas viable.
Mais lorsqu'un Etat ne gère pas correctement son budget et que les déficits se cumulent au
fil des années, il ne faut pas s'étonner que la corde se tende et qu’elle finisse par rompre
un jour !
Question 6 :Et qu'en est-il de la situation de la France en matière de dette publique?
Très honnêtement je pense qu'elle n'est guère
mieux que nos voisins européens ou que celle de
nos amis outre atlantique. La dette publique de la
France aujourd'hui, c'est grosso modo un peu plus
de 2000 milliards d'euros, soit 97% de notre PIB.
Bien évidemment quand je dis 97% c'est le
nombre "officiel", qui ne tient pas compte du
problème de financement lié aux retraites et pas
que ! Si vous prenez en compte les éléments de
l'Etat comptabilisés en "hors bilan", la dette réelle
de l'Etat français c'est grosso modo 5000
milliards d'euros, soit 250% du PIB. Nous
sommes officieusement en faillite, donc pour le
moment "tout va bien" et un jour notre faillite
s'officialisera et nous constaterons alors les
dégâts.
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Question 7 :Une augmentation des impôts permettrait-elle de rééquilibrer les budgets et de
sortir de la spirale de la dette?
Cette option est un véritable leurre. À très court terme et en théorie, on pourrait se dire
que "oui" car les recettes de l'Etat se verraient tout de suite augmentées et qu'à niveau de
dépenses constant, les déficits se résorberaient et que la dette publique arrêterait de filer.
Mais ce n'est pas comme cela que ça fonctionne ! En augmentant la pression fiscale, vous
réduisez le pouvoir d'achat des ménages, réduisez la capacité des entreprises à investir,
encouragez l'évasion fiscale... En somme vous affaiblissez votre économie, votre croissance
diminue, les recettes de l'Etat liées à celle-ci aussi (je fais par référence à la TVA qui est
la principale recette de l'Etat, en France elle représente environ 50% des ressources), vos
déficits augmentent et votre dette se creuse. C'est la spirale infernale et la formule de
Laffer : "trop d'impôts tue l'impôt" prend tout son sens !
Question 8 :N'y a t-il pas d'autres alternatives, des leviers permettant de stimuler la
croissance et de retrouver un cercle vertueux?
Sans vouloir noircir le tableau, constatant la passivité générale et au rythme vont les
choses, je n'ai pas grand espoir ! Nous savons déjà que nous arrivons à une fin de cycle et
que la croissance infinie ça n'existe pas. Mais le problème aujourd'hui c'est avant tout un
problème de solvabilité des Etats. Et si c'est à une politique de type Quantitative Easing
(QE) que vous faites référence, la fameuse politique d'assouplissement monétaire
entreprise en début d'année par Mario Draghi, le Président de la Banque Centrale
Européenne, pour soi-disant essayer de stimuler la croissance, lutter contre la déflation et
sortir de cette spirale infernale, je crois sincèrement que là aussi c'est un leurre!
Admettons toutefois qu'il y ait une solution, que par miracle la croissance revienne et que
cela génère une augmentation significative des recettes des Etats, pensez-vous
sincèrement que ces derniers n'en profiteront pas pour augmenter leurs dépenses en
parallèle, et continuer à présenter chaque année des comptes publics déficitaires ?! Vous
savez, en France sur ces 35 dernières années, nous n'avons jamais eu le moindre excédent
budgétaire et la situation est identique dans beaucoup d'autres pays européens. En plus
depuis le traité de Maastricht de 92, les Etats s'appuient sur un texte leur permettant
d'aller chaque année jusqu'à 3% de déficit par rapport au PIB. Du coup, croissance ou pas
croissance, l'équilibre dans la tête de nos dirigeants n'est pas 0 mais -3, vous comprenez
bien qu'à terme cela puisse poser un problème. Et ce que j'observe aujourd’hui, c’est que la
gabegie continue d’aller de plus belle, et qu'aucune réforme structurelle n’a été entreprise.
Hélas j'ai bien peur que le point de non retour soit franchi depuis pas mal de temps.
Question 9 : Vous avez évoqué la politique de Quantitative Easing (QE) entreprise par la
BCE en mars dernier, à juste titre Mario Draghi a lancé un QE d'un montant de 1 140
Milliards d'euros, soit 60 Milliards d'euros par mois jusqu'à septembre 2016 destiné a
racheter essentiellement les dettes des Etats afin de soulager notre économie, stimuler la
croissance économique et éviter le piège de la déflation. Pourquoi pensez vous que ce plan
de relance soit inefficace?
Le QE ne marche pas ! On ne résout pas un problème de dettes en créant de nouvelles
dettes; cela s'appelle le surendettement. Ce type de politique relance en rien la machine
économique car l'excédent de monnaie créé ne circule pas dans l'économie réelle; il
continue juste à alimenter la bulle financière qu'on observe actuellement sur les marchés
financiers et à entretenir l'illusion que tout va bien . Pire encore, avec ce type de politique
vous ne faites qu'accentuer les comportements déviants. Je m'explique, si j'étais un Etat et
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