Question 7 :Une augmentation des impôts permettrait-elle de rééquilibrer les budgets et de
sortir de la spirale de la dette?
Cette option est un véritable leurre. À très court terme et en théorie, on pourrait se dire
que "oui" car les recettes de l'Etat se verraient tout de suite augmentées et qu'à niveau de
dépenses constant, les déficits se résorberaient et que la dette publique arrêterait de filer.
Mais ce n'est pas comme cela que ça fonctionne ! En augmentant la pression fiscale, vous
réduisez le pouvoir d'achat des ménages, réduisez la capacité des entreprises à investir,
encouragez l'évasion fiscale... En somme vous affaiblissez votre économie, votre croissance
diminue, les recettes de l'Etat liées à celle-ci aussi (je fais par là référence à la TVA qui est
la principale recette de l'Etat, en France elle représente environ 50% des ressources), vos
déficits augmentent et votre dette se creuse. C'est la spirale infernale et la formule de
Laffer : "trop d'impôts tue l'impôt" prend tout son sens !
Question 8 :N'y a t-il pas d'autres alternatives, des leviers permettant de stimuler la
croissance et de retrouver un cercle vertueux?
Sans vouloir noircir le tableau, constatant la passivité générale et au rythme où vont les
choses, je n'ai pas grand espoir ! Nous savons déjà que nous arrivons à une fin de cycle et
que la croissance infinie ça n'existe pas. Mais le problème aujourd'hui c'est avant tout un
problème de solvabilité des Etats. Et si c'est à une politique de type Quantitative Easing
(QE) que vous faites référence, la fameuse politique d'assouplissement monétaire
entreprise en début d'année par Mario Draghi, le Président de la Banque Centrale
Européenne, pour soi-disant essayer de stimuler la croissance, lutter contre la déflation et
sortir de cette spirale infernale, je crois sincèrement que là aussi c'est un leurre!
Admettons toutefois qu'il y ait une solution, que par miracle la croissance revienne et que
cela génère une augmentation significative des recettes des Etats, pensez-vous
sincèrement que ces derniers n'en profiteront pas pour augmenter leurs dépenses en
parallèle, et continuer à présenter chaque année des comptes publics déficitaires ?! Vous
savez, en France sur ces 35 dernières années, nous n'avons jamais eu le moindre excédent
budgétaire et la situation est identique dans beaucoup d'autres pays européens. En plus
depuis le traité de Maastricht de 92, les Etats s'appuient sur un texte leur permettant
d'aller chaque année jusqu'à 3% de déficit par rapport au PIB. Du coup, croissance ou pas
croissance, l'équilibre dans la tête de nos dirigeants n'est pas 0 mais -3, vous comprenez
bien qu'à terme cela puisse poser un problème. Et ce que j'observe aujourd’hui, c’est que la
gabegie continue d’aller de plus belle, et qu'aucune réforme structurelle n’a été entreprise.
Hélas j'ai bien peur que le point de non retour soit franchi depuis pas mal de temps.
Question 9 : Vous avez évoqué la politique de Quantitative Easing (QE) entreprise par la
BCE en mars dernier, à juste titre Mario Draghi a lancé un QE d'un montant de 1 140
Milliards d'euros, soit 60 Milliards d'euros par mois jusqu'à septembre 2016 destiné a
racheter essentiellement les dettes des Etats afin de soulager notre économie, stimuler la
croissance économique et éviter le piège de la déflation. Pourquoi pensez vous que ce plan
de relance soit inefficace?
Le QE ne marche pas ! On ne résout pas un problème de dettes en créant de nouvelles
dettes; cela s'appelle le surendettement. Ce type de politique relance en rien la machine
économique car l'excédent de monnaie créé ne circule pas dans l'économie réelle; il
continue juste à alimenter la bulle financière qu'on observe actuellement sur les marchés
financiers et à entretenir l'illusion que tout va bien . Pire encore, avec ce type de politique
vous ne faites qu'accentuer les comportements déviants. Je m'explique, si j'étais un Etat et