
LES CONCLUSIONS DE LA COMMISSION DES LOIS
LES CONCLUSIONS DE LA COMMISSION DES LOIS
Réunie le mercredi 10 juin 2015, sous la présidence de
M. Philippe Bas, président, la commission des lois a examiné le rapport
pour avis de M. François Pillet, rapporteur, sur la proposition de loi
n° 468 (2014-2015) créant de nouveaux droits en faveur des malades et des
personnes en fin de vie.
La commission des lois a marqué son attachement aux deux
principes cardinaux de la législation française actuelle sur la fin de vie :
d’une part, la prohibition absolue que la mort soit donnée activement et
intentionnellement, d’autre part, le respect, dans ce cadre, de la volonté de la
personne et de sa dignité.
Pour cette raison, estimant que le recours à la sédation profonde et
continue, qui place le patient dans un état d’inconscience totale jusqu’à son
décès, se justifiait uniquement par le souci de soulager les souffrances d’une
personne en fin de vie, elle a marqué son accord avec le choix de la
commission des affaires sociales de restreindre ce recours aux cas de patients
en fin de vie dont les souffrances sont réfractaires à tout autre traitement de
soins palliatifs.
Par ailleurs, la commission a adopté neuf amendements, tendant à
assurer une meilleure prise en compte de la volonté du patient.
En particulier, elle a jugé nécessaire de supprimer le lien
indissoluble établi, à l’article 3, entre la sédation profonde et continue et
l’arrêt de tous les traitements de maintien en vie, comme l’alimentation,
l’hydratation ou la respiration artificielles. Elle a en effet estimé que le choix
d’arrêter ou non ces traitements, simultanément avec la sédation profonde,
devait revenir à la personne concernée.
En outre, à l’article 8, la commission des lois s’est interrogée sur les
moyens de s’assurer de la validité des directives anticipées, qui fixent par
écrit la volonté du patient pour sa fin de vie, au cas où il serait hors d’état de
l’exprimer. Afin d’éviter que la force contraignante des directives anticipées
se retourne parfois contre l’intéressé, s’il n’a pu formellement les révoquer
alors qu’il le souhaitait, la commission des lois a prévu, d’une part, que cette
révocation puisse intervenir par tout moyen (oralement, par écrit, par
enregistrement audiovisuel…) et, d’autre part, que, lorsqu’un doute sérieux
serait émis sur la validité de telles directives, le médecin puisse trancher
cette question dans le cadre d’une procédure collégiale associant l’équipe
médicale et la personne de confiance ou les proches de la personne
concernée.
Sous réserve de l’adoption de ses amendements, votre commission
des lois a donné un avis favorable à l’adoption de la proposition de loi.