événements Conférence scientifique internationale OIE/FAO sur l’influenza aviaire

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événements
Conférence scientifique internationale OIE/FAO sur
l’influenza aviaire
OIE Paris, France, 7–8 avril 2005
L’influenza aviaire (IA) a engendré une crise sans précédent
des exposés sur l’expérience acquise ces dernières années
en termes de portée, de répartition géographique et de
en matière d’épidémiologie, de pathogenèse, de diagnostic
gravité. Cette maladie a été et est encore responsable de
moléculaire et de stratégies de contrôle et d’éradication. La
pertes économiques désastreuses, en particulier en Asie du
Conférence a également offert l’occasion de mieux évaluer et
Sud-Est, plongeant des millions de personnes dans la
de perfectionner les normes et lignes directrices actuellement
pauvreté. Elle est non seulement susceptible de se propager
proposées par l’OIE en vue d’améliorer le contrôle de
à d’autres continents, mais aussi d’être à l’origine d’une
l’influenza aviaire à l’échelle mondiale. Les participants ont
pandémie humaine. l’OIE, la FAO et l’OMS ont donc établi
également pu examiner les 42 posters présentés durant la
une collaboration étroite avec l’OMS, notre principal objectif
Conférence.
étant de prévenir l’apparition de toute pandémie en éliminant
La Conférence a eu notamment pour résultat important le
lancement du réseau OIE/FAO d’expertise sur l’IA visant à
le virus à la source, à savoir chez l’animal.
L’OIE et la FAO ont déjà organisé, avec l’appui de l’OMS,
promouvoir la recherche et à fournir une assistance, en
deux conférences régionales en Asie du Sud-Est pour
particulier aux pays en développement, en matière de
coordonner les actions de lutte menées dans la région. Outre
diagnostic et de gestion de la maladie. Le Comité de pilotage
l’organisation de réunions scientifiques, ces deux
du réseau sera présidé par le Président de la Commission
organisations ont offert une expertise technique importante
des normes biologiques de l’OIE. Le Secrétariat du Réseau
aux pays de la région en termes de renforcement des
est basé au Laboratoire de référence de l’OIE pour l’IA à
capacités pour l’amélioration de la surveillance, du diagnostic
Padoue (Italie). La création avec l’OMS d’un nouveau
et du contrôle de l’IA. Suite à ces deux réunions régionales,
mécanisme permettant la gestion de l’interface entre l’homme
l’OIE et la FAO ont jugé qu’il était pertinent et opportun
et les animaux grâce aux réseaux de l’OIE/FAO et de l’OMS
d’organiser une conférence scientifique internationale à l’OIE,
représente un autre objectif majeur. Ce réseau fournira à
dont la principale mission est d’assurer la prévention et le
l’OMS les souches virales d’origine animale pouvant être
contrôle des maladies animales et des
zoonoses à l’échelle internationale. Le
principal objectif de la conférence était
de passer en revue les dernières
connaissances scientifiques et d’aborder
les différents aspects des mesures de
lute contre cette maladie en se fondant
sur ces nouvelles connaissances.
Plus de 250 experts de 59 pays,
représentants des Services vétérinaires et
de différentes organisations
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internationales ont participé à la
Conférence de presse tenue durant la Conférence Scientifique internationale sur l’Influenza
Conférence. Trente-huit experts de
aviare au siège de l’OIE. De gauche à droite : Drs François-Xavier Meslin (OMS),
renommée internationale ont présenté
Bernard Vallat (OIE), Samuel Jutzi et Joseph Domenech (FAO)
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utilisées pour produire rapidement des vaccins humains à la
l’épidémiologie, la pathogenèse, les implications pour la santé
suite d’une pandémie potentielle.
humaine, le diagnostic, les mesures de lutte contre l’IA, en
La Conférence a formulé les recommandations qui
suivent concernant les différents domaines de l’écologie et de
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mettant l’accent sur la vaccination, et sur l’amélioration des
outils de gestion.
Recommandations
Les participants à la conférence scientifique internationale OIE/FAO sur l’influenza aviaire
recommandent que :
Session 1 : Écologie et
épidémiologie
1. la propagation des virus de l’IA
vers les zones/pays non atteints soit
évitée.
volailles, d’en connaître le type et, au
besoin, de mettre en place des
Session 2 : Pathogenèse
1. les autorités nationales soient
stratégies rpaides de réduction et
informées des différents syndromes
d’élimination.
cliniques causés par l’infection par des
5. les laboratoires nationaux soient
virus de l’IA chez les divers hôtes étant
encouragés à prendre contact avec les
donné que des signes pathologiques
spécifiques soient menées pour définir
réseaux de laboratoires internationaux
caractéristiques ont été observés dans
l’écologie et l’épidémiologie du virus de
pour échanger les souches virales, les
des cas d’infection par des souches
l’IA chez les espèces de volailles qui
données et les connaissances sur l’IA,
récentes.
jouent le rôle de réservoir ou d’hôtes
afin de comprendre l’écologie du virus
accidentels, l’objectif étant de créer des
de l’IA et d’élaborer des stratégies de
d’isolats viraux soient étudiés pour
programmes de prophylaxie visant à
prophylaxie efficaces.
rechercher des réarrangements et des
2. des études nationales/régionales
rompre le cycle viral et à empêcher les
réinfections.
3. des études
6. des études de pathogenèse
2. les gènes spécifiques issus
phénomènes de glissement qui
soient réalisées chez des oiseaux élevés
pourraient contribuer à des
selon des méthodes alternatives (par
changements en termes de virulence.
d’épidémiosurveillance soient réalisées
ex. autruches, gibier d’eau, faisans,
chez les oiseaux sauvages migrateurs et
etc.), avec une évaluation de leur rôle
mise en place pour rechercher la
résidents pour évaluer le rôle joué par
en tant qu’hôtes intermédiaires dans le
présence des virus H9N2 susceptibles
les oiseaux sauvages dans la survie et
transfert des virus de l’IA des oiseaux
d’infecter les mammifères.
la dissémination des virus de l’IAHP.
sauvages aux espèces aviaires élevées
4. la mise en place d’une
sur un mode traditionnel et de leur rôle
surveillance des porcs exposés au
surveillance des volailles fondée sur le
potentiel dans la mutation transformant
risque d’infection par les virus de l’IA et
risque soient élaborés pour permettre
les virus H5 et H7 faiblement
susceptibles de transmettre l’infection à
une identification précoce du transfert
pathogènes en virus hautement
l’homme soit envisagée.
du virus des espèces réservoirs aux
pathogènes.
4. des programmes durables de
3. une surveillance des oiseaux soit
5. la pathogenèse et l’épidémiologie
systèmes agricoles afin de savoir si des
des virus de l’influenza aviaire chez
virus d’IA sont présents chez les
différentes espèces d’oiseaux et de
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mammifères soient étudiés sous la
pour améliorer la sécurité sanitaire
actuels et futurs des programmes de
coordination du réseau commun
régionale, nationale et mondiale. Les
détection précoce, de surveillance et de
OIE/FAO avec l’appui des Laboratoires
services de santé publique doivent
contrôle de l’influenza aviaire.
de référence OIE/FAO pour l’IA.
appuyer le secteur agricole et es
2. l’OIE/FAO encouragent les pays
6. des recherches spécifiques sur
Services vétérinaires afin de contrôler et
et les régions à créer un réseau de
la surveillance de l’IA et la vaccination
d’éradiquer la maladie à la source et de
laboratoires qui facilitera la réalisation
contre la maladie chez les canards
protéger les éleveurs et les ouvriers
d’épreuves diagnostiques locales pour
d’élevage soient menées.
contre l’infection animale aussi
réduire les délais d’obtention des
efficacement que possible.
résultats tout en augmentant les
Session 3 : implications
pour la santé humaine
4. les services vétérinaires et les
capacités globales de réalisation des
services de santé publique renforcent
tests. Ce réseau doit être coordonné
leurs actions conjointes de surveillance
grâce au réseau OIE/FAO récemment
épidémiologiques à l’interface homme-
de l’IA à l’interface homme/animaux.
créé (OFFLU) qui pourra recommander
animaux ainsi qu’une recherche
Les données relatives aux souches
des méthodes de tests appropriées,
fondamentale et appliquée sur le H5N1
virales animales et au séquençage
assurer la formation du personnel de
et d’autres virus de l’IA susceptibles
doivent être rapidement échangées
laboratoire, fournir des réactifs de
d’avoir des répercussions sur la santé
entre les laboratoires internationaux de
qualité et collaborer avec les
humaine soient menées d’urgence et
référence de l’OIE-FAO et ceux de
Laboratoires de référence de l’OIE/FAO.
dans le cadre d’une collaboration entre
l’OMS.
1. d’autres études
le réseau animal OIE/FAO et le réseau
humain OMS.
3. l’OIE/FAO encouragent
5. la FAO, l’OIE et l’OMS oeuvrent,
l’élaboration de programmes de
avec leurs Pays Membres, en faveur de
formation destinés au personnel de
l’élaboration de stratégies appropriées
laboratoire pour garantir que les tests
coordonnée fassent intervenir les
permettant une collaboration
de diagnostic appropriés sont utilisés,
vétérinaires, le secteur de la santé
intersectorielle efficace pendant et
que les résultats des épreuves sont
publique et le secteur industriel. Des
entre les crises associées à l’émergence
correctement interprétés et que les
vaccins sûrs et efficaces contre
de zoonoses.
programmes d’assurance qualité
2 . des programmes de recherche
adaptés sont mis en œuvre.
l’influenza aviaire chez l’homme et chez
les espèces aviaires doivent être
développés de façon prioritaire.
3. les services vétérinaires et les
services de santé publique collaborent
Session 4
: Diagnostic
1. l’OIE/FAO aident les pays à
4. l’OIE/FAO encouragent le
développement de tests de diagnostic
améliorer leurs infrastructures
rapides, sensibles et d’un bon rapport
vétérinaires pour répondre aux besoins
coût-efficacité qui ont été correctement
validés sur le terrain conformément aux
lignes directrices de l’OIE et qui sont
adaptés à l’emploi dans les laboratoires
locaux chargés du diagnostic de
l’influenza aviaire.
5. l’OIE/FAO mettent au point un
modèle-type d’accord sur le transfert de
matériel biologique utilisable par les
laboratoires pour faciliter le transfert
des virus vers les laboratoires de
référence à des fins épidémiologiques
et de recherche.
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Session 5 : Prophylaxie de l’IA
(l’accent étant mis sur la
vaccination)
1. les infections par les virus de
l’IAHP soient contrôlées à la source
grâce à des interventions visant à
réduire le risque, notamment
l’amélioration de la biosécurité,
l’abattage sanitaire, la vaccination et les
programmes de sensibilisation.
2. les donateurs donnent la priorité
au renforcement des Services
vétérinaires et des infrastructures
zoosanitaires dans les pays infectés ou
terrain, basés sur les statistiques, en
régionale de la prophylaxie et de
menacés par l’IA.
vue de l’application appropriée de la
l’éradication de l’IA. Le mandat et la
vaccination dans les différents
mission des organisations
qu’associée à un suivi des troupeaux
scénarios épidémiologiques
internationales et régionales doivent
vaccinés pour garantir l’efficacité et
susceptibles de se produire à l’échelle
être harmonisés pour éviter les lacunes
l’utilisation adéquate du vaccin et
mondiale.
et les chevauchements.
3. la vaccination ne soit utilisée
6. les stratégies de financement
l’absence de circulation virale.
4. la conformité des vaccins avec
les normes de l’OIE et l’adéquation des
stratégies de vaccination avec les lignes
Session 6 : amélioration des
outils de gestion
1. un plan directeur soit préparé
requises pour une action durable et
concrète au niveau local englobent,
entre autres, l’aide destinée au
directrices élaborées par la FAO, ainsi
pour le contrôle et la prévention de
repeuplement ou l’indemnisation pour
que la démonstration de l’efficacité des
l’IAHP en Asie et dans d’autres régions
pertes, ainsi que l’éducation sur la
vaccins dans des conditions
menacées, avec une coordination
sécurité de l’élevage des volailles et la
expérimentales et sur le terrain.
régionale et internationale ;
création d’infrastructures et de services
5. les systèmes de distribution des
2. des ressources financières
appropriés.
7. les stratégies nationales et
vaccins et les campagnes de
adéquates soient investies en faveur de
vaccination soient soigneusement
la lutte contre l’IA en Asie, lutte dont le
régionales de prévention et de contrôle
organisés et suivis par les Services
coût est actuellement estimé entre 100
de l’IA intègrent une évaluation
vétérinaires.
et 120 millions de dollars US sur une
minutieuse de l’impact social et
période de 3-5 ans.
économique des mesures proposées, y
6. un système de surveillance
permettant de différencier les oiseaux
3. l’OIE et la FAO mettent en oeuvre
compris les répercussions des
infectés des oiseaux vaccinés soit
le plus tôt possible les activités du
changements dans le secteur aviaire
appliqué autant que de besoin (par ex.,
réseau mondial commun OIE/FAO
sur l’économie rurale au sens large. Les
DIVA) (en utilisant si possible des
d’expertise sur l’influenza aviaire.
possibilités de stratégies à long terme
oiseaux sentinelles).
4. l’existence à long terme des
de restructuration des secteurs doivent
réseaux régionaux de la FAO pour la
être préalablement prises en compte et
soient définis avant de lancer une
surveillance et le diagnostic soit
l’impact socio-économique négatif
campagne de vaccination. De même,
assurée.
possible sur les petits et moyens
7. des programmes de surveillance
une stratégie « de sortie » doit être
identifiée.
8. des stratégies soient conçues et
évaluées dans le cadre d’essais sur le
5. le Programme mondial FAO/OIE
exploitants doit être évalué, de même
pour le contrôle progressif des maladies
que les options et le coût des stratégies
animales transfrontalières (GF-TADs)
d’atténuation.
soit utilisé comme base de l’approche
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–
identification précoce de la
circulation virale,
directrices relatives à l’inactivation du
–
virus de l’IA dans les produits
suivi du glissement génétique et
apparition de nouvelles souches
–
surveillance des réservoirs.
11. le concept de
transformés.
17. des stratégies soient élaborées
en faveur du financement d’actions
compartimentation soit reconnu comme
durables et concrètes au niveau local,
étant un outil supplémentaire de
notamment pour le repeuplement ou
contrôle de l’IA et de promotion de la
l’indemnisation des pertes, l’éducation
sécurité des échanges internationaux,
sur la sécurité de l’élevage des volailles
sous réserve de la mise en œuvre
et la création d’infrastructures et de
efficace des mesures de contrôle
services appropriés.
pertinentes.
12. le Comité international de l’OIE
18. l’OIE désigne des épreuves
prescrites pour les échanges
adopte la proposition de chapitre révisé
internationaux quand la nécessité de
du Code terrestre consacré à l’IA qui
procéder à des tests est stipulée dans
intègre le concept de
le Code terrestre.
compartimentation et qui formule des
19. les laboratoires de référence
recommandations fondées sur les
OIE/FAO collaborent pour échanger des
risques concernant le commerce des
souches virales et élaborent des
volailles vivantes, le matériel génétique
normes reconnues à l’échelle
et les produits destinés à la
internationale pour les tests de
d’éliminer les oiseaux infectés ou
consommation humaine. Il encourage
diagnostic. L’échange de souches
exposés, les oiseaux soient abattus
également la transparence en matière
virales et d’informations telles que des
sans cruauté et évacués avec les
de déclaration des maladies,en limitant
données relatives aux séquences entre
volailles mortes conformément aux
les conséquences sur les échanges aux
le réseau OIE/FAO et le réseau de
normes de l’OIE. Dans le cas des
situations à haut risque.
laboratoires de l’OMS est préconisé.
8. quand la décision est prise
infections HP, les oiseaux ne doivent
13. l’OIE et la FAO continuent de
20. les prises de décision
pouvoir ni être introduits dans la chaîne
donner des avis pratiques aux Pays
concernant la lutte et la protection
alimentaire humaine ni entrer
Membres sur la création et le suivi des
contre les maladies animales reposent
directement ou indirectement dans
compartiments par l’intermédiaire de
sur des données scientifiques issues de
l’alimentation d’autres animaux, y
nouvelles lignes directrices.
l’analyse de données épidémiologiques
compris les animaux des parcs
14. les Pays Membres de l’OIE se
valables provenant de systèmes
servent du nouveau chapitre du Code
d’information fiables. Tout doit être mis
terrestre et de l’annexe sur la
en oeuvre pour développer ces
adopte les nouvelles lignes directrices
surveillance pour guider leurs activités
systèmes, même dans les pays en
proposées pour la surveillance de l’IA
nationales et pour y puiser les normes
développement.
au cours de la 73ème Session
applicables au commerce international.
zoologiques.
9. le Comité international de l’OIE
générale.
10. l’efficacité des procédures de
15. la FAO, la Banque mondiale et
d’autres donateurs multilatéraux et
prévention et de réduction des risques
bilatéraux continuent de fournir une
soit contrôlée grâce à des actions de
assistance pour renforcer encore le
surveillance ciblée, notamment :
respect par les pays des normes
–
internationales, y compris sur la qualité
surveillance post-vaccinale pour
mesurer l’efficacité de la vaccination,
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16. l’OIE élabore des lignes
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des Services vétérinaires.
(Adoptée par la Conférence
scientifique internationale OIE/FAO
sur l’influenza aviaire
Paris (France), 7–8 avril 2005)
Le texte intégral des conclusions de la Conférence et les 56
recommandations peuvent être téléchargés sur le site web de l’OIE
www.oie.int. Les actes de cette Conférence seront publiés
prochainement par l’OIE et l’Association internationale pour
les produits biologiques (IAB).
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