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barrières tarifaires ou non tarifaires pour protéger leur économie et réduisent les
dépenses correspondant à des programmes qui ne sont pas jugés prioritaires. La taille
des élevages et la productivité y ont considérablement augmenté au cours des dernières
décennies, en même temps que diminuait le nombre des éleveurs. Ceux-ci ont géné-
ralement une très grande compétence technique et économique, en permanence mise
à jour par l'encadrement des organisations professionnelles auxquelles ils sont affiliés.
Bien que peu nombreux, ils constituent un groupe de pression politique non négli-
geable. Ayant un comportement d'industriels, ils cherchent à se dégager au maximum
de toute tutelle administrative. L'intervention des Services Vétérinaires dans ces
élevages se limite donc aux grandes maladies contagieuses (fièvre aphteuse, peste
porcine, etc.) et à celles faisant l'objet de programmes financés par l'Etat (tuberculose,
brucelloses, leucose bovine enzootique). Pour les prophylaxies nouvelles, telles que
celle de la maladie d'Aujeszky, de plus en plus ils en assument eux-mêmes le coût.
Les pouvoirs publics de la plupart de ces pays estiment en effet que ce sont les éleveurs
bénéficiaires de ces programmes qui doivent en assurer le financement. Ces mêmes
pouvoirs publics jugent également possible de réduire les moyens des Services Vétéri-
naires, puisque les épizooties meurtrières semblent maintenant appartenir au passé.
Il existe parfois une tendance à ne reconnaître aux Services Vétérinaires qu'un rôle
de protection, plus économique que sanitaire, vis-à-vis des produits étrangers.
La deuxième catégorie comprend les pays à économie planifiée. Comme dans le
groupe précédent, les épizooties dévastatrices sont maintenant maîtrisées. Mais la
production animale ne relève que très rarement d'entreprises individuelles ; elle est
planifiée au niveau central et généralement sur plusieurs années. Les activités sani-
taires sont considérées comme un outil technique de la production, leur coût est
quantifié à l'avance et tout dérapage par rapport à l'objectif fixé par le plan peut
être mis sur le compte d'une défaillance technique vétérinaire. Ce sont donc les Services
Vétérinaires qui assument cette responsabilité technique. Confrontés essentiellement
aux problèmes de la pathologie multifactorielle des élevages intensifs, ils disposent
en règle générale de moyens en personnel et logistiques suffisants. Il n'est cependant
pas certain qu'ils soient toujours associés étroitement aux décisions qui aboutissent
à la définition du plan.
Dans tous les pays développés, sous la pression de l'opinion publique, et notam-
ment des associations de défense des consommateurs, la qualité et la salubrité des
denrées d'origine animale sont maintenant une priorité. Les Services Vétérinaires
pourraient être amenés, en raison de la sensibilité accrue de l'opinion à ces problèmes,
à inspecter les élevages afin de s'assurer que les médicaments et les pesticides employés
sont conformes à la législation en vigueur, que la réglementation relative au bien-
être des animaux y est respectée, et enfin pour certifier, avant l'abattage, que ceux-ci
sont en bonne santé et exempts de résidus.
Les Services Vétérinaires, confrontés à une évolution rapide des facteurs extérieurs,
devraient prendre conscience de la transformation du paysage social, politique et écono-
mique, et revoir leur politique et l'étendue de leurs responsabilités en conséquence.
ATTRIBUTIONS ET ACTIVITÉS
A l'origine, les Services Vétérinaires ont été mis en place pour améliorer la santé et
la productivité du bétail : ils se sont vus confier ensuite l'inspection des denrées alimen-