JESS 4 CRPE 2014
En
1190
, Philippe Auguste édicte une
o
or
rd
do
on
nn
na
an
nc
ce
e
6
qui proclame que « l’office royal consiste à pourvoir par tous les
moyens aux besoins des sujets et à faire passer l’utilité publique avant sa propre utilité privée ». On est très proche de la
notion d’Etat. L’agrandissement du domaine royal, nécessite un perfectionnement du gouvernement et aboutit à la mise
en place d’une administration royale. Le roi nomme des
b
ba
ai
il
ll
li
is
s
7
(dans le Nord) et des sénéchaux (dans le sud) chargés de
représenter le roi, de défendre ses droits, surveiller les agents locaux et tenir des assises judiciaires. Choisis dans la petite
noblesse ou la magistrature, ils ont fais des études de droits et savent rédiger des actes. Philippe Auguste confie la justice
à des spécialistes du droit et exclut les grands seigneurs
du Parlement.
L
Lo
ou
ui
is
s
I
IX
X
(petit fils de Philippe Auguste) poursuit le ren-
forcement de la monarchie capétienne. Son action poli-
tique a été importante. Il renforce l’image royale grâce à
des cérémonies officielles telles que le sacre, ou le culte
des rois morts et enterrés à la basilique de Saint Denis. Il
impose son pouvoir aux grands du royaume et fait du roi
d’Angleterre son vassal en lui restituant en fiefs les terri-
toires annexés par Philippe Auguste. Il place sous in-
fluence les grandes principautés du royaume grâce à des
mariages avec les filles des grands seigneurs.
Par de Grandes Ordonnances en
1254
, il renforce le
contrôle des baillis et des sénéchaux, organise
l’administration et la justice du royaume avec le Parle-
ment, ébauche une cour des comptes, contrôle du
monde du travail parisien, envoi d’enquêteurs dans les
Provinces. La réforme monétaire assure la stabilité éco-
nomique, il frappe en
1263
de nouvelles monnaies (écu
d’or) qui s’imposent dans tout le royaume et limite la circulation des monnaies seigneuriales. Les sceaux et les monnaies
reproduisent la figure du roi et les symboles du pouvoir, ce qui participe à
la propagande royale de diffusion de l’image sacrée du roi.
L’image donnée par les biographes de Louis IX est celle d’un saint. Il est le
saint Mendiant, lavant les pieds des pauvres, portant secours au lépreux.
Il est aussi un croisé, engagé à deux reprises sans succès. Mais Louis IX est
également intolérant, il pourchasse les cathares et ordonne aux juifs de
porter un signe distinctif, la
r
ro
ou
ue
el
ll
le
e
8
. Il leur interdit l’usure.
En
1285
, P
Ph
hi
il
li
ip
pp
pe
e
l
le
e
B
Be
el
l (petit fils de Saint Louis) est à la tête du royaume
le plus puissant et le plus peuplé de toute la Chrétienté. Pour mieux gou-
verner, il se fait aider des légistes. Ils poussent Philippe le Bel à réorgani-
ser l’Etat, à s’appuyer sur les lois d’origine romaine, à mieux se faire
obéir. Le roi étend l’administration royale. Philipe le Bel réprime la ré-
volte de la Flandre, il est battu par les troupes des villes flamandes à
Courtrai en
1302
mais il remporte en
1304
la victoire de Mons-en-Pévèle.
Il n’accepte pas que le pape Boniface VIII dirige l’Eglise de France et
s’oppose violemment à lui. Il tente de le faire arrêter à Anagni près de
Rome en septembre
1303
. Le
13 Octobre 1307
, Philippe le Bel fait arrê-
ter les Templiers. Il estime qu’ils sont trop puissants et il convoite leur
richesse. Il fait condamner leurs chefs à être brulés vifs. Jusqu’à la fin du
XIII
e
e
siècle, les rois prélèvent des ressources sur leur domaine propre pour
financer le gouvernement du royaume ainsi que leurs guerres. Philippe le Bel qui a besoin de financer sa politique, lève
alors de lourds impôts, change la valeur de la monnaie (pièce frappées avec moins de métal précieux), et oblige les juifs à
lui verser de fortes sommes. Mais pour faire accepter par ses sujets le paiement de l’impôt, Philippe le Bel doit réunir les
représentants du clergé, de la noblesse et des « bonnes villes » de France.
6
Une ordonnance est une loi royale applicable dans tout le royaume.
7
Baillis ou sénéchaux : agents de la centralisation monarchique (une vingtaine sous Philippe Auguste) ayant des missions de justice, po-
lice, et de contrôle de l’application des décisions royales sur l’ensemble du royaume et chargés, au passage, de surveiller la quarantaine de
prévôts qui perçoivent les revenus du roi sur la part du domaine royal.
8
Rouelle : Pièce d'étoffe ronde, souvent jaune, que les Juifs ont dû porter cousue sur leurs vêtements de façon apparente, à divers moments
de l'histoire.