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Les résultats présentés dans le Tableau I mettent en évidence une large diffusion
du virus de la PPA dans la province, comme le démontrent le pourcentage élevé de
sujets séropositifs apparemment sains (100 séropositifs sur 1 833 examinés, soit 5,4%)
et leur répartition géographique dans 20 communes (Figure 2). Par contre, la mortalité
observée a été faible, surtout après les premières années, et particulièrement en
comparaison avec le nombre des foyers enregistrés chez les porcs domestiques. Cette
mortalité a été constatée dans huit communes, soit moins de la moitié des vingt où
nous avons trouvé une séropositivité parmi les sangliers (Figures 1 et 2).
Par contre, l'évolution des foyers de PPC, pour laquelle nous n'avons pas de
données sérologiques, est assez superposable dans les deux populations, et le nombre
des foyers avec mortalité chez les sangliers est beaucoup plus élevé, à la fois en valeur
absolue et en valeur relative, par rapport aux foyers chez les porcs domestiques
(Figure 1).
PERSISTANCE DE L'INFECTION PAR LA PPA CHEZ LES SANGLIERS
Le taux élevé d'incidence annuelle de séropositivité vis-à-vis de la PPA chez les
sangliers, considéré pour l'ensemble de la province, qui a été supérieur à 5% de 1980
à 1986 (Tableau I), pourrait paraître alarmant, surtout si l'on considère la possibilité
que le sanglier soit, comme porteur sain, un réservoir biologique du virus, exactement
comme le phacochère (Phacochoerus aethiopicus) l'est en Afrique (1). En Sardaigne,
la situation serait toutefois moins compliquée car, jusqu'à présent et d'après nos
recherches effectuées pendant huit mois, la présence des tiques du genre Ornithodoros,
réservoir le plus important du virus en Afrique, peut être exclue.
Mais la comparaison des taux d'incidence annuelle de séropositivité dans chacune
des cinq zones homogènes de la province, dont la population de sangliers n'est pas
en contact avec celle des autres zones, et des foyers de maladie observés chez les porcs
domestiques au cours des douze mois précédant les saisons de chasse pendant lesquelles
nous avons effectué les prélèvements, nous permet de nous faire une idée plus précise
de la durée de l'infection au sein de cette population de sangliers.
En effet, nous avons pu constater presque constamment une diminution
considérable, voire une disparition totale des taux de positivité dans chaque zone,
d'une saison de chasse à l'autre, lorsqu'il n'est pas survenu de foyers chez les porcs
domestiques au cours des douze derniers mois (Tableau II).
Il semble donc que les sangliers de chaque zone deviennent séronégatifs, ce qui
pourrait signifier qu'ils se sont libérés du virus, dans un laps de temps de douze mois,
en l'absence de nouvelles sources d'infection représentées par les porcs domestiques.
La recherche du virus que nous avons poursuivie, selon la méthode de Malmquist
(9) et l'inoculation à des porcs, au départ de ganglions lymphatiques de 32 sangliers
séropositifs et de 25 autres séronégatifs, a été entièrement négative.
CONCLUSIONS
1.
Le sanglier de Sardaigne est sensible à la PPA, et les conditions du milieu dans
lequel il vit facilitent la diffusion du contage ; la résistance du sanglier à la maladie,